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évaluation du stock de carbone d'un peuplement d'acacia mangium à¢gé de 6 ans, à  bois nago, section bois-poux dans la commune de Mont-Organisé, Haà¯ti


par Anne-Doty HÉRISSÉ
Université d'État d'Haïti - Ingénieur-Agronome spécialisé en Ressources Naturelles et Environnement 0000
  

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CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE

3.1 Présentation de la zone d'étude

Malgré le fait que l'altitude optimale de développement de l'Acacia mangium est en-dessous de 300 m (CIRAD, 2003), le peuplement étudié a été installé depuis les mois de janvier et février de l'année 2014 en montagne à une altitude variant de 687 m à 889 m. D'après la classification de Holdridge axée sur la zone de vie, le site de l'étude correspond à une zone d'agriculture de montagne humide.

Source : Google earth

Figure 1: Vue aérienne de la parcelle d'étude

3.1.1 Localisation

Le peuplement étudié est situé à Mont-Organisé dans une localité appelée Bois Nago. Les coordonnées géographiques du site sont comprises entre 19°24' de latitude Nord et 71°48' de longitude Ouest. La figure 2, réalisée en fonction de la classification de Holdridge, permet d'observer la localisation de la parcelle sur la carte d'Haïti.

12

Figure 2: Carte de localisation de la zone d'étude

3.1.2 Pluviométrie

Faute de station agro-climatologique fonctionnelle dans la zone, les données pluviométriques recueillies sont celles collectées par la station la plus proche du Centre Chrétien de Ouanaminthe, située à une distance de 19 km de la zone d'étude. Les figures suivantes présentent la pluviométrie moyenne par mois (figure 3) et la pluviométrie totale par année (figure 4) enregistrées à Ouanaminthe durant la période 1988-2019.

13

140

120

Pluviométrie (mm]

100

80

60

40

20

0

Pluviométrie (mm]

3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0

Figure 4: Variations annuelles de la pluviométrie totale de Ouanaminthe (19882019)

Figure 3: Pluviométrie moyenne mensuelle de Ouanaminthe (1988-2019)

Les mois de septembre et de mai sont les plus pluvieux avec le maximum de précipitations moyennes (122.4 mm) enregistré au mois septembre. Le mois de février est le moins pluvieux (32.7 mm de pluie). A Ouanaminthe, la saison estivale est beaucoup plus arrosée comparativement à la saison hivernale.

14

L'évolution de la pluviométrie s'est traduite par des écarts élevés entre les années ; le maximum (2881.2 mm) de pluie a été enregistré en 2007 et le minimum (815.3 mm) en 1991. La courbe tendance traduit une augmentation des précipitations avec le temps.

3.1.3 Température

Pour la même raison évoquée dans la section précédente, les données climatiques de température, pour la commune de Mont-Organisé sont presque inexistantes. Il a été estimé qu'elle varie de 15 à 30°C sur toute l'année et peut descendre jusqu'à 12°C en décembre (Valbrun, 2005).

3.1.4 Topographie et sol

Le site de l'étude est une montagne avec un relief très élevé et dont les pentes varient de 42 à 80 % avec une moyenne de 60 %. Les sols de Mont-Organisé sont majoritairement rouges à dominance argileuse, constitués de l'évolution de roches éruptives principalement basaltiques (Valbrun, 2005). Ce sont des sols fersialitiques assez perméables dont la profondeur corrèle avec les différentes classes de pentes. Ainsi pour les terrains à forte déclivité comme c'est le cas pour le site de l'étude, la profondeur est faible. Ce sont des sols très sensibles à l'érosion.

3.1.5 Végétation et faune

Au niveau de la parcelle la végétation naturelle est constituée de deux strates : la strate arborée constituée d'arbre forestier énergétique : l'Acacia mangium et la strate herbacée composée de plantes comme la citronnelle (Cymbopogon citratus), le zèb guinen (Panicum maximum). Quant à la faune, une observation directe a permis de constater la présence de pintade marron (Numida meleagris), de guêpe (Vespula vulgaris), de reptiles tel l'anolis et le mabouillard (Ameiva chrysoloema).

3.1.6 Mode de gestion actuelle

La plantation étudiée est gérée par une jeune association nommée ANEVERT (Action Noble pour un Environnement Vert) chargée de prendre toutes les mesures relatives à la protection des arbres du site. Dès le début de la plantation, des

15

opérations de désherbage ont été effectuées ainsi qu'un débroussaillement en amont de la parcelle. Depuis, aucun traitement sylvicole n'a été appliqué à la parcelle jusqu'à date. Aucun traitement n'a été effectué sur les arbres (éclaircissage, élagage,..) ou sur le site (amendement du sol,..), aucun procédé de régénération (coupe progressive régulière, coupe totale,...). Le site n'est pas clôturé, cependant les animaux ne représentent pas une menace au développement de la plantation.

