EPIGRAPHE
« Priver les gens leurs libertés fondamentales
reviennent à contester leur humanité même ».
Nelson MANDELA
DEDICACE
Au peuple congolais, victime des violations des libertés
fondamentales durant la période électorale.
Nousdédions ce travail.
AVANT PROPOS
La réalisation de ce travail a connu le concours de
plusieurs personnes qu'il convient de remercier. Dans le but d'exprimer nos
profondes gratitudes aux personnalités importantes qui nous ont
assistés de près ou de loin, d'une manière ou d'une autre
tout au long de nos études et dans l'élaboration de ce
précieux travail, nos remerciements s'adressent premièrement au
corps professoral de la faculté de droit de l'université de
Lubumbashi.
A toi père céleste, garant incontestable et
incontesté de ma vie et de mon existence. Toi qui ne cesse de recevoir
mes prières et doléances, conséquences
multidimensionnelles de ce monde.
Pour ce faire, nous tenons à remercier
particulièrement le directeur du présent travail le chef de
travaux MAKUNGU KANANGE Joseph qui a accepté de guider nos pas souvent
lourds dans cette démarche vers la demeure scientifique.
Nos profonds remerciements s'adressent également
à nos chers parents ABWE MUTOKAMBALI Joseph et NAMALEMBE TABIAWA
Tantine, pour nous avoir accueilli dans ce monde des humains et pour nous avoir
entretenu dès notre enfance jusqu'à ce jour. Nous disons que ce
travail est le résultat de vos sacrifices, chers Papa et Maman trouvez
ici l'expression de notre gratitude.
Nous remercions également nos frères, et soeurs
:Mtokambali, Fanuel, Pendeza, Wabala, Mwavita, Jacquiline, Keyblack, Mwangaza,
Furaha, Amis : Charrit, Nyembo, Alpha, Ngoy, Isaac, nicolas. Sans
oublié mon amie intime NSUNGU MULONGO Deborah.
Que tous ceux qui n'ont pas été cités ne
nous tiennent pas rigueur, au moins nous vous portons tous dans notre coeur et
nous vous disons avec coeur ouvert, merci.
INTRODUCTION GENERALE
1. PRESENTATION DU SUJET
La RépubliqueDémocratique du Congo a
ratifié un certain nombre de traités internationaux à
travers lesquels le pays s'engage à respecter des standards clés
en matière des libertés fondamentales. Il s'agit notamment :
du pacte international relatif aux droits civils et politiques, la convention
sur l'élimination de toutes formes de discriminations raciales, la
convention internationale sur les droits économiques, sociaux, et
culturels, la convention sur les droits politiques de la femme, la convention
relative aux droits de l'enfant, la convention de vienne sur les droits
traités, la charte africaine des droits de l'homme et des peuples sur
les droits des femmes en Afrique.
Les droits civils et politiques sont, selon le pacte
international y relatif ; le droit à la vie (opposition faite
à des condamnations à mort, des exécutions sommaires,
à des traitements cruels, dégradant, inhumains ou à des
tortures), le droit de ne pas être tenu en esclavage, en servitude ou
à des travaux forcés, le droit à la liberté et
à la sécurité de sa personne avec son corollaire, le droit
d'être informé des motifs de son arrestation et le droit
d'être traité avec humanité et respect de la dignité
humaine, le droit de circuler librement, l'égalité devant la loi,
les tribunaux et les cours de justice, le droit de ne pas être
condamné pour des actions ou omission qui ne constituaient pas un acte
délictueux d'après la loi nationale ou internationale au moment
de faits, la liberté de pensée, de conscience ou de religion, la
liberté d'expression, le droit des réunions pacifiques, le droit
d'association, le droit de prendre part à la direction des affaires
publiques, de voter et d'être élu, d'accéder aux fonctions
publiques...etc.
La constitution de la RépubliqueDémocratique du
Congo rappelle que « les traités et accords internationaux
régulièrement conclus ont, dès leur publication, une
autorité supérieure à celle des lois »1(*).Par conséquent, les
standards internationaux en matière d'élections contenus dans les
traités sont d'application directe avec autorité
supérieureà toutes les lois nationales en cas de contradiction.
La responsabilité de la RépubliqueDémocratique du Congo
pour répondre à ces obligations est clairement établie
grâce à l'initiative volontaire par le gouvernement congolais de
ratifier ces instruments internationaux, afin de s'assurer que les congolais
sont en mesure de participer à de véritablesélections. En
effet, la constitution accorde une place importante aux droits de l'homme et
aux libertés fondamentales. Les principaux droits et libertés en
matièreélectorale sont la liberté de réunion, la
liberté de manifestation, la liberté d'expression, la
liberté d'association, la liberté de circulation, le principe de
non-discrimination, le droit de participation, la sécurité de
personne et le droit une audience équitable et juste2(*).
La constitution dispose que « tous les congolais
sont égaux devant la loi et ont droit à une égale
protection »3(*).
En effet, les pouvoirs publics sont chargés de veiller à
l'élimination de toute forme de discrimination aux droits et
libertés fondamentales de l'homme, en assurant la protection de ses
droits.
Les libertés fondamentales sont celles qui constituent
un ensemble de règles écrites qui garantissent le droit de
l'être humain, sa liberté et précisent son devoir. La
liberté de l'homme en elle, est la conséquence du droit, le
pouvoir qui revient à l'homme d'entreprendre tout ce qu'il veut sans
nuire les autres. Ils sont individuels lorsqu'ils concernent la personne seule
en tant qu'être humain. C'est le cas du droit à la vie et
l'intégrité physique de l'égalité devant la loi, du
droit à l'information, à la presse, à liberté de
manifestation, du droit de la propriété privée etc.
2. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
2.1. Choix du sujet
L'homme conscient et volontaire ne peut poser un acte sans un
motif qui en est l'intérêt. C'est l'intérêt qui
motive l'action. D'où la démarche qui veut qu'on donne
l'intérêt du sujet est, par ricochet, justifié le choix. En
effet, le choix est une préférence accordée à une
personne ou à une chose. Le fait pour nous de jeter notre dévolu
sur ce sujet n'est pas un fruit d'y hasard. Parmi les raisons qui nous ont
poussé à choisir ce sujet, il y a en premier des discussions
faites au milieu de nous-mêmes étudiants qui se sont
révélées très intéressantes au tour de la
problématique de cette matière ; et les points de vue
émis par différents doctrinaires. Notre choix est motivé
sur l'étude comparative de l'exercice et de la protection des
libertés fondamentales en République Démocratique du Congo
avant et après les élections du 30 décembre 2018.
Profitant de ce qui vient d'être mentionné, le
choix de notre sujet a été avantageux en ce qu'il constitue une
préoccupation majeure en République Démocratique du
Congo ; dans la mesure où l'exercice et la protection des
libertés fondamentales sont protégées par la constitution
et celles des conventions internationales.
2.2. Intérêt du
sujet
C'est dans cette optique que le titre du présent
travail, présente à notre avis un triple intérêts
notamment : l'intérêt personnel, l'intérêt
scientifique et l'intérêt sociétal.
a. Intérêt personnel
Pour ce qui nous concerne, cette étude nous aidera
à nous donner le goût de la recherche, à enrichir
profondément nos connaissances, d'une part, et à nous positionner
sur le plan scientifique, d'autre part. Si nous choisissons de traiter ce
sujet, c'est forcément par ce qu'il nous intéresse. Nous y avons
presque toujours une connaissance concrète. Nous désirons
réaliser notre recherche pour une cause qui tient à coeur et qui
est d'actualité à nos jours, c'est notamment que les
autorités congolaises doivent assurer la protection et l'exercice des
libertés fondamentales des citoyens congolais dans la période de
campagne et celle de la publication définitive de résultat
présidentiel.
b. Intérêt scientifique
Nous allons dire au préalable que la scienceest
bienfaitrice et « la science sans conscience n'est que ruine de
l'âme »4(*),
la première nous renvoie à l'idée que la science est base
du développement d'un pays et permet l'expansion de celui-ci. En
d'autres mots, la science rend service à l'humanité. La seconde
vient quelque peu contredire la première en ce sens que le manque de
conscience détruit la société. C'est en
référence à ces deux idées forces que nous avons
amorcé cette oeuvre scientifique qui du reste n'est pas
bénéfique pour nous même mais elle l'est bien pour le reste
de la communauté savante, mieux de la société. Ainsi, par
cette étude scientifique, nous espérons apporter notre modeste
contribution au développement de la recherche en matière
d'exercice et de protection des libertés fondamentales en
RépubliqueDémocratique du Congo avant et après les
élections du 30 décembre 2018. Cette question est
d'actualité jusqu'à nos jours. De surcroit, il convient de
préciser qu'il existe assez d'études scientifiques approfondies
sur les violations des libertés fondamentales qui ont été
reprises durant cesélections du 30 décembre 2018.
c. Intérêt sociétal
Il convient de relever le principe de «
sécurité juridique », l'objectif du Droit est de
protéger les citoyens contre les effets négatifs du droit, en
particulier les incohérences, la complicité des lois et
règlements ou les changements trop fréquents. « Le
droit est l'art du bon et de l'équitable ». Celui-ci n'est pas
seulement objectif mais aussi subjectif. Dans cette deuxième acception,
le respect de l'exercice et la protection des libertés du citoyen
contribuent à l'épanouissement de son bien être tant
recherché et leur empiétement constitue une lésion non
seulement pour les citoyens mais aussi pour toute la société. De
ce fait, une attention particulière devrait être portée sur
ces libertés et les droits étant une réalité
sociale qui accompagne l'homme dès sa conception à sa mort ;
C'est pourquoi, ce thème à un grand intérêt dans la
société puisque l'homme étant un produit de la
société et ces droits et libertés sont attachés
à ce dernier.
3. ETAT DE LA QUESTION
La littérature scientifique nous recommande dans
l'élaboration d'un travail de comme celui-ci, de faire un état de
la question sur les travaux déjà publiés cadrant avec
l'étude menée. Ce qui nous épargne des redites ou des
risques de tomber dans les cas malheureux.
Ainsi, celui-ci est un parcours rapide pour un chercheur
d'inventorier les travaux de ses prédécesseurs dans un travail
scientifique donné afin d'en déterminer l'état actuel de
la connaissance d'une part et d'autre part de spécifier sa propre
préoccupation par rapport à eux.
Avant de théoriser, le chercheur part d'une observation
des faits. Il ne peut se soustraire de ce processus car, il n'est pas
fondamentalement le premier à réfléchir sur un sujet
scientifique. S'il le fait dans son domaine, il s'est d'une manière ou
d'une autre servi des connaissances d'autres domaines de la science pour
constituer sa théorie. A ce sujet Bruce Gérard écrit que
tout chercheur est un bénéficier conscient ou inconscient de
l'ensemble de travaux dans ce domaine5(*).
D'après BASTID, Jean. l'état de la question est
considéré comme l'évaluation des analyses faites par
d'autres chercheurs, savoir comment ils ont posé,
décomposé, solutionné un problème analogue sous
d'autres horizons à une certaine époque6(*).
A cet effet, dans l'ouvrage intitulé « Les
libertés fondamentales : charnière entre ordres et
systèmes juridiques », les professeurs Edouard DUBOUT et
Sébastien TOUZÉ,7(*)présentent l'avantage d'asseoir l'ordre
juridique sur un socle de valeurs positivées qui en fonde l'existence et
structure le fonctionnement.
Partant de cette analyse, ils constatent que les
« libertés fondamentales » sont de vecteurs d'une
communication croissante des citoyens entre les ordres et les systèmes
juridiques etnécessite de s'interroger sur les différents espaces
et territoires normatifs.
v Pour sa part, Dominique KAMWANGAKILIYA dans le
mémoire intitulé « De la garantie des droits
fondamentaux en RépubliqueDémocratique du Congo. Cas de la
province du Sud-Kivu »8(*) souligne que malgré la bonne volonté de
protection de la personne humaine, ses droits et libertés sont
régulièrement violés en RDC qui est un pays à
maturité démocratique. Suite à cela, il se pose alors la
question de savoir ce qu'il faut faire pour, à la fois, assurer le
minimum de respect des droits de la personne humaine pendant les circonstances
exceptionnelles et sauver l'existence de la nation. En conclusion, selon lui
les conventions prévoient le recours à l'Etat d'exception pendant
les circonstances exceptionnelles. Mais cet état d'exception est
conditionné par les élémentsci-après :
· L'Etat ne peut s'exercer dans le but autre que celui
par lequel il a été prévu, c'est-à-dire n'y
recourir que pour la sauvegarde de la vie de la nation.
· Ce droit (le droit de dérogation ou l'Etat
d'exception) n'est justifiable qu'en cas de guerre ou autre danger
menaçant la vie de la nation. Le périlconsidéré
doit avoir un caractère extraordinaire et menacer l'existence de la
nation à l'origine du danger importe peu.
v Dans sa thèse intitulée « De
l'exercice des droits et libertés individuels et collectifs comme
garantie d'une bonne gouvernance en Afrique noire : cas de la
RépubliqueDémocratique du Congo »9(*), Pierre Félix KANDOLO
ON'UFUKU Wa KANDOLO, estime que les « libertés
fondamentales » renvoient aux « droits de
l'homme ».Sur ce, plusieurs définitions ont été
avancées : les unes s'appuyant sur les aspects naturels, culturel,
sociologique, voire philosophique et les autres sur aspects formel et
légaliste. Pour sa premièrecatégorie, les droits de
l'homme sont des droits moraux, inaliénables et inhérents
à chaque être humain dans le monde du seul fait qu'il est un
être humain. Les droits de l'homme en soi, comme on l'a affirmé
lors de la conférence mondiale organisée par les Nations
unies.
v Dans son mémoire intitulé « Etude
comparée des droits humains et des libertés publiques dans la
constitution », sur Nancy SHABANI AZIZA souligne que la notion des
droits humains est très complexe, aussi l'on rencontre dans la doctrine
plusieurs définitions qui se complètent.
Pour ce qui nous concerne, notre sujet porte sur
l'étude comparative de l'exercice et la protection des libertés
fondamentales en RépubliqueDémocratique du Congo avant et
après les élections du 30 décembre 2018. Ce sujet
s'apparente aux thèmes cités ci-haut dans la mesure où nos
recherches portent sur cette thématique. En effet, malgré cette
imbrication, notre sujet présente une particularité mieux, une
originalité du fait que dans beaucoup des travaux antérieurs, les
auteurs essayent d'orienter leurs recherches dans le cadre d'associer la notion
des libertés fondamentales à celles de matières
suivantes : droits de l'homme, libertés publiques et droits
fondamentaux. En dépit dece rapprochement des unes aux autres, nous nous
concentrerons sur la qualification des droits et libertés plutôt
que sur les substantifsmêmes de droits et libertés. À cet
effet, nous estimons que ces notions ont de nuance particulière quant
à elles. Sur ce, les libertés fondamentales représentent
juridiquement un ensemble des droits et libertés essentielles pour
l'individu, assurés dans un Etat de droit.
4. PROBLEMATIQUEET HYPOTHESE
DU TRAVAIL
4.1. Problématique du
travail
Par définition, Rongere Pinto10(*) on entend par la
problématique la question principale autour de laquelle doit tourner
tout le travail. Elle désigne aussi les problèmes que suscitent
une science ou un sujet d'étude dans une idéologie donnée,
c'est aussi l'art de poser clairement les problèmes et de la
résoudre.
Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt, dans leur manuel de
recherche en Sciences Sociales, définissent la problématique
comme « l'approche ou la perspective théorique que l'on
décide d'adopter pour traiter le problème posé par la
question de départ »11(*). En d'autres termes, elle est l'angle sous lequel les
phénomènes vont être étudiés, la
manière dont on va les interroger. Les pistes théoriques qu'elle
définit devront être opérationnalisées de
manière précise dans l'étape suivante de la construction
du modèle d'analyse.
Pour Sophie lefay Le Mehaneze12(*), la problématique donne sens au devoir et en
constitue la clé de voûte. De toutes ces définitions, en ce
qui nous concerne, nous estimons qu'une problématique n'est rien d'autre
qu'une ou un ensemble de question posées comme préalable à
une recherche scientifique qui nécessite une ou des réponses tout
au long du travail. C'est ainsi, bien qu'inscrit dans la constitution ou dans
les traités internationaux que la République Démocratique
du Congo a ratifié, de nombreux traités et conventions relatifs
aux libertés fondamentales tels que la liberté d'expression, et
de réunion pacifique, garantissant pourtant aux citoyens congolais la
possibilité de s'exprimer et d'agir ont été violés
par les autorités congolaises. A l'heure actuelle dans la
société humaine en général, la RDC en particulier,
en dépit de multiples efforts fournis par la communauté
internationale et aussi les citoyens congolais pour mettre fin aux violations
des libertés fondamentales. Ces difficultés de privation des
libertés aux citoyens sont souvent les causes des plus graves violations
des droits de l'homme et des libertés fondamentales alors que presque la
totalité des Etats expriment leur attachement à la dignité
de la personne et à l'établissement d'un Etat respectueux des
droits de l'homme13(*).
Les multiples exemples illustrent l'usage
disproportionné et excessif de la force, y compris létale,
à l'égard de l'opposition politique, de la société
civile, des médias et des citoyens montrent comment les autorités
congolaises ont tenté, depuis deux ans, de bâillonner la parole de
ceux et celles qui dénoncent leurs dérives autoritaires.Le bureau
conjoint des Nations unies pour les droits de l'homme (HCNUDH) a ainsi
enregistré des cas de violation des droits des citoyens dont la grande
majorité concerne des membres de partis politiques et d'organisations de
la société civile14(*). En effet, cette forme des violences a
été présentée par Lauterpcht15(*) comme le « recours
ultime d'un peuple ou d'une partie du peuple pour lutter en faveur d'un
changement des structures socio-politiques soucieuses du bien-être de la
population et introduction de la protection des droits des
citoyens ».
Ces droits et libertés des citoyens, portenten elles
les germes de sa propre destruction car elle est à la base de la non
protection de droits fondamentaux ; la destruction des infrastructures
socio-économique, de la création des foyers de tensions
d'insécurité et surtout l'aggravation des violations de ces
droits.
Eu égard à ce qui vient d'être
observé, notre préoccupation majeure consiste à savoir si
l'on peut affirmer que l'exercice et la protection des libertés
fondamentales de citoyens en République Démocratique du Congo
pendant la période de campagne jusqu'à la publication
définitive de résultat
présidentielont-ellesété respectées ?
Dans le point suivant nous allons sans tergiverser
émettre nos réponses provisoires.
4.2. Hypothèse du
travail
L'organisation d'une recherche scientifique autour d'une
hypothèse de travail constitue le meilleur moyen de la mener avec ordre
et rigueur sans sacrifier pour autant l'esprit de découverte et de
curiosité propre à tout effort intellectuel digne de son nom.
Bien plus, un travail scientifique ne peut être considéré
comme véritable recherche s'il ne se structure autour d'une ou plusieurs
hypothèse(s).
Pour Luc VAN CAMPENHOUDT et Raymond QUIVY16(*), l'hypothèse est, d'une
part « un esprit de découverte qui caractérise tout
travail scientifique fondé sur une réflexion théorique et
sur une connaissance préparatoire du phénomène
étudiée (étape exploratoire) et d'autre part, elle se
présente comme une présomption non gratuite portant sur le
comportement des objectifs réels étudiés. Par ailleurs,
selon ces auteurs, elle procure à la recherche un fil conducteur
particulièrement efficace qui, à partir du moment où elle
est formulée, remplace la question de recherche dans cette fonction,
même si celle-ci doit rester présente à l'esprit17(*) ».
L'hypothèse peut être envisagée comme
« une réponse anticipée que le chercheur formule
à sa question scientifique de recherche18(*) ».
Ceci étant, les hypothèses étant des
réponses provisoires aux préoccupations qu'on pose, nous les
puiserons en effet dans cette pertinente question que nous nous sommes
posée dans la problématique. A cet effet, cette
préoccupation va susciter ces réponses en double volets :
en premier lieu , avant les élections et pendant les élections
, nous pouvons répondre non, parce que la
période de campagne s'est dérouléedans un climat de haute
tension étant donné que les autorités congolaises avaient
retardés la tenue des élections en 2016 depuis plus de deux-ans
et comme les citoyens congolais ont démontré qu'ils
étaientdéterminés à participer au processus
démocratique en dépit de nombreux obstacles les jours de
pré-campagne et pendant la campagne officielle. En effet, cette
période a été marquée par des actes de
répressionviolente à l'encontre de rassemblements de partisans de
deux principaux candidats de l'opposition, Martin FAYULU et Felix TSHISEKEDI,
par des restrictions imposées aux déplacements de Martin FAYULU
et aussi par de violents affrontements entre partisans de différents
partis. En revanche, lors de la campagne, des violences ethniques de grande
ampleur ont été éclatée à Yumbi, dans la
province occidentale du Mai Ndombe, faisant de morts de personnes, dans cette
région précédemment paisible. En effet, arrivé le
26 decembre 2018, la CENI a pris la décisionde reporter au 31 mars 2019
les scrutins Beni, Butembo et Yumbi, justifiant ce report par une situation
sécuritaire et sanitaire jugée préoccupante du fait de la
maladie à virus Ebola dans le Nord-Kivu et les incidents meurtriers
entre deux communautés locales ayant entrainé un
déplacement massif des populations de la province de Mai-Ndombe. En
effet, à Yumbi où des affrontementsintercommunautaires
(opposanttande et banunu) ont entrainé des déplacements des
populations hors du territoire, au moins du 1/3 des électeursselon les
estimations du chef d'antenne de la CENI, ont pu voter.
Cependant, l'article 25 du pacte international relatif aux
droits civils et politiques dont la RDC est un Etat partie, stipule
que : « tout citoyen a le droit et la possibilité...
de voter et d'êtreélu, au cours
d'électionspériodiques, honnêtes, au suffrage universel et
égal et au scrutin secret, assurant l'expression libre de la
volonté des électeurs »19(*).Lors de ces élections, nombreux affrontements
violents documentés à travers le pays le jour du vote
reflètent le climat de profonde suspicion et de méfiance quant
à la crédibilité du scrutin et à l'utilisation de
machines à voter électroniques non reconnue par la loi
électorale.
En second lieu,lors de la publication provisoire de
résultat présidentiel, cette réaction à l'annonce
de la CENI a été rapidement saluée par un certain nombre
de citoyens congolais qui voudraient l'alternance pacifique à la
tête du pays, mais le camp de lamuka a dénoncé ce
qu'ilconsidère comme une fraude électorale, « avec le
potentiel de provoquer le désordre dans tout le pays ».
Cependant, cette publication a malheureusement occasionné de graves
incidents, les insécurités ont été
constatées à plusieurs endroits où des violences et
manifestations ont fait de morts. A Kisangani, et dans plusieurs
localités de la province du Kasaï, des affrontements et des
déprédations ont été signalés, de blessures,
d'arrestations et de morts. La situation étaitégalement tendue
dans plusieurs communes de Kinshasa, à la suite d'affrontements entre
les partisans de Lamuka et du CACH et, dans certains cas, avec la police, a
ajouté la Représente spéciale IDA SAWYER et la division
Afrique, qui a déploré tous ces actes de violence. En effet,
lors de la publication définitive de résultat de
l'élection présidentielle, les citoyens congolais se sont
plaignés du fait que le candidat voté massivement (Martin FAYULU)
par ces derniers n'a pas été publié par la commission
électorale nationale indépendante (la CENI).
5. MEHODES ET TECHNIQUES DE
RECHERCHE
L'acheminement d'une oeuvre scientifique comme celle-ci passe
par l'étape de rassemblement de données, laquelle s'actualise
dans l'utilisation des diverses méthodes et techniques.
5.1. Méthodes de
recherche
Une méthode guide sur la route, éclaire mais ne
décide pas la route. Assurer la pertinence de la méthode, c'est
l'ajuster aux questions posées et aux informations accessibles.
De ce fait, au cours de celle-ci se découvre des
informations ou des obstacles non prévus dont certains procèdent
directement de la mise en oeuvre des méthodes et qui nécessitent
une nécessaire réorientation et des méthodes. C'est la
condition même d'une recherche innovante. La méthode est identique
à toutes autres conceptions sollicitées par plusieurs acceptions
selon les concepteurs et surtout selon l'usage où l'on se place,
retrouve.
Auxyeux des politologues, sociologues, la méthode est,
selon R.Pinto et M. Grawitz, « un ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre et les
vérités qu'elle poursuit les démontre et les
vérifier20(*) ». La méthode est de nos jours un
indispensable attribut sans lequel une recherche perd de sa validité
scientifique. Elle nous permet d'atteindre l'explication des
phénomènes étudiés. Deux méthodes sont
utilisées :
1.1.1. Méthode juridique
Nous avons jugé bon d'utiliser dans la présente
étude, la méthode juridique laquelle nous parait d'une
utilité fondamentale. Cette méthode appliquée aux sciences
juridiques consiste à faire une interprétation minutieuse des
textes légaux en se situant dans le contexte du
législateur21(*).
Elle est idoine en ce sens que les juristes recourent aux règles de
droit puisque celles-ci sont des règles écrites des conduites
humaines à l'observation des quelles la société contraint
ses membres à une répression plus au moins intense. Il s'agit
donc d'une analyse systématique permettant une confrontation des faits
vécus et des prévisions des textes légaux,
règlementaires, des doctrinaires et de la jurisprudence.
1.1.2. Méthode comparative
Comparer, c'est confronter deux ou plusieurs faits pour
déceler les ressemblances et les différences qui existent entre
eux. Toute comparaison suppose qu'il existe entre les faits à comparer
à la fois des ressemblances et des différences22(*).
La méthode comparative conduit à l'explication
des faits sociaux dans la mesure où elle permet de déceler le
lien de causalité ou le facteur générateur des
différences ou des ressemblances constatées entre les faits
comparés. En effet, la méthode comparative est utilisée
à propos des faits sociaux aussi divers que les groupes sociaux, les
institutions, les comportements sociaux, lesquels peuvent se trouver à
des époques ou dans des pays différents. Ainsi, la comparaison
juridique désignerait l'ensemble des procédés
enchainés dans une démarche systématique et rationnelle
mettant face à face plusieurs particules juridiques (appartenant
nécessairement au moins à deux ou plusieurs ordres juridiques),
afin, de comprendre leurs rapports de ressemblance ou de dissemblance ainsi que
leurs causes23(*). De tout
ce qui précède, la comparaison nous permet à étaler
un lien de ressemblance des données cadrant les libertés
fondamentales.
5.2. Techniques de recherche
La réalisation d'une recherche en sciences passe
inexorablement par l'utilisation des techniques pour la récolte et
l'analyse des données sur terrain. Elles sont de plusieurs natures, mais
leur choix est dicté par la nature de la recherche effectuée.
Ainsi pour cette étude, nous avons fondamentalement fait usage de
techniques que nous exposons dans les lignes qui suivent.
1.1.3. Technique documentaire
Met le chercheur en présence des documents
supposés contenir les informations recherchées. L'observation sur
la réalité transite par la lecture des oeuvres aussi bien
matérielles qu'immatérielles produites par l'homme vivant en
société. Parmi ces documents, on peut distinguer les documents
écrits, technologiques, visuels, phonétiques, etc.24(*). Ainsi, nous avons
étudié et analysé les documents pertinents à notre
thème de recherche (ouvrages, codes de lois, revues, thèse de
doctorat, mémoire etc.), pour déterminer les faits et
phénomènes que ces documents ont des traces.
En revanche, Cette technique met l'accent sur les ressorts de
l'informatique juridique documentaire (bases de données et sites
internet juridiques). Elle est aussi dénommée
« technique d'internet », elle consiste à
récolter des données électroniques25(*). L'internet s'est
imposé aujourd'hui comme un formidable outil de la recherche de
l'information. Il se veut comme une sorte de « Bibliothèque de
Babel ». C'est pourquoi Michel Beaud affirme que « comme
l'ordinateur, internet prend une part de plus en plus importante dans
l'activité des chercheurs. On y trouve de la littérature
scientifique (certaines revues ne sont disponibles qu'en ligne, les catalogues
de grandes bibliothèques sont désormais en ligne...), des
informations en tous genres (statistiques, analyses, témoignages,
images, son et vidéos, etc.), des réseaux scientifiques (listes
de diffusion, newsletters d'associations annonces de colloques et de
publications), etc. ».
1.1.4. Technique d'observation
L'observation directe est celle qui met l'enquêteur en
face de son informateur sans passer par un intermédiaire. Elle est
basée sur une observation visuelle qui consiste à recueillir les
comportements au moment où ils sont produits sans intermédiaire
d'un document ou d'un témoignage26(*). En effet, dans l'observation directe, le chercheur
procède directe lui-même au recueil des informations27(*). Par cette technique, le
chercheur observe le groupe en train de vivre, l'action qui nait le processus
pendant qu'ils se déroulent et non après coup.
Toutefois, parmi les sortes d'observation directe, nous avons
jugé bon d'utiliser l'observation participante, ici le chercheur y
participe, y est accepté jusqu'à se faire intégrer au
groupe et aêtre oublié comme observateur. Cependant, l'observateur
doit éviter de se faire impliquer dans le problème du groupe,
faute de quoi, ses observations souffriront.
