Importance de la de centralisation pour le développement des collectivités territoriales en Haïti. Cas de la commune de l'Acul-du-nord de 2010 à 2018.par Ilrick Gabriel Fils-Aime Universite d'Etat d'Haiti (Faculté d'Ethnologie) - Maitrise 2020 |
3.3-Facteurs de développement localD'après plusieurs auteurs, deux grands facteurs sont considérés comme source du développement local ; à savoir la spécificité et la décentralisation. Ces deux facteurs constituent deux segments qui favorisent l'essor du développement local d'une ville, d'une région d'un territoire ou d'une section communale. 3.3.1-SpécificitésLes territoires et les espaces se diversifient et se différencient par plusieurs caractéristiques. Qui donc, les spécificités sont d'ordre géographique, économique, social et culturel, donnant ainsi aux territoires un aspect de compétitivité que certains économistes appellent communément « la ressource spécifique territoriale». La spécificité ne se délocalise et ne se transmet vers d'autres territoires, ce qui fait d'elle une source de compétitivité territoriale80(*), toutefois il faut souligner quela ressource construite peut subir de l'imitation par d'autres territoires conquérants. 3.3.1.1-Spécificité sociale : un facteur sociologiqueCertains travaux de synthèse nous ont permis de s'initier rapidement à la «théorie des réseaux sociaux », comme par exemple ceux d'Emmanuel LAZEGA cités notamment dans les travaux de Georg SIMMEL ou de Jacob MORENO. L'ensemble de ses travaux stipulent que la spécificité ne se manifeste pas seulement dans l'aspect géographique, mais elle se voie également dans les caractéristiques sociales qui s'organisent en réseaux. Alors, c'est pourquoi Emmanuel LAZEGA affirme ceci : « Généralement défini comme un ensemble de relations d'un type spécifique, par exemple de collaboration, de soutien, de conseil, de contrôle ou d'influence) entre un ensemble d'acteurs. L'analyse des réseaux est une méthode de description et de modélisation de la structure relationnelle de cet ensemble81(*)». 3.3.1.2-Spécificité culturelle et spatialeNotre expérience de la lecture sélective de certains travaux s'inscrivant dans l'anthropologie culturelle, notamment ceux des ethnologues RADCLIFFE-BROWN, FIRTH, BARNES ou BOTT, sont à l'origine de l'importance du développement de l'analyse des réseaux sociaux auxquels nous assistons depuis le début des années7082(*). En effet, leurs travaux constituaient la base de l'analyse structurelle de la dimension anthropologique du développement local. Dès lors, il ressort que le projet du développement local est à la fois économique, social et culturel, parce que la reconstitution d'un tissu ne peut se faire en l'absence d'une dimension culturelle, d'un projet mobilisant des ressources locales et s'appuyant sur des savoir-faire, des traditions, des expériences83(*). Dans la même perspective, Sadoudi MOHAMED à propos du développement local, il écrit : « le développement d'un espace réduit, souvent confondu à un territoire en tant qu'entité géographique, économique, sociale et culturelle. Il est donc destiné à un territoire et une population possédant des spécificités ou particularités84(*)». Dans ce cas, tout projet du développement local trouve de l'appui et de source dans son identité culturelle, parce que les espaces du développement local sont à priori des espaces vécus auxquels on associe une identité culturelle et une originalité économique85(*)». À ne pas oublier aussi que l'économie spatiale nous enseigne que l'espace peut revêtir l'aspect rural qui abrite généralement l'activité agraire ou urbain en accueillant en effet les activités industrielles et les services (commerce de services). Donc, suivant la littérature économique portant notamment sur l'économie spatiale, nous révélons qu'il peut y avoir l'émergence d'un autre espace combinant les deux espaces à la fois, et celui-ci portera le vocable de l'espace « ru-urbain ». * 80Pierre Antoine LANDEL et Kirsten KOOP, « Le développement local : mécanismes, stratégies et gouvernance », proposition de la communication, de l'animation locale à l'ingénierie territoriale, Agadir, 2011, p.4. * 81Emmanuel LAZEGA, « Analyse de réseaux et sociologie des organisations », revue Française de sociologie, XXXV, Paris, 1994, p.293. * 82Forsé MICHEL, « Définir et analyser les réseaux sociaux», les enjeux de l'analyse structurelle, Information sociales, 3 n°147, Paris, 2008, p. 10-19. * 83 Ibid, p.150. * 84Sadoudi MOHAMED, Op.Cit, p.2. * 85Xavier GREFFE, « La valorisation économique du patrimoine : mesure et outils », bulletin du Département des Etudes et de la Prospective N° 141, Ministère de la Culture et de la Communication, Paris, septembre 2003. Documents disponible sur http://www.culture.gouv.fr/dep. |
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