CHAPITRE I
INTRODUCTION GÉNÉRALE DU TRAVAIL
D
epuis plusieurs décennies, la décentralisation
est devenue une technique de planification fondamentale pour les
autorités gouvernementales. Souvent, pour parler de
développement, ces autorités font appel à la
décentralisation, laquelle est une stratégie appropriée
pour mieux orienter leur projet politique soit dans les communes ou soit dans
les sections communales.
Avec cette nouvelle technique de planification, la mission de
l'État central devient plus en plus diversifiée, et son
importance devient très remarquable dans la quête vers le
progrès et le développement local. Alors, c'est pourquoi les
articles 61 et 64 de la Constitution amendée du 29 mars 1987 de la
République d'Haïti, renforcent l'obligation de l'Etat central en
précisant que :
« Les Collectivités Territoriales sont
les sections communales, les communes et les départements.
L'Etat a pour obligation d'établir au niveau de
chaque section communale les structures propres à la formation sociale,
économique, civique et culturelle de sa population1(*). »
Fort de cette considération, la décentralisation
des collectivités territoriales représentent une dimension
fondamentale pour le développement, plus particulièrement pour le
développement local. Ainsi, dans le cadre de ce chapitre nous faisons
une présentation générale du travail ; laquelle aura
pour objectif d'appréhender les contenus épistémologique,
méthodologique et théorique de la thématique
traitée.
1.1-Esquisse de la problématique
Généralement, la décentralisation se
définit comme un mode d'organisation de l'administration de
l'État central, dont la gestion des intérêts est
accordée aux organes ; qui sont des représentants de
personnes publiques distinctes de l'État. Selon le juriste Gérard
CORNU, elle est un mode d'aménagement des structures de l'administration
dans lequel, la personnalité juridique ayant été reconnue
à des communautés d'intérêts ou à des
activités de services publics. Dans ce cas, le pouvoir de
décision est exercé par des organes propres à ces
personnes agissant librement sous un contrôle de simple
légalité2(*).
D'après la Banque Mondiale (BM), le terme
décentralisation englobe une variété de concepts.
Généralement, c'est le transfert d'autorité, de
responsabilités de fonctions publiques et de l'administration centrale
vers les organisations gouvernementales subordonnées ou quasi autonomes
et/ou vers le secteur privé. Cependant, pour n'importe quel pays, il est
nécessaire d'analyser soigneusement la portée de la
décentralisation avant d'entreprendre la réorganisation des
systèmes financiers, administratifs ou de prestation de services. Donc,
pour la Banque Mondiale (BM), dès qu'on parle de décentralisation
on fait référence directement à l'organisation de
l'Etat.
Entant que mode d'organisation, la décentralisation
fait appel à deux grandes caractéristiques ; l'existence de
l'autonomie organique et l'existence de l'autonomie financière.
L'existence de l'autonomie organique se réfère directement au
pouvoir propre de décision dans la gestion des intérêts
confiés à un organe, et ce type de pouvoir n'est en aucun cas
soumis au contrôle hiérarchique. Tandis que, l'existence de
l'autonomie financière implique la gestion des ressources ainsi que les
dépenses réalisées dans le strict respect de la
loi3(*).
En outre, la décentralisation peut être
réalisée sous deux formes, soit à travers le territoire ou
soit à travers les services. Elle est réalisée à
travers le territoire quand la gestion d'intérêts
spécifiques est accordée à des organes représentant
une portion du territoire, d'où l'existence des collectivités
territoriales. Et, à travers les services quand les organes auxquels des
compétences spécifiques ont été attribuées
interviennent dans un secteur d'activité déterminé,
d'où l'existence des organismes autonomes.4(*)
En faisant une analyse rétrospective de la situation,
nous constatons que le problème de décentralisation des
collectivités territoriales ne date pas d'hier, il existe depuis
très longtemps dans le mode d'organisation des sociétés,
surtout lorsqu'il s'agissait des projets de développement pour les
collectivités territoriales.
À remarquer que depuis plusieurs années,
certains pays comme l'Afrique Sub-saharienne, la France, le Canada et autres,
ont construit tout leur politique publique de développement via la
décentralisation des institutions et des administrations publiques,
soit à travers les communes, soit à travers les provinces ou soit
à travers les territoires. Mais, en termes de conséquence, cette
stratégie a été beaucoup contribuée à la
réduction des inégalités et des disparités dans les
services sociaux et dans les services techniques de base de ces pays.
En 1992, plusieurs maliens avaient participé à
une rencontre à Santiago sur la reconstruction de la démocratie
dans la période de transition que connaissait alors le Chili. Ils
demandèrent aux autorités chiliennes d'appuyer une
réflexion sur le démarrage du processus institutionnel et
politique de décentralisation au Mali. C'est pourquoi de 1993 à
1996, il existait un programme qui permet de mener des enquêtes sur les
dynamiques sociales locales et sur le positionnement de l'Etat malien par
rapport à la décentralisation.
Suite à cela, dans l'année1999, ce programme
trouvait un prolongement dans la mise en route d'un réseau de dialogues
interafricains sur la gouvernance, plus précisément sur la
décentralisation et l'intégration régionale de neuf (9)
pays d'Afrique de l'ouest5(*). Et, ces processus d'échanges et
d'intégration étaient fondés et en même temps
reflétés la complexité de la gouvernance ; qui ne se
réduit ni à la sphère d'État ni à celle de
la société civile, mais plutôt s'inscrit dans une
architecture complexe d'échelles correspondant à des territoires
de niveaux différents. Depuis lors, la décentralisation est
devenue non seulement une technique d'administration utile et nécessaire
pour le développement local et endogène de pays africains, mais
aussi un outil fondamental pour la planification de développement
socio-économique de plusieurs Etats africains.
En France, dans les années 1955 et 1956, la
centralisation politique avait un poids énorme dans le modèle
administratif, et cela avait suscité beaucoup de débats et de
grandes préoccupations pour les autorités de l'époque.
Parce que, ces dernières ont dû constater que ce modèle
administratif a créé beaucoup de disparités sociales et
d'inégalités entre les citoyens. C'est pourquoi, dans un ouvrage
intitulé « Paris et le désert
français », surtout dans le souci de mettre à nu
l'impact négatif de la centralisation, le sociologue
Jean-François GRAVIER interpelle les autorités françaises
de l'époque à mettre leur préoccupation sur le monde
politique, économique et intellectuel de ce pays. Parce que, pour lui,
la centralisation comme modèle administratif doit être
éliminée pour que les citoyens puissent intégrer la vie
sociale et économique via la décentralisation comme nouvelle
technique de planification locale.6(*)En effet, après la publication de cet ouvrage,
et à côté des travaux de recherche réalisés
par l'économiste François PERROUX7(*), les pouvoirs publics vont inspirer de ces
démarches et entamer l'action de décentralisation à partir
des années 70.
Ce même problème a été
existé aussi au Canada dans les années 1867, les
collectivités territoriales canadiennes étaient
insérées dans un espace géographique où l'Etat
central plus précisément l'État fédéral
contrôlait tout. Mais, arrivée à la fin du XIXe
siècle, ce modèle administratif a été
changé, et maintenant le gouvernement fédéral coordonne
les politiques et actions de développement régional dans le sens
de complémentarité de celles des pouvoirs provinciaux. Donc, la
décentralisation de l'État canadien a eu des impacts positifs sur
le mode d'organisation des pouvoirs publics, même si jusqu'à nos
jours certains responsables continuent à critiquer le modèle de
confédération canadien où le pouvoir est concentré
entre les mains de l'État fédéral.
En Haïti, depuis la période précolombienne,
les indiens avaient institué une forme d'organisation pour mieux
administrer leur territoire. L'île d'Haïti était
divisée en cinq (5) Caciquats où Royaumes (Le Marien, le
Xaragua, la Maguana, le Magua et le Higuey), tous avaient leur propre
chef. Mais, avec la colonisation de la partie occidentale de l'île par
les français, cette forme d'organisation a été
anéantie pour être remplacée par une autre forme
d'organisation.
Après l'indépendance, plus
précisément avec le décret du 11 juillet 1843, l'île
d'Haïti était divisée en six (6) départements,
dix-sept (17) cantons, quatre-vingt-deux (82) communes et vingt-neuf (29)
bourgs ou quartiers. Mais arrivée dans l'année 1881, des
changements ont été opérés, et la division
administrative et politique du territoire d'Haïti comprenait les
départements, les arrondissements, les communes, les sections
communales, les quartiers et les postes militaires.
Plus tard, soit en 1954, le nombre de communes a
été augmenté a cent treize (113), mais le nombre de
quartiers a été diminué au nombre de trente et un (31).
Cependant, trois ans après, soit en 1957, l'article 2 de la Constitution
de 1957 a augmenté le département au nombre de neuf (9), mais
c'est la loi du 18 septembre 1978 qui a élargi le nombre
d'arrondissement, de commune, de quartiers et de sections rurales8(*).
En réalité, les modifications apportées
dans la division administrative et politique d'Haïti depuis
l'indépendance n'ont jamais visé la décentralisation des
services, voire donné de l'autonomie administrative et
financière aux collectivités territoriales. Parce qu'à
cette époque, tous les pouvoirs et toutes les décisions
étaient émanés de l'État central, et parfois ce
sont les autorités du pouvoir qui administraient les communes, alors,
sur ce point nous n'espérions pas de grands changements à cette
époque.
Cependant, avec la Constitution du 29 mars 1987, beaucoup
d'ajouts et de changements ont été apportés à la
division et à la subdivision du territoire de la République
d'Haïti. Cette Constitution fait mention de collectivités
territoriales en parlant de sections communales, communes et
départements. Pour renforcer cela, la loi du 1er
février 2006 relative au fonctionnement des collectivités
territoriales fait toute une délimitation de ses composantes et
précise leurs principales attributions.
En effet, depuis l'élaboration de cette Constitution,
la question décentralisation était déjà
prévue, mais les décrets d'application n'ayant pas
été encore votés. Il a fallu attendre presque dix (10)
années pour que les débats importants touchant
particulièrement le choix d'une collectivité territoriale
puissent prendre le dessus dans l'élaboration des politiques publiques.
D'où, l'orientation de ses débats a été
visée les objectifs suivants:
A- Un réaménagement des pouvoirs et des
responsabilités qui permettant une meilleure gestion de l'espace
national ;
B- Un rapprochement des citoyens des centres de
décision ;
C- Une valorisation de l'autorité des responsables
locaux ;
D- Des moyens efficaces pour les autorités locales
de s'acquitter de leur tâche9(*).
À partir de ce moment, la décentralisation est
devenue une technique de développement locale importante pour les
autorités haïtiennes, parce que, d'après beaucoup
d'analyses, les autorités ont pu remarquer qu'elle est une
réponse aux maux dont les sections communales souffraient depuis
très longtemps. Il faut souligner aussi que même si la
Constitution de 1987 représente un point incontournable dans cette
question, mais les efforts qui ont été réalisés
pour doter les sections communales d'un meilleur mode d'organisation ne doivent
pas rester sous silence. Surtout, avec le fameux Code Rural de 1962 du
président François DUVALIER, qui, juste qu'à date continue
à appliquer dans le droit rural haïtien et dans plusieurs autres
domaines10(*). Comme a si
bien dit l'écrivain Thomas C. LOUIS dans son ouvrage, qu'aucun chef
d'Etat n'a jamais été tenté de mettre en application les
dispositions de ce Code. Sauf, rare d'entre eux qui arrivent à attribuer
un petit rôle dans le financement très partiel de certains projets
dans les milieux ruraux11(*).
En réalité, malgré tous les efforts
déployés par l'Etat haïtien pour aboutir à une forme
de décentralisation réelle, les résultats escomptés
n'ont jamais été atteints. Parce que, les autorités qui
sont placées pour assurer l'opérationnalisation du processus de
décentralisation sont parfois incompétentes, et souvent elles
n'impliquent pas toutes les collectivités dans les projets de
développement local. Alors, c'est pour cela que le problème de
décentralisation des collectivités territoriales en Haïti
reste et demeure l'une des causes de l'incapacité de
développement socio-économique des sections communales en
Haïti.
En faisant ce constat, nous remarquons l'absence de
l'État central dans plusieurs secteurs des collectivités
territoriales, ce qui veut dire qu'il ne touche pas réellement les vrais
problèmes dont confrontaient les sections communales depuis quelque
temps. Pour être plus explicite, l'anthropologue haïtien
Gérard BARTHELMY insiste beaucoup sur ce point en fait un panorama sur
l'univers rural haïtien en précisant ceci :
« On parvient ainsi à un système
qui n'est plus tout à fait celui de la société contre
l'État, mais plutôt celui de l'individu contre l'État, et
tout repose alors sur l'égalité nécessaire entre les
individus. Or cette égalité, la grande oubliée des
révolutions de 1789, a trouvé une expression irrépressible
dans la société haïtienne12(*) ».
En effet, la présentation de Gérard BARTHELMY
sur l'univers rural haïtien est une critique de l'État central, un
État qui a failli dans ses missions sociales et
régaliennes ; surtout au niveau des collectivités
territoriales. En un mot, l'auteur essaie de montrer le système
d'autorégulation qui existe dans le monde rural, lequel fonctionne sans
la présence et la participation de l'État central.
Le problème de décentralisation des
collectivités territoriales en Haïti ne touche pas toutes les
sections communales et les communes à même niveau. Certaines
composantes des collectivités territoriales sont beaucoup moins
touchées vu qu'elles sont plus structurées et administrées
que d'autres. Comme par exemple, la commune de l'Acul-du-Nord, qui l'une des
dix-neuf (19) communes du département Nord se trouve confronter à
ce genre de problèmes, dont le processus de décentralisation
serait important pour favoriser son développement économique,
administratif et social.
Dans la commune de l'Acul-du-Nord plusieurs entités
administratives de l'État ne sont pas représentées
valablement, telles que le Ministère de l'Éducation Nationale et
de la Formation Professionnelle (MENP), le Ministère de la Santé
Publique et de la Population (MSPP), Le Ministère des Affaires Sociales
et du Travail (MAST), le Ministère de l'Agriculture, des Ressources
Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), le Ministère de
l'Économie et des Finances (MEF), le Ministère de la
Planification et de la Coopération Externe (MPCE) la Direction Nationale
en Eau Potable (DINEPA), l'Électricité d'État d'Haïti
(EDH) et autres. Même s'il y a quatre (4) tribunaux de paix, quatre (4)
bureaux d'État Civil et un sous-commissariat dans cette commune, mais
ça ne suffit pas pour assurer un mode fonctionnement normal. Parce que,
les tribunaux ne fonctionnent pas au rythme, les bureaux d'État Civil et
le sous-commissariat sont en mauvais état ; donc cela constitue une
situation lamentable pour l'organisation et le développement de cette
commune.
Mis à part de tous ces problèmes, dans la
commune de l'Acul-du-Nord, les services sociaux de base et les
compétences sont très limités et peu disponible, alors
c'est pourquoi les citoyens ont beaucoup de difficultés pour
s'épanouir correctement. Vu à cela, cette situation nous
interpelle à poser ces interrogations :
· Pourquoi dans cette commune, les services sociaux
de base et les compétences ne sont pas disponibles?
· Comment la décentralisation peut être
considérée comme la stratégie fondamentale pour assurer
l'autonomie administrative et financière de la commune de
l'Acul-du-Nord ?
En effet, toutes ces interrogations méritent des
réponses diverses et appropriées, c'est pourquoi l'État
central devrait être une priorité dans les pistes de solution.
Mais, étant donné que dans cette commune, les ports de Plaisance
représentent les principales activités économiques pour la
culture du riz, du café, des fruits, de bétails et autres, alors
la décentralisation serait un atout considérable pour faciliter
le développement du commerce et de l'agriculture de cette commune.
En fait, décentraliser la commune de l'Acul-du-Nord
c'est permettre aux citoyens d'avoir accès à des services de base
comme l'électricité, l'eau potable, les soins de santé,
l'éducation et autres services permettant l'amélioration de la
condition de leur vie. Donc, à travers la décentralisation, la
commune de l'Acul-du-Nord sera impliquée réellement dans la
politique publique de l'État central, et les indicateurs
macro-économiques seront considérés comme outils
fondamentaux pour favoriser le progrès. Pour comprendre et bien
appréhender l'importance de la décentralisation pour le
développement de la commune de l'Acul-du-Nord, il est intéressant
de poser ces interrogations, qui du coup, constituent les questions de
recherche:
· Dans quelle mesure pouvons-nous considérer
la décentralisation comme meilleure technique pour impliquer beaucoup
plus l'Etat central dans le mode de fonctionnement et d'administration de la
commune de l'Acul-du-Nord?
· Quelles sont les causes et les conséquences
du problème de décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord ?
· Comment la décentralisation peut être
considérée comme une technique de planification importante pour
le développement de la commune de l'Acul-du-Nord ?
1.2-Hypothèses
Selon le chercheur Gordon MACE, l'hypothèse se
définit comme étant une réponse anticipée que le
chercheur formule à sa question spécifique de recherche.
13(*) Alors, dans le cadre
de notre travail, nous formulons trois hypothèses, et ces
dernières sont les suivantes :
· Le problème de décentralisation de la
commune de l'Acul-du-Nord est lié à la faiblesse de l'État
central quant à son implication réelle dans les projets de
développement et dans la gestion administrative de cette
commune;
· Le problème de décentralisation de la
Commune de l'Acul-du-Nord peut être expliqué par le manque
d'autonomie administrative et financière de cette commune, sans oublier
aussi l'insuffisance des compétences nécessaires pour
améliorer les ressources et les biens de consommation ;
· La décentralisation est une technique de
planification importante pour le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord, par le fait qu'elle réorganise le modèle
administratif et permette à la population d'avoir accès aux
services sociaux pour améliorer sa condition de vie et son niveau de
vie.
1.3-Objectifs
Dans tout travail de recherche les objectifs sont
considérés comme des éléments incontournables pour
situer le problème traité. Ainsi, dans le cadre de ce travail,
nous formulons les objectifs suivants :
· Déterminer les causes et conséquences
dont résultent le problème de décentralisation de la
commune de l'Acul-du-Nord ;
· Montrer comment la décentralisation est une
technique de planification importante pour le développement de la
commune de l'Acul-du-Nord ;
· Analyser le niveau d'implication de l'État
central dans les projets de développement et dans la gestion
administrative de la commune de l'Acul-du-Nord.
1.4-Justification de l'étude
Justifier un travail de recherche, c'est prouver
l'intérêt et l'ambition qu'un chercheur nourrissent pour
travailler sur une thématique quelconque. Parfois,
l'intérêt peut être général, scientifique,
personnel, administratif, académique et autres, mais cela dépend
du choix du chercheur ou du moins la dimension traitée dans le
problème soulevé. Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous avons
trois motifs majeurs qui justifient notre ambition de travailler sur une telle
thématique; à savoir un motif d'ordre personnel,
académique et scientifique.
Le motif d'ordre personnel réside dans l'ensemble des
expériences réalisées dans la commune de l'Acul-du-Nord.
Étant donné que nous sommes originaire de cette commune, et nous
avons passé plus de cinq (5) ans à travailler comme cadre dans
les projets d'assainissement et de réhabilitation des familles
démunies, alors nous connaissons très bien la situation.
C'est-à-dire, nous connaissons les difficultés dont confrontaient
les citoyens, lesquelles les empêchent d'avoir un modèle de
fonctionnement normal pour assurer sa condition de vie.
Le deuxième motif qui nous insiste à travailler
sur une telle thématique, c'est la raison d'ordre académique.
Parce que, dans les recherches documentaires ainsi que dans les travaux de
sortie réalisés à l'Université d'État
d'Haïti (UEH), nous retrouvons très peu de travaux traitant la
décentralisation des collectivités territoriales comme l'un des
plus grands facteurs du développement. Même s'il y avait
déjà certains étudiants qui traitent la
problématique de la décentralisation des collectivités
territoriales en Haïti, c'est seulement au niveau de service et de
réforme administrative, mais non pas comme facteur de
développement. En constatant ce vide, nous nous efforçons
à travailler sur cette thématique dans l'objectif de remettre
notre mémoire de sortie pour que nous puissions obtenir le diplôme
de maitrise. De plus, comme autre motif académique, ce travail aidera
les universitaires à mieux contourner la problématique de
décentralisation des collectivités territoriales en Haïti,
surtout comme technique de planification de développement.
Et enfin, le dernier motif est d'ordre scientifique. Celui-ci
réside dans la mission de la science qui est d'apporter des
connaissances et savoirs pour améliorer la vie humaine, et par la suite,
contribuer au développement des sociétés. Alors, dans le
cadre de ce travail, notre démarche s'inscrit dans cette même
dynamique ;qui est d'apporter des connaissances pour montrer comment la
décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord est une technique
importante pour aboutir au développement.
1.5-Cadre méthodologique
À noter que tout travail de recherche se construit
à travers l'application des méthodes, lesquelles sont des
étapes importantes pour aboutir aux résultats souhaités.
Alors, ce qui fait que la méthodologie est une partie fondamentale,
elle permet d'avoir une idée non seulement sur l'ensemble des
stratégies parcourues et élaborées, mais aussi sur
l'état des résultats. Partant de ce point de vue, le chercheur
Morton A. KAPLAN essaie de déterminer véritablement l'objectif de
la méthode en précisant ceci:
« Le propre de la méthode est d'aider
à comprendre au sens le plus large, non pas seulement les
résultats de la recherche scientifique, mais le processus de la
recherche lui-même. »14(*)
Dans le cadre de ce travail, pour recueillir les informations,
nous utilisons la méthode d'enquête; laquelle vise à
établir le profil d'une population à un moment précis,
à décrire des faits observés, à collecter des
données sur une population et, dans certains cas, à trouver des
corrélations entre les variables.15(*)Ensuite, nous retenons deux approches pour collecter
les informations ; à savoir l'approche quantitative et l'approche
qualitative, l'une est une démarche numérique et l'autre non
numérique visant à la mise au jour des significations et des
récurrences sous-jacentes.16(*)
En plus de ce canevas méthodologique, nous utilisons
un ensemble d'outils pour collecter les informations, parmi lesquels la
recherche documentaire, l'observation directe, le focus group, le questionnaire
et l'entrevue semi-directive. Notre recherche documentaire a pour objectif de
contourner les ouvrages, les revues et articles scientifiques traitant la
question de décentralisation des collectivités territoriales et
du développement local. Après, nous procédons par
l'observation directe, laquelle nous aide à constater les services et
les infrastructures, mais aussi le mode de fonctionnement de certaines
institutions et administrations dans la commune de l'Acul-du-Nord.
En outre, la technique de focus group est utilisée,
parce que le problème traité est complexe, donc il nous faut des
informations supplémentaires pour l'aborder. Ce focus group nous permet
d'explorer la corrélation entre la décentralisation de la commune
de l'Acul-du-Nord et le développement, toutefois il faut noter aussi
que nous réalisons deux focus group, qui sont constitués
uniquement avec les citoyens de cette commune. Ces focus group vont être
constitués avec onze (11) citoyens (nes), hommes et femmes, provenant
dans des sections communales différentes.
Mis à part de cet outil de collecte de données,
nous faisons une analyse de contenu pour les questions et les entrevues
semi-directives. Mais, pour élaborer cette forme d'analyse, nous
regroupons d'abord les termes similaires, ensuite nous procédons
à une analyse transversale des entrevues semi-directives et des focus
group. Puis, nous interprétons les résultats pour constater si
les hypothèses qui ont été formulées sont
confirmées ou infirmées.
À préciser que dans le cadre de ce travail, nous
utilisons l'échantillon par quota, lequel est une technique non
aléatoire dans laquelle les sous-groupes sont présentés
selon leur proportion respective au sein de la population. Étant
donné que la commune de l'Acul-du-Nord comprend au total six (6)
sections communales qui représentent presque toutes les mêmes
caractéristiques, alors nous prenons tout simplement les sections
communales comme Grand-Ravine, Coupe-à-David et Soufrière pour
construire notre échantillon d'enquête. En effet, les
résultats de cette étude devraient être portés sur
l'importance de la décentralisation pour le développement de la
commune de l'Acul-du-Nord. Mais, compte tenu des limitations au niveau spatial
et temporel concernant les ressources disponibles, alors notre enquête
est réalisée sur un échantillon suffisamment
réduit, autrement dit sur un échantillon par quota. C'est
pourquoi, nous estimons que cette étude comporte des limites, vu que
tous les domaines au niveau des services sociaux n'ont pas été
traités scrupuleusement, et aussi les structures administratives et
politiques changent à chaque période.
Donc, cette étude ne doit pas être
considérée comme la seule et l'unique pour traiter le
problème de décentralisation des collectivités
territoriales en Haïti, mais seulement comme une sorte de contribution
qui va être insérée dans les recherches antérieures
pour servir non seulement la société, mais aussi les chercheurs
qui aimeraient aventurer dans le domaine.
1.6-Cadre théorique et conceptuel
La théorie est une étape importante dans un
travail scientifique, c'est l'étape par laquelle le chercheur construit
tout un canevas explicatif sur le phénomène ou l'objet qu'il
étudie à l'aide des approches et des paradigmes. Dans le cadre de
ce chapitre, d'abord nous précisons les théories utilisées
pour donner des explications sur les variables comme décentralisation,
collectivités territoriales et développement local, puis nous
présentons le rapport qui existe entre les théories et le domaine
traité, c'est-à-dire la corrélation entre la
décentralisation et le développement..
1.6.1- Approches théoriques
De nos jours, au coeur de la modernisation des politiques
publiques, la décentralisation des collectivités territoriales
est une stratégie importante pour la bonne gouvernance, elle est le
modèle de développement où se trouve un niveau de
participation élevé, surtout dans les collectivités
territoriales. Parfois, les uns prônent la disparition des
départements, et les autres louent l'intercommunalité en
reprochant de laisser subsister les petites communes.
En effet, la nouvelle ère du développement,
amorcée depuis les années 90, privilégie une approche
participative de l'aide dans l'idée du faire avec plutôt que de
faire pour. Il s'agit maintenant de partir de l'expression locale des besoins
et sur un mode de partenariat avec les populations afin de garantir une
évolution sociale positive. Donc, cela ne sous-entend que la prise en
compte de divers facteurs culturels, économiques, techniques,
psychologiques, sociaux et écologiques propres à la zone
d'intervention.
Ainsi, dans le cadre de ce travail, deux approches
théoriques vont être utilisées pour comprendre l'importance
de la décentralisation pour le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord, la première c'est l'approche de gestion par interaction
et la deuxième c'est l'approche fonctionnaliste.
L'approche de gestion par interaction semble être plus
appropriée à notre étude. Il s'agit d'une approche
capitale qui trouve son originalité dans le relativisme de la rupture
que les démarches participatives prétendent réaliser avec
les démarches classiques d'intervention. Parce que, trop souvent, la
méthode participative se réduit à de simples dialogues, en
des échanges où les acteurs ne font qu'alimenter les choix par
les agents extérieurs. C'est pourquoi, le philosophe Nguinguiri JEAN
CLAUDE considère que :
« La planification participative, même si elle
était à ses débuts est considérée comme un
processus évolutif dépourvu de toute ambition exhaustive comme
c'était le cas dans les démarches précédentes, elle
a toutefois perdu ses principes fondateurs qui ont été vite
évacués par la plupart des intervenants avides de produits et
à la recherche de diagnostics correspondants à leur propre
perception des enjeux de développement. [....17(*)].»
En effet, dans l'approche par la gestion de l'interaction,
quatre (4) dimensions sont élaborées pour saisir les rapports
entre paysans et organismes étatiques d'intervention. La première
dimension constitue celle qu'il nomme l'identification par les organismes
d'appui, des espaces naturels de participation pour s'y inscrire. En d'autres
termes, il s'agit principalement d'une approche qui se réfère
à l'identification des espaces naturels de négociations et de
décision, donc des stratifications ou des découpages que les
acteurs populaires opèrent dans leur environnement social et affectif.
Selon cette approche, l'intervenant est amené à s'inscrire dans
la mouvance des différents réseaux du milieu, à y prendre
une place tout en sachant qu'elle ne sera jamais neutre puisque travailler avec
les paysans revient souvent à travailler avec certains paysans aux
dépens d'autres18(*). Par contre, nier une telle réalité
revient du côté de l'intervenant, à vouloir à tout
prix introduire dans les structures décisionnelles, un certain dualisme
qui pourrait compromettre son action.
Deuxièmement, dans cette visée, tous les acteurs
sont amenés progressivement à intégrer des
éléments nouveaux dans leurs systèmes de pensée.
Et, ceci non pour renier ce qui les fonde, mais plutôt pour les enrichir,
les actualiser et les rendre encore plus efficaces dans la logique de leurs
dynamismes. Une telle ouverture se réalise à travers la prise de
conscience de la globalité du cadre de vie et du contexte de l'action
qui constitue : le passage d'une motivation parcellaire à une
sensibilité élargie qui localise chaque aspect ou chaque
composante dans ces relations avec les autres19(*).
Troisièmement, c'est à travers un mouvement de
balancier selon cet Emmanuel Seyni NDIONE, c'est-à-dire du sectoriel au
global et du global au sectoriel que chaque domaine acquiert du sens. Ainsi,
développer les compétences des producteurs signifie alors
accroître leurs capacités à établir des relations
entre des éléments apparemment disparates et leur permettre de
réaliser une synthèse opérationnelle efficace. C'est ainsi
que l'interaction paraît la plus féconde pour les acteurs et de la
même manière qu'elle peut l'être pour l'organisme d'appui.
Autrement dit, ce n'est pas par rapport aux issues de l'action
que l'intervenant doit se positionner ou se justifier, mais plutôt par
rapport à ses effets en termes d'apprentissage.
En fait, quand l'intervenant identifie la réussite de
son intervention à celle de l'action dans laquelle il est
impliqué, c'est-à-dire à la matérialisation des
résultats attendus, il devient prisonnier de la situation, et il est
tenté de se substituer aux acteurs qu'il appuie pour éviter les
déviations. Alors, pour cela, il est forcé de normaliser le
déroulement de l'action, puis contraint les paysans dans son
fonctionnement20(*).
Quatrièmement, le principal obstacle que rencontrent
les intervenants lorsqu'ils veulent agir en milieu rural, réside dans le
regard qu'ils portent sur les hommes et les choses. Ce qu'ils voient n'est pas
ce que les paysans voient, au contraire, ses derniers perçoivent la vie
et ses formes avec une autre sensibilité. En d'autres termes, la
population est organisée à sa manière, avec des valeurs,
des concepts, des codes différents, parfois tellement différents
qu'ils deviennent invisibles, insoupçonnables pour ce qui ne vivent pas
dans la même sphère. Alors, c'est tout simplement dire que pour
faire bénéficier les paysans de leurs connaissances, il faudrait
que les agents des structures d'appui respectent l'expérience pratique
des producteurs et discutent avec eux d'égal à
égal.21(*).
Pour montrer la manière dont nous connaissons
l'importance des acteurs de base, Emmanuel Seyni NDIONE s'appuie sur trois
domaines: d'abord dans le domaine technique, porter les lunettes des paysans,
c'est partir des situations, des pratiques et des compétences
déjà existantes. Ensuite, en matière d'organisation, il
s'agit de s'appuyer sur les groupes naturels et se brancher sur les
réseaux relationnels de la société. Et enfin, pour l'appui
économique, il s'agit aussi de s'intégrer dans les circuits
déjà en place et utiliser leur rationalité comme une
ressource. Mais, cela exige un important travail de redéfinition de la
réalité qui n'est possible qu'à travers une interaction
ouverte. Donc, l'action devient alors l'occasion par laquelle les agents de
l'organisme d'appui ont la possibilité de confronter leur vision des
choses avec celles des acteurs locaux. Mais cela n'est possible que si
l'organisme d'appui construit son intervention sur ce que les populations font
déjà elles-mêmes et, si elles utilisent le même
langage et adoptent la même analyse.22(*)
La deuxième approche théorique utilisée
dans le cadre de ce travail est celle du fonctionnaliste. La théorie
fonctionnaliste s'est développée dans le but d'expliquer le
fonctionnement global de la société. Elle partait d'une question
fondamentale : Comment une société fait-elle pour se
maintenir en place malgré les forces (violences des individus et des
groupes, révolutions, guerres...) qui pourraient la détruire
?
L'initiateur de cette théorie est l'anthropologue
Bronislaw MALINOWSKI, le premier constat qu'il avait fait, c'est que les
institutions comme l'État, la famille, la religion et autres doivent
répondre à des besoins collectifs précis, sinon elles
n'existeraient pas. Alors, c'est pourquoi toute l'épistémologie
de la théorie fonctionnaliste vise à expliquer le fonctionnement
des institutions, puis comment celle-ci doit intégrer ses membres dans
la société et contribuer au maintien de l'ordre social23(*).
Plus loin, des sociologues comme Kluckhohn CLYDE et Talcott
PARSONS ont précisé la contribution des institutions à la
société. Pour eux, toute société fonctionne
à quatre niveaux. Premièrement, la société
fonctionne comme un tout cohérent, avec des structures et des groupes
sociaux biens coordonnés. Deuxièmement, elle possède sa
propre structure qui tend vers un ordre social. Troisièmement, elle
possède des institutions qui ont leur utilité. Et enfin
quatrièmement, pour que la société tende vers un ordre
social, ses membres doivent partager les mêmes valeurs
fondamentales24(*).
Mis à part de ses sociologues, la théorie
fonctionnaliste va être revitalisée par le sociologue Émile
DURKHEIM. En effet, tous les points essentiels de la réflexion de
DURKHEIM sur la société sont centrés dans trois
ouvrages : « De la division du travail
social », publié en 1895, « Le
suicide », qui est daté de 1897 et enfin
« Les formes élémentaires de la vie
religieuse », paru en 1912. Sa réflexion sur la
société s'assoit sur le rapport existant entre la conscience
collective et la conscience individuelle pour comprendre l'intégration
des citoyens dans la société. Ainsi, il arrive à
définir la conscience collective comme :
« C'est l'ensemble des idées communes
à tous les membres de la société. Elle est le
résultat du brassage des pratiques et des idées mises en oeuvre
par les membres d'une société depuis de nombreuses
générations et offre une richesse et une complexité
infiniment supérieure à celles des représentations d'un
seul individu25(*) ».
Pour DURKHEIM, il faut que les individus intègrent la
société, partagent les normes sociales et intériorisent
tout ce que la société possède comme valeur, comme rythme
et comme symbole. C'est la société qui doit assurer la
« socialisation26(*) » de l'individu, donc elle est le pivot
même de la réussite de tout citoyen et de toute
collectivité.
En réalité, ces deux approches théoriques
ont été retenues dans le cadre de ce travail pour les raisons
suivantes :
· Elles nous permettent de montrer comment les
paysans ainsi que les autres personnalités qui vivent dans la commune de
l'Acul-du-Nord ne font pas partie intégrantes des projets de
développement pris par l'Etat central;
· Elles tirent notre attention sur l'importance qu'on
doit accorder à la Commune de l'Acul-du-Nord dans les politiques
publiques de développement de l'État central;
· Elles soulèvent en quelque sorte le
problème de décentralisation de la Commune de
l'Acul-du-Nord ;
· Elles présentent la faiblesse de
l'État haïtien dans la mise en place des projets de
développement dans les sections communales et les quartiers qui font de
la Commune de l'Acul-du-Nord ;
· Elles attirent notre attention sur l'échec
de l'État haïtien dans la réalisation de sa mission qui est
de maintenir l'ordre social et d'assurer le développement
socio-économique dans les quartiers, les sections communales, les
communes et les départements ;
· Ces deux approches théoriques
présentent en quelque sorte la nécessité de l'État
haïtien pour prendre en compte les acteurs locaux ou du moins les
ressources disponibles dans la Commune de l'Acul-du-Nord ;
· Et enfin, elles montrent le rapport existant entre
la décentralisation de la Commune de l'Acul-du-Nord et son
développement socio-économique.
1.6.2-Définition des concepts
Le concept est défini comme étant une
représentation abstraite, mais qui traduit une réalité
quelconque. D'après Marc Adélard TREMBLAY, le
concept est « une idée plus ou moins abstraite, un symbole
qui désigne ou représente une réalité plus ou moins
vaste27(*) ». Donc, dans le cadre de ce travail, nous
utilisons des concepts qui décrivent toute la réalité de
la problématique à étudier. Alors, ils se
définissent de la manière suivante :
1.6.2.1-Développement
En dehors de la prédominance théorique, certains
auteurs contemporains font ressortir la complexité qui existe dans la
définition même de ce concept. Par exemple, l'auteur Jean Ronald
LEGOUTÉ28(*) nous
présente un ensemble de paramètres qui ont émis sur le
« développement » avant que ce dernier a
été théorisé et conceptualisé dans son sens
actuel. Pour bien cerner ce concept, Gilbert RIST le définit
comme :
« Un processus qui libère les
populations de la peur du besoin et de l'exploitation et qui fait reculer
l'oppression politique, économique et sociale. Il se présente
comme un processus de croissance, un mouvement qui trouve sa source
première dans la société qui est elle-même en train
d'évoluer ».29(*)
Plus loin, l'économiste français François
PERROUX, dans une réflexion tirée de l'ouvrage Philippe NOREL,
définitif le développement comme des structures sociales, des
institutions, des habitudes d'esprit qui ne sont pas redevables des formes
courantes des équilibres micro et macro-économiques ; le
développement englobe et soutient la croissance économique.
Alors, selon lui, le développement est un processus qui articule des
transformations économiques et financières, puis des
transformations psychologiques, sociales, politiques et institutionnelles.
30(*)
En effet, le développement est utilisé dans les
sciences humaines pour désigner l'amélioration des conditions et
de la qualité de vie, et renvoie à l'organisation sociale servant
de cadre à la production du bien-être. Alors, c'est dans le
même sillage que le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD)le conçoit comme étant
l'amélioration de la santé, de l'éducation et du niveau de
vie calculé en fonction du Produit Intérieur Brut (PIB) par
Habitat. Donc, il est avant tout l'amélioration de l'Indice de
Développement Humain (IDH).
1.6.2.2-Développement local
Le concept développement local et les pratiques qui s'y
rattachent sont caractérisés par la multiplicité de
discours et des programmes, tour à tour complémentaires et
contradictoires. C'est jusqu'à la fin des années 50 que prend
forme la théorie du développement endogène par John
FRIEDMANN et Walter STOHR. C'est une approche volontariste, axée sur un
territoire restreint, et qui conçoit le développement comme une
démarche partant du bas, tout en privilégiant les ressources
endogènes. En fait, il est une démarche volontaire d'acteurs se
réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager
l'avenir de leur territoire. Donc, il est une vision du local dans le global,
une vision qui assimile le territoire à un système en relation
avec d'autres systèmes et d'autres acteurs. Dans un sens précis,
le développement local est la contribution qu'un petit territoire
apporte au mouvement général du développement, en termes
de plus-value économique, sociale, culturelle, spatiale31(*).
D'après l'étudiant Xavier GREFFE, dans le cadre
de son mémoire de sortie, il conçoit le développement
local comme un processus de diversification et d'enrichissement des
activités économiques et sociales sur un territoire, à
partir de la mobilisation et la coordination des ressources et de ses
énergies.32(*)
Plus loin, selon le professeur Yves SAINSINE, le concept
développement local est issu du paradigme historico-systémique en
développement, lequel paradigme est la résultante des critiques
élaborées sur les courants théoriques de la modernisation
et de l'école de la dépendance33(*). Cependant, il faut préciser que ces deux
auteurs fondamentaux qui représentent ce paradigme sont Fernand FRAUDEL
et Immanuel WALLERSTEIN, mais tous deux dans leur réflexion ont des
points de vue différents sur ce concept.
Selon Fernand BRAUDEL, la dynamique de développement
ne commence pas avec la révolution industrielle ni avec la montée
du système capitalisme, il commence plutôt avec les
différentes interventions au niveau local, régional et celle de
l'État-nation34(*).
Tandis que pour WALLERSTEIN, c'est la diversité culturelle qui est le
moteur de tout processus de développement local, vu qu'il y a
l'intégration des acteurs populaires35(*).
Donc, le développement local, appelé aussi
développement de base, est un processus qui utilise les initiatives
locales au niveau des petites collectivités comme moteur du
développement économique. C'est un processus grâce auquel
la communauté participe au façonnement de son propre
environnement dans le but d'améliorer la qualité de vie des
citoyens. Pour que tout cela fasse bien, cette démarche
nécessiterait une intégration harmonieuse des composantes
socio-économique, politique et environnementale.
1.6.2.3-Décentralisation
La décentralisation est le contraire de la
centralisation. C'est un mouvement visant à résoudre de
façon originelle la dialectique entre l'un et le multiple, la
décentralisation doit respecter l'unité et
l'indivisibilité nationales et simultanément encourager la
diversité locale. Donc, elle est un mode d'aménagement du pouvoir
au sein de l'État36(*).De plus, elle est un système administratif qui
confie aux collectivités territoriales le pouvoir de gérer leurs
propres affaires par l'intermédiaire de leurs représentants
élus, agissant sous la tutelle du pouvoir central. En ce sens, elle
implique une certaine autogestion locale, notamment la gestion par les
administrés des affaires qui leurs concernent le plus directement.