3.2 Matériels et méthodes

3.2.1 Matériels utilisés

Les matériels utilisés pour réaliser ce travail de mémoire sont les suivants :

V' GPS : pour la localisation des points sur le terrain

V' Appareil photographique : pour des prises de vue sur le terrain

V' Compas forestier : pour la mesure du diamètre à 1,30 m des tiges

V' Ruban métrique : pour la mesure des distances et des diamètres

V' Dendromètre SUUNTO : pour la mesure des angles permettant de calculer

la hauteur des arbres et la pente du terrain

V' Fiche d'inventaire : pour la saisie des données sur le terrain

3.2.2 Méthode de collecte des données

Dans le cadre de cette étude, il a fallu tout d'abord déterminer la superficie de la

parcelle. Ensuite les données qui ont été collectées sont celles relatives à

l'inventaire ; à savoir le nombre de tiges, leur DHP et les angles qui ont permis de

calculer la hauteur totale.

3.2.2.1 Détermination de la superficie du site

La superficie du site a été calculée à l'aide d'un GPS calibré de façon à enregistrer les coordonnées du périmètre toutes les 30 secondes. Elle a été estimée à 7,15 ha soit 71500 m2

3.2.2.2 Inventaire des arbres

3.2.2.2.1 Pré inventaire

Le pré-inventaire a été réalisé dans la parcelle deux ans après la plantation des arbres d'Acacia mangium. Un total de 23 arbres répartis dans 3 placettes, de 25 m2

16

chacune a été compté et mesuré. Le coefficient de variation pour le nombre d'arbres inventoriés est estimé à 7.44 %.

3.2.2.2.2 Plan d'échantillonnage

Pour cet inventaire on a priorisé un type d'échantillonnage qui a permis de couvrir toute la parcelle forestière. Et d'après une visite de reconnaissance du site, aucune hétérogénéité n'a été constatée. Ainsi, le choix a été porté pour un échantillonnage systématique aléatoire car elle permet d'avoir une meilleure estimation des variables et elle offre également une certaine sécurité des estimations à cause de l'uniformité de la parcelle.

V' Forme et dimension des placettes :

Nous avons opté pour des placettes de forme circulaire parce que selon Lecomte et Rondeux (2002), cette forme est facile à installer et elle ne présente aucune direction préférentielle. Et aussi, elle possède le plus petit périmètre à surface égale ce qui limite les risques d'erreur. La dimension des placettes quant à elle, dépend de l'exactitude, la précision, le temps et le coût de la mesure (Pearson et Brown, 2005). Chacune des placettes d'échantillonnage avait un rayon (r =8 m) et (r1= 7.92 m) en tenant compte du facteur correcteur de pente. La superficie de chaque placette calculée en appliquant la formule s = it X r X r1 est de 198.97

m2.

V' Taux d'échantillonnage :

Pour cette étude, l'effort d'échantillonnage de l'inventaire a été fixé à 10 %. Tenant compte du facteur correcteur de la pente, l'échantillon a couvert une superficie de 6963.98 m2.

V' Nombres de placettes à échantillonner :

Le nombre de placettes d'échantillonnage est de 35. Il a été estimé à partir du taux de sondage (f), de la superficie totale de la parcelle (S) et de la superficie à échantillonner (s) en appliquant la formule : n= (f×S) / s.

V' Erreur d'échantillonnage :

Le calcul de l'erreur d'échantillonnage permet de vérifier la validité de l'échantillon. Pour un niveau de confiance de 95 %, elle a été estimée à 2.46 % en

17

?? × ????

appliquant la formule : e = v?? , « t » représente le t de student, « CV » le

coefficient de variation et « n » le nombre de placettes d'échantillonnage.

V' Répartition des placettes d'échantillonnage :

La figure suivante montre la répartition des placettes suivant un échantillonnage aléatoire systématique. La première placette a été choisie au hasard et les autres sont placées de façon systématique à une distance moyenne de 45 m l'une de l'autre. Les coordonnées des centres des placettes sont mentionnées en annexe.

Figure 5: Distribution des placettes d'échantillonnage

3.2.2.3 Réalisation de l'inventaire

V' Équipe d'inventaire

L'équipe d'inventaire était constituée de deux personnes, un compteur qui a implémenté les placettes et mesuré les diamètres à hauteur de poitrines et un pointeur qui a noté les mentions dictées par le compteur après les avoir répétées à voix haute et qui a aussi mesuré et noté les angles pour le calcul de la hauteur totale ainsi que les distances entre l'arbre à mesurer et lui.

18

V' Diamètre de précomptage

Les mesures se sont portées sur tous les arbres d'Acacia mangium du site (âgés de 6 ans et 2 mois) dont le DHP est supérieur ou égal à 5 cm. Les arbres vivants comme les morts ont été mesurés.

V' Cheminement et localisation des placettes

L'échantillonnage avait été préalablement réalisé sur le logiciel ArcGis (version 10.2.1). Les coordonnées des centres des placettes générées par le logiciel ont été préalablement enregistrées dans la mémoire du récepteur GPS. Pour localiser la première placette, il a suffi de sélectionner le point dans le GPS, lorsque la distance était nulle le centre était atteint. On a cheminé 45 m, toujours dans la direction Sud-Nord afin de localiser la placette 2. Dans cette même direction, on a parcouru toute la première rangée située à l'ouest jusqu'à la placette 35. La placette 34 a ensuite été localisé en cheminant la même distance dans la direction Ouest-Est. Une fois à la 2ème rangée, on procède de la même manière jusqu'à la placette 3, sauf que c'est dans la direction Nord-Sud. La 6ème placette a ensuite été localisée en parcourant 63 m dans la direction Sud-Ouest. On a recommencé les mêmes procédures et cheminé ainsi de suite en suite jusqu'à localiser toutes les placettes.

V' Implantation des placettes

Une fois au centre des placettes, le compteur tend le ruban métrique au pointeur, ce dernier mesure la distance 8 m correspondant au rayon de la placette et marque la limite avec un piquet enfoncé dans le sol. Cette opération avait été effectuée quatre fois à partir du centre de chaque placette dans des directions différentes. Ensuite le compteur fait le tour de la placette en maintenant la ficelle tendue à un des jalons qui délimitent la placette ou à un arbre dans certains cas.

V' Mesure des arbres

Les différentes mesures des arbres prises dans le cadre de cet inventaire sont celles du diamètre à hauteur de poitrine et celles permettant de calculer la hauteur totale. Pour chaque arbre des placettes le diamètre a été mesuré à 1.30 m en utilisant le compas forestier gradué jusqu'à 50 cm, qui a permis d'obtenir une mesure directe du diamètre des arbres.

19

Afin de déterminer la hauteur totale le dendromètre SUUNTO est l'instrument qui a été utilisé, cela a impliqué de mesurer des angles. Trois cas ont été rencontrés sur le terrain et d'après Mille et Louppe (2015), il faut faire dans ces cas une ou deux lectures en visant soit le sommet ou à la fois le sommet et la base de l'arbre. AB représente la hauteur des arbres à mesurer, h la hauteur de l'oeil de l'observateur, d la distance de l'observateur à l'arbre et á et f3 sont les angles obtenus en visant soit le sommet ou la base de l'arbre. Suivant les trois cas rencontrés sur le terrain, les formules trigonométriques suivantes doivent être appliquées selon Mille et Louppe (2015) pour déterminer la hauteur totale.

1er cas : Le terrain est horizontal et l'oeil de l'observateur se trouve entre le sommet et la base de l'arbre, la formule appliquée a été: AB = h + d.tgá

2e cas : Le terrain est incliné et l'oeil de l'observateur se trouve entre le sommet et la base de l'arbre, la formule utilisée : AB = d (tgf3 + tgá)

3e cas : Le terrain est incliné et l'oeil de l'observateur se trouve en dessous de la base de l'arbre, alors on applique la formule : AB = d (tgá - tgf3)

? Traitement des cas litigieux

Les cas litigieux que nous avons traités concernent ; tout d'abord les arbres se trouvant sur la limite de la placette, alors l'inclusion dans la placette a été faite quand plus de 3/4 de son tronc s'est trouvé à l'intérieur de celle-ci. Ensuite, le cas des arbres fourchus au-dessous de 1,30 m ; alors les diamètres des différentes fourches à 1,30 m ont été totalisés. Pour les arbres avec contreforts à 1.30 m de hauteur, on a considéré la moyenne des circonférences mesurées à 10 cm directement au-dessus et en-dessous de l'anomalie. Et enfin, le cas litigieux rencontré le plus souvent lors de la collecte des données est celui des arbres situés sur une pente. Dans ce cas, le diamètre à hauteur de poitrine (1.30 m) des arbres a été compté en amont du pied de l'arbre.

3.2.2.4 Calcul de la biomasse aérienne et souterraine des arbres

3.2.2.4.1 Calcul de la biomasse aérienne (AGB)

? Arbres vivants

Afin de déterminer la biomasse aérienne des arbres vivants, les modèles

allométriques de Traoré et al. (2018) et de Chave et al. (2005) ont été utilisés. Les

20

modèles allométriques développés par Traoré et al. (2018) sont les suivants et elles ont permis l'estimation respective de la biomasse du tronc, des branches et des feuilles:

B1= exp(-3.228+1.681×ln(D)+1.056×ln(H))

B2 = exp(-0.865+0.498×ln(D2×H))

B3 = exp(-0.882+1.339×ln(D))

La biomasse aérienne totale a été déterminée en additionnant la biomasse des différentes composantes : AGB = B1+ B2+B3.

L'équation allométrique de Chave et al. (2005) a permis une estimation directe de la biomasse. Elle a tenu compte explicitement de la densité spécifique du bois. Pour l'espèce Acacia mangium, la densité du bois (0.6g/cm3) a été obtenue dans une publication faite par la FAO en 1979, donnant des informations sur les ressources forestières. Selon Dorvil (2010), la densité du bois à 12 % d'humidité (D12) peut être convertie en densité spécifique du bois séché au four à partir d'une relation élaborée par Chave et al. (2006) à travers des données obtenues dans des forêts tropicales : ñ = 0.872 x D12.

L'équation allométrique de Chave et al. (2005) applicable en forêt tropicale utilisée dans le cadre de cette étude est la suivante:

AGB = exp(-2.557 + 0.940ln(ñD2H)) ? 0.0776×(ñD2H)0.940.

Pour cette étude, les deux résultats obtenus pour la biomasse aérienne ont été comparés afin d'adopter le meilleur pouvant être utilisé pour le peuplement de Bois Nago.

