Conclusion de la première partie
Nous avons consacré cette première partie
à étudier, en premier lieu, le contexte d'apparition des
séries télévisées et donc les rouages de la
filière audiovisuelle américaine pour comprendre la
légitimité que ce genre a acquis à travers les
années et les mutations qui l'ont caractérisé tout au long
son évolution.
En second lieu, nous nous sommes intéressé aux
pratiques de visionnage des publics sériephiles afin de comprendre les
raisons de leur migration vers un réseau de distribution alternatif sur
le web. Nous sommes arrivé à la conclusion que l'un des objectifs
principaux de ces communautés, outre le prolongement de leur passion
pour le genre, était d'accéder et d'offrir une solution plus
performante que celle des chaînes généralistes
françaises, à savoir :
- Une consommation personnalisée :
leur permettant d'aménager leurs rendezvous et de choisir leur rythme de
visionnage
- Mettre à disposition les
épisodes au plus tard 48 heures après la diffusion originale, en
version originale sous-titrée
- Mettre à disposition des interfaces
conviviales et pratiques pour les internautes les moins aguerris
Aussi, visionner sur le web a fait sortir la série
télévisée de son statut de « programme
télévisé » que l'on regarde à des horaires
imposés par la programmation, à celui de « contenu »
que l'on consomme n'importe où, n'importe quand et sur plusieurs
supports.
A ce stade du travail, nous sommes quasiment parvenu à
déconstruire le « mythe de l'hybridation » en
démontrant que les améliorations technologiques ont toujours
transformé les modes de production, les contenus et les pratiques des
spectateurs. Dans ce sens, une concentration de la concurrence associée
à une évolution des techniques et des modes de consommation a
pour conséquences d'accélérer les mouvements d'hybridation
les rendant plus explicites et observables. Ce fut le cas dans les
années 1980-1990, quand le développement de technologie du
câble-satellite a permis à HBO de se démarquer grâce
à une politique novatrice qui a contribué à installer une
télévision qualité dont les « ingrédients
» continuent à faire le succès des productions actuelles.
Ceci confirme en partie notre première hypothèse. Afin, de
l'examiner complètement et de voir si Netflix s'inscrit dans cette
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même accélération, il nous faut, d'abord,
d'étudier sa stratégie d'entreprise, ses innovations disruptives
et le contexte qui leur a donné vie.
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Deuxième partie
Mutation de la filière audiovisuelle et ancrage
des pratiques de visionnage sur le web
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