En effet, dans le souci de contourner tous les aspects du
concept décentralisation, le chercheur Noël TAHET, docteur en
géographie et en aménagement, la définit comme :
« Un système de gestion dans le cadre
duquel, des pouvoirs propres sont conférés à une
entité distincte de l'administration centrale. Elle est technique quand
elle concerne les établissements publics. Elle est territoriale quand il
s'agit des collectivités décentralisées37(*). »
Plus loin, ce même auteur fait une précision sur
la décentralisation administrative. Pour lui, « la
déconcentration administrative est un système de gestion, dans le
cadre duquel sont créés et mis en place des services
administratifs relevant hiérarchiquement de l'administration centrale,
dont ils sont le démembrement et le prolongement. Ces services sont
délocalisés sur l'ensemble du territoire national et
dirigés par des responsables nommés [...]38(*) ».
En résumé, la décentralisation est une
politique de transfert des attributions de l'Etat vers des
collectivités territoriales ou des institutions publiques pour qu'elles
disposent d'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière.
1.6.2.4-Collectivités territoriales
La collectivité territoriale est une personne morale
de droit public qui exerce sur son territoire certaines compétences qui
lui sont dévolues par l'État dans un processus de
décentralisation. Les dispositions constitutionnelles concernant la
décentralisation en plus de l'instauration d'un régime
démocratique impliquent les Collectivités Territoriales et se
faisant, les populations locales à travers leurs représentants
élus, dans la mise en place des hautes Instances Nationales, comme le
Conseil Électoral Permanent(CEP), catégories de Juges et dans des
décisions stratégiques concernant le développement du
pays.
D'après les chercheurs des Centre de Recherche et de
Formation Economique et Sociale pour le Développement (CRESFED) et
GRIEL, les Collectivités Territoriales sont des Institutions
Politico-Administratives Territoriales Décentralisées. Ce sont
des espaces géographiques décentralisés autonomes,
d'essence participative dans l'État unitaire décentralisé
d'Haïti. Elles constituent le cadre de mobilisation et de participation de
leur population en vue de promouvoir le progrès social,
économique et culturel, par une gestion rationnelle des biens et
services.
Les collectivités territoriales concourent à
l'exécution des politiques d'aménagement du territoire et
à la gestion de l'État. Elles exercent des compétences qui
leur sont attribuées par la Constitution et par la loi dont l'exercice
peut être contesté en justice, notamment en matière de
responsabilité civile. Aussi, elles ont pour vocation
générale la gestion des affaires publiques dans
l'intérêt de leur population39(*).
Dans un sens général, la collectivité
territoriale est une personne morale de droit public qui exerce sur son
territoire certaines compétences qui lui sont dévolues par
l'État dans un processus de décentralisation. Donc, elle est une
structure administrative distincte de l'administration de l'État
central, et qui doit prendre en charge les intérêts de la
population d'un territoire précis.
1.6.2.5-Administration publique
D'un point de vue organique, l'administration publique se
définit comme l'ensemble des services et agents publics, chacun d'entre
eux étant destiné à l'exécution d'une fonction
administrative déterminée. Donc, elle est l'organe mettant en
oeuvre la fonction de l'État, qui consiste à assurer
l'exécution des lois et le fonctionnement continu des services
publics40(*).
L'administration publique se définit comme l'ensemble
des unités institutionnelles dont la fonction principale est de produire
des services non marchands ou d'effectuer des opérations de
rétribution du revenu et des richesses nationales. Elles tirent la
majeure partie de leurs ressources de contributions obligatoires. En
conséquence, elle se rapporte à l'activité de gestion des
affaires publiques, elle traduit les mécanismes mis en oeuvre en vue de
la satisfaction quotidienne des besoins sociaux.
1.6.2.6-Service public
Il n'existe pas de définition juridique précise
pour la notion de
secteur
public. Nous pouvons néanmoins le définir comme le secteur
regroupant toutes les activités économiques et sociales prises en
charge par les administrations, les entreprises publiques et les organismes
publics de Sécurité sociale. Le secteur public comprend donc
trois composantes :
· « les administrations, qui prennent en
charge des activités d'intérêt
général ;
· les entreprises publiques, c'est-à-dire les
entreprises dans lesquelles une personne publique détient la
majorité du capital. Elles étaient traditionnellement
considérées comme un élément de la politique
économique et sociale du
gouvernement,
dont les choix pouvaient différer sensiblement de ceux des entreprises
privées. Aujourd'hui, toutefois, leur mode de fonctionnement est de plus
en plus proche de celui des entreprises privées ;
· les établissements publics administratifs
chargés de la Sécurité sociale, les caisses nationales,
qui assument la gestion des grandes politiques sociales de la nation. Ils
s'appuient d'ailleurs sur des organismes de droit privé à forme
mutualiste 41(*) ».
En ce sens, le service public se définit comme un
ensemble organisé d'agents publics placés sous une direction de
la commune et moyens matériels et financiers dans le but de faire
fonctionner le tout. C'est aussi une activité ordonnée
découlant de la mission d'intérêt général
confié aux personnes publiques. Donc, en tout état de cause, le
service public peut être considéré comme une
activité reconnue d'intérêt général,
assuré par une personne publique ou confié à une personne
privée placée sous le contrôle d'une personne publique.
1.7-Organisation structurelle du travail
Ce mémoire s'intitule « Importance de la
décentralisation pour le développement des collectivités
territoriales en Haïti : cas de la Commune de l'Acul-du-Nord, de 2010
à 2018 ». Il est situé dans trois
sous-embranchements scientifiques différents, à savoir la science
du développement, la sociologie du développement et
l'administration publique. Il se subdivise en trois (3) grandes parties, qui
elles-mêmes se répartissent en chapitres, en sections et en
sous-sections.
La première partie de ce travail
s'intitule« DÉCENTRALISATIONS DES
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET DÉVELOPPEMENT LOCAL :
DIMENSIONS THÉORIQUES ET TECHNIQUES ». Dans cette
partie, nous avons trois chapitres. Le premier chapitre a pour titre
« Introduction générale du
travail », dans celui-ci nous présentons les
grandes lignes du travail ; à savoir la problématique, les
hypothèses, les objectifs, la justification, le cadre
méthodologique, le cadre théorique et conceptuel ainsi que les
limites du travail.
Le deuxième chapitre se porte sur la
« Décentralisation des collectivités
territoriales : fondements historique, structurel et
juridique ». Dans le cadre de ce chapitre, nous
intervenons sur la décentralisation des collectivités
territoriales en Haïti, toutefois nous nous accentuons sur ses fondements
historique, structurel et juridique.
Et à la fin de cette partie, nous avons un chapitre
intitulé « Développement local :
aspects théoriques et pratiques ». Dans ce
chapitre, nous faisons une grande présentation sur le concept
développement local, en précisant sa genèse ainsi que les
différents paradigmes qui ont été relayés par
plusieurs auteurs. Ensuite, nous analysons les différentes
dénominations données à ce concept, toutefois que le
paradigme épistémologique est unique. Et à la fin de ce
chapitre, nous précisons les acteurs du développement local ainsi
que les différentes spécificités liées à ce
concept.
La deuxième partie a pour
titre« DÉCENTRALISATION DE LA COMMUNE DE
L'ACUL-DU-NORD : SA CONTRIBUTION AU
DÉVELOPPEMENT». Dans cette partie, nous avons trois
chapitres. Le premier chapitre se porte sur la
« Sociographie de la commune de
l'Acul-du-Nord », d'abord nous analysons tous les
aspects de cette commune (géographique, historique, situation
socio-économique, services de base, etc...) pour montrer la
situation actuelle de ladite commune. Ensuite, nous présentons les
difficultés qui existent au niveau des services et des infrastructures
afin de faire ressortir l'importance de la décentralisation comme
technique de planification fondamentale pouvant aboutir au développement
de cette commune.
Puis, le second chapitre de cette partie s'intitule
« Décentralisation de l'Acul-du-Nord :
participation, enjeux et avantages pour son
développement». Dans ce chapitre, nous tâchons
d'analyser le mode de participation de la commune de l'Acul-du-Nord dans les
politiques publiques de développement élaborées pour les
collectivités territoriales. Ce chapitre a pour objectif de
présenter les problèmes que confronte cette commune, puis
analyser non seulement le mode d'intervention de l'État central au
niveau des services de base et des infrastructures, mais aussi montrer comment
son manque de participation dans les différentes stratégies de
développement de l'État central est l'un des facteurs qui
peuvent expliquer son problème de développement.
Et, le troisième chapitre de cette partie a pour titre
« Causes et conséquences du problème de
décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord ». Dans ce chapitre, nous prenons en
considération les causes qui sont à la base du problème de
décentralisation dans la commune de l'Acul-du-Nord tout en accentuant
sur les différents problèmes confrontés par les sections
communales. Puis, nous analysons l'ensemble des conséquences dont
résulte ce problème.
La troisième partie du travail est titrée
« PRÉSENTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS
DE LA RECHERCHE », elle comprend seulement
deux chapitres. Dans le premier chapitre
« Présentation et interprétation des
données statistiques»,
nous présentons toutes les données quantitatives et qualitatives
qui sont retrouvées lors de l'enquête, puis nous
interprétons ces données à la lumière des
techniques statistiques.
À la fin de cette partie, nous avons un dernier
chapitre intitulé « Analyse des données et
vérification des hypothèses ». Dans ce
chapitre, nous analysons et précisons l'état des résultats
de la recherche tout en présentant la situation des hypothèses,
c'est-à-dire analyser si elles sont confirmées ou
infirmées. Pour terminer, nous élaborons une conclusion
générale sur les questions de recherche qui ont été
soulevées, puis nous formulons un ensemble de propositions lesquelles
auront pour objectif de suppléer les problèmes
retrouvés.
CHAPITRE II
DÉCENTRALISATION DES COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES : FONDEMENTS HISTORIQUE, STRUCTUREL ETJURIDIQUE
D
epuis l'élaboration de la Constitution de la
République d'Haïti en date du 29 mars 1987, la question de
décentralisation des collectivités territoriales est devenue une
technique de planification importante pour les autorités de
l'État central. Parce que, après plusieurs constats, ces
autorités ont dû remarquer que beaucoup de communes et de sections
communales ne sont pas impliquées dans les politiques publiques, plus
précisément dans leurs projets de développement. Pour
cela, elles ont recouru à la décentralisation, une nouvelle
technique de planification pour doter les collectivités territoriales de
l'autonomie et des compétences administratives et financières.
Ainsi, c'est dans cette optique que ce chapitre va prendre en
considération certains fondements liés à la
décentralisation des collectivités territoriales qui, de nos
jours, est une technique de planification fondamentale pour le
développement des sections communales, des communes, des arrondissements
et même parfois des départements.
2.1- Décentralisation en Haïti : son
évolution
Comme nous signalons déjà dans le
préambule de ce chapitre, la décentralisation comme technique de
planification fondamentale de développement local ou de
développement vers le bas, ne date pas d'hier, elle existait bien avant
l'apparition du régime politique démocratique en Haïti. Mais
cependant, les pratiques utilisées par les autorités à
cette époque n'étaient pas consenties dans un souci de
développement durable, parce que l'État central se contentait
plutôt d'allouer des services dans certaines collectivités
territoriales quand la situation deviendrait de plus en plus criante.
D'où, dans le cadre cette section, nous faisons un survol historique
pour situer la vision de l'État central sur la question pendant
plusieurs décennies.
2.1.1-Avant 1986
Le système politique haïtien a longtemps
été caractérisé à la fois par
l'autoritarisme et à la fois par une forte centralisation des pouvoirs
dans la capitale (Port-au-Prince). Sans oublier aussi, les pouvoirs
administratifs et financiers ont été concentrés à
Port-au-Prince entre les mains des autorités centrales. Vu à
cette forme d'organisation étatique, les collectivités
territoriales ne participaient pas réellement dans les projets sociaux
et dans les politiques publiques des gouvernements, certes parfois même
si les acteurs locaux sont présents, mais leurs rôles
étaient passifs, voire même inexistants.
Ce modèle d'administration publique a
été utilisé dans le but de conserver le pouvoir, et aussi
d'éviter l'émergence d'autres acteurs sur la scène
politique, d'où une nouvelle stratégie appropriée sur la
pérennisation du pouvoir en place. À remarquer qu'aussi,
même les acteurs qui sont placés pour organiser, administrer
les collectivités territoriales et pour régir le comportement des
citoyens dans les communes et les sections communales, sont des partisans du
pouvoir en place. Ils se contentèrent d'agir et d'appliquer les ordres
donnés par son chef, et c'est pourquoi qu'à cette époque,
la majorité des chefs de section étaient des alliés du
pouvoir
En réalité, même si le népotisme
était très fréquent dans l'administration publique
à cette époque, mais certaines autorités ont consenti des
efforts considérables pour doter les milieux ruraux ; plus
précisément les sections communales d'un cadre légal
pouvant assurer sa pleine et entière participation dans le
fonctionnement de l'Etat central. Comme par exemple, les décisions
prises par Toussaint LOUVERTUE, Henry CHRISTOPHE et Alexandre PÉTION
pour protéger le secteur de l'agriculture et les fermiers dans les
communes et dans les sections communales. Ensuite, vient la loi de
Sténio VINCENT en date du 5 mars 1937 pour protéger les biens
immobiliers et mobiliers des personnes vivant dans les collectivités
territoriales, toutefois que cette protection était assurée par
le Commissaire du Gouvernement qui, du même coup, fut devenu le
protecteur né des paysans.
Deux ans plus tard, soit en 1939, la loi du 15 septembre 1939
fut votée pour favoriser par occupation d'un an (1) au moins, aux colons
à titre de bien rural de famille, la concession des lots de terrains
auxquels ils ont ou auront été régulièrement
attachés.
En réalité, c'est juste pour arriver avec
Dr François DUVALIER que les collectivités
territoriales vont atteindre un certain niveau. Surtout, avec la promulgation
du Code Rural en 1962, une disposition juridique dans laquelle qui va apporter
de nouvelles modifications et transformations dans l'organisation du bien rural
et dans le fonctionnement des chefs de sections rurales. Pour justifier cela,
l'article 1 dudit code précise que :
« La section rurale est la plus petite
entité territoriale administrative de la République et constitue
une personne morale. »
Puis, l'article 2 de ce même code stipule que la
dénomination et les limites des sections sont fixées par la loi.
Donc, étant donné que la section rurale est devenue personne
morale selon cette nouvelle disposition juridique, c'est-à-dire ayant
une personnalité juridique, alors elle fait l'objet d'obligation, et les
autorités élues seront connues sous le nom de Conseil
d'Administration des Sections Rurales (CASER).
Dans l'année 1975, encore sous la présidence de
Dr. François DUVALIER, deux nouvelles lois furent apparues pour
rehausser le domaine de l'agriculture et la protection du bien dans les
sections communales. C'était la loi du 28 juillet et celle du 31
juillet. La première avait un seul objectif, c'était de soumettre
la Vallée de l'Artibonite à un statut d'exception,
c'est-à-dire l'assujettit à un régime juridique
spécial. Et la deuxième, plus précisément celle du
31 juillet 1975, avait pour objectif d'augmenter la production agricole tout en
faisant injonction au propriétaire foncier à mettre en valeur les
terres cultivables dans les sections communales.
Plusieurs jours se sont écoulés, les
données et les stratégies politiques changent un peu partout dans
le monde. Les revendications ne sont pas les mêmes, les communes
sollicitaient plus de participations à la gestion de la chose publique,
et la population, quant à elle, implorait et revendiquait un État
de droit ainsi que des changements au niveau de l'économie et de la
société en général. D'où, la
nécessité de décentraliser les collectivités
territoriales deviendrait un leitmotiv, c'est-à-dire une priorité
dans la gestion de la chose publique.
Donc, les acteurs exigent l'État central leur
intégration dans la fonction publique, c'est-à-dire ils
revendiquaient sa participation dans le mode d'organisation de leur
collectivité territoriale, d'où commence le processus de
modernisation de l'État haïtien. Pour faire allusion à cela,
Benoit LEVESQUE a également mis l'accent sur ces formes de
résistance populaire dans son brillant article sur le
développement local. Il a montré comment de 1980 à 1990,
s'est enclenché, au Canada bien entendu, un long processus de remise en
question de la production de masse dans les grandes entreprises privées
et étatiques, par les travailleurs et les usagers qui réclamaient
à la fois la participation et une meilleure qualité de
vie42(*).
2.1.2-Après la Constitution de 1987
À préciser qu'avec la Constitution du 29 mars
1987, la situation des collectivités territoriales connait un grand
changement sur le plan juridique. Cette constitution ouvre la voie au
développement des coopératives agricoles, et c'est à ce
moment même que l'expression « Section
Rurale » va être disparue pour être remplacée
par l'expression « Section Communale ». Mais toutefois,
il faut signaler que c'est la loi du 28 mars 1996 qui va consacrer la grande
évolution des collectivités territoriales. Avec cette loi, de
nouvelles entités ont été fondées, les sections
rurales ont été définitivement disparues, le Conseil
d'Administration des Sections Rurales (CASER) a été
remplacé par le Conseil d'Administration des Sections Communales
(CASEC), et une assemblée connue sous le nom d'Assemblée des
Sections Communales (ASEC) est instituée pour contrôler ce dit
Conseil. En fait, cette loi a été votée dans l'objectif de
réorganiser les collectivités territoriales, vu que les sections
rurales étaient seulement des divisions de l'espace rural, mais avec
l'arrivée de cette nouvelle juridique, elles vont être prises en
compte afin d'assurer un certain équilibre.
Un an après le départ de Jean-Claude DUVALIER,
une nouvelle constitution a été adoptée pour
définir un nouveau cadre imposé au pouvoir politique.
Conçue comme l'antithèse du régime
précédent, cette Constitution veut un antidote contre les
velléités de retour au ancien système. L'effort de
modernisation et de démocratisation exige pour sa réalisation un
nombre de préalables, et le plus consubstantielle à cette
époque se pose au niveau de l'organisation et de l'administration
territoriale43(*).
Pour définir les collectivités territoriales,
cela traduit indiscutablement le désir de ces constituants de consolider
l'État par la base en donnant sa pleine mesure à l'autonomie
locale. La Constitution de 1987, dans son article (61) a consacré trois
collectivités territoriales, la section communale, la commune et le
département. Ces collectivités s'organisent selon un même
schéma puisque cette Constitution prévoit qu'elles soient
administrées par un Conseil de trois (3) membres, élus pour
quatre (4) ans et assisté d'une Assemblée.
Toutefois, 28 ans après l'entrée en vigueur de
la Constitution de 1987, le pays n'est jamais parvenu à une
décentralisation effective. La loi d'application n'ayant, en effet,
toujours pas été votée pour que soient organisées
les élections indirectes et aucun mécanisme ou structure
d'encadrement n'a toujours mis en place. Mais, la dernière
expérience qui a eu lieu avec l'organisation des élections
indirectes en vue d'une décentralisation de l'État au voeu de la
Constitution de 1987 remonte sous la présidence de Jocelerme PRIVERT.
Mais de nos jours, l'Etat haïtien à l'heure de la
dynamique de la réforme de l'administration engagée par le
gouvernement depuis octobre 2012, pilotée par l'Office de Management et
des Ressources Humaines (OMRH), une ébauche de politique nationale de
déconcentration est élaborée en vue d'une meilleure
desserte de services publics de proximité à la population. Et
grâce à la collaboration du Ministère de l'Intérieur
et des Collectivités Territoriales (MICT) et d'autres partenaires, une
vraie stratégie de décentralisation est en voie
d'élaboration. Donc, c'est un signe avant-coureur qui montre clairement
que la décentralisation de l'administration publique haïtienne
commence à avoir ses effets réels malgré tous les
problèmes dont confrontait l'État central depuis bien des
temps.
2.1.3-Après le séisme du 12 janvier 2010
Après le séisme du 12 janvier 2010,
l'administration haïtienne était presque dysfonctionnelle pour ne
pas dire inexistante. Le séisme a causé pas mal de
dégâts au niveau des infrastructures et de pertes en vie humaine.
À mentionner qu'aussi qu'il a ravagé presque trois (3)
départements géographiques de la République d'Haïti
et causé beaucoup de dégâts. Selon un rapport
présenté par International Crisis Group, nous retrouvons
ceci :
« Haïti se remettait à peine des
ouragans de 2008, qui avaient laissé dans leur sillage 800 morts et plus
de 1 milliard USD de dégâts, lorsque, le 12 janvier 2010, un
tremblement de terre de 7.0 sur l'échelle mobile de Richter est survenu.
La catastrophe a fait, d'après les estimations, 250 000 morts, parmi
lesquels des membres du gouvernement, des hauts fonctionnaires et des
représentants et agents des Nations Unies. À cela, il faut
ajouter 300 000 blessés et 1,5 million de personnes
déplacées, dont la moitié a fui vers d'autres provinces et
villes qui n'étaient pas prêtes à les recevoir. Le
tremblement de terre a engendré des coûts de reconstruction
d'urgence estimés à 11,5 milliards USD, et a détruit plus
de 80 % de Port-au-Prince, plusieurs villes et villages environnants, les
sièges des trois pouvoirs de l'État, 15 des 17 ministères,
45 % des commissariats de police et un certain nombre de tribunaux44(*). »
Après cette catastrophe, certaines pratiques
dysfonctionnelles furent émergées, et les citoyens vivant en
milieu urbain vont se déplacer pour aller en milieu rural chez leur
famille. Dans ce contexte de déperdition, de fragilité politique
et économique du pays, le sociologue Ilionor LOUIS parle de pertes
capitales. Selon la définition qu'il a donnée de ce concept, les
pertes capitales sont :
« la dépendance des puissances
étrangères ; les ingérences incessantes de la
communauté internationale dans les affaires ; la fuite des cerveaux
vers les pays du nord, la disparition des organisations populaires au profit
des organisations de base à vocation de développements ;
l'absence de discours notamment de la pensée critique au profit des
idées reçues transformées en quasi-doctrine de la
pensée néolibérale dominante ; l'absence
d'alternative au capitalisme de plus en plus triomphant et perverti ; la
violence ; la discrimination dans les quartiers populaires ; la fin
de l'égalité républicaine45(*). »
Conscient de la situation difficile que traversait Haïti
durant cette période, plusieurs pays apportaient leur soutien à
l'État haïtien, et rapidement, une commission
dénommée Commission Intérimaire pour la Reconstruction
d'Haïti (CIRH) a été mise en branle. Cette commission a
été contrôlée par l'ex-président
américain en l'occurrence Bill CLINTON de concert avec certaines
autorités haïtiennes, qui contrôlaient et orientaient l'aide
humanitaire. Malgré cette forme de coordination, les Organisations Non
Gouvernementales (ONG) prennent le dessus sur l'État haïtien, elles
dirigeaient tous et contrôlaient tous sans tenir compte des
stratégies et des procédés mis en place par l'État
haïtien dans son mode de gestion des choses publiques, surtout au niveau
des collectivités territoriales.
En analysant l'aspect de la dépendance de l'État
central aux Organisations Internationales, nous constatons que ces
organisations remplaçaient l'État en termes de mission pour la
bonne marche des institutions, et parfois nous pensons qu'elles sont des
véritables concurrentes de l'État. Pour soutenir notre
thèse, dans la deuxième partie de l'ouvrage de Fréderic
THOMAS, intitulé« Logique (s) humanitaire
(s) », l'auteur montre comment les interventions
militaro-humanitaires lors du séisme est une instrumentalisation de
l'État haïtien à des fins stratégiques et
géopolitiques. Parce que, le terme urgence était devenu une
tricherie, la communauté internationale vient avec des solutions toutes
faites, elle construit le monde à son image avec des problèmes
à la mesure des solutions toutes faites. Comme conséquences,
l'aide humanitaire a favorisé l'échec des politiques publiques de
prévention et de gestion au niveau des collectivités
territoriales, elle a engendré des inégalités dans la
prise des décisions, elle ne tient pas compte de la dignité
humaine et a dépolitisé l'État haïtien dans le cadre
de ces misions46(*).
Donc pour l'auteur, c'est une concurrence entre la
République des ONGs contre un État faible, dans ce cas, il faut
redéfinir le rôle et le champ d'intervention de l'État
central. En analysant ce paramètre, Fréderic THOMAS fait
référence avec le budget d'Haïti, qui dépend à
(66%) de l'apport international, et voilà pourquoi les organisations peu
transparentes remplacent l'État corrompu, pour cela l'auteur demande la
réinvention de l'État47(*).
Fort de cette considération, après le
séisme du 12 janvier 2010, les collectivités territoriales
n'étaient pas prises en considération par l'État central.
Même si de manière imprévisible, les citoyens se
déplaçaient pour aller s'établir dans les
collectivités territoriales, l'État central n'a entamé
aucune démarche pour profiter de cette situation, à savoir,
opérationnaliser la technique de décentralisation via cette
circonstance. Bien au contraire, il se contentait de rester dans la ville de
Port-au-Prince pour distribuer des kits alimentaires, nettoyer certaines
maisons résidentielles et celles dont logeaient des administrations
publiques. En conséquence, il ne jette pas son regard sur les
collectivités territoriales pour accompagner et faire des suivis aux
citoyens qui ont été déplacés.
Ainsi, dans cette situation critique, l'écrivaine
Andréanne MARTEL a pu constater que la coordination humanitaire en
Haïti après le séisme est une facette, vu que l'approche
utilisée met beaucoup plus l'accent sur l'efficacité et
l'opérationnalisation tout oubliant complètement les acteurs
locaux. Selon MARTEL, cette situation crée une dynamique
d'exclusivité des collectivités territoriales, pour cela elle
pose cette question :
L'approche des clusters a-t-il renforcé une
externalisation des prises de décision en créant des espaces
politiques difficiles à se réapproprier par les autorités
haïtiennes48(*) ?
Peu de temps après le séisme, soit trois(3) mois
après, la majorité des déplacés se retournent
à Port-au-Prince en raison de leur mauvaise condition de vie et de leur
manque d'accompagnement. Comme conséquences, cela a épuisé
sérieusement les ressources des collectivités territoriales qui
étaient au préalable tellement faibles, parce que les citoyens
des sections communales n'étaient pas préparés pour une
telle situation. Et d'autres en plus, l'État central n'allouait pas des
ressources nécessaires aux collectivités territoriales pour
assurer son mode d'organisation et de fonctionnement. Alors, ce qui laisse
croire que le séisme du 12 janvier 2010 avait engendré beaucoup
de difficultés pour le bon fonctionnement des sections communales, des
communes et départements du pays, et aussi il rend de plus en plus
précaire la vie des paysans.
2.2.-Collectivités territoriales en
Haïti : structure organisationnelle
Les collectivités locales représentent
aujourd'hui une dimension fondamentale dans le domaine de l'aménagement
des territoires et de la planification économique. Pour formuler des
objectifs au niveau de la politique publique pour l'espace national, les
collectivités territoriales doivent être prises en
considération, et ceci avec toutes ses composantes. Alors, c'est
pourquoi, dans le cadre de cette section, nous présentons la structure
organisationnelle des collectivités territoriales, en se conformant
à la Constitution et aux différentes lois plus
précisément celles du 28 mars 1996 et du 1er
février 2006 portant sur le fonctionnement et l'organisation des
collectivités territoriales en Haïti.
2.2.1-Composantes des collectivités locales
La Constitution du 29 mars 1987 qui a été
votée par le peuple haïtien, avait établie très
clairement toutes les composantes des collectivités territoriales. Dans
le chapitre 1 de titre V ainsi intitulé « Des
collectivités territoriales et de la
décentralisation », particulièrement dans les
articles 61 pour arriver 85-5, la section communale, la commune et le
département sont des composantes fondamentales des collectivités
territoriales. Ainsi, dans une brève présentation nous mettons en
exergue ses structures, ses missions et ses caractéristiques.
2.2.1.1-Section communale
La section communale c'est la plus petite entité locale
administrative de la République d'Haïti. L'administration de chaque
section communale est assurée par un conseil de trois (3)
membres ;élus au suffrage universel pour une durée de quatre
(4) ans. Et, les membres sont rééligibles, c'est-à-dire
ils peuvent retourner aux élections pour occuper une nouvelle fois ce
poste.
Le mode d'organisation et de fonctionnement de la section
communale est régi par la loi, plus précisément la
Constitution de 1987 et la loi du 28 mars 1996 sur le fonctionnement et
l'organisation des collectivités territoriales. Son Conseil
d'Administration est assisté dans chaque tâche par une
assemblée de la section communale, et l'État central a pour
obligation d'établir au niveau de chaque section communale des
structures propres à la formation sociale, économique, civique et
culturelle de sa population. Toutefois, au niveau de la section communale nous
retrouvons l'Assemblée de la Section Communale (ASEC), le Conseil
d'Administration de la Section Communale (CASEC) et la Commission de
Conciliation d'Arbitrage (CCA) et l'Assemblée Municipale (AM) pour la
résolution des conflits au niveau de la section communale.
2.2.1.1.1-Assemblée de la Section Communale
(ASEC)
L'Assemblée de la Section Communale est l'organe
délibérant au niveau de la section communale. Elle est
composée d'un ensemble de membres qui sont choisis conformément
aux prescrits qui sont établis par la loi, et ils sont des
représentants de différentes localités et habitations de
la section communale. Selon l'article 36 de la loi 28 mars 1996, les
différents membres d'une Assemblée de la Section Communale
donnée doivent provenir obligatoirement d'habitations ou de
regroupements d'habitations différents d'une même Section
Communale.
De nos jours, le nombre prévu pour l'Assemblée
de la Section Communale est de :
· Sept (7) représentants pour les sections
communales de moins de 5,000 habitants ;
· Neuf (9) représentants pour les sections
communales d'une population de 5,000 à 14,999 habitants ;
· Onze (11) représentants pour les sections
communales d'une population de 15,000 habitants et plus49(*).
Les attributions de l'Assemblée de la Section Communale
sont déterminées par cette même loi, donc elles sont les
suivantes :
· Sanctionner et ratifier la politique de
développement de la section communale préparée et
présentée par le CASEC ;
· Veiller à l'exécution des
décisions d'intérêt local prises dans les assemblées
et conseil municipaux sous réserve de leur conformité à la
loi ;
· Recevoir le rapport de gestion du CASEC, le
sanctionner et veiller à ce qu'il soit transmis à
l'autorité de supervision ;
· Statuer sur l'acceptation de dons et legs fait
à la section communale ;
· Promouvoir l'établissement de zones
réservées à l'aménagement de foret de la section
communale, et veiller à leur respect ainsi qu'à la
salubrité des sources, ruisseaux et rivières, à la
protection des bassins versants et au reboisement des terres
dénudées, notamment les flancs et sommets des
montagnes ;
· Communiquer au CASEC copies de
procès-verbaux toutes les séances de travail ;
· Recevoir et transmettre au CASEC les
doléances de la communauté sur toutes les questions
d'intérêt local, particulièrement en matière des
droits humains50(*).
L'Assemblée de la Section Communale siège
à l'ordinaire et à l'extraordinaire. Elle peut se réunir
en session ordinaire de huit (8) jours et quatre (4) fois par an, soit les
troisièmes dimanche des mois de janvier, d'avril, de juillet et
d'août. Et, les sessions ne doivent pas être coïncidées
avec celles des assemblées municipales et départementales, mais
à préciser que les sessions extraordinaires se tiennent sur
convocation spéciale, plus précisément sur les rendez-vous
des autorités de l'administration centrale ou des membres de la section
communale.
2.2.1.1.2-Conseil de l'Assemblée de la
Section Communale (CASEC)
Mis à part de l'Assemblée de la Section
Communale, il existe le Conseil de l'Assemblée de la Section Communale
qui est l'organe exécutif. Il est formé d'un cartel de trois (3)
membres, élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre (4)
ans. Selon les articles 21 et suivants de la loi du 28 mars 1996, le Conseil de
l'Assemblée de la Section Communale exerce les attributions
suivantes :
· Gérer les intérêts de la
section communale ;
· Contribuer et veiller à
l'aménagement, au bon fonctionnement et à l'entretien des
structures établies par l'Etat, la commune ou la collectivité
pour le bien-être de la section communale ;
· Préparer le plan de développement de
la section communale, en collaboration avec les institutions
compétentes ;
· Recevoir et canaliser de concert avec l'ASEC toute
initiative au projet de développement provenant du gouvernement, de la
commune, des organismes de développement multisectoriels, des organismes
non-gouvernementaux et des particuliers ;
· Préparer la liste des
jurés ;
· Maintenir la salubrité
publique ;
· Veiller au maintien de l'ordre ;
· Délivrer les certificats requis par la
loi ;
· Veiller à ce qu'une copie de chaque
procès-verbaux d'arpentage avec mention d'enregistrement soit
classé au rang des archives de la Mairie ;
· Veiller à l'exécution du plan
cadastral et du plan d'urbanisme local en collaboration avec les
compétences;
· Participer à l'organisation des campagnes
nationales d'intérêt public dans les limites de sa
section ;
· Préparer un projet de budget de
fonctionnement et de développement de la section
communale ;
· Veiller au respect des lois, décrets,
arrêtés, règlements, mesures, communiqués, avis
promulgués par le gouvernement, le Conseil Municipal et le Conseil
Départemental ;
· Encourager le développement artisanal,
artistique et touristique dans sa section ;
· Organiser des séances de formation civique
et d'éducation communautaire à l'intervention des usagers des
services publics et des projets sociaux de la section communale ;
· Aider à la protection civile en cas de
désastre naturel et prendre toute mesure d'urgence dans les cas
exceptionnels en attendant l'intervention des pouvoirs régionaux ou du
pouvoir central ;
· Veiller à ce que les droits des citoyens
soient protégés dans les cas d'arrestation ou de détention
dans la section ;
· Recevoir gratuitement les déclarations
provisoires des actes de naissance et de décès et s'assurer de
leur enregistrement correct et régulier par devant l'officier
d'état civil compétent ;
· Adresser un rapport semestriel de gestion au
Conseil Municipal et à l'ASEC ;
· Assister le Conseil Municipal dans la gestion des
biens du domaine privé de l'Etat situés dans la section
communale.
En fait, les activités du CASEC sont coordonnées
par le président du CASEC, et ce dernier exerce essentiellement les
attributions suivantes :
· Diriger les séances du CASEC ;
· Exécuter les décisions du
CASEC ;
· Veiller à ce que les déclarations de
naissance et de décès soient rédigées et
enregistrées correctement et régulièrement par devant
l'officier d'État civil compétent ;
· Superviser des travaux d'utilité publique
entrepris dans les sections communales ;
· Veiller à la Constitution, à la
bonne tenue et à la conservation des archives de la section
communale ;
· Signer avec un autre membre, les certificats et les
autres actes administratifs relevant de sa compétence ;
· Défendre par devant le CASEC le projet de
budget et tout autre projet de résolution présenté pour
ratification ; Coordonner et animer l'exécution des projets et
activités de développement de la section communale ;
· Coordonner et animer l'exécution des projets
et activités de développement de la section
communales ;
· Recevoir, étudier et transmettre au Conseil
Municipal les doléances de la communauté auxquelles son
administration ne peut pas répondre.
2.2.1.1.3-Commission de Conciliation d'Arbitrage
(CCA)
Au niveau de la section communale, ça peut arriver que
des conflits puissent surgir entre l'ASEC et le CASEC ou du moins entre l'un
des organes avec l'Assemblée Municipale ou le Conseil Municipal. Lorsque
cela arrive, la partie la plus diligente peut saisir la Commission de
Conciliation et d'Arbitrage (CCA), et cette commission sera formée
par :
· Le Vice-délégué de
l'arrondissement (Président) ;
· Un représentant de l'ASEC ;
· Un représentant de l'Assemblée
Municipale ;
· Un représentant du CASEC ;
· Un représentant du Conseil
Municipal.
Après la saisine, plus précisément un (1)
mois, la commission dresse son rapport aux parties concernées. Puis, les
décisions seront prises à la majorité absolue avec voix
prépondérante pour le Vice-délégué en cas
d'égalité des voix. Les décisions de la commission
s'imposent, et les parties qui ne sont pas satisfaites peuvent recourir
à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif
(CSCCA) si elles constatent que les décisions sont entachées
d'inégalité.
2.2.1.2-Commune
Dans un sens général, la commune est une
circonscription territoriale pouvant relier d'une ville à une autre,
donc elle est la plus petite subdivision administrative qui est souvent
administrée par un citoyen appelé
« Maire ». La commune a l'autonomie administrative
et financière, elle est composée de l'Assemblée Municipale
(AM) et du Conseil Municipal (CM), qui est lui-même composé de
trois (3) membres élus au suffrage universel pour une durée de
quatre (4) ans.
2.2.1.2.1-Assemblée Municipale
(AM)
L'organe délibérant de la commune est
l'Assemblée Municipale, ses membres sont choisis conformément
à la loi, et ils sont des représentants du chef-lieu de la
commune et des différentes sections communales. Cependant, le nombre de
membre de l'Assemblée Municipale est déterminé par la loi
en fonction de la taille de la population, et ses membres regroupent les
délégués de ville et les représentants des sections
communales. Les délégués de ville représentent le
chef-lieu de la commune, ils sont choisis directement par les électeurs
qui habitent dans la limite du chef-lieu. Ces délégués
n'exercent pas d'attributions particulières, ils sont des membres de
l'Assemblée Municipale et exercent leurs attributions de concert avec
les autres membres au sein de cette assemblée.
Pour le moment, le nombre de membres prévus pour
l'Assemble Municipale est de :
· Onze (11) représentants pour les communes de
moins de 10, 000 habitants ;
· Treize (13) représentants pour les communes
d'une population de 10, 000 à 19,9999 habitants ;
· Quinze (15) représentants pour les communes
d'une population de 20, 000 à 29, 999 habitants ;
· Dix-sept (17) représentants pour les
communes d'une population de 30, 000 à 49, 999 habitants ;
· Dix-neuf (19) représentants pour les
communes d'une population de 50, 000 à 79, 999 habitants ;
· Vingt et un (21) représentants pour les
communes d'une population de 80, 000 à 199, 999 habitants ;
· Vingt-trois (23) représentants pour les
communes d'une population de 200, 000 à 499, 999
habitants ;
· Vingt-cinq (25) représentants pour les
communes d'une population de 500, 000 habitants51(*) ;
L'Assemblée Municipale prend les décisions
suivantes :
· La préparation du budget communal, les
recettes extraordinaires et les dépenses facultatives ;
· Les projets d'investissement : construction,
acquisition de biens lourds, réalisation des travaux
d'importance ;
· Le mode de gestion de biens communaux et leur
changement d'affectation, la durée et les conditions des baux à
ferme ou à loyers ;
· L'examen des comptes et livre de la section
communale, des établissements publics communaux, des
établissements de secours, de bienfaisance ne relevant pas du conseil
fabriqué ;
· Les déclarations d'utilité
publique ;
· Les alignements de la voirie ;
· Les actions judiciaires et les transactions y
relatives52(*).
En dehors de tout cela, au niveau de l'Assemblée
Municipale certaines personnalités politiques et socioprofessionnelles
participent aux réunions avec voix consultative, ils sont les
suivantes :
· Les Députés et les Sénateurs
du département ;
· Un représentant de chaque association
professionnelle ou syndicale ;
· Le Délégué
Départemental ou le Vice-délégué de
l'arrondissement ;
· Les Directeurs des services publics du
département.
2.2.1.2.2-Conseil Municipal (CM)
Contrairement aux autres entités administratives, les
communes haïtiennes sont régies par plusieurs dispositions
juridiques. L'ensemble des lois qui les régissent le proviennent de
différentes sources soit de la Constitution de 1987, soit du
décret du 22 octobre 1982 portant sur le statut des communes ou soit la
loi du 22 décembre 1991 sanctionnant les lois fixant l'organisation et
les modalités de fonctionnement des collectivités
territoriales53(*).
Le Conseil Municipal (CM) est l'organe exécutif de la
commune, il est formé d'un cartel de trois (3) membres, élus au
suffrage universel pour une durée de quatre (4) ans. Ce dit Conseil est
ouvert aux besoins des citoyens, et administré les ressources au profit
exclusif de la municipalité, puis rend compte à
l'Assemblée Municipale qui elle-même fait rapport de sa gestion au
Conseil Départemental (CD). Tenant compte des dispositions qui sont
insérées dans la loi du 22 octobre 1982, le Conseil Municipal a
les principales attributions suivantes :
· Préparer, en collaboration avec les
organismes publics compétents, les plans d'aménagements du
territoire communal, ceux d'extension et d'embellissement des villes et bourgs
qui relèvent de la commune ;
· Former, autoriser la formation et intéresser
la formation des comités para-municipaux, groupements communautaires et
coopératifs à intervenir dans les questions liées aux
problèmes d'intérêt communal ;
· Faire exécuter les lois relatives à
l'aménagement des villes et des campagnes ;
· Aménager et entretenir les routes et chemins
vicinaux ;
· Etablir et exploiter des parcs d'automobiles et des
gares routières ;
· Créer et administrer des salles de spectacle
et de théâtre ;
· Créer des écoles classiques et
professionnelle ;
· Créer et administrer des
établissements de secours ;
· Fixer les modalités de gestion des biens
communaux et leur affectation [...54(*)].
