Université du Maine
Département de Didactique des Langues,
UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines,
Master : Métiers de l'enseignement et du FLE
L'erreur dans les réalisations écrites
d'élèves marocains : état des lieux de leurs
performances écrites, interrogations sur son statut et sur les
modalités de sa gestion dans les documents officiels et dans les
pratiques d'enseignement.
251497472
Mémoire présenté par Tamimi Sarah,
étudiante en Master 2 « Didactique des Langues et l'enseignement du
FLE »
Sous la direction de Mme Marie-Laure Tending
Année universitaire : 2019-2020
Remerciements
Je remercie avant tout Dieu qui m'a donnée la force et
le courage d'élaborer ce travail et de continuer jusqu'au bout.
Je tiens à remercier également mes parents pour
leur soutien. J'adresse aussi mes vifs remerciements à ma directrice de
mémoire Mme Marie-Laure Tendingpour ses précieux conseils
méthodologiques. Ses directives et conseils m'ont
énormément aidée dans la réalisation de ce projet.
Dédicace
Je dédie ce travail particulièrement
à mes parents et à mon frère qui étaient toujours
à mes côtés.
À ma défunte cousine, que je
n'oublierais jamais.
Résumé
En tant qu'étudiante en Master FLE et future
enseignante/formatrice du français,j'ai observé tout le long de
mes expériences professionnelles dans mon pays natal (le Maroc),
différentes pratiques enseignantes où le souci de l'erreur
dominait. En effet, le rapport didactique enseignant/élève en
classe de FLE m'a toujours interpellé. Je trouvais très
intéressant comment les enseignants du français au Maroc abordent
le traitement de l'erreur dans leur classe (ils se limitent à sa
correction sans pour autant inciter l'élève à comprendre
l'origine de son erreur et à chercher lui-même des pistes de
remédiation). Notre recherche a pour objectif principal de montrer la
place et le statut de l'erreur dans l'enseignement du FLE au Maroc. Nous nous
intéressons particulièrement aux différentes conceptions
des professeurs du français du cycle primaire sur l'erreur et son mode
de gestion. Il est indéniable, que l'erreur a été, depuis
longtemps, perçue comme étant un signe d'échec de la part
de l'élève, un obstacle d'apprentissage et une faute qu'il faut
absolument éviter. Les conceptions actuelles sur le rôle et le
statut de l'erreur dans l'enseignement visent à récupérer
sa dimension positive. En effet, c'est en se basant sur l'origine et les causes
de l'erreur, qu'un enseignant de langues, peut à ce niveau faire
accepter les obstacles d'apprentissage rencontrés par les
élèves et les transformer éventuellement en objectifs
d'apprentissage, tout en poussant l'élève à prendre
conscience de son erreur et à l'analyser.
Mots-clés : erreur, obstacles,
représentations, FLE, interlangue, interférences.
251817984Liste des abréviations
AC : Approche communicative
APC : Approche Par les
Compétences
CECRL : Cadre Européen Commun de
Référence pour les Langues
CNEF : Charte Nationale de l'Education et
de la Formation
CSE : Conseil Supérieur de
l'Enseignement
CSEFRS : Conseil Supérieur de
l'Education de la Formation et de la Recherche Scientifique
FLE : Français Langue
Etrangère
MGT : Méthode Grammaire
Traduction
MEN : Ministère de l'Education
Nationale
O.P : Orientations Pédagogiques
PNEA : Programme National de l'Evaluation
des Acquis
PPO : Pédagogie Par Objectifs
SGAV : Méthodologie
Structuro-Globale Audio-Visuelle
Table des matières
Remerciements
Dédicace
Résumé
Liste des abréviations
Introduction
générale..............................................................................................................8
Chapitre préliminaire : Contextualisation et
problématique de la recherche
1) Le français dans le paysage linguistique
marocain : un statut ambivalent et
paradoxal....................................................................................................................10
2) L'état actuel des performances écrites
des apprenants marocains en
FLE..............................................................................................................................11
3)
Problématique............................................................................................................12
4) Questions de
recherche..............................................................................................16
5) Quelques hypothèses de
travail.................................................................................16
6) Méthodologie de
recherche........................................................................................17
Première partie : Cadre
théorique
Chapitre 1 : Le statut de l'erreur et ses
modalités de traitement dans les différentes formes
d'enseignement et dans les méthodologies d'apprentissage du FLE
1.1 L'erreur dans les différentes formes
d'enseignement.................................................................................................................19
1.2 L'erreur à travers les méthodologies
d'apprentissage du
FLE....................................................................................................................................25
1.3 Conclusion : Vers une pédagogie de
l'erreur.............................................................................................................................52
Chapitre 2 : L'analyse contrastive : quels
apports à l'enseignement/apprentissage du français langue
étrangère ?
