4. ETAT DE LA QUESTION
Après avoir lu certains travaux, il semble que les
auteurs n'ont pas abordé leurs sujets dans le même angle
d'idée comme moi.
A ce niveau, il s'agit de démontrer dans le temps et
dans l'espace en quoi notre travail sera source de considération
nouvelle dans le monde tant scientifique que social. Il s'agit de parcourir aux
ouvrages ainsi qu'aux travaux de fin de cycle et les mémoires pour
s'assurer si un tel sujet ne serait pas déjà traité.
Quant à notre travail portant sur le classement pour
inopportunité des poursuites face à la politique criminelle en
droit positif congolais : cas de l'infraction du vol et d'extorsion, nous avons
essayé d'interpréter l'article 44 du code de procédure
pénale congolais et de le confronter aux réalités tant sur
le plan sociologique que sur le plan
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juridique de l'inopportunité des poursuites.
En effet, le phénomène criminel au sens large
n'est pas constitué des seules infractions pénales,
contraventions, délits ou crimes, mais l'ensemble des comportements
incriminés ou non par la loi pénale, considérés
comme troublant l'ordre public parce que s'exprimant dans un refus des
normes
S'agissant de notre réflexion, nous constatons que le
criminel est un fait inhérent au groupe social et à la nature
humaine. Dans le temps, il remonte aux origines de l'humanité, dans
l'espace aucun pays n'y échappe.
La réalité du phénomène apparait
donc indiscutable. Elle est pourtant en partie insaisissable car quel que soit
l'angle d'approche sous lequel on se place, on ne parvient à en
appréhender qu'une partie. Il existe dans ce cas une criminalité
clandestine consistant en un nombre par hypothèse
inséminées d'infractions commises mais non officiellement
révélées, criminalité qui a pour résultat de
minimiser la criminalité apparente constituée des
procès-verbaux, plaintes ou dénonciations ne se traduiront
finalement pas par des condamnations.
D'emblée, il apparait comme une violation par un
individu d'une règle sociale prévue par le droit, de telle sorte
que la société se trouve atteinte dans les valeurs dont elle
entendait assurer l'existence et la sauvegarde. Il en résulte un conflit
entre l'individu qui a violé la règle et la société
qui en est victime.
Il est par ailleurs évident que chaque fois qu'il se
manifeste, le phénomène criminel se présente comme un fait
humain mettant en cause un individu donné avec l'ensemble de ses
coordonnées physiques, morales et sociales. Il convient de ne pas
l'oublier pour apprécier la responsabilité de cet individu, le
condamner éventuellement à une sanction, déterminer les
droits qu'en toute hypothèse il doit conserver durant l'ensemble du
processus.
Ainsi, sans doute l'approche sociale du crime et l'approche
humaine du criminel sont-elles les deux facettes d'une même
réalité, mais il n'est pas pour autant indiffèrent
d'aborder celle-ci sous l'un de ces deux angles de préférence
à l'autre. C'est ainsi que si, autrefois, on a eu tendance à
privilégier le point de vue social, l'époque moderne s'efforce au
contraire de mettre l'accent sur le point de vue individuel.
Ainsi présenté dans sa réalité et
ses données fondamentales, il importe d'examiner
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comment ce phénomène est
appréhendé par les sciences, puis d'étudier
l'évolution qu'a connue la matière criminelle au cours de
l'histoire.
Ce qui, à présent nous amène à
délimiter notre travail.
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