1.1.5. Technique d'interview libre
Elle consiste à l'entretien libre avec les praticiens
du domaine déterminé de recherche sans toutefois avoir un
questionnaire bien structuré. C'est le cas de l'entretien avec les
observateurs, des témoins, etc.
6. DELIMITATION DU
TRAVAIL
Il s'avère nécessaire dans tout travail
scientifique d'en délimiter le cadre pour ne pas s'adonner à des
considérations abusives. A cet effet, il sied de limiter notre travail
dans le temps et dans l'espace.
1.1. Du point de vue temporel, le
présent travail part lapériode de la campagne jusqu'à la
publication définitive de résultat des
électionsprésidentielles et législatives du 30
décembre 2018.
1.2. Du point de vue spécial, notre
étude porte sur toute l'étendue du territoire de la
République Démocratique du Congo.
7. SUBDIVISION DU SUJET
Pour plus de commodité scientifique, nous avons
jugé indispensable de donner un cheminement logique avant d'entrer dans
le vif de notre étude.
Outre l'introduction générale et la conclusion
générale, l'ossature de ce présent travail a deux
chapitres qui portent respectivement sur : Les considérations
générales : cadre conceptuel et cadre juridique (Chapitre
I) et Des élections et des violations des libertés
fondamentales en République Démocratique du Congo (chapitre
II).
Chapitre I.
CONSIDERATIONS
GENERALES : CADRE CONCEPTUEL ET CADRE JURIDIQUE.
Ce chapitre s'attache à circonscrire clairement le
cadre conceptuel relatif à notre étude, question de placer ce
thème dans un contexte général qui l'éclaire et qui
lui donne une cohérence. Voilà pourquoi nous estimons
nécessaire en cette étape initiale de notre recherche
d'élucider les sens des expressions clés autour desquelles
s'articule la présenteétude en vue de retenir ceux cadrant mieux
avec notre optique. (Sectionpremière).Ainsi, il sera question de
dégager les lois et conventions internationales relatives aux
libertés fondamentales (sectiondeuxième).
Section I. CADRE
CONCEPTUEL
§.1 Définitions
1.1. La notion des libertés fondamentales
La notion de liberté fondamentale n'est pas nouvelle
dans le vocabulaire juridique français, on la retrouve dans l'article 53
alinéa 1er de la constitution française du 23 novembre
1993, encore dans la jurisprudence pour l'application de la théorie de
la voie de fait, en matière de police ou sous de
référé-liberté. L'expression
« libertés et droits fondamentaux de valeur
constitutionnelle » est également employée par le
conseil constitutionnel (déc. Du 22 janvier 1990)28(*). De même, la
révision constitutionnelle de novembre 1993 introduit dans la
constitution, le terme « libertés fondamentales » a
été énoncé par l'article 53-1 « la
République peut conclure avec les Etats européens qui sont
liés par des engagements identiques aux siens en matière d'asile
et de protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales,
des accords déterminants leurs compétences respectives pour
l'examen des demandes d'asile qui leur sont présentées
(...) »29(*).
Cette référence apparait encore dans les
conventions telles que la convention européenne de sauvegarde des droits
de l'homme et des libertés fondamentales. Cependant, les libertés
fondamentales représentent juridiquement l'ensemble des droits ou
libertés essentielles pour l'individu, assuré dans un Etat de
droit. Elles recouvrent en partie les droits de l'homme au sens large. En effet
dans la doctrine juridique, ce concept est relativement récent et
l'idéemême de fondamentaliste revient à prioriser et
hiérarchiser les droits ou les libertés en fonction de leur
essentialité30(*).
Il existe plusieurs façons d'appréhender la
« fondamentalité » d'un droit ou d'une
liberté :
Ø Une première lecture, dite normative, consiste
à considérer que sont fondamentaux les droit et les
libertés qui ont reçu une consécration normative à
un niveau juridique supra-légal. Ceux qui, dans la pyramide des normes,
sont supérieurs aux simples lois. Il s'agit par exemple, au rang
constitutionnel de ceux qui sont contenus dans la déclaration des droits
de l'homme et des citoyens de 1789, convention européenne des droits
l'homme et des libertés fondamentales de 1950, déclaration
universelle de 1948 et des pactes de 1966 : celui relatif aux droits
civils et politiques.
Ø Une seconde lecture, dite réaliste, revient,
en partie, à rechercher le fondamentaliste non seulement dans les textes
mais aussi dans la jurisprudence (comme le faitprécédent) mais
également de la protection effective dont jouit la valeur qui est
l'objet de protection. On se rend alors compte de la relativité tant
spatiale que temporelle, puisque les libertés et droits fondamentaux ne
seront pas les mêmes (tant du point de vue des droits et libertés
eux-mêmes que de leurs contenus) selon les juridictions,
législateurs ou constituants.
Ø Une troisième lecture reviendrait à
rechercher un agencement logique en considérant comme fondamental un
droit ou une liberté qui permet la réalisation des autres. Ainsi,
serait par exemple fondamental le droit à la vie puisque sans vie pas de
libertés.
Ø Une dernière lecture, dite jus naturaliste,
revient à rechercher la fondamentalité dans la philosophie de
l'être, rattachant les droits et libertés fondamentales aux droits
de l'homme et les faisant dépendre de leur consubstantialité avec
la dignité humaine.
Le professeur Jean JacquesIsraël cité par le
professeur KALALA ILUNGA Matthiesen31(*), se réfère au terme de
« liberté fondamentale » qu'il définit comme
« liberté reconnue par une règledu niveau juridique le
plus élevé, soit constitutionnel ou international » il
exclut, en effet, de la discipline les libertés consacrées par la
voie législative. Alors que certaines définitions s'appuient sur
le droit positif, d'autres sont essentiellement doctrinales comme le
confirmerait Robert LETTEERON. Les « droits de l'homme »
sont ainsi invoqués dans la plupart des cas dans une perspective
militante, afin de mettre l'accent sur les menaces qui pèsent sur les
libertés et sur la nécessité d'agir en faveur de leur
protection32(*).
Eu égard à leur contenu juridique, les
libertés peuvent faire l'objet d'une classification tenant compte de
leur diversité. Il ne s'agit, cependant, pas d'un classement
hiérarchique, mais bien davantage d'une présentation proche de la
théorie des ensembles.
En effet, certaines définitions impliquent une
appréciation sur le contenu des libertés en cause,
établissant une hiérarchie entre elles, d'autres ne portent en
elles aucune hiérarchie. Comme le déclare Robert
LETTERON : « parmi les premières figurent à
l'évidence les (libertés fondamentales) ou (libertés
essentielles). Si certaines libertés sont (fondamentales) ou
(essentielles), d'autres en effet, le sont moins... ». Cette
conception présente le risque que certaines libertés soient
considérées comme secondaires, pouvant s'accommoder d'un
système juridique moins protecteur, d'une garantie moins
efficace33(*).
1.2. Libertés publiques
Les libertés publiques sont des droits dont jouissent
les particuliers et qui s'analysent en la reconnaissance en leur faveur d'un
certain domaine spécifique.
RIVERO dit à ce propos que « ce qui rend
« publique » une liberté, quel qu'en soit l'objet,
c'est l'intervention du pouvoir pour la reconnaitre et
l'aménager »34(*).
Ainsi l'adjectif « publique » ne s'oppose
pas à « privée », car même le respect
par les privés de leurs obligations réciproques suppose
l'intervention de l'Etat qui les consacre et les protège. C'est donc
l'intervention du droit positif, traduction de la reconnaissance et de
l'aménagement de la liberté par le pouvoir, l'Etat et le droit,
qui fait d'une liberté une liberté publique35(*).
Le cadre juridique des libertés publiques est d'abord
national avant de recevoir une consécration dans le cadre des
conventions internationales. Dans la primauté de la constitution
déterminant les principes fondamentaux ; ce texte est celui qui a
la plus haute valeur juridique dans notre ordonnancement. Il était donc
logique que les libertés publiques reçoivent une protection
conforme aux objectifs des principes et des valeurs qu'elles défendent.
Mais cette protection formelle ne suffit pas il faut encore des
mécanismes mis en oeuvre adapté36(*).
Les libertés publiquesrelèvent du droit positif
qui s'applique dans un groupe donné. Elles émanent d'un ensemble
de règles juridiques issue d'une volonté des pouvoirs publics, ou
en clair d'êtres humains dans le contexte national. Parmi les
terminologies utilisées, la notion des « libertés
publiques » se trouve fortement
concurrencée ;tantôt on lui préfère celle de
« droits de l'homme » ou, de « libertés
fondamentales », voire de « droits fondamentaux »
ou de même on recourt à l'utilisation d'autres conceptions telles
que les « libertés essentielles »37(*).
Selon la conception naturelle, les libertés sont des
droits de l'homme reconnus dans divers domaines du pouvoir. Comme il en est le
cas dans les structures classiques de la plupart des constitutions, chacune
définissant la relation de l'individu avec son Etat (droits
fondamentaux) et l'organisation de ce dernier. Dans une conception moderne, ces
normes émanent de la volonté du peuple de règlementer son
comportement, de pouvoir organiser l'ordre juridique interne dans le cadre du
droit positif, avec les mécanismes de protection renforcés,
coulés dans la constitution. Il faut, en effet, aussi signaler le
caractèreévolutif des « libertés
publiques ». Il en résulte que la garantie juridique des
libertés n'est pas immuable. Certaines protections disparaissent,
d'autresapparaissent, dans des oscillations qui sont finalement celles de la
société elle-même38(*).
1.3. Droits fondamentaux
Yves MADIOY définit les droits de l'homme comme
étant « les droits de la personne, reconnus au plan
national et international et dont le respect assure, dans un certain
état de civilisation, une conciliation entre l'affirmation de la
dignité de la personne humaine, sa protection et le maintien de l'ordre
public39(*).
Les droits fondamentaux sont une notion présente dans
la charte des Nations-Unies, mais cela apparait surtout dans la loi
fondamentale allemande du 23 mai 1949. Ce concept revêt un
caractèrecontraignant. Dans l'article 1er de la loi
fondamentale, cet article dispose que « ces droits fondamentaux nient
les pouvoirs législatifs, exécutifs, et juridiques à titre
de pouvoirs directement applicables »40(*). Au-dessus des droits subjectifs appartenant aux
individus, on a des droits objectifs qui s'imposent à la
société. Ces droits objectifs sont présents dans la
constitution et ont une valeur juridique supérieure aux droits
subjectifs41(*).
Ils correspondent à la doctrine du droit naturel qui
renvoie à l'idée selon laquelle à côté de la
loi de l'Etat, existerait un Droit naturel centré sur l'homme. Au
départ, on a considéré que les droits venaient du cosmos
(Aristote : les hommes se promènent dans le cosmos et
découvrent des droits naturels), puisqu'ilsprovenaient de Dieu. Tout
ceci touche au Droit naturel classique, qui est suivi du droit naturel moderne
(philosophie de lumière). Le Droit naturel moderne (jus naturaliste)
énonce que l'homme, par sa raison, va découvrir par un travail
d'introspection des droits42(*). Ces droits sont avant tout ceux qui sont
présents dans la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen,
c'est-à-dire la liberté et la propriété.
En clair, la notion « droits
fondamentaux » se réfère à une
définitionmatériellepuisqu'elle renvoie au contenu des normes.
Elle trouve son origine dans l'école du Droit naturel, qui met l'accent
sur les droits de l'individu face à l'Etat. Les « droits de
l'homme » trouvent aujourd'hui un échoparticulièrement
important en droit international43(*). Inspirés du Droit naturel, à cet
effet, plus large que celui des droits du citoyen.
De surcroit, attachés à chaque individu, ils
s'appliquent à tous de manière égale sans condition de
nationalité et sans référence à l'ordre juridique
étatique. Il faut alors retenir qu'invoquer les droits de l'homme, c'est
confirmer l'existence d'un système de valeurs universelles et promouvoir
le principe d'une protection également universelle44(*).
§.2 Rapports entre les
libertés fondamentales et droits fondamentaux
Il nous est impérieux d'établir un rapport entre
les libertés fondamentales et droits fondamentaux. Sur ce point, nous
allons différencier les libertés fondamentales aux droits
fondamentaux. Les libertés fondamentales présupposent
l'intervention de l'Etat, ou plus généralement des pouvoirs
publics. Ce qui signifie que les libertés intéressent la
sphère des relations avec l'Etat ou les pouvoirs publics. Elles
entrainent pour l'Etat essentiellement un devoir d'abstention, celui de ne pas
mettre d'entraves à l'exercice de ces libertés, et le cas
échéant le devoir de créer des conditions favorables au
développement de ces libertés. Cette distinction est très
largement dépassée. D'une part le devoir abstention, voire
d'intervention de l'Etat, concerne aussi bien le champ des libertés
dites « publiques », et d'autre part surtout, les
libertés, qu'elles soient publiques ou fondamentales, (liberté de
l'expression, liberté d'opinion publique, liberté de
pensée...)45(*).
Hors que la notion des droits fondamentaux est plus large. Elleintègre
plusieurs strates de droit. En premier lieu viennent les droits attachés
à l'individu qui visent principalement à protéger la
sphèred'autonomie. Ce sont des droits inaliénables,
imprescriptibles, insaisissables à l'individu comme le droit à la
vie, droit à la dignité humaine, droit à
l'intégrité physique...
§.3 Rapport entre
Libertés fondamentales et libertés publiques
Il s'agit ici des expressions utilisées dans la
littérature juridique et même dans les instruments juridiques
nationaux et internationaux. Sans verser dans les considérations
doctrinales, nous trouvons les arguments majeurs de distinction entre
libertés publiques et libertés fondamentales.
Trésor LUNGUNGU KADIMBA46(*), considère que les libertés publiques
étant entendues comme les droits de l'homme qui sont garantis par les
pouvoirs publics sont plus globalisantes et plus larges ; elles
comprennent aussi les libertés fondamentales dans la mesure où
celles-ci sont aussi consacrées par les pouvoirs publics. Mais à
la différence de toutes les libertés publiques consacrées
par l'Etat, les libertés fondamentales sont prévues dans la loi
fondamentale et empruntent par conséquent les caractères reconnus
au support qui les prévoit. C'est pour dire que toute liberté
fondamentale est une liberté publique mais néanmoins, toute
liberté publique n'a pas le caractère fondamental.
§.4 Rapport entre les
libertés publiques et les droits fondamentaux
C'est dans les années 1950 qu'on a créé
un cours de libertés publique (plutôt que de droits de l'homme)
car les libertés publiques apparaissent comme plus concrète, et
surtout comme un terme juridique. Ce sont des libertés proclamées
par le législateur. Parmi les grandes libertés, on trouve ce qui
concerne la liberté individuelle, la liberté personnelle47(*)...