La dissolution du Conseil Municipal doit être
prononcée par la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux
Administratif (CSCCA) qu'en cas de malversations et des fraudes
administratives. Et, au niveau du Conseil, le Maire est à la fois
président et Agent de l'Administration Centrale, et il exerce des
attributions qui lui sont propres. Parmi les principales attributions
exercées par le Maire nous pouvons citer :
· Exécuter les décisions du Conseil et
de l'Assemblée ;
· Publier les arrêtés, règlements
pris par le Conseil et les résolutions de
l'Assemblée ;
· Assurer l'autonomie des
dépenses ;
· Exécuter les lois, arrêtés et
autres mesures concernant la commune ;
· Assurer le contrôle et la surveillance de
tous les biens et intérêts de la commune conformément aux
lois, arrêtés et règlements y relatifs ;
· Assurer l'ordonnancement des
dépenses ;
· Veiller au bon emploi des revenus de la
commune ;
· Recenser, inventorier, évaluer les
nouvelles sources de recettes communales en vue d'en proposer
l'établissement dans les formes légales ;
· Assurer la surveillance et le contrôle des
travaux ordonnés par le Conseil et l'Assemblée ;
· Passer des actes de vente, échange,
acquisitions, transactions autorisées par le Conseil de
l'Assemblée et approuvés par le Ministère de
l'Intérieur et des Collectivités Territoriales ;
· Signer des conventions limitrophes pour la
réalisation d'ouvrage ou d'action d'intérêt intercommunal
à vocation économique, sociale, culturelle avec l'approbation
préalable du Conseil et de l'Assemblée ;
· Organiser la police communale en accord avec le
Conseil [...55(*)]
2.2.1.3-Département
Selon toutes les dernières délimitations
territoriales, la République d'Haïti compte environ dix (10)
départements, lesquels sont composés des communes et des sections
communales. Le département est la plus grande division locale, et il
constitue en même temps une personne morale. Il est composé de
l'Assemblée Départementale (AD) et du Conseil
Départemental (CD), qui sont tous deux, des organes importants pour le
développement socio-économique du département.
2.2.1.3.1-Assemblée Départementale (AD)
L'Assemblée Départementale est l'organe
délibérant au niveau du département, ses membres sont des
représentants des communes du département à raison d'un
délégué par commune. À préciser que c'est
l'Assemblée Municipale qui choisit le délégué de la
commune à l'Assemblée départementale, et les membres de
l'Assemblée Municipale sont élu au suffrage universel pour une
durée de quatre (4)ans.
En réalité, les noyaux de la
décentralisation sont les délégués et les
vices-délégués. Dans chaque chef-lieu d'un
département, le pouvoir exécutif nomme un représentant qui
porte le titre de délégué, aussi un
vice-délégué placé sous l'autorité du
délégué dans chaque chef-lieu de l'arrondissement. En
principe, tous deux ont pour mission d'assurer la coordination et le
contrôle des services publics et n'exercent aucune fonction de police
répressive.
2.2.1.3.2-Conseil Départemental
(CD)
Chaque département est administré par un conseil
de trois (3) membres, élus au suffrage universel pour une durée
de quatre (4) ans par l'Assemblée Départemental (AD). Le Conseil
Départemental élabore, en collaboration avec l'administration
centrale le plan de développement du département. De plus, ce
conseil administre ses ressources financières au profit exclusif du
département, et rend compte à l'Assemblée
Départementale qui elle-même en fait rapport à
l'administration centrale.
Le Conseil Départemental peut dissoudre seulement en
cas de malversation et de fraude administrative par la Cour Supérieure
des Comptes et du Contentieux Administrative (CSCCA). Lorsque cette situation
s'est présentée, l'administration centrale nomme une Commission
provisoire et saisit le Conseil Électoral Permanent (CEP) en vue de
l'élection d'un nouveau conseil pour le temps qui reste à courir
dans les soixante (60) jours à côté de la date de la
dissolution.
Au niveau de ce même conseil, l'exécutif est
assisté d'un conseil départemental dont les membres sont
désignés par les assemblées départementales
à raison d'un représentant par département. Ce
représentant est choisi parmi les membres de l'assemblée, et il
sert de liaison entre le département et le Pouvoir Exécutif. De
concert avec l'Exécutif, le Conseil Interdépartemental(CID)
planifie le projet de décentralisation et de développement du
pays au point de vue social, économique, agricole et industriel.
2.2.3-Caractéristiques du gouvernement local
haïtien et importance du Ministère de l'Intérieur et des
Collectivités Territoriales (MICT)
L'administration des affaires locales haïtiennes est
réglée par les représentants locaux de l'État.
Alors, ce qui laisse croire que le gouvernement local haïtien est
basé sur un ensemble de caractéristiques, lesquelles constituent
en sorte son socle de fonctionnement. Parmi les caractéristiques du
gouvernement local nous retrouvons l'uniformité, le dédoublement
fonctionnel et la compétence largement définie.
Le principe de l'uniformité du gouvernement local
traduit l'idée que le territoire se subdivise en départements et
en communes, et ces dernières sont divisées elles-mêmes en
sections communales. Et, la répartition des compétences se fait
de manière uniforme. Plus loin, le principe du dédoublement
fonctionnel fait croire que les organes des collectivités locales sont
à la fois des représentants de l'État et de leurs
collectivités. Toutefois, ces organes locaux exercent des
activités qui sont à la fois déconcentrées et
décentralisées puisque le Conseil Municipal intervient dans la
gestion des biens fonciers du domaine privé de l'État sur le
territoire de sa commune.
En effet, malgré tous les défis de la
décentralisation, le Ministère de l'Intérieur et des
Collectivités Territoriales (MICT) joue un rôle important dans la
coordination des activités des collectivités territoriales. Pour
beaucoup de spécialistes, c'est l'organe central ayant pour mission de
concevoir, de définir et de concrétiser la politique du
gouvernement en ce qui concerne la tutelle sur les collectivités
territoriales. Selon le décret du 17 mai 1990 fixant les règles
appelées à définir l'organisation et le fonctionnement de
ce dit ministère, les attributions de ce dernier sont les
suivantes :
· Exercer le contrôle de tutelle sur les
collectivités territoriales ;
· Assurer la coordination et le contrôle des
départements, des arrondissements et des communes dans leurs
interventions en tant que circonscriptions déconcentrées de
l'Etat ;
· Prendre- en matière de protection
civile-toutes les mesures de prévention et de secours que requiert la
sauvegarde des populations, notamment en cas de calamité
publiques ;
· Veiller conjointement avec les institutions
compétentes, au respect des prescriptions constitutionnelles en ce qui a
trait aux garanties individuelles et aux droits fondamentaux ;
· Veiller à l'exécution des lois et
mesures qui garantissent la sécurité intérieure de
l'État ;
· Veiller à l'application des lois et mesure
sur l'immigration et l'émigration ;
· Autoriser le fonctionnement et contrôler
conjointement avec les ministères et autres services concernés
les activités des ONG ;
· Gérer conjointement avec les autres
entités administratives compétentes les biens du domaine
public56(*).
Cependant, pour exercer le contrôle et mettre en
application ses dispositifs, plus précisément au niveau national,
le Ministère de l'Intérieur et des Collectivités
Territoriales est aidé par la Direction des Collectivités
Territoriales (DCT), et les attributions de ces dernières sont les
suivantes :
· Coordonner et contrôler les activités
des collectivités territoriales et en faire rapport au
Ministre ;
· Organiser et élaborer conjointement avec les
autorités concernées le programme de renforcement
technico-administrative des collectivités territoriales et participer
à l'exécution dudit programme ;
· Veiller au respect du partage des
compétences entre l'Etat et les collectivités
territoriales ;
· Concourir à participer à la
conception de la politique budgétaire des collectivités en tenant
compte de leur spécificité ;
· Assurer la coordination et le contrôle des
activités des délégations de départements et
d'arrondissements ;
· Participer à la préparation des
budgets des départements et des arrondissements ;
· Exercer toutes autres attributions
conférées par la loi57(*).
Tableau 1-Nombre d'arrondissements, de
communes, de quartiers et de sections communales par département en
Haïti
Départements
|
Arrondissements
|
Communes
|
Quartiers
|
Sections communales
|
Ouest
|
5
|
20
|
6
|
113
|
Sud-Est
|
3
|
10
|
5
|
50
|
Nord
|
7
|
19
|
10
|
82
|
Nord-Est
|
4
|
13
|
5
|
36
|
Artibonite
|
5
|
15
|
7
|
63
|
Centre
|
4
|
12
|
4
|
35
|
Sud
|
5
|
18
|
8
|
69
|
Grand Anse
|
3
|
12
|
5
|
46
|
Nord-Ouest
|
3
|
10
|
3
|
39
|
Nippes
|
3
|
11
|
11
|
37
|
TOTAL
|
42
|
140
|
64
|
570
|
Source : Manuel de codification des
nouvelles divisions territoriales de la République d'Haïti,
Directions des Enquêtes Nationales (DEN), Tableau de base
actualisé par la Direction des Statistiques, Démographiques et
Sociales DSDS).
2.3-Dispositions constitutionnelles et légales
relatives aux Collectivités Territoriales
Arrivée dans l'année 1987, plus
précisément après la chute du président Jean Claude
DUVALIER, les autorités voulaient moderniser la façon
d'administrer et de gérer les biens publics. C'est alors, dans
l'élaboration de la Constitution du 29 mars 1987, elles furent
référence aux collectivités territoriales comme nouvelle
stratégie pour aboutir au développement réel. Si bien que
oui, dans les articles 61 pour jusqu'à l'article 85-5 de cette dite
Constitution, un ensemble de dispositions sont prévues pour mettre en
application et opérationnaliser les projets de développement dans
les sections communes et dans les communes. Sans oublier aussi, les lois et les
décrets qui constituent le cadre référentiel pour
certaines entités.
Cependant, mise à part de cette nouvelle disposition
juridique, certaines confusions sont portées aussi à
l'équivoque, et c'est pourquoi l'historienne Michèle ORIOL, dans
un ouvrage intitulé « Les collectivités
territoriales entre 1991 et 1993 » explique les
véritables sources de confusion qui sont insérées
particulièrement dans le chapitre titrant des collectivités
territoriales et de la décentralisation58(*).
La Constitution inclut des dispositions qui informent sur
l'octroi ou non de cette personnalité morale à ces institutions
décentralisées. Le statut de personne moral constitue un
élément essentiel de la détermination de leur niveau
d'autonomie par rapport aux autres institutions publiques. Il balisera les
rapports entre l'État central et les collectivités territoriales
ainsi que les rapports de ces Collectivités entre elles. En effet,
l'octroi de la personnalité morale à toutes les
collectivités territoriales leur conférait d'office, certaines
compétences administratives propres et leur permettrait de disposer des
attributions suivantes :
· De l'autonomie administrative et financière
dans les conditions définies par la loi pour chacune d'elle, incluant
les exigences de conformité de leurs actes ;
· Des compétences devant être
attribuées par la Constitution et par la Loi et dont l'exercice peut
être contesté en justice, notamment en matière de
responsabilité civile ;
· D'un patrimoine faisant partie de leur domaine
privé (à définir par la loi) ;
· De ressources financières (emprunt, pouvoir
fiscal, à déterminer par la loi) ;
· Du droit d'association ;
· De la possibilité d'avoir des litiges avec
l'État.
Le statut influence donc à la fois la nature des
rapports politico-administratifs des collectivités territoriales avec
l'État central et des rapports qui interviendront entre elles, ainsi que
la possibilité d'octroi de compétences techniques aux
collectivités territoriales, incluant les modalités d'exercice de
ces compétences.
En effet, cinq (5) dispositions constitutionnelles informent
directement sur le statut des collectivités territoriales. Elles se
lisent comme suit :
· Les Collectivités Territoriales sont la
Section Communale, la Commune et le Département (Art. 61) ;
· La Commune a l'autonomie administrative et
financière... (Art. 66) ;
· Le Département est une personne morale. Il
est autonome (Art. 77) ;
· La Cour Supérieure des Comptes et du
Contentieux Administratif connaît des litiges mettant en cause
l'État et les Collectivités Territoriales... (Art.
200-1) ;
· Les Collectivités Territoriales peuvent
disposer de monopoles légaux de services publics établis dans
l'intérêt exclusif de la société et qui ne peuvent
être cédés à un particulier.
La Constitution attribue donc explicitement la
personnalité morale au département et implicitement à la
Commune en lui conférant l'autonomie administrative et
financière, qui est un des attributs de la personnalité morale.
Elle prévoit aussi l'existence éventuelle de litiges entre
l'État central et toutes les collectivités territoriales et
accorde à ces dernières le droit de disposer de monopoles
d'intérêt public.
En même temps, la Constitution est muette sur
l'autonomie et la personnalité morale de la Section Communale mais la
classe parmi les collectivités territoriales. En effet, ce
positionnement lui accorde, de ce fait, les deux prérogatives qui sont
octroyées aux deux (2) autres collectivités
territoriales59(*). Et,
l'exercice de ces prérogatives nécessite d'être couvert
directement ou indirectement par le statut de personne morale. Aussi, des
questions fondamentalement importantes méritent d'être
posées, à savoir :
· Le fonctionnement de la Section Communale est-il
indépendant de celui de la Commune ?
· A-t-elle la légitimité pour
intervenir directement sur son territoire ?
· Peut-elle disposer d'un patrimoine ?
· A-t-elle le droit d'association ?
Par ailleurs, la loi du 28 mars 1996 portant sur
l'organisation et le fonctionnement des collectivités territoriales des
sections communales, a, quant à elle, opté pour faire de ces
dernières des collectivités territoriales ayant tous les
attributs de personnalité morale. La section communale est donc
aujourd'hui couverte directement par ce statut, toutefois la
constitutionnalité des dispositions de cette loi octroyant directement
la personnalité et l'autonomie à la section communale a
été et continue d'être contestée.
Le statut de personne morale octroyé ou non
constitutionnellement aux collectivités territoriales détermine
les modalités d'exercice de leurs compétences. Ces
modalités concernent :
· la plus ou moins grande autonomie aux
Collectivités Territoriales par rapport à
l'État ;
· la gestion de leurs rapports avec
l'État ;
· la gestion des rapports entre les
Collectivités Territoriales.
2.4-Décentralisation comme technique de
planification : ses limites
Le processus de décentralisation peut donner lieu
à des difficultés qui remettent en cause même son
efficacité dans la poursuite des objectifs ; tels que la croissance
économique, la satisfaction des besoins locaux, le choix des dirigeants,
la lutte contre la corruption, et le transfert de compétences. Nous
avions pu, dans ce qui suit, synthétiser quelques limites
inhérentes à la décentralisation.
2.4.1-Risque de la division des collectivités
locales
L'un des inconvénients soulevés c'est que la
décentralisation peut favoriser la division des collectivités
locales et donner lieu à des facteurs d'inefficacité. Le
pourquoi, une chercheuse comme Marielle Berriet SOLLIEC a bien
démontré comment la décentralisation peut accentuer sur la
performance de certains territoires au détriment d'autres. Cela se
produit dans le cadre d'une concurrence acharnée entre
collectivités locales pour attirer la croissance sur les territoires les
plus attractifs et marginaliser d'autres localités. Ainsi, dans le but
d'attirer le maximum d'investissement sur leur territoire, les gouvernements
locaux peuvent rivaliser entre eux, en allégeant les taux fiscaux ou en
élevant les allocations. Comme conséquences, ceci peut engendrer
des déséquilibres économiques entre les
collectivités60(*).
2.4.2- Risque d'ignorance de l'efficience de l'offre et de
rétrécissement
L'un des fondements qu'on attribue à la
décentralisation est l'efficience, même si les arguments souvent
soulignés font croire que, les habitants de différentes
juridictions ont de différents goûts
(préférences), dès lors la
décentralisation permet de satisfaire les préférences des
habitants à l'intérieur de chaque juridiction. Donc, l'offre
décentralisée de biens collectifs pourra s'ajuster à la
demande et par conséquent accroître le bien-être. En
réalité, ce modèle est critiqué par beaucoup
d'économistes, notamment par PRUD'HOMME(1995) qui reproche le fait de se
focaliser entièrement sur l'efficience de la demande et d'ignorer
l'efficience de l'offre au niveau des communes.
En ce sens, même si la décentralisation comme
technique de planification des collectivités locales rend la demande
efficace, mais elle diminue l'attention des autorités centrales sur
l'efficacité de l'offre. Alors, c'est pourquoi dans l'élaboration
de toute politique publique de développement, l'État central doit
prendre en considération à la fois la demande et l'offre ;
qui sont toutes deux des outils importants pour l'analyse économique et
politique.
La décentralisation modifie la frontière entre
l'offre centrale et l'offre locale de services publics réduisent la part
l'offre du centre, parce que le résultat est le
rétrécissement dans le rôle du gouvernement central. Ce
retranchement entraîne des coûts qui peuvent être
élevés. En effet, il peut occasionner le départ des
meilleures compétences, l'ébranlement du sens du service public,
la dislocation des réseaux, le sacrifice des investissements dans
certains domaines, notamment, la recherche, le développement.
2.4.3- Risque de la corruption et marginalisation des
territoires
La décentralisation peut aussi accroître le
niveau général de la corruption. Dans un contexte fragile comme
celui d'Haïti, la corruption pourrait se retrouver plus répandue au
niveau local qu'au niveau national, du fait par exemple du clientélisme
que pourrait favoriser la proximité entre l'administration et les
citoyens. Aussi, cela, pourrait accroître les coûts en termes
d'efficience dans la fourniture des services publics.
Dans la mise en oeuvre de la décentralisation,
plusieurs facteurs peuvent constituer des limites à la poursuite des
objectifs visés. La concurrence entre territoires peut en effet
engendrer l'appauvrissement et la marginalisation de certains au profit
d'autres. Le manque d'honnêteté dans la conduite des affaires
locales peut aussi occasionner des difficultés de différentes
natures, il s'agit par exemple de la recherche de rente, le marchandage
politique, la corruption. La méconnaissance par les élus et les
populations des règlements institutionnels définissant les
mécanismes d'exercice de pouvoirs et de compétences
transférés peut par ailleurs donner lieu à des situations
d'incohérence dans la gestion des affaires publiques locales.
CHAPITRE III
DÉVELOPPEMENT LOCAL : ASPECTS THÉORIQUES
ET PRATIQUES
L
a montée graduelle de la mondialisation a
accentué la compétitivité et la concurrence entre
plusieurs pays, entreprises (et firmes), espaces (et
territoires),depuis le début des années 1950.Ainsi, elle a
conduit, à travers une sélection acharnée, à
choisir certains espaces et à marginaliser d'autres. Dès lors, le
développement local apparait comme une réponse logique aux
espaces marginalisés et délaissés, à travers
notamment des actions de valorisation des ressources locales.
En analysant cette situation, l'écrivain Paul PREVOST a
bien résumé ce constat en annonçant que le
développement local est l'expression de la solidarité local
créatrice de nouvelles relations sociales et manifeste la volonté
des habitants d'une microrégion de valoriser les riches ses locales, ce
qui est évident pour des créateurs de développement
économique61(*).
Ainsi, petit à petit, l'échelon local
s'émancipera et deviendra autonome alors que dans le passé, il a
demeuré sous l'emprise du cadre régional et/ou national tel qu'il
a été mentionné notamment par Paul CLAVEL en constatant
que le local a cessé d'être protégé du global par
les instances nationales ou régionales : il est désormais en
prise directe sur lui62(*).
En effet, la montée en puissance des espaces locaux
renvoi à une dichotomie entre l'administration locale et
l'administration centrale, toutefois nous assistons de plus en plus à un
désintéressement de certaines communes et sections communales par
rapport à d'autres. La prise en considération des
problématiques, préoccupations et questions de dimension locale
nécessite de tenir compte de la dimension globale, en d'autres termes
l'adoption de toute politique du développement doit être
pensée global et mise en oeuvre par le local.
Enfin, Plusieurs questions méritent une attention
soutenue, citons quelques-unes : quels sont les acteurs-meneurs du
développement local ? Quels sont les canaux de son financement ?
Lesquels des facteurs-sources justifiant le développement local
?
Ainsi, ce chapitre propose une approche d'analyse du
développement local (ses acteurs, ses facteurs, son
financement). D'abord, nous présentons un cadre théorique au
sujet du développement local tout en essayant de faire une brève
description autour de l'émergence du développement local.
Ensuite, les notions qui sont en relation avec celles du développement
local seront analysées dans une approche historique. Et enfin, nous
présenterons les différents acteurs du développement local
tout en s'appuyant sur la particularité et le poids de chacun dans la
conduite de tout projet.
3.1-Développement local : genèse et
éléments de définitions
La consultation des écrits portant sur la
théorie du développement, ses origines, son émergence et
ses prémices montre que le développement économique
s'évolue dans la concentration des ressources économiques dans un
espace déterminé. Ainsi, la conception du développement
durant les années antérieures était celle que le
développement économique était induit par ce que
François PERROUX appelait « les pôles de croissance
». Alors, c'est dans ce sillage qu'Ameziane FERGUÈNE
écrivait :
« L'idée qui prévalait tout au long des
années 1950, 1960 et1970 est que le développement
économique des nations repose sur les grands ensembles industriels dont
l'essor s'inscrit dans le cadre de la stratégie industrielle de
l'État63(*)».
Au cours des années 1970, nous avons assisté
à l'échec des pôles de croissance, surtout avec la faillite
du système fordiste qui battait déjà ses derniers
souffles, donc c'est dans ce contexte que s'est apparue une nouvelle
stratégie du développement qui constitue la clé de
voûte de la sortie de crise et celle du développement local.
3.1.1-Développement local : son contenu et ses
fondements théoriques
Le concept développement local n'est pas le produit du
hasard, toutefois il existe des factures qui ont déclenché son
émergence. Dans ce premier point, nous traitons des
éléments qui ont conduit à l'émergence du concept
développement local, puis nous explorons les différentes
appréhensions et définitions proposées et retenus pour le
développement local par certains chercheurs, donc un clin d'oeil autour
de l'émergence de cette thématique.
Le développement local trouve ses racines dans les
travaux fondateurs d'imminents économistes, John FRIEDMAN et Walter
STHOR64(*) en fondant ce
que nous appelons communément « la théorie du
développement endogène », et ce vers la fin des
années 1950.En effet, ses deux chercheurs ont focalisé leurs
recherches et investigations autour de la démarche volontariste
appliquée sur l'espace local, perçu comme un espace restreint.
Ainsi, ils expliquaient le quid du développement en s'appuyant sur les
ressources locales qui constituaient à leur égard le facteur
déclencheur de leurs analyses portant sur cette thématique. Une
autre hypothèse a été considérée dans leurs
travaux, et celle-ci par opposition aux stratégies portées par
l'Etat central ;qui sont dites du« développement par le
haut », toutefois que les stratégies du développement
local sont dites du« développement par le bas ».
En outre, selon Walter STHOR, le développement
endogène est survenu suite à la remise en cause des
modèles du développement exogène et des pôles de
croissance, il est considéré comme étant un mode du
développement ne disposant pas des inputs externes, c'est-à-dire
des ressources venant de l'extérieur de la localité en question.
Ce modèle du développement prend en considération
plusieurs dimensions dans sa logique de conception, ainsi il retient la
dimension historique, culturelle et institutionnelle de l'espace d'une part, et
la dimension d'innovation de la sphère organisationnelle et
institutionnelle sur le plan local.
Après avoir signalé et présenté un
flash sur l'émergence du développement local, nous allons
à présent décortiquer le concept lui-même. C'est
dans le continent européen, au cours des années 1970 que le
concept du développement local a administré réellement son
apparition. Rappelons que le développement est un concept, introduit par
Karl MARX dans l'expression : « développement des forces
productives », puis il fut abandonné durant un siècle
avant d'être réutilisé au lendemain de la seconde guerre
mondiale pour mettre en valeur le contraire du sous-développement.
Avec le recul que nous avons aujourd'hui, nous pouvons
affirmer qu'il existe une forte relation entre sous-développement et
développement local, et beaucoup de chercheurs ont soutenu cette
hypothèse en affirmant que le développement local apparait comme
une sorte d'antidote au sous-développement.
En réalité, le terme
«développement local » nous renvoie à deux
notions bien distinctes, celle du «développement»
inscrivant essentiellement dans la durée, et celle du « local
» s'inscrivant principalement dans l'espace qui est le territoire
local où s'administre et se situe la démarche du
développement. Ainsi, le développement local est « une
démarche collective, c'est un éveil de capacités de chacun
et une expression de démocratie réelle65(*)»qui s'inscrit sur un
espace local où vivent et cohabitent plusieurs acteurs. C'est aussi une
démarche qui nécessite du temps afin d'éveiller et de
mobiliser les capacités de chaque acteur et de connaitre son opinion et
son implication dans cette démarche, vu que dans les années
antérieures l'échec des stratégies du développement
antérieur ont amené ce nouveau mode du
développement ; à savoir : le développement local qui
entre enfin dans la science économique « comme une
réponse à plusieurs problèmes66(*) ».
En effet, l'évènement qui a poussé ce
modèle à démontrer ces derniers souffles est le choc
pétrolier de 1973. Depuis lors, plusieurs conséquences
s'ensuivirent, d'abord les gains de productivité réalisés
auparavant se trouvaient absorbés par l'augmentation des prix du
pétrole, conduisant ainsi à la détérioration des
conditions de travail et à la diminution des revenus de la classe
ouvrière. Donc, c'est dans ce contexte que le modèle fordiste a
atteint ses limites en matière de production et se dirige tout droit
vers la crise. En fait, c'est dans ce moment de l'histoire du
développement économique que voit le jour du développement
local, et par l'intérêt porté sur la petite échelle,
notamment sur la Petite et Moyenne Entreprise (PME), alors le
développement local permet d'éviter les facteurs d'échec
du fordisme et se présente alors comme un modèle alternatif.
Il est évidant aussi que le développement local
a connu une évolution sans précédent depuis les
années quatre-vingts conduisant à l'abolition des
frontières entre pays et groupes de pays, et à l'uniformisation
des modes de production qui rendent par la suite le développement des
nations tributaires de l'extérieur. Dès lors, une des
conséquences immédiates est la montée des mouvements de la
délocalisation des entreprises devenues « nomades »
et qui partent à la recherche de meilleurs facteurs de production
laissant par la suite l'espace local déserté et appauvri. Partant
de cet impact négatif de la mondialisation sur l'espace local, les
individus se sont abandonnés et livrés à
eux-mêmes67(*).
Alors, pour y remédier, ils ont fait recours à la mobilisation
collective et solidaire, et à la résurrection de la confiance
entre eux afin de révéler les ressources locales et de les
exploiter.
Ainsi, avec la montée en puissance des pratiques de
valorisation économique des ressources locales, de nouvelles politiques
dites « locales » s'étaient de plus en plus
imposées à côté des politiques nationales et
régionales. Le local et le global constituent ensembles une
complémentarité et une dialectique. Ainsi, la valorisation des
ressources locales constitue un des piliers permettant l'attractivité
des entreprises et leur ancrage ensuite dans cet espace. Au fil du temps,
plusieurs modèles se constatent, tels que les districts industriels, les
clusters, les milieux innovateurs, et les systèmes productifs locaux.
Nous avions retenu précédemment deux
alternatives issues du développement local, celle suppléant au
modèle fordiste et celle constituant une source de tirer profit de la
globalisation. Exposant maintenant la dernière solution apportée
par le développement local, celle de la lutte contre le chômage.
Nous ressortons de la crise du fordisme des années 1970deux conclusions
hâtives mais évidentes, ni la grande entreprise, ni l'intervention
de l'État n'ont pu éradiquer ce fléau. D'une part,
l'État a perdu son action qui est la politique monétaire,
d'autres part, les entreprises se délocalisaient à la recherche
de meilleurs facteurs de production accentuèrent les taux du
chômage déjà en hausse. C'est dans cette situation qu'a
émergé la Petite et Moyenne Entreprise (PME) qui essayait
d'exploiter les ressources spécifiques locales dans un premier temps et
de révéler les ressources cachées du territoire dans un
deuxième temps.
3.1.2-Développement local : quelles
définitions ?
Nous avions essayé précédemment de
repérer et de synthétiser l'essor et le contexte du
développement local qui s'appuie sur une base fondamentale qui est celle
de la valorisation des ressources locales. Ainsi, le développement local
dépend des ressources locales, valorisées solidairement par les
individus pour apporter des solutions aux différents problèmes du
chômage, de la mondialisation et du développement. En effet, une
des pièces maitresses du développement local est la
solidarité qui se tisse entre les individus dans le processus de
valorisation des ressources locales. De ce fait, l'exploitation de certaines
ressources locales en vue de la création de richesses nécessite
la mobilisation de l'ensemble des énergies présentes.
En fait, dans le souci de mieux appréhender la notion
du développement local, l'auteur Xavier GREFFE dans ses travaux de
recherche affirme ceci :
« Le développement local est un processus
de diversification et d'enrichissement des activités économiques
et sociales dans un territoire à partir de la mobilisation de ses
ressources et de ses énergies. Il sera donc le produit des efforts de sa
population, il mettra en cause l'existence d'un projet de développement
intégrant ses composantes économiques, sociales et culturelles,
il fera d'un espace de contiguïté en un espace de solidarité
active68(*)».
En outre, selon Paul PREVOST, le développement local
peut s'interpréter comme un processus émergent, endogène.
Il est celui qui émerge des initiatives et de dynamisme des
communautés locales. Il valorise aussi parfois des pratiques très
imaginatives, les ressources humaines, financières et matérielles
locales et, il suscite des comportements novateurs axés sur la prise en
charge, la créativité et l'esprit d'entreprise (...) comme
phénomène endogène, émergent, le
développement local valorisera entre autre, l'entrepreneur hip et les
Petites et Moyennes Entreprise (PME) locales privés ou collectives comme
source de création d'emplois, d'adoption d'une démarche
entrepreneuriale de la part des principaux intéressés et
l'adoption résolue de partenariats pour mobiliser les énergies et
ressources69(*)»
Plus loin, Paul HOUÉE nous donne une définition
plus large en mettant l'accent cette fois-ci sur le rôle des acteurs
locaux, il note que :
« le développement local est une
démarche globale de mise en mouvement et en synergie des acteurs locaux,
pour la mise en valeur des ressources humaines et matérielles d'un
territoire donné, en relation négociée avec les centres de
décision des ensembles économiques, sociaux, culturels et
politiques dans lesquels ils s'inscrivent70(*)».
En dehors de cela, l'approche du développement local
trouve sa spécificité dans le fait qu'elle valorise non seulement
les relations marchandes, mais aussi les relations non marchandes comme le note
Bernard PECQUEUR à travers ces lignes :
«Qu'au-delà de renouveau possible des
politiques publiques, l'enjeu du développement local est plus vaste. Il
s'agit de mettre en évidence une dynamique qui valorise
l'efficacité des relations non exclusivement marchandes entre les hommes
pour valoriser les richesses dont ils disposent71(*) ».
À partir de ses travaux, Paul PREVOST rejoint Bernard
PECQUEUR dans sa conception du développement local, alors il
précise que ni mode, ni modèle, le développement local est
une dynamique qui met en évidence l'efficacité des relations non
exclusivement marchandes entre les hommes pour valoriser les richesses dont ils
disposent72(*).
Quant à l'appréciation de l'Organisation de
Coopération et de Développement Economique (OCDE) sur le
développement local, celle-ci met beaucoup plus l'accent sur le poids
exercé par les Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans tout projet.
Elle précise que le niveau local est l'environnement immédiat
dans lequel la plupart des entreprises et en particulier les petites se
créent et se développent, trouvent des services et des
ressources, dont dépend leurs dynamismes et dans lequel elles se
raccordent à des réseaux d'échanges d'information et de
relations techniques ou commerciales73(*).
Enfin, au fil des considérations cités
ci-dessus, il apparut clairement que le développement local est
émergé après l'échec des politiques dites d'en haut
ouvrant ainsi une grande porte s'ouvre à l'échelon local. Les
individus sont obligés d'assumer leur propre développement, en
comptant sur leurs propres institutions locales, qui disposent alors de
prérogatives et de plus de liberté d'action et d'initiation.
Dès lors, le rôle de l'Etat central, omniprésent et
omnipotent, est rétrécit donnant ainsi par la suite plus de
prérogatives du pouvoir décisionnel aux acteurs locaux.
3.1.3-Différentes dénominations : un seul
paradigme
Tout au long de nos investigations, nous avions rendu compte
de l'existence d'une multitude d'appellations désignant toutes le
même paradigme, citant alors quelqu'une de ces appellations :
Développement local, développement endogène,
développement communautaire, développement par le bas.
Certes, chacun de ces concepts peut se débaucher sur un axe de
réflexion distinct, mais ils se convergent sur un seul objectif qui est
celui d'un développement de l'échelon local.
3.1.3.1-Développement par le bas et
développement communautaire
La genèse du cette dénomination est née
avec les travaux édifiés notamment par Walter STOHR et Robert
Clifton WEAVER qui constituent alors la réponse originale aux crises
économiques de 1974 et 1979 et à l'échec des recettes
Keynésiennes dans une économie ouverte dont le
développement sera alors impulsé à partir des
possibilités locales. C'est un processus ascendant et non pas
descendant; c'est-à-dire il ne se décide pas de centre mais il
est laissé à la volonté des acteurs locaux dans l'objectif
de leurs actions qui vont entrainer à travers l'effet d'accumulation le
développement national global.
En effet, l'attribution du développement vocable «
communautaire » renvoie à la communauté, aux
citoyens qui, par leur synergie et conscience prennent en main les
problématiques de leur territoire en mettant en valeur son patrimoine et
ses ressources originales. Dès lors, le développement
communautaire porte sur le développement d'un espace réduit,
souvent confondu à un territoire en tant que entité
géographique, économique, sociale et culturelle. Il est donc
destiné à un territoire et une population possédant des
spécificités ou particularités74(*).Au moment où les
acteurs locaux auraient consciences des spécificités locales, le
contexte est favorable aux politiques de décentralisation, qu'il
s'agisse du renforcement des structures régionales et territoriales, de
la montée des mouvements identitaires ou des revendications d'autonomie
des régions75(*).
Enfin, parmi ceux qui s'inscrivent dans cette
dénomination, nous retrouvons beaucoup plus les sociologues et les
anthropologues qui préconisent qu'à la communauté, la
nécessité de gérer eux-mêmes à travers ses
institutions formelles ou informelles forgées pour réguler le
processus de production local.
3.1.3.2-Développement endogène et
développement local
Le développement endogène, selon John FRIEDMAN
et Walter STHOR, est aperçu du fait de la remise en cause des
modèles du développement traditionnels (développement
exogène et pôles de croissance) et est
considéré comme tout mode de développement n'ayant pas
pour base des inputs externes. Ce modèle de développement se
caractérise alors par une différentiation du développement
dans l'espace, la prise en considération de l'histoire, de la culture et
de l'institutionnalisme de territoire, et par une innovation dans la
sphère organisationnelle et institutionnelle sur le plan local.
À noter que l'une des problématiques qui a tant
préoccupée les économistes du développement est la
délimitation territoriale de l'échelon local. Néanmoins,
cela n'a pas empêché l'émergence de certains tentatives de
définitions et de conception comme l'a souligné Nesrine N.
BOUZIDI qui stipule que « la commune semble la mieux à
même de répondre à la définition du local76(*)», étant
donné que celle-ci constitue la cellule de base des institutions de
l'État, après l'administration centrale et l'administration
intermédiaire.
3.2-Acteurs du développement local
Parmi les économistes, sociologues, juristes et
politologues ayant écrit sur le thème du développement
local, plusieurs réflexions se convergent sur la pluralité
d'acteurs et la diversité d'intervenants. Par conséquent, le
développement local implique que soient associés à la
détermination des projet stout ce qui participe à la vie
économique et sociale77(*).Comme le note, d'ailleurs Xavier GREFFE,
tous ceux qui peuvent participer dans une activité économique et
sociale constituent donc des acteurs du développement local, mais il ne
nous précise pas davantage soit leur nombre, ni leur catégorie.
Cependant, certains économistes insistent qu'il existait trois
catégories qui mènent le projet du développement local,
à savoir : les acteurs institutionnels, la communauté et les
acteurs économiques.
3.2.1-Acteurs institutionnels
Les acteurs institutionnels regroupent l'État central
et ses structures déconcentrées, les collectivités locales
et leurs services techniques ainsi que les organismes publics et semi-publics
jouant le rôle de maitre d'ouvrage, de partenaire ou d'intervenant dans
le développement local. Plus loin, Xavier GREFFE estime que les
pouvoirs publics locaux auraient une tâche essentielle qui est celle de
mettre une sorte de feuille de route dans tout projet du développement
local. À ce propos, il écrit :
« Un autre thème du développement local
réside dans la fonction d'animation économique et sociale que
doivent exercer les pouvoirs publics locaux. Leur responsabilité dans ce
processus est grande car se sont souvent eux qui auront à cristalliser
les projets, et à définir les moyens ou les relais financiers
nécessaires78(*)
».
Parmi les acteurs institutionnels, nous retrouvons les
communes et d'autres d'institutions étatiques. La commune constitue la
cellule de base de la décentralisation, c'est dans la commune que
réside l'énergie d'un peuple comme l'affirmait Alexis De
TOCQUEVILLE depuis 1835. Elle est en coopération, en concertation et en
interaction directe avec les acteurs locaux. Pour cela, certains auteurs
n'hésitent pas à la qualifier de l'interface de la structure
institutionnelle et administrative de l'État, alors c'est pourquoi il
disait que :
« Les institutions communales sont à la
liberté de ce que les écoles primaires sont à la science ;
elles la mettent à la portée du peuple ; elles lui en font
goûter l'usage paisible et l'habituent à s'en servir. Sans
institutions communales, une nation peut se donner un gouvernement libre, mais
elle n'a pas l'esprit de liberté79(*)».
3.2.2-Acteurs économiques
À travers les Petites et Moyennes Entreprises (PEM),
guidées par une logique de maximisation des profits, les acteurs
économiques qui sont les entrepreneurs, organisent la production des
biens ou des services. Toutefois, ils investissent et innovent au niveau local,
participant ainsi à l'amélioration du bien-être de la
population locale en lui offrant des emplois générateurs de
revenus et des biens et services dont elle a besoin. En plus de ces
entrepreneurs, les banques et les bailleurs de fonds jouent un rôle
important dans le financement des investissements et dans la réalisation
des projets du développement local. En effet, la Petite et Moyenne
Entreprise (PME) quant à elle est sans conteste, l'un des acteurs
importants dans tout projet du développement local, car elle tient une
place importante dans tout projet du développement local. C'est
pourquoi, de nombreux acteurs du développement local ont insisté
sur l'importance que représentent ici les capacités d'entreprises
locales puisqu'elle matérialise et finalise les synergies et la
collaboration des acteurs locaux.
3.2.3-Communauté
La communauté est à la fois l'objet et le sujet
de tout projet de développement local : elle est constituée
de l'ensemble des occupants vivants, agissant, partageant des valeurs et des
responsabilités et subissant les handicapes d'un territoire
donné. En d'autres termes, selon S-C. SHAKEUR, la communauté est
constituée de personnes agissant individuellement ou en groupes
structurés et organisés dans des associations et des
organisations non gouvernementales pour défendre au mieux les
intérêts de leurs territoires en vue d'améliorer les
conditions de vie des citoyens, le bien-être social, dans un cadre du
développement durable. Donc, la communauté peut s'organiser et se
structurer, puis en donner naissance à d'autres formes telles que les
associations, les comités, les syndicats et les Organisation Non
Gouvernementales (ONG). Encore, selon les chercheurs, la communauté
peut donner naissance à la « la société
civile » comme acteur du développement local.
3.3-Facteurs de développement local
D'après plusieurs auteurs, deux grands facteurs sont
considérés comme source du développement local ;
à savoir la spécificité et la décentralisation. Ces
deux facteurs constituent deux segments qui favorisent l'essor du
développement local d'une ville, d'une région d'un territoire ou
d'une section communale.
3.3.1-Spécificités
Les territoires et les espaces se diversifient et se
différencient par plusieurs caractéristiques. Qui donc, les
spécificités sont d'ordre géographique, économique,
social et culturel, donnant ainsi aux territoires un aspect de
compétitivité que certains économistes appellent
communément « la ressource spécifique
territoriale». La spécificité ne se délocalise
et ne se transmet vers d'autres territoires, ce qui fait d'elle
une source de compétitivité
territoriale80(*),
toutefois il faut souligner quela ressource construite peut subir de
l'imitation par d'autres territoires conquérants.
3.3.1.1-Spécificité sociale : un facteur
sociologique
Certains travaux de synthèse nous ont permis de
s'initier rapidement à la
«théorie des réseaux
sociaux », comme par exemple ceux d'Emmanuel LAZEGA
cités notamment dans les travaux de Georg SIMMEL ou de Jacob MORENO.
L'ensemble de ses travaux stipulent que la spécificité ne se
manifeste pas seulement dans l'aspect géographique, mais elle se voie
également dans les caractéristiques sociales qui s'organisent en
réseaux. Alors, c'est pourquoi Emmanuel LAZEGA affirme ceci :
« Généralement défini comme un
ensemble de relations d'un type spécifique, par exemple de
collaboration, de soutien, de conseil, de contrôle ou d'influence) entre
un ensemble d'acteurs. L'analyse des réseaux est une méthode de
description et de modélisation de la structure relationnelle de cet
ensemble81(*)».
3.3.1.2-Spécificité culturelle et
spatiale
Notre expérience de la lecture sélective de
certains travaux s'inscrivant dans l'anthropologie culturelle, notamment ceux
des ethnologues RADCLIFFE-BROWN, FIRTH, BARNES ou BOTT, sont à l'origine
de l'importance du développement de l'analyse des réseaux sociaux
auxquels nous assistons depuis le début des années7082(*). En effet, leurs travaux
constituaient la base de l'analyse structurelle de la dimension anthropologique
du développement local. Dès lors, il ressort que le projet du
développement local est à la fois économique, social et
culturel, parce que la reconstitution d'un tissu ne peut se faire en l'absence
d'une dimension culturelle, d'un projet mobilisant des ressources locales et
s'appuyant sur des savoir-faire, des traditions, des
expériences83(*).
Dans la même perspective, Sadoudi MOHAMED à
propos du développement local, il écrit : « le
développement d'un espace réduit, souvent confondu à un
territoire en tant qu'entité géographique, économique,
sociale et culturelle. Il est donc destiné à un territoire et une
population possédant des spécificités ou
particularités84(*)». Dans ce cas, tout projet du
développement local trouve de l'appui et de source dans son
identité culturelle, parce que les espaces du développement local
sont à priori des espaces vécus auxquels on associe une
identité culturelle et une originalité économique85(*)».
À ne pas oublier aussi que l'économie spatiale
nous enseigne que l'espace peut revêtir l'aspect rural qui abrite
généralement l'activité agraire ou urbain en accueillant
en effet les activités industrielles et les services (commerce de
services). Donc, suivant la littérature économique portant
notamment sur l'économie spatiale, nous révélons qu'il
peut y avoir l'émergence d'un autre espace combinant les deux espaces
à la fois, et celui-ci portera le vocable de l'espace «
ru-urbain ».
3.3.2-Décentralisation : facteur institutionnel
La décentralisation constitue l'un des leviers des
politiques publiques qui a administré son succès dans plusieurs
pays. Néanmoins, la nécessité de la
décentralisation est évoquée déjà par Alexis
De TOCQUEVILLE, dans son célèbre ouvrage, publié en 1848
qui s'intitule « De la démocratie en
Amérique». Dans cet ouvrage, il insistait sur le rôle de
la décentralisation en affirmant que chez les grandes nations
centralisées, le législateur est obligé de donner aux lois
un caractère uniforme qui ne comporte pas la diversité des lieux
et des moeurs. En fait, cela veut dire que les États unitaires ont
tendances à unifier les lois, or chaque État disposait de
régions et d'espaces ayant des spécificités qui
nécessitent par conséquent des législations
spécifiques, alors ce qui se concrétisera effectivement par la
décentralisation.
3.4-Financement et mesure du développement local
Le financement du développement local constitue une des
questions cruciales qui accompagne la réussite du projet du
développement local. Cependant, ce qui est important est l'orientation
de la stratégie de financement qui doit s'inscrire dans une logique
locale en ciblant les secteurs-clés du développement et en
accompagnant les sources de compétitivité d'une ville pour
l'inscrire dans le marché mondial.
3.4.1. Nouvelles finances publiques locales
Lorsque les collectivités locales se voient attribuer
de plus en plus, de prérogatives, cela nécessitera de nouvelles
sources de financement. Ainsi, en analysant les réformes
françaises de la décentralisation de 1982, nous constatons que
les lois sur la décentralisation ont défini une
réorganisation sensible des finances publiques en prévoyant que
tout transfert de compétences devra s'accompagner du transfert financier
correspondant.
Depuis les années 1987, Haïti se trouvait face
à la nécessité d'une réforme structurelle des
finances publiques locales. Cette exigence est accentuée après le
déficit endémique et durable des collectivités locales
durant cette même décennie. Dès lors, des mesures voient
les jours tels que la mise en place des fonds de solidarité des
collectivités locales pour y remédier à cette situation.
Ainsi, ceci a relancé encore une fois, le débat tout en
prônant la décentralisation comme étant l'un des leviers et
défis auxquels Haïti doit y recourir en accélérant
les réformes sur la décentralisation.
3.4.2.-Nouveaux circuits financiers
Les institutions financières locales ouvraient des
perspectives plus substantielles que les ressources budgétaires. Elles
contribuent en mobilisant l'épargne locale, aux fins du
développement local tel qu'il a été mentionné par
plusieurs auteurs. Ces institutions contribuent à la redynamisation de
certaines activités locales, menées par les Petites et Moyennes
Entreprises (PEM), telle que l'artisanat, le tourisme et autres.
Ainsi, l'épargne locale constitue un canal de
financement et de révélations de ressources financières
locales. Cependant, en Haïti, le financement du développement local
demeure sous l'emprise de l'État planificateur et centralisateur,
n'accordant pas plus d'intérêt aux initiatives privées qui
pourraient exploiter les ressources financières locales.
Donc, ceci s'expliquait par la tradition centralisatrice
d'Haïti qui, malgré la présence de certains
ministères, comme celui du Ministère de Planification et de
Coopération Externe (MPCE) où l'administration est toujours aussi
lourde, bureaucratique; il y a des entreprises privées mais les banques
sont encore publiques. Dès lors, plus de
marges de manoeuvres, de liberté d'actions aux institutions
financières pour constituer une solution aux questions de financement du
développement local en Haïti.
3.4.3-Expériences internationales du financement du
développement local
L'approche en termes du développement local qui se
perçoit comme une parfaite symbiose entre l'espace et les
différents acteurs qui y vivent, suppose que le territoire soit
original, attrayant et productif, c'est-à-dire capable d'amorcer une
activité économique. Dans une économie mondialisée,
tout comme les entreprises qui investissent et y innovent pour maintenir leur
existence et survie, les localités doivent s'adapter aux changements en
modernisant les infrastructures de base et en accumulant davantage le capital
social humain. Cependant, cette adaptation suppose de lourds investissements
très couteux qui dépassent souvent la compétence des
localités.
En effet, l'investissement constitue en soi un moteur de
croissance au niveau local. C'est pourquoi, les collectivités
s'efforcent de rendre leur territoire plus attractif en vue d'attirer de
nouveaux investissements et de promouvoir l'entreprenariat et l'innovation.
Grâce à des outils et des approches adaptés, le
développement local peut devenir un corolaire du domaine
d'investissement important, dont les retombées sont tangibles pour
toutes les parties prenantes et constituent de nouveaux créneaux
commerciaux et multiplication des possibilités d'investissement pour le
secteur privé.
En raison des lourds moyens financiers que nécessite
l'approche du développement local, un partenariat à long terme
entre le secteur public, privé et les institutions financières
nationales et internationales s'avère d'une grande importance. Dans le
cadre de ce partenariat, deux principaux rôles incombes au secteur public
: assurer la fourniture de services publics économiquement sensibles,
notamment en matière d'enseignement, d'aménagement du territoire,
d'aménités et d'infrastructures ; et favoriser la collaboration
entre les acteurs des secteurs privés et publics afin que les projets de
développement soient réalisés de manière
professionnelle.
Les outils disponibles pour financer le développement
local varient sensiblement d'un territoire à un autre. Pour le
réaménagement urbain, par exemple, certains pays utilisent des
crédits d'impôts et des incitations fiscales, alors que d'autres
ont recours à des subventions. L'Europe utilise des systèmes de
garantie pour remédier aux difficultés rencontrées par les
petites entreprises en matière de crédit, tandis que les
États-Unis d'Amérique ont adopté une approche
réglementaire de cette question. Certaines collectivités
recourent à des incitations fiscales pour encourager l'investissement
direct étranger, alors que d'autres offrent des subventions directes.
Par ailleurs, certains pays émettent des obligations publiques pour
financer des activités qui, dans d'autres pays, sont du ressort exclusif
de gestionnaires de fonds privés.
Étant donné qu'Haïti est un pays à
fortes pressions fiscales, le budget des collectivités locales
dépend grandement des recettes fiscales localement collectées.
Dans ce cas, le développement économique local qui s'appuie sur
des financements publics, vise à favoriser et à renforcer le
développement des entreprises et du capital humain, car toute entreprise
créée est susceptible d'élargir la base d'imposition des
collectivités locales. De plus, puisque les prélèvements
fiscaux en Haïti sont plus faibles, alors le budget des
collectivités locales est alimenté en grande partie par
l'administration nationale, et le développement local est vu comme un
moyen de remédier à des disparités sociales et spatiales
à travers des investissements d'infrastructures destinés à
favoriser l'investissement privé, et ce dans le but de réduire le
taux de chômage.
DEUXIÈME PARTIE
DÉCENTRALISATION DE LA COMMUNE DE
L'ACUL-DU-NORD : SA CONTRIBUTION AU DÉVELOPPEMENT
CHAPITRE IV
SOCIOGRAPHIE DE LA COMMUNE DE L'ACUL-DU-NORD
L
a commune de l'Acul-du-Nord est l'une des dix-neuf (19)
communes du département du Nord. Elle est située au Sud-ouest du
Cap-Haitien plus précisément à 14.5 kilomètres de
la ville. C'est une commune verdoyante, les habitants sont très
hospitaliers. Mais, les sections communales ainsi que les quartiers de cette
communes ont confrontés à un ensemble de problèmes
lesquels sont liés directement à un manque de
responsabilité de l'État central. D'où, les
problèmes de décentralisation des services de base dans cette
commune sont les causes majeures qui peuvent expliquer toutes ses
difficultés. Alors, dans le cadre de ce travail, il est un
impératif de procéder à une sociographie de cette
commune ; laquelle aura pour objectif de mieux présenter et
décrire la situation des aspects socio-économiques, des services
de bases, des infrastructures, des voies de communications ainsi que des
services municipaux. Dans un sens plus large, ce chapitre fait une description
complète de tous les secteurs d'activité de cette commune, en
insistant beaucoup plus sur les sections communales prises comme
échantillon.
4.1-Aspects géographique et physique
La commune de l'Acul-du-Nord était autrefois
appelée Camp-de-Louise, ce nom vient du mot espagnol
« Acon de Luysa » qui signifie
« Havre », et le mot havre signifie celui que l'on
utilisait pour désigner le port où résidait une dame
importante du nom de « Louise ».Autrefois, la
commune de l'Acul-du-Nord était considérée comme une
petite localité située non loin de la ville du Cap-Haitien plus
précisément à deux (2) kilomètres de la baie de
l'Acul. Sa date d'élévation au rang de la commune n'est pas
précisée, mais toutefois, les citoyens de cette commune nous
expliquent que la décision pour placer l'Acul-du-Nord au rang des
communes n'a pas été prise trop longtemps86(*).
Cette commune est située par 190 41' de
latitude Nord et 72019' de longitude Ouest, sa superficie est de
cent soixante-onze mille vingt-et-un kilomètres carrés (171,21
km2), et d'après les résultats du recensement qui a
été fait en 2003, on a évalué que cette commune
compte environ 51,337 habitants87(*). Mais de nos jours plus précisément
selon les données du dernier recensement en 2009, le nombre d'habitant
s'élève à 117,45688(*).
L'arrondissement de l'Acul-du-Nord est créé
autour de trois (3) communes ; qui sont les suivantes : Acul-du-Nord,
Plaine-du-Nord et Milot. Les habitants de la commune de l'Acul-du-Nord
s'appelle « Aculois et Aculoises » ou encore
« Nordiculais », elle comprend trois (3) grands
quartiers ; à savoir : « Grison-Garde,
Souffrière et Camp-Louise », six (6) sections communales:
Grand-Ravine, Coupe-à-David, La Souffrière, Camp-Louise, Basse
Plaine (Bas-l'Acul) et Mornet, et elle a au moins quatre-vingt-treize
(93) localités et cent quarante-huit (148) habitations89(*).
La commune de l'Acul-du-Nord est de position
côtière par rapport à sa première section communale
(Camp-Louise). Son relief est à la fois dominé par les
plaines et les mornes, et bénéficie d'un climat normal. Elle est
bornée au Nord par l'océan Atlantique et par la commune de
Bas-Limbé ; au Sud par la commune de Marmelade ; à
l'Est par les communes de Dondon et de la Plaine du Nord ; et enfin
à l'Ouest par les communes de Limbé et de Bas-Limbé.Au
niveau de certaines localités, plus précisément dans les
six (6) sections communales, on retrouve huit (8) rivières et une (1)
source. En plus de ses points d'eau, quatre (4) forages simples et douze (12)
pompes sont utilisés pour la lessive, le breuvage et les services
domestiques.
D'après l'observation que nous avons faite, par rapport
à la taille des autres communes de la République d'Haïti, la
commune de l'Acul-du-Nord ne compte pas beaucoup d'habitants surtout quand nous
faisons une comparaison avec celle de Port-au-Prince et celle du Cap-Haitien.
À l'intérieur des habitations, nous retrouvons des mornes, des
arbres qui rafraichissent le milieu ainsi que des espèces d'oiseaux qui
sont rares à retrouver dans d'autres communes du pays. Alors, cela
explique clairement que la faune et la flore de cette commune sont vraiment
embellies par les arbres ainsi que les animaux de toutes espèces. Mais
à préciser qu'aucun projet de réhabilitation,
d'aménagement du territoire et d'élevage n'ont été
pris pour éviter la disparition des espèces d'animaux et de
plantes, surtout ceux qui sont les plus remarquables. En réalité,
dans la commune de l'Acul-du-Nord, la nature est verdoyante et
l'atmosphère est calme, qui donc, l'aspect physique de cette commune
jouit d'un très bon climat avec ses reliefs montagneux et sa couche
forestière.
4.2-Aspects démographiques
Il faut signaler qu'en 2005, la population de la commune de
l'Acul-du-Nord était estimée à 44 005 habitants, soit 22
412 femmes (50,93 %) pour 21593 hommes (49,07 %). En 2012, la proportion femme/
homme s'est inversée sur une estimation globale de (53 353) habitants,
on dénombre seulement (26 459) femmes (49,59%), contre (26 894) hommes
représentant (50,40%) de cette population. Notons que (28 981) habitants
de l'Acul-du-Nord (53 %) sont en âge de voter et ont donc atteint la
majorité de 18 ans nécessaire. Seulement (21,74%) de la
population réside en milieu urbain (11 598 habitants). Les (41
755) personnes restantes, représentant (78,26%) de la population
communale sont réparties dans les sections communales en milieu
rural90(*).
La commune de l'Acul-du-Nord est d'une superficie de 186.4
kilomètres carrés selon l'Institut Haïtien de Statistique et
d'Information (IHSI), elle a une croissance démographique significative,
et qui exige surtout des outils de gestion territoriale modernes, efficaces et
adaptés pour pouvoir assurer d'un développement harmonieux et
durable. Telles sont les promesses qui ont été faites par
l'État haïtien et ses partenaires internationaux lors de plusieurs
rencontres.
La municipalité de l'Acul-du-Nord ne dispose pas des
données fiables quant à sa population et l'organisation de son
territoire, son réseau routier, sa trame urbaine et son patrimoine
bâti, donc ce qui complique les rapports entre l'administration communale
et le contribuable. Toutefois qu'en 2015, les magistrats de cette commune ont
pris l'initiative de piloter un projet pour identifier le nombre d'habitants
vivant dans cette commune ainsi que les maisons. Ce projet d'enquête
toponymique, d'identification des voies et de numérotage des maisons
communales revêt une importance capitale dans la mesure où il
permettra aux organismes nationaux et internationaux, aux institutions
financières, commerciales et autres services d'harmoniser leurs rapports
avec les interlocuteurs locaux à travers un système de
repérage assez fiable.
Comme conséquences, par manque de budget alloué
par l'État central pour le fonctionnement de cette commune, la mairie ne
peut pas alimenter et opérationnaliser ce projet. Alors, c'est pourquoi
jusqu'à nos jours, il existe des problèmes très
remarquables au niveau des bases de données ainsi qu'au niveau des
informations nécessaires dans certains domaines.
4.3-Environnement socio-organisationnelle et
administrative
Sur le plan institutionnel, l'administration publique est
relativement peu représentée, en dépit du fait que depuis
quelque temps, la commune ait été érigée comme
chef-lieu d'arrondissement. Et, certains ministères ont leur
représentation au niveau de la commune de l'Acul-du-Nord, mais la
majorité d'entre eux ne sont pas représentées, donc ce qui
constitue des vides énormes pour le développement
socio-économique de cette commune en termes de services sociaux.
En effet, parmi les ministères qui ont des directions
dans cette commune nous avons :le ministère de l'Agriculture,
représenté par le Bureau Agricole Communal (BAC) ;le
ministère de la Justice, représenté par les tribunaux de
paix, le commissariat de police, le Ministère de l'Éducation
Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), représenté
par le Bureau du District Scolaire (BDS) ; toutefois il n'y a pas de service
postal, pas de service de l'immigration, pas de service pour les ambassades et
autres qui pourraient être utiles au bon fonctionnement de cette
commune.
Au niveau des Organisations Non Gouvernementales (ONGs)
actuellement plus d'une dizaine d'institutions pilotant des actions de
développement dans la commune ont été identifiées.
D'une manière générale, nous distinguons deux types
d'organisations à caractère communautaire à
l'Acul-du-Nord ; à savoir les anciennes associations de travail
agricole dites « associations traditionnelles» et les
« organisations à portée communautaire ou
organisations de base » d'introduction plus récente.
Selon les informations fournies par différents citoyens lors de la
réalisation des focus groups, plus d'une centaine d'Organisations
Communautaires de Base (OCB) peuvent être recensées dans la
commune, mais la majorité d'entre elles n'ont pas une attestation
légale délivrée par l'État haïtien.
Très peu de ces organisations ont réalisé
des projets depuis leur création, mais presque toutes ne sont connues
que par leurs propres membres et demeurent méconnues par la Mairie et
par le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST). En outre,
elles sont très peu structurées à cause du manque de
formation et d'expérience des membres, et elles sont rarement
fédérées. Cependant, il convient de souligner l'existence
dans la commune d'une fédération dénommée
Fédération des Associations Communautaires de l'Acul (FACA),
regroupant une quinzaine d'organisations communautaires de base. Il faut
signaler également que les femmes se montrent en général
très peu actives dans la vie organisationnelle et dans les espaces
publics de débats. Par exemple, la grande passivité des femmes
s'est exprimée même à travers les divers ateliers de
travail où elles étaient souvent très peu
représentées et n'intervenaient pas assez dans les
débats.
En outre, à la faveur de l'élaboration du Plan
Communal de Développement (PCD)de la commune de l'Acul-du-Nord en 2009,
un conseil de développement de vingt-cinq(25) membres avait
été créé en vue d'assurer le suivi et la mise en
oeuvre, selon les voeux du décret du 28 mars de 2006 relatif à l'organisation et le fonctionnement des
collectivités territoriales. Un embryon de ce comité existe
toujours, mais il ne joue pas pleinement son rôle pour la promotion de la
transparence et de la bonne gouvernance de la commune afin d'améliorer
la fourniture des services publics tant en quantité qu'en qualité
à offrir à la population. Au total, la commune de l'Acul-du-Nord
compte cinq (5) organisations populaires reconnues, cinq (5) regroupements de
paysan, deux (2) groupements de femmes et une Organisation Non Gouvernementale
(ONG) qui forment les institutions politiques et autres organisations de la
commune.
L'institution communale de l'Acul-du-Nord est
gérée par une commission municipale de trois (3) membres. Elle
comprend une direction générale et cinq (5) services : le service
des ressources humaines, le service fiscal, le service des affaires
socioculturelles, le service du génie municipal et le service des
équipements collectifs. Toutefois, il existe des services importants
quine comptent qu'un seul technicien, essentiellement confondu avec leur
directeur.
En effet, l'administration communale de l'Acul-du-Nord,
à travers le projet LOKAL+, a effectué en juin 2014,un diagnostic
des fonctions effectives de la Mairie. Les résultats de cette
évaluation sur des capacités fonctionnelles de l'Organisation
dans ses fonctions principales tiennent compte de quatre critères :
1- Compétences du personnel et capacités
organisationnelles ;
2- Politique/procédures ;
3- Outils technologiques et systèmes
standardisés ;
4- Engagement citoyen.
À noter que trois (3) fonctions principales sont ainsi
identifiées parles cadres municipaux s'appuyant en partie sur les
directions formelles existant au sein de la mairie, mais regroupant les divers
services existants : affaires administratives et financières ;
ressources fiscales ; planification et développement urbain.
Ce diagnostic fournit ainsi une idée partagée de
la situation actuelle et des recommandations pour corriger les points d'ombre
et renforcer les succès de l'administration. Par rapport à la
fonction des affaires administratives et financières, les cadres
présents ont été unanimes à reconnaître des
déficiences et lacunes tangibles du personnel et au sein des
procédures administratives ayant cours à la mairie. Cette
direction aurait ainsi besoin d'un appui ciblé et soutenu afin de
renforcer son efficacité. Quant à l'engagement citoyen au niveau
fiscal, peu de dispositions existent au sein de cette fonction, et la
fiscalité locale affiche une performance de base assez faible, notamment
en termes de compétences du personnel.
En effet, cette fonction aurait besoin d'assistance technique
ciblée et soutenue en vue du renforcement et de la standardisation des
systèmes et procédures administratifs relevant de son champ de
responsabilité. Il en est de même en ce qui concerne la mise en
place et application d'outils et systèmes reliés aux technologies
de l'information, juste pour moderniser et augmenter l'efficacité des
services.
Enfin, une assistance technique et un soutien ciblé
fournis au service de la fiscalité devraient viser à
accroître les compétences professionnelles des cadres qui y
seraient affectés, particulièrement en ce qui a trait aux outils
technologiques. Pour renforcer l'engagement citoyen au regard des obligations
fiscales de la communauté, un appui important à la
sensibilisation serait nécessaire, et la fonction de planification et de
développement serait accentuée beaucoup plus sur les ressources
économiques, sociales et culturelles.
Au niveau socioculturel, plus précisément
concernant la religion, la commune de l'Acul-du-Nord compte environ quatre huit
temples (48) qui sont répertoriés un peu partout dans les
sections communales et dans les quartiers. Le nombre d'églises et
chapelles pour les confessions telles que : catholique, baptiste,
adventiste, pencôtiste ne dépassent pas trente (30) au total.
Cependant, chaque année fête plusieurs saints patrons,
comme : Notre-Dame de la Nativité chaque 8 septembre dans la ville
de l'Acul-du-Nord, Saint Thérèse de l'Enfant Jésus chaque
1er octobre, Saint-Antoine chaque 13 juin à Soufrière,
Saint Arsène chaque 19 juillet à La Bruyère, et enfin
Saint Louis chaque 22 juin à Camp-Louise.91(*)
Cependant, quant à la culture et au loisir, la
situation des sections communales n'est pas tout à fait
différente. Dans la commune de l'Acul-du-Nord, à part le
football qui est le sport pratiqué par certains jeunes, et en plus les
huit (8) gaguères qui fonctionnent une fois par semaine et qui
représentent des lieux de divertissements pour certains, on n'y retrouve
pas de centre socioculturel92(*).
4.4-Environnement économique, financier et
fiscal de la commune
Les principales activités économiques de la
commune sont l'agriculture, l'élevage, la pêche et le commerce.
L'agriculture est le principal secteur pourvoyeur d'emplois, elle est
considérée comme le secteur principal de la population dont plus
de (90%) d'habitants travaillent dans ce secteur. En revanche,
l'élevage est très peu développé dans cette
commune, peu organisé et constitue une activité secondaire pour
quelques individus. Il se fait de façon traditionnelle avec des
effectifs quand même appréciables, mais en dépit du fait,
l'élevage joue un rôle stratégique pour ces habitants. La
pêche aussi représente un secteur d'activité
économique assez important pour les habitants de la première et
de la deuxième section communale, mais moins important pour les autres
sections communales. La vie économique est animée, d'une part,
par des marchés périodiques (dont les jours de fonctionnement
se présentent comme suit : lundi et jeudi pour le centre-ville, mercredi
pour Labruyère, vendredi pour Grison Garde). Et d'autre part, par
de rares boutiques qui offrent des produits courants et de pièces de
motocyclettes. À préciser qu'aucune grande institution
financière, industrielle et commerciale n'est présentée
dans la commune pour appuyer les activités des habitants.
Quant au secteur de l'industrie et des services, la situation
se résume à la présence de plus d'une dizaine de
cassaveries, quatre (4)moulins à céréales (riz,
maïs) et plus d'une trentaine de boulangeries. Le tourisme est une
activité économique génératrice de revenus
grâce aux sites et monuments historiques que compte
l'Îlet-à-Sable. Mais, peu connu sous cette appellation ;
Îlet-à-Rat ; la plage Saint- Michel à Camp-Louise ; la
tombe de l'ex-président Pierrot à Lafond ; une grotte à
Sannit ; un tunnel datant de la colonie ; (Lakou Nan Kanpèch):
lieu de réunion des esclaves pour la préparation de la
cérémonie du bois Caïman. Aussi, on rencontre l'une des plus
anciennes églises catholiques de l'île« Notre Dame de la
Nativité », datée plus de316 ans, qui celle où
fut célébrée la première messe de minuit de la
Caraïbes93(*).
L'agriculture et l'élevage prédominent à
l'Acul-du-Nord. C'est la deuxième commune en importance dans la
commercialisation du bétail du département du Nord. Cependant,
les éleveurs et les commerçants de la municipalité nous
racontent qu'ils ne disposent pas d'infrastructures appropriées pour
procéder à l'abattage du bétail dans des conditions
répondant aux normes sanitaires établies, et pour conditionner la
viande destinée à la vente. Donc, un projet serait conforme aux
priorités du gouvernement, surtout avec le Plan Stratégique de
Développement d'Haïti (PSDH), le Document de la Stratégie
Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
(DSNCRP), qui mettra l'accent sur le développement des infrastructures
pour soutenir la croissance et l'amélioration du cadre de vie ainsi que
la promotion de la stabilité macroéconomique de cette commune.
Le Plan de Financement des Services Publics Communaux (PFSC)
de l'Acul-du- Nord permet de définir un programme d'actions à
travers un ensemble de projets de services publics. Suivant une approche
participative clairement définie, l'administration communale et la
population bénéficiant d'une assistance technique de LOKAL+ont
priorisé douze (12) idées de projets. Ces idées de projets
deviennent donc, à travers les fiches techniques, des instruments de
planification des investissements du Conseil communal. Ces projets guident
ainsi leurs efforts vers des actions qui permettront d'améliorer le
milieu et offriront des services publics à court et moyen terme. Ces
investissements seront fonction d'abord du budget communal et, ensuite, de
sources externes de financement.
La commune de l'Acul-du-Nord a connu au cours de ces
dernières années une tendance à la stagnation relative de
ses ressources financières : le budget de 2010-2011 s'élevait
ainsi à (5 111 000) gourdes, par rapport à 5 958 000 gourdes en
2012-13, soit un peu moins de (15 %) d'augmentation en deux (2) ans. En termes
de recettes ordinaires (fiscales et non-fiscales), la commune avait
collecté, au cours de l'année fiscale 2010-2011, environ (166
000) gourdes94(*).
Dans les années2012 et 2013, ces recettes ordinaires
sont passées à plus de (363 284) gourdes. Il est
intéressant de noter que lors d'une collecte d'informations
réalisée par l'organisation LOKAL+ auprès de la mairie de
l'Acul-du-Nord à la fin de juin 2014, les responsables du service fiscal
signalaient avoir recensés (270) nouvelles maisons et émis (170)
bordereaux pour ces maisons, tout en émettant (55) mises en demeure
à l'encontre de contribuables en défaut de paiement. Ils
évaluaient aussi le montant de taxes communales potentielles (CFPB,
patente, autres) à quelques (240 200) gourdes. En décembre
2014, LOKAL+ a estimé le potentiel fiscal foncier(CFPB) de la commune de
l'Acul-du-Nord à plus de (2,5) millions de gourdes95(*).
Des sources de financement diverses seront mises à
contribution pour assurer la mise en oeuvre du présent Programme de
Financement Communal (PFC). Entre autres, nous pouvons signaler que le
financement par commune sur la base des recettes fiscales issues notamment de
l'exploitation des bâtiments et des équipements marchands est
moins envisagé par les citoyens. Toutefois, il faut préciser que
depuis octobre 2014,la municipalité s'est engagée dans une
stratégie de mobilisation fiscale efficace permettant de répondre
au moins en partie aux besoins de financement du programme.
La population bénéficiaire des infrastructures
et des services publics devra s'engager aux côtés de la
mairie ; la contribution des agences internationales, des partenaires
techniques et financiers, des Organisations Non Gouvernementales (ONGs), des
projets nationaux de développement; le financement par le budget
national à travers les subventions de l'État central et des
ministères sectoriels; l'octroi de ressources financières par la
coopération décentralisée avec les mairies d'outre-mer. De
ce fait, durant les deux (2) premières années de
l'exécution du Programme de Financement Communal (PFC), la mairie devra
rapidement développer une stratégie de mobilisation de ressources
ciblant chacune des sources de financement citées ci-dessus.
L'étape de la mise en oeuvre de financement comprend
les différentes démarches à entreprendre en vue
d'opérationnaliser le programme. Cette phase
d'opérationnalisation comporte trois (3) étapes principales :
l'exécution, le suivi et l'évaluation. Pour la mise en oeuvre des
projets, un cadre institutionnel doit être constitué, et le
conseil municipal sera responsable de l'exécution des projets.
Toutefois, d'autres secteurs évoluant dans la commune peuvent travailler
de concert avec le conseil municipal tout en exécutant des projets
émanant du programme au bénéfice de la population. Pour
suivre l'évolution de la mise en oeuvre et s'assurer de sa bonne
coordination, un comité communal sera mis en place par la mairie
à la suite d'un processus de concertation et d'échanges entre les
divers secteurs.
4.5-Services sociaux de base
Dans la commune de l'Acul-du-Nord, le Ministère de
l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) est
représenté par un Bureau District Scolaire (BDS).Le nombre
d'école primaire inventoriée dans cette commune est de
quatre-vingt-onze (91), On y retrouve également deux (2)écoles
secondaires, une publique et une privée, puis une école
professionnelle, donc cela ne répond pas à la demande de la
scolarisation. À remarquer qu'aussi dans cette commune, il n'y a pas de
centre d'alphabétisation, pas d'université ou école
supérieure pour assurer la formation des jeunes dans un domaine
quelconque.
Puisqu'au niveau de l'éducation, il y a un vide ;
alors bon nombre de parents se trouvent dans l'obligation d'envoyer leurs
enfants à l'école dans d'autres communes, en particulier au
Cap-Haïtien. À préciser que la plupart des enfants issus des
couches vulnérables et défavorisées dans cette commune
sont contraints de discontinuer leurs études classiques, ce qui augmente
le taux de décrochage scolaire durant la période de transition
entre le deuxième et le troisième cycle fondamental. Le seul
lycée existant dans la commune a une faible capacité d'accueil,
le budget alloué à ce lycée ne peut pas répondre
effectivement au besoin de fonctionnement, plus précisément payer
les professeurs et les personnels administratifs.
En outre, le bâtiment et les salles de classe du
lycée ne répondent pas aux normes demandées. Le nombre
d'élèves par salle de classe est au-dessus du maximum
établi par le Ministère, ce qui constitue un problème au
niveau de l'apprentissage. Dans ce lycée, aucun espace adéquat
n'est dédié à la direction et au corps professoral, puis
aucun matériel didactique adapté n'est disponible, donc ce qui
rend l'environnement peu propice à l'enseignement et à
l'apprentissage.
Pour remédier à l'ensemble de ces contraintes,
la construction d'un bâtiment répondant aux normes exigées
par le ministère serait une initiative viable dans le cadre du processus
visant à l'amélioration du niveau de l'enseignement dans la
commune. Un cadre physique adéquat et du matériel didactique
adapté aideront donc à maintenir les enfants dans leur milieu et
leur famille favorisant ainsi leur apprentissage classique et leur chance de
réussite.
En plus de l'éducation, la périphérie du
centre-ville (Bas et Haut du Bourg, Makaty, cité Federme,
Cagnette) et d'autres zones ne sont ni électrifiées et ni
éclairées. Toutefois, dans quelques rares localités de
cette commune, les citoyens utilisent d'autres groupes
électrogènes pour assurer leur besoin. L'ensemble des six (6)
sections communales de l'Acul-du-Nord ne sont pas électrifiées,
plus précisément dans les (93) localités, les (148)
habitations et les trois (3) quartiers (Grison-Garde, Camp-Louise et
Soufrière)de la commune ; nous retrouvons quelques panneaux
solaires, et ces derniers relèvent à un coût estimatif du
projet75 millions de gourdes96(*).
En pleine croissance, cette municipalité, à
l'instar des autres régions du pays, fait face à un rationnement
drastique d'énergie électrique freinant son essor
économique et son développement harmonieux. Donc, ce qui explique
que cette commune répond à un besoin urgent de services publics :
électricité et éclairage de voies et lieux publics. Aussi,
le fonctionnement des institutions, des foyers, des commerces, des industries
ainsi que d'autres bâtiments nécessitent des projets pour
l'accessibilité de l'énergie électrique et d'autres
services sociaux.
À défaut d'avoir à leur disposition des
toilettes dans les lieux publics, la population utilise l'environnement. Il en
résulte une dégradation de l'environnement et de l'hygiène
de vie de la population, développant ainsi le risque de maladies. Ils
utilisent donc pour se « soulager » un simple trou à
ciel ouvert ou l'environnement immédiat. Il en résulte la
pollution de l'air, de l'eau et de la nappe phréatique par les
matières fécales. Or, des milliers de visiteurs
fréquentent régulièrement les plages de la commune et les
sites touristiques. Certains marchés publics de la commune attirent des
milliers de marchands et de consommateurs.
Soucieux de cette nécessité de salubrité,
d'hygiène du milieu, d'assainissement et de préservation de
l'environnement, nous demandons à ce qu'un projet de construction de
toilettes dans les lieux publics soit mis en branle par l'État central
afin de remédier à cette situation. Le projet aura des avantages
significatifs dont la préservation de l'environnement et
l'amélioration de la qualité de vie conduisant à un
meilleur bien-être de la population, et ce projet contribuera
également à l'amélioration des conditions sanitaires,
hygiéniques et environnementales de la commune et de la qualité
de vie.
Le Ministère de la Santé Publique et de la
Population (MSPP) n'est pas représenté dans la commune de
l'Acul-du-Nord à tous les niveaux. Lors de notre observation, on y
trouve seulement trois (3) dispensaires, un centre de santé avec lit et
quelques médecins, quatre (4)infirmières, sept auxiliaires, vingt
(20) matrones certifiées et deux (2) techniciens de laboratoire97(*).Cette insuffisance en
matière de santé conduit les citoyens qui ont de moyens
économiques à se déplacer pour la Ville du
Cap-Haïtien afin de prendre soins dans des hôpitaux.
Toutefois, nous pouvons préciser qu'à plusieurs
reprises dans nos interviews et observations, les citoyens ont clairement
confirmé qu'ils n'ont pas de moyens suffisants pour aller à
l'Hôpital Universitaire Justinien vu que les coûts sont
énormes. Donc, cela constitue un manque à gagner pour cette
commune, et du coup, cela ne peut pas favoriser le progrès et le
développement de ladite commune.
4.6-Voies de communications et infrastructures
La commune de l'Acul-du-Nord dispose d'un réseau
routier reliant le centre-ville aux sections communales. Cependant, les
différents tronçons de route en terre battue présentent un
tracé aléatoire en dehors de toutes normes de conception et
n'offrent aucun confort aux usagers. Ils ne font que suivre le sillage des
pistes existantes. Difficiles d'avoir accès par temps de pluie, ils sont
traversés par les rivières et les ramifications de certaines
ravines.
Ces tronçons présentent un risque
élevé d'accidents, en particulier pour les motocyclettes, donc
les faibles taux de fréquentation des véhicules sont
justifiés par le niveau de dégradation avancée de ces
infrastructures routières. Cet état de fait a des
répercussions significatives sur la qualité de vie en
général dans les sections communales (pertes de
denrées agricoles, accidents imputables au mauvais état de la
chaussée, etc.), et la population de cette commune est
majoritairement rurale, c'est-à-dire (85%).
Étant donné que les voies d'accès ne sont
pas faciles dans plusieurs localités de cette commune, alors un projet
de réhabilitation de ces différents tronçons de route
pourrait faciliter le déplacement de la population et le transport des
denrées agricoles en période pluvieuse. Ce projet favorisera la
commercialisation des produits agricoles en tout temps et une augmentation des
revenus des communautés locales. En somme, la réalisation de ce
projet aura des incidences positives immédiates sur
l'amélioration des conditions de vie de la population et sur les
opérations commerciales.
Au niveau de l'infrastructure, le problème est
énorme. Dans la commune de l'Acul-du-Nord, on retrouve un (1)
commissariat pour toute la population, mais les structures qui sont
établies ne répondent pas aux normes demandées, alors
c'est l'un des raisons pour lesquelles que le travail des policiers est de plus
en plus inefficace. En analysant cette situation, nous pouvons expliquer que la
sécurité des citoyens dans cette commune est souvent
entravée soit par des actes de violence ou soit par des formes
d'infractions ; qui sont souvent jugées anormales, contraires aux
bonnes manières et punies par la loi.
En plus du commissariat, dans cette commune, il y a une
mairie, quatre (4) tribunaux et quatre (4) bureaux d'État civil dont
leur mode de fonctionnement ne répond pas au rythme normal. La raison
qui explique, cela est claire, puisque les budgets alloués pour le
fonctionnement de ces institutions ne peuvent pas répondre à tous
les problèmes dont elles se sont confrontés, et que les
employés ainsi que les petits personnels sont presque livrés
à eux-mêmes, alors le fonctionnement de ces institutions est
devenu très compliqué. Donc, l'absence des compétences et
d'infrastructures au niveau de ces administrations de la commune créent
un vide administratif. Et d'autre en plus, les infrastructures qui doivent
être mises en place pour assurer une bonne gestion et planification de
ces institutions sont absentes, voire inexistantes.
Toutefois, il faut noter qu'à l'intérieur de
cette commune, plus précisément dans les quartiers et
localités citées, on ne retrouve ni bibliothèque, ni
musée, ni salle de théâtre, ni cinéma et d'autres
infrastructure de base qui peuvent servir les jeunes comme moyen de
divertissement. En constatant cette situation lamentable au niveau des
infrastructures dans la commune de l'Acul-du-Nord, nous pouvons dire que
l'État central est absent dans presque tous les domaines qui peuvent
conduire réellement au développement du capital humain. Comme par
exemple, au niveau de la santé, du logement décent, de
l'éducation, d'eau potable, d'électricité, de
l'agriculture et autres, les habitants de cette sont livrés à
eux-mêmes, alors c'est pourquoi ceux qui ont de moyens suffisants
s'installent de plus en plus dans la Ville du Cap-Haïtien et laissent la
commune de l'Acul-du-Nord.
4.7-Conditions environnementales de la Commune
Dans les sections communales de l'Acul-du-Nord,
particulièrement les versants cultivés, les rares espaces
boisés identifiés sont confinés dans les vallées.
Avec le temps, on a assisté à une dégradation progressive
de l'environnement du milieu, caractérisée surtout par le
phénomène de déboisement des versants par les
communautés locales dans les zones d'altitude pour répondre
à leurs besoins les plus urgents.
En effet, l'action érosive des pluies aggravée
par les mauvaises pratiques culturales, l'utilisation intensive de charbon de
bois comme source d'énergie, la coupe anarchique des arbres pour la
construction et la fabrication des meubles, l'absence de politiques
cohérentes en matière d'aménagement du territoire,
d'énergie et de protection de l'environnement entraînent une
dégradation alarmante des sols.
Consciente de cette dégradation
accélérée des versants et de l'impérieuse
nécessité de renverser le processus, la population, en
particulier les cultivateurs et les autorités locales, en atelier
consultatif, ont priorisé un projet de conservation de sols et de
reboisement dans les six (6) sections communales ; lequel projet aura des
impacts positifs sur la commune ainsi que sur son environnement.
En principe, la nécessité de protéger
l'environnement en mettant un frein au processus de dégradation
accélérée des sols des bassins versants de la commune
définit la portée réelle du projet. Les principales
activités économiques des sections communales reposent sur
l'agriculture. Le projet offrira la possibilité aux cultivateurs de
tirer davantage de revenus des activités agricoles d'un sol
régénéré et reboisé et aux citadins de
l'Acul-du-Nord un meilleur cadre physique de vie. De plus, il s'inscrira dans
le cadre du Plan Stratégique de Développement d'Haïti
(PSDH), du Plan d'Actions Départemental pour l'Environnement et le
Développement Durable du Nord (PADEDD) et du Document de
Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la
Pauvreté (DSNCRP) qui, eux-mêmes, visent la protection de
l'environnement, la préservation des ressources naturelles et la
création d'emplois.