2.1 Les origines et visées de l'analyse
contrastive...............................................................................................................................54
2.2 L'interférence et le transfert
linguistique..............................................................................................................................57
2.3 La notion
d'interlangue....................................................................................................68
2.4Les travaux sur les parlers bilingues : vers une
pédagogie de
l'erreur.....................................................................................................................................71
Deuxième partie : Cadre pratique
Chapitre 1 : L'erreur et la place de l'écrit
dans les documents officiels
1.1 Organisation et principes fondateurs de
l'enseignement/apprentissage du français au cycle
primaire..........................................................................................................................76
1.2 L'erreur et modalités de sa
gestion.................................................................................77
1.3L'écrit dans le curriculum national du cycle
primaire...................................................................................................................................78
Chapitre 2 : L'erreur et son mode de traitement dans
les pratiques d'enseignement
2.1 Description et analyse de quelques séances de
cours de FLE dans des écoles publiques
marocaines............................................................................................................80
Chapitre 3 : De la théorie vers
l'exploration du terrain
3.1Contexte de recherche : recueil des
données et passation du
questionnaire.........................................................................................................................89
3.2Présentation du questionnaire : objectifs
et intérêt de
recherche...............................................................................................................................89
3.3Justification du choix
questionnaire.............................................................................91
3.4 Présentation et description des données
de
l'enquête................................................................................................................................92
L'erreur au service de l'enseignement du FLE
Chapitre 4 : Analyse des résultats du
questionnaire
4.1
Introduction....................................................................................................................106
4.2Démarche méthodologique
adoptée..............................................................................106
4.3Le statut et rôle de l'erreur dans les pratiques
enseignantes...........................................................................................................................106
4.4Attitude des enseignants vis-à-vis de
l'erreur...................................................................................................................................108
4.5Les erreurs et interférences
linguistiques : quels
rapports ?...............................................................................................................................109
4.6Le recours à la langue maternelle dans
l'enseignement du
FLE.........................................................................................................................................110
Chapitre 5 : Comment remédier à
l'erreur ?
5.1Proposition de quelques pistes de remédiation
à
l'erreur...................................................................................................................................111
5.2Synthèse...........................................................................................................................113
Conclusiongénérale..................................................................................................................................115
Références
bibliographiques................................................................................................117
Annexes..................................................................................................................................125
Introduction générale
Le français, considéré comme
première langue étrangère dans les textes officiels
marocains1(*), est fort
présente dans le système éducatif et dans les
différents aspects de la vie administrative, économique et
sociale. Pourtant, son enseignement/apprentissage vit une situation lacunaire
dont les symptômes deviennent de plus en plus explicites, et dont les
retombées sur l'épanouissement scolaire et la réussite
sociale de l'école publique marocaine ne cessent d'empirer et de
s'aggraver.
Or, malgré les réformes introduites par le
gouvernement marocain dans le système éducatif national depuis le
début des années 90 du siècle dernier, la baisse du niveau
de l'élève de l'école publique marocaine, reste une des
problématiques majeures de l'enseignement du FLE,
particulièrement au niveau du code écrit. Nous étions
nous-mêmes témoin de cette situation de crise dans les deux stages
que nous avons effectués au Maroc dans deux collèges publics
durant les mois de mars, avril 2017 et les mois de mai, juin 2018.
Il n'est donc pas question dans le présent travail de
décrire l'état des lieux des performances écrites des
apprenants, tellement la littérature à ce sujet est abondante.
Cette recherche se veut plutôt un diagnostic du statut de l'erreur et des
modalités de sa gestion dans les pratiques enseignantes. Le choix de ce
thème de recherche est motivé par le souci et des
préoccupations d'une étudiante qui a cumulé une humble
expérience au cours de deux stages effectués dans son pays natal
et qui était confrontée à des difficultés, des
déceptions face aux grandes difficultés rencontrées par
des collégiens marocains dans leur apprentissage du FLE et qui se
manifestaient le plus souvent en erreurs. Une deuxième raison, cette
fois-ci à vocation institutionnelle, justifie le choix de l'objet de
notre étude : en tant que future formatrice ou enseignante du FLE,
cette recherche contribuera sûrement à compléter notre
formation en didactique du FLE sur un thème fort débattu par les
chercheurs en sciences de l'éducation, particulièrement en
didactique des langues. La revue de littérature sur le sujet a en effet
beaucoup contribué à notre formation, au moins au niveau
théorique, et ce sur plusieurs concepts liés à
l'erreur : l'origine et les causes des erreurs (les différents
types d'obstacles : obstacles didactiques, obstacles
épistémologiques, obstacles ontogéniques, ...), les
représentations, la notion d'objectif-obstacle, le concept d'interlangue
et d'interférence linguistiques, les moyens de remédiation, etc.
Nous avons au moins appris comment agir autrement en termes de traitement de
l'erreur et comment l'exploiter comme outil pour enseigner.
Le présent travail est composé d'un chapitre
préliminaire, de deux parties et d'une conclusion
générale :
- Dans le chapitre préliminaire, on exposera le
contexte de notre étude, la problématique de notre recherche, ses
objectifs, les hypothèses de travail, son intérêt et son
importance.
- La première partie sera réservée au
traitement du sujet dans ses aspects théoriques et didactiques.
- Dans la seconde partie, il sera question dans un premier
temps de l'approche de l'erreur et des modalités de sa gestion dans les
documents officiels (les O.P et les manuels scolaires homologués par le
MEN ; ensuite, au niveau des pratiques enseignantes. L'analyse et
l'interprétation des séances de cours réalisées par
quelques enseignants, le dépouillement l'analyse et
l'interprétation des résultats du questionnaire débouchera
sur une conclusion générale où l'on exposera les
principaux résultats obtenus.
Chapitre préliminaire : contextualisation
et problématique de la recherche
1. Le français dans le paysage linguistique
marocain : un statut ambivalent et paradoxal
Le Maroc est un pays pluriculturel et plurilingue où
coexistent plusieurs langues, dont et par ordre chronologique de leur
acquisition ou leur apprentissage par l'apprenant marocain :
Ø Les deux langues premières ou maternelles de
la majorité des marocains, à savoir l'arabe dialectal (dite la
darija) pour la population arabe avec ses différents parlers selon les
régions, et l'amazigh pour les populations berbères, avec aussi
ses trois variantes selon les régions (le tarifite, le tachelhit et le
tamazight).
La darija, langue de la vie quotidienne de la majorité
des marocains, se pratique essentiellement de manière orale. Cette
langue véhiculaire engendre, comme on le verra plus loin, le
phénomène de diglossie.
Ø Les deux langues officielles reconnues par la
constitution de 2011, à savoir l'arabe classique (dite aussi arabe
standard) et l'amazigh.
Ces deux langues sont pratiquées en tant que code
écrit et également oralement mais à un degré
moindre dans de nombreuses sphères de la société marocaine
telles que les administrations de l'état, l'école, la presse, les
médias, etc. La langue arabe, enseignée dès le
préscolaire, est la première langue de scolarisation des
apprenants marocains, du moins ceux de l'école publique.
Ø Le français, considéré comme
première langue étrangère d'après des textes
officiels2(*), est
enseigné dès le préscolaire dans les écoles
privées. À partir de la rentrée scolaire 2018-2019, il est
enseigné dans les écoles publiques dès la première
année du primaire3(*). D'autres langues étrangères comme
l'anglais, l'espagnol ou l'allemand, sont également enseignées en
tant que langues étrangères secondes, mais à partir du
lycée.
Contrairement aux dialectes arabes et berbères, le
français et l'arabe classique sont essentiellement des langues
d'enseignement et très rarement des langues familiales. Bien que ces
deux langues soient peu usitées dans le vécu quotidien de la
majorité des marocains, elles ont pourtant une forte valeur
symbolique.
Le statut du français dans cette variété
linguistique hétérogène et complexe est ambigu, voire
paradoxal:
· Tantôt c'est une langue étrangère
totalement absente des textes fondateurs tels que la constitution marocaine de
2011. Elle est parfois dépréciée dans la mesure où
il fait référence à la langue du colonisateur, et donc
vécue par certains comme une forme de risque d'intrusion,
d'acculturation ou d'hybridation culturelle et identitaire.
· Tantôt elle est omniprésente dans les
domaines les plus divers de la vie économique et sociale. En effet,
cette langue a gardé un statut privilégié dans le
système scolaire au sein duquel son enseignement est maintenu dès
le primaire. Par ailleurs, après une période d'arabisation des
disciplines scientifiques dans les cycles collège et lycée qui a
duré plus de trente ans, il y a un retour du français comme
langue d'enseignement de ces disciplines. Le passage de l'arabe au
français s'est fait progressivement et de manière descendante
depuis le lycée dès la rentrée scolaire 2013-2014 pour se
généraliser ensuite au cycle collège en 2019-2020.
Au-delà du secteur de l'enseignement, cette langue a gardé aussi
une place centrale dans les sphères économiques (les banques, les
entreprises, ...), administratives et sociales.4(*) Elle est
considérée aujourd'hui comme un atout pour toute ascension
professionnelle ou sociale : « Le
degré de sa maîtrise détermine fortement la réussite
des études supérieures et, partant, l'insertion dans le monde de
travail. Une réalité bien comprise par les Marocains qui
n'hésitent pas, quand ils en ont les moyens, à mettre
leurs enfants dans des écoles privées ou des écoles de
Missions. » (Mgharfaoui Khalil, 2016, p 5)
2. L'état actuel des performances écrites
des apprenants marocains en FLE
Par ailleurs, bien qu'une part importante des programmes de
l'enseignement du français soit accordéeà l'oral, le code
écrit revêt une importance capitale. En effet, dans les examens
scolaires, les élèves ne sont pas interrogés sur leurs
performances verbales, mais plutôt sur leurs performances écrites.
En outre, le fonctionnement des secteurs modernes de l'économie ainsi
que celui de plusieurs administrations marocaines se fait essentiellement en
français écrit. Aussi, les élèves sont-ils dans la
nécessité pratique de mieux travailler l'écrit, clé
de la réussite aux examens. Cela signifie également pour eux la
possibilité d'accéder, sur le marché du travail, à
des postes bien rémunérés.
Cependant, si l'on se fie au discours ambiant des acteurs
éducatifs, des instances officielles5(*) ou des spécialistes de l'éducation, la
situation de l'enseignement/apprentissage du français dénote une
carence malgré les réformes entreprises pour sa promotion, et ce
depuis les années 90 du siècle dernier. Cette situation semble
perdurer et les résultats attendus de son apprentissage sont
insatisfaisants, voire catastrophiques dans certains cas (le milieu rural
notamment). Ce constat unanime et partagé soulève un autre
caractère paradoxal de cette
langue : « C'est une langue de plus en plus
présente, de plus en plus importante, mais aussi de moins en moins
maîtrisé, comme si son extension dans le temps et l'espace devait
se payer par une insuffisance de sa maîtrise. »
(Mgharfaoui Khalil, 2016, p 4).
3. Problématique
Suite à des travaux analytiques des programmes et des
orientations pédagogiques de l'enseignement du FLE au collège et
au lycée6(*),
A.Kharchoufi (2011, p 91) conclut que les orientations pédagogiques de
2009 pour l'enseignement du français au collège sont
marquées par un certain nombre de confusions
conceptuelles : « Elles prônent le
modèle de l'approche par les compétences, mais adoptent des
entrées didactiques relatives à la pédagogie par
objectifs, au behaviourisme et aux approches communicatives (...) Elles
déclarent sans équivoque que les enseignements de la langue
française se font sur la base du statut officiel qui lui est
accordé comme première langue étrangère. Mais les
entrées méthodologiques et les objectifs assignés aux
différents domaines d'apprentissage sont puisés dans les
références curriculaires françaises. Les O.P vont
même jusqu'à emprunter le profil d'entrée du
collégien français sans tenir compte des
spécificités de l'élève
marocain. » De cefait, il s'interroge sur le
modèle poursuivi par ces
O.P : « Défendent-elles un
français langue étrangère, un français langue
maternelle ou seconde ? » Le même constat est
confirmé par Chloé Pellegrini (C. Pellegrini, 2020)7(*), mais cette fois-ci dans les
pratiques enseignantes. À partir des observations qu'elle a faites dans
les classes, elle dit que : « La langue
française est encore enseignée comme une langue seconde, voire
maternelle, comme si les élèves marocains pratiquaient
déjà le français à l'extérieur de
l'école publique, ce qui n'est pas du tout le cas, du moins dans les
établissements où j'ai pu être.» De son
côté, et suite à son étude des orientations
pédagogiques de l'enseignement du FLE au lycée8(*), Aimade Nadia (2012 a, pp 92-93)
confirme qu'il y a effectivement adoption de l'approche communicative et de
l'approche par les compétences dans ces documents, puis elle se demande
« pourquoi le niveau des élèves ne s'est-il
pas amélioré alors que ces nouvelles approches le
permettent fortement ? » Puis elle ajoute :
« Nous sommes en droit de douter qu'il y a application des
recommandations et des orientations pédagogiques et donc des nouvelles
approches puisque le niveau des élèves ne s'améliore
pas.»Puis elle conclut :
« Donc, nous pouvons dire que, soit les enseignants
n'appliquent pas la réforme dans leur pratique de classe, soit qu'ils
l'appliquent mais pas efficacement et comme il se doit. En effet, le milieu
familial et social, le programme en vigueur qui ne prend pas en
considération le profil des apprenants, leurs motivations, leurs
attentes et leurs projets ; enfin l'enseignant et sa formation, sont au
banc des accusés puisqu'ils sont peut-être responsables de tous
les problèmes dont souffre l'enseignement du français, à
savoir la non-amélioration du niveau des
élèves. »
De notre côté, d'après les deux stages que
nous avons effectués au Maroc dans des collèges publiques9(*), et à travers les classes
observées ou les classes qui nous ont été confiées
pour donner des séances de cours ou de soutien scolaire, nous avons pu
constater, que très peu d'élèves sont en mesure de suivre
le cours et beaucoup d'entre eux ont des difficultés au niveau de la
lecture/écriture. Pire encore, nous avons rencontré des
élèves en fin de collège qui ne savent ni lire ni
écrire en français ! Par ailleurs, dans un questionnaire que
nous avons soumis à 41 enseignants exerçant dans plusieurs
collèges des villes de Casa, Rabat et Kenitra, 30 d'entre eux (soit
environ 73%) affirment que beaucoup d'élèves à leur
entrée au collège ont de grandes lacunes, 9 d'entre eux (soit
22%) disent que les élèves ont certes des lacunes mais qu'ils
arrivent à les combler au cours de l'année. Deux seulement
(environ 5%) déclarent que leurs élèves ont les
connaissances de base, mais ces deux enseignants exercent en fait dans des
collèges privés.
Les différents éléments des curricula
pour l'enseignement du français proposent une progression de
l'apprentissage allant de l'initiation à la langue et aux apprentissages
fondamentaux en primaire, à la consolidation des acquis du primaire et
leur approfondissement au collège, et à la maitrise au
lycée. En outre, la réflexion qui a présidé
l'élaboration du curriculum du collège a tenu compte de quatre
impératifs, dont le profil de sortie du cycle primaire : à
l'issue de ce cycle, « l'apprenant doit être capable de
communiquer en français à un degré
élémentaire suffisant; de lire à haute voix avec une
articulation phonétique correcte et en saisissant la portée du
texte; de produire un texte répondant à des consignes et de
posséder suffisamment des techniques de travail (recherche documentaire,
mobilisation d'idées, ...).»10(*) Donc, si plusieurs élèves à
leur entrée au collège n'ont pas les connaissances de base qui
leur permettent de suivre le cursus de ce cycle, et si l'enseignant du
collège, de par sa responsabilité devant l'institution, doit se
conformer aux programmes, alors les difficultés ne peuvent que
s'accumuler pour beaucoup d'entre eux.
Aussi, soupçonne-t-on que les problèmes
de l'enseignement/apprentissage du français se situent probablement au
niveau du primaire, peut-être au niveau des pratiques d'enseignement ou
peut-être au niveau des contenus.
Hormis les quelques travaux de recherche qui ont abordé
les problèmes de l'enseignement du FLE en contexte marocain dans une
perspective sociolinguistique, la plupart se sont focalisés sur
l'apprenant, en particulier sur ses performances écrites11(*). On se propose dans ce
travail d'étendre le prisme d'analyse en englobant les deux pôles
« enseignant » et « contenus » du
système didactique. On s'interroge en particulier sur le statut de
l'erreur et sur son mode de gestion dans les pratiques enseignantes et dans les
documents officiels (les programmes, les orientations pédagogiques et
les manuels scolaires), notamment dans le cycle primaire. En effet, si
les erreurs des élèves ne sont pas prises en charge et
gérées comme il se doit dès les premiers apprentissages,
les difficultés ne peuvent que s'accumuler jusqu'à atteindre un
seuil où le retour en arrière devient une tâche très
délicate, d'autant plus que les progressions curriculaires sont
généralement conçues de manière que les contenus
d'apprentissage d'un niveau scolaire donné sont supposés acquis
pour entamer ceux du niveau qui le suit. Dans ce sens, nous nous souscrivons au
point de vue de Philippe Meirieu selon lequel « la prise en
compte de l'erreur est en réalité, en pédagogie, la
meilleure manière de combattre l'échec (...) Car il n'est de
pédagogie de la réussite que celle des erreurs
rectifiées. »12(*)
Par ailleurs, la correction des copies des
élèves est une activité qui exige beaucoup d'efforts et
d'attention de la part des enseignants. Elle pourrait être fastidieuse
pour certains dans la mesure où ils ont à leur charge beaucoup
d'élèves et donc perçue par eux comme « une
corvée, quelque chose qui vient s'ajouter au vrai travail,
l'enseignement, et qui est la plus ingrate du métier. »
(B. Delforce, 1986, p. 4) Elle pourrait être aussi une activité
démoralisante pour d'autres dans la mesure où elle met en
évidence des décalages entre leurs attentes et les
résultats qu'ils constatent. En dépit de ces
considérations, nous pensons que la correction des copies est une
occasion qui s'offre aux enseignants pour exploiter les erreurs de leurs
élèves et les faire progresser. Il serait donc intéressant
de s'interroger surla manière dont les enseignants
apportent les corrections aux erreurs dans les copies de leurs
élèves.
Au niveau des contenus, puisque l'on s'intéresse aux
erreurs dans les productions écrites des élèves, et
puisque l'écrit demeure l'objet et la norme privilégiée de
l'évaluation des connaissances reçues, on aimerait savoir
comment le français écrit est abordé dans le
primaire, en particulier dès les premiers enseignements de cette
discipline. En dehors de l'école, le français
écrit est rarement utilisé dans l'entourage familier de
l'apprenant marocain. De plus, contrairement au système graphique de
l'arabe enseigné dès le préscolaire13(*), celui du français
n'est pas transparent puisque les non-correspondances
phonème-graphème sont fréquentes. Par conséquent,
l'apprentissage du français écrit exige des opérations
cognitives complexes : « Ceux qui apprennent le
français écrit ne peuvent donc se contenter d'apprendre les
correspondances entre phonèmes et graphèmes. Cet apprentissage
est nécessaire mais insuffisant. Il leur faut également
acquérir des connaissances orthographiques générales, des
connaissances lexicales et des connaissances morphologiques. »
(M.Fayol, 2009, p.128). Quand on parle de l'écriture, la lecture
est également prise en compte, puisque les deux compétences
forment la monnaie de l'écrit et les capacités
développées à l'une imprègnent la prestation faite
à l'autre : « L'expression est
différenciée de la compréhension, mais lesdeux
compétences sont en étroite corrélation et les dissocier
est bien artificiel (...) mieux lire, c'est mieux
écrire. »(J-P.Cuq, 2002, p. 183).
4. Questions de recherche
§ Quelle est la place de l'erreur dans les documents
officiels (orientations pédagogiques et manuels scolaires) et quels
modes de gestion y sont proposés ?
