Accord-cadre d'Addis Abeba. Analyse de l'incidence sur la RDC six ans après.par Modeste Keta ibutshi Université Nationale Pédagogique - Licence 2018 |
2. ProblématiqueUne recherche parle le plus souvent de quelque chose : un constant, une observation empirique, une intuition, un intérêt personnel, parfois un présuppose, voire un apriori1(*). Par conséquent, WENU BECKER définit la problématique comme Etant l'expression de la préoccupation majeure qui circonscrit de façon précise essentielle de l'objet de l'étude que le chercheur propose de mener2(*). Pour notre part, la problématique est l'ensemble d'idées argumentatives autour desquelles le présent chercheur pose une ou deux questions auxquelles il répond par l'hypothèse. Ceci étant, depuis son indépendance, la République Démocratique du Congo vit dansunquasi instabilité sociopolitique permanente.Ace jour l'insécurité àl'Est du pays provoque beaucoup d''exaction à l'égard de la population, et a toute la communauté régional de grand lacs. Le texte signe à Addis-Abeba le 24 février 2013, de l'accord - cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région n'est pas le premier du genre. Il se situe dans le prolongement de nombreux accords antérieurs qui, depuis l'invasion de la RDC par l'AFDL en 1996 et la chute du régime de Mobutu en 1997, visent à restaurer la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région. L'avènement de l'AFDL s'est effectué dans un climat de guerre, de violence, de violations des droits de l'homme, qu'on n'est pas arrivé à arrêter jusqu'à ce jour, en particulier dans l'est de la RDC. Il a en clenche un processus d'ensauvagement, instaurant une véritable culture de la mort et du crime, avec à la clé la prolifération des groupes armée nationaux et Etrangers. Vols, pillages, violences sexuelles, assassinats des masses, déplacement des populations, pauvreté et conditions de vie indécentes et incompatibles avec la dignité humaine, ainsi que de plusieurs millions de congolais, en particulier à l'Est du pays. Avec ses six millions de victimes directes et indirectes, la guerre qui sévit et persiste en RDC depuis 1996 est la plus meurtrière après la seconde guerre mondiale. Confrontée depuis lors à une situation de « ni guerre ni paix » entretenue par les parrains Rwandais et Ougandais des mouvementsrécurrents politico-militaires congolais de libération (AFDL, RCD, MLC, CNDP, M23...), la RDC va d'accord de paix en accord de paix, sous l'égide et parfois la pression de la communauté internationale. On peut, à ce sujet, citer parmi les plus importants, notamment : l'accord de cesser le feu de LUSAKA le 30 juillet 1999, l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda signe le 31 juillet 2002 à Pretoria en Afrique du sud ; l'accord entre la RDC et l'Ouganda, signe le 06 septembre 2002 à Luanda en Angola, l'accord global et inclusif sur la transition en RDC, signe le 17 décembre 2002, à Sun city, en Afrique du sud, et en fin, l'accord - cadre sur la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région, signé le 24 février 2013, à Addis-Abeba. Tous ces accords de paix et de sécurité en RDC et dans la région des grands lacs d'Afrique centrale se réfèrent, souvent de manière explicite, aux principes de la charte de l'ONU et de l'actez constitutif de l'union africaine, notamment en ce qui concerne la souveraineté nationale, non - agression, de son territoire comme base pour l'agression ou la subvention contre un autre membre. Ces accord ont été, pour la plupart, conclus sous l'égide ou en présence de la communauté internationale. Depuis 1999, l'ONU accompagne structurellement le processus de la pacification de la RDC par une mission militaire permanente (MONUC de venue MONUSCO) dirigée par un représentant spécial du secrétaire General des nations - unis. Cet accompagnement a été marqué par plus d'une trentaine de résolutions du conseil de sécurité, en rapport avec la paix en RDC. Tout ce dispositif a certes contribué à l'amélioration de la situation sécuritaire en RDC, mais il n'a pas suffi pour restaurer la paix non pas seulement come absence de guerre mais aussi comme développement, la RDC classée en dernière place, par les deux derniers rapports du PNUD sur l'indice du développement humain, est bien loin du compte. De tout ce qui précède, la problématique de notre étude se formule en ces termes : - sur base de quoi l'accord cadre d'Addis-Abeba était-il signé? - quel est l'impact de l'accord cadre d'Addis-Abeba en RDC 6 ans après ? * 1 MWANZO IDINIAMIN OYE, E, Méthodologie juridique. Instruments de recherche, rédaction scientifique 49, inédit. * 2 WENU BECKER, Recherche scientifique théorie et pratique, éd PUL, Lubumbashi, 2004, p 13 |
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