Mais de nos jours, la commune de l'Acul-du-Nord fait face
à une dégradation accélérée de son
écosystème, imputable à la coupe anarchique d'arbres et
une mauvaise occupation du sol du milieu. Ce problème prend chaque jour
des proportions de plus en plus alarmantes, rendant les zones touchées
vulnérables, avec les risques constants d'inondations et de glissements
de terrain. Donc, l'urbanisation sauvage actuelle prend peu en compte les
risques mentionnés antérieurement, les dégâts
provoqués par les débordements récurrents des ravines et
rivières concernent aussi bien les cultures que les habitations, et
ceux-ci illustrent la grande fragilité de cette commune.
CHAPITRE V
CAUSES ET CONSÉQUENCES DU PROBLÈME DE
DÉCENTRALISATION DE LA COMMUNE DE L'ACUL-DU-NORD
L
e problème de décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord est devenu de jour en jour plus préoccupant pour les
autorités gouvernementales. À chaque période,
l'État central, à travers sa politique publique de
développement renouvelle ses stratégies via un ensemble de
projets même si souvent beaucoup d'entre eux ne sont pas
exécutés selon les normes. En effet, cette situation crée
un déséquilibre entre l'administration centrale et celle des
collectivités territoriales, qui n'arrivent pas jusqu'à date
à retrouver réellement son organisation. Pour expliquer cela,
plusieurs paramètres ont été retenus, et du coup, nous
arrivons à attribuer ce problème à un ensemble de facteurs
lesquels sont majoritairement issus du mauvais comportement de l'État
central vis-à-vis des citoyens et des institutions des
collectivités territoriales.
Parmi les causes majeures qui sont considérées
comme difficultés pour aboutir véritablement à la
décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord, trois ont
été retenues. La première est la faiblesse de
l'État central à mettre en place des stratégies
appropriées pour contrôler et contourner tous les problèmes
et difficultés dont confrontaient les sections communales, les quartiers
et les habitations de cette commune. La deuxième cause réside au
niveau de la fragilité socio-économique du pays,
c'est-à-dire les ressources économiques et humaines de cette
commune sont peu nombreuses, même si parfois la production agricole est
dense dans cette commune, mais cela ne peut pas engendrer une condition de vie
meilleure pour les citoyens. Et enfin, la dernière cause se situe au
niveau juridique et institutionnel, et cela s'explique par le fait qu'il
n'existe pas beaucoup de prévisions légales pour contraindre les
élus locaux. De plus, les institutions et administrations de cette
commune sont très peu représentées au niveau de
l'administration centrale.
À préciser que cette situation a eu des
conséquences néfastes sur le mode de fonctionnement des habitants
de l'Acul-du-Nord, et c'est l'une des raisons pour laquelle l'État
central n'arrive pas à remplir dans toute sa globalité ses
missions sociales, à savoir améliorer les conditions de vie des
citoyens et offrir à toute la population de cette commune les services
sociaux de base. Toutefois, nous devons considérer les principales
conséquences socio-économiques, politiques et institutionnelles.
Ainsi, dans le cadre de ce chapitre, nous présentons de manière
précise les principales causes qui expliquent le problème de
décentralisation au niveau de la commune de l'Acul du-Nord, tout en
essayant aussi de mettre en évidence les conséquences dont
résulte ce problème.
5.1-Problème de décentralisation de
l'Acul-du-Nord : les différentes causes
Comme nous avons déjà précisé dans
le préambule de ce chapitre les différentes causes qui ont
empêché la décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord, maintenant il est d'une préoccupation fondamentale de
présenter les différentes caractéristiques pour chaque
cause ainsi que les éléments dont découlent les faits.
5.1.1-Socio-économique
Parmi les éléments qui constituent la toile de
fond du problème de décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord, nous retrouvons un ensemble de facteurs
socio-économiques comme l'éducation, la disparité
sociale, la baisse considérable des indicateurs macro-économiques
et autres.
Sur le plan socio-éducatif, la commune de
l'Acul-du-Nord souffre d'une carence de leadership local. Souvent, les
citoyens qui sont élus au suffrage universel ou du moins qui sont
nommés pour rétablir l'ordre constitutionnel n'ont pas pu
boucler leur étude secondaire, voire décrocher un
diplôme universitaire. Bien au contraire, la majorité d'entre eux
sont de grands propriétaires terriens, c'est-à-dire qu'ils sont
des propriétaires des biens mobiliers et immobiliers, donc ils
détiennent un monopole dans les sections communales dont ils habitent.
Alors, c'est l'une des raisons pour lesquelles qu'ils sont souvent choisis sous
la base de leur richesse ou du moins sous la base de leur réputation
dans la section communale.
Toutefois, il est assez important de faire cette remarque pour
préciser que décentraliser le secteur éducatif serait un
atout favorable pour les fils des paysans, parce que ces derniers auront
accès à l'école. Cependant, si nous prenons en compte
certaines dispositions juridiques comme les articles 209 et 211.1de la
Constitution amendée du 29 mars 1987 de la République
d'Haïti, nous remarquons que ces prescrits constitutionnels donnent
à l'État une provision légale pour financer
l'Université d'État d'Haïti (UEH) et des Écoles
Supérieures Publiques, parce que ces dernières sont des axes
importants pour le développement du pays. Ainsi, ces articles
précisent :
« L'État doit financer le fonctionnement
et le développement de l'Université d'État d'Haïti
et des Écoles Supérieures Publiques. Leur organisation et leur
localisation doivent être envisagées dans une perspective de
développement régional ».
« Les Universités et les Écoles
Supérieures privées et publiques dispensent un enseignement
académique et pratique adapté à l'évolution et aux
besoins du développement national ».
Cette idée a été soutenue aussi par
l'étudiant Johnson MELSE, qui dans son mémoire de maitrise en
sciences du développement fait remarquer ceci comme
hypothèses :
« L'Université d'État d'Haïti
est un facteur important pour le développement socio-économique
du pays, alors les problèmes structurels et économiques auxquels
elle est confrontée ont un impact décisif sur le
développement socio-économique d'Haïti ;
Le problème de l'implication de l'Université
d'État d'Haïti dans le développement socio-économique
du pays réside dans sa non considération dans les politiques
publiques de développement et dans les stratégies de croissance
économique98(*). »
À partir de la carence au niveau du secteur
éducatif, nous constatons que la majorité des élus locaux
de cette commune ne connaissent pas leurs rôles, et aussi ils n'ont pas
de compétence nécessaire pour comprendre et analyser d'abord les
textes de lois, ensuite aborder de manière technique et scientifique les
problèmes, et enfin savoir élaborer des projets importants pour
le développement de la commune de l'Acul-du-Nord99(*). En plus de cela, l'absence
des services sociaux de bases se fait ressentir par la faiblesse de
l'État central. Par exemple, il n'y a pas d'électricité,
pas d'eau potable et autres services. Donc, tout ceci représente des
contraintes majeures pour aboutir réellement à une
véritable décentralisation de cette commune.
En effet, l'hypothèse qui fait ressentir l'absence de
l'État central au niveau des services sociaux dans la commune de
l'Acul-du-Nord a été soutenue par deux organisations :
l'une réalisée par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
(UNICEF) en 2012 et l'autre par l'Agence Espagnole de Coopération
Internationale de Développement (AECID) dans l'année 2013.
D'après les résultats de ces études, le service public
n'est pas accessible aux communautés éloignées en
Haïti, plus de (47%) de la population rurale n'a pas d'accès au
soin de santé, (52%) n'a pas d'accès aux services d'eau potable
et d'assainissement et (500,000) enfants restent encore non scolarisés
et exclus du système scolaire en milieu rural. Et enfin,
l'électricité n'atteint que (6%) dans le milieu rural par rapport
à (28%) de la capitale100(*).
À ne pas oublier aussi que les disparités
sociales au niveau de la commune de l'Acul-du-Nord contribuent lourdement dans
ce problème. Parce que, toute planification globale et exhaustive d'un
programme de développement local doit tenir compte de la
réalité de chaque collectivité ainsi que des budgets
alloués. Il doit prendre en considération les contextes
socio-économiques et politiques pour savoir exactement si cela
réclame des ajustements nécessaires à temps afin
d'intégrer les émergents toutefois que chaque section communale a
un rapport différent avec les institutions. D'autres en plus, dans cette
commune, les relations entre les institutions sont complexes, alors il est une
prérogative pour les autorités d'identifier la façon de
piloter les projets de développement pour ne pas léser les
rapports existant entre les citoyens vivant dans les sections communales et
dans les quartiers.
Etant donné que ceci n'a pas été fait
dans les projets élaborés pour le développement de la
commune de l'Acul-du-Nord, cela conduit souvent au
désintéressement de certains citoyens, et parfois ces projets
laissent des conflits entre eux sans jamais remédier à la
situation.
Mis à part de l'éducation et des
disparités sociales, la baisse considérable des indicateurs
macro-économiques de développement est aussi évident dans
cette problématique. À préciser que dans tout pays
développé, l'État central doit accorder une importance
capitale à la production nationale laquelle est une priorité pour
aboutir à un niveau élevé des indicateurs
macro-économiques de développement.
En Haïti, plus précisément après
l'indépendance, le système économique était
axé sur le régime rentier, un système qui ne permet pas
d'aboutir à la création des richesses. C'est un régime qui
permet seulement de faire des transactions commerciales, et ne facilite pas la
création des richesses pour croitre le Produit Intérieur Brut
(PIB). Ainsi, dans cette dynamique de dégénérescence
économique, l'économiste Fred DOURA nous fait savoir que
l'État haïtien depuis sa création perpétue toujours
dans ce type de régime, et c'est pourquoi il n'arrive pas à
diversifier la structure productive pour sortir de l'économie primaire
d'autosubsistance au type d'économie
sous-développé101(*).
Puisque le régime rentier ne facilite pas le
développement des ressources locales, alors les collectivités
territoriales seront toujours dans l'impossibilité de s'organiser pour
mieux opérationnaliser leur projet de développement. Parce que,
l'implication des collectivités territoriales dans le
développement économique rend les actions gouvernementales plus
efficaces en termes d'impacts par rapport aux besoins des communautés
locales. Alors, c'est pourquoi le technicien Mark Malloch BROWN, ancien
administrateur du Programme des Nations-Unies pour le Développement
(PNUD) a inspiré les États centraux, a accordé beaucoup
plus d'importance au développement local qu'au développement en
général en précisant ceci :
« Si nous voulons réaliser l'objectif de
la moitié de la pauvreté extrême avant 2015, la bonne
gouvernance doit être effective au niveau local, en ciblant de
manière approprié la pauvreté et ses
déterminants... Pour cela nous avons besoin de programmes souples,
capables de faire la différence, et surtout, susceptibles de permettre
à la communauté de jouer un rôle effectif, en terme
d'appropriation, de contrôle et de décision102(*). »
D'où, la faiblesse des indicateurs
macro-économiques ainsi que le désintéressement de
l'État central dans l'investissement des ressources productives et
économiques de la commune de l'Acul-du-Nord sont des causses à
considérer dans l'explication portant sur le problème de
décentralisation de cette commune.
5.1.2-Politique et institutionnelle
En faisant une analyse sur l'article 217 de la Constitution
amendée du 29 mars 1987 de la République d'Haïti et celui de
118 du décret de 2006 relatif au cadre de décentralisation des
collectivités, nous constatons que le principe d'autonomie fiscale des
collectivités territoriales est clairement établi. Cependant, au
niveau de l'opérationnalisation des recettes, des dépenses, du
budget et de planification financière, cette commune est traitée
en parents pauvres, et écartée dans les grandes décisions
politiques et économiques de l'État central.
Cette remarque a été faite aussi par deux
économistes haïtiens, le premier c'est le professeur Camille
CHALMERS et le deuxième c'est le professeur André Lafontant
JOSEPH. Le professeur André Lafontant JOSEPH, dans un article
publié en février 2011, monte au créneau pour critiquer et
dire que le budget 2010-2011 d'Haïti est un exemple flagrant. Parce que,
ce budget avait indiqué que seulement (5%) pour le fonctionnement des
collectivités territoriales, ce qui constitue un manque à gagner
pour le développement des sections communales, des communes et certains
départements du pays103(*).
Plus loin, le professeur Camille CHALMERS fait une analyse
économique profonde de la situation en estimant que le budget pour
l'année fiscale 2015-2016 d'Haïti a été mal
élaboré. Pour cela, il se réfère aux normes
établies par la Constitution pour l'élaboration du budget tout en
expliquant ceci :
« Il n'est pas normal pour que le budget soit
élaboré en dehors de la Constitution de 1987. Aujourd'hui le
processus budgétaire est centralisé comme il l'était avant
la Constitution de 1987. Ceci va à l'encontre de l'esprit fondamental de
la Constitution de 1987 qui est la décentralisation104(*). »
Mis à part de ces auteurs qui ont compris le
problème, l'économiste Etzer S. EMILE, à travers une
étude a clairement montré comment le problème de budget
constitue un véritable handicape pour le progrès des
collectivités territoriales. Les résultats de sa recherche ont
précisé comme hypothèse que le département de
l'Ouest génère à lui seul (94%) des recettes fiscales
contre (6%) pour les neufs (9) autres départements confondus, alors
qu'il représente moins de (30%) de la population du pays et seulement
(20) communes sur 142105(*).De manière plus étendue, nous
étudions ce problème à la lumière de
l'économiste Fred DOURA qui les analyse ainsi :
« Les transferts de l'État central aux
collectivités territoriales sont mal gérés, seul
l'État central qui constitue l'autorité compétente pour
lever les impôts dans l'ensemble du pays ;
La formule du partage de l'impôt avec l'État
qui constitue le système d'imposition est déterminé par
les autorités au niveau national. Cependant un revenu fiscal
collecté au niveau local doit être partagé avec
l'État national ;
Le principe d'établir l'impôt sur les
mêmes bases de l'État, mais avec des taux établis sur une
base locale ;
L'emprunt peut constituer un moyen approprié pour
financer les dépenses d'équipements locales à condition
que l'équilibre budgétaire sur le plan macro-économique
soit préservé106(*). »
En plus de la dimension politique qui est l'une des causes du
problème de décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord, le
dysfonctionnement des institutions est aussi un facteur qui pèse
très fort dans cette problématique. Déjà, quand
nous parlons véritablement de décentralisation, trois conditions
essentielles sont prises en considération, à savoir :
l'élection des responsable des collectivités locales au suffrage
universel, le pouvoir souverain des décisions de la collectivité
locale, et enfin la capacité de financer les activités locales
autonomes.
À remarquer que toutes ces conditions doivent
être opérationnalisées via les instituions et les
administrations de l'État central. Etant donné que dans la
commune de l'Acul-du-Nord les institutions sont dysfonctionnelles, alors la
décentralisation entant que technique de planification pouvant aboutir
véritablement à son développement ne peut pas être
réalisée, d'où la centralisation des institutions est le
véritable carcan de ce problème. Pour approfondir cette
hypothèse, l'économiste Fritz Alphonse JEAN abonde presque dans
le même sens en précisant que :
« Les problèmes de concentrations des
services de l'État et de centralisation des compétences
administratives sont au coeur des débats dans des régions en
dehors de la zones métropolitaine de Port-au-Prince, et sont
considérés comme des obstacles majeurs au développement
des affaires et au développement économique en
général107(*). »
Les deux plus grands facteurs qui font les institutions
haïtiennes sont dysfonctionnelles et qui constituent l'une des causes du
problème de décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord
sont : leur manque d'inclusion et leur manque d'autonomie administrative
et financière. Parfois, certains élus locaux tentent de
réaliser des projets en vue d'améliorer les services de base dans
leur commune, mais puisque les instituions ne travaillent pas de concert, et
que les suivis et évaluations ne sont pas faits, donc cela laisse une
place pour la corruption et d'autres formes de dysfonctionnements sans
atteindre. Parce que, toute institution inclusive fournit un cadre contraignant
pour le pouvoir politique, et permet aux citoyens d'accéder aux services
de base pour arriver au développement économique et social.
En plus du manque d'inclusion des institutions, le
problème d'autonomie administrative et financière est l'une des
causes prépondérantes du problème de
décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord. Parce que, chaque
commune a sa propre réalité socio-économique, par
conséquent toute politique publique de développement de
l'État central doit tenir compte des situations socio-économiques
et culturelles de chaque commune. Donc, puisque cela n'a pas été
envisagé pour la commune de l'Acul-du-Nord, cela crée un vide et
laisse peu de possibilités pour aboutir véritablement au
processus de décentralisation.
5.2-Conséquences
Mis à part des facteurs qui sont
considérés comme causes prépondérantes du
problème de décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord, il
existe aussi des conséquences dont résulte le manque
d'application de cette technique. En réalité, parmi toutes ces
retombées, certaines ont des impacts plus lourds que d'autres, et c'est
pourquoi dans le cadre de ce travail, nous insistons beaucoup plus sur les
conséquences au niveau socio-économique, politique et
institutionnel vu que ces retombées sont plus considérables que
dans d'autres secteurs.
5.2.1-Sur le plan socio-économique
La décentralisation comme technique de planification
des collectivités territoriales a eu des impacts considérables
sur le plan socio-économique. Par exemple, au niveau de
l'éducation, la majorité des écoles qui évoluent
dans la commune de l'Acul-du-Nord n'a pas un budget stable et suffisant pour
répondre à tous les problèmes dont elles se sont
confrontées. Ses écoles sont en mauvais état, les normes
qui devraient être établies ne sont pas respectées, pas de
matériels didactiques pour travailler, et parfois les autorités
étatiques ne connaissent même pas ses problèmes vu qu'elles
ne prennent pas en considération les réalités et
problèmes dont confortait cette commune à ce niveau.
À préciser aussi que les écoles qui
existent au niveau des sections communales très reculées de cette
commune n'ont pas les moyens financiers nécessaires pour aboutir aux
résultats académiques escomptés. Et, la majorité
des enfants qui sont issus dans ces milieux n'ont pas eu la chance de
fréquenter une école scolaire qui remplisse toutes les normes
nécessaires. C'est pourquoi, face à cette situation lamentable,
l'auteur Georges G. MERISIER, dans son ouvrage portant sur les styles de
gestion et modes d'organisation des écoles en Haïti, nous fait
remarquer ceci :
« Haïti est l'un des pays où le taux
d'analphabétisme dans la population active est des plus
élevées (environ 50%). C'est aussi un pays où, en
matière de scolarisation de base universelle, il reste encore un long
chemin à parcourir (environ 30% des enfants de 6-11 ans n'ont
jusqu'à présent pas accès à l'école). Mais,
c'est aussi l'un des pays où les contributions des parents en ce qui a
trait à la scolarisation de leurs enfants sont les plus importantes
(plus de 12% de leur revenu) et où les services scolaires se retrouvent
très différenciés108(*). »
Ce n'est pas seulement au niveau de l'éducation que le
problème de décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord a
des retombées, cette situation a aussi des conséquences graves
sur la famille ainsi que les services de bases. Si nous analysons bien cette
situation, nous pouvons remarquer que l'absence réelle de
décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord empêche les
familles paysannes de s'évoluer réellement et d'avoir
accès à certains services de base. Parce que, la
paupérisation des familles paysannes est liée non seulement
à une politique néolibérale qui affaiblisse toutes
leurs activités de survie, et que l'État central ne prend pas en
compte dans sa politique publique, mais aussi à cause de la
fragilité du niveau de vie des familles. Étant donné que
les familles paysannes ; plus précisément celles de
l'Acul-du-Nord n'ont pas d'allocation financière, elles n'ont pas de
moyen suffisant pour faire du bétail, de l'élevage ainsi que de
la pêche, donc elles se sont livrées à
elles-mêmes.
En outre, le problème de décentralisation de la
commune de l'Acul-du-Nord empêche les citoyens d'avoir accès
à certains services de bases, comme par exemple l'eau potable,
l'électricité, la santé, le logement décent et
autres. Il conditionne les citoyens ; plus précisément les
paysans à avoir un mode de vie comparable à celui de survie, mais
non pas véritablement une vie réelle. C'est pourquoi, quand nous
arrivons dans les sections communales de l'Acul-du-Nord, nous constatons un
ensemble de dysfonctionnements, lesquels sont liés aux retombées
du problème de décentralisation ; qui est
considérée comme l'une des techniques fondamentales pour
favoriser le développement local.
Au niveau de la santé, le problème est beaucoup
plus tranchant. D'après une étude réalisée par le
Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) en
2013, nous constatons que les collectivités territoriales ont une
carence véritable en matière de santé. Ainsi, ces deux
tableaux décrivent la situation :
Tableau 2.-Haïti :
Répartition des institutions sanitaires selon le département et
la catégorie
Département
|
Catégories
|
|
Dispensaire (%)
|
CSL (%)
|
CAL (%)
|
Hôpital (%)
|
Artibonite
|
21,43
|
5,51
|
10,88
|
8,20
|
Centre
|
7,83
|
4,06
|
8,16
|
3,28
|
Grand-Anse
|
8,29
|
2,61
|
3,40
|
2,46
|
Nippes
|
4,61
|
0,58
|
4,76
|
2,46
|
Nord
|
8,78
|
12,75
|
7,48
|
10,66
|
Nord-Est
|
5,53
|
2,32
|
5,44
|
1,64
|
Nord-Ouest
|
15,90
|
2,32
|
8,16
|
3,28
|
Ouest
|
12,44
|
59,71
|
36,05
|
57,38
|
Sud
|
8,78
|
4,35
|
9,52
|
8,20
|
Sud-Est
|
6,45
|
5,80
|
6,12
|
2,46
|
Total
|
100.00
434
|
100.00
345
|
100.00
147
|
100.00
122
|
Source : Elaboration propre
à partir de l'enquête EPSS Haïti 2013 et des rapports des
départements sanitaires.
Tableau 3.-Haïti :
Répartition des institutions sanitaires du pays selon le
département et le statut
Département
|
Statut
|
|
Public (%)
|
Privé (%)
|
Mixte (%)
|
Artibonite
|
17,44
|
12,24
|
5,95
|
Centre
|
6,67
|
4,90
|
8,33
|
Grand-Anse
|
6,92
|
1,63
|
10,71
|
Nippes
|
2,56
|
0,82
|
10,71
|
Nord
|
7,44
|
12,45
|
9,52
|
Nord-Est
|
7,44
|
1,22
|
4,17
|
Nord-Ouest
|
14,62
|
4,69
|
7,74
|
Ouest
|
20,00
|
52,45
|
28,57
|
Sud
|
8,46
|
4,69
|
12,50
|
Sud-Est
|
8,46
|
4,90
|
1,79
|
Total
|
100,00
390
|
100,00
490
|
100,00
168
|
Source : Elaboration propre
à partir de l'enquête EPSS Haïti 2013 et des rapports des
départements sanitaires.
En tenant compte des données quantitatives
qui sont insérées dans les tableaux susmentionnés, nous
remarquons que le problème de décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord a de grands impacts sur la santé communautaire ;
plus précisément sur la santé des citoyens vivant dans des
zones reculées. Ces derniers n'ont pas accès à des
hôpitaux pour avoir des soins de santé réel, mais
plutôt ils se contentent d'aller aux dispensaires ou rester chez eux pour
se procurer des soins, parfois la majorité d'entre eux meurent par faute
de manque de soin ou par l'inaccessibilité des voies de transports. Par
conséquent, s'il y avait une politique de décentralisation en
matière de santé qui était orientée vers cette
commune, donc les citoyens auront accès facile à des soins.
Ainsi, c'est dans la perspective de prodiguer des soins nécessaires aux
collectivités territoriales que l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) affirme ceci :
« Le centre de santé est une institution
assurant des services médicaux-sanitaires à une
collectivité déterminée. C'est un centre idéal qui
s'occupe :
a) des activités destinées à
prévenir la maladie et à promouvoir la santé des
personnes, des familles, des groupes particuliers et de l'ensemble de la
collectivité ;
b) des soins médicaux à dispenser aux
malades, dans ses locaux et à domicile ;
c) Des services de réadaptation, en liaison avec
les institutions sociales de la collectivité109(*). »
En conséquence, l'insuffisance de la couverture
sanitaire ou l'absence de l'éducation sanitaire dans cette commune est
dominée par le manque politique public de décentralisation
liée à ce domaine.
À ne pas oublier aussi que la couverture en eau potable
et assainissement dans les sections communales sont très faibles, mais
très préoccupantes pour la population rurale. D'après les
conclusions des experts du projet d'inventaire et de développement des
ressources en eau, la faiblesse en eau potable dans la commune de
l'Acul-du-Nord réside dans la répartition territoriale
inégale et dans la gestion irrationnelle de l'État dans ce
domaine. Face à cela, ils ont demandé des mesures d'urgence pour
soulager la population rurale, en particulier le renforcement de cette commune
en la matière par le biais des politiques publiques de
développement local au niveau d'assainissement et d'eau potable.
Au niveau de l'assainissement et de logement, la situation est
également sombre et préoccupante. Durant les dix (10)
dernières années, le taux de collecte des déchets solides
à la capitale et dans les sections communales de l'Acul-du-Nord a
baissé considérablement à cause de la démission du
service chargé des ordures. Les eaux des industries agro-alimentaires et
chimiques sont déversées dans les milieux ambiants sans
traitement adéquat. C'est pourquoi à l'époque, certains
quartiers de la commune de l'Acul-du-Nord étaient exposés
à de graves dangers ; plus précisément des
épidémies et d'autres maladies contagieuses qui pourraient causer
la mort des habitants de cette commune.
Tableau 4-Répartition de la
couverture en eau potable et assainissement en 2010.
Eau potable à Port-au-{Prince
|
53%
|
Eau potable dans les villes secondaires
|
58%
|
Eau potable en milieu rural
|
33%
|
Assainissement de base en milieu urbain
|
43%
|
Assainissement en milieu rural
|
16%
|
Source : Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), 2011.
Mis à part des conséquences sociales, le
problème de décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord
engendre aussi des conséquences économiques. La crise
économique actuelle n'est pas la première, mais elle est sans
doute l'une des plus pernicieuses de l'histoire du pays, cette crise met en
cause l'État central à travers les décisions prises pour
améliorer la vie de la population. Malgré son regain d'influence
illustré par le soutien apporté par la communauté
internationale, c'est l'impuissance de l'État haïtien qui est
postulée comme cause. L'expérience des années
précédentes laisse à penser que si l'État central
est contesté, c'est le niveau local qui sera mise en question, mais les
collectivités territoriales sont, elles aussi, touchées par une
double crise, financière et de légitimité. Il revient
à l'État central de prendre la mesure de ce que la crise
économique peut paradoxalement impliquer ; plus
précisément une redéfinition de la politique publique de
développement des collectivités locales.
Par exemple, au niveau de la productivité et des
ressources économiques, les indicateurs macro-économiques de la
commune de l'Acul-du-Nord ne peuvent pas assurer la relance économique.
Parce que, l'État central dans l'opérationnalisation de sa
politique publique de développement ne met de moyens financiers
suffisants à la disposition de cette commune; qui représentent
l'un des facteurs clés de la relance économique du
département du Nord.
Fort de cette considération, nous pouvons faire une
allusion à la production agricole qui, autrefois représentait le
moteur de l'économie de cette commune, surtout avec les paysans des
sections communales. Mais de nos jours, cela a totalement disparu à
cause de la mauvaise politique publique de développement dans le
domaine, une politique qui asphyxie les paysans, et les rendent mois productif
qu'auparavant.
Ce déséquilibre au niveau de la paysannerie a
été très clairement constaté par
l'économiste haïtien Gérard PIERRE-CHARLES, qui assimile le
sous-développement d'Haïti à quatre grandes causes. La
première cause est liée au règne du féodalisme qui
n'arrive pas en (21) ans à un degré de maturité afin de
détruire les bases d'existence préétablies.
Deuxièmement, la pénétration étrangère qui
aide les négoces à fortifier leurs positions économiques
et leur influence économique. Troisièmement, l'asphyxie de la
paysannerie par la bourgeoisie néolibérale ; qui constitue
le refus de la participation paysanne dans la vie politique du pays, et cette
bourgeoisie qui participe dans la domination du pouvoir de l'État en
pratiquant le Latifundiste. Et enfin, la quatrième cause qui est la
crise de l'ancien régime, qui occasionne des luttes de caste
accentuées par un facteur technique inséparable.110(*) En effet, l'analyse que fait
Gérard PIERRE-CHARLES sur l'économie haïtienne montre
comment la paysannerie est une condition sine qua none du développement,
et comment les ressources économiques ; plus
précisément les ressources des collectivités territoriales
participent grandement au processus du développement global.
5.2.2-Sur le plan politique et institutionnel
Sur le plan politique et institutionnel, les
conséquences du problème de décentralisation sont plus
marquantes. Les différentes politiques élaborées par
l'État central pour améliorer la vie de la population à
tous les niveaux laissent toujours un vide au niveau des communes et des
sections communales. La raison qui explique cela est simple, c'est que les
moyens mettant à la disposition des sections communales ne sont pas
suffisants ; c'est-à-dire les différents rubriques
budgétaires élaborés pour résoudre les
problèmes qui existent dans les communes reculées de la capitales
ne tiennent pas compte de certaines spécificités. C'est pourquoi
de très souvent, les projets ne sont pas terminés, et parfois les
firmes ou compagnies qui détiennent ses projets n'assurent pas les
suivis et évaluations.
À ne pas oublier aussi que dans le commencement du
travail, nous avons beaucoup insisté sur le rôle de l'État
central dans sa fonction de redistribution des services ; une fonction qui
pourrait être réalisée soit au niveau des
collectivités territoriales ou soit au niveau de l'administration
centrale. Toutefois, qu'au niveau des collectivités locales cela
apportent beaucoup d'avantage vu que la majorité de la population est
concentrée dans les sections communales ou dans les communes.
À préciser que sur le plan politique, les
retombées du problème de décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord sont énormes, de fort souvent, elles rendent fragiles et
précaires les structures socio-économiques. Par exemple, à
cause d'une mauvaise politique en matière d'aménagement du
territoire, certains sites touristiques qui sont situés dans cette
commune ne sont pas réhabilités, parfois ils sont détruits
ou servis comme maisons habitables pour certains habitants. Alors, c'est dans
cette perspective d'idées que l'étudiant Max-Harry DAUPHIN, dans
son mémoire de sortie portant sur la protection juridique du patrimoine
culturel haïtien, formule les hypothèses suivantes :
« Le manque de renforcement des acteurs dans les
institutions et dans certains secteurs de la société civile
haïtienne est la cause prépondérante qui pourrait expliquer
le problème de la protection juridique du patrimoine culturel
haïtien. Par exemple l'école, la famille, l'église et autre
institutions à vocation de socialisation primaire ;
L'irresponsabilité de l'Etat haïtien et la
faiblesse des instruments juridiques en matière de protection des biens
mobiliers à haute valeur culturelle d'Haïti sont
déterminantes dans la problématique de la protection juridique du
patrimoine culturel en Haïti111(*). »
Ce n'est pas seulement au niveau de l'aménagement du
territoire que ce problème a des conséquences, il a aussi des
impacts négatifs sur les décisions politiques prises en
matière de fiscalité, en matière d'agriculture et autres.
En matière de fiscalité, les citoyens vivant dans la commune de
l'Acul-du-Nord paient très peu de taxes chaque année, soit la
Contribution Fiscale des Propriétés Bâties (CFPB), soit les
patentes ou soit d'autres taxes qui sont instituées par l'État
central. Cependant, l'État central via sa politique en matière de
fiscalité, prévoit (80%) de ses recettes pour la commune en
question et (20%) pour l'administration centrale. Mais en
réalité, cette commune n'a pas reçu ses (80%) de recette,
parce que les services n'existent presque pas dans certaines sections
communales, bien au contraire, cette recette est allouée vers
l'administration centrale, tel est le cas pour la commune de l'Acul-du-Nord.
Donc, le processus opérationnel des politiques
publiques mises en place par l'État central pour améliorer la
condition de vie des citoyens de la commune de l'Acul-du-Nord, engendrent des
impacts énormes sur le mode de fonctionnement de cette commune. C'est
pourquoi, dans beaucoup de cas, c'est le paysan lui-même qui cherche
à s'organiser pour améliorer sa condition de vie. Parce que, de
très souvent, la politique élaborée par l'État
central ne prend pas en considération toutes les
spécificités et réalités socio-économiques
de cette commune. En effet, le problème de décentralisation de
l'Acul-du-Nord influence les politiques publiques de développement. Il
écarte les paysans dans les prises de décision qui les
concernent, c'est-à-dire ils ne participent dans l'élaboration
des projets de développement tandis qu'ils sont le moteur de
l'économie nationale. Donc, tout cela explique que les
conséquences liées au problème de décentralisation
de cette commune sont très lourdes.
Au niveau politique, le problème de
décentralisation de cette commune a aussi des conséquences sur
les institutions. Si nous constatons la faiblesse des institutions, nous
décelons la mauvaise politique de décentralisation des services
comme l'une des causes prépondérantes. En réitérant
cette cause, nous connaissons très bien que toute bonne institution est
synonyme de l'application des lois et d'autres facteurs pouvant motiver les
travailleurs. Or, en Haïti, la majorité des institutions sont
extractive, elles ne sont pas inclusives.
Étant donné que ses institutions ne sont pas
inclusives dans cette commune, alors elles ne peuvent pas fournir un cadre
contraignant pour le pouvoir politique. Comme conséquence, les citoyens
ne peuvent pas approprier les fruits de leurs investissement et espérer
d'obtenir d'une part de leurs richesses. Ainsi, c'est pour cela que des
économistes comme Daron ACEMOGLU et James ROBINSON font cette
différence, en montrant l'importance de l'institution inclusive pour le
développement d'un pays au détriment de l'institution
extractive112(*).
En Haïti, particulièrement dans la commune de
l'Acul-du-Nord, les institutions n'existent presque pas en termes de
fonctionnement. La raison est simple, c'est que les budgets alloués pour
leur fonctionnement sont insignifiants, et aussi les compétences
nécessaires n'ont pas été appelées. Sur ce, nous
assistons à une institution qui entrave le développement
économique de cette commune, puis contribue à l'augmentation de
la pauvreté. Donc, le problème de décentralisation de la
commune de l'Acul-du-Nord rend inefficace les institutions, il affaiblit
l'État central dans le cadre de la lutte contre la corruption et aussi
réduire l'opportunité de fournir des biens collectifs pour
améliorer la vie de la population. En nous situant dans la même
perspective de Cherly W. GRAY et Daniel KAUFMANN, comme retombées, les
institutions de la commune de l'Acul-du-Nord sont devenues inefficaces, les
recettes publiques sont amoindries, les charges pèsent beaucoup plus sur
les contribuables et la corruption gangrène l'administration
publique113(*).
CHAPITRE VI
DÉCENTRALISATION DE L'ACUL-DU-NORD :
PARTICIPATION, ENJEUX ET AVANTAGES POUR SON DÉVELOPPEMENT
D
ans toute la construction théorique de notre travail,
nous avons beaucoup insisté sur le manque de participation ou le manque
de prise en considération de la commune de l'Acul-du-Nord dans les
grandes décisions de l'État central. Cela sous-entend que depuis
bien des temps, l'État central reste indécis sur l'ensemble des
problèmes dont confrontait cette commune. Ce n'est pas seulement le
manque de diagnostic de l'État central qui constitue tout le
problème, il existe aussi un autre paramètre à savoir
analyser les véritables enjeux et montrer comment la
décentralisation de ladite commune pourrait être
considérée comme un facteur essentiel pour aboutir à son
développement.
Ainsi, dans le cadre de ce chapitre, nous allons insister
davantage sur les problèmes ; plus précisément ceux
qui sont liés au niveau des services sociaux et au niveau des
infrastructures pour mieux appréhender l'incidence du manque de
participation de cette commune dans les grandes décisions de
l'État central.
6.1-Acul-du-Nord : sa participation dans les
politiques de développement
Depuis les dix (10) dernières années, les
habitants de la commune de l'Acul-du-Nord n'ont jamais cessé de sortir
leur cri contre l'État central ; qui depuis bien des temps ne
prennent pas en considération leurs revendications. Parfois, pour
montrer sa velléité, l'État central via des petits projets
communaux essaie de résoudre certains problèmes, mais par manque
d'analyse et d'étude approfondie, il n'arrive pas à toucher de
manière profonde les vrais problèmes, surtout ceux qui sont
liés au développement socio-économique. Alors, c'est
pourquoi dans cette partie, nous allons essayer d'analyser le niveau de
participation de la commune de l'Acul-du-nord dans les politiques publiques de
l'État central, c'est-à-dire cherché à comprendre
les mesures et les budgets alloués pour le développement
socio-économique de ladite commune.
6.1.1- Au niveau des services sociaux de base
À noter que lors de notre observation, nous avons
constaté que cette commune souffre d'une carence énorme au niveau
de plusieurs domaines d'activités, comme par exemple au niveau de la
santé, du logement, d'accès à l'eau potable, de
l'éducation, de l'électricité et d'autres domaines qui
peuvent assurer véritablement son développement. En interviewant
les responsables de la mairie et plusieurs autres citoyens faisant partie des
organisations communautaires, nous retrouvons presque les mêmes
informations, à savoir que l'État central ne se préoccupe
pas de cette commune, uniquement les maigres budgets alloués aux rares
institutions à caractère publiques.
Alors, ceci étant dit que le
désintéressement de l'État central n'est pas lié
à un seul domaine, mais à plusieurs secteurs d'activités
qui peuvent assurer la bonne marche de cette commune afin que celle-ci puisse
atteindre un niveau de développement normal.
D'après les informations fournies par les responsables
de la mairie de l'Acul-du-Nord, nous ne déduisons qu'au niveau de
logement et d'assainissement, cette commune confronte des difficultés
énormes. Parce que, dans un premier temps la majorité des maisons
ne sont pas identifiées, elles ne respectent pas les normes
appropriées pour se loger, et d'autres en plus leurs
propriétaires ne paient la taxe relative à la Contribution
Foncière des Propriétés Bâties (CFPB), donc cela
rend très faible l'assiette fiscale de cette commune.
En outre, l'un des plus grands problèmes qui existent
à ce niveau, plusieurs maisons qui ont été
observées se retrouvent soit sur des habitations qui ont
été déclarées zones d'utilité publique par
l'État haïtien ou soit des maisons qui ont été
déclarées patrimoine matériel par l'Institut de Sauvegarde
du Patrimoine National (ISPAN).
En analysant cette dérive, nous pouvons dire que
l'État central, jusqu'à date, n'a pris aucunes mesures et
stratégies soit en matière de l'aménagement du territoire
ou soit en matière de politique d'habitat. À cause de ce vide,
nous estimons que le niveau de participation de la commune de l'Acul-du-Nord
dans les politiques publiques de l'État central en matière de
l'aménagement du territoire parait tout à fait insignifiant pour
ne pas dire inexistant. Parce que, dans la lutte contre la construction
anarchique et la protection du patrimoine matériel en Haïti,
l'État central ne prend pas en considération certains monuments
ou habitations touristiques de cette commune, donc cela signifie que le manque
de participation de la commune de l'Acul-du-Nord dans les politiques publiques
en matière d'aménagement du territoire constitue un
problème pour le progrès et le développement de cette
commune.
Ce n'est pas seulement au niveau de logement et
d'assainissement que la commune de l'Acul-du-Nord ne participe pas dans les
politiques publiques de l'État central, il en est de même pour les
mesures et les stratégies prises en matière d'eau potable et de
l'électricité. Parce que, lors de notre observation et
différentes entrevues réalisées avec les habitants de
cette commune, ces derniers ont relaté qu'ils n'ont pas d'accès
à l'eau potable, voire de l'électricité.
En fait, il faut préciser qu'à
l'intérieur de cette commune, aucun bureau ou aucune direction pour la
gestion de l'eau n'a été répertorié, qui donc, la
Direction Nationale d'Eau Potable et d'Assainissement (DINEPA) comme le bureau
principal placé pour gérer la santé de la population
à travers de l'eau qu'elle consomme n'est pas présente dans cette
commune. Pour se libérer de cette pénurie ; plus
précisément en eau potable, les habitants de cette commune
utilisent soit les sources ou encore des puits perforés lors des
projets communaux.
Mis à part de cette situation critique en
matière d'eau potable, dans cette commune, l'électricité
pose un problème majeur. Suivant les responsables de la mairie, la
majorité de la population ne consomme pas de l'Électricité
d'État d'Haïti (EDH), ceux qui ont de grands moyens
économiques utilisent des groupes électrogènes comme
batterie, génératrice et panneau solaire. Même au niveau de
la mairie aussi, on utilise de très souvent des groupes
électrogènes presque pendant toute la journée, à
cause que l'Électricité d'État d'Haïti (EDH)
fonctionne seulement cinq (5) heures de temps par jour. Donc, en matière
de l'électricité l'État central est absent, et cela est
dû à cause du manque de participation de la commune de
l'Acul-du-Nord dans les grandes décisions étatiques. Alors, c'est
pourquoi les responsables de la mairie dans une entrevue réalisée
le 9 février 2020, ont insisté beaucoup sur la
décentralisation de certains services de base pour que cette commune
puisse atteindre un niveau de développement suffisant.