? Bois morts

Se basant sur la classification faite dans le guide de mesure et de suivi du carbone élaboré par l'USAID en 2005, les bois morts du site appartiennent à la première catégorie : arbre avec branches et rameaux ressemblant à un arbre vivant (sauf pour le feuillage). La même méthode utilisée pour déterminer la biomasse des arbres vivants a donc été appliquée pour les arbres morts (Pearson et Brown, 2005).

NB : La biomasse des feuilles n'a pas été calculée pour les bois morts lorsqu'il a fallu appliquer le modèle Traoré et al. (2018).

21

3.2.2.4.2 Calcul de la biomasse souterraine (BGB)

Selon Cairns et al. (1997), la biomasse souterraine peut être calculée en appliquant un modèle allométrique après avoir estimé la biomasse aérienne des arbres mesurés. La formule suivante de Cairns et al. (1997) applicable en forêt tropicale a été utilisée afin de déterminer la biomasse souterraine.

BGB = 0.347 × (AGB)0.884

3.2.2.4.3 Calcul de la biomasse totale (TB)

La biomasse totale a été évaluée en additionnant la biomasse aérienne à la biomasse souterraine :

TB = AGB + BGB

3.2.2.5 Évaluation du stock de carbone et de la quantité de CO2 équivalente D'après les recommandations faites dans les directives du GIEC (2006), la fraction de carbone couramment appliquée par défaut est de 0.47. Pour évaluer le stock de carbone, la fraction (0.47) a été multipliée par la biomasse.

Selon le guide de quantification des émissions de gaz à effet de serre élaboré en 2019 par le Ministère de l'Environnement et de la lutte contre les Changements Climatiques (MELCC) du Québec, la quantité de dioxyde carbone (CO2) équivalente peut être évaluée en multipliant le stock de carbone (C) par 44/12 qui est le résultat du rapport de la masse atomique du dioxyde de carbone à celle du carbone. C'est la méthode qui a été appliquée dans le cadre de cette étude afin de de déduire le stock de CO2 de celui du carbone.

Tout en respectant les règles des inférences statistiques tous les résultats obtenus à partir de l'échantillon ont été généralisés à toute la population d'où l'échantillon est tiré.

22

CHAPITRE IV : RÉSULTATS ET DISCUSSION 4.1 Inventaire du peuplement

4.1.1 Densité

Les différentes placettes inventoriées à Bois Nago ont un total variant de 15 à 85 tiges ce qui a donné une moyenne de 34 tiges/placette. Majoritairement (77%), les placettes d'échantillonnage comptent de 21 à 40 tiges. La distribution du nombre de tiges des placettes est donc très hétérogène. Afin de mieux apprécier la densité du peuplement, la carte suivante représente par des boules le nombre de tiges des différentes placettes. Ainsi les endroits plus ou moins denses du peuplement sont localisés.

Figure 6: Carte présentant la densité du peuplement de Bois Nago

Le peuplement est plus dense au Nord-Ouest à l'extrémité de la parcelle d'où la pente est plus raide tandis qu'à l'Est la densité est plus faible car le nombre de tiges des placettes varie de 15 à 20 (figure 6). Le nombre de tiges de chaque placette a été ramené à l'hectare (tableau 6), et le coefficient de variation ainsi que

23

les valeurs minimum et maximum de densité montrent que la densité moyenne du peuplement n'est pas représentative de celle de toutes les placettes. Le coefficient de variation des arbres morts est plus élevé, cette distribution est donc très hétérogène comparativement aux arbres vivants. Les arbres morts ne représentent qu'1 % de la population, les résultats de cette distribution n'influencent pas beaucoup la distribution totale comprenant les deux catégories d'arbres. Le tableau suivant présente la densité du peuplement à l'hectare :

Tableau 6: Densité du peuplement d'Acacia mangium de Bois Nago à l'hectare

Densité

Effectif

Moyenne/ ha

Coefficient
de variation

Erreur-type

Min

Max

Arbres vivants

1180

1694

0.40

226

704

4272

Arbres morts

9

13

3.98

17

0

302

Tous

1189

1707

0.39

222

754

4272

Le peuplement est beaucoup plus dense que ceux qui ont été mentionnés dans la littérature et dans l'étude de l'hypothèse en se référant aux travaux réalisés par Herdiyanti et Sulistyawati (2009), Hériansyah et al. (2007), Ilyas (2013) et Traoré et al (2018) dans des peuplements d'Acacia mangium âgé respectivement de 5, 5.5 et 7 ans. Ces écarts s'expliquent par le fait que les objectifs de plantation diffèrent de celui de Bois Nago qui a été principalement de couvrir le sol préalablement dénudé. De plus, le peuplement étudié n'a bénéficié d'aucun traitement sylvicole à la différence de ceux de la littérature.

4.1.2 Diamètre à hauteur de poitrine

? Structure diamétrique du peuplement

Les diamètres des tiges (arbres morts y compris) varient de 5 cm à 29 cm et ont été regroupés en 6 classes de 4 cm d'amplitude. Les tiges de classe [5 cm, 9 cm) et [9 cm, 13 cm) sont en plus grande proportion à Bois Nago et représentent à eux seuls 91.34 % de la distribution avec la fréquence de tiges la plus élevée (701) enregistrée dans la classe [5 cm, 9 cm). Cette distribution est illustrée par le diagramme en barres ci-dessous :

24

Classes de diamètre (cm)

800

700

Nombre de tiges

600

500

400

300

200

100

0

Le DHP moyen du peuplement étudié est très faible par rapport à celui (23.4 cm) de l'étude de l'hypothèse réalisé par Traoré et al. (2018). Quoiqu'âgé de 7 ans, la

Figure 7: Histogramme montrant le nombre de tiges par classe de diamètre

La distribution diamétrique du peuplement montre qu'à Bois Nago les tiges de petits diamètres dominent, la forte présence de ces individus pourrait être justifiée par la densité trop élevée des tiges qui implique un espacement trop petit entre les arbres. En effet, l'augmentation de la densité réduit la croissance en diamètre des arbres (Fonton et al., 2002; Tonini et al., 2018; Prégent, 1998). Les DHP mesurés présentent une asymétrie positive et une distribution générale en forme de « J » inversé, traduisant un peuplement jeune et non exploitable. D'après le tableau 7, la dispersion de la distribution du DHP des arbres morts et des arbres vivants est presque similaire puisque le coefficient de variation présente seulement une différence de 2 %, cependant la distribution du DHP des arbres vivants est plus proche du DHP moyen.

Tableau 7: DHP du peuplement d'Acacia mangium de Bois Nago

DHP (cm)

Effectif

Moyenne

Coefficient de variation

Erreur-type

Min

Max

Arbres vivants

1180

8.82

0.36

0.18

5

29

Arbres morts

9

9.04

0.34

1.99

5.40

14.90

Tous

1189

8.83

0.36

0.18

5

29

25

différence est énorme par rapport au DHP moyen du peuplement étudié, deux principales raisons expliquent ces écarts ; tout d'abord, à Bois Nago les tiges évoluent en exerçant une forte concurrence entre elles surtout par rapport aux ressources limitées, ce qui a conduit à l'obtention des tiges de faibles diamètres. Ensuite, l'absence d'application de technique sylvicole, notamment l'éclaircissage qui selon Prégent (1998) est très utile pour obtenir du bois de grosses dimensions.

4.1.3 Surface terrière

La surface terrière des arbres varie de 0.002 m2 à 0.066 m2. Répartie entre les différentes classes de diamètre, elle varie de 3.25 m2 à 0.22 m2. La distribution de la surface terrière occupée par les arbres de chaque classe de diamètre est présentée par l'histogramme ci-dessous.

Surface terrière (m2)

2.5

0.5

3.5

1.5

2

0

3

1

Classe de diamètre (cm)

Figure 8: Histogramme présentant la surface terrière par classe de diamètre

Les arbres de la classe [9 cm, 13 cm) occupent la plus grande surface terrière quoiqu'elle ne compte pas le plus grand nombre de tiges. Cependant le DHP des arbres qui représentent cette classe est plus élevé par rapport à la première classe. Les tiges de plus gros diamètres de ce peuplement obtiennent les faibles valeurs de surface terrière car elles sont en plus petites proportions. Nos résultats confirment les affirmations de Prégent (1998) stipulant que la surface terrière est un paramètre tenant à la fois compte de la grosseur et du nombre de tiges. La surface terrière obtenue par les différentes catégories d'arbres de chaque placette a été ramenée à

26

l'hectare (tableau 8). Les résultats montrent que les arbres vivants occupent la plus grande surface terrière à Bois Nago comparativement à celle des arbres morts. Les valeurs totales et moyennes de la surface terrière du peuplement sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 8: Surface terrière du peuplement

Surface

terrière (m2/ha)

Effectif Total Moyenne Coefficient Erreur-

de variation type

Min Max

Arbres vivants

1180

11.67

0.33

0.31

0.03

0.15

0.55

Arbres morts

9

0.09

0.003

4.71

0.004

0

0.074

Tous

1189

11.77

0.34

0.30

0.03

0.15

0.55

Nos résultats corroborent avec celui (11.1 m2/ha) trouvé par Dupuy et N'Guessan (1990) pour un peuplement d'Acacia mangium âgés de 5 ans. Cependant, par rapport à l'étude de l'hypothèse réalisée par Traoré et al. (2018) la surface terrière du peuplement de Bois Nago corrobore à celui de 3 ans estimée à (10.42 m2/ha) mais elle est beaucoup plus faible que celle (30.75m2/ha) du peuplement de 7 ans.

4.1.4 Hauteur totale

Les résultats de cette étude montrent que la hauteur totale des arbres au niveau du site est non uniformément répartie, elle oscille entre 4.87 m et 27.62 m. La variabilité de la distribution est illustrée par la boîte à moustache ci-dessous.

Figure 9: Boite à moustache présentant la distribution de la hauteur totale du peuplement

27

La boîte à moustache (figure 9) montre une distribution asymétrique car la valeur de la médiane (9.84 m) est inférieure à la hauteur moyenne (10.70 m). En plus de cela, 75 % des arbres ont une hauteur totale supérieure à 8.24 m. La boîte à moustache permet également de constater que la hauteur totale du peuplement de Bois Nago présente un bon nombre de valeurs extrêmes et une valeur aberrante. Et d'après le tableau 9, les arbres vivants affichent un coefficient de variation plus élevé, qui traduit une plus forte dispersion de la distribution de la hauteur totale des arbres vivants comparativement aux arbres morts. La hauteur totale dominante c'est-à-dire la hauteur moyenne des 100 plus hauts arbres à l'hectare du peuplement ainsi que la hauteur totale moyenne est présentée dans le tableau 9:

Tableau 9: Hauteur totale du peuplement

Hauteur totale (m)

Effectif

Hauteur dominante

Moyenne

Coefficient de variation

Erreur-type

Min

Max

Arbres vivants

1180

20.01

10.70

0.33

0.20

4.87

27.62

Arbres morts

9

-

9.08

0.21

1.24

6.47

12.73

Tous

1189

-

10.69

0.33

0.20

4.87

27.62

La valeur moyenne de la hauteur totale du peuplement étudié est inférieure à celle (18.95 m) de l'étude de l'hypothèse pour le peuplement de 7 ans. Il en est de même pour le peuplement de 3 ans dont la hauteur moyenne est de 12.58 m. Nos résultats se rapprochent plutôt de celle trouvée dans une étude réalisée par Dupuy et N'Guessan (1990) pour un peuplement d'Acacia mangium âgé de 5 ans. Le rapport entre la hauteur moyenne et le DHP moyen du peuplement de Bois Nago donne un facteur d'élancement égal à 121, cela traduit selon Massenet (2010) que le peuplement est très fragile et à ce stade, un éclaircissage pourrait augmenter le risque de chablis.

4.2 Biomasse

4.2.1 Biomasse aérienne avec l'équation de Chave et al. (2005)

En appliquant l'équation de Chave et al. (2005), les résultats obtenus pour la biomasse aérienne totale de l'échantillon inventorié est de 34.96 tonnes. Ramené à

28

l'hectare (tableau 10), chaque placette a une quantité de biomasse variant de 18.22 t/ha à 87.53 t/ha. La biomasse des placettes n'ayant aucun arbre mort est estimée à 0 t/ha. Les résultats trouvés en moyenne par catégorie sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau 10: Biomasse aérienne du peuplement calculée à partir de l'équation de Chave et al. (2005)

Biomasse aérienne (t/ha)

Effectif

Moyenne

Coefficient de variation

Erreur-type

Min

Max

Arbres vivants

1180

50.21

0.39

6.43

18.22

87.53

Arbres morts

9

0.33

4.94

0.54

0

9.71

Tous

1189

50.54

0.38

6.39

18.22

87.53

D'après les valeurs de coefficient de variation des deux catégories d'arbres, la distribution de la biomasse aérienne des arbres vivants est beaucoup plus homogène. Cependant, ces derniers ne représentent que 0.66 % de la biomasse aérienne du site, cela explique le fait que ces résultats n'influencent pas trop la distribution totale pour laquelle le coefficient de variation est sensiblement égal à celui des arbres vivants. Comparativement aux résultats (63.47 t/ha) de l'étude réalisée par Hériansyah et al. (2007) dans un peuplement d'Acacia mangium de 7 ans, la biomasse du peuplement de Bois Nago est moins élevée. Le résultat est également inférieur à la valeur (90 t/ha) présentée par Aalde et al. (2006) pour les plantations de forêt du système montagneux tropical dans les lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre.

4.2.2 Biomasse aérienne avec l'équation de Traoré et al. (2018)

La biomasse aérienne totale des arbres échantillonnés en appliquant l'équation de Traoré et al. (2018) est de 50.34 tonnes, dont les arbres vivants constituent 99.45 % de ce stock. Les résultats trouvés pour chaque placette ont été ramenés à l'hectare et la biomasse aérienne a été estimée à une valeur moyenne par placette de 72.68#177;8.15 t/ha. La biomasse aérienne du peuplement par catégorie ainsi que

29

les valeurs minimum et maximum des placettes échantillonnées sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 11: Biomasse aérienne du peuplement calculée à partir de l'équation de Traoré et al (2018)

Biomasse aérienne (t/ha)

Effectif

Moyenne

 
 

CV

Erreur-type

Min

Max

T

B

F

BA

 

Arbres vivants

1180

37.74

20.93

13.62

72.29

0.34

8.25

29.36

122.96

Arbres morts

9

0.24

0.15

0

0.39

4.78

0.62

0

11.16

Tous

1189

37.98

21.08

13.62

72.68

0.34

8.15

29.36

122.96

T : Tronc, B : branches, F : feuilles, BA : biomasse aérienne, CV : coefficient de

variation

Le coefficient de variation des arbres morts étant plus élevé, cela traduit que la distribution de la biomasse aérienne des arbres morts est beaucoup plus dispersée. Le résultat trouvé en appliquant l'équation de Traoré et al. (2018) est supérieur aux résultats de l'étude réalisée par Hériansyah et al. (2007) dans le peuplement d'Acacia mangium de 7 ans ; mais inférieur à la valeur présentée par Aalde et al. (2006) pour les plantations du système montagneux tropical.