Les libertés publiques et les droits fondamentaux sont
deux expressions souvent liées, tout au moins par la doctrine. Les
libertés publiques ont pu êtredéfinies comme des droits de
l'homme reconnue par des textes et protégés juridiquement, elles
sont des droits de l'homme définis, elles constituent des pouvoirs de
choix. Par contre, la notion des droits fondamentaux relève du droit
naturel, c'est-à-dire que l'homme possède un ensemble de droits
inhérents à sa nature même et que l'on ne peut
méconnaitre sans porter atteinte à celle-ci.Ces droits
proviennent du droit naturel, intimement liée à la personne
humaine.De plus, ces deux notions ont un contenu diffèrent. Il sied
citer professeur NGONDANKOY pour plus d'éclairage; en effet, le
professeur NGONDANKOY écrit que les libertés publiques sont
celles qui bénéficient d'une protection
constitutionnelle48(*).
Selon lui, sont consacrées par la constitution. tandis que les droits
fondamentaux seraient dans les instruments infra constitutionnels (loi,
règlement, principes généraux de droit)49(*).
§.5 Les droits individuels
et droits collectifs
Les droits individuels et droits collectifs sont
formulés sous l'expression apparemment fourretout, actuellement en vogue
« droits de l'homme ». En effet, plusieurs
définitions de cette expression « droits de
l'homme » ont été avancées ; les unes
appuyant sur les aspects naturel, culturel, sociologique voire même
philosophique, les autres sur les aspects formel et légaliste.
Pour la premièrecatégorie, les
« droits de l'homme sont des droits moraux, inaliénables et
inhérents à chaque être humain dans le monde du seul
faitqu'il est un être humain »50(*). Les droits de l'homme, en soi, comme on l'a
affirmé lors de la conférence mondiale organisée par les
Nations unies à vienne, le 25 juin 1993, sont l'expression des valeurs
universelles. Mais cette position demeure relativement isolée parmi les
civilisations et les cultures non occidentales. Ainsi, les droits moraux
contenus dans cette premièrecatégorie de définition des
droits de l'homme sont énoncés dans ce qu'on appelle aujourd'hui
les « droits légaux » institués
conformément aux règles juridiques dans les
sociétés tant nationales qu'internationales. Ils ont leur
fondement dans le consentement des gouvernés, c'est-à-dire des
sujets des droits51(*).
Pour la seconde catégorie, celle qui voit dans les
droits de l'homme la primauté des règles juridiques, droits de
l'homme constituent une discipline scientifique qui s'occupe de l'étude
de « l'ensemble de règles de l'homme juridiques (...) qui
reconnaissent sans discrimination aux individus des droits et facultés
assurant la liberté et la dignité de la personne humaine et
bénéficiant de garanties institutionnelles »52(*). Comme on peut s'en
convaincre, les deux catégories des définitions ressortent deux
aspects différents, le premier rend les droits de l'homme plus
subjectifs et le second les saisit sous l'angle objectif ou
strictement formel.
5.1. Droits individuels
Historiquement ces droits ont été
affirmés pour la première fois dans les déclarations des
droits américains, puis français 1789. Quoiqu'il en soit,
l'influence de ces premières proclamations, dont la
déclarationfrançaise d'inspiration individualiste a joué
un rôle capital sur la déclaration universelle des droits de
l'homme de 1948 suite aux faillîtes sans précèdent des
constitutions libérales face au totalitarisme en Italie. En Allemagne
puis en France, il a été amorcé une tentative du
positivisme juridique afin de chercher de garanties d'un niveau
supérieur que seul l'ordre juridique international a été
à même de fournir. De manière à parachever cette
extériorité du droit ou pouvoir dont le caractère
essentiel est ci-haut indiqué, s'ajoute la mise en place d'une sanction
des droits également située à ce niveau53(*).
Un véritable système international de protection
des droits de l'homme qui a connu une évolution rapide et spectaculaire
tant au plan universel que régional se dessine concrètement
à partir de l'adoption de la déclaration des droits de l'homme
par l'assemblée générale des Nations, le 10
décembre 1948. En effet, en dépit d'autres apports dans les deux
pactes des Nations Unies de 1966, les droits protégés n'ont
cessé, comme déjà indiqué, de s'élargir,
droits civils et politiques, droits économiques, droits sociaux et
culturels, droits individuels ou collectifs. De plus, les mécanismes de
définition de ces droits, de leur protection ouprévention, ont un
caractère plus ou moins contraignant. Dans les différents textes,
les droits individuels reposent sur l'affirmation de la liberté de
l'égalité et de la fraternité de tous54(*).
La jurisprudence elle-même semblait accorder peu de
valeur, peu d'effet au principe de la protection de la liberté
individuelle par l'autorité judiciaire: le Conseil d'État
s'estimait compétent pour juger les conséquences d'une
détention arbitraire55(*).
5.2. Droits collectifs
A la différence des précédents, ces
droits ne partent pas d'une perception initiale de l'individu, mais de
différents types de regroupements auxquels il (individu) appartient.
Certains droits sont reconnus au bénéfice de certaines
minorités ethniques ou culturelles, d'autres trouvent leur affirmation
sur base de la charte des Unies dès les premières années
consécutives au second conflit mondial (convention pour la
prévention et la répression du crime de génocide 1948).
C'est surtout à l'arrivée des pays en développement ou de
nouveaux Etats au sein des institutions universelles que ces droits ont
été affirmés avec une ampleur toute particulière,
mais aussi sous l'impulsion des pays socialistes.
En réalité, le contenu de ces droits
dépend de la collectivité désignéecomme titulaire
des droits, dont les dimensions peuvent êtrevéritables et aller de
la famille à tout un peuple, identifié en fonction de ses
caractéristiquesethniques, politiques et culturelles. Le fait de la
persistance du régime d'apartheid (aujourd'hui aboli) en Afrique du Sud
a tendu une autre catégorieparticulière à prendre place
particulière au sein des Nations Unies. Il s'est dégagé
autour de ce sujet un aveu unanime relatif à la condamnation de la
discrimination raciale56(*).
En ce qui concerne les droits collectifs et droits de
solidarité, quoiqu'actuellement problèmes en déclin du
fait de la disparition de conception socialiste des droits de l'homme, ceci
reste encore d'actualité et insiste surtout sur la dimension
communautaire que sur les incidences individuelles de certains droits. Ces
derniers sont souvent mal formulés et sont par rapports aux droits
civils et politiques (1ergénération), puis
économique et sociaux (2emegénération) de tous
les acteurs d'enjeux sociaux tant sur le plan interne qu'international, ils
sont aussi désignés comme des droits de solidarité. La
doctrine nous donne à titre illustratif, notamment le droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes, le droit à l'environnement, le
droit à la paix, le droit de propriété sur le patrimoine
commun de l'humanité et surtout le droit au
développement57(*).
Section II. CADRE
JURIDIQUE
§. 1 Instruments juridiques
internes relatifs aux libertés fondamentales
Selon Jacques MOURGEON58(*), la reconnaissance s'effectue par des
règlesécrites au premier rang desquels figure la constitution,
contenue dans un seul, ou parfois dans plusieurs textes successifs et
complémentaires.La constitution renferme presque toujours des
dispositions relatives aux droits et libertés fondamentaux. Il importe
peu que les textes constitutionnels relatifs aux libertés fondamentales
soient trèsdétaillés ou brefs, ou bien qu'ils fassent
l'objet d'articles de la constitution, ou de son préambule ; ou
bien encore qu'une déclaration des droits antérieure leur soit
incorporée en preuve de fidélité à une ethnique
établie.
1.1. Constitution de la
RépubliqueDémocratique du Congo du 18 février2006 telle
que révisée par la loi n°11/002 du 20 Janvier 2011.
Ceci étant, analysons à présent le
régime juridique des libertés fondamentales dans la constitution.
En effet, avant d'aborder l'analyse du régime des libertés
fondamentales dans la constitution du 18 février 2006 proprement dit, il
importe au préalable d'inventorier les différentes
libertés proclamées par la présente constitution. Ainsi,
le contenu des libertés fondamentales proclamées par la
constitution congolaise du 18 février 2006 est vaste et ne cesse
d'évoluer suite, notamment, à l'évolution scientifique et
technologie. En plus, pour les aborder, procédons par le regroupement ou
catégorisationconformément à la subdivision retenue par la
constitution elle-même, qui distingue les trois (3) sortent des droits
ci-après :
Ø Les droits civils et politiques,
Ø Les droits économiques, sociaux et culturels
et
Ø Les droits collectifs, dits aussi de
solidarité ou droits communautaire.
Signalons que parmi ces droits, ce qui retient notre attention
dans cette étude c'est les « droits civils et
politique ». Les prérogatives affirmées par la
constitution ne sont pas seulement des attributs abstraits de la personne, mais
deviennent des droits positifs et admis dans l'ordre social et, comme tels, ils
sont non seulement inviolables mais aussi imposables au pouvoir comme à
autrui. Ils sont ensuite intangibles, car modifiables seulement par une
révision référendaire.
Toutefois, les droits civils et politiques sont des
droits dont la conquête est très ancienne. Et l'article 11 de la
constitution dispose que : « toute les êtres humains
naissent libres et égaux en dignité et en droits. Toutefois, la
jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls congolais, sauf
exceptions établies par la loi ».
Ces droits sont, pour VASAK, opposables à l'Etat dont
ils exigent une attitude d'attention a regard de leurs titulaires que sont les
hommes isolés59(*).
Alors parmi eux, on peut citer :
1.1.1. Liberté de pensée et d'opinion
L'article 22 alinéa 1er de la constitution
énonce que «toute personne a droit à la liberté de
pensée »60(*). C'est un droit que possède tout individu d'en
déterminerlui-même la reproduction de ses idées
intellectuelles, morales, politiques et religieuses. Cette liberté est
souvent définie avec la détermination d'une limite entre
sphère publique et sphère privée.
1.1.2. Liberté d'expression
La constitution énonce que « toute
personne a le droit à la liberté d'expression. Ce droit implique
la liberté d'exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la
parole, l'écrit et l'image »61(*). La liberté d'expression, «un des droits
les plus précieux de l'Homme », en vertu de laquelle « tout
citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à
répondre de l'abus de cette liberté dans les cas
déterminés par la loi»62(*),la liberté d'expression est une
«liberté d'émettre» de telles idées, elle
s'intéresse au contenu du discours. Cette formule caractérise les
droits et libertés qui sont reconnus à des individus. Elles
correspondent à la liberté d'association, à la
liberté de réunion etc.
La liberté d'expression demeure
néanmoinstrès fragile. En dépit des garanties juridiques,
l'Etat ne semble pas suffisamment disposé à tolérer les
voix discordantes.
1.1.3. Liberté d'association et
de réunion pacifique
La constitution stipule que « la liberté des
réunions pacifiques et sans armes est garantie sous réserve du
respect de la loi, de l'ordre public et des bonnes moeurs »63(*). En effet, la liberté
d'association permet d'agir en justice, de recevoir des dons, de percevoir des
cotisations et de manière générale de gérer son
fonctionnement64(*).
Celle-ci réaffirme que toute personne a le droit à la
liberté de réunion et d'association pacifiques. Nul ne peut
être obligé de faire partie d'une association ; la loi
reconnait l'importance du droit de réunion et d'association pacifiques
pour la pleine réalisation des droits civils et politiques, et des
droits économiques, sociaux et culturels ; la loi reconnait que le
droit de réunion et d'association pacifiques est une composante
essentielle de la démocratie qui offre des possibilités
inestimables, entre autres celles de manifester à certaines
libertés.
1.1.4. Liberté de manifestation
Au terme de la constitution, « la
liberté de manifestation est garantie. Toute manifestation sur les voies
publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d'informer par écrit
l'autorité administrative compétente »65(*). En effet, la liberté
de manifestation est un moyen d'exercer plusieurs autres droits fondamentaux de
l'homme. Nous savons que les droits syndicaux, celui à la grève,
le droit à la liberté d'opinion, droit à la liberté
d'expression etc.
En revanche, l'exercice de cette liberté permet la
jouissance des autres droits et son interdiction ou sa violation constitue
aussi une occasion de violer d'autres droits.
1.1.5. Liberté de circulation
La constitution énonce que « toute
personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d'y circuler
librement »66(*). C'est un droit pour tout individu de se
déplacer librement dans son pays, de quitter celui-ci et d'y revenir.
1.1.6. Liberté à
l'information
Il n'existe pas, à ce jour, de loi garantissant et
règlementant l'accès des citoyens aux informationspolitiques. On
connait ou on comprend la délicatesse de certaines informations qui
peuvent êtreutilisé aussi bien pour informer objectivement que
pour simplement nuire, surtout quand la presse ne fait pas toujours montrer sa
responsabilité et sa déontologie professionnelle.
Néanmoins, la loi est raisonnable sur l'accès aux informations
peut, de toute évidence, aider à rendre une société
plus transparente. L'existence d'une telle loi devrait pouvoir
intéresser aussi bien les chercheurs que les professionnels des
médias.
1.2. La loi n°17/013 du 24 décembre 2017
modifiant et complétant la loi n°06/006 du 09 Mars 2006 portant
organisation des élections présidentielles, législatives,
provinciales, urbaines, municipales et local.
Les différentes lois congolaises qui, en quelque sorte,
forment le code congolais spécial et général en
matière d'élections politiques, constituent, elle aussi, un texte
essentiel en matière des droits de l'homme. La plupart des droits
politiques, que la constitution énonce, sont
généralementprécises dans et par ces lois
électorales.
Toutes ces lois visent à répondre à une
préoccupationessentielle en matière des droits politiques,
à savoir : comment assurer la participation de tous les citoyens
à la vie et la gestion politique de leur espace étatique.
Les droits à l'électorat et le droit à
l'éligibilité, qui sont deux aspects importants du droit de la
participation politique, n'ont pas été organisés avant
l'Independence.
1.1.7. Droit au vote
L'exercice normal de la démocratie exige que tous les
électeurs soient à même de se former librement une option
avant un scrutin et de connaitre les analyses et propositions des
différents partis politiques et des candidats.
1.1.8. Liberté de campagne
Toute personne est libre de battre la campagne sur toute
l'étendue de la République Démocratique du Congo à
un délai fixé.
§.2 Instruments juridiques
internationaux relatifs à la protection des droits et libertés
fondamentaux
Le système international est constitué par un
ensemble de règlesinternationales d'origine conventionnelle ou
coutumière, sur la base desquelles les individus ou les groupes peuvent
prévoir et/ou exiger un certain comportement ou certains avantages de la
part des Etats. Les droits de l'homme sont des droits inhérents à
chaque individu en tant qu'être humain. De nombreux principes et
directives non conventionnels font aussi partie des normes internationales des
droits de l'homme67(*).
D'aprèsWillias SCHABAS, le droit de la personne vise
à la fois l'individu et la collectivité et ces sujets sont
protégés non seulement dans leurs rapports avec les siens, mais
également dans leurs rapports avec l'Etat. C'est ce qu'il appelle les
effets « verticaux et horizontaux » des
droits68(*).
Les principaux instruments en matière de protection et
de l'exercice des libertés fondamentales sont : la
déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) ; le pacte
international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) ; les
protocoles facultatifs se rapportant au pacte international relatif aux droits
civils et politiques, la charte africaine des droits de l'homme et des
peuples ; la convention internationale sur l'élimination de toutes
formes de discrimination raciale.
2.1. La déclaration Universelle des Droits de
l'homme (DUDH)
Adoptée le 10 décembre 1948 par
l'assemblée générale des Nations Unies69(*), cette déclaration
reprend dans ces 30 articles, presque l'essentiel des droits-libertés
nés de la philosophie libérale d'expression individualiste de cet
occident du 18emesiècle en lutte contre les monarques et
leurs valets.
Lors de la proclamation de la DUDH, le 10 décembre
1948, le Congo était sous colonie belge et donc, n'était pas un
Etat indépendant et souverain, dès lors, rien ne sert à
préciser qu'il n'était pas membre de l'ONU et ne pouvait
nullement adhérer à cette déclaration, de part de son
statut du « colonisé ».
Elle énumère les droits civils et politiques
ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels. Après
avoir affirmé que tous les êtreshumains naissent libres en
dignité et en droit, elle énonce, à l'article 2, le
principe de l'égalité, de la non-discrimination sur les motifs de
race, de sexe, de couleur, de langue, de religion, d'opinion d'origine
politique et toute autre opinion d'origine nationale ou sociale, de fortune, de
naissance ou de toute autre situation. Mais en tant que résolution de
l'assemblée générale des Nations Unies, elle ne constitue
pas, techniquement, une source des normes qui lient les Etats, mais
plutôt un « idéal à atteinte » comme le
dit son préambule. C'est pour cette raison que les rédacteurs
l'ont complété par l'adoption de véritables traités
relatifs aux droits et libertés : le pacte relatif aux droits
civils et politiques et ses deux protocoles facultatifs ainsi que le pacte
relatif aux droits économiques, sociaux, et culturels70(*).
2.2. Le pacte international relatif aux droits civils
et politiques
Comme le premier pacte, ce second traité international
a été adopté et ouvert à la signature, à la
ratification et à l'adhésion par l'assemblée
générale dans la résolution2200A (XXI) du 16
décembre 1966, entre en vigueur le 23 mars 1975. Il a été
complété par deux protocoles facultatifs. Pour ce qui concerne le
Congo, il est entré en vigueur le 1er novembre 1976.
Ce pacte est un traité particulièrement utile
aux droits des droits de l'homme pacte que pour la première fois dans
l'histoire des relations internationales et universelles et contrairement au
PIDESC, ce traité prévoit un mécanisme de garantie
collective en matière des droits l'homme, à savoir :
lacommunauté des droits de l'homme auquel les parties et leur
ressortissants (groupe ou particulier) peuvent adresser des communications pour
le contrôle de l'application des obligations de l'Etat en cette
matière. Il comprend, en outre, deux protocoles facultatifs s'y
rapportant le premier adopté le même jour que le pacte, reconnait
la compétence de la communauté des droits de l'homme
« CDH » de recevoir les communications individuelles,
c'est-à-dire des requêtes des particuliers victimes de violation
des droits de l'homme.
Comme dans le PIDES, le PIDCP organise également une
série des droits individuels dont le droit à la vie,
l'interdiction de la torture, des peines ou traitement cruels, inhumains ou
dégradants , l'interdiction de l'esclavage et de la servitude, le
principe de légalité des délits et des peines, le droit
à la liberté et à la sureté, le droit à la
libre circulation, le droit à un procès équitable, le
droit au respect de la vie privée, du domicile et de la correspondance,
le droit au mariage, la liberté de pensée, de conscience et de
religion, la liberté d'expression, la liberté de réunion
et d'association, le droit d'instruction, le droit de propriété,
le droit à un recours effectif, l'égalité devant la loi
ainsi que les autres droits et libertés, droit de prendre part à
la manifestation publique, droit à l'électorat, à
l'éligibilitéetc.71(*).
2.3. Convention internationale sur
l'élimination de toutes formes de discrimination raciale
Adoptée et ouverte à la signature et à la
ratification par l'assemblée générale dans sa
résolution 2106A(XX) du 21 décembre 1965 est entrée en
vigueur le 4 janvier 1969. En effet, considérant que la charte des
Nations Unies est fondée sur les principes de la dignité et de
l'égalité de tous les êtreshumains, et que tous les Etats
membres se sont engagés à agir, tant conjointement que
séparément, en coopération avec l'organisation, en vue
d'atteindre l'un des buts des nations Unies, à savoir :
développer et encourager le respect universel et effectif des droits de
l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de
race, de sexe, de langue ou de la religion.
Considérant que la Déclaration universelle des
droits de l'homme proclame que tous les êtres humains naissent libres et
égaux en dignité et en droits que chacun peut se prévaloir
de tous les droits et toutes libertés qui y sont énoncés,
sans distinction aucune, notamment de race, de couleur ou d'origine nationale.
2.4. Charte des Nations Unies
Dès son préambule, elle proclame la foi de
l'organisation dans les « droits fondamentaux de l'homme, dans la
dignité et la valeur de la personne humaine » nombre de
dispositions affirment et réaffirment que l'ONU développera,
encouragera et favorisera « le respect universel et effectif des
droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous sans
distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.
2.5. Les protocoles facultatifs se rapportant au pacte
international relatif aux droits civils et politiques.
Le premier a été adopté en même
temps que le pacteinternational relatif aux droits civils et politiqueset le
second le 15 mars 1989. Ceux-ci, pour mieux assurer l'accomplissement des fins
du pacte international relatif aux droits civils et politiques et l'application
de ses dispositions, ont habillés le comité des droits de
l'homme, constitué aux termes de la quatrième partie du pacte,
à recevoir et à examiner des communications émanant de
particuliers qui prétendentêtre victimes d'une violation d'un des
droits énoncés dans le pacte.
§.3 La protection des
droits de l'homme dans le cadre des Nations Unies
Comme déjà souligné ci-haut, la SDN s'est
révélée incapable de garantir la paix et la
sécurité dans le monde. C'est ainsi qu'est né au cours des
années ? le projet de créer une nouvelle organisation
internationale fondée sur le principe d'une égalité de
souveraineté de tous les Etats pacifiques. La charte des Nations Unies
adoptée le 26 juin 1945 est entrée en vigueur le 24 octobre 1945.
Article 1erfixe comme but de l'organisation de
« réaliser la coopération internationale en
résolvant les problèmes internationaux d'ordre économique,
social, intellectuel ou humanitaire, pour tous sans distinction de race, de
sexe, de langue ou de religion72(*).
§.4.
Protectionrégionale des droits de l'homme
La protection de droits de l'homme sur le plan régional
trouve son origine dans une idée selon laquelle les Etats situés
dans une mêmerégion ont des intérêts communs à
défendre, et des conceptions des libertés relativement proches.
Ce qui fait qu'on a une charte africaine des droits de l'homme et des peuples.
Cette convention peut être qualifiée de classique
à cause de son système de sanction reposant sur l'activité
de la commission africaine des droits de l'homme à laquelle les victimes
peuvent adresser des pétitions individuelles en vertu de l'article 55 et
qui établit un rapport sur ces violations. Sauf si la conférence
des chefs d'Etats de l'organisation de l'unité/union africaine (OUA),
(AU) en décide autrement pour autoriser la publication de ce rapport, ce
dernier reste confidentiel. Ce qui entraine la faiblesse de la sanction.
En outre, la protection africaine des droits de l'homme
demeure calquée sur les mécanismes existants au plan universel.
Et connait les mêmes limites et difficultés. C'est pourquoi Blaise
TCHIKAYA pense que rien ne préparaitl'Afrique à
l'émergence d'une organisation aussi sophistiquée, comme peut
l'être aujourd'hui l'Union africaine. L'existence de cette organisation
continentale relève, sous sa forme actuelle, de l'inattendue. Elle porte
en elle deuxméthodes de travail, et d'autre part, elle constitue la
réussite d'une certaine volonté constructive africaine,
nonobstant les acculturations sociales successives73(*).
La protectionaméricaine et européenne, quant
à elle, attestent une ambition plus grande. Elles sont plus effectives
par le fait qu'elles mettent en place un mécanisme de contrôle
juridictionnel en cas de violation des obligations que les conventions posent.
A l'issue desconsidérations
générales : cadre conceptuel et cadre juridique, il sied
d'examiner le vif de ce travail qui porte sur les élections et les
violations des libertés fondamentales en RDC.
Chapitre II
DES ELECTIONS ET DES
VIOLATIONS DES LIBERTES FONDAMENTALES EN RDC
Dans cette partie du travail, nous allons nous focaliser sur
les points saillants tout en donnant l'effectivité et l'essentiel de
notre recherche. C'est à ce niveau que nous parlerons d'abord des
élections en RDC (section I), et puis les violations des libertés
fondamentales en RDC (Section II).
Section I. DES ELECTIONS EN
RDC
Les élections sont devenues aujourd'hui la seule voie
de la légitimité du pouvoir politique, après
l'époque de coups d'Etat et des dictatures qui mirent fin à des
démocraties embryonnaires expérimentées à l'aube de
l'indépendance. En effet, l'organisation des élections dans un
pays architecture complexe qui exige le parfait agencement de plusieurs
activités complémentaires notamment le choix du cadre
législatif, la définition du systèmeélectoral, la
conception, l'opérationnalisation de toute l'administration
électorale et ladélimitation de circonscription
électorale.
En 2006, les électionsprésidentielles,
législatives et provinciales ont été organisées
à deux tours notamment le 30 juillet et le 29 octobre 2006, ceux qui ont
constitué une pierre angulaire dans l'histoire démocratique de la
RDC. Par contre, en 2011 et 2018 nous avons constaté avec la nouvelle
loi électoraleprévoit que les
électionsprésidentiellesà un tour qui se sont tenues le 28
novembre 2011 et le 30 décembre 2018.
§.1 Les élections
et la campagne électorale
1.1. La Campagne Electorale
Conformément à l'article 28 de la loi
électorale lancé le 23 novembre 2018, soit un mois avant la date
de scrutin combinée, la compagne électorale a effectivement
duré 30 jours, que bien la date de scrutin ait été
reportée au 30 décembre 2018.
En effet, un ensemble d'opérations qui se
déroulent suivant un programme établi à l'avance74(*). Celle-ci vise d'abord
à faire connaitre aux électeurs un candidat, ses idées et
ses actions
Il convient de souligner qu'en 2006 et 2011, la campagne
électorale au premier comme au deuxième tour n'avait pas la
même ampleur des électeurs que celle de 2018. Toutefois, la
campagne électorale des électionsprésidentielles et
législativesa été très entendu aux électeurs
dans leurs circonscriptions respectives.
Pendant un mois, la campagneélectorale s'est
déroulée dans un climat par fois de tensions entre les partisans
fanatiques.L'on pouvait remarquer une prolifération d'affiches des
photos des candidats parsemés sur les murs et autres places publiques.
Tout le mois de novembre, le pays a vécu à la longueur des
journées et même des nuits de campagne sonorisée allant
jusqu'à troubler l'ordre public et la quiétude de la paisible
population.
La compagne électorale est régie par la loi
électorale. Les articles 28 et 36. Aux termes de ses articles, la
campagne électorale doit se déroulerconformément aux
dispositions légales relatives aux manifestations publiques75(*). Ce cadre légal
garantit également les droits civils et politiques Mais en interdisant
l'utilisation de biens, finances et du personnel de l'Etat, des Etablissements
et organismes publics ainsi que des sociétés d'économie
mixte76(*).
Dans le cadre juridique, la loiélectorale interdit
toute participation active aux manifestations politiques en faveur d'un
candidat du parti ou regroupement politique des agents de carrière des
services et établissements publics de l'Etat, des membres de forces
armées congolais et de la police nationale ainsi que des services de
sécurité.
En RépubliqueDémocratique du Congo, la campagne
officielle a débuté le 21 novembre 2018, et
s'estclôturée un mois plus tard77(*). La campagne électorale est
déterminée par les trois principaux candidats : FAYULU
SHADARY et TSHISEKEDI, les autres candidats s'effaçant
progressivement.
Le fondateur du parti KABILA désir, Kin-Kiey MULAMBA,
qui s'était fait connaitre en 2016 pour avoir prôné un
troisième mandat du président sortant, se désiste le
premier décembre en faveur de Felix TSHISEKEDI. Le 4 décembre, le
candidat Jean-Philibert MABAYA du parti Arc-en-ciel du Congo se désiste
quant à lui en faveur de Martin FAYULU, enfin d'instaurer un nouveau
régime politique pour une gouvernance démocratique dans le pays.
Le 12 décembre, il est suivi par Maurice MASHEKE qui se
désiste à son tour en faveur de FAYULU, se disant convaincu par
la « pertinence du programme de gouvernance » du candidat
de la coalition LAMUKA.
La campagne est dominée par l'affrontement entre trois
candidats : Emmanuel RamazaniShadary, dauphin désignéde
Joseph KABILA, Felix TSHISEKEDI, fils du candidat malheureux à la
présidentielle de 2011, ainsi que le candidat commun d'une partie de
l'opposition, martin FAYULU.
1.2. Les Elections
Le mot « élection » a
été tiré du substantif latin
« electio » qui signifie « choix » par
étymologie ce terme veut dire « élire » ou
« choisir » par un vote. Cependant, l'élection est
un choix réalisé au moyen d'un suffrage (vote, approbation)
auquel toutes les personnes disposant du droit de vote sont appelées
à participer.
L'élection est considérée comme un mode
d'expression de l'opinion des individus et des groupes d'individus, comme mode
de désignation des dirigeants ou des gouvernants par les dirigés
ou les gouvernés, comme modalité de changement politique comme
mode aristocratique d'accès au pouvoir qu'ils exercent comme forme de
participation politique78(*). En effet, l'élection est un mécanisme
par lequel les citoyens d'un pays opèrent un choix pour la
désignation des dirigeants et animateurs des institutions
politiques79(*).
Cependant, c'est dans cette perspective de la maitrise de
science des affaires de l'Etat que l'élection est
considérée comme l'unique mécanisme acquisitionnel de
pouvoir, sociologiquement et politiquement naturel et légitime dans la
désignation des dirigeants d'une collectivité qui se veut
démocratique et polyarchique80(*).
Selon le petit dictionnaire pratique des élections,
l'électionest un moyen par lequel un peuple désigne ses
représentants qui se chargent, en son nom et à sa place, de
décider des affaires publiques. En d'autres termes, c'est un acte grave
par lequel les électeurs sont appelés non seulement à
faire connaitre leur opinion mais aussi à participer indirectement
à l'élaboration de la politique nationale au choixune orientation
politique quelconque81(*).
1.1.1. Les Systèmes
Electoraux
D'une manière générale, il existe deux
grandssystèmes d'élections :
a. Le système majoritaire
Le scrutin majoritaire est un système dans lequel sont
proclamés élus les candidats qui ont obtenu le plus grand nombre
de voix dans leur circonscription électorale.Par le classement, on
distingue le système majoritaire à un tour et le système
majoritaire à deux tours.
Ø Par le système majoritaire à un tour,
c'est un système qui permet de déclarerélu à
l'issue du tour unique, un candidat qui a obtenu le plus de voix. En effet,
c'est le système reconnu par la nouvelle loi électorale.
Ø Par système majoritaire à deux tours,
l'ondéclareélu le candidat qui a obtenu au premier tour la
majoritaire absolue des suffrages exprimés ou à défaut, le
candidat qui obtient au second tour la majorité simple82(*).
b. Système proportionnel
C'est un mode de scrutin qui permet de photographier le plus
fidèlement le coup électoral. Ce système suppose le
scrutin de liste et par conséquence descirconscriptions
électorales suffisamment larges pour justifier la présence de
plusieurs candidats sur une liste c'est le cas de la France des listes à
l'échelle du département pour les
électionsrégionales qui se déroulent toutes les deux
à la proportionnalité83(*).
La République Démocratique du Congo applique le
système majoritaire à un tour pour les élections
législatives.
§.2 Processus
Electoral
Les termes « processus électoral »,
désignent ordinairement l'ensemble des opérations
nécessaires au bon déroulement des élections, qu'il
s'agisse de la confection des listes électorales, de l'organisation de
la campagne électorale, des différentes formalités
préparatoires au scrutin, de la tenue des bureaux de vote, des
procédés de votation, des modalités
décentralisation et de décompte des résultats de la
formation des « officiers électoraux », de
l'encadrement des sondages d'opinion ou encore des observations internationales
des élections84(*).
Les élections pour qu'elles soient
reconnuesdémocratiques, doivent répondre aux principes
fondamentaux et des bases d'une électiondémocratique qui sont les
suivantes la liberté d'expression et d'association, le droit au vote, le
droit des réunions et égalité de traitement. Elles doivent
êtresecrètes, libres, régulières,
compétitives, honnêtes, transparentes. L'équité, la
transparence et la neutralité des autorités électorales
doivent êtreétablies dans la loi électorale.
La loi électoraleconsidérée comme
l'encadrement juridique et politique du comportement électoral des
électeurs et des candidats.Les élections constituent un ensemble
d'activité ou un processus subdivisé en trois phases à
savoir : la phase pré-électorale, la phase électorale
et la phase post-électorale85(*).
2.1. La phase pré-électorale
Nous définissons avec KAPANGA Ferdinand la phase
pré-électorale comme une période ou un espace de temps
avant la tenue des élections. Il s'agit de la désignation du
pouvoir organisateur des élections, de la
préparationmatérielle et financière des élections,
de la présentation du calendrier électoral, de l'éducation
civique et électorale, de l'inscription de la liste électorale,
de la présentation des candidatures et des programmes de la
campagneélectorale, de l'identification des bureaux et des heures de
vote, de l'organisation de la surveillance de l'observation
électorale86(*)...
2.1.1. Enregistrement des électeurs
L'enregistrement des électeurs est organisé par
la loi n°4/028 du 24 décembre 2004 portant identification et
enrôlement des électeurs telle que modifiée et
complétée par la loi n°16/007 du 29 juin 2016. La
modification, en juin 2016, de cette loi a eu notamment pour effet de :
Ø Permettre l'identification et l'enrôlement des
congolais résidant à l'étranger ;
Ø Activer l'enrôlement des mineurs nés au
plus tard le 31 décembre 2000 ;
Ø Donner aux candidats la possibilité de
justifier son identité et son âge par la présentation de
plusieurs pièces (donner la carte de
l'électeurdélivré en 2010-2011) ;
Ø Renforcer le régimerépressif des
infractions liées aux opérations d'identification et enroulement
de l'acteur.
La mission de l'enregistrement relève toutefois que des
efforts restant à faire à ce qui concerne l'identification des
populations congolaises et particulièrement, la prise en compte des
populations autochtones. Elle recommande, par conséquent, à moyen
terme l'organisation périodique du renseignement général
de la population et la restauration de l'état civil d'où le
fichier électoral pourrait désormais être extrait.
2.1.2. L'opération d'identification et
enroulement
L'identification est l'opérationqui fournit des
renseignements particuliers sur chaque individu. Elle détermine de
chacun l'origine, l'âge, l'Etat civil, le casier juridique, la
population...
Elle permet de déterminer la population
électorale ou l'électorat, c'est-à-dire l'enseignement des
citoyens d'un pays, d'une partie du territoire ou d'un groupe social,
remplissant les conditions d'éligibilité fixées dans la
loi électorale87(*). Par contre l'enrôlement est le fait que, avant
les élections, les individus qui remplissent les conditions valables
doivent se faire inscrire sur les registres électoraux dans les
circonscriptions où ils sont appelés à voter88(*).
Le fichier électoral utilisé lors des
élections de 2011 a été jugé
« corrompu », de manière inanime par les parties
prenantes en dépit de fiabilisation en 2014. A la suite de son audit en
2015 par organisation internationale de la francophonie (OIF), la CENI a
décidé de la refonte totale du fichier de 2011 et a par
conséquenceidentifié et enrôlé les électeurs
sur l'ensemble de territoire national du 30 juin 2016 au 8 décembre
2017.
L'enrôlement est l'opération difficile,
particulièrement dans un pays où l'identification de la
population est défiante et la définition des lieux de
résidenceinsuffisammentdéfinie comme en RD Congo. Il en
résulte non seulement des difficultés d'enrôlement, mais
aussi les problèmes ardus d'établissement de la liste des
électeurs de chaque bureau de vote.
2.1.3. L'enseignement du fichier électoral
Il n'est pas douteux que le fichier électoral soit le
premier fondement de la crédibilité des résultats d'une
élection. S'il n'y a pas de consensus sur le fichier électoral,
les résultats des élections seront inévitablement
contestés.
Voici, le nombre des enrôlés en 2018 selon La loi
électorale n°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des
élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la loi
n°11/ du 25 juin 2011, loi n°15/001 du 12.02.2015 et la loi
n°17/013 du 24 décembre 2017.
A l'issue des opérations d'identification et
enrôlement des électeurs, la CENI a publié les statistiques
électorales le 6 avril 2018, faisant étatd'un fichier de
40.287.387 électeursaprès radiation de 5.381.763 doublons et de
902.290 mineurs.
2.2. La Phase Electorale
L'article 56 de la loi électorale dispose
« quarante-huit heure avant le début des opérations de
vote, la commission électorale nationale indépendante met
à la disposition de chaque bureau de vote ou centre de vote, des
bulletins de vote compatibles au nombre d'électeurs enrôlés
et attendus. Avant le début des opérations de vote, les membres
du bureau procèdent devant les témoins et les observateurs au
comptage des bulletins de vote reçus. Ils vérifient si le
matérielest complet et si l'urne est conforme et vide. L'urne est,
ensuite, fermée et scellée. Mention en est faite au
procès-verbal des opérations de vote, avec l'indication des
numéros de scellés. Le président du bureau de vote
constate leur à laquelle le scrutin est ouvert. Mention en est faite au
procès-verbal »89(*).
Nous définissons la phase électorale
d'après le petit dictionnaire pratique des élections de Monsieur
KAPANGA Ferdinand comme étant une période de temps qui commence
normalement lors de la publication d'une élection proprement dite
90(*).
Elle comprend : la présence des agents
électoraux des témoins, des observateurs, et des documents et
matérielsélectoraux dans chaque bureau de vote, le
déroulement du vote (la vérification de l'identité des
électeurs et de leurs noms sur la liste électorale, la remise
d'un ou plusieurs bulletin de vote à l'électeur, l'introduction
d'un bulletin de vote dans une urne)91(*).
2.2.1. Le vote
Le vote est une expression du choix d'un citoyen en faveur
d'un programme ou d'un candidat lors des élections. En effet,
l'ouverture de bureau de vote est régie par les disposition des articles
44 et 56 des mesures d'application de ladite loi, dont voici :
Ø Une heure avant le début des
opérationsde vote, les membres du bureau de vote procèdent devant
les témoinset les observateurs au comptage des bulletins de vote
viergesreçus.Ilsvérifient aussi si le matériel est complet
et si l'urne est conforme et vide. L'urne est ensuite fermée et
scellée et le président du bureau de vote constate l'heure
d'ouverture, avec mention au PV.
Ø Chaque bureau de vote doit être suffisamment
éclairé et pourvu du matérielélectoral requis au
complet : 2 exemplaires, des listes électorales et la liste
d'émargement, registre de vote,les bulletins de vote compatibles au
nombre d'électeurs attendus, 1 machine à voter, 1 ou plusieurs
isoloirs, de l'encre indélébile et 1 kit bureautique dont le
contenu est déterminé par la CENI.
En effet, le déroulement du vote est régi par
les dispositions des articles 47 à 67 de la loi électorale et les
articles 57 à 63 des mesures d'application de ladite loi, dont voici la
synthèse :
Ø Le vote, pour le scrutin direct, se tient le dimanche
ou jour férié. Il a lieu de 6h00 à 17h00, soit 11 heures
de fonctionnement continu. Toute dérogation à l'heure d'ouverture
est motivée et ne peut êtredécidée que dans les
conditions assurant des citoyens devant le suffrage.
La clôture du vote est régie par les disposition
des articles 60 à67 de la loi électorale et les articles 64
à 66 des mesures d'application de ladite loi, dont voici :
Ø À l'heure officielle prévue pour la
clôture, le président met fins aux opérations de vote.
Aucun vote ne peut avoir lieu après la clôture.
2.2.2. Les modalités de vote
Si le cadre légal s'est
techniquementamélioré au fil de processus électoraux,
l'une des principalesdifficultés reste la modification, à chaque
nouveau cycle électoral, des modalités de vote, modes de scrutin,
de la cartographieélectorale et des critères
d'éligibilité des candidats. Ces modifications se font le plus
souvent dans la précipitions et sans consensus. Selon les
différentes missions d'observation électorale, la sensibilisation
a toujours été sacrifiée par la CENI, les documents de
vulgarisation tardant àêtre mise en disposition et l'organisation
civile peinant à mobiliser suffisamment des ressources humaines et
financières pour pallier ce manquement.
Cette précipitation est contraire au principe de la
stabilité de substance du droit électoral. Ce dernier souligne
l'importance de garantir une bonne connaissance du cadre juridique par les
électeurs comme par les acteurs politiques. Cela permet d'éviter
toute valeur. Si ces réformes ont toujours pris en compte des critiques
passées, raison également introduit des dispositions qui menacent
le fondement de la démocratie, que ce soit la légitimé des
institutions, le droit de vote, de recours ou de se porter candidat.
2.3. Phase post-électorale
Nous l'entendons comme une période ou un espace de
temps après la tenue des élections et qui se termine avec
l'investiture officielle du vainqueur ou des vainqueurs d'une élection.
Ainsi, le processus électoraldépendt-il de l'interaction de
plusieurs intervenants qui sont les autorités politiques du pays, les
autorités judiciaires, les autorités électorales, les
autorités des forces armées et des polices, les partis
politiques, les médias, soutien aux opérationsélectorales,
les électeurs, les témoins, les organisations de la
société civile, les observateurs92(*)...
2.3.1. Annonce provisoire des résultats
présidentiels
Un jour après, soit le 31 décembre, la CENI
annonce le ramassage, la compilation et la centralisation des résultats
du vote présidentiel. Cette opération se tiendra jusqu'au 5
janvier 2019. La période du 7 au 15 janvier 2019 est
réservée au recours et traitement des résultats de la
présidentielle. En affect, le candidat Felix TSHISEKEDI a
été déclaré vainqueur de la présidentielle.
Avec 38,57% des suffrages exprimés. Martin FAYULU arrive
deuxième, avec 34,83%, devant Emmanuel SHADARY 23,84%.
2.3.2. Annonce définitif des résultats
présidentiels
Dans un communiqué publié mercredi 26
décembre, la commission électorale nationale indépendante
(CENI) annonce que la publication des résultatsdéfinitifs de la
présidentielle interviendra le 15 janvier 2019. La prestation de serment
du nouveau présidentélu est programmée au 18 janvier. En
effet, lors de la publication définitive des résultats, la cour
constitutionnelle a validé lesrésultatsprovenant de la
CENIaprès contestation et recours. En outre, il sied de noter que les
résultats officiels définitifs ne comportent que le nombre de
voix pour trois principaux candidats, ainsi que le total des suffrages
exprimés, des votes blancs et invalides, et des inscrits. Les
résultats des autres candidats n'ont pas été rendus
publics.
v Tableau des résultats de la
présidentielle congolaise de 2018
01
|
Candidats
|
Coalition
|
Voix
|
1
|
Felix TSHISEKEDI
|
Cap pour le changement
|
7051013
|
2
|
Martin FAYULU
|
LAMUKA
|
6366732
|
3
|
Emmanuel RAMAZANI
|
Front commun pour le Congo
|
4357359
|
Section II. LES VIOLATIONS
DE LIBERTE FONDAMENTALES
§.1. Violations des
libertés fondamentales
Les élections en RDC ont longtemps été un
cauchemar logistique et les précédentes élections ont
été entachées à de graves
irrégularités notamment le report des élections
présidentielles et législatives de 2016 à 2018, manque de
l'affichage des noms des électeurs sur les listes etc. Toutefois, au
lendemain de la publication provisoire, le candidat Martin FAYULU conteste les
résultats, dénonçant un
« putshélectoral » qu'il qualifie d'escroquerie et
de blague. Il affirme qu'il n'acceptera pas que la victoire du peuple congolais
soit « volée » et invite la CENCO et d'autres
observateurs à révéler les vrais résultats par
bureaux de vote.
En parallèle de la crise politique engendrée par
la stratégie du régimekabilie, observe un délitement de
l'Etat de droit en RDC, reflété par une restriction de l'espace
démocratique, une multiplication des violations des droits humains entre
autres : droit à la manifestation, déclassement de certaines
candidatures comme celle de Jean pierre BEMBA etc. Tout ceci aurait
suscité le débat sur la crédibilité du processus
électoral. On observe en effet, à une intensification des mesures
d'intimidations sur la machine à voter mais malgré la
résistance sur cet outil informatique, les classes politiques ont fini
par accepté.