6.1.2-Au niveau des infrastructures
Ce n'est pas seulement au niveau des services de
base que la commune de l'Acul-du-Nord confronte un ensemble de
problèmes, au niveau des infrastructures, les habitants de cette commune
ont dû mal à évoluer à causes des
difficultés. La raison simple, c'est que l'État central, via
certaines stratégies et mesures pour favoriser le développement
et le progrès économique de la société, ne prend
pas comme cible la commune de l'Acul-du-Nord, alors, cela sous-entend que
cette commune ne participe pas dans les politiques publiques de l'État
central au niveau des infrastructures.
Il faut préciser spécifiquement, qu'au niveau
des infrastructures routières, il existe très peu d'accès,
les voies de transport sont majoritairement en terre battue, et souvent les
paysans ont dû mal à traverser soit pour se rendre au
marché pour les opérations commerciales ou soit pour se rendre
dans d'autres endroits. Donc, de jour en jour les problèmes au niveau de
l'infrastructure dans la commune de l'Acul-du-Nord s'intensifient, ils
deviennent plus criants et plus préoccupants, mais l'État central
n'a jamais jeté leur dévolu sur cette commune malgré tous
les atouts et avantages qu'elle possède. D'où, le problème
de participation de cette commune dans les stratégies de
développement de l'État central constitue un défi à
relever pour améliorer cette situation.
À noter que lors de notre observation, nous avons
constaté qu'il existe très peu d'infrastructure dans cette
commune, comme par exemple les infrastructures routières, les places
publiques, les écoles secondaires et professionnelles, les industries,
les maisons de transfert, les terrains de jeu et autres. Au niveau des
industries et des compagnies commerciales, nous ne retrouvons pas
d'infrastructures, sauf quelques boutiques qui vendent des produits
alimentaires en détails. Donc, l'absence des industries et des grandes
compagnies causent de sérieux problèmes pouvant aboutir au
développement réel de cette commune. En conséquence, nous
réitérons notre engagement et notre souci théorique pour
dire que le manque d'infrastructure lié au manque de participation de la
commune de l'Acul-du-Nord dans les grandes stratégies de l'État
central contribue au problème de développement de cette
commune.
6.2- Développement de la commune de
l'Acul-du-Nord : ses enjeux
Nous allons aborder dans cette section les principaux enjeux
du développement local décentralisé. Ainsi, pour ce faire,
nous allons essayer de synthétiser les différents aspects qui en
découlent, allant des actions relevant du développement
socioéconomique jusqu'aux actions de coordinations de politiques
publiques locales.
6.2.1. Répondre aux besoins des habitants de
l'Acul-du-Nord
L'approche en termes de développement de la commune de
l'Acul-du-Nord, vise à impliquer davantage la population dans la
sphère économique et en faire ainsi un facteur de
développement endogène. Cependant, cette approche qui couvre
aussi bien les sections communales que les quartiers, prend une forme assez
spécifique dans les zones urbaines, territorialement plus
concentrées. Donc, cela veut dire que le développement ne se
conçoit plus comme un processus imposé du haut à des
acteurs passifs qui se contentent de recevoir des informations, mais
plutôt des services ou des équipements définis par des
fonctionnaires ou par des experts qui connaitraient mieux leurs besoins que les
intéressés eux-mêmes.
Cette responsabilisation collective des acteurs à la
base de l'identification de leur stratégie de développement,
contribue à donner des réponses aux besoins des habitants de la
commune de l'Acul-du-Nord. Plus précisément dans
l'énoncé des moyens au service de cette stratégie et dans
l'affectation des ressources disponibles, les acteurs de cette commune auront
pour objectif de renforcer l'appropriation des équipements et
améliorer les services et infrastructures. Donc, la participation des
habitants dans cette activité concrétise leur implication dans le
développement socio-économique.
6.2.2. Assurer un développement
socio-économique de l'Acul-du-Nord
Les actions de développement dans la commune de
l'Acul-du-Nord par les acteurs, bénéficient directement des fonds
d'investissement pour poursuivre, des activités économiques et
des ressources naturelles pour mettre en branle et développer cette
commune. Toutefois, à travers une négociation entre les
différents acteurs et organisations communautaires, l'identification
des projets à savoir ; infrastructures sociales, les équipements
collectifs marchands et les activités
économiques ; doivent se faire au niveau local, et surtout dans toutes
les sections communales de la commune de l'Acul-du-Nord. Ainsi, il y aura une
concordance forte entre une logique économique d'aménagement du
territoire à l'échelle locale et une logique sociale d'espace
organisé à partir d'un partage des rôles au sein de cette
communauté.
En effet, la décentralisation et l'autonomie des
administrations de la commune de l'Acul-du-Nord par rapport à
l'administration centrale changent considérablement les atouts du
développement local. Ainsi, une approche de développement par le
haut, puis les stratégies et les plans du développement local
peuvent être élaborés à une échelle qui prend
davantage en compte les ressources naturelles de cette commune. Etant
donné que celle-ci a une taille qui peut lui permettre de
négocier de façon plus efficace avec l'administration
déconcentrée de l'État central, alors elle disposera d'une
légitimité pour organiser la gestion des ressources naturelles
entre les acteurs sociaux ou pour abriter la localisation des
équipements publics.
Donc, la valorisation des ressources naturelles, la mise en
place des infrastructures socio-économiques, sont les principaux
facteurs qui peuvent contribuer au développement de la commune de
l'Acul-du-Nord.
6.2.3. Lutter contre la pauvreté et
l'inégalité dans la commune de l'Acul-du-Nord
L'approche participative du développement local conduit
essentiellement à donner du pouvoir aux populations. Dans une optique de
lutte contre la pauvreté et contre les inégalités
sociales, ceci oblige à inclure les catégories sociales
défavorisées. Alors, l'effort consiste à amener les
responsables ou les autorités de l'État à placer à
la table de négociation des représentants de l'ensemble de la
société civile. Les actions conduites doivent se répartir
de manière équitable entre les communes et sections communales
qui, souvent s'orientent vers la recherche d'équité entre les
couches sociales.
À partir de cette coordination, l'État central
via des projets communaux peut lutter contre la pauvreté et
l'inégalité sociale. Plus précisément, dans la
commune de l'Acul-du-Nord, l'État central peut élaborer des
projets ; qui seront profitables par les élus locaux, et rendront
accessible le niveau de vie, les services de base ainsi que la condition de vie
de cette commune. D'où, la participation de cette commune dans les
différentes stratégies de développement de l'État
central est d'une importance considérable pour réduire la
pauvreté et l'inégalité dans la commune de l'Acul-du-Nord.
6.2.4. Articuler les projets de développement de
l'Acul-du-Nord avec les politiques de l'État central
À travers les politiques publiques de
développement, les actions de l'État, qui sont nécessaires
pour la transformation des espaces inertes en territoires attractifs, ne sont
efficaces et considérées que si elles sont prises en compte au
niveau local. Les solidarités sociales et économiques qui s'y
nouent entre les acteurs du développement favorisent l'appropriation des
stratégies sectorielles par les bénéficiaires.
Réciproquement, les actions du développement local sont plus
efficaces si elles s'inscrivent dans des stratégies sectorielles qui
procurent des orientations claires et garantissent des normes homogènes.
Pour articuler les projets de développement de la
commune de l'Acul-du-Nord avec les politiques publiques de l'État
central, les programmes sectoriels doivent être accompagnés de
moyens techniques et financiers ; qui peuvent venir en renforcement du
développement à la base. Ils doivent être mis en place par
l'État central, et couverts d'un ensemble de besoins qui
dépassent la compétence du local. Cependant, les
différents volets de ces programmes sectoriels peuvent être mis en
oeuvre les différents acteurs du développement local à
savoir : l'administration centrale, les services déconcentrés de
l'État, les collectivités territoriales et la
société civile particulièrement le secteur privé
qui sera une partie active et participera davantage à la création
des emplois et à la lutte contre la pauvreté et les
inégalités sociales de cette commune.
6.2.5-Décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord : une alternative de développement global
L'idée d'un territoire vient de renaitre paradoxalement
par l'accélération du phénomène de la
mondialisation qui a rendu un territoire local comme l'un des
éléments majeurs de la compétitivité des
unités de production. Ainsi, le développement local
constitue une alternative à la mondialisation dans la mesure où
il vise la redynamisation de la commune pour la création d'emplois
locaux et autres services.
En effet, articuler les projets de la commune de
l'Acul-du-Nord pour aboutir au développement global n'est pas une mince
affaire, mais il suffit de bien coordonner les projets de développement
et fixer des objectifs clairs. Toutefois, il faut préciser que les
projets doivent être sectoriels, par exemple les projets d'irrigation
dans le domaine de l'eau potable ou les projets d'électrification, mais
dans tous les cas leur dénominateur commun demeure d'inscription de la
commune.
En fait, l'ensemble de ces expériences constituent
l'une des conditions de leurs réussites, et ne visent pas à la
fermeture du pays sur lui-même. Au contraire, elles initient des actions
de coopérations internationales et s'inscrivent alors dans un
développement ouvert sur l'extérieur et, à terme, il peut
se matérialiser par ou sur un transfert de compétences. Donc,
l'opérationnalisation de ces projets aura non seulement des impacts
positifs sur les indicateurs macro-économiques de cette commune, mais
également contribuera au développement de cette commune,
6.3- Avantages de la décentralisation pour le
développement de la commune de l'Acul-du-Nord
Plusieurs travaux et études consacrés à
la décentralisation, dans ses dimensions économique et politique,
précisent que cette technique de planification de l'administration
locale requiert plusieurs avantages ; tels que le transfert de pouvoir aux
acteurs locaux, le renforcement des capacités locales, l'apprentissage
de la gouvernance participative et la lutte contre la pauvreté. Dans le
cadre de cette section, nous présentons les avantages de la
décentralisation pour la commune de l'Acul-du-Nord, et cette
présentation sera faite suivant certaines littératures des
analyses économiques et politiques.
6.3.1-Transfert de pouvoir aux institutions de la
commune
Les écrits qui ont traité la dimension politique
de la décentralisation expliquent que celle-ci est avant tout une
réforme qui satisfait à la fois la volonté du
gouvernement, mais aussi elle aide les citoyens à élargir le
champ de la démocratie participative. Ainsi, la décentralisation
consiste à un transfert de pouvoir, c'est-à-dire un transfert de
compétences et de ressources financières nécessaires
à son exercice quant au niveau central (État) qu'au
niveau local (Collectivité territoriale) via des
élus. En outre, elle permet aussi aux représentants
élus des populations, de disposer d'un vaste champ d'initiatives et de
responsabilités qui seront tous opérationnalisés dans les
projets communaux.
Dans cette perspective, la décentralisation est
définie comme tout acte par lequel un gouvernement central cède
formellement les pouvoirs aux acteurs et institutions de niveaux
inférieurs dans la hiérarchie politico- administrative et
territoriale. Donc, ce transfert de pouvoir implique la création d'un
cadre de prise de décision à l'intérieur duquel une
variété d'acteurs peut exercer une certaine autonomie dans les
communes.
Dans ce cas, l'État cède complètement des
pouvoirs exercés auparavant par lui. Il peut s'agir aussi d'un transfert
partiel autrement dit d'un partage de pouvoir. Dans ce cas, l'État
central ne cède que d'une partie des pouvoirs concernés.
Cependant, quand nous sommes dans le paradigme politique, la
décentralisation traduit un cadre institutionnel et juridique à
l'intérieur duquel la fourniture à l'échelon local de
biens collectifs peut s'opérer. Il s'agit d'une détermination
légale de la sphère institutionnelle de production de ces biens.
En effet, la dimension politique de la décentralisation donne un support
institutionnel à sa dimension économique.
La position qui concerne la dimension politique par rapport
à la dimension économique de la décentralisation repose
sur un cadre institutionnel qui lui donne un caractère légal. Un
volet important d'une stratégie de décentralisation concerne en
effet, l'élaboration d'un cadre juridique et réglementaire visant
à aider les différents paliers de gouvernement et à
délimiter leurs rôles et responsabilités. Qui donc, la
dimension politique de la décentralisation fournit un cadre légal
qui protège les pouvoirs transférés et les institutions
locales dans les mécanismes liés à leur fonctionnement.
Elle donne une légitimité aux institutions locales dans la
production de biens collectifs sur leur territoire. Et, c'est à travers
la décentralisation, il est concédé de façon
légitime aux populations un droit de regard dans la gestion des affaires
locales, notamment grâce à leur participation à la prise de
décisions et au contrôle de celles-ci.
6.3.2-Rapprochement des populations de l'Acul-du-Nord au
centre des décisions
La décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord
rapproche les institutions de pouvoir des citoyens. Selon les diverses
réflexions, un gouvernement représentatif est plus efficace quand
il est plus près des citoyens vivant dans les collectivités
territoriales. En effet, la décentralisation est
considérée comme une manière de partager le pouvoir, les
ressources et les responsabilités avec la population. Ainsi, elle permet
de rapprocher géographiquement les prises de décision des
populations défavorisées, voire de les rendre participatives.
En favorisant le rapprochement des institutions publiques et
la population de l'Acul-du-Nord, la décentralisation les rend plus
facilement comptables de leur gestion, aussi elle permet un contrôle de
proximité des administrations publiques. Alors, il s'agit d'un
contrôle démocratique lié à l'effort d'offrir un
service qui concorde avec la demande, parce que la décentralisation
favorise par ailleurs une structuration organisationnelle au plan local,
notamment au niveau de la société civile et du secteur
privé. En participant à la production locale de biens collectifs,
les acteurs privés ou de la société civile sont souvent
amenés à se structurer de façon formelle ou informelle en
organisations ou en réseaux.
6.3.3-Facteur de participation et moyen de lutte contre la
pauvreté au plan local
La gestion participative constitue un élément
fondamental des politiques publiques dans plusieurs pays pour favoriser une
gestion locale des ressources publiques. La participation accrue des
populations dans la prise de décisions publiques constitue un
élément positif dans la mesure où, elle peut
améliorer l'efficience et l'équité dans la gestion des
ressources locales. En favorisant une participation locale aux décisions
publiques, la décentralisation renforce le rôle des
échelons inférieurs du gouvernement, des structures locales et
des acteurs de la société civile.
Encore, elle accroît la capacité des plus
défavorisés à effectuer des choix, car elle renvoie
à la capacité des populations et des institutions qu'elles se
donnent de prendre en charge leurs propres affaires. La décentralisation
constitue ainsi un facteur de renforcement du pouvoir des populations
défavorisées qui accroît leur capacité de
contrôle et de participation aux décisions.
Par le bais de participation, la décentralisation est
considérée comme un moyen de lutte contre la pauvreté.
Selon A-K. SEN, la pauvreté n'est pas seulement une question de faible
niveau de revenu et de la mauvaise condition de vie, elle est aussi un manque
de maîtrise des pauvres sur leur destin et les décisions qui les
concernent. Donc, l'implication des populations locales dans la prise de
décisions et la gestion des affaires les concernant, la
décentralisation répond à une volonté de
réduction de la pauvreté.
En effet, la lutte contre la pauvreté constitue une
mission qui relève du ressort des politiques locales, c'est pourquoi,
l'auteur Jean Gardy DUMOULIN indique à cet effet que :
« C'est surtout à l'échelle locale que
les acteurs se préoccupent davantage de la pauvreté. La
décentralisation, en favorisant la participation des populations
à la gestion des affaires locales et à leur contrôle
concoure implicitement à la transparence de celle-ci114(*) ».
Donc, ces considérations font alors de la
décentralisation, un outil de promotion d'une gouvernance favorable
à la lutte contre la corruption et la pauvreté.
6.3.4-Amélioration de l'action collective et
apprentissage de la gouvernance
La décentralisation s'inscrit aussi dans une
réflexion sur la gouvernance. Celle-ci ne se réduit pas à
l'action des institutions gouvernementales nationales; elle implique leur
interaction avec non seulement les différents niveaux territoriaux, mais
également l'ensemble des institutions représentatives de la
société civile ainsi que le secteur privé qui doivent
s'engager dans un partenariat pour le développement. Principalement, la
décentralisation vise à atteindre l'un des principaux objectifs
de la bonne gouvernance politique qui se traduit par la démocratisation
ou le principe que, les hommes auront un mot à dire dans la gestion de
leurs affaires. En ce sens, la décentralisation est une stratégie
de gouvernance pour faciliter le transfert de pouvoir tout près de ceux
qui sont les plus affectés par son exercice.
En favorisant la participation des populations dans la gestion
de leurs affaires et dans leur contrôle au plan local, la
décentralisation crée les conditions de l'apprentissage de la
gouvernance locale. Cela, lui confère une dimension cognitive et
contribue à l'amélioration de l'action collective des acteurs.
La décentralisation améliore aussi le processus
de prise de décisions collectives en y impliquant différentes
parties prenantes (gouvernement, administration, acteurs directement
concernés et leurs organisations). Ce processus d'action collective
donne l'occasion aux acteurs de se familiariser avec la pratique de la
gouvernance au niveau local. Au sens économique, elle traduit une
diminution de la sphère de production de biens collectifs afin de
l'ajuster au mieux à la demande locale. Tandis qu'au sens politique,
elle donne lieu à la création d'un cadre institutionnel
légal d'exercice de responsabilités pour servir de support
à cette production. Donc, elle constitue un facteur de renforcement de
la proximité entre populations locales et niveaux de décisions
publiques. En améliorant la participation des populations aux prises de
décisions publiques et au contrôle de la gestion locale, la
décentralisation contribue à la lutte contre la corruption et la
pauvreté. Ces éléments de participation font de la
décentralisation, un facteur d'amélioration de la capacité
d'action collective et un outil d'apprentissage de la gouvernance participative
au niveau local.
TROISIÈME PARTIE
PRÉSENTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS
DE LA RECHERCHE
251658240
CHAPITRE VII
CHAPITRE VII
PRÉSENTATIONS ET INTERPRÉTATION DES
DONNÉES STATISTIQUES
D
ans ce chapitre, nous procédons à la
présentation et à l'interprétation des informations qui
ont été recueillies lors de notre enquête. Cette
présentation et interprétation ont pourvu d'importance
considérable pour le travail, vu qu'elles appréhendent en
profondeur tous les problèmes confrontés par la commune de
l'Acul-du-Nord, d'où la technique de décentralisation serait un
facteur considérable pour son développement. Ainsi, dans ce
chapitre, nous présentons les données statistiques relatives aux
variables qui ont été pris en compote dans le travail, toutefois
nous considérons les sections communales qui constituent notre
échantillon représentatif.
7.1-Données statistiques recueillies sur la
population de Grand-Ravine
Dans cette section, il est d'une préoccupation capitale
de mettre un accent particulier sur certains variables comme
l'éducation, la santé, l'eau potable, l'électricité
et le niveau d'emploi des habitants de la section communale de Grand-Ravine.
Cette préoccupation est fondamentale, elle fait partie de la
construction du pole épistémologique de ce travail, d'où
elle participe grandement dans la confirmation ou dans l'infirmation des
hypothèses qui ont été formulées. Ainsi, nous
présentons et interprétons les données statistiques
recueillies sur la section communale de Grand-Ravine plus
précisément celles concernant les services sociaux et les
infrastructures.
Dans cette section communale, il est à remarquer que la
situation est très alarmante au niveau de l'éducation. Parce que,
beaucoup de jeunes interviewés et faisant partie des focus group de
notre travail ont relaté qu'ils n'ont jamais fréquentés
l'école, rare d'entre eux qui sont arrivés au niveau secondaire
et professionnel, voire pour le niveau universitaire. Cette situation critique
constitue un blocage pour le développement de cette section communale,
elle compromet non seulement l'avenir des jeunes nordiculais et nordiculaises,
mais aussi le progrès de la commune. Ainsi, ce tableau et graphique
présentent la situation au niveau de l'éducation:
Tableau 5.-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Grand-Ravine selon leur
niveau d'étude
NIVEAU D'ÉTUDE
|
Ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Primaire
|
38
|
31,66
|
Secondaire
|
22
|
18,33
|
Universitaire
|
2
|
1,66
|
Ecole professionnelle
|
7
|
5,83
|
Ne jamais fréquenté
l'école
|
51
|
42,5
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Grand-Ravine, février 2020.
Dans le cadre de l'enquête menée auprès
de (120) habitants de la section communale de Grand-Ravine selon leur niveau
d'étude, nous retrouvons que (38) d'entre eux soit (31,66%) sont
arrivés seulement au niveau primaire, (22) soit (18,33%) sont
arrivés au niveau secondaire, (2) soit (1,66%) sont arrivés au
niveau secondaire, (7) soit (5,83%) sont fréquentés une
école professionnelle et (51) soit (42,5 %) n'ont jamais eu la chance
d'aller à l'école. Ainsi, cette graphique présente la
situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Grand-Ravine, février 2020.
Ce n'est pas seulement au niveau de l'éducation que ce
problème existe, la situation est critique aussi au niveau de la
santé. Parce que, lors des entrevues, les habitants de cette section
communale n'hésitent pas à expliquer qu'ils n'ont pas vraiment
accès à la santé. Ainsi, ce tableau présente leur
situation :
Tableau 6-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Grand-Ravine selon leur
niveau d'accès à la santé
ACCÈS À LA SANTÉ
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à la Santé
|
12
|
10
|
Accès moyen à la
santé
|
37
|
30,83
|
Pas d'accès à la
santé
|
71
|
59,16
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Grand-Ravine, février 2020.
D'après l'enquête menée auprès de
(120) habitants de la section communale de Grand-Ravine selon leur niveau
d'accès à la santé, nous retrouvons que (12) d'entre eux
soit (10%) ont accès à la santé, (37) soit (30,83%) ont
un accès moyen, (71) soit (59,16%) n'ont pas d'accès à la
santé. Ainsi, cette graphique décrit la
situation suivante :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Grand-Ravine, février 2020.
Concernant l'accès à l'eau potable, la situation
est critique. Beaucoup d'habitants de cette section communale confrontent des
difficultés énormes à ce niveau. Vu à cette
pénurie, ils se contentent de boire soit de l'eau de la rivière
ou l'eau des sources. Ainsi, ce tableau présente la situation.
Tableau 7-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Grand-Ravine selon leur
niveau d'accès à l'eau potable
EAU POTABLE
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à l'eau potable
|
1
|
0,83
|
Accès moyen à l'eau potable
|
5
|
4,16
|
Pas d'accès à l'eau potable
|
114
|
95
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Grand-Ravine, février 2020.
D'après l'enquête menée auprès de
(120) habitants de la section communale de Grand-Ravine selon leur niveau
d'accès à l'eau potable, nous retrouvons (1) d'entre eux soit
(0,83%) ont accès à l'eau potable, (5) soit (4,16%) ont un
accès moyen a l'eau potable, (114) soit (95%) n'ont pas d'accès
à l'eau potable. Ainsi, cette graphique décrit la
situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Grand-Ravine, février 2020.
Au niveau de l'électricité la situation est de
même, quand nous parlons avec les responsables de la mairie, ils ont tous
relaté qu'aucun projet d'électrification n'a été
envisagé pour cette commune. Seulement, les habitants qui ont des moyens
économiques utilisent des groupes électrogènes. Ainsi, ce
tableau décrit la situation.
Tableau 8-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Grand-Ravine selon leur
niveau d'accès à l'électricité
ÉLECTRICITÉ
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à
l'électricité
|
8
|
6,66
|
Accès moyen à
l'électricité
|
28
|
23,33
|
Pas d'accès à
l'électricité
|
84
|
70
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Grand-Ravine, février 2020.
Selon les résultats de l'enquête menée
auprès de (120) habitants de la section communale de Grand-Ravine selon
leur niveau d'accès à l'électricité, nous
retrouvons (8) d'entre eux soit (6,66%) ont accès à
l'électricité, (28) soit (23,33%) ont un accès moyen
à l'électricité, (84) soit (70%) n'ont pas d'accès
à l'électricité. Ainsi, cette graphique décrit la
situation :
251651072
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Grand-Ravine, février 2020.
7.2-Données statistiques recueillies sur la
population de Coupe-à-David
La section communale de la Coupe-à-David
présente presque les mêmes situations qu'avec celle de
Grand-Ravine au niveau des services de base, toutefois, il y a quelques
différences et nuances qu'au niveau des chiffres. Si nous prenons un
exemple sur l'éducation, dans cette section communale, la situation est
différente. Il n'existe presque pas d'école primaire et
secondaire, mais sauf que certains jeunes se déplacent pour aller
continuer leur étude dans la ville du Cap-Haitien. Ainsi, ce tableau
présente le niveau d'éducation à Coupe-à-David.
Tableau 9-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Coupe-a-David selon leur
niveau d'étude
NIVEAU D'ÉTUDE
|
Ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Primaire
|
19
|
15,83
|
Secondaire
|
11
|
9,16
|
Universitaire
|
1
|
0,83
|
Ecole professionnelle
|
7
|
5,83
|
Ne jamais fréquenté
l'école
|
82
|
68,33
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Coupe-à-David, février 2020.
Dans le cadre de l'enquête menée auprès de
(120) habitants de la section communale de Coup-à-David selon leur
niveau d'étude, nous retrouvons que (19) d'entre eux soit (15,83%) sont
fréquentés seulement l'école primaire, (11) soit (9,16%)
sont arrivés au niveau secondaire, (2) soit (1,66%) sont arrivés
au niveau secondaire, (1) soit (0,83%) sont fréquentés une
école professionnelle et (82) soit (68,33 %) n'ont jamais eu la chance
d'aller à l'école. Ainsi, cette graphique présente la
situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Coupe-à-David, février 2020.
Au niveau de la santé la situation est beaucoup plus
compliquée. Dans cette section communale, nous ne retrouvons pas
d'Hôpitaux, sauf un centre de santé et deux petites pharmacies
situant au bord de la rue. C'est pourquoi les habitants de cette section
communale n'ont pas vraiment accès à la santé, d'où
ce tableau décrit la situation.
Tableau 10-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Coupe-à-David
selon leur niveau d'accès à la santé
ACCÈS À LA SANTÉ
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à la Santé
|
5
|
4,16
|
Accès moyen à la
santé
|
17
|
14,16
|
Pas d'accès à la
santé
|
98
|
81,66
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Coupe-à-David, février 2020.
D'après l'enquête menée auprès de
(120) habitants de la section communale de Coupe-à-David selon leur
niveau d'accès à la santé, nous retrouvons que (5) d'entre
eux soit (4,16%) ont accès à la santé, (17) soit (14,16%)
ont un accès moyen, (98) soit (81,66%) n'ont pas d'accès à
la santé. Ainsi, cette graphique décrit la situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Coupe-à-David, février 2020.
Dans la section communale de Coupe-à-David, le
problème de l'eau potable est criant. Lors de nos entrevues avec les
habitants, beaucoup d'entre eux nous ont expliqué clairement qu'ils
n'ont jamais eu la chance de consommer de l'eau potable, c'est pourquoi de fort
souvent, ils sont tombés malades. Ainsi, ce tableau et graphique
expliquent la situation :
Tableau 11-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Coupe-à-David
selon leur niveau d'accès à l'eau potable
EAU POTABLE
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à l'eau potable
|
-
|
0
|
Accès moyen à l'eau potable
|
3
|
2,5
|
Pas d'accès à l'eau potable
|
117
|
97,5
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Coupe-à-David, février 2020.
D'après l'enquête menée auprès de
(120) habitants de la section communale de Coupe-à-David selon leur
niveau d'accès à l'eau potable, nous ne retrouvons aucun d'entre
eux qui ont accès à l'eau potable. Tandis d'après cette
même enquête nous retrouvons (3) soit (2,5%) d'entre eux ont un
accès moyen à l'eau potable, (117) soit (97,5%) n'ont pas
d'accès à l'eau potable. Ainsi, cette graphique décrit la
situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Coupe-à-David, février 2020.
Comme nous avons déjà mentionné dans le
préambule de ce travail, au niveau de l'électricité,
toutes les sections communales de l'Acul-du-Nord confrontent ce même
problème. L'énergie électrique est un manque à
gagner. Ainsi, dans ce tableau nous présentons la situation de
Coupe-à-David au niveau de l'électricité.
Tableau 12-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Coupe-à-David
selon leur niveau d'accès à
l'électricité
ÉLECTRICITÉ
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à
l'électricité
|
1
|
0,83
|
Accès moyen à
l'électricité
|
4
|
3,33
|
Pas d'accès à
l'électricité
|
115
|
95
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Coupe-à-David, février 2020.
Selon les résultats de l'enquête menée
auprès de (120) habitants de la section communale de
Coupe-à-David selon leur niveau d'accès à
l'électricité, nous retrouvons seulement (1) d'entre eux soit
(0,83%) qui ont accès à l'électricité, (4) soit
(3,33%) ont un accès moyen à l'électricité, (115)
soit (95%) n'ont pas d'accès à l'électricité.
Ainsi, cette graphique décrit la situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Coupe-à-David, février 2020.
7.3-Données statistiques recueillies sur la
population de Soufrière
La section communale de Soufrière est la toute
dernière de la commune de l'Acul-du-Nord. La majorité des
habitants de cette section communale vivent de l'agriculture et de
l'élevage, mais toutefois ils sont exposés à des risques
et dangers provenant soit de la nature ou soit par la maladresse des habitants
les constructions anarchiques. Qui donc, même si cette section communale
comprend beaucoup d'avantages que les autres au niveau de l'agriculture, mais
ça ne peut pas dire pour autant que les services et les infrastructures
sont fonctionnels.
Au niveau de la santé, la situation de la section
communale de Soufrière est très alarmante. L'État qui est
l'organe central pour assurer la politique en matière de santé ne
se préoccupe guère de cette section communale. C'est pourquoi,
lors de notre observation nous constatons qu'il n'existe aucun centre de
santé, voire pour un hôpital. Ainsi, ce tableau décrit la
situation de cette section communale au niveau de la santé :
Tableau 13-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Soufrière selon
leur niveau d'accès à la santé
ACCÈS À LA SANTÉ
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à la Santé
|
1
|
0,83
|
Accès moyen à la
santé
|
2
|
1,66
|
Pas d'accès à la
santé
|
117
|
97,5
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Soufrière, février 2020.
D'après l'enquête menée auprès de
(120) habitants de la section communale de Soufrière selon leur niveau
d'accès à la santé, nous retrouvons qu'un seul (1) d'entre
eux soit (0,83%) ont accès à la santé, (2) soit (1,66%)
ont un accès moyen, (117) soit (97,5%) n'ont pas d'accès à
la santé. Ainsi, cette graphique décrit la situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Soufrière, février 2020.
Au niveau de l'éducation la situation est aussi
critique pour cette commune. Lors des entrevues réalisées dans le
mois de février, les habitants de Soufrière n'hésitent pas
à pointer du doigt à l'État central ; qui n'a jamais
pris des engagements pour construire soit une école nationale ou soit un
lycée. Pour eux, l'État central n'existe pas, parce qu'il est
totalement échoué dans ses missions sociales.
Vu à ce problème, beaucoup d'habitants de cette
section communale, même s'ils n'ont pas beaucoup d'argent envoient leur
enfant soit au Cap-Haitien ou soit en République Dominicaine. Donc, ce
qui constitue un problème fondamental dans la dynamique de
progrès et de développement de la commune de l'Acul-du-Nord.
Ainsi, ce tableau décrit la situation au niveau de l'éducation
dans cette section communale :
Tableau 14-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Soufrière selon
leur niveau d'étude
NIVEAU D'ÉTUDE
|
Ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Primaire
|
6
|
5
|
Secondaire
|
2
|
1,66
|
Universitaire
|
-
|
0
|
Ecole professionnelle
|
1
|
0,83
|
Ne jamais fréquenté
l'école
|
111
|
92,5
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Soufrière, février 2020.
Dans le cadre de l'enquête menée auprès de
(120) habitants de la section communale de Soufrière selon leur niveau
d'étude, nous retrouvons que (6) d'entre eux soit (5%) sont
fréquentés seulement l'école primaire, (2) soit (1,66%)
sont arrivés au niveau secondaire, aucun d'entre eux sont arrivés
à l'université, (1) soit (0,83%) sont fréquentés
une école professionnelle et (111) soit (92,5 %) n'ont jamais eu la
chance d'aller à l'école. Ainsi, cette graphique présente
la situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Soufrière, février 2020.
Au niveau de l'eau potable la situation est critique. À
préciser que dans la section communale de Soufrière il n'existe
pas de puits artésiens, ni de fontaines publiques, ni de
réservoirs d'eau potable ou encore d'autres systèmes. Seulement,
les habitants de cette section communale consomment soit l'eau de la
rivière ou soit l'eau de puits, aussi pour les lessives ils utilisent
ces mêmes eaux. Ainsi, ce tableau décrit la situation de la
section communale de Soufrière au niveau de
l'électricité :
Tableau 15-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Soufrière selon
leur niveau d'accès à l'eau potable
EAU POTABLE
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à l'eau potable
|
-
|
0
|
Accès moyen à l'eau potable
|
2
|
1,66
|
Pas d'accès à l'eau potable
|
118
|
98,33
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Soufrière, février 2020.
D'après l'enquête menée auprès de
(120) habitants de la section communale de Soufrière selon leur niveau
d'accès à l'eau potable, nous ne retrouvons aucun habitant qui a
accès à l'eau potable. Tandis que d'après cette même
enquête, nous retrouvons (2) soit (1,66%) ont un accès moyen
à l'eau potable, (118) soit (98,33%) n'ont pas d'accès à
l'eau potable. Ainsi, cette graphique décrit la situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Soufrière, février 2020.
Ce n'est pas seulement au niveau de l'eau potable que la
section communale de Soufrière confronte des difficultés, au
niveau de l'électricité aussi la situation est critique. Parce
que, en observant cette section communale, nous constatons qu'il n'existe pas
des installations électriques ou encore des panneaux scolaires, les
habitants utilisent soit de la bougie ou soit des lampes appelées
« Lanp Tèt Gridap115(*)» pour éclairer. Et de plus, les
responsables de la mairie de l'Acul-du-Nord ont confirmé cette
information lors des entrevues, en nous avouant que la section communale de
Soufrière n'a pas d'électricité, même les groupes
électrogènes sont rares dans cette localité. Ainsi, ce
tableau décrit la situation :
Tableau 16-Répartition de (120)
habitants évoluant dans la section communale de Soufrière selon
leur niveau d'accès à l'électricité
ÉLECTRICITÉ
|
ni
FAS
|
hi%
FRS
|
Accès à
l'électricité
|
-
|
-
|
Accès moyen à
l'électricité
|
1
|
0,83
|
Pas d'accès à
l'électricité
|
119
|
99,16
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Soufrière, février 2020.
Selon les résultats de l'enquête menée
auprès de (120) habitants de la section communale de Soufrière
selon leur niveau d'accès à l'électricité, nous ne
retrouvons aucun d'entre eux qui ont accès à
l'électricité, (1) soit (0,83%) ont un accès moyen
à l'électricité, (119) soit (99,16%) n'ont pas
d'accès à l'électricité. Ainsi, cette graphique
décrit la situation :
Source :Ilrick Gabriel
Fils-Aimé, Tableau élaboré selon une enquête
menée auprès de (120) habitants évoluant dans la section
communale de Soufrière, février 2020.
CHAPITRE VIII
ANALYSE DES DONNÉES ET VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES
L
'analyse des données et la vérification des
hypothèses sont deux étapes importantes dans une recherche
scientifique, elles sont considérées comme les dernières
étapes vu qu'elles mettent en perspective les résultats de la
recherche et les différentes propositions qui doivent être
adoptées pour palier la situation. Ainsi, dans le cadre de ce
chapitre, nous faisons une classification des deux concepts corrélatifs
que nous travaillons, à savoir la décentralisation et le
développement, lesquels nous donnent l'opportunité de les
opérationnaliser pour devenir par la suite des variables importantes
pour le travail.
Pour continuer, nous faisons une analyse transversale de
toutes les informations et données que nous avons recueillies de la part
des citoyens et des fonctionnaires des institutions publiques de l'Acul-du-Nord
lors des entrevues et d'animation des focus group.
8.1-Classification des variables
Nous présentons les résultats de la recherche
à partir de deux types d'analyse, une « analyse de
contenu116(*) » qui met en évidence
l'unité d'analyse et une « analyse statistique
explicative117(*) », qui tient compte des données
numériques. Ces deux formes d'analyse reflètent les
réalités de la commune de l'Acul-du-Nord, et elles prennent en
compte la technique la technique qualitative et celle quantitative. Mais, bien
avant l'analyse des données, nous faisons un dépouillement ou
encore une classification des thèmes identiques retrouvés lors
des entrevues semi-dirigées et du focus group sur les deux variables
susmentionnées.
Cette classification nous donne la possibilité de
relever les indicateurs identiques, c'est-à-dire des thèmes qui
doivent être considérés comme des éléments
importants pour comprendre les problèmes confrontés par
l'Acul-du-Nord, et qui par la suite peuvent nous aider à mieux analyser
l'importance de la décentralisation pour le développement de
cette commune.
Donc, cette classification sera une étape dans laquelle
les différentes appréhensions sur la corrélation existant
entre la décentralisation et le développement de l'Acul-du-Nord.
En fait, elle sera un outil d'éclairage ou du moins un ramassé
sur la problématique traitée ou sur l'ensemble des
difficultés liées à cette problématique.
DÉCENTRALISATION
|
DÉVELOPPEMENT
|
A-Transfert des services
· Concentration de l'eau potable et de
l'électricité au niveau de la capitale
· Pas de délocalisation des centres hospitaliers,
universitaires et autres
· Concentration des centres industriels et commerciaux
B-Transfert de compétence
· Incompétence des élus locaux
· Non disponibilité des ressources humaines dans
les communes
C-Autonomie financière
· Pas de possibilité d'élaborer leur propre
budget (communes)
· Non-participation des communes dans
l'élaboration du budget central
D-Autonomie administrative
· Pas d'autogestion et de planification pour les
institutions publiques locales
· Manque d'implication des institutions locales dans les
suivis et évaluation des projets
|
A-Services sociaux
· Pas d'accès à l'éducation
· Pas d'accès à l'eau potable
· Pas d'accès à
l'électricité
· Pas d'accès à de centres hospitaliers
B-Infrastructures
· Pas de places publiques
· Mauvais état des voies de transports
· Pas de centres sportifs et culturels
· Pas de centres commerciaux et industriels
C-Croissance économique
· Chômage ;
· Baisse du Produit Intérieur Brut
· Pas de recettes fiscales
· Baisse de la balance commerciale
D-Condition de vie et niveau de vie
· Insécurité alimentaire
· incohérence des biens et des services.
· Manque de ressources productives
· Insuffisances des biens de consommation de base
|
8.2-Analyse transversale des entrevues semi-directives
et des focus groups
Dans l'objectif d'analyser l'importance de la
décentralisation pour le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord, plusieurs entrevues semi-directives et deux focus group ont
été réalisés. Ces outils méthodologiques ont
été élaborés dans le but de comprendre comment la
décentralisation est d'une importance pour la croissance
économique et le progrès des collectivités ; plus
précisément la commune de l'Acul-du-Nord.
Alors, dans cette analyse transversale, nous allons
présenter une réflexion approfondie sur les commentaires des
participants à propos des différentes questions qui ont
été posées, ensuite élaborer une synthèse
pour relever les points communs entre eux. Donc, dans un sens plus
précis, cette partie est consacrée à l'analyse des
informations recueillies. Pour procéder, nous mettons en perspective une
technique appropriée, et celle-ci n'est rien d'autre que de
catégoriser les informations selon les grilles de questionnaire.
Ensuite, nous cherchons les questions qui ont une certaine similarité
pour que la même analyse ne se répète pas dans les
questions qui sont proches et dans celles qui ont presque la même
finalité.
8.2.1- Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau
l'éducation
D'après les informations retrouvées lors des
entrevues semi-directives et de l'animation des focus group, nous remarquons
que la situation actuelle de la commune de l'Acul-du-Nord est très
critique quant à l'accès à l'éducation. Selon les
citoyens de plusieurs sections communales, l'accès à
l'éducation est très difficile, parce que jusqu'à date,
l'État central n'arrive pas à rendre fonctionnel les
écoles primaires et secondaires. Toutefois, il faut préciser
aussi qu'il n'y a pas d'universités et d'écoles professionnelles
dans cette commune, c'est pourquoi les familles qui ont un peu de ressources
économiques ceux qui ont de moyens économiques envoient leurs
enfants soit dans la ville du Cap-Haitien ou soit en République
Dominicaine pour continuer leur étude.
À noter que dans les sections communales choisies pour
notre échantillon ; à savoir Grand-Ravine,
Coupe-à-David et Soufrière, nous remarquons le niveau
d'étude des citoyens varient d'une section communale à une autre.