4.2.3 Comparaison des résultats de la biomasse aérienne

Le premier modèle d'équation allométrique appliqué c'est-à-dire celui de Chave et al. (2005) a permis d'obtenir des résultats plus faibles comparativement au second modèle, celui de Traoré et al. (2018). Le coefficient de variation obtenue de la distribution de la biomasse aérienne à partir de l'équation de Chave et al. (2005) est de 2 % plus élevé que celui de Traoré et al. (2018), cela traduit que la distribution des résultats de l'application du premier modèle est plus dispersée autour de la moyenne. Les raisons expliquant cette différence dans les résultats de l'application des deux modèles sont le fait que : d'une part, l'équation de Chave et al. (2005) fait une estimation directe de la biomasse aérienne et est applicable aux zones de forêts tropicales humides, la réalité écologique du site étudié y a donc été

30

prise en compte. Ce modèle considère également la densité spécifique du bois, en plus du DHP et de la hauteur totale, ce qui permet d'avoir une meilleure précision des estimations. D'autre part, l'équation de Traoré et al. (2018) a permis une estimation séparée de la biomasse de chaque compartiment aérien (tronc, branches, feuilles) des arbres afin de calculer la biomasse aérienne, d'où une surestimation des valeurs par rapport aux précédents modèles. De plus, c'est un modèle développé seulement pour un site en Côte d'Ivoire dont les réalités climatiques et d'altitudes décrites dans la section 2.2.3, sont très différentes de Bois Nago. Ainsi, le modèle qui convient le mieux dans le cadre de cette étude est l'équation développée par Chave et al. (2005) et c'est celui dont les résultats ont été utilisés afin de poursuivre le travail.

4.2.4 Biomasse souterraine

La biomasse souterraine de l'échantillon a été estimée à 7.92 tonnes au total. Convertie à l'hectare elle varie entre les placettes de 4.35 t/ha à 19.06 t/ha. La biomasse souterraine du peuplement à l'hectare est présentée dans le tableau suivant :

Tableau 12: Biomasse souterraine du peuplement

Biomasse

souterraine (t/ha)

Effectif

Moyenne

Coefficient de variation

Erreur-type

Min

Max

Arbres vivants

1180

11.37

0.36

1.37

4.35

19.06

Arbres morts

9

0.08

4.85

0.12

0

2.22

Tous

1189

11.45

0.36

1.35

4.35

19.06

Étant donné que c'est un seul et même échantillon et que la biomasse souterraine est étroitement liée à la biomasse aérienne, les constats sont pareils. En effet, la distribution de la biomasse des arbres vivants est beaucoup plus homogène. Comparativement aux études de la littérature (tableau 2) dont les résultats de la biomasse aérienne sont plus élevés ou plus faibles à celle de Bois Nago, la biomasse souterraine du peuplement étudié sera plus faible et inversement.

Biomasse totale (t/ha)

120

100

40

80

60

20

0

0 1000 2000 3000 4000 5000

Densité

y = 0.0144x + 37.439 R2 = 0.1709

Figure 10: Diagramme de corrélation entre la biomasse et la densité du peuplement

31

4.2.5 Biomasse totale

La biomasse totale de l'échantillon est de 42.88 tonnes. Les résultats ramenés à l'hectare sont présentés dans le tableau 13 et ils montrent à partir de l'erreur-type, une différence de 7.73 t/ha si tous les arbres du peuplement avaient été mesurés.

Tableau 13: Biomasse totale du peuplement

Biomasse totale (t/ha)

Effectif

Moyenne

Coefficient de variation

Erreur-type

Min

Max

Arbres vivants

1180

61.58

0.38

7.79

22.57

105.64

Arbres morts

9

0.40

4.92

0.66

0

11.93

Tous

1189

61.98

0.38

7.73

22.57

105.64

La biomasse aérienne représentant 81.53 % de la biomasse totale influence davantage les résultats que la biomasse souterraine d'où la similitude du coefficient variation de la biomasse aérienne avec celui obtenu pour la biomasse totale.

4.2.6 Relation entre la biomasse totale et la densité

Comme vu dans la section 4.1.1, la densité du peuplement d'Acacia mangium de Bois Nago est élevée et de plus très hétérogène. La relation existant entre la biomasse de ce peuplement et la densité de plantation est illustrée par le diagramme ci -dessous :

32

Chaque nuage de point de la figure 10 représente la biomasse totale et la densité de chaque placette. On peut constater que la densité la plus élevée ne correspond pas au plus grand stock de biomasse. La figure 10 montre également que la relation entre la biomasse et la densité n'est pas linéaire car les nuages de point n'ont pas la forme d'une ligne. Etant donné que certains points de la figure sont proches et que d'autres sont éloignés, on peut dire que la relation entre la biomasse et la densité est modérée et le signe du coefficient de corrélation indique une relation positive. Donc on peut conclure que les résultats de cette étude montrent qu'il existe effectivement une relation, quoique non linéaire entre la biomasse et la densité du peuplement, mais ce dernier paramètre n'influence pas à lui seul le stock de biomasse trouvé pour le peuplement d'Acacia mangium de Bois Nago.

