0. INTRODUCTION GENERALE
0.0. INTRODUCTION
Nous sommes sans ignorer qu'il est bon pour la santé
des mères et des enfants d'éviter des naissances trop
rapprochées ; un espacement d'au moins 2 ans est le bon intervalle entre
les naissances.
Cet intervalle est d'une importance capitale pour le
bien-être de l'enfant et ses parents.
Outre l'espacement des naissances, beaucoup d'autres facteurs
interviennent dans la survie et la santé de l'enfant, dont
l'éducation de la mère et les soins prénataux qu'il a pu
bénéficier.
En RDC en général et dans les zones rurales en
particulier, le taux de mortalité maternelle reste très
préoccupant.
Un enfant sur cinq meurt avant d'atteindre son
cinquième anniversaire, le pourcentage des femmes mariées
utilisant la contraception moderne est de 16% alors que la ration de
mortalité maternelle et infantile est de 905/100000 naissances
vivantes.
L'avortement clandestin représente de ce fait 14% de
décès maternels.
C'est dans cette logique que le fonds des Nations Unies pour
la Population (UNFPA) qui est le principal organisme à fournir une
assistance en matière de population dans le monde, aide le gouvernement
de la RDC à améliorer les services de la santé en
matière de la reproduction et de la planification familiale.
Une meilleure politique en matière de reproduction
suppose l'exercice du droit de décider d'une façon libre et
responsable le nombre d'enfants qu'on souhaite avoir ainsi l'espacement de leur
naissance.
Les produits, en particuliers les moyens contraceptifs, la
formation et information, sont indispensables pour faire de ce droit une
réalité.
Pourtant, la non-satisfaction des besoins et l'insuffisance
des fournitures entravent sérieusement le programme de planification
familiale en RDC en général et particulièrement dans le
groupement CIRUNGA.
L'utilisation des moyens contraceptifs augmente certes, mais
dans des zones rurales, notamment dans le groupement CIRUNGA, la situation de
pauvreté est très préoccupante, l'accès à
ceux-ci est limité par les tradition sociales et culturelles «
kuburha muguma kugumba », les instructions
religieuses, les rumeurs, les tabous, ...c'est ainsi que la pratique de la PF a
un taux moins élevé et cela a comme conséquence une taille
très élevée des familles, avec un revenu insignifiant.
D'où, la nécessité de formation et information sur la
planification familiale.
KUANZAKA INZANZA (2001) note que la fonction
première et universelle reconnue de la sexualité humaine est la
procréation réfléchie des enfants dans le cadre d'une
union socialement
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01. ETAT DE LA QUESTION
Une investigation d'envergure débute par la lecture de
la littérature spécialisée ; vu que nous ne sommes pas le
premier à intervenir dans ce domaine, nous avons exploité
quelques travaux parmi ceux réalisés antérieurement sur la
planification familiale.
Ainsi :
Deborah MAINE (1981) pense que la
planification familiale est un facteur qui contribue à
l'amélioration de l'état sanitaire de la mère et de
l'enfant. Dans ce sens, il importe pour toute femme travailleuse au sens global
du terme, de pouvoir planifier ses naissances, en cherchant à concilier
son ménage et son travail professionnel.
Dans son analyse, elle démontre que si la femme ne
pratique pas la PF, elle s'exposerait à des lourdes charges et à
des grossesses à risque élevé. La planification familiale
pourrait mieux aider les femmes à bien exercer leurs fonctions
professionnelles tout en sauvegardant leurs santés et le bien-être
de leurs familles.
Pour Laurent TOULEMON et Henri LERIDON (1998)
avec une fécondité moyenne à peine
supérieure à 3 enfants par femme, la population mondiale est
entrée dans une phase nouvelle qui implique une stricte
régulation de la fécondité. Cette situation est
irréversible et elle imposera donc de disposer des méthodes
contraceptives aussi sûres, acceptables et dépourvues d'effets
secondaires que possibles.
Ils parviennent à la conclusion selon laquelle
compte-tenu des niveaux d'efficacité des méthodes contraceptives
actuelles, une fécondité de l'ordre de 2 enfants par femme, soit
un recours massif à la stérilisation, soit la conjonction d'une
contraception efficace et du recours à l'avortement en cas
d'échec de celle-ci. Ceci bien sûr ne peut pas concerner notre
champs d'action où l'avortement à des fins de planification
familiale est prohibé.
Willy PASINI (2004) estime que le
contrôle de la fécondité est l'un des problèmes
essentiels de la société contemporaine. Il implique le respect
d'une dimension humaine fondée sur la liberté et le bonheur en
proposant la réflexion sur les facteurs psychologiques conditionnant le
désir ou non de l'enfant, le choix des moyens contraceptifs et une
réaction masculine face à l'emploi de la pilule. Il
suggère pour cela une pédagogie moderne en vue d'améliorer
l'information sexuelle.
MASINGA NDANGIKA (2004) étudie la
conception de la P.F au point de vue sociologique. Après investigation,
il aboutit aux résultats selon lesquels la P.F ne serait plus
posée aujourd'hui
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reconnue. Cette conception, est aux antipodes du gaspillage de
la sexualité qui conduit aux naissances inopportunes. Il implore les
couples à faire recours à la contraception pour qu'ils aient des
enfants au moment souhaité.