En effet, la RDC a été témoin de nombreux
cas de violence politique liée aux élections et de cas de
violations des droits et libertés de l'homme. La MONUSCO ainsi que
d'autres acteurs attribuent une grande partie de cette violence à
l'échec de la tenue d'électionsconformément à la
constitution93(*).Cependant, le risque des violences aux
libertés fondamentales est trop élevé. En effet, pendant
la période de campagne, il sied de signaler que la situation des droits
de l'homme s'est gravement détériorée au cours de
l'année écoulée et le nombre de cas de violations visant
l'opposition politique, le peuple congolais, les militants de la
société civile et les professionnels des médias a
augmenté.
Le BCNUDH souligne particulièrement la croissance des
violences commises par les agents de l'Etat (responsables de 61% des violations
répertoriée comme suit ; non accès au meeting des
leaders politiques à l'instar de Martin FAYULU dans la province du
Haut-Katanga, Tanganyika et Kindu), que ce soit la police nationale ou les
forces armées. Ces violences s'inscrivent dans un contexte de
rétrécissement de l'espace d'expression démocratique (1375
violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales
documentées en 2018) qui se traduit notamment par le recours
systématique des autorités à des actes de
harcèlementcomme entourage de la police aux bureaux de l'UDPS, ECIDE,
MLC etc.
Aussi, dans le cadre du processus électoral qui se
profile en RDC, le conseil de sécurité des Nations unies a
donné au BCNUDH la tâche de constater et dénoncer les
violations et atteintes aux droits de l'homme et d'accompagner le pays vers des
élections libres, crédibles, transparentes et apaisée. Ces
électionslégislatives et présidentielles, qui devraient
avoir lieu en 2016 selon le calendrier de la commission électorale
nationale indépendante (CENI), soit plus de deux ans après la fin
du deuxième et dernier mandat légal de Joseph KABILA,
représentent un défi majeur pour la RDC qui pourrai connaitre la
première alternance politique pacifique de son histoire94(*).
Comme le démontrent les évènements du 31
décembre 2018 et du 21 janvier 2018, dont le bilan de la
répression s'élève respectivement à sept et six
morts selon la MONUSCO, le contexte politique demeure sous tension et l'enjeu
en termes d'accompagnement du processus électoral par le BCNUDH est donc
aussi considérable que l'envergure de la tâche95(*).
§.2. Critiques et
suggestions
2.1. Critiques
Bien que les élections étant une fête pour
un peuple déterminé non seulement est un fardeau des critiques
pour d'autres pays. Les élections du 30 décembre en RDC ont fait
l'objet de plusieurs irrégularités et critiques à
l'interne et à l'international.Elles ont été à la
base des beaucoup de violations des droits et libertés fondamentales, et
des irrégularités quant à l'organisation par la commission
électoraleindépendante (CENI), au déroulement de la
campagne, au lieu et bureau de vote, à l'affichage des noms sur la
liste, à l'utilisation des machines à voter.
S'agissant de l'organisation, la commission électorale
nationaleindépendante (CENI), n'a pas été dotée
suffisamment des moyens nécessaires pour la prise en charge
dedéroulement du processus électoral. De ce fait, la
RépubliqueDémocratique du Congo a refusé
catégoriquement le fonds ou aide extérieure pour l'accompagnement
électoral
Pour le déroulement de la campagne électorale,
celle-ci s'est déroulée dans un climat par fois de tensions vives
entre les partisans fanatiques et les partisans candidats, l'on pouvait
remarquer une prolifération d'affiche des photos, des candidats
parsemés sur les murs et autres places publiques ne respectant pas les
normes mise par la loi électorale. Tout le mois de novembre, le pays a
vécu à la longueur des journées et même des nuits de
campagne sonorisée allant jusqu'à troubler l'ordre public et la
quiétude de la paisible population.
Quant à l'affichage des noms sur les listes des
électeurs, sur celles-ci, un bon nombre d'électeurs ne
parvenaient à retrouver leurs noms sur les listes affichées
devant les bureaux de vote d'une part, d'autres n'y voyaient pas leurs noms et
pourtant ils étaient enrôlés aux dits bureaux.
2.2. Suggestions
La tradition scientifique voudrait à ce que, lorsque l'on
critique l'on y apporte également sa contribution.
v L'Etat congolais devra adopter conformément à
sa procédure constitutionnelle, les dispositions législatives et
autres mesures nécessaires comme celle d'outiller la commission
électorale nationale indépendante des matériels bien avant
pour permettre à la CENI d'organiser à l'intervalle
régulier, la tenue des élections honnêtes, libres et
transparentes en conformité avec les obligations contractées en
vertu du droit international.
v L'Etat devra en particulier mettre sur pied des
programmes nationaux, d'instructions civiques (formation électorale des
Agents de l'ordre et la population congolaise), enfin, d'éviter les
violations des libertés fondamentales durant le processus
électoral.
CONCLUSION GENERALE
Voici arrivé au terme de notre travail qui a
porté essentiellement sur « l'étude comparative de
l'exercice et la protection des libertés fondamentales en
République Démocratique du Congo avant et après les
élections du 30décembre 2018 ». Cependant, Hormis
l'introduction et la conclusion, deux chapitres subdivisés en sections
et paragraphes ont constitué le présent travail dont le premier
donne les considérationsthéoriques et juridiques, et
deuxième consacresur les élections et les violations des
libertés fondamentales en RDC.
Au premier chapitre, nous avions examiné d'une part les
notions des libertés fondamentales, droits fondamentaux et ainsi que les
libertés publiques et, d'autre part nous avions dégager les
instruments internationaux relatifs aux libertés fondamentales.
S'agissant de l'examen relatif aux notions des libertés
fondamentales, droits fondamentaux, ainsi que libertés publiques, nous
avions d'abord, succinctement retracé les origines, les
définitions ainsi que leurs rapportsafin de nous permettre d'en saisir
la quintessence. Ensuite, nous avions analysé leurs
différenciations. En Effet, nous avions constaté qu'ils ont
acquis une valeur importante au cours de la périodehellénistique
avec la formulation du droit naturel et, delà, ils ont
évolué et changé tant quantitativement que qualitativement
et ont été enrichis au fil des années et des
décennies, notamment par les déclarationsaméricaines et
françaises. Puis ils seront consacrés par des instruments
internationaux comme la déclaration universelle des droits de l'homme,
le pacte international relatif aux droits civils et politiques,convention
internationale sur l'élimination de toutes formes de discrimination
raciale, la charte africaine etc. Par les biais des constitutions, qui en font
des libertés fondamentales et, de ce fait, les protègent et en
font la promotion. En effet, notons qu'au bout de ce travail, nous n'avons
nullement la prétention d'avoir épuisé toute la
matière, nous avons voulu plutôt associer nos réflexions
à celles de tant d'autres sur la question aussi fondamentale de
l'exercice et de la protection des libertés fondamentales tant sur le
plan national que sur le plan international.
Quant à la seconde partie de notre étude,
relative aux élections et les violations des libertés
fondamentales en RDC, nous nous sommes posé dans la problématique
la question de savoir si l'on peut affirmer que l'exercice et la protection des
libertés fondamentales des citoyens en République
Démocratique du Congo pendant la période de campagne
jusqu'à la publication définitive de résultat
présidentielont-elles été respectées ?
Cependant, en répondant à titre
d'hypothèse de notre travail, nous avions remarqué les
libertés fondamentales pendant la période électorale n'ont
pas été respectées parce que celles-ci étaient
déroulées dans un climat de la haute tension entre les partisans
de certains partis politiques et regroupements d'une part et d'autre part les
autorités congolaises n'ont pas été à mesure de
protéger l'exercices de certains droits et libertés des citoyens
congolais. En revanche, nous avions constaté que pendant la campagne
électorale, la police congolaise a été de temps en temps
à la base des violations des droits et libertés fondamentales du
fait qu'elle manque le professionnalisme appliqué dans cette
période.
L'on sait, en effet, que l'Etat, à travers ses
missions, est le seul garant de la sécurité du maintien de
l'ordre, de la protection et exercice des personnes et de leurs biens en
provenant toute circonstance. Lorsqu'il n'est pas en mesure de remplir cette
mission de protection de l'exercice des droits et libertés
fondamentales, celui-ci expose sa population à des graves violations.
Pour clore, nous n'avons pas la prétention de
déterminer toute la saveur en matière de la question relative
à l'étude comparative de l'exercice et de la protection des
libertés fondamentales en République Démocratique du Congo
avant et après les élections du 30 décembre 2018, d'autres
plus éminents que nous peuvent nous
compléteréventuellement nous corriger.
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES LEGAUX
1. Constitutionde la RDC du 18 février 2006
révisée par la loi n°11/022 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains de ses articles J.O. 52° année
spéciale.
2. Charte des Nations Unies en 1945
3. Constitution allemande du 23 mai 1949
4. La déclaration Universelle des Droits de l'homme
(DUDH)
5. Les protocoles facultatifs se rapportant au pacte
international relatif aux droits civils et politiques.
6. Pacte international relatif aux droits civils et
politiques, 1966
7. Déclaration et convention internationale sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale 1963.
8. La loi électorale n°06/006 du 09 mars 2006
portant organisation des élections présidentielles,
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que
modifiée par la loi n°11/ du 25 juin 2011, loi n°15/001 du
12.02.2015 et la loi n°17/013 du 24 décembre 2017
9. Loi organique n°93-1252 du 23 novembre 1993 sur la
cour de justice de la République française
II. OUVRAGES
1. AKENAWI LAKEN et MAKWIZA DILANDA., Education civique et
morale, éd. CRP, Kinshasa, 2011
2. BEKAMBO André., Les élections :
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éd. Pauline, Kinshasa, 2019.
3. BENETTI, P.,Des élections désormais
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4. BRUCE, G.,Libéralisme et tradition, tendances
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5. DELNOY, P.Eléments de méthodologie
juridique, Larcier, Bruxelles, 2007.
6. DUBOUT. E, et TOUZÉ, S., Libertés
fondamentales : charnière entre les ordres et systèmes
juridiques, éd. PEDONE, Paris, 2009.
7. GUERIN, É., Théorie générale
des libertés publiques : les sources des libertés
publiques, CNFPT, paris, 2016
8. HARIVEL, J., Libertés publiques, droits de
l'homme, et droits et libertés fondamentaux tome I,
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fondamentales, L.G.D.J, paris, 1998.
10. J, BASTID., Les douanes, 2ème
éd. Harmattan, Paris, 1965.
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Du temps, Paris, 1999.
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19. MINANI BUHOZO, Education civique et électorale,
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politique, éd. Africa, Lubumbashi, 2010.
23. MULUMBATI NGASHA A., Manuel de sociologie
générale, éd. Africa, Lubumbashi, 2017
24. PINTO, R. et GRAWITZ, M.,Méthode des sciences
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25. QWIVY, R. et VAN. CAMPENHOUDT, L., Manuel de recherche
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26. RABELAIS, F., Les horribles et épouvantables
faits et prouesses, éd. dipsodes, Lyon, 1542.
27. REPERES, Manuel pour la pratique de l'éducation
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2015.
28. RIVERO, J., Les libertés publiques : les
droits de l'homme, Tome 1, PUF, paris, 1995.
29. RONGERE, P., Méthodes des sciences sociales,
é d. Dalloz, Paris, 1971
30. ROUSSEAU, D. et GAHDOUN, P. Y., Droit Du Contentieux
Constitutionnel, 11eme éd, LGGJ, paris,2016.
31. SCHABAS, W., Précis du droit international des
droits de la personne, éd Yvon Blais inc, Québec, 1997
32. TCHIKAYA Blaise, Le droit de l'Union africaine,
principe, institutions et jurisprudence, Ed. Belger-levraut, 2004.
33. WACHMANN, P., Les droits de l'homme, connaissance du
droit, 2emeéd. Dalloz, paris, 1995.
III. ARTICLES ET REVUES
1. ROUGER, D., « protection des droits de
l'hommes », in questions internationales n°11
janvier-fevrier, Paris 2005,
2. ROULAND, N. « A propos des droits de
l'homme : un regard anthropologique »in Revue des droits
fondamentaux, n°3, janvier-décembre 2003.
3. VASK, K., « Le droit international des
droits de l'homme », in R.C.A.D.I, volume IV, 1974.
IV. THESES ET MEMOIRES
1. KAMWANGA KILIYA, DominiqueDe la garantie des droits
fondamentaux en République Démocratique du Congo. Cas de la
province du Sud-Kivu, mémoire en sciences sociales, Unikis, 2003
2. LUNGUNGU KDIMBA, T., Le droit de réunion et de
manifestation publique en RDC, mémoire en droit, université de
Kinshasa, Kinshasa, 2012.
3. Pierre Félix KANDOLO ON'UFUKU wa KANDOLO, De
l'exercice des droits et libertés individuels comme garantie d'une bonne
gouvernance en Afrique noire : cas de la République
Démocratique du Congo, thèse de doctorat en droit,
unilu/Université de Nantes.
4. TITIRIGA REMUS, La comparaison technique du juge
européen, thèse de doctorat en Droit. Université de
NANCY, 2011, p.6, cité par KALOMBO BONGALA.
V. COURS
1. KALALA ILUNGA Matthiesen, Cours de droits humains, droits
de l'homme et libertés publiques, deuxième licence droit, Unilu,
2019-2020, inedit
2. KWANDA MUJINGA Simplice, Cours d'Initiation à la
recherche scientifique, G2 droit, Unilu, 2018-2019, inédit.
3. MOLENGA LINGOTO W., Cours d'introduction à la
science politique, G1 droit, Unilu, 2017-2018, p39, inédit
4. MUSAFIRI NALWANGO.P., Cours de droit constitutionnel :
théories générales de l'Etat, G1 droit, Unilu, 2016-2017
inédit.
5. NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGA, cours droit constitutionnel des
droits de l'homme, Diplôme professionnel humanitaire, université
de Kinshasa, Kinshasa, 2011-2012, p2 inédit.
VI. INTERNETS
1.
https://droit.savoir.fr/droits-et-libertés-fondamentales et
droits fondamentaux/libertés publiques
2.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/06/en-rdc-des-elections-promises-des
élections-désormais-pour-décembre-2018
3.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/21/ élections en
RDC : début de la campagne officielle
4. Toupictionnaire : le dictionnaire de politique,
10emeéd harmattan, paris, 2010
VII. DICTIONNAIRE.
1. Dictionnaire Universel, hachette édicef, 58, rue
jean-bluezen, paris, 2007.