4.3 Stock de carbone et quantité de CO2 équivalente

Le stock de carbone total de l'échantillon est évalué à 20.29 tonnes. La distribution des données de stock de carbone présente presque les mêmes caractéristiques (sauf pour l'erreur-type) que celle de la biomasse aérienne, souterraine et totale à partir desquelles a été évalué le stock de carbone. Les valeurs moyennes à l'hectare par placette sont présentées dans le tableau suivant :

Tableau 14: Stock de carbone du peuplement

Stock de carbone (t/ha)

Moyenne Coefficient

de variation

Erreur-type

Min Max

Partie aérienne

23.75

0.38

3.00

8.56

41.14

Partie souterraine

5.38

0.34

0.64

2.05

8.96

Totale

29.13

0.38

3.63

10.61

49.65

Le stock moyen de carbone du peuplement de Bois Nago (29.13#177;3.63 t/ha) est inférieur à la quantité (86.33 t/ha) stockée par le peuplement d'Acacia mangium de 7 ans de l'étude réalisée par Traoré et al. (2018) mentionnée dans notre hypothèse, il est également inférieur au stock de carbone (53.72 t/ha) préconisé par Aalde et al. (2006). Lorsqu'on compare le résultat de l'étude de Traoré et al. (2018) à celle de Bois Nago, les deux raisons suivantes pourraient expliquer les écarts observés.

Comparativement à la valeur (139.8 t/ha) de l'étude réalisée par Jean Baptiste

33

? La forte abondance des tiges de plus petits diamètres au niveau du peuplement ; 50 % des arbres ont un diamètre inférieur à 9 cm et une hauteur inférieure à 10 m. Le stock de carbone est étroitement lié à la biomasse, or les individus de petits diamètres représentent selon Mille et Louppe (2015) une faible fraction de la biomasse aérienne ; d'où le faible stock de carbone.

? La différence des conditions écologiques et d'âge du peuplement de Traoré et al. (2018) à celui de Bois Nago. En effet, le peuplement étudié par Traoré et al. (2018) âgé 7 ans, est situé à une altitude variant de 40 à 100 m, plus favorable au développement de l'espèce, car l'altitude optimale de développement de l'espèce est en-dessous de 300 m (CIRAD, 2003). La croissance des arbres diminuent dans les conditions peu favorables dont l'altitude, ce qui entraine une faible portion de la biomasse et par la même occasion un faible stock de carbone. Des auteurs dont, Fayolle et al (2013), Ifo et al. (2018), Ifo et Binsangou (2019), Mugnier et al. (2009) ont effectivement observées des variations du stock de carbone selon l'altitude, le microclimat et l'âge de la forêt.

Par rapport à la valeur présentée par Aalde et al. (2006), les lignes directrices du GIEC sont très peu explicites quant à la méthode utilisée pour déterminer la biomasse dont dépend le stock de carbone, mais confirment que ce ne sont que des valeurs approximatives. De plus ces études ont été réalisées à très grande échelle et l'absence de données pour les régions d'un pays donne parfois lieu à des omissions. A côté de cela, la nature des sources de données peut être à l'origine des incertitudes, car les méthodes du GIEC sont généralement basées sur des données existantes mises à jour périodiquement (GIEC, 2003). Or à nos jours une base de données sur les inventaires forestiers en Haïti est pratiquement inexistante, ce qui écarte encore davantage la possibilité que la valeur approximative d'Aalde et al. (2006) corresponde à la réalité de Bois Nago. Dans cette étude, les données ont été collectées directement sur le terrain par échantillonnage systématique, ce qui permet d'avoir une bonne précision des estimations du stock de carbone.

34

(2018) dans un peuplement multispécifique, le stock de carbone du peuplement d'Acacia mangium est beaucoup moins élevé. En effet, la méthodologie appliquée dans les deux études est similaire car il a été question d'appliquer des modèles d'équations allométriques généralisées. Cependant, le peuplement étudié par Jean Baptiste (2018) a un DHP très appréciable, qui va au-delà de 100 cm pour certains arbres et de plus, 40 % du peuplement a une hauteur qui dépasse 20 m. Contrairement au jeune peuplement d'Acacia mangium qui est monospécifique et dont moins de 2 % des arbres ont une hauteur qui dépasse 20 m et le DHP du peuplement est compris seulement entre 5 cm et 29 cm. D'où la raison expliquant le faible stock de carbone du peuplement d'Acacia mangium de Bois Nago par rapport au peuplement de l'étude de Jean Baptiste (2018).

La quantité de CO2 du site a été déduite directement du stock de carbone total. Les résultats trouvés pour le peuplement de Bois Nago sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau 15: Quantité de CO2 équivalente du peuplement

Stock de carbone Quantité moyenne de CO2 Min Max

total

29.13#177;3.63 106.82#177;16.32 38.90 182.06

Nos résultats montrent que le peuplement de Bois Nago est capable de stocker 106.82#177;16.32 t/ha de CO2. Toujours est-il que ce stock est faible par rapport à celui de l'étude de Traoré et al. (2018) car il a été déduit du stock de carbone. Selon la banque mondiale (2016), chaque habitant du pays émettait par an 0.3 tonne de CO2, ce qui fait que cette plantation est capable de stocker l'équivalent de CO2 émise annuellement par 2545 habitants.

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