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La non pratique de la planification familiale et son impact socio-économique dans le groupement Cirunga en territoire de Kabare.


par Christian CISHANGI
Institut supérieur de développement rural des grands lacs à  Goma - Graduat en développement rural 2020
  

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0. INTRODUCTION GENERALE

0.0. INTRODUCTION

Nous sommes sans ignorer qu'il est bon pour la santé des mères et des enfants d'éviter des naissances trop rapprochées ; un espacement d'au moins 2 ans est le bon intervalle entre les naissances.

Cet intervalle est d'une importance capitale pour le bien-être de l'enfant et ses parents.

Outre l'espacement des naissances, beaucoup d'autres facteurs interviennent dans la survie et la santé de l'enfant, dont l'éducation de la mère et les soins prénataux qu'il a pu bénéficier.

En RDC en général et dans les zones rurales en particulier, le taux de mortalité maternelle reste très préoccupant.

Un enfant sur cinq meurt avant d'atteindre son cinquième anniversaire, le pourcentage des femmes mariées utilisant la contraception moderne est de 16% alors que la ration de mortalité maternelle et infantile est de 905/100000 naissances vivantes.

L'avortement clandestin représente de ce fait 14% de décès maternels.

C'est dans cette logique que le fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) qui est le principal organisme à fournir une assistance en matière de population dans le monde, aide le gouvernement de la RDC à améliorer les services de la santé en matière de la reproduction et de la planification familiale.

Une meilleure politique en matière de reproduction suppose l'exercice du droit de décider d'une façon libre et responsable le nombre d'enfants qu'on souhaite avoir ainsi l'espacement de leur naissance.

Les produits, en particuliers les moyens contraceptifs, la formation et information, sont indispensables pour faire de ce droit une réalité.

Pourtant, la non-satisfaction des besoins et l'insuffisance des fournitures entravent sérieusement le programme de planification familiale en RDC en général et particulièrement dans le groupement CIRUNGA.

L'utilisation des moyens contraceptifs augmente certes, mais dans des zones rurales, notamment dans le groupement CIRUNGA, la situation de pauvreté est très préoccupante, l'accès à ceux-ci est limité par les tradition sociales et culturelles « kuburha muguma kugumba », les instructions religieuses, les rumeurs, les tabous, ...c'est ainsi que la pratique de la PF a un taux moins élevé et cela a comme conséquence une taille très élevée des familles, avec un revenu insignifiant. D'où, la nécessité de formation et information sur la planification familiale.

KUANZAKA INZANZA (2001) note que la fonction première et universelle reconnue de la sexualité humaine est la procréation réfléchie des enfants dans le cadre d'une union socialement

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01. ETAT DE LA QUESTION

Une investigation d'envergure débute par la lecture de la littérature spécialisée ; vu que nous ne sommes pas le premier à intervenir dans ce domaine, nous avons exploité quelques travaux parmi ceux réalisés antérieurement sur la planification familiale.

Ainsi :

Deborah MAINE (1981) pense que la planification familiale est un facteur qui contribue à l'amélioration de l'état sanitaire de la mère et de l'enfant. Dans ce sens, il importe pour toute femme travailleuse au sens global du terme, de pouvoir planifier ses naissances, en cherchant à concilier son ménage et son travail professionnel.

Dans son analyse, elle démontre que si la femme ne pratique pas la PF, elle s'exposerait à des lourdes charges et à des grossesses à risque élevé. La planification familiale pourrait mieux aider les femmes à bien exercer leurs fonctions professionnelles tout en sauvegardant leurs santés et le bien-être de leurs familles.

Pour Laurent TOULEMON et Henri LERIDON (1998) avec une fécondité moyenne à peine supérieure à 3 enfants par femme, la population mondiale est entrée dans une phase nouvelle qui implique une stricte régulation de la fécondité. Cette situation est irréversible et elle imposera donc de disposer des méthodes contraceptives aussi sûres, acceptables et dépourvues d'effets secondaires que possibles.

Ils parviennent à la conclusion selon laquelle compte-tenu des niveaux d'efficacité des méthodes contraceptives actuelles, une fécondité de l'ordre de 2 enfants par femme, soit un recours massif à la stérilisation, soit la conjonction d'une contraception efficace et du recours à l'avortement en cas d'échec de celle-ci. Ceci bien sûr ne peut pas concerner notre champs d'action où l'avortement à des fins de planification familiale est prohibé.

Willy PASINI (2004) estime que le contrôle de la fécondité est l'un des problèmes essentiels de la société contemporaine. Il implique le respect d'une dimension humaine fondée sur la liberté et le bonheur en proposant la réflexion sur les facteurs psychologiques conditionnant le désir ou non de l'enfant, le choix des moyens contraceptifs et une réaction masculine face à l'emploi de la pilule. Il suggère pour cela une pédagogie moderne en vue d'améliorer l'information sexuelle.

MASINGA NDANGIKA (2004) étudie la conception de la P.F au point de vue sociologique. Après investigation, il aboutit aux résultats selon lesquels la P.F ne serait plus posée aujourd'hui

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reconnue. Cette conception, est aux antipodes du gaspillage de la sexualité qui conduit aux naissances inopportunes. Il implore les couples à faire recours à la contraception pour qu'ils aient des enfants au moment souhaité.

KASONGO MUSAU (2005) montre que la problématique de la planification familiale occupe la première position dans la santé communautaire en Afrique. Dans son analyse il démontre l'importance de la PF en disant qu'aucun développement sanitaire n'est possible si la population n'est pas à mesure de surveiller sa reproduction.

Thomas Robert MALTHUS (1817) démontre que lorsque la population n'est arrêtée par aucun obstacle, elle double tous les vingt-cinq ans, et croît ainsi de période en période selon une progression géométrique. Il est moins facile de mesurer l'accroissement des produits de la terre. Cependant, nous sommes sûrs que leur accroissement se fait à un rythme tout à fait différent de celui de la population.

Ainsi, mille millions d'hommes doubleront en vingt ans en vertu du seul principe de population, mais on n'obtiendra pas la même facilité de la nourriture nécessaire pour faire face au doublement de mille million d'hommes.

Il aboutit à la conclusion selon laquelle il est impossible d'espérer que la production puisse continuer à s'accroitre au même rythme, et qu'au bout de cette seconde période la production du départ aura quadruplé car la race humaine croît selon la progression géométrique, tandis que les moyens de substances croitront selon la progression arithmétique. Au bout de deux siècles, population et moyens de substance seront dans le rapport de 256 à 9, au bout de 3 siècles, 4096 à 13, après deux mille ans, la différence sera immense et incalculable ; d'où il propose deux obstacles (obstacles préventifs et destructifs) pour stopper la population.

CHANSTELAND (1997) analyse les éléments qui favorisent la pauvreté de la population, son étude démontre que la population à cause de son augmentation incontrôlée a subi des conséquences néfastes parmi lesquelles le problème de santé, de l'éducation, de l'emploi, ... il conclue qu'il suffirait de réduire la croissance démographique pour limiter la pauvreté. Nous soutenons cette analyse en disant que pour qu'il y ait équilibre entre la richesse et la population, des mesures doivent être prises pour limiter les naissances.

ZACHARIE et PETEL (1984) partent de l'analyse des variables socio-économiques de fécondité (âge de mariage, connaissance de la femme, l'utilisation de contraception) et

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uniquement sur la tenue des techniques d'espacement des naissances ; elle est devenue une motivation de régulation comportementale et des stratégies de la politique de la population au développement durable.

FURAHA KALAMBA (2019) démontre que le planning familial ainsi que ses méthodes pourraient aider les hommes et les femmes à bien améliorer leur vie sociale dans les ménages tout en sauvegardant le bien-être de leur famille. Elle aboutit à la conclusion selon laquelle la P.F a un impact sur l'économie du ménage car il accroît le revenu de ce dernier et facilite l'accroissement de l'épargne ainsi que l'augmentation de la productivité féminine.

Dumont ARSENE (1890) invite les personnes à l'innovation de nouveaux comportements au pouvoir des agents individuels ; les individus peuvent couper tous leurs liens avec la tradition nocive et adopter les modes d'action économiquement et fonctionnellement les plus appropriés à une situation objective donnée. Il propose une explication simple et convaincante à la baisse de la fécondité observée dans des nombreux pays : le nouveau contexte économique et social créé par l'entrée dans l'industrialisation et le développement économique ouvre des perspectives de promotion sociale que les sociétés traditionnelles n'offraient pas ; d'où , il pousse les couples à limiter le nombre de leurs enfants , soit pour faciliter leur propre proportion en réduisant leurs enfants, soit pour faciliter leur propre promotion en réduisant leurs dépenses et leurs contraintes familiales, soit pour concentrer leurs efforts sur un nombre restreint d'enfants afin d'assurer à ces derniers une chance de promotion sociale. Il aboutit à la conclusion selon laquelle les pays caractérisés par la présence de sous-culture forte et stable sont susceptibles de produire des grandes continuités démographiques.

Karl MAX (1869) démontre que la surpopulation est une construction idéologique ou sociale, la nourriture peut être produit en quantité suffisante par tous et si une pénurie existe, elle nait des modes de production et de distribution, pas d'une surpopulation ou d'une incapacité technique à satisfaire la demande ; pour lui le niveau de la population est principalement déterminé par le mode de production et les modalités de répartition des richesses. D'où, il conclue que la surpopulation est à encourager car elle favorise l'octroi de la main d'oeuvre à moindre coût.

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prélèvent un consensus, il s'agit d'efforts de mise en oeuvre des diverses variables à considérer et leur influence respective qui dépend elle-même du contexte social et économique. Cette analyse permet d'éviter les fausses pistes, les erreurs d'interprétation sur la fécondité. Ils démontrent le rôle que joue le niveau d'éducation ou d'instruction des femmes dans la P.F en concluant que le niveau d'instruction de la femme explique à 91% de la variance de taux de natalité.

Quant à nous, la pratique de la planification familiale est un pilier d'une émergence socio-économique car elle aiderait les couples de bien améliorer leur vie sociale tout en sauvegardant le bien-être des enfants.

Tout en facilitant l'accroissement de l'épargne et la productivité féminine, la planification familiale a un impact sur l'économie des ménages. Elle est un moyen pouvant favoriser l'utilisation des contraceptifs dans les milieux ruraux en générale et dans le groupement de CIRUNGA en particulier afin de provoquer une baisse de la fécondité et une réduction de l'accroissement démographique dans ce groupement.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery