3. Grille d'entretien avec Justine Souque
QUESTIONS
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REPONSES
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- Comment définissez-vous le terme
podcast ?
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- Le terme podcast littéraire ?
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- Selon vous, le podcast littéraire est-il
différent du podcast tel qu'on le conçoit (par sa
forme, son contenu,
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son utilisation, son créateur/sa
créatrice, les auditeurs/auditrices...) ?
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- Pour vous, quel est le rôle d'un
podcast littéraire ?
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- Est-ce un nouveau moyen de
communication et/ou une nouvelle
création de contenu littéraire ?
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- Y-a-t 'il un « concurrent » au podcast
littéraire ?
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- Quel avenir voyez-vous pour ce
nouveau média ?
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- Quel est l'utilité du podcast littéraire
dans le monde du livre, pour les maisons d'édition ?
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- Comment un podcast littéraire peut-il
se faire connaître ?
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- Quelle peut être la place de l'auteur
dans un podcast littéraire ?
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- Dans quel but pourrait-il être
présent ?
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- Tous types d'auteurs peuvent-ils y
être présents ?
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- Un podcast littéraire a-t-il plus de
« valeur » si l'auteur y est présent ?
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- Quelle incidence cette présence peut-
elle avoir sur l'auteur ? le podcast ? l'économie du
livre ?
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- Une présence dans un podcast
amateur ou un podcast professionnel est-elle différente
?
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- Le livre papier en tant qu'objet a-t-il
sa place dans un podcast ?
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- Est-ce que le podcast est devenu une
nouvelle manière de rendre les livres et la
littérature accessibles à tous et à toutes ? ·
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- Cela pourrait-il être en lien avec une
nouvelle forme de démocratisation
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de l'audio dans la pratique de la
lecture ?
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- Pensez-vous que ce nouveau média
est en voie de généralisation dans le monde du
livre ?
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B) Entretiens
1. Entretien avec Anne-Gaëlle Huon
- Pourquoi avez-vous participé à Pile
le podcast ?
Parce que j'ai rencontré Claire Jéhanno via mon
éditeur d'Albin Michel. Elle avait envie de chroniquer Même
les méchants rêvent d'amour, et j'ai trouvé que sa
voix, le format, même le support, tout était intéressant et
puis assez créatif. Ça rendait bien l'univers réaliste
mais pas trop qu'on aime bien avoir dans les romans, davantage que la
vidéo.
- Connaissiez-vous le podcast ?
C'est au moment où j'ai rencontré Claire, donc
pas beaucoup de temps avant [l'enregistrement].
- Avant l'enregistrement : Écoutiez-vous des
podcasts ? Lesquels ?
J'écoute très peu de podcasts. Je n'ai pas
beaucoup de temps et je travaille de la maison donc je n'ai pas vraiment de
temps de transport qui justifie ça. Et, par ailleurs, j'aime beaucoup
écouter de la musique, j'en écoute beaucoup, beaucoup.
Donc, j'ai toujours l'impression que je n'ai jamais le temps.
Ce qui est une fausse idée je pense puisqu'on a toujours 20 mn quand on
se maquille etc... Mais j'y pense pas et j'aime bien être dans mes
pensées aussi.
J'en écoute un peu l'été en voiture et
dans les transports quand on va en vacances. J'aime beaucoup les TedX, en
anglais ; les interviews d'économistes ou d'historiens, les gens qui
sont des spécialistes et qui arrivent à vulgariser leurs savoirs,
ça me plaît beaucoup.
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- A la suite de l'enregistrement : En
écoutez-vous davantage ? Ce média vous intéresse-t-il plus
?
Non, je n'en écoute pas davantage. J'aime bien Pile
car c'est vraiment très court, c'est ludique. C'est facile à
grignoter, c'est un peu du snacking.
Après, non, ce n'est pas un media qui me touche
particulièrement, lié aussi je pense à la façon
dont je vis.
- Aviez-vous déjà participé
à un autre podcast (littéraire ou non) avant ?
Oui, notamment un qui me plait beaucoup qui s'appelle «
Un livre dans le tiroir » qui est par Kobo où j'ai
été interviewée aussi, qui est très qualitatif.
- Avez-vous réitéré l'aventure
depuis ?
Evidemment, pour moi c'est un média comme un autre,
ça permet de se faire connaître auprès de gens
différents, ça permet aussi d'être assez spontanée
ce que l'écrit permet moins : il n'y a pas le ton, l'humour etc...
Donc moi j'aime beaucoup ce medium-là, je faisais de la
radio quand j'étais étudiante et j'ai toujours bien aimé
tout ce qui était sonore. J'aime bien, encore une fois, que l'esprit
puisse s'évader, qu'il ne soit pas contraint par l'image. Je trouve que
ça stimule l'imaginaire davantage, la voix que l'image.
- Comment s'est passé l'enregistrement
?
Très très bien, Claire est venue chez moi dans
mon salon, un soir quand les enfants étaient couchés. Elle avait
préparé des questions, évidemment elle avait lu le livre.
Donc ses questions étaient très intéressantes, et puis
c'était, je trouvais, très spontané. Moi j'aime bien quand
les choses sont sincères et spontanées et c'est exactement le ton
du podcast. De la même façon qu'Un livre dans le tiroir,
c'était une conversation davantage qu'une interview un peu
formatée. Moi, j'aime pas trop les interviews formatées. J'aime
pas les écouter, j'aime pas les lire. Voilà, j'ai à coeur
que tout soit assez honnête et sur le vif.
- Avez-vous préparé un "texte" ?
Avez-vous réfléchi à des réponses
?
Non, pas du tout. Réfléchi à des
réponses non plus. Parler de son livre est un exercice qui n'est pas
compliqué, on connait quand même le contenu. Ce n'est pas une
interrogation écrite non plus. Après, le jeu est de savoir donner
envie mais Claire était là aussi pour m'y aider. Résumer
son livre est toujours très difficile car on passe beaucoup de temps
à écrire les quatrièmes de couverture, à les
retravailler avec l'éditeur et je trouve que c'est souvent la meilleure
version. A l'oral, c'est comme quand quelqu'un nous dit qu'il a vu un super
film et qu'il va nous le raconter, ça donne rarement envie, je trouve.
Donc, à moins de savoir résumer en une phrase, ce qui est
très dur, voilà ça c'est moins évident. Mais pour
le reste j'ai trouvé que c'était un exercice qui n'était
pas très difficile.
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- Quels sujets avez-vous aimé aborder
?
C'était assez court, j'ai bien aimé les
questions qu'elle m'a posées.
J'aime bien, de façon générale, quand on
donne l'opportunité à l'auteur de parler des secrets
d'écriture, des choses qu'on ne peut pas lire dans le livre et qu'on a
à coeur de savoir une fois qu'on a lu le livre.
Typiquement, pour Même les méchants
rêvent d'amour qui est le roman sur lequel elle m'avait
interviewée, ce qui est intéressant est qu'il est inspiré
d'une histoire vraie, et donc : comment on passe de la réalité
à la fiction ? comment on gère aussi la pudeur ? comment on
gère le secret de famille ? C'est des sujets intéressants mais
j'avoue je ne me souviens plus si c'est ce dont on a parlé.
Pour Un livre dans le tiroir de Kobo, je me
suis beaucoup livrée pendant cette interview, les questions
étaient intéressantes aussi : comment arriver à
l'écriture ? quel livre on a dans le tiroir ? Des questions un petit peu
farfelues, j'aime bien.
- Qu'aimez-vous dans le format du podcast
littéraire ?
J'aime quand ça me permet d'écouter l'auteur
sans posture, sans masque. Il y a des auteurs, j'aimerais bien qu'ils
m'expliquent comment ils écrivent.
Dans les entretiens libres comme ça, on entend beaucoup
de l'auteur et de sa personnalité, on entend ses doutes ou a contrario
sa grosse tête, on entend sa rigueur, là où il puise son
inspiration, ça me plait beaucoup.
- Cette intervention vous a-t-elle été
bénéfique ? J'imagine, il n'y a rien qui vous fait
du tort.
- Avez-vous écouté le podcast par la
suite ?
Oui, évidemment, je l'ai écouté le jour
de sa sortie. Et puis je l'ai partagé aussi sur les réseaux
sociaux.
- Selon vous, qu'apporte l'intervention d'un auteur /
d'une autrice dans un podcast ?
On passe dans les coulisses, on a un rapport plus
honnête, plus direct avec l'auteur et puis avec le processus de
création.
- Aviez-vous, par le passé,
participé à une émission radio ou contenu se rapprochant ?
Si oui, cela a-t-il été différent avec le podcast
?
Je n'ai jamais fait d'émission radio sur mes livres.
Récemment j'ai été interviewée pour une radio qui
voudrait parler de la situation de l'édition et des auteurs pendant le
confinement. C'était plus factuel, des questions comme : comment se
portent les ventes ? quelles
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inquiétudes ? Il y a moins de place à
l'imaginaire, on n'est pas là pour donner envie aux gens de rentrer dans
un univers ou dans une histoire donc oui c'était différent.
- En tant qu'autrice, pensez-vous que le podcast
laisse plus de place à l'auteur/autrice qu'un autre média
?
Oui, plus que l'interview par exemple dans un journal
où tout est lu, relu ; probablement même que certains auteurs
répondent à des questions sans être briefés à
l'avance ou quand ils répondent ; le pire c'est de répondre par
mail car là on peut faire relire par l'éditeur ou faire
corriger.
Peut-être qu'un podcast c'est plus spontané
peut-être si les réponses sont longues.
- Voyez-vous le podcast comme un possible nouveau
média de création littéraire ?
Si c'est diffuser des oeuvres par le podcast, on se rapporte
plutôt à l'audiobook.
Après, le podcast en soi, non je ne vois pas
forcément une forme de création littéraire mais
peut-être que je n'ai pas encore trouvé la solution.
- Selon vous, le podcast est-il amené
à prendre de l'ampleur dans le monde du livre ? Si oui, pourquoi / dans
quel(s) but(s) ?
Alors, moi je trouve qu'il y en a déjà beaucoup
beaucoup. On m'envoie souvent des liens de podcasts, j'avoue je n'écoute
pas tout. Il y a plein de trucs que j'adorerais écouter (émission
de France Inter sur les livres, Pénélope Bagieu... ). Comme je
disais, je préfère lire des livres ou écouter de la
musique donc le succès du podcast ne passera pas forcément par
moi.
Je crois plus en l'audiobook qu'au succès du podcast.
Après je pense qu'il y en a de très très bons mais quitte
à parler de littérature, autant lire un bon livre, contrairement
peut-être aux trucs de développement personnel, je m'ennuie
prodigieusement. En revanche, il y a quelques personnes que j'aime bien
écouter en podcast, des américaines surtout. Mais c'est personnel
ce que je dis.
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