La raison est simple, c'est que dans la section communale de Grand-Ravine nous
retrouvons beaucoup plus d'écoles primaires que dans les deux autres
sections communales, c'est-à-dire l'accès à
l'éducation est beaucoup plus facile à Grand-Ravine.
Cependant, quand nous faisons une analyse globale de la
situation, nous estimons qu'il n'y a pas vraiment de transfert de
compétence et de services au niveau de l'éducation. Les
écoles sont dysfonctionnelles en termes de fonctionnement, de gestion et
d'administration, les professeurs ne peuvent pas recevoir leur honoraire en
temps normal, et les bâtiments ne répondent pas aux normes
appropriées.
En réalité, le problème de transfert de
compétence et de service au niveau de l'éducation pose un grand
problème pour cette commune, même s'il existe plusieurs
écoles primaires, mais ça n'empêche pas que cette commune
traverse une crise aigüe au niveau de l'éducation vu que les
budgets alloués ainsi que leurs modes de fonctionnement ne
répondent pas aux normes établies. Cette crise peut être
considérée comme étant le reflet de la crise
sociétale au niveau de l'éducation; et en plus de cela, elle
est semblable au mode de fonctionnement de l'État central ; qui n'a
pas de vision et de d'orientation pour les grandes villes, voire les
collectivités territoriales. Donc, la situation actuelle des sections
communales de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau de l'éducation est
très critique à cause de sa faiblesse, et elle peut être
considérée comme un facteur incontournable dans le
développement socio-économique de cette commune.
Mis à part de tous ses constats, selon les informations
recueillies, les habitants de cette commune nous expliquent que le manque de
règlements formels pour toutes les écoles empêche
sérieusement la bonne marche du système éducatif. Donc,
cela ne permet pas aux citoyens d'acquérir un ensemble de connaissances
et de savoirs pour devenir par la suite un potentiel pour la commune.
En plus de cela, les habitants de cette commune ont
essayé d'identifier les raisons pour lesquelles qu'ils n'ont pas
vraiment accès à l'éducation. Selon eux, au niveau des
sections communales de l'Acul-du-Nord, il n'existe pas vraiment assez
d'écoles pour toute la population, et d'autres en plus, ces
écoles ne sont pas performantes et elles sont arrivées seulement
au niveau primaire. Et, cela pourrait être expliqué par une forte
concentration des écoles secondaires soit dans la commune de
Port-au-Prince ou soit dans la commune du Cap-Haitien. Aussi, cette
hypothèse a été relayée par Pierre Enocque
FRANÇOIS, qui dans une étude comparative nous fait savoir
que :
« Seulement 41,8% des enfants des deux sexes
âgés de 6-11 ans accèdent à l'éducation an
milieu rural pour l'année scolaire 2005-2006. Les établissements
établissement scolaires situés dans la région
métropolitaine n'ont accueilli que 67% des enfants de 6-11 ans dans
cette région. L'exclusion scolaire est donc plus forte en milieu rural
qu'en milieu urbain118(*). »
En résumé, nous pouvons comprendre le manque
d'accès à l'éducation par les citoyens de la commune de
l'Acul-du-Nord réside dans deux facteurs essentiels. Premièrement
dans l'autogestion des écoles sans les transferts de
compétence et de service de l'État central ; qui influence
considérablement la structure et l'orientation du système
éducatif, surtout au niveau des collectivités territoriales.
Deuxièmement, ce problème réside dans le manque
d'accompagnement de ses écoles par l'État central soit au niveau
des ressources administratives ou soit au niveau des infrastructures
appropriées. De ce fait, la décentralisation des services sociaux
et le transfert des compétences serait un atout fondamental pour assurer
le développement de cette commune.
8.2.2- Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau
de la santé
Au niveau de la santé la situation est très
lamentable dans la commune de l'Acul-du-Nord, les citoyens interviewés
ont clairement estimé que l'État central n'a
déployé aucun effort pour mettre en application un projet ayant
pour mission d'améliorer le système sanitaire dans cette commune.
Selon ces mêmes habitants, lors des séances d'entrevues
semi-directives et des focus group, nous avons retenu que le niveau
d'accès à la santé dans les sections communales
choisissent pour construire l'échantillon de notre enquête est
défaillante.
Ce constat avéré de la part des citoyens de la
commune de l'Acul-du-Nord est situé dans le même niveau que notre
observation. Parce que, lors des entrevues, beaucoup d'entre eux ont convaincu
qu'il n'existe pas réellement un hôpital qui respecte les normes
établies, sauf un centre hospitalier et une pharmacie pour acheter des
médicaments et autres produits nécessaires pour la santé.
Toutefois, il est a remarqué que la section communale de Grand-Ravine
jouit beaucoup plus d'opportunités par rapport à d'autres au
niveau de la santé, vu que la majorité des citoyens de cette
section communale sont de grands propriétaires terriens, c'est pourquoi
ils iront soit à l'Hôpital Justinien, soit en République
Dominicaine ou soit dans la ville de Port-au-Prince pour prendre les soins
nécessaires.
En réalité, même si la section communale
de Grand-Ravine jouit certains avantages que les autres sections communales au
niveau de la santé, mais ça ne peut pas dire que la situation est
normale. Parce que, lors des entrevues et des séances de focus group,
les citoyens de cette commune n'hésitent pas à relater
l'importance de la santé pour une population, ils ont clairement
confirmé que chaque année, beaucoup d'entre eux meurent par faute
de soin de santé. Alors, c'est pourquoi ils protestent toujours contre
les autorités locales pour demander à ces derniers d'adresser le
Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), en vue
d'intervenir dans le domaine.
Mis à part de cette pénurie, surtout au niveau
du centre hospitalier et des pharmacies, dans cette commune, les campagnes de
sensibilisation contre les maladies contagieuses ne sont pas faites. Parce que
de très souvent, les citoyens de cette commune sont infectés ou
du mois contaminés par le manque d'information sur certaines
bactéries et épidémies. Donc, la concentration des
services sanitaires au niveau de l'administration central, le manque de projet
en matière de santé et d'assainissement dans les sections
communales sont souvent les causes à considérer pour expliquer la
situation critique de cette commune au niveau de la santé. De ce fait,
il faut mettre en perspective un processus de décentralisation du
système sanitaire haïtien pour que les compétences ainsi que
les services puissent être alimentés dans la direction qu'il faut.
Ensuite, il faut déconcentrer les services, transférer les
compétences, c'est-à-dire les médecins, infirmières
et femmes-sages dans les sections communales de l'Acul-du-Nord pour que les
citoyens puissent avoir un minimum d'accès à la santé.
En résumé, d'après les informations
recueillies lors de l'enquête menée auprès des citoyens de
la commune de l'Acul-du-Nord, nous avons constaté que la concentration
des services sanitaires ainsi que des compétences au niveau de
l'administration central, représente un véritable carcan pour le
progrès et le développement de la commune de l'Acul-du-Nord au
niveau de la santé. Pour remédier à cette situation
critique, il faut que l'État central s'oriente vers la
décentralisation des services et des compétences dans cette
commune, donc cela constituera un facteur important pour le
développement de ladite commune au niveau de la santé.
8.2.3-Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau
de l'électricité
L'existence des services sociaux efficaces constitue une
condition préalable à la croissance économique et au
développement de toute société, qui donc, pour aboutir au
progrès et croitre les indicateurs macro-économiques,
l'État central devrait créer une synergie pour que les services
sociaux et les compétences puissent allouer vers les
collectivités territoriales. Étant donné que selon les
prescrits juridiques, plus précisément selon une disposition
constitutionnelle, une politique publique en matière d'accès au
service sociaux devrait élaborer pour atténuer tous les
problèmes existant dans les communes ou dans les sections communales en
proposant des actions strictement avantageux pour les collectivités.
Mais, cela doit se faire par la mise en valeur des réalités
locales.
Ce n'est pas seulement dans les zones métropolitaines
de Port-au-Prince que le problème d'électricité se pose
avec beaucoup acuité, aussi dans les collectivités territoriales
ce problème est beaucoup plus criant vu à la situation lamentable
de l'État central en la matière. En effet, comment expliquer
cela, la raison est simple, c'est parce qu'aucun projet
d'électrification n'a été élaboré pour
résoudre les problèmes des sections communales en Haïti,
surtout au niveau des zones les plus reculées.
En réalité, ce problème existe aussi dans
la commune de l'Acul-du-Nord, parce que, lors de notre enquête
auprès des citoyens de cette commune, nous avons observé et pris
comme information qu'aucun projet d'électrification n'a
été élaboré pour améliorer la vie de la
population à ce niveau. Seulement, nous avons vu des câbles
électriques et d'autres matériels qui sont orientés pour
la mairie de cette commune et quelques maisons privées, mais aucune base
réelle pour un tel projet n'a pas été constatée.
Donc, les habitants utilisent d'autres instruments pour éclairer, et
rare d'entre eux utilisent des groupes électrogènes pour
répondre à ce besoin qui participe grandement dans le
développement.
Selon les informations recueillies auprès de la
population de la commune de l'Acul-du-Nord lors de nos entrevues, nous avons
remarqué que c'est dans la section communale de Grand-Ravine que les
habitants ont un accès minimum à l'électricité.
Tandis que, dans les sections communales de Coupe-à-David et de
Soufrière, les habitants n'ont pas accès à
l'électricité ; ils utilisent soit de la bougie ou des
lampes préfabriquées.
Après avoir comparé et analysé les
diverses réponses qui ont été relayées à ce
sujet, nous venons par comprendre que cette différence est liée
à la réalité socio-économique de chaque section
communale de l'Acul-du-Nord. Cependant, il faut signaler aussi que Grand-Ravine
a un accès plus ou moins à l'électricité, mais
ça ne peut pas dire pour autant que l'État central joue
pleinement son rôle, parce qu'aucun bureau d'électricité
n'a été répertorié. Donc, au niveau de ce secteur,
l'Etat central n'a pas décentralisé ce service, et d'autre en
plus aucune compétence n'a été allouée pour aider
cette commune.
8.2.4-Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau
de l'eau potable
Au niveau de l'eau potable la situation de la commune de
l'Acul-du-Nord est compliquée, l'État central, via la Direction
d'Eau Potable et d'Assainissement (DINEPA), n'a jamais installé un
bureau dans cette commune pour résoudre ce problème. Alors, ce
qui fait que de jour en jour, la situation se détériore et
devient plus citrique pour la population, parce que les habitants utilisent
soit l'eau de puits ou l'eau de la rivière pour la consommation et les
lessives.
En février 2020, lors des séances d'entrevues
semi-directives et des focus group, les citoyens de plusieurs sections
communales ont vraiment critiqué la position de l'État central
dans ce domaine, ils ont lancé des cris d'alarme, et même
arrivé à pointer du doigt au Président Jovenel MOISE qui,
dans sa politique publique de développement, plus
précisément en matières d'eau potable, n'a jamais
piloté un tel projet pour améliorer la vie de la population.
Donc, cela sous-entend qu'il y a urgence, et que l'État central doit
décentraliser la Direction d'Eau Potable et d'Assainissement (DINEPA)
dans plusieurs quartiers afin de rendre accessible certains services sociaux
qui nécessitent l'utilisation de l'eau potable.
Suivant les informations et données que nous avons
recueillies auprès des citoyens des sections communales de Grand-Ravine,
de Coupe-a-David et de Soufrière, nous avons analysé qu'en
matière d'eau potable, la commune de l'Acul-du-Nord est
confrontée à une telle pénurie, laquelle mette en danger
la vie de la population. Parce que, en comparant les données
quantitatives que nous avons retrouvées lors des entrevues, nous
constatons que seulement dans la section communale de Grand-Ravine qu'on
retrouve (0,83%) de citoyens qui ont accès à l'eau potable, et
les deux autres sections communales n'ont pas d'accès, ce qui constitue
un véritable danger pour la population.
La raison qui explique cette situation lamentable est simple,
vu que la différence entre les sections communales de l'Acul-du-Nord a
été analysée selon les critères et les
paramètres établis, alors il est d'une préoccupation
fondamentale de bien cerner le contenu des informations. D'après une
analyse succincte, la section communale de Grand-Ravine est
considérée comme le centre-ville de la commune de l'Acul-du-Nord
qu'au même titre de la section communale de Camp-Louise. Alors, cette
situation fait de cette section communale un lieu où l'on retrouve
diverses activités même si réellement aucun transfert de
compétence et de services sociaux n'ont été
répertoriés dans la dynamique évolutive de la commune de
l'Acul-du-Nord en la matière.
Ainsi, dans une logique analytique et compréhensive,
nous arrivons à établir cette différence, qu'à
partir des informations retrouvées lors de notre enquête. Et du
coup, nous relevons comme idée principale que la centralisation de la
gestion d'eau potable seulement au niveau de la ville de Port-au-Prince et
autres grandes villes du pays, constitue le véritable blocage pour que
les citoyens de la commune de l'Acul-du-Nord aient accès à l'eau
potable. Qu'en conséquence, ceci étant dit que la faible
capacité au niveau de la gestion locale, de l'autonomie administrative
et financière de cette commune, rend de plus en plus inaccessible les
services sociaux, surtout l'eau potable. En outre, cette situation difficile ne
permet pas à cette commune de prendre en compte les contraintes, les
retombées de débordement, la capacité locale et les
stratégies qui doivent être mises en oeuvre pour promouvoir le
développement de ladite commune.
8.2.5-Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau
des infrastructures
D'après la théorie de la modernisation, les
infrastructures économiques, industrielles, commerciales et autres,
constituent l'élément fondamental pour prouver le
développement et le progrès de toute société. Donc,
ce qui veut dire que les places publiques, les écoles, les routes, les
industries commerciales, les hôpitaux, les centres sportifs et culturels,
les cinémas, les salles de théâtre et autres sont
considérés pour cette théorie des indices fondamentaux
pour expliquer la croissance économique et le progrès d'un pays
par rapport à un autre. Cette théorie a été
controversée par plusieurs autres chercheurs ; qui mettent au
premier rang les compétences et les connaissances ;
c'est-à-dire ils ont pu attribuer au capital humain le moteur du
développement d'une société.
Dans le cadre de l'analyse des informations et données
que nous avons recueillies lors des entretenues et de l'observation directe,
qu'au niveau d'infrastructure, la commune de l'Acul-du-Nord est très
pauvre, et peu représentable. En faisant un résumé sur
cet aspect, lors de notre observation, nous avons constaté que les
sections communales de l'Acul-du-Nord n'ont aucune infrastructure industrielle
et commerciale pouvant faciliter le progrès et le développement
de ladite commune. Et, c'est l'une des raisons pour lesquelles que les citoyens
expliquent leur désespoir et demande à l'État central
d'intervenir pour réorienter les politique de cette commune au niveau
des infrastructures.
En effet, selon les informations recueillies lors des
entrevues, nous avons été surpris d'apprendre que la commune de
l'Acul-du-Nord, depuis sa naissance n'a jamais doté d'aucunes
infrastructures réelles pour desservir la population. Même si
à l'intérieur de cette commune nous observons quatre tribunaux,
un bureau postal, un commissariat, une mairie et plusieurs écoles
primaires, ça ne peut pas dire pour autant que les services sont
réellement décentralisés. Parce que, les citoyens nous
racontent que les tribunaux et le commissariat ne fonctionnement pas au rythme
normal, et à l'école nationale, les professeurs ne peuvent pas
recevoir leur honoraire à temps.
De plus, ils continuent pour dire qu'aucunes
coopératives agricoles, aucuns centres culturel et commercial, aucuns
terrains de jeu, aucuns centres culturels et de loisir n'ont été
répertoriés lors de notre observation. Alors, dans cette
situation de manque à gagner, les citoyens de l'Acul-du-Nord font
toujours des va-et-vient dans d'autres villes, et parfois ils arrivent
même à s'installer dans ces villes pour gérer leur
activité et même parfois leur famille.
Pour continuer, nous avons retenu que sauf dans la section
communale de Grand-Ravine s'installe certaines infrastructures même si
elles sont peu et insuffisantes pour répondre aux desideratas de la
population. Donc, cela représente l'une des raisons pour lesquelles que
beaucoup de citoyens de la commune de l'Acul-du-Nord s'établissent dans
cette section communale, aussi les autres services qu'ils peuvent retrouver
dans cette même section communale font la différence.
À partir de l'insuffisance au niveau des
infrastructures, nous pouvons relater que cette commune n'assure pas
réellement les services publics, et comme conséquence cela
contribue à diminuer la croissance économique et le niveau de
productivité de la commune de l'Acul-du-Nord. D'où, il s'agit des
soins de santé de bas, de l'éducation, d'éclairage public,
d'accès à l'eau potable, de grands réseaux de transport,
etc....
Mis à part de constat, selon l'analyse des informations
et données recueillies lors des entrevues semi-directives et de
l'observation directe, nous remarquons que le problème d'infrastructure
est lié aussi au manque d'implication de l'État central dans les
projets et activités de la commune de l'Acul-du-Nord. Fort est de
considérer, que malgré que la loi du 28 mars 1996 sur le
fonctionnement et l'organisation des collectivités territoriales donne
mission à l'État central pour déconcentrer et
décentraliser certaines infrastructures pour que les citoyens aient
accès à des services de base, cependant plus de vingt-cinq
après, le problème reste et demeure.
En réalité, ce qui explique cette situation,
c'est que l'État central dans sa politique publique de
développement, n'a jamais opté réellement pour une vraie
politique de décentralisation en faveur de la commune de l'Acul-du-Nord.
Donc, c'est l'une des raisons qui explique que cette population est toujours
confrontée à un ensemble de problèmes ; lesquels
constituent de sérieux blocages pour aboutir au progrès et au
développement. Ensuite, le manque de participation des élus
locaux dans les différentes décisions et stratégies prises
au niveau de l'État central, reflète considérablement le
manque de préoccupation de ce dernier dans l'installation de certaines
infrastructures de base dans la commune de l'Acul-du-Nord ; d'où
l'importance de la décentralisation pour le développement de
cette commune.
8.3- Vérification des hypothèses
La vérification des hypothèses de recherche
constitue en quelque sorte une analyse sur les réponses
anticipées que nous avons formulées dans le préambule du
travail. En effet, vérifier les hypothèses de recherche consiste
à les examiner afin de savoir si elles sont conformes à ce que
nous avons observé et appréhendé. Ainsi, dans le cadre de
ce travail, trois hypothèses ont été formulées,
lesquelles sont les suivantes :
· Le problème de décentralisation de la
commune de l'Acul-du-Nord est lié à la faiblesse de l'État
central quant à son implication réelle dans les projets de
développement et dans la gestion administrative de cette
commune;
· Le problème de décentralisation de la
Commune de l'Acul-du-Nord peut être expliqué par le manque
d'autonomie administrative et financière de cette commune, sans oublier
aussi l'insuffisance des compétences nécessaires pour
améliorer les ressources et les biens de consommation ;
· La décentralisation est une technique de
planification importante pour le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord, par le fait qu'elle réorganise le modèle
administratif et permette à la population d'avoir accès aux
services sociaux pour améliorer sa condition de vie et son niveau de
vie.
Pour analyser si les hypothèses sont confirmées
ou infirmées, nous procédons à partir d'une
méthodologie bien spécifique. D'abord, nous formulons trois
hypothèses nulles, lesquelles sont différentes par rapport aux
hypothèses de recherche, ensuite nous choisissons un seuil de
signification pour chaque hypothèse, c'est-à-dire nous analysons
le niveau de fiabilité entre les variables (Décentralisation
et développement) pour voir lesquelles d'entre elles sont
effectives par rapport à d'autres. De plus, nous montrons le rôle
des théories que nous avons utilisées dans l'explication de la
vérification des hypothèses. Et en dernier lieu, nous
considérons lesquelles des hypothèses qui sont confirmées,
et celles qu'il faut rejeter par rapport à leur fausseté et leur
niveau de probabilité sur la compréhension de l'importance de la
décentralisation pour le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord. Pour procéder à la vérification des
hypothèses de recherche, nous formulons les hypothèses nulles
suivantes :
· Le problème de décentralisation de la
commune de l'Acul-du-Nord n'a pas un rapport direct avec l'implication de
l'État central dans les projets de développement et dans la
gestion administrative locale, mais plutôt avec les maigres ressources
économiques dont dispose cette commune.
· Les causes prépondérantes qui sont
à la base du problème de décentralisation de la commune de
l'Acul-du-Nord ne sont pas liées au manque d'autonomie administrative et
financière de cette commune ; qui par la suite facilite
l'accès aux services sociaux, mais plutôt au manque de
stratégies appropriées pour organiser et gérer les
activités et ressources communales
· La décentralisation n'est pas la technique
de planification importante pour favoriser le développement de la
commune de l'Acul-du-Nord, mais au contraire se sont les relations entre la
population et les élus locaux qui favorisent et facilitent le processus
de développement de cette commune.
La première hypothèse nulle formulée
écarte considérablement l'implication de la responsabilité
de l'État central dans la dynamique de progrès et de
développement de l'Acul-du-Nord. Elle s'appuie sur les manques de
ressources économiques ; qui sont des indicateurs clés
pouvant répondre au problème de développement, toutefois
il faut préciser que la croissance des indicateurs économiques
est le fruit de la bonne application des politiques publiques de l'État
central.
En effet, si nous cherchons à élucider cette
hypothèse nulle à partir des deux théories que nous avons
choisies pour expliquer l'importance de la décentralisation pour le
développement de la commune de l'Acul-du-Nord, nous ne déduisons
que la participation des acteurs locaux dans les politiques publiques de
développement est la condition essentielle pour aboutir au
progrès des collectivités territoriales. Parce que, les deux
théories utilisées dans le cadre de ce travail montrent comment
le niveau de participation que ce soit du côté de l'État
central ou que ce soit du côté des élus locaux est le
principal facteur du développement local. Et, ce n'est pas pour sans
raison que l'Etat central est l'organe par lequel toutes les stratégies
et planifications de développement local doit être
analysées et définies. Donc, la faiblesse de l'État
central à s'impliquer profondément dans l'accès des
services sociaux de bases et dans le transfert des compétences pour
assurer l'autonomie administrative et financière de la commune de
l'Acul-du-Nord, constitue la véritable raison pouvant expliquer le
problème de décentralisation de cette commune, mais non pas la
faiblesse des ressources économiques qui est la résultante de
l'absence d'une vraie politique de décentralisation.
En réalité, les informations recueillies sur
l'état économique et le niveau de productivité de la
commune de l'Acul-du-Nord, prouvent comment la situation de cette commune est
critique et lamentable. Mais cependant, il faut souligner que même si le
niveau de productivité d'une commune participe grandement dans son
développement, mais il est tout à fait indéniable que
l'État central devrait s'impliquer dans la politique économique
pour bien canaliser et orienter les ressources économiques et
productives.
En effet, d'après les analyses et
interprétations des informations recueillies lors de nos entrevues, nous
avons pu appréhender que le manque d'implication de l'État
central dans les projets de développement et dans la gestion
administrative de l'Acul-du-Nord, est la cause fondamentale du problème
de décentralisation. Parce que, pour croitre les ressources
économiques et agir sur les indicateurs macro-économiques de
développement, il faudrait que l'État central ait une politique
publique de développement, orientée beaucoup plus vers le
renforcement des collectivités territoriales ; qui à leur
tour facilitent le développement global de la commune. D'où, les
résultats de notre enquête confirment clairement que le
problème de décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord
réside dans le manque d'implication de l'État central dans les
projets de développement et dans la gestion administrative de cette
commune. De ce fait, l'hypothèse de recherche qui a été
formulée ainsi, confirme les résultats de recherche et
vérifie la réponse anticipée qui a été
portée sur l'implication de l'État central dans les projets de
développement et dans la gestion administrative de l'Acul-du-Nord.
Pour continuer avec le processus de vérification des
hypothèses, nous enchainons avec la deuxième hypothèse
nulle qui met l'accent sur le manque de stratégies appropriées
pour organiser et gérer la commune de l'Acul-du-Nord comme une autre
raison pouvant expliquer son incapacité pour aboutir au
développement. Si nous faisons une analyse de contenu,
c'est-à-dire en restant dans l'épistémologie de cette
hypothèse, nous considérons que le manque de stratégies
d'organisation et d'administration des institutions publiques est le facteur
primordial de cette situation. Cependant, les théories utilisées
pour expliquer l'importance de la décentralisation dans le processus de
développement de la commune de l'Acul-du-Nord, certes n'écartent
pas le niveau de probabilité du manque d'organisation et de gestion
administrative des institutions publiques de cette problématique.
Toutefois, il est fort de considérer que la bonne organisation et
gestion administrative des institutions publiques n'est pas une affaire
automatique, il faut des stratégies ainsi que des modes de planification
de l'État central pour faciliter l'accès aux services sociaux et
aux compétences nécessaires. D'où, l'une des principales
missions de toute administration publique, c'est de permettre à la
population d'avoir accès aux services et aux compétences qu'il
faut pour orienter la commune vers la dynamique de développement.
En effet, les informations recueillies sur les institutions
publiques de la commune de l'Acul-du-Nord relèvent en partie la mauvaise
organisation et gestion administrative soit de la municipalité ou soit
d'autres institutions publiques. Mais, les citoyens de cette commune ont
accentué beaucoup plus sur le problème d'autonomie administrative
et financière qui ne leur permet pas d'avoir accès à des
services sociaux de base. L'analyse de ses informations nous permet de rentrer
dans la profondeur des réponses, c'est-à-dire elle nous insiste
à fouiller pour connaitre et comprendre le niveau d'accès de la
population de l'Acul-du-Nord soit au niveau de la santé, soit au niveau
de l'éducation, soit au niveau de l'électricité, soit au
niveau de l'eau potable et autres. Elle nous insiste à jeter notre
attention sur d'autres infrastructures où les services devraient
être alimentés pour desservir la population, d'où la seule
technique de planification qui pourrait rendre opérationnel ses services
c'est la décentralisation.
Ainsi, c'est dans cette perspective que nous formulons une
hypothèse de recherche qui prend en compte le niveau d'autonomie
administrative et financière quant aux services sociaux et quant aux
compétences nécessaires. Une fois que la décentralisation
comme technique de planification locale est devenue opérationnelle,
alors la population aura accès à des services sociaux, et les
infrastructures seront mises en branle pour alimenter tous ses services, puis
contribuer au développement de cette commune. Donc, dans la comparaison
du niveau de probabilité des réponses pour assurer la
confirmation des hypothèses de recherche, selon les résultats de
notre enquête, il est plus important de considérer que le manque
d'autonomie administrative et financière comme le principal
élément pouvant expliquer le problème de
décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord.
En effet, de compte, les informations recueillies ainsi que
les résultats de la recherche vérifient et confirment clairement
notre hypothèse de recherche qui fait croire que le manque d'autonomie
administrative et financière de la commune de l'Acul-du-Nord est le
facteur important qui peut expliquer le problème de
décentralisation de cette commune. De ce fait, la
décentralisation est considérée comme l'une des techniques
de planification importante pour le développement de ladite commune.
La troisième hypothèse nulle que nous formulons
dans le processus de vérification des hypothèses de notre
recherche, présente la décentralisation comme une technique
d'approcher la population ;c'est-à-dire une manière de nouer
des relations entre les citoyens et les élus locaux. En fait, cette
hypothèse nulle ne considère pas la décentralisation comme
la véritable technique de planification de développement local,
mais plutôt comme une manière pour que les citoyens puisse rentrer
en contact avec les responsables locaux pour échanger, gérer et
planifier des activités pour le bien être de la commune de
l'Acul-du-Nord.
Cette hypothèse nulle formulée ne peut
être considérée comme un indice dans le processus
d'opérationnalisation du concept décentralisation en
variable ; qui donc elle donne beaucoup moins de possibilité pour
être située comme une dimension acceptable, puis contribuer au
développement et au progrès des collectivités
territoriales. Parce que, dans un sens global et précis, le
développement est la combinaison d'un ensemble de facteurs qui prend en
compte les ressources productives, les biens de consommation, les indicateurs
macro-économiques, le capital humain et autres éléments
sociaux et infrastructurels. Donc, il faut une analyse en profondeur de la
situation pour montrer l'implication de la décentralisation dans le
développement des collectivités territoriales.
Ainsi, dans le cadre de ce travail, les deux théories
qui ont été choisies pour expliquer la décentralisation
comme véritable technique de planification du développement de la
commune de l'Acul-du-Nord, ont démontré l'importance des
relations humaines. Aussi, elles ont démontré que toute
planification et stratégie de développement local doit avant tout
prioriser les problèmes fondamentaux de l'Acul-du-Nord avec
l'État central comme principal levier d'orientation. Toutefois, dans le
rapport synergique qui doit être existé entre les théories
et le problème étudié, d'après les informations
recueillies, nous n'avions pas ressenti comment les relations entre les
citoyens de la commune de l'Acul-du-Nord peuvent créer un climat propice
pour aboutir au progrès et au développement de ladite commune. La
raison qui pourrait expliquer cette situation est simple, c'est parce que les
relations entre la population et les élus locaux peuvent être
considérés comme un leitmotiv pour que les politiques publiques
de développement de l'État central tiennent compte de la
situation dont vivait les citoyens de cette commune, et qu'il faut allouer un
budget considérable pour transférer les compétences et
permettre à la population de l'Acul-du-Nord d'avoir accès
à des services de base.
Si nous restons dans les analyses que nous avons faites sur
les informations recueillies et prenons en considération les
résultats de la recherche, nous pouvons dire que le manque de relations
entre les citoyens et des élus locaux peut être
considéré comme une particularité dans le problème
de développement de la commune de l'Acul-du-Nord, mais non pas comme la
cause fondamentale qui accouche ce problème. Toutefois, les
résultats de notre enquête confirment que la
décentralisation est une technique de planification importante pour le
développement de la commune de l'Acul-du-Nord, vu qu'elle
réorganise le modèle administratif et permette à la
population d'avoir accès aux services sociaux pour améliorer sa
condition de vie et son niveau de vie. Qui donc, par rapport aux informations,
aux données et aux résultats retrouvés, nous confirmons
clairement que le manque d'autonomie administratif et financier de la commune
de l'Acul-du-Nord ainsi que cette hypothèse est vérifiée,
et nous rejetons l'hypothèse nulle qui prend en compte seulement les
relations humaines, vu qu'elle a moins de possibilité pour être
considérée comme le vrai motif du problème. Pour cela, la
décentralisation comme technique de planification locale doit être
considérée comme le modèle administratif approprié
pour aboutir au progrès et au développement de la commune de
l'Acul-du-Nord.
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PROPOSITIONS
L
a conclusion est la dernière étape d'une
recherche. Elle fait tout un bilan réflexif non seulement sur l'ensemble
des points que nous avons élaborés dans le cadre du travail mais
aussi elle apporte des réponses aux questions de recherche que nous
avons formulées dans la problématique. Ainsi, dans le cadre de
cette partie, nous analysons la corrélation existant entre la
décentralisation et le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord tout en ayant soin de soumettre des propositions
appropriées pour pallier aux problèmes dont cette commune est
confrontée depuis bien des temps.
CONCLUSION
Tout compte fait de ce qui précède, tout au long
de ce travail nous avons constaté et analysé l'ensemble des
problèmes que confronte la commune de l'Acul-du-Nord. Ces
problèmes résultent de différents facteurs lesquels ont
leurs propres caractéristiques. C'est pourquoi nous élaborons une
analyse en profondeur pour chercher la corrélation existant entre la
décentralisation et le développement de cette commune. Parmi tous
les problèmes que nous avons appréhendés, nous remarquons
que ceux qui révèlent de la dimension socio-économique et
politico-institutionnelle constituent la toile de fond de cette
problématique. C'est pourquoi, il n'est pas sans intérêt
de signaler qu'au niveau socio-économique, la commune de l'Acul-du-Nord
est confrontée à de grandes précarités.
Premièrement, sur le plan éducationnel, les élus locaux
des sections communales n'ont pas les compétences nécessaires
pour élaborer un plan de développement et la population n'a pas
réellement accès à l'éducation. Et d'autres en
plus, il n'existe pas d'universités et d'écoles professionnelles
pour accélérer les ressources humaines, car le capital humain est
l'élément fondamental dans tout processus de
développement. Donc, cela constitue une carence énorme pour cette
commune en matière de ressources humaines, et cela entrave
sérieusement tout processus de développement de cette commune.
Deuxièmement, à l'intérieur des sections
communales de l'Acul-du-Nord, nous avons observé qu'il n'y a pas
d'hôpitaux, seulement un centre de santé et une petite pharmacie.
En outre, l'environnement de cette commune n'est pas totalement
protégé. Dans la rue, il y a des ordures et parfois les habitants
font leur besoin au bord de la route. Donc, cette situation lamentable a des
effets néfastes sur la santé de la population, et cela diminue
considérablement sa capacité pour aboutir au progrès et au
développement.
Troisièmement, le problème de l'eau potable et
d'électricité constituent un véritable manque à
gagner pour les habitants de cette commune, parce que beaucoup d'entre eux
n'ont pas accès à l'eau potable, et fort souvent ils utilisent
des groupes électrogènes. Alors, c'est l'une des raisons pour
lesquelles qu'il n'existe pas réellement certains secteurs
d'activité soit commerciale ou industrielle, et d'autres en plus,
l'accès à des services sociaux de bas n'est pas disponible.
Aussi, il faut noter qu'à l'intérieur de de la commune
l'Acul-du-Nord, les disparités sociales et économiques sont
très criantes, et cela pourrait s'expliquer par la mauvaise situation du
niveau de vie et des conditions de vie de la population.
Quatrièmement, qu'en réalité, il n'existe
pas vraiment des infrastructures commerciales et industrielles dans cette
commune comme par exemple, les routes asphaltées, les bâtiments,
les places publiques, les centres sportifs et culturels. Donc, ce manque
à gagner constitue un véritable problème pour que cette
commune puisse créer des richesses et atteindre un niveau de croissance
économique raisonnable c'est-à-dire diversifier la structure
productive et croître le niveau du Produit Intérieur Brut
(PIB).
Ce n'est pas seulement au niveau socio-économique que
la commune de l'Acul-du-Nord confronte des difficultés. Au niveau
politique et institutionnel, la situation est critique aussi. Lorsque nous
analysons l'article 217 de la Constitution amendée du 29 mars 1987 et
l'article 118 du décret 2006 relatif au cadre de décentralisation
des collectivités territoriales, nous remarquons que les institutions
publiques de cette commune n'ont pas été
décentralisées réellement parce que les transferts de
compétence et de services n'ont pas été
opérationnalisés dans toutes les sphères
d'activités. Étant donné qu'il existe peu d'institutions
publiques dans cette commune alors il faut beaucoup plus de compétences
et de services pour pouvoir améliorer la situation. Mis à part
des institutions publiques, les stratégies et mesures au niveau des
politiques publiques de l'État central sont souvent prises en dehors des
élus locaux. Qui donc, le manque de coordination entre l'État
central et les élus locaux constitue une cause
prépondérante dans la compréhension de la
corrélation existant entre décentralisation et
développement local.
Toutefois, il est à mentionner que les problèmes
identifiés comme les causes fondamentales et qui sont
considérés comme de véritables difficultés pour le
développement de la commune de l'Acul-du-Nord ont aussi des
conséquences graves sur l'avenir de cette commune. Par exemple, au
niveau socio-économique, puisque les élus locaux n'ont pas les
compétences qu'il faut, et que l'État central ne met pas l'accent
sur les problèmes, alors le système éducatif ne peut pas
être opérationnel, et le transfert de compétence parait
difficile. Aussi, qu'au niveau des services de base, cela pose de
véritables problèmes qu'en matière de l'eau potable, de
l'électricité et d'autres services dont la population aura besoin
pour fonctionner. Fort de ce constat, nous préférons de dire
plutôt que ces conséquences sont liés directement à
l'État central; qui à travers les élus locaux ne peuvent
pas poser de manière scientifique et technique les problèmes de
cette commune.
Au niveau politique et institutionnel, les conséquences
sont très remarquables. Parce que, les politiques publiques
élaborées par l'État central ne prennent pas en compte les
problèmes de la commune de l'Acul-du-Nord, elles se content plutôt
de considérer seulement les grandes villes. Comme conséquence,
les grandes priorités pour cette commune n'ont été pas
identifiées et définies, puis les véritables projets pour
pallier aux problèmes n'ont pas été
élaborés, donc nous ne pouvons pas aboutir au progrès de
cette commune. La raison est simple, à cause des difficultés au
niveau de l'assiette fiscale, des prélèvements fiscaux, de
l'aménagement du territoire et de la croissance du Produit
Intérieur Brut (PIB), nous n'arrivons pas à agir sur les
véritables pôles de développement de cette commune. De
plus, au niveau institutionnel, cela engendre aussi des conséquences
énormes, puisqu'il n'y a pas de transfert de compétence, les
institutions publiques de cette commune se retrouve dans des situations
lamentables, et deviennent de jour en jour plus faible et moins efficace dans
ses missions. Donc, à cause de cela, ses institutions ne peuvent pas
garantir aux citoyens d'espérer une part de leurs richesses et d'avoir
accès aux services.
En effet, après avoir analysé toutes les
difficultés qui entravent le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord, puis cherché à comprendre et anticiper sur
l'ensemble des conséquences dont elles résultent. Nous remarquons
que la décentralisation comme technique de planification des
collectivités territoriales est d'une grande importance pour le
développement de cette commune. Parce que, via la
décentralisation, les transferts de compétence et l'accès
aux services sociaux vont être opérationnels, alors cela
constitueront une opportunité pour que cette commune s'implique et
participe dans les projets de développement et dans les politiques
publiques de l'État central. Donc, avec la décentralisation, il
reviendra aux élus locaux de bien analyser et comprendre les
problèmes de la commune de l'Acul-du-Nord afin de les discuter avec
l'État central, puis entamer une vraie stratégie de
développement.
En outre, avec la décentralisation, il y aura un
rapprochement entre le pouvoir central, les élus et les citoyens de la
commune de l'Acul-du-Nord lequel rapprochement tend vers l'efficacité et
la participation de tous les citoyens dans la planification de
développement de cette commune. Qui donc, avec la
décentralisation, la structure organisationnelle de la commune de
l'Acul-du-Nord sera effective, les organisations communautaires ainsi que les
institutions publiques auront leur responsabilité dans la mise en place
d'un véritable plan de développement pour cette commune.
Enfin de compte, dans un sens global, nous pouvons dire que la
décentralisation comme technique de planification de la commune de
l'Acul-du-Nord peut améliorer l'action collective et l'apprentissage de
la gouvernance locale, elle peut être aussi l'un des facteurs de
participation et moyen de lutte contre la pauvreté au plan local. Ainsi,
cela nous insiste à mettre en évidence ces deux interrogations
qui, du coup, ouvrent d'autres horizons aux chercheurs :
· Est-ce que la décentralisation n'est pas le
moyen fondamental pour aboutir réellement au développement des
collectivités territoriales ?
· Comment pouvons-nous approprier de la
décentralisation pour qu'elle puisse considérer comme l'outil
fondamental du développement global ?
PROPOSITIONS
La sociographie de la commune de l'Acul-du-Nord nous permet de
comprendre la situation dans laquelle elle évolue, celle-ci nous aide
aussi à comprendre pourquoi cette commune ne peut pas s'orienter vers la
croissance et le développement socio-économique. En
réalité, cette situation nous laisse croire qu'il faudrait des
propositions adéquates pour impliquer la décentralisation dans
l'administration des collectivités territoriales afin qu'elle soit
représentée comme un pilier fondamental pour le
développement de la commune de l'Acul-du-Nord. Sur cette base, à
partir des constats et des analyses approfondies, les propositions vont
être appropriées dans les limites du problème afin
d'apporter des contributions énormes pour que la décentralisation
des services et des compétences puisse être à l'avant-garde
du développement de cette commune.