VIII. RAPPORTS
1. MONUSCO, Rapport du BCNUDH, 2018-2019, le 31 janvier
2018
2. SYMOEL, Rapport final d'observation des élections
directes et indirectes de 2018 et 2019, le 4 juin 2019.
3. Les Nations Unies en RD Congo : Bureau conjoint des
Nations Unies aux droits de l'homme ; communiqué de presse du
BCNUDH : principales tendances des violations des droits de l'homme
documentées en 2018, le 22 juillet 2019
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
AVANT PROPOS
III
INTRODUCTION GENERALE
1
1. PRESENTATION DU SUJET
1
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
2
2.1. Choix du sujet
2
2.2. Intérêt du sujet
3
3. ETAT DE LA QUESTION
4
4. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE DU TRAVAIL
6
4.1. Problématique du travail
6
4.2. Hypothèse du travail
8
5. MEHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
10
5.1. Méthodes de recherche
10
5.2. Techniques de recherche
11
6. DELIMITATION DU TRAVAIL
13
7. SUBDIVISION DU SUJET
13
Chapitre I.
14
CONSIDERATIONS GENERALES : CADRE CONCEPTUEL ET
CADRE JURIDIQUE.
14
Section I. CADRE CONCEPTUEL
14
§.1 Définitions
14
§.2 Rapports entre les libertés
fondamentales et droits fondamentaux
18
§.3 Rapport entre Libertés fondamentales
et libertés publiques
19
§.4 Rapport entre les libertés publiques
et les droits fondamentaux
19
§.5 Les droits individuels et droits
collectifs
20
Section II. CADRE JURIDIQUE
23
§. 1 Instruments juridiques internes relatifs
aux libertés fondamentales
23
§.2 Instruments juridiques internationaux
relatifs à la protection des droits et libertés fondamentaux
27
§.3 La protection des droits de l'homme dans le
cadre des Nations Unies
30
§.4. Protection régionale des droits de
l'homme
30
Chapitre II
32
DES ELECTIONS ET DES VIOLATIONS DES LIBERTES
FONDAMENTALES EN RDC
32
Section I. DES ELECTIONS EN RDC
32
§.1 Les élections et la campagne
électorale
32
§.2 Processus Electoral
35
Section II. LES VIOLATIONS DE LIBERTE
FONDAMENTALES
41
§.1. Violations des libertés
fondamentales
41
§.2. Critiques et suggestions
43
CONCLUSION GENERALE
45
BIBLIOGRAPHIE
47
* 1 Article 215 La constitution
du 18 février 2006 révisée par la loi n°11/022 du 20
janvier 2011 portant révision de certains de ses articles J.O. 52°
année spéciale.
* 2 Articles. 23, 24, 25,26, et
30 de la constitution 2006 révisée par la loi n°11/022 du 20
janvier 2011 portant révision de certains de ses articles J.O. 52°
année spéciale.
* 3 Article 12 de la
constitution 2006 révisée par la loi n°11/022 du 20 janvier
2011 portant révision de certains de ses articles J.O. 52°
année spéciale
* 4 RABELAIS, F., Les
horribles et épouvantables faits et prouesses, éd. dipsodes,
Lyon, 1542, p350
* 5 BRUCE, G.,
Libéralisme et tradition, tendances actuel, UNESCO digital
Library, Paris, 1969, p.20.
* 6BASTID, J.,Les
douanes, 2ème éd. Harmattan, Paris, 1965,
p.123.
* 7 DUBOUT, E. et
TOUZÉ, S.,Libertés fondamentales : charnière entre
les ordres et systèmes juridiques, éd. PEDONE, Paris, 2009,
pp.6 et 25
* 8 Dominique KAMWANGA
KILIYA, De la garantie des droits fondamentaux en République
Démocratique du Congo. Cas de la province du Sud-Kivu, mémoire de
licence en sciences politiques et Administratives, Unikis, 2003, p.8
* 9Pierre Félix
KANDOLO ON'UFUKU wa KANDOLO, De l'exercice des droits et libertés
individuels comme garantie d'une bonne gouvernance en Afrique noire : cas
de la République Démocratique du Congo, thèse de doctorat
en droit, unilu/Université de Nantes, 2005.
* 10RONGERE, P.,
Méthodes des sciences sociales, é d. Dalloz, Paris, 1971,
p20
* 11 QWIVY, R. et VAN.
CAMPENHOUDT, L.,Manuel de recherche en sciences sociales, éd.
Dunod, Paris, 2011, p.81.
* 12LEFAY LE MEHANEZE, S.,
La dissertation, éd. du temps, Paris, 1999, p.58.
* 13KAMWANGA KILIYA,
DominiqueDe la garantie des droits fondamentaux en République
Démocratique du Congo. Cas de la province du Sud-Kivu, mémoire en
sciences sociales, Unikis, 2003
* 14MONUSCO, Rapport du
BCNUDH, 2019
* 15 LAUTERPACHT, H., Le
développement d'opinions individuelles, 2e éd.
Prolepse, Californie, 2010, p245
* 16QWIVY, R. et VAN.
CAMPENHOUDT, L,op.Cit., p.127.
* 17 MACE, G. et PRETRY,
F.,Méthodes en sciences humaines, guide l'élaboration d'un
projet de recherche en sciences sociales, 4ème éd.
De Boeck, Paris, 2010, p.14.
* 18 MANHEIN JARAL ET RICH,
R., Emprirical political analysis, research methods in political
science, New York, Martin's Press, 1981,206
* 19 Art 25 du Pacte
international relatif aux droits civils et politiques.
* 20 PINTO, R., et GRAWITZ,
M.,Méthode des sciences sociales, Paris, éd. Dollaz, 1971,
p.239.
* 21DELNOY, P.,
Eléments de méthodologie juridique, Larcier, Bruxelles,
2007, p.94
* 22MULUMBATI NGASHA Adrien,
Manuel de sociologie générale, éd. Africa,
Lubumbashi, 2017, p.19
* 23TITIRIGA, R., La
comparaison technique du juge européen, thèse de doctorat
en Droit. Université de NANCY, 2011, p.6, cité par KALOMBO
BONGALA, p.11
* 24KWANDA MUJINGA Simplice,
Cours d'Initiation à la recherche scientifique, G2 droit, Unilu,
2018-2019, p.71, inédits.
* 25 Ibidem, p.72
* 26 KWANDA MUJINGA. S.,
Op.cit,p69
* 27QWIVY, R. et VAN. C,
L.,Op.Cit. p.127
* 28 LACROIX C., Protection
des droits et libertés fondamentaux tome I, éd., Dalloz,
paris, 2015, p10
* 29Article 53 alinéa
1er de la constitution française du 23 novembre 1993
* 30LACROIX, C.,
op.cit., p20
* 31 KALALA ILUNGA Matthiesen,
Cours de droits humains, droits de l'homme et libertés publiques,
deuxième licence droit, Unilu, 2019-2020, p8
* 32MORANGA, J., Droits de
l'homme et libertés publiques, 4eme éd, PUF Coll,
paris, 1997, p11
* 33 KALALA ILUNGA Matthiesen,
Op.cit,p9.
* 34 RIVERO, J., Les
libertés publiques : les droits de l'homme, Tome 1, PUF, paris,
1995, p21
* 35 Israël, J-J.,
Droits des libertés fondamentales, L.G.D.J, paris, 1998, p26
* 36GUERIN, É.,
Théorie générale des libertés publiques :
les sources des libertés publiques, CNFPT, paris, p21
* 37KALALA ILUNGA Matthiensen,
Op.cit., p8
* 38Ibidem, p9
* 39 Dominique KAMWANGA
KILIYA, Op.cit., p.8
* 40 Article 1 de La
constitution allemande du 23 mai 1949
* 41 HARIVEL, J.,
Op.cit., p202
* 42Ibidem, p206
* 43LETTERON, R.,
Libertés publiques et droits fondamentaux, éd.
8eme, Dalloz, paris, 2005, p2.
* 44Ibidem, p4
* 45
https://droit.savoir.fr/droits-et-libertés-fondamentales
* 46LUNGUNGU KADIMBA., Le droit
de réunion et de manifestation publique en RDC, mémoire en droit,
université de Kinshasa, Kinshasa, 2012, p34
* 47 HARIVEL, J.,
Libertés publiques, droits de l'homme, et droits et libertés
fondamentaux,pantheon-sorbonne, paris, 2010, 2018, p175
* 48 NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGA,
cours droit constitutionnel, université de Kinshasa, Kinshasa,
2011-2012, p2 inédit.
* 49 Ibidem
* 50 REPERES, Manuel pour la
pratique de l'education aux droits de l'homme avec les jeunes,
hht://www.eycb.coe.int/compass/fr/chapter_4/4_5.html ; Université
d'Eté des droits de l'homme, AIDH, Geneve, online://www.aidh.org/Uni/
Formation/04 Exer 1_f_corr.htm, consulté le 12.08. 2020
* 51Pierre Félix KANDOLO
ON'UFUKU wa KANDOLO, Op.cit, p125
* 52 ROULAND, N., « A
propos des droits de l'homme : un regard anthropologique », in
Revue des droits fondamentaux, n°3, janvier-décembre 2003,
p129
* 53WACHMANN, P., Les droits
de l'homme, connaissance du droit, 2emeéd. Dalloz, paris,
1995, p3
* 54KALALA ILUNGA M.,
Op.cit., p23
* 55 ROUSSEAU, D. et GAHDOUN,
P., Droit Du Contentieux Constitutionnel, 11eme éd,
LGGJ, paris,2016, p257
* 56Déclaration et
convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination raciale de 1963, p67
* 57KALALA ILUNGA.,
Op.cit., p24
* 58 MOURGEON, J., Les
droits de l'homme, 2e éd, P.U.F, paris, 1981, p78
* 59 VASK,
K., « Le droit international des droits de l'homme »,
in R.C.A.D.I, volume IV, 1974, p334
* 60Art 22 alinéa
1er de la constitution2006 révisée par la loi
n°11/022 du 20 janvier 2011 portant révision de certains de ses
articles J.O. 52° année spéciale
* 61 Article 23 de la
constitution 2006 révisée par la loi n°11/022 du 20 janvier
2011 portant révision de certains de ses articles J.O. 52°
année spéciale
* 62ROUSSEAU,D. et GAHDOUN.P-Y,
Op.cit., p648
* 63Art 25 de la constitution
2006 révisée par la loi n°11/022 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains de ses articles J.O. 52° année
spéciale
* 64 ROUSSEAU, D. et GAHDOUN,
P-Y, Op.cit., p649
* 65Art 26 de la constitution
2006 révisée par la loi n°11/022 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains de ses articles J.O. 52° année
spéciale
* 66Art 30 alinéa
1er de la constitution 2006 révisée par la loi
n°11/022 du 20 janvier 2011 portant révision de certains de ses
articles J.O. 52° année spéciale
* 67 C.I.C.R., Mise en oeuvre
Nationale du droit international humanitaire : Droit international
humanitaire et droit international des droits de l'homme. Similitudes et
différences, services consultatifs, avril 2020, p1
* 68 SCHABAS, W.,
Précis du droit international des droits de la personne,
éd Yvon Blais inc, Québec, 1997, pp40-45
* 69 Résolution 217A
(III), publiée au bulletin Officiel 1949, p,1206 ; cfr. Journal
Officiel de La RepubliqueDemocratique Du Congo, Instruments internationaux
relatifs aux Droits de l'homme ratifiés par la République
Démocratique du Congo, 40eme Année, n°
spécial, Avril 1999, pp7-11.
* 70Pierre Félix KANDOLO
ON'UFUKU wa KANDOLO, Op.cit., p345
* 71Pierre Félix KANDOLO
ON'UFUKU wa KANDOLO, Op.cit., p346
* 72ROUGER, D.,
« Protection des droits de l'hommes », in questions
internationales, n°11 janvier-fevrier, Paris 2005, p15
* 73TCHIKAYA Blaise, Le
droit de l'Union africaine, principe, institutions et jurisprudence,
éd. Belger-levraut, paris,2004, p13
* 74Dictionnaire Universel,
éd. Hachette, paris, 2007, p365
* 75 L'article 28 de la loi
électorale n°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des
élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la loi
n°11/ du 25 juin 2011, loi n°15/001 du 12.02.2015 et la loi
n°17/013 du 24 décembre 2017
* 76La MOE- SYMOCEL, Rapport
final d'observation des élections directes et indirectes de 2018 et
2019
* 77
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/21/
élections en RDC : début de la campagne officielle
* 78MULUMBATI NGASHA A.,
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Lubumbashi, 2010, p193
* 79AKENAWI LAKEN et MAKWIZA
DILANDA, Education civique et morale, éd. CRP, Kinshasa, 2011,
p45
* 80 MOLENGA LINGOTO W., Cours
d'introduction à la science politique, G1 droit, Unilu, 2017-2018, p39,
inédit
* 81KAPANGE Ferdinat,Le
processus démocratique en RDC,éd. PCP, Kinshasa, 2003,
p391
* 82MUSAFIRI NALWANGO.P., Cours
de droit constitutionnel : théories générales de
l'Etat, G1 droit, Unilu, 2016-2017, p71, inédit.
* 83Ibidem
* 84 MASCLET, J.C., et
COLLIARD, J.C., Le processus électorale : permanences et
innovations, Vaugirand, paris, 2005, p56
* 85KAMANGA MUTOMBO F.,
Petit dictionnaire pratique des élections, éd. Special,
Kinshasa, 2006, p41
* 86Ibidem, p41
* 87BEKAMBO André,
Les élections : stratégies d'organisation et
d'observations des élections, éd. Pauline, kinshasa, 2019,
p10
* 88MULUMBATI NGASHA A.,
Op.cit, p197
* 89Article 56 de la loi
électorale n°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des
élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la loi
n°11/ du 25 juin 2011, loi n°15/001 du 12.02.2015 et la loi
n°17/013 du 24 décembre 2017
* 90MULUMBATI NGASHA A.,
Op.cit, p197
* 91MINANI BUHOZO, Education
civique et électorale, Module de sensibilisation de formation
électorale, éd. Spécial, Kinshasa, 2018
* 92MININI BUHOZI,
Op.cit, p22
* 93Cependant, l'amendement de
2015-2018 à la loi électorale prévoit le vote
électronique à l'article 47 ; « le vote s'effectue
soit au moyen d'un bulletin papier soit par voie
électronique ».
* 94
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/06/en-rdc-des-elections-promises-des
élections-désormais-pour-décembre-2018.
* 95Les Nations Unies en RD
Congo : Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme ;
communiqué de presse du BCNUDH : principales tendances des
violations des droits de l'homme documentées en 31 décembre
2018-21 janvier 2019.