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Les podcasts dans le monde du livre en France.


par Camille CAPRON
Université de la Sorbonne Paris Nord - Master Commercialisation du livre 2020
  

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3. Grille d'entretien avec Justine Souque

QUESTIONS

REPONSES

- Comment définissez-vous le terme

podcast ?

 

- Le terme podcast littéraire ?

 

- Selon vous, le podcast littéraire est-il

différent du podcast tel qu'on le conçoit (par sa forme, son contenu,

 

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son utilisation, son créateur/sa

créatrice, les
auditeurs/auditrices...) ?

 

- Pour vous, quel est le rôle d'un

podcast littéraire ?

 

- Est-ce un nouveau moyen de

communication et/ou une nouvelle

création de contenu littéraire ?

 

- Y-a-t 'il un « concurrent » au podcast

littéraire ?

 

- Quel avenir voyez-vous pour ce

nouveau média ?

 

- Quel est l'utilité du podcast littéraire

dans le monde du livre, pour les maisons d'édition ?

 

- Comment un podcast littéraire peut-il

se faire connaître ?

 

- Quelle peut être la place de l'auteur

dans un podcast littéraire ?

 

- Dans quel but pourrait-il être

présent ?

 

- Tous types d'auteurs peuvent-ils y

être présents ?

 

- Un podcast littéraire a-t-il plus de

« valeur » si l'auteur y est présent ?

 

- Quelle incidence cette présence peut-

elle avoir sur l'auteur ? le podcast ? l'économie du livre ?

 

- Une présence dans un podcast

amateur ou un podcast professionnel est-elle différente ?

 

- Le livre papier en tant qu'objet a-t-il

sa place dans un podcast ?

 

- Est-ce que le podcast est devenu une

nouvelle manière de rendre les livres et la littérature accessibles à tous et à toutes ? ·

 

- Cela pourrait-il être en lien avec une

nouvelle forme de démocratisation

 

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de l'audio dans la pratique de la

lecture ?

 

- Pensez-vous que ce nouveau média

est en voie de généralisation dans le monde du livre ?

 

B) Entretiens

1. Entretien avec Anne-Gaëlle Huon

- Pourquoi avez-vous participé à Pile le podcast ?

Parce que j'ai rencontré Claire Jéhanno via mon éditeur d'Albin Michel. Elle avait envie de chroniquer Même les méchants rêvent d'amour, et j'ai trouvé que sa voix, le format, même le support, tout était intéressant et puis assez créatif. Ça rendait bien l'univers réaliste mais pas trop qu'on aime bien avoir dans les romans, davantage que la vidéo.

- Connaissiez-vous le podcast ?

C'est au moment où j'ai rencontré Claire, donc pas beaucoup de temps avant [l'enregistrement].

- Avant l'enregistrement : Écoutiez-vous des podcasts ? Lesquels ?

J'écoute très peu de podcasts. Je n'ai pas beaucoup de temps et je travaille de la maison donc je n'ai pas vraiment de temps de transport qui justifie ça. Et, par ailleurs, j'aime beaucoup écouter de la musique, j'en écoute beaucoup, beaucoup.

Donc, j'ai toujours l'impression que je n'ai jamais le temps. Ce qui est une fausse idée je pense puisqu'on a toujours 20 mn quand on se maquille etc... Mais j'y pense pas et j'aime bien être dans mes pensées aussi.

J'en écoute un peu l'été en voiture et dans les transports quand on va en vacances. J'aime beaucoup les TedX, en anglais ; les interviews d'économistes ou d'historiens, les gens qui sont des spécialistes et qui arrivent à vulgariser leurs savoirs, ça me plaît beaucoup.

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- A la suite de l'enregistrement : En écoutez-vous davantage ? Ce média vous intéresse-t-il plus ?

Non, je n'en écoute pas davantage. J'aime bien Pile car c'est vraiment très court, c'est ludique. C'est facile à grignoter, c'est un peu du snacking.

Après, non, ce n'est pas un media qui me touche particulièrement, lié aussi je pense à la façon dont je vis.

- Aviez-vous déjà participé à un autre podcast (littéraire ou non) avant ?

Oui, notamment un qui me plait beaucoup qui s'appelle « Un livre dans le tiroir » qui est par Kobo où j'ai été interviewée aussi, qui est très qualitatif.

- Avez-vous réitéré l'aventure depuis ?

Evidemment, pour moi c'est un média comme un autre, ça permet de se faire connaître auprès de gens différents, ça permet aussi d'être assez spontanée ce que l'écrit permet moins : il n'y a pas le ton, l'humour etc...

Donc moi j'aime beaucoup ce medium-là, je faisais de la radio quand j'étais étudiante et j'ai toujours bien aimé tout ce qui était sonore. J'aime bien, encore une fois, que l'esprit puisse s'évader, qu'il ne soit pas contraint par l'image. Je trouve que ça stimule l'imaginaire davantage, la voix que l'image.

- Comment s'est passé l'enregistrement ?

Très très bien, Claire est venue chez moi dans mon salon, un soir quand les enfants étaient couchés. Elle avait préparé des questions, évidemment elle avait lu le livre. Donc ses questions étaient très intéressantes, et puis c'était, je trouvais, très spontané. Moi j'aime bien quand les choses sont sincères et spontanées et c'est exactement le ton du podcast. De la même façon qu'Un livre dans le tiroir, c'était une conversation davantage qu'une interview un peu formatée. Moi, j'aime pas trop les interviews formatées. J'aime pas les écouter, j'aime pas les lire. Voilà, j'ai à coeur que tout soit assez honnête et sur le vif.

- Avez-vous préparé un "texte" ? Avez-vous réfléchi à des réponses ?

Non, pas du tout. Réfléchi à des réponses non plus. Parler de son livre est un exercice qui n'est pas compliqué, on connait quand même le contenu. Ce n'est pas une interrogation écrite non plus. Après, le jeu est de savoir donner envie mais Claire était là aussi pour m'y aider. Résumer son livre est toujours très difficile car on passe beaucoup de temps à écrire les quatrièmes de couverture, à les retravailler avec l'éditeur et je trouve que c'est souvent la meilleure version. A l'oral, c'est comme quand quelqu'un nous dit qu'il a vu un super film et qu'il va nous le raconter, ça donne rarement envie, je trouve. Donc, à moins de savoir résumer en une phrase, ce qui est très dur, voilà ça c'est moins évident. Mais pour le reste j'ai trouvé que c'était un exercice qui n'était pas très difficile.

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- Quels sujets avez-vous aimé aborder ?

C'était assez court, j'ai bien aimé les questions qu'elle m'a posées.

J'aime bien, de façon générale, quand on donne l'opportunité à l'auteur de parler des secrets d'écriture, des choses qu'on ne peut pas lire dans le livre et qu'on a à coeur de savoir une fois qu'on a lu le livre.

Typiquement, pour Même les méchants rêvent d'amour qui est le roman sur lequel elle m'avait interviewée, ce qui est intéressant est qu'il est inspiré d'une histoire vraie, et donc : comment on passe de la réalité à la fiction ? comment on gère aussi la pudeur ? comment on gère le secret de famille ? C'est des sujets intéressants mais j'avoue je ne me souviens plus si c'est ce dont on a parlé.

Pour Un livre dans le tiroir de Kobo, je me suis beaucoup livrée pendant cette interview, les questions étaient intéressantes aussi : comment arriver à l'écriture ? quel livre on a dans le tiroir ? Des questions un petit peu farfelues, j'aime bien.

- Qu'aimez-vous dans le format du podcast littéraire ?

J'aime quand ça me permet d'écouter l'auteur sans posture, sans masque. Il y a des auteurs, j'aimerais bien qu'ils m'expliquent comment ils écrivent.

Dans les entretiens libres comme ça, on entend beaucoup de l'auteur et de sa personnalité, on entend ses doutes ou a contrario sa grosse tête, on entend sa rigueur, là où il puise son inspiration, ça me plait beaucoup.

- Cette intervention vous a-t-elle été bénéfique ? J'imagine, il n'y a rien qui vous fait du tort.

- Avez-vous écouté le podcast par la suite ?

Oui, évidemment, je l'ai écouté le jour de sa sortie. Et puis je l'ai partagé aussi sur les réseaux sociaux.

- Selon vous, qu'apporte l'intervention d'un auteur / d'une autrice dans un podcast ?

On passe dans les coulisses, on a un rapport plus honnête, plus direct avec l'auteur et puis avec le processus de création.

- Aviez-vous, par le passé, participé à une émission radio ou contenu se rapprochant ? Si oui, cela a-t-il été différent avec le podcast ?

Je n'ai jamais fait d'émission radio sur mes livres. Récemment j'ai été interviewée pour une radio qui voudrait parler de la situation de l'édition et des auteurs pendant le confinement. C'était plus factuel, des questions comme : comment se portent les ventes ? quelles

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inquiétudes ? Il y a moins de place à l'imaginaire, on n'est pas là pour donner envie aux gens de rentrer dans un univers ou dans une histoire donc oui c'était différent.

- En tant qu'autrice, pensez-vous que le podcast laisse plus de place à l'auteur/autrice qu'un autre média ?

Oui, plus que l'interview par exemple dans un journal où tout est lu, relu ; probablement même que certains auteurs répondent à des questions sans être briefés à l'avance ou quand ils répondent ; le pire c'est de répondre par mail car là on peut faire relire par l'éditeur ou faire corriger.

Peut-être qu'un podcast c'est plus spontané peut-être si les réponses sont longues.

- Voyez-vous le podcast comme un possible nouveau média de création littéraire ?

Si c'est diffuser des oeuvres par le podcast, on se rapporte plutôt à l'audiobook.

Après, le podcast en soi, non je ne vois pas forcément une forme de création littéraire mais peut-être que je n'ai pas encore trouvé la solution.

- Selon vous, le podcast est-il amené à prendre de l'ampleur dans le monde du livre ? Si oui, pourquoi / dans quel(s) but(s) ?

Alors, moi je trouve qu'il y en a déjà beaucoup beaucoup. On m'envoie souvent des liens de podcasts, j'avoue je n'écoute pas tout. Il y a plein de trucs que j'adorerais écouter (émission de France Inter sur les livres, Pénélope Bagieu... ). Comme je disais, je préfère lire des livres ou écouter de la musique donc le succès du podcast ne passera pas forcément par moi.

Je crois plus en l'audiobook qu'au succès du podcast. Après je pense qu'il y en a de très très bons mais quitte à parler de littérature, autant lire un bon livre, contrairement peut-être aux trucs de développement personnel, je m'ennuie prodigieusement. En revanche, il y a quelques personnes que j'aime bien écouter en podcast, des américaines surtout. Mais c'est personnel ce que je dis.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon