I.11. PRISE EN CHARGE DU PALUDISME SUR GROSSESSE
Selon le PNLP, la prise en charge tient compte de la forme en
présence ( simple ou grave ).
Chez les femmes enceintes la prise en charge est d'abord
préventive en raison des effets du Paludisme chez cette catégorie
des sujets.
Celle-ci consiste en l'administration de trois doses de SP
dont la première à 16 SA, la deuxième à 28 SA, la
troisième à 32 SA et la quatrième est recommandée
uniquement chez les gestantes immunodéprimées.
Il est aussi nécessaire d'encourager les gestantes
à dormir sous la MIILD et d'assurer l'assainissement de l'environnement
pour réduire tant soit peu la fréquence de cette pathologie.
Le traitement curatif du paludisme chez les femmes enceintes
selon le guide thérapeutique pilote pour HGR comporte différents
volets :
1°. Paludisme sans signes de gravité
~ Si pas des contractions utérines : on donne les
antypirétiques associés aux tocolytiques ( salbutamol, buscopan,
papaverine ) en fonction de l'âge de la grossesse.
~ Si le paludisme est accompagné des signes de
gravité : si l'anémie ( transfusion sanguine ), si la
fièvre ( les antypirétiques ), administrer la quinine en
perfusion avant de passer par la voie orale ( 2 charges dont la première
dose d'attaque et la deuxième charge d'entretien ).
~ Si les contractions utérines préexistantes et
la grossesse à terme : on donne les antypirétiques, la quinine en
perfusion sous forme de charge avant de passer au relais per os.
~ Si les contractions utérines existent et la grossesse
loin du terme : on donne les antypirétiques, les tocolytiques et la
quinine en perfusion avant le relais per os.
I.12. INTERACTIONS ENTRE LE PALUDISME ET LA GROSSESSE
a. INFLUENCES DU PALUDISME SUR LA GROSSESSE
L'importance des effets du paludisme sur la grossesse est
fonction d'immunité antipalustre acquise antérieurement.
L'infection de la femme enceinte peut se traduire de ce fait
par des manifestations aussi graves que chez la femme non enceinte.
Le paludisme peut entraîner les menaces d'avortement ou
l'avortement proprement dit, les menaces d'accouchement prématuré
ou ce dernier lui-même, le retard de croissance in Utéro ou
l'hypotrophie foetale, la mort in Utéro, les malformations
congénitales, le paludisme congénital ou l'aggravation des
manifestations du paludisme chez la femme enceinte ( vomissements
incorrigibles, la fièvre récurrente avec les malaises, le
neuropaludisme, l'anémie maternelle...).
Toutes ces manifestations s'expliquent par des raisons
ci-dessous :
A l'occasion d'un paludisme, l'éclatement des globules
rouges parasités entraîne la libération du pigment
malarique ( hémozoine ) qui se comporte comme substance pyrogène
agissant sur le centre bulbaire de la thermorégulation à la base
de l'hyperthermie.
L'hyperthermie agit au niveau de l'hypothalamus qui va
synthétiser les pyrogènes aussi la libération dans la
circulation sanguine maternelle des prostaglandines qui mettent l'utérus
en activité avec toutes les conséquences qui en découlent
( avortement ou accouchement prématuré selon l'âge de la
grossesse ).
L'hyperthermie maternelle accélère les
échanges foeto-maternels ce qui provoque des altérations
fonctionnelles pouvant engendrer la souffrance foetale ainsi que la mort in
Utéro ou un faible poids à la naissance.
Le placenta protège le foetus en filtrant les parasites
mais en cas d'infection massive et la faible prémunition, les
altérations placentaires peuvent entraîner le passage des
parasites conduisant ainsi à la mort foetale.
Le paludisme entraîne une anémie maternelle par
hémolyse, cette dernière est à l'origine de la
libération d'adrénaline foetale qui traverse la barrière
placentaire et initie les contractions utérines.
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