La non pratique de la planification familiale et son impact socio-économique dans le groupement Cirunga en territoire de Kabare.par Christian CISHANGI Institut supérieur de développement rural des grands lacs à Goma - Graduat en développement rural 2020 |
I.2.2.4. La résistance aux différentes méthodes de la planification familialeDe par ses implications sur la population, la planification familiale est un jeu philosophique, religieux et politique majeur. La contraception a longtemps été considérée comme indésirable et parfois interdite, chaque humain étant considéré comme une richesse et les rapports sexuels en tant que plaisir étant considérés parfois comme honteux et responsables. Au XXe Siècle, les mouvements de libération sexuelle occidentaux ont fait évoluer cette perception. La contraception est maintenant souvent perçue comme un moyen de maitrise individuelle de la fécondité et de la reproduction permettant l'épanouissement personnel. Certains groupes religieux refusent l'usage de la contraception. Les autorités musulmanes et protestantes n'ont pas adopté des positions uniques. Le catholicisme est opposé à l'usage de toute contraception artificielle et prône le contrôle des naissances par les méthodes de la planification familiale naturelle. En 1930, le Pape Pie XI interdit ainsi toutes méthodes artificielles qui entraveraient la possibilité de la procréation. Vingt et un an après, le Pape Pie XII autorise l'abstinence sexuelle périodique, ainsi que la régulation des naissances pour des raisons économiques, hygiéniques, sociales et médicales. 23 Le 29 Juillet 1968, l'encyclique Humane Vitae de Paul VI condamne l'utilisation de la pilule contraceptive et de toute régulation artificielle des naissances. Elle prône en revanche une paternité responsable qui peut avoir recours à des méthodes dites naturelles de régulation des naissances. Le catéchisme de l'Eglise catholique rappelle que le plaisir et la joie dans la sexualité sont des dons de Dieu destinés aux époux. La régulation doit cependant se faire dans un cadre de liberté de la volonté, d'amour et de respect des époux, via l'abstinence pendant les périodes fécondes (http : www.le planning familial dans le monde.org ) Ce message est souvent mal compris, mal reçu mais aussi mal véhiculé par les moyens de communications modernes, auxquels la forme des enseignements de l'Eglise ne se prête pas toujours bien, et source de nombreuses divisions des personnes avec l'Eglise Catholique, qui se focalisent sur cet aspect de son enseignement. C'est pour cette raison qu'à travers le temps, il est né des politiques et programmes des populations dès l'antiquité à nos jours, en passant par la renaissance et la révolution française. Ces politiques multiples ont connu multiples idées, doctrines et théories controversées. Il s'agit des idées émanant des courants populationnistes, anti-populationnistes et les stationnaristes. 1. Le courant populationniste C'est un courant qui encourage les naissances nombreuses et l'expansion de la population, considérant celle-ci comme une richesse nationale et un facteur de développement, de progrès. Parmi les pionniers de ce courant, nous pouvons citer : L'écrivain et philosophe italien Nicolas MACHIAVEL qui dans son ouvrage ? Le prince? souligne que : « Multiplier les sujets, c'est fonder la puissance sur une base plus large. Si le territoire de l'Etat ne suffit pas à nourrir la population accrue, les colonies seront pour elle un exutoire tout indiquée. En même temps qu'ils iront chercher ailleurs des substances qui leurs sont nécessaires, les sujets étendront l'influence de leurs souverains ». Pour Machiavel ; la puissance du prince est fonction du nombre de ses sujets. Dans le même sens, l'économiste François Jean Dodin estime que la surpopulation n'est pas synonyme de disette. Convaincu que la France ne serait jamais affamée quoi qu'il en soit, pourvu que l'Etranger ne vide jamais ses derniers, il préconise le refus d'exporter la famille. Il pense que les hommes apportent la force au pays : «il n'y a de richesse que d'homme » (KUANZAKA I, 2001). Pour ce qui nous concerne, il est prélevé que dans l'ancien temps, la distribution des terres dans le territoire par le Mwami KABARE était fonction du nombre des enfants garçons 24 qu'avait un citoyen, donc les Papa qui avaient beaucoup d'enfants garçons obtenaient plus des collines que ceux qui n'en avaient pas, ainsi les hommes se permettaient de prendre plusieurs femmes pour manifester leur puissance.
Dans cette tendance, il est souhaité que la croissance démographique aille de pair avec la croissance économique à fin d'éviter le chao social avec toutes ses conséquences. Cette pensée était soutenue par des savants grecs tel que Aristote et Platon. Nous trouvons difficile d'égaler la croissance démographique à la croissance économique car lorsque la population s'accroit, elle fait recours aux ressources disponibles, ainsi les ressources au lieu de s'accroitre, elles diminuent. 25 |
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