§ Quelles attitudes les enseignants adoptent-ils
vis-à-vis des erreurs de leurs élèves, et comment ils y
remédient ?
§ Quelles démarches développent-ils pour
présenter un savoir grammatical ?
§ Comment les enseignants corrigent les copies de leurs
élèves, et quels sont, éventuellement, les critères
retenus par eux pour une telle tâche ?
§ Quelles sont les méthodes d'apprentissage de la
lecture préconisées dans les instructions officielles et les
manuels scolaires du cycle primaire ?
§ Quelle est la place de l'écrit dans le
curriculum de l'école primaire et comment évolue son
apprentissage à travers ce cycle ?
5. Quelques hypothèses de travail
Vu la nature exploratoire de notre recherche, nous adoptons
les deux hypothèses de travail suivantes :
ü Les enseignants du FLE possèdent des
représentations différentes sur la gestion de l'erreur en classe
ne correspondant pas aux nouveaux apports théoriques et didactiques dans
le domaine.
ü Les pratiques enseignantes en matière de
correction des copies des élèves dépendent des conditions
de travail (effectif des classes, nombres de classes à charge). En cas
de surcharge des classes, la correction pourrait se réduire à une
tâche mécanique sans critères préalables,
remplissant uniquement une fonction sélective et/ou
certificative.
6. Méthodologie de recherche
Le présent travail est de nature essentiellement
exploratoire. Il sera exposé en deux parties :
- La première sera réservée aux aspects
théoriques et didactiques de la notion d'erreur, notamment dans
l'enseignement/apprentissage du FLE et plus particulièrement au niveau
du français écrit.
- Dans la seconde partie consacrée au cadre pratique,
après avoir précisé la démarche
méthodologique, il sera question de :
· L'approche de cette notion ainsi que celle de la
lecture/écriture dans les documents officiels du cycle
primaire ;
· La description et l'analyse du statut de l'erreur et
son mode de gestion dans les pratiques enseignantes. Cette analyse sera faite
à partir d'observations de séances de cours de FLE dans des
classes d'écoles marocaines. Afin de dégager quelques constances
dans les pratiques enseignantes, d'autres éléments seront
analysés à partir de ces données, comme les
méthodes pédagogiques adoptées et les démarches
développées dans la présentation du savoir grammatical.
Cette partie pratique sera complétée par un questionnaire
auprès des enseignants du cycle primaire sur leurs
représentations des erreurs et sur la manière dont ils
procèdent pour corriger les copies de leurs élèves.
Première partie : Cadre théorique
251498496
251503616Chapitre 1 :Le statut de l'erreur et ses
modalités de traitement dans les différentes formes
d'enseignement et dans les méthodologies d'apprentissage du FLE
Ce chapitre est consacré à la description des
conceptions de l'erreur et des modalités de son traitement, d'abord du
point de vue des différents modèles pédagogiques, c'est
à dire dans les différentesformes d'enseignement toutes
disciplines confondues, puis du point de vue des méthodologies en
didactique des langues. Dans chacun de ces deux points de vue, on essayera de
faire ressortir comment l'erreur est perçue et comment elle est
gérée.
1. L'erreur dans les différentes formes
d'enseignement
Précisons d'abord que le terme «
enseignement » est pris ici dans le sens usuel, celui
envisagé dans une perspective didactique en milieu scolaire : c'est
« l'ensemble des activités déployées
par les enseignants, directement ou indirectement, afin qu'au travers de
situations formelles (dédiées à l'apprentissage, mises en
place explicitement à cette fin), des élèves effectuent
des tâches qui leur permettent de s'emparer de contenus
spécifiques (prescrits par l'institution, organisés
disciplinairement ... » (Y. Reuter et
al, 2016, p. 91)
Si on postule que les enseignants doivent maitriser les
contenus d'apprentissage, ils doivent aussi les faire approprier à leurs
élèves. Pour y parvenir, les formes d'enseignement oscillent
entre deux pôles diamétralement opposés, et dont chacun
prend appui sur les représentations que l'on se fait de l'acte
d'apprendre :
ü Les pédagogies classiques fondées sur une
conception linéaire de l'apprentissage et qui supposent
généralement que le cerveau de l'apprenant est vierge, une sorte
de «tabularasa»;
ü Les pédagogies modernes dites
« actives » ou de
«construction » fondées sur un modèle
interactif de l'apprentissage et qui prennent en compte les
représentations de l'apprenant.