KASONGO MUSAU (2005) montre que la
problématique de la planification familiale occupe la première
position dans la santé communautaire en Afrique. Dans son analyse il
démontre l'importance de la PF en disant qu'aucun développement
sanitaire n'est possible si la population n'est pas à mesure de
surveiller sa reproduction.
Thomas Robert MALTHUS (1817) démontre
que lorsque la population n'est arrêtée par aucun obstacle, elle
double tous les vingt-cinq ans, et croît ainsi de période en
période selon une progression géométrique. Il est moins
facile de mesurer l'accroissement des produits de la terre. Cependant, nous
sommes sûrs que leur accroissement se fait à un rythme tout
à fait différent de celui de la population.
Ainsi, mille millions d'hommes doubleront en vingt ans en
vertu du seul principe de population, mais on n'obtiendra pas la même
facilité de la nourriture nécessaire pour faire face au
doublement de mille million d'hommes.
Il aboutit à la conclusion selon laquelle il est
impossible d'espérer que la production puisse continuer à
s'accroitre au même rythme, et qu'au bout de cette seconde période
la production du départ aura quadruplé car la race humaine
croît selon la progression géométrique, tandis que les
moyens de substances croitront selon la progression arithmétique. Au
bout de deux siècles, population et moyens de substance seront dans le
rapport de 256 à 9, au bout de 3 siècles, 4096 à 13,
après deux mille ans, la différence sera immense et incalculable
; d'où il propose deux obstacles (obstacles préventifs et
destructifs) pour stopper la population.
CHANSTELAND (1997) analyse les
éléments qui favorisent la pauvreté de la population, son
étude démontre que la population à cause de son
augmentation incontrôlée a subi des conséquences
néfastes parmi lesquelles le problème de santé, de
l'éducation, de l'emploi, ... il conclue qu'il suffirait de
réduire la croissance démographique pour limiter la
pauvreté. Nous soutenons cette analyse en disant que pour qu'il y ait
équilibre entre la richesse et la population, des mesures doivent
être prises pour limiter les naissances.
ZACHARIE et PETEL (1984)
partent de l'analyse des variables socio-économiques de
fécondité (âge de mariage, connaissance de la femme,
l'utilisation de contraception) et
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uniquement sur la tenue des techniques d'espacement des
naissances ; elle est devenue une motivation de régulation
comportementale et des stratégies de la politique de la population au
développement durable.
FURAHA KALAMBA (2019) démontre que le
planning familial ainsi que ses méthodes pourraient aider les hommes et
les femmes à bien améliorer leur vie sociale dans les
ménages tout en sauvegardant le bien-être de leur famille. Elle
aboutit à la conclusion selon laquelle la P.F a un impact sur
l'économie du ménage car il accroît le revenu de ce dernier
et facilite l'accroissement de l'épargne ainsi que l'augmentation de la
productivité féminine.
Dumont ARSENE (1890) invite les personnes
à l'innovation de nouveaux comportements au pouvoir des agents
individuels ; les individus peuvent couper tous leurs liens avec la tradition
nocive et adopter les modes d'action économiquement et fonctionnellement
les plus appropriés à une situation objective donnée. Il
propose une explication simple et convaincante à la baisse de la
fécondité observée dans des nombreux pays : le nouveau
contexte économique et social créé par l'entrée
dans l'industrialisation et le développement économique ouvre des
perspectives de promotion sociale que les sociétés
traditionnelles n'offraient pas ; d'où , il pousse les couples à
limiter le nombre de leurs enfants , soit pour faciliter leur propre proportion
en réduisant leurs enfants, soit pour faciliter leur propre promotion en
réduisant leurs dépenses et leurs contraintes familiales, soit
pour concentrer leurs efforts sur un nombre restreint d'enfants afin d'assurer
à ces derniers une chance de promotion sociale. Il aboutit à la
conclusion selon laquelle les pays caractérisés par la
présence de sous-culture forte et stable sont susceptibles de produire
des grandes continuités démographiques.
Karl MAX (1869) démontre que la
surpopulation est une construction idéologique ou sociale, la nourriture
peut être produit en quantité suffisante par tous et si une
pénurie existe, elle nait des modes de production et de distribution,
pas d'une surpopulation ou d'une incapacité technique à
satisfaire la demande ; pour lui le niveau de la population est principalement
déterminé par le mode de production et les modalités de
répartition des richesses. D'où, il conclue que la surpopulation
est à encourager car elle favorise l'octroi de la main d'oeuvre à
moindre coût.
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prélèvent un consensus, il s'agit d'efforts de
mise en oeuvre des diverses variables à considérer et leur
influence respective qui dépend elle-même du contexte social et
économique. Cette analyse permet d'éviter les fausses pistes, les
erreurs d'interprétation sur la fécondité. Ils
démontrent le rôle que joue le niveau d'éducation ou
d'instruction des femmes dans la P.F en concluant que le niveau d'instruction
de la femme explique à 91% de la variance de taux de natalité.
Quant à nous, la pratique de la planification familiale
est un pilier d'une émergence socio-économique car elle aiderait
les couples de bien améliorer leur vie sociale tout en sauvegardant le
bien-être des enfants.
Tout en facilitant l'accroissement de l'épargne et la
productivité féminine, la planification familiale a un impact sur
l'économie des ménages. Elle est un moyen pouvant favoriser
l'utilisation des contraceptifs dans les milieux ruraux en
générale et dans le groupement de CIRUNGA en particulier afin de
provoquer une baisse de la fécondité et une réduction de
l'accroissement démographique dans ce groupement.
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