Thomas Bizien
Université Paris 3 À Sorbonne Nouvelle UFR Arts et
Médias
Département Médiation culturelle Année
universitaire 2010 - 2011
La marque de l'impermanence dans les expositions du
Palais de Tokyo
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Mémoire de Master 1 Session de Juin 2011
Sous la direction de MM la Professeur Cécile Camart
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REMERCIEMENTS
En tout premier lieu, mes remerciements vont à
l'équipe du Palais de Tokyo, dont les conseils judicieux ont
aiguillé ce travail. Ma reconnaissance vise particulièrement
Frédéric Grossi et Vincent Simon, responsables du service des
éditions. L'accès aux archives de l'institution, aux ressources
iconographiques ainsi qu'aux documents imprimés m'aurait
été impossible sans eux. Je leur suis très reconnaissant
d'avoir su m'accompagner et me soutenir tout au long de ce parcours.
Je tiens également à remercier ma directrice de
mémoire, la professeure Cécile Camard pour l'attention
portée à ce travail.
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RESUME
Présenté comme exigence partielle du master 1 de
médiation culturelle, ce mémoire revient sur les dix
années de programmation du Palais de Tokyo. Il tend à mettre au
jour la position curatoriale de l'institution. La notion
d'impermanence, entendu ici comme motif pouvant aussi bien désigner le
fugitif, l'éphémère, le transitoire, a été
choisie comme outil permettant de lire une part représentative de ses
expositions. D'oeuvres qui tentent d'intégrer dans leurs
matérialités, les flux de la vie, aux oeuvres qui se
déploient dans cette vie même, ce mémoire est aussi
l'occasion d'analyser la capacité de l'art à pouvoir rendre
compte de la temporalité. Enjeu artistique majeur de la création
contemporaine, la gestion du temps de l'oeuvre et son esthétisation est
le dénominateur commun des oeuvres ici rassemblées. Le rapport de
l'oeuvre et de l'impermanence du temps peut être envisagé selon
trois modalités :
Des oeuvres statiques qui proposent dans leur récit un
déplacement temporel. Comme des ruines suggèrent en symbolique le
transitoire, ces oeuvres déploient, dans les énoncés
qu'elles mettent en scènes, des récits qui dévoilent
l'inéluctable fuite du temps. À l'image de la vanité, qui
par effet de rétroaction, fait prendre conscience de la mort prochaine,
ces oeuvres proposent au spectateur, une approche subjectivée de la
temporalité.
Par l'usage de matériaux pauvres qui se
décomposent, de mécanismes de destructions qui liment leurs
présences, un autre corpus d'oeuvre aborde la notion de processus. Des
sculptures organiques, donc périssables de Michel Blazy aux oeuvres
autodestructrices de Floriant Pugnaire & David Raffini, ces travaux
évolutifs ont en commun de questionner la relation entre l'art et son
immutabilité.
De l'éphémère de l'objet à la
fugacité de l'action, les interventions en prise avec le réel
n'envisagent la production d'aucune oeuvre arrêtée. Vécu en
fonction des aléas du temps, l'art vise ici l'enclenchement d'un
processus intégré aux fluctuations de la vie.
Mots clés : impermanence,
maîtrise de la temporalité, processus, art
éphémère, sculpture orpheline, vanité,
espace-temps, art et vie, site spécifique
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PLAN DU MEMOIRE
Remerciements II
Résumé III
Table des matières IV
Introduction 8
(Les oeuvres sont citées en fonction de leur ordre
d'apparition dans le texte)
I. Contre le monument : précarité,
fragilité et destruction sculpturale
...13
I.1. Une esthétique du ruiniforme 14
I.1.a - Un espace d'exposition en friche 14
Anne Lacatton & Jean-Philippe Vassal,
Travaux de réhabilitation du Palais de Tokyo, 20002002 ; 2011-2012
I.1.b - Des ruines comme expôt 16
Kay Hassan, Johannesburg by day,
2002 À Loris Cecchini, Breastwork, 2002 ;
Empty Walls - Just Doors, 2007 À Michael Elmgreen &
Ingar Dragset, Demolished Prison, Powerless Structures, Fig.
272, 2002 À Sandra Lorenzi, L'édifice
persistant, 2011
I.1.c - De la fragilité sculpturale 19
Vincent Ganivet, Caténaires,
2010 ; Round Up, 2007 À Daniel Firman,
Wûrsa (à 18 000 kilomètre de la terre), 2008
À Sébastien Vonier,
Névés, 2011 À Karsten
Födinger, Cantilever, 2011
I.2. Des processus de désagrégation 20
I.2.a - La consommation physique de l'oeuvre 21
Michel Blazy, Boules de carottes,
1998 ; Champ de pommes de terre, 2002 ; Fontaine de mousse,
2007 ; Patman 2, 2006 ; Sans titre, 2007 ;
Sculptcure, 2003 À Lonnie van Brummelen & Siebren
de Haan, Fortified Nigerian Sugars, weakened by second rainy
season and overseas transportation, 2006
I.2.b - La destruction de l'oeuvre ..23
Florian Pugnaire & David Raffini,
Expanded Crash, 2008-2009 ; In Fine, 2010 À
Jean Marie Blanchet, Adhésif sur mur, 2007
À Laurent Moriceau, Killing me Softly, 2003
À Henrik Plenge Jacobsen, Smoke, 1998-2000
I.2.c - L'emballement mécanique : le hasard et
l'aléatoire 26
.
Arcangelo Sassolino, Afasia1, 2008 ;
Sans titre, 2008 À Kris Vleeschouwer,
Glassworks II, 2006 À Roman Signer,
Valise, 2006 ; Banc, 2008 ; Tables, 2009 À
Alighiero Boetti, Lampe annuelle, 1966
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I.3. La disparition sculpturale : de la fuite vers
l'invisibilité 29
I.3.a - Se soustraire du réel 29
Robert Gober, Partially Burried Sink,
1986 À Ryan Gander, Nathaniel Knows, 2003-2009
À Etienne Bossut, Jardinage, 1984 À
Werner Reiterer, Entrance to the Center of the World,
2005 À Vincent Lamouroux, Scape, 2006
I.3.b - Sculptures invisibles 32
Tom Friedman, Untitled (A Curse), 2009
À Dave Allen, Satie's «Véritables
Préludes Flasques (pour un chien)» 1912, rendered at tone
frequencies above 18 kHz, 2002 À Christian
Andersson, Blind Spot, 2003 À Ceal
Floyer, Autofocus, 2002
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