Ces propositions sont formulées de la manière
suivante:
· Après avoir constaté et analysé
que la commune de l'Acul-du-Nord confronte des difficultés au niveau des
services sociaux et de compétence lesquelles empêchent aux
habitants de s'épanouir vers le progrès et le
développement, nous demandons à l'État central de
décentraliser les services sociaux et transférer les
compétences pour que cette commune puisse améliorer et atteindre
un niveau de développement;
· Étant donné que les ressources
productives et les biens de consommation sont rares dans cette commune,
à savoir l'agriculture, la pêche, l'élevage et autres
domaines qui rendent plus efficaces son économie, nous demandons
à l'État central, surtout dans les budgets alloués pour le
développement de la commune de l'Acul-du-Nord de prioriser les
indicateurs macro-économiques tout en facilitant les ressources
productives et en augmentant les indicateurs macro-économiques;
· Puisque la décentralisation est le transfert de
service et de compétence, alors nous demandons aux autorités
gouvernementales de bien vouloir accentuer sur les compétences et les
connaissances des élus locaux qui seront choisis pour présenter
et planifier le modèle de développement pour les
collectivités locales. Car, d'après les enquêtes
menées auprès des citoyens de la commune de l'Acul-du-Nord, ces
derniers ont clairement avoué qu'ils n'ont pas eu la chance de
fréquenter l'école primaire voire pour l'université et
l'école professionnelle;
· Les infrastructures ont une importance
considérable dans le développement de cette commune, elles
permettent aux citoyens d'avoir accès beaucoup plus facile à des
services de base et à des opérations commerciales. Alors, nous
demandons à l'État central dans sa politique publique en
matière d'infrastructure routière, d'électricité,
d'eau potable, de logement et d'assainissement, de construire des
bâtiments pour déconcentrer ses services. Et d'autres en plus,
nous demandons à l'État central de bien vouloir allouer des
budgets nécessaires et suffisants pour la réparation ou
l'aménagement des voies de transport, pour l'électrification de
la commune, pour l'accès à l'eau potable, pour la santé et
l'assainissement de l'environnement ambiant;
· Par rapport aux problèmes liés à
l'aménagement du territoire, nous demandons à l'État
central d'établir des règlements d'urbanismes et des normes
techniques de constructions dans cette commune;
· Par rapport au problème d'accès à
l'eau potable, nous demandons à l'État central d'alimenter en eau
potable et construire des réseaux d'aqueduc dans la commune de
l'Acul-du-Nord afin de faciliter l'accès à l'eau potable;
· Par rapport au problème d'énergie, nous
demandons à l'État central d'alimenter des réseaux
électriques pour que les citoyens de cette commune aient accès
à l'électricité;
· Lors de notre observation, nous avons constaté
des dérives au niveau de l'aménagement du territoire et de la
gestion d'espace. Certaines maisons et endroits déclarés
patrimoine matériel de l'État ou du moins zone d'utilité
publique, sont habités par les citoyens, d'où en matière
de politique d'habitat et d'aménagement du territoire, l'État
central ne se préoccupe pas de cette situation. Alors, nous demandons
aux autorités gouvernementales de prendre des mesures drastiques pour
écarter ces dérives, rehausser la culture et le tourisme, puis
réduire les constructions anarchiques pour que les citoyens puissent
évoluer dans un milieu sain et accessible;
· Selon les informations recueillies sur la commune de
l'Acul-du-Nord au niveau des prélèvements et des recettes
fiscales, les responsables de la mairie ont déclaré que les
recettes fiscales sont maigres à cause que les citoyens de cette commune
ne paient pas de taxes, d'autres en plus, (80%) des recettes de cette commune
ne sont pas allouées pour le renforcement des services sociaux. Donc,
nous demandons à l'État central de décentraliser la
Direction Générale des Impôts (DGI), c'est-à-dire
mettre un bureau dans cette commune pour contrôler les recettes fiscales
afin d'insister les citoyens à remplir ses obligations fiscales;
· Quand nous analysons la corrélation existant
entre la décentralisation et le développement des
collectivités territoriales, nous remarquons que le manque d'implication
et de participation de certaines collectivités locales dans les
stratégies et politiques de développement de l'État
central sont les véritables problèmes. Alors, nous demandons
à l'État central d'impliquer le plus que possible dans les
politiques publiques de développement de la commune de l'Acul-du-Nord
laquelle implication aura des conséquences positives sur l'avenir de
cette commune;
· Dans les sections communales de la commune de
l'Acul-du-Nord, la situation sanitaire est très compliquée, les
citoyens n'ont pas vraiment accès à des hôpitaux, puis
l'environnement ambiant n'est pas accessible à cause des déchets
et des ordures qu'on retrouve partout. Pour obvier à cette situation,
nous demandons à l'État central, via le Ministère de la
Santé Publique et de la Population (MSPP) d'élaborer des projets
d'assainissement, construire des centres hospitaliers pour prodiguer des soins
nécessaires à la population. En outre, nous demandons aux
responsables dudit ministère de former des équipes
compétentes et excellées dans le domaine afin de faire une
campagne de prévention pour les citoyens de la commune de l'Acul-du-Nord
afin que ces derniers puissent avoir des connaissances sur certaines maladies
contagieuses;
· Dans la commune de l'Acul-du-Nord, nous constatons
qu'il n'existe pas de centre culturel, ni de terrain de football et de
basket-ball, ni salle de cinéma et autres infrastructures pour que les
jeunes puissent se divertir. Étant donné que tout processus de
développement doit d'abord viser l'être humain dans son ensemble,
alors nous demandons à l'État central dans sa politique publique
de protéger la jeunesses, de construire des centres culturels, de
bibliothèques et de cinéma afin de mettre à la disposition
des jeunes de la commune de l'Acul-du-Nord certaines activités relatives
à la culture pour qu'ils puissent s'épanouir et devenir une
personne productive et responsable pour la commune.
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http://www.globenet.org/horizon-local.
http://www.vie-publique.fr.
www. Alterpress.org
ANNEXES
251652096
Annexe 1-Population d'enquête et
échantillon
A-Population d'enquête
Commune de l'Acul-du-Nord : six (6) sections
communales (Grand-Ravine, Coupe-à-David, Soufrière, Camp-Louise,
Basse-Plaine [Bas-l'Acul], Mornet)
B-Echantillon (par quota)
Grand-Ravine, Coupe-à-David, Soufrière
251653120
Annexe 2-Acteurs du développement
local
Source : Elaboration de
l'auteur, février 2020.
251659264
251655168
251654144251656192
Annexe 3-Grille des entrevues semi-directives et
d'animation des focus group
Dates.........................................................................................07,
12, 15 et 20 février 2020
Département.....................................................................................................................
Nord
Nom et Prénom de
l'enquêteur ..................................................Ilrick
Gabriel FILS-AIMÉ
Questionnaires adressés. Aux citoyens et
fonctionnaires Numéros du
questionnaire....................................................................................
1, 2, 3,4
Code du
questionnaire..............................................................................................ILGAFILS
Heure de
départ................................................................................................11hr
34 AM
Heure de
clôture................................................................................................12hr.
47 AM
Durée de
l'entrevue.......................................................................................................
41 mn
251657216
Je suis Ilrick Gabriel FILS-AIMÉ,
Politologue, étudiant au niveau du programme de maitrise dans
le Département des Sciences du Développement de la Faculté
d'Ethnologie de l'Université d'État d'Haïti. Cette
faculté est l'une des entités de l'Université
d'État d'Haïti où l'on forme les Sociologues, les
Psychologues, les Anthropologues et les Spécialistes en
développement.
Alors, dans le cadre de mon mémoire de maitrise en
Sciences du Développement, je fais une étude portant sur
« l'Importance de la décentralisation pour le
développement des collectivités territoriales en
Haïti : cas de la commune de l'Acul-du-Nord, de 2010 à
2018». Cette étude aura pour objectifs de :
· Déterminer les causes et conséquences
dont résulte le problème de décentralisation des
collectivités territoriales en Haïti ;
· Montrer comment la décentralisation est une
technique de planification importante pour le développement de la
commune de l'Acul-du-Nord.
· Analyser le niveau d'implication et de
responsabilité de l'Etat haïtien dans le processus de
décentralisation de la commune de l'Acul-du-Nord.
Nous vous remercions de bien vouloir répondre à
ces questions pendant une quarantaine de minutes, dont l'anonymat sera
garanti. Par cette opération, nous espérons que les informations
qui seront recueillies vont pouvoir aider les dirigeants à
élaborer une bonne politique publique de développement pour la
commune de l'Acul-du-Nord tout en mettant en application la technique de
décentralisation comme l'outil fondamental pour le développement
de cette commune.
À noter qu'il n'y aura pas de bonnes ou de mauvaises
réponses, il suffit de mieux appréhender la question et de faire
ensuite le commentaire qui semble le plus approprié.
Questionnaire No 1-Grille d'entrevues
semi-directives et de focus group pour les citoyens de
l'Acul-du-Nord
VARIABLES
|
QUESTIONS
|
DÉCENTRALISATION
|
1- Depuis combien de temps
habitez-vous dans la commune de l'Acul-du-Nord ?
a-Depuis 2 ans b-
Depuis 5 ans c- Depuis 10 ans et plus
2- Faites-vous partie d'une association, d'une
organisation ou d'une structure communale ?
a-Oui / Laquelle Non
3- Comment pouvez-vous expliquer la condition de
vie et le niveau de vie des citoyens de la commune de
l'Acul-du-Nord ?
4-Selon vous, est ce que les citoyens de la
commune de l'Acul-du-Nord ont réellement accès à
l'électricité et à l'eau potable ?
a-Oui/ Expliquer
b-Non/raison
5- Selon vous, est-ce que les citoyens de la
commune de l'Acul-du-Nord ont réellement accès à la
santé et à l'éducation?
a-Oui/ Expliquer
b-Non/raison
6- Comment pouvez-vous expliquer l'accès
des services de base dans la commune de l'Acul-du-Nord ?
7- Selon vous, est ce que les transferts de
compétence au niveau de chaque service ont été
observés dans les institutions de l'Acul-du-Nord ?
8- Pouvez-vous expliquer la situation de la
commune de l'Acul-du-Nord au niveau infrastructurel ?
9-Quelles sont les infrastructures et services
sociaux qui sont représentés et décentralisés dans
la commune de l'Acul-du-Nord?
10-Avez-vous une idée du mode de
planification et de gestion administrative de la commune de
l'Acul-du-Nord ?
|
DÉVELOPPEMENT
|
11- Selon-vous, est-ce que la commune de
l'Acul-du-Nord est une collectivité territoriale
développée ?
Oui/ Expliquez Non / Pourquoi
12-Pouvez-nous expliquer les obstacles ou du
moins les facteurs qui expliquent le problème de développement de
la commune de l'Acul-du-Nord ?
13-D'après vous, est-ce que les ressources
productives et les biens de consommations de la commune de l'Acul-du-Nord
peuvent faciliter son progrès et son développement ?
14-D'après vous, Comment peut-on expliquer
aujourd'hui la situation de transport, du logement et de l'alimentation dans la
commune de l'Acul-du-Nord ?
15- Selon vous, est ce que les élus des
sections communales de l'Acul-du-Nord ont réellement
participé dans les politiques publiques de l'Erat central
?
a-Oui/Expliquez
b-Non/ Raisons
16-Selon vous, est ce que les CASECs et ASECs des
sections communales de l'Acul-du-Nord ont réellement les
compétences qu'il faut pour planifier le développement de cette
commune ?
17-Comment pouvez-vous expliquer le niveau
d'implication de l'Etat central dans les projets de développement de la
commune de l'Acul-du-Nord ?
18-D'après vous, est ce que la technique
de décentralisation ne peut pas assurer la croissance économique
et le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord ?
19-Comment la décentralisation peut
assurer l'autonomie administrative et financière de cette commune, puis
contribuer à son développement ?
20- D'après vous, comment la
décentralisation peut être considérée comme
technique de planification importante pour le développement de la
commune de l'Acul-du-Nord ?
|
Questionnaire No 2-Grille d'entrevues
semi-directives et de focus group pour les fonctionnaires des institutions de
l'Acul-du-Nord
VARIABLES
|
QUESTIONS
|
DÉCENTRALISATION
|
1- Depuis combien de temps
travaillez-vous dans cette institution ?
a-Depuis 2 ans b-
Depuis 5 ans c- Depuis 10 ans et plus
2- Faites-vous partie d'une association, d'une
organisation ou d'une structure communale ?
a-Oui / Laquelle Non
3- Comment pouvez-vous expliquer la condition de
vie et le niveau de vie des citoyens de la commune de
l'Acul-du-Nord ?
4-Selon vous, est ce que les citoyens de la
commune de l'Acul-du-Nord ont réellement accès à
l'électricité et à l'eau potable ?
a-Oui/ Expliquer
b-Non/raison
5- Selon vous, est-ce que les citoyens de la
commune de l'Acul-du-Nord ont réellement accès à la
santé et à l'éducation?
a-Oui/ Expliquer
b-Non/raison
6- Comment pouvez-vous expliquer l'accès
des services de base dans la commune de l'Acul-du-Nord ?
7- Selon vous, est ce que les transferts de
compétence au niveau de chaque service ont été
observés dans les institutions de l'Acul-du-Nord ?
8- Pouvez-vous expliquer la situation de la
commune de l'Acul-du-Nord au niveau infrastructurel ?
9-Quelles sont les infrastructures et services
sociaux qui sont représentés et décentralisés dans
la commune de l'Acul-du-Nord?
10-Avez-vous une idée du mode de
planification et de gestion administrative de la commune de
l'Acul-du-Nord ?
|
DÉVELOPPEMENT
|
11- Selon-vous, est-ce que la commune de
l'Acul-du-Nord est une collectivité territoriale
développée ?
Oui/ Expliquez Non
/ Pourquoi
12-Pouvez-nous expliquer les obstacles ou du
moins les facteurs qui expliquent le problème de développement de
la commune de l'Acul-du-Nord ?
13-D'après vous, est-ce que les ressources
productives et les biens de consommations de la commune de l'Acul-du-Nord
peuvent faciliter son progrès et son développement ?
14-D'après vous, Comment peut-on expliquer
aujourd'hui la situation de de transport, du logement et de l'alimentation dans
la commune de l'Acul-du-Nord ?
15- Selon vous, est-ce que les élus des
sections communales de l'Acul-du-Nord ont réellement
participé dans les politiques publiques de l'Erat central
?
a-Oui/Expliquez
b-Non/ Raisons
16-Selon vous, est ce que les CASECs et ASECs des
sections communales de l'Acul-du-Nord ont réellement les
compétences qu'il faut pour planifier le développement de cette
commune ?
17-Comment pouvez-vous expliquer le niveau
d'implication de l'Etat central dans les projets de développement de la
commune de l'Acul-du-Nord ?
18-D'après vous, est ce que la technique
de décentralisation ne peut pas assurer la croissance économique
et le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord ?
19-Comment la décentralisation peut
assurer l'autonomie administrative et financière de cette commune, puis
contribuer à son développement ?
20- D'après vous, comment la
décentralisation peut être considérée comme
technique de planification importante pour le développement de la
commune de l'Acul-du-Nord ?
|
TABLE DES MATIÈRES
Liste des tableaux
..................................................................................
i
Sigles, abréviations et
acronymes............................................................... ii
Dédicace...........................................................................................
iiii
Remerciements..................................................................................
iiiii
Avant-propos....................................................................................
iiiiii
PREMIÈRE PARTIE
DÉCENTRALISATIONS DES COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES ET DÉVELOPPEMENT LOCAL
251663360
CHAPITRE I
INTRODUCTION GÉNÉRALE DU
TRAVAIL
1.1-Esquisse de la
problématique..............................................................
1
1.2-Hypothèses....................................................................................
9
1.3-Objectifs.......................................................................................
10
1.4-Justification de
l'étude.......................................................................
10
1.5-Cadre
méthodologique......................................................................
11
1.6-Cadre théorique et
conceptuel............................................................
13
1.6.1- Approches
théoriques....................................................................
14
1.6.2-Définition des
concepts...................................................................
19
1.6.2.1-Développement.................................................................
20
1.6.2.2-Développement
local.......................................................... 21
1.6.2.3-Décentralisation................................................................
22
1.6.2.4-Collectivités
territoriales...................................................... 23
1.6.2.5-Administration
publique...................................................... 24
1.6.2.6-Service
publique............................................................... 25
1.7-Organisation structurelle du
travail....................................................... 25
CHAPITRE II
DÉCENTRALISATION DES COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES : FONDEMENTS HISTORIQUE, STRUCTUREL, JURIDIQUE ET
LIMITES
2.1- Décentralisation en Haïti :
son évolution..............................................
28
2.1.1-Avant
1986........................................................................
29
2.1.2-Après la Constitution de
1987.................................................. 31
2.1.3-Après le séisme du 12 janvier
2010............................................ 33
2.2-Collectivités territoriales en
Haïti : structure organisationnelle.....................
36
2.2.1-Composantes des collectivités
locales.................................................. 36
2.2.1.1-Section
communale....................................................................
37
2.2.1.1.1-Assemblée de la Section
Communale............................ 39
2.2.1.1.2-Conseil de l'Assemblée de la Section
Communale............ 41
2.2.1.1.3-Commission de Conciliation
d'Arbitrage........................ 43
2.2.1.2-Commune........................................................................
41
2.2.1.2.1-Assemblée
Municipale............................................. 42
2.2.1.2.2-Conseil
Municipal................................................... 43
2.2.1.3-Département.....................................................................
45
2.2.1.3.1-Assemblée Départementale
....................................... 45
2.2.1.3.2-Conseil
Départemental............................................. 46
2.2.3-Caractéristiques du gouvernement local
haïtien et importance du Ministère de l'Intérieur et des
Collectivités Territoriales...................................... 47
2.3-Dispositions constitutionnelles et légales relatives
aux Collectivités territoriales.. 49
24-Décentralisation comme technique de
planification administrative : ses limites..52
2.4.1-Risque de la division des collectivités
locales................................. 52
2.4.2- Risque d'ignorance de l'efficience de l'offre et
rétrécissement .......... 53
2.4.3-Risque de la corruption et marginalisation des
territoires................... 54
CHAPITRE III
DÉVELOPPEMENT LOCAL : ASPECTS
THÉORIQUES ET PRATIQUES
3.1-Développement local : genèse
et éléments de définitions ............................
56
3.1.1- Développement local : son contenu et ses fondements
théoriques.......... 57
3.1.2-Développement local : Quelles définitions
?............................................ 60
3.1.3-Différentes dénominations : un seul
paradigme ................................ 62
3.1.3.1-Développement par le bas et
développement communautaire.. 63
3.1.3.2-Développement endogène et
développement local............... 64
3.2-Acteurs du développement
local..........................................................
64
3.2.1. Acteurs
institutionnels..........................................................
65
3.2.2-Acteurs
économiques.............................................................
66
3.2.3-Communauté
...................................................................... 66
3.3-Facteurs de développement local
........................................................
67
3.3.1-Spécificités.........................................................................
67
3.3.1.1-Spécificité sociale : un facteur
sociologique...................... 67
3.3.1.2-Spécificité culturelle et spatiale
..................................... 68
3.3.2-Décentralisation : facteur
institutionnel........................................ 69
3.4-Financement et mesure du
développement local : vers quels outils................
69
3.4.1-Nouvelles finances publiques locales
......................................... 69
3.4.2-Nouveaux circuits financiers
................................................... 70
3.4.3-Expériences internationales du financement du
développement local .... 71
DEUXIÈME PARTIE
DÉCENTRALISATION DE LA COMMUNE DE
L'ACUL-DU-NORD : SA CONTRIBUTION AU DÉVELOPPEMENT
251664384
CHAPITRE IV
SOCIOGRAPHIE DE LA COMMUNE DE
L'ACUL-DU-NORD
4.1-Aspects géographique et
physique........................................................ 74
4.2-Aspects démographiques
.................................................................. 76
4.3-Environnement socio-organisationnelle et administrative
............................ 77
4.4-Environnement économique, financier et fiscal de la
commune...................... 81
4.5-Services sociaux de
base.................................................................... 84
4.6-Voies de communications et
infrastructures.............................................. 87
4.7-Conditions environnementales de la commune
......................................... 88
CHAPITRE V
CAUSES ET CONSÉQUENCES DU PROBLÈME DE
DÉCENTRALISATION DE LA COMMUNE DE L'ACUL-DU NORD
5.1-Problème de décentralisation
de l'Acul-du-Nord : les différentes
causes.......... 91
5.1.1-Socio-économique...............................................................
91
5.1.2-Politique et
institutionnelle...................................................... 95
5.2-Conséquences................................................................................
98
5.2.1-Sur le plan
socio-économique...................................................
98
5.2.2-Sur le plan politique et
institutionnel......................................... 104
CHAPITRE VI
DÉCENTRALISATION DE L'ACUL-DU-NORD :
PARTICIPATION, ENJEUX ET AVANTAGES POUR SON DÉVELOPPEMENT
6.1- Acul-du-Nord : sa participation dans
les politiques de développement......... 108
6.1.1- Au niveau des services sociaux de
base..................................... 109
6.1.2-Au niveau des
infrastructures................................................. 111
6.2- Développement de la commune de
l'Acul-du-Nord : ses enjeux..................
112
6.2.1-Répondre aux besoins des habitants de
l'Acul-du-Nord .................. 112
6.2.2-Assurer un développement socio-économique
de l'Acul-du-Nord...... 112
6.2.3-Lutter contre la pauvreté et
l'inégalité dans la commune de
l'Acul-du-Nord.....................................................................................
113
6.2.4-Articuler les projets de développement de
l'Acul-du-Nord avec les politiques de l'Etat
central............................................................ 114
6.2.5-Décentralisation de l'Acul-du-Nord : une
alternative de
développement..........................................................................
115
6.3- Avantages de la décentralisation
pour le développement de la commune de
l'Acul-du-Nord.................................................................................
115
6.3.1. Transfert de pouvoir aux institutions de la
commune..................... 116
6.3.2. Rapprochement des populations de l'Acul-du-Nord au
centre des
décisions.................................................................................
117
6.3.3. Facteur de participation et moyen de lutte contre
la pauvreté au plan
local......................................................................................
118
6.3.4. Amélioration de l'action collective et
apprentissage de la
gouvernance............................................................................
119
TROISIÈME PARTIE
PRÉSENTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS
DE LA RECHERCHE
251665408
CHAPITRE VII
PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES
DONNÉES STATISTIQUES
7.1-Données statistiques recueillies sur la population
de Grand-Ravine................ 121
7.2-Données statistiques recueillies sur la population
de Coupe-à-David............... 126
7.3-Données statistiques recueillies sur la population
de Soufrière..................... 130
CHAPITRE VIII
ANALYSE DES DONNÉS ET VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES
8.1-Classification des
variables............................................................... 136
8.2-Analyse transversale des entrevues et focus groups
...................................... 138
8.2.1-Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau de
l'éducation. 138
8.2.2- Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau de
la santé .... 140
8.2.3-Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau de
l'électricité. 142
8.2.4-Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau au
niveau de d'eau
potable...................................................................................
144
8.2.5-Situation de la commune de l'Acul-du-Nord au niveau des
infrastructures...........................................................................
145
8.3-Vérification des
hypothèses...............................................................
147
· Conclusion générale et
propositions
· Références
bibliographiques
· Annexes
· Tables matières
* 1 Arts. 61 et 64 de la
Constitution amendée de la République d'Haïti du 29 mars
1987.
* 2Gérard CORNU,
Vocabulaire juridique, 11e édition Quadrige, Coll.
PUF, Paris, 2016, p.300.
* 3 Enex JEAN-CHARLES,
Manuel de droit administratif haïtien, Bibliothèque
Nationale d'Haïti, Port-au-Prince, 2002, p.51.
* 4 Ibid, p.52.
* 5 Jean FREYSS,
« Décentralisation et intégration régionale de
l'Afrique de l'Ouest », Séminaire du GEMDEV, juin 2000.
* 6 Jean-François
GRAVIER, Paris et le désert français, éd.
Flammarion, Paris, 1947, pp.45-54.
* 7François PERROUX,
Pouvoir et économie, éd. Dunod, Paris, 1974,
pp.105-124.
* 8Ministère de
l'Économie et des Finances (MEF) et Institut Haïtien de Statistique
et d'Informatique (IHSI), « Population totale et plus ménages
et densités estimés en 2015 », Port-au-Prince, Mars
2015, pp.13-15.
* 9 Véronique DORNER,
« La décentralisation en Haïti », Bulletin de
l'APAD [En ligne], 15|1998 mis en ligne le 20 décembre 2006,
consulté le 27 décembre 2019. URL.
* 10 Bernard H. GOUSSE,
Code Rural, éd. Zémès, Port-au-Prince, 2009.
* 11Thomas C. LOUIS, Les
communes de la République d'Haïti à l'épreuve des
mutations du XXe siècle, Imprimerie Henri Deschamps, Coll. Droit
Public, Port-au-Prince, 1986, p.56.
* 12 Gérard
BARTHELMY, Le pays en dehors: essai sur l'univers rural haïtien,
Editions Henri Deschamps, Centre International de Documentation et
d'Information Haïtienne (CIDIHCA), Port-au-Prince, 1989, p.28.
* 13 Gordon MACE, Guide
d'élaboration d'un projet de recherche, Presses de
l'Université de Laval, Québec, 1988, p.35.
* 14 Morton A. KAPLAN in
Madeleine GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, éd
Dalloz, Paris, 1996, p.432.
* 15 Sylvie DAGENAIS,
Sciences humaines et méthodologies, éd Beauchemin
Itée, Montréal, 1991, p.36.
* 16 Michaël Del BALSO
et LEWIS Alan .D, Recherche en sciences humaines, éd Groupe
Modulo, Québec, 2007, p.25.
* 17 Nginguiri JEAN
CLAUDE, Communautés locales et utilisation de la faune en
Afrique, éd. CIRAD et le CIFOR, Gabon, 2001, p.44.
* 18 Emmanuel Seyni NDIONE
et Philippe DE LEENE, Changement politique et social :
éléments pour la pensée et l'action, éd. PUF,
Paris, 2016, p.77.
* 19 Ibid, p.78
* 20 Ibid, p.79.
* 21 Ibid, p.81.
* 22 Emmanuel Seyni NDIONE,
Dynamique urbaine d'une société en grappe : un cas de
Dakar, éd. PUF, Paris, 2006, p.77.
* 23Robert CAMPEAU et al,
Individu et société, éd. Gaétan Morin,
Québec, 1993, pp.44-45.
* 24 Ibid, p.45.
* 25Marc MONTOUSSE et Gilles
RENOUARD, 100 fiches pour comprendre la sociologie, Édition
Bréal, Paris, 2006, p.32.
* 26Selon le sociologue
québécois Guy Rocher, la socialisation se définit
comme « le processus par lequel la personne humaine apprend
et intériorise les éléments socioculturels, les
intégré à la structure de la personnalité sous
l'influence d'expériences et d'agents sociaux significatifs et par
là s'adapte à l'environnement social où elle doit
vivre. » Référence : Guy ROCHER,
Introduction à la sociologie générale, éd.
HMH, t.1, Montréal, 1968, p.119).
* 27 Marc Adélard.
TREMBLAY, Initiation à la recherche dans les sciences humaines,
Mc Graw-Hill Montréal. 1968, p.72.
* 28Jean Ronald
LÉGOUTÉ,Définir le développement :
historique et dimension d'un concept plurivoque, Cahier de recherche Vol.
1, No 1, Québec, Février 2001, p.6.
* 29Gilbert RIST in
Gérard AZOULAY, Les théories du développement,
Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2002, p.29.
* 30Philippe NOREL,
Problèmes du développement économique, éd
Seuil, Paris, 1997, pp.8-9.
*
31http://www.globenet.org/horizon-local.
* 32Xavier GREFFE in Khalid .E, Zhor
.H, Mohamed. C, Développement des NTIC au Maroc: Apport
économique et contraintes, Mémoire de licence en sciences
économiques, Maroc, Facultés des Sciences Juridiques,
Economiques et Sociales au Maroc, février 2011.
* 33 Yves SAINSINE, Haïti,
Etat et paysans : repères pour un développement
local, Imprimerie sous les presses de Media-Texte, Port-au-Prince, 2009,
p.22.
* 34 Fernand BRAUDEL, La
dynamique du capitalisme, Editions Arthaud, Paris, 1985, p.123.
* 35 Immanuel WALLERSTEIN,
Le capitalisme historique, Edition La découverte, Paris, 1996,
p.55.
* 36Jean Ramfils GUILLAUME,
Collectivités territoriales et développement,
Mémoire de maitrise en Sciences du Développement,
Université d'Etat d'Haïti (UEH) / Faculté d'Ethnologie (FE),
Port-au-Prince, juillet 1998.
* 37 Noel
TAHET, « Décentralisation et transfert de
compétences de l'Etat aux collectivités territoriales en
Côte d'Ivoire », Synthèse de plusieurs
conférences prononcées dans le cadre de séminaires de
formation destinés aux membres du corps préfectoral et aux
élus locaux, Côte d'Ivoire, 2015, p.2.
* 38 Ibid, p.2.
* 39 Centre de Recherche et
de Formation Economique et Sociale pour le Développement(CRESFED) et
GRIEL, « Programme formation pour CASEC et ASEC, » Document
#1, Port-au-Prince, 2018, p.3.
* 40 Enex JEAN-CHARLES, Op.
Cit, p.23.
* 41
http://www.vie-publique.fr.
* 42 Benoit LEVESQUE,
« Développement local et économie sociale :
éléments incontournables du nouvel environnement », In
Economie et solidarité, Volume 30, Numéro 1, Paris, 1999,
pp.111-124.
* 43 Julien MERION,
« Le défi haïtien: refonder l'État à partir
de la décentralisation », Revue du CRPLC, Haïti :
oraison démocratique, Port-au-Prince, octobre 1998, pp.97-133.
* 44Crisis Group
Rapport Amérique latine/Caraïbes, « Haïti :
stabilisation et reconstruction après le tremblement de
terre » No 32, 31 mars 2010, p.3.
* 45 Ilionor
LOUIS,Pertes capitales : propos sur les processus sociaux et le champ
politique haitien, Éditions de l'Université d'Etat d'Haiti,
Port-au-Prince, 2015, p.13.
* 46Fréderic THOMAS,
L'échec humanitaire : le cas haïtien, Éditions
Couleurs livres asbl, Bruxelles, 2013, pp.25-42.
* 47 Ibib, pp.43-54.
* 48 Andréanne
MARTEL, « Coordination humanitaire en Haïti: le rôle des
clusters dans l'externalisation de l'aide », No 165, Vol 14, in
Mondes en développement, Paris, 2014, pp 65-78.
* 49 Arts. 23 à 33 de
la loi du 28 mars 1996 relative à l'organisation et le fonctionnement
des Collectivités territoriales en Haïti.
* 50 Arts. 21 et suivant de
la loi du 28 mars 1996relative à l'organisation et le fonctionnement des
collectivités territoriales en Haïti.
* 51 Enex JEAN-CHARLES, Op.
Cit, p.89.
* 52Ibid, p.90.
* 53 Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), L'organisation Communale
Première Colloque des Maires sur l'autonomie municipale, Décembre
1994.
* 54 Loi du 22 octobre 1982
(Moniteur No.67 du 4 novembre 1982 sur le statut des communes
énumérées quelques règles relatives à la
tenue des Assemblées du Conseil Municipal.
* 55Arts. 22 et suivants de
Loi du 22 octobre 1982 (Moniteur No.67 du 4 novembre 1982 sur le statut des
communes énumérées quelques règles relatives
à la tenue des Assemblées du Conseil Municipal.
* 56Décret du 17 mai
1990 relatif à la l'organisation et le fonctionnement du
Ministère de l'Intérieur et des Collectivités
Territoriales (MICT).
* 57Décret du 17 mai
1990 relatif à la l'organisation et le fonctionnement du
Ministère de l'Intérieur et des Collectivités
Territoriales (MICT).
* 58 Michèle ORIOL,
Les collectivités territoriales entre 1991 et 1993,
Bibliothèque Nationale d'Haïti, Port-au-Prince, 1996, pp.12-19.
* 59 Arts. 200 et 205 de la
Constitution amendée du 29 mars de 1987 de la République
d'Haïti.
* 60 Akli AGAB,
Décentralisation et développement local en
Algérie : cas wilaya de Bejaïa, Mémoire de Master
en Sciences Economiques, Université A.MIRA-BEJAIA/ Faculté des
sciences économiques, des sciences de gestion et des sciences
commerciales Département de sciences économiques),
Algérie, 2014, p.24.
* 61Paul PREVOST, « Le
développement local : contexte et définition», cahiers de
recherche IREC 01-03, institut de recherche et d'enseignement pour les
coopératives de l'université de Sherbrooke (IRECUS), Paris, 2013,
p.21.
* 62Bernard PECQUEUR, «
Le tournant territorial de l'économie global», Espaces et
sociétés N° 124-125, Paris, 2016, p.9.
* 63Ameziane
FERGUÈNE, «Ensemble localisés de PME et dynamique
territoriales : SPL et développement par les bas dans les pays du sud,
Colloque International sur gouvernance local et développement
territorial : le cas des pays méditerranéens, Constantine,
Algérie, les 26 et 27 avril 2003, p.3
* 64Pierre-Noel DENIEUIL,
« Introduction aux théories et à quelques pratiques du
développement local et territorial : analyse et synthèses
bibliographique en écho au séminaire de Tanger », document
de travail N° 70, Bureau international de travail, Genève,25 et 27
novembre 1999.
* 65Ibid, p.12.
* 66Mokhtar KHELADI, «
Le développement local : une réponse à plusieurs
problèmes », contribution au Colloque
International intitulé « développement local et gouvernance
des territoires » effectué, à Jijel, Algérie, du 03
au 05 novembre 2008, p 1.
* 67Ibid, p.6.
* 68Dinet MICHEL inDans
DENIEUIL Pierre-Noel,« Union nationale des acteurs et structures de
développement local (France),Pour une mondialisation de la
fraternité. Fondements et axes des coopérations internationales
», Economie et humanisme (1999), N° 350, Lyon, 2005, p.44.
* 69Paul PREVOST, Op.cit.
p.21.
* 70Paul HOUÉE,
Le développement local au défi de la mondialisation
», Éditions le Harmattan, Paris, 2003, p.44.
* 71Bernard PECQEUR, Le
développement local, pour une économie des territoires
». 2e Edition Syros, Paris, 2000, p.14.
* 72Paul PREVOST, « Le
développement local : contexte et définition», Cahier de
recherche IREC 01-03, Paris, 2015.
* 73Coopération et de
Développement Economique (OCDE), 1990.
* 74Sadoudi MOHAMED, «
Problématique de la réforme des entreprises publiques en
Algérie », In revue d'économie et des statistiques
appliquées. INPS, n°03-2003, Algérie, 2001, p.2.
* 75P-H DERYCKE : in Albert
MABILEAU : La recherche du local : local dans l'analyse
économique, Edition le Harmattan, Paris 1999, p 92-108.
* 76Nesrine N.BOUZIDI,
« La problématique du développement en Algérie : le
rapport Etat- Collectivité locales», Revue IDARA, volume 13,
numéro 2-2003, n°26, Alger, 2003, p.115.
* 77Xavier GREFFE,
Territoires en France : les enjeux économiques de la
décentralisation, Éditions Economisa, Paris, 1984, p.153.
* 78Ibid, p.158.
* 79 Alexis De TOCQUEVILLE,
De la démocratie en Amérique, Edition Seuil, Paris,
1835, p.124.
* 80Pierre Antoine LANDEL et
Kirsten KOOP, « Le développement local : mécanismes,
stratégies et gouvernance », proposition de la communication, de
l'animation locale à l'ingénierie territoriale, Agadir, 2011,
p.4.
* 81Emmanuel LAZEGA, «
Analyse de réseaux et sociologie des organisations », revue
Française de sociologie, XXXV, Paris, 1994, p.293.
* 82Forsé MICHEL,
« Définir et analyser les réseaux sociaux», les enjeux
de l'analyse structurelle, Information sociales, 3 n°147, Paris, 2008, p.
10-19.
* 83 Ibid, p.150.
* 84Sadoudi MOHAMED, Op.Cit,
p.2.
* 85Xavier GREFFE, « La
valorisation économique du patrimoine : mesure et outils
», bulletin du Département des Etudes et de la Prospective
N° 141, Ministère de la Culture et de la Communication, Paris,
septembre 2003. Documents disponible sur
http://www.culture.gouv.fr/dep.
* 86Plan de Financement des
Services Publics Communaux : Département du Nord commune de
l'Acul-du-Nord, Port-au-Prince, juin 2013, p.12.
* 87 Prophète
JOSEPH, Dictionnaire historique et géographique des communes
d'Haïti, 3e éditions KONBIT, Québec, 2008,
p.16.
* 88Plan de Financement des
Services Publics Communaux : Département du Nord commune de
l'Acul-du-Nord, Port-au-Prince, juin 2013, p.12.
* 89Prophète JOSEPH,
Op.cit., p.17.
* 90 Ministère de
l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement (MARNDR),
Recensement Général de l'Agriculture (RGA) 2008/2009,
résultats provisoires du département du Nord, Port-au-Prince,
Avril 2012, p.45.
* 91Prophète JOSEPH, Op.
Cit, p.17.
* 92 Ibid, p.18.
* 93Plan de Financement des
Services Publics Communaux : Département du Nord commune de
l'Acul-du-Nord, Port-au-Prince, juin 2013, p.20.
* 94Plan de Financement des
Services Publics Communaux : Département du Nord commune de
l'Acul-du-Nord, Port-au-Prince, juin 2013, p.35.
* 95 Ministère de la
Planification et de la Coopération Externe (MPCE), Eléments de
problématique départementale du Nord, projet d'appui en
aménagement du territoire, Port-au-Prince, 2016.
* 96Ernst-Robert JASMIN,
« Capacité d'intervention d'une direction
départementale dans la répartition des ressources disponibles
pour l'ensemble du territoire couvert », Colloque
réalisé par la Direction sanitaire du Nord, Port-au-Prince, mars
2011.
* 97Ministère de la
Santé Publique et de la Population (MSPP), Rapport de la carte sanitaire
du département du Nord, Unité de Planification et d'Evaluation
(UPE), Port-au-Prince, Septembre 2011, p.78.
* 98Johnson MELSE,
Impact de la crise de l'Université d'Etat d'Haïti sur le
développement socio-économique d'Haïti, de 2004 à
2014, Mémoire de maitrise en Sciences du Développement,
Université d'État d'Haïti (UEH)/ Faculté d'Ethnologie
(FE), Port-au-Prince, Haïti, 2015, p.10.
* 99Jean Gardy DUMOULIN,
« Développement local en Haïti-enjeux et
contraintes », Equipe de l'express. ca , Port-au-Prince, 20
février 2010.
* 100 AECID,
« Priorités sectorielles et instruments. Eau potable et
assainissement », Port-au-Prince, 2013.
* 101 Fred DOURA,
Economie d'Haïti: dépendance, crises et
développement, Les éditions DAMI, Québec, 2001,
p.57.
* 102 La coopération
Luxembourgeoise au Développement, « Développement
local. Appui à la décentralisation et la gouvernance locale.
Stratégies et orientations », Luxembourg, 2009.
* 103 André
Lafontant JOSEPH, « Haïti: quelle part du budget national sera
consacré aux collectivités territoriales », 24
février 2011.
* 104 Camille CHALMERS in
Etzer S. EMILE, Haïti a choisi de devenir un pays pauvre : les
raisons qui le prouvent, Edition Les Presses de l'Université
Quisqueya, Port-au-Prince, 2017, p.92.
* 105Etzer S. EMILE,
« 94% des recettes de la DGI sont collectées uniquement dans
le département de l'Ouest. On parle de quel
développement ? », in Le Nouvelliste, Port-au-Prince, 14
décembre 2016.
* 106Op. Cit,
pp.158-160.
* 107 Fritz Alphonse JEAN,
Haïti, La fin d'une histoire économique,
Bibliothèque Nationale d'Haïti, Port-au-Prince, 2007, p. 183.
* 108 Georges G. MERISIER,
Styles et modes d'organisation des écoles en Haïti : quels
résultats ?, Presses de l'imprimerie EDITEC, Port-au-Prince,
2003, p.22.
* 109 Bernard GOUDET,
Développer des pratiques communautaires en santé et
développement local, éd. Chronique sociale, Lyon, 2009,
p.30.
* 110Gérard
PIERRE-CHARLES, Économie haïtienne et sa voie de
développement, Éditions Henri Deschamps, Port-au-Prince,
1993, pp.35-36.
* 111 Max-Harry DAUPHIN,
Considérations sur la protection juridique du patrimoine culturel
haïtien de 1940 à 2010 : enjeux et perspectives,
Mémoire de License en droit, Université d'Etat d'Haïti (UEH)
/ Faculté de Droit et des Sciences Economiques (FDSE), Port-au-Prince,
2018, p.5.
* 112 Daron ACEMOGLU et
James A. ROBINSON, «Why Nations Fail: the origins of Power, Prosperity and
Povery», Crown Business, 20 mars 2012, p.546.
* 113Cherly W. GRAY et
Daniel KAUFMANN, « Corruption et Développement, Finances et
Développement », Banque Mondiale, 1998.
* 114Jean Gardy DUMOULIN, Op.
Cit, p.27.
* 115Lanp
Tèt Gridap : instrument utilisé par les paysans
ou les habitants vivant dans des sections communales très
reculées de la capitale pour éclairer leur maison à la
tombée de la nuit.
* 116 Selon Sylvie
Dagenais, « l'analyse de contenu » est une analyse
systématique des idées exprimées par la personne
interrogée qui tient compte de la récurrence des mots
utilisés et des thèmes abordés par celle-ci.
(Référence : Sylvie DAGENAIS, Op. Cit, p.141).
* 117 Tandis que
« l'analyse statistique explicative » permet de
vérifier les liens entre certaines variables, grâce à des
mesures de dispersion et des coefficients de corrélations.
(Référence : Sylvie DAGENAIS, Op. Cit, p.144).
* 118Pierre Enocque
FRANÇOIS, Politiques éducatives et inégalités
des chances scolaires, Editions Université d'Etat d'Haïti,
Port-au-Prince, 2010, pp.179-180.
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