Section 2 : Présentation et analyse des
résultats d'estimation
3.2.1 Présentation des résultats
Le modèle retenu est celui des effets fixes. En effet,
le tableau (3.5) récapitule les résultats des estimations
réalisées sur la base des données de panel de 25
entreprises marocaines non financières cotées à la BVC
pendant la période 2011-2018 sur le logiciel EViews.
En rappel, le modèle à estimer est le suivant :
Yit = JJ1 + JJ2 RENT + JJ3 LQD + JJ4 AUT + JJ5 SA
+ JJ6 TAILLE + JJ7 DFRS + JJ8 INT + ôit
En effet, le modèle estimé s'écrit comme
suit :
Yit = 0,089 - 5,09 RENT + 8,98 LQD + 2,46 AUT +
13,32 SA - 1,48 TAILLE - 2,88 DFRS + 2,85 INT
Le tableau suivant présente une synthèse des
résultats empiriques obtenus sur la base de notre estimation.
Tableau (3.5) : Synthèse des résultats
empiriques
Variables
|
Relation théorique
|
Signe du coefficient
|
Relation avec le ratio d'endettement
(DT/AT)
|
Rentabilité
|
Positive
|
-
|
Non significative
|
Autofinancement
|
Négative
|
+
|
Significative
|
Liquidité
|
Négative
|
+
|
Significative
|
Spécificité des actifs
|
Négative
|
+
|
Significative
|
Taille
|
Positive
|
-
|
Non significative
|
Dettes fournisseurs
|
Négative
|
-
|
Significative
|
Taux d'intérêt
|
Négative
|
+
|
Non significative
|
3.2.2 Interprétation des résultats
Les résultats présentés dans le tableau
(3.5) montrent que le coefficient de détermination R2 est de 35,84%. Ces
résultats affirment que la structure financière des entreprises
non financières marocaines est expliquée suffisamment par les
variables présentés dans notre étude. Le test de Fisher de
significativité globale du modèle est de 3,02 avec une
probabilité de 0%, et par conséquent le modèle est
suffisamment significatif.
Dans l'ensemble, les résultats de la régression
montrent que quatre des sept variables influencent significativement la
structure financière des firmes de notre échantillon.
~ 60 ~
En effet, nous remarquons que la variable RENT,
mesurée par le ratio de la rentabilité net sur l'actif total, a
un coefficient négatif (-5,008736) et non significatif au seuil de
signification 5% d'une probabilité de (0,1862) et t-student = -1,327.
Nos résultats montrent que les résultats nets
réalisés par ces entreprises n'ont aucun effet sur le recours
à l'endettement.
La variable explicative LQD se trouve
corrélé positivement avec le levier d'endettement. Elle a un
coefficient positif de (8,99) et significatif au seuil de signification de 5%
d'une probabilité de (0,000) avec t-student = 7,5046. Ce résultat
peut être justifié par le fait que les créanciers
préfèrent de garantir leurs fonds, à court terme, en cas
où l'entreprise trouve des difficultés financières. En
outre, ce résultat ne confirme pas les prédictions
théoriques de la théorie hiérarchique de financement pour
laquelle la disponibilité des fonds internes réalise une
autonomie financière et donc ne pas faire un recours à
l'endettement.
La variable AUT qui mesure le degré
d'autonomie financière des firmes, mesurée par les fonds propres
sur les capitaux engagés, a un coefficient positif et significatif au
seuil de signification 5% d'une valeur de (2,4644) et d'une probabilité
de (0,00) avec t-student = 3,476. En effet, le degré d'autonomie
financière a un impact sur le recours à l'endettement.
Comme dans la plupart des travaux présentés dans
notre revue de littérature, les garanties sont un déterminant
important dans l'explication du choix de la structure du capital. En effet, le
degré de spécificité des actifs utilisés dans la
réalisation des activités de l'entreprise affecte
négativement la structure financière, par contre, les actifs
tangibles ont une relation positive avec celle-ci. En outre, dans le cadre de
nos estimations, la variable SA, mesurée par les actifs
corporels sur le total d'actif, a un coefficient positif (13,32) et
significatif au seuil de signification de 5% d'une probabilité de
(0,006) et t-student = 2,7812. Ce résultat va dans le sens des
résultats trouvés par Titam et Wessels (1988), Ziane (1999) et
Hakmaoui et Yerrou (2009) pour que les actifs tangibles offrent aux
créanciers des garanties et baissent, par conséquent, le
coût d'endettement et celui lié aux conflits d'agence de la
dette.
D'après les résultats de l'analyse de la
régression, nous remarquons que la variable TAILLE qui mesure
la taille de l'entreprise, mesurée par le logarithme du CA, a un effet
négatif sur le recours à l'endettement et non significatif au
seuil de signification de 5% d'un coefficient de (-1,479) avec une
probabilité de (0,4509) et t-student = -0,7557.
La variable DFRS qui mesure les dettes fournisseurs,
mesurée par le ratio des dettes fournisseurs sur l'endettement global,
est négativement et significativement lié à
l'endettement
~ 61 ~
financier avec un coefficient de (-2,88) avec une
probabilité de (0,0328) au seuil de signification de 5% et t-student =
-2,1528. Ce résultat peut être justifié du fait que les
entreprises préfèrent de se créditer auprès leurs
fournisseurs et donc ces crédits jouent un rôle d'un substitut des
dettes financières.
D'après les résultats de l'analyse de la
régression, nous remarquons que la variable INT qui mesure le
taux d'intérêt d'endettement, mesurée par les charges
financières rapportées au CA, a un coefficient positif (2,8521)
et non significatif d'une probabilité de (0,6047) avec t-student = -
0,5185. Par conséquent, ce résultat montre que le coût
d'endettement n'a aucun effet sur le levier financier.
Globalement, les résultats obtenus à partir des
estimations du modèle économétrique sont satisfaisants
pour expliquer la structure financière des entreprises de
l'échantillon. En effet, on peut conclure aussi, l'existence d'autres
variables, issus de notre revue de littérature, permet d'expliquer et de
comprendre le comportement de financement des entreprises marocaines.
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