1.1. L'erreur dans les pédagogiques classiques
a) La pédagogie traditionnelle
251499520Le modèle traditionnel de l'enseignement que
l'on nomme parfois magistral, frontal ou transmissif suppose une relation
linéaire et directe entre un émetteur, en l'occurrence
l'enseignant, détenteur d'un savoir et un récepteur
(l'élève) qui mémorise successivement des messages. C'est
un modèle basé sur la communication à sens unique, du
professeur vers l'élève :P (professeur),
E (élève).
Le rôle de l'enseignant est d'exposer clairement son
cours, de bien l'illustrer, de montrer avec conviction, d'entraîner les
élèves en leur proposant des exercices-types,
éventuellement de réexpliquer et répéter.
L'activité de l'élève se limite à la simple
écoute, à la mémorisation, à l'imitation, et
à la reproduction du modèle dans des situations-types. La
capacité d'apprendre chez l'élève est ainsi décrite
comme une simple mécanique d'enregistrement ou de mémorisation,
car on suppose implicitement que la tête de l'élève est une
page vierge sur laquelle viennent s'inscrire tranquillement les connaissances.
Aussi, le rapport entre les deux processus enseignement et apprentissage dans
cette perspective fonctionne-t-il comme « un tapis
roulant de connaissances progressant au rythme d'un système d'engrenages
bien huilés, et permettant l'ancrage du savoir en mémoire, sans
détour ni retour. (...) Nous en arrivons même à penser,
dans une telle logique, que d'une leçon à l'autre, d'une semaine
à l'autre, et même d'une année à l'autre, on pourra
compter sur ce qui a été vu, fait. Comme si voir et faire
entraînait naturellement des acquisitions, sur lesquelles on pourrait
tabler a priori sans méfiance pour aller plus
loin. » (J-P Astolfi, édition 2015, p.
10).
Ce modèle a été et demeure souvent
dominant, surtout dans les degrés élevés de la pyramide de
formation (conférences, milieu universitaire). Selon André
Giordan14(*), son emploi
peut être efficace dans certains
cas : « l'apprenant et le médiateur
doivent se poser le même type de questions, avoir le même cadre de
référence (vocabulaire compris) et une façon identique de
raisonner. Encore faut-il qu'ils aient en plus le même projet et qu'ils
donnent le même sens aux choses. Quand tous ces ingrédients sont
réunis, un exposé, une présentation (article, exposition,
...) est le meilleur moyen de faire passer le maximum d'informations dans le
minimum de temps. »
L'erreur suivant cette approche est considérée
comme une faute et les termes employés pour la désigner sont
souvent chargés de connotations négatives. Elle est traduite par
un manque de connaissance, une lacune, un travail insuffisant de
l'élève: il faut l'éviter, la supprimer. L'erreur est donc
de la responsabilité de l'élève: il doit mieux
écouter, mieux travailler, apprendre ses cours, résoudre des
exercices-types,etc. Yves Reuter dans (Y. Reuter, 2013, p 19) se rappelle avoir
reçu une gifle pour avoir écrit les gaz avec un s à la
fin, tellement l'erreur n'est pas tolérée dans ce
modèle ! Suivant cette approche, le bon enseignant est celui qui,
expliquant bien, avançant progressivement, parvient à
prévenir, empêcher l'erreur. On a d'ailleurs longtemps quasiment
interdit aux enseignants d'écrire au tableau des réponses fausses
d'élèves, fut-ce pour les analyser, seulle vrai y avait sa place.
Quant aux modalités de gestion et traitement de
l'erreur suivant ce cadre classique, l'erreur est souvent
interprétée et catégorisée avant même
d'être décrite,et les pratiques enseignantes tendent souvent
à repousser l'erreur et la sanctionner. Y. Reuter dans (Y.
Reuter, 2013, chapitre 1, pp. 27-29) en recense plusieurs traits
caractéristiques :
§ Viser un univers aseptisé:
empêcher l'apparition de l'erreur et la faire disparaître le plus
rapidement possible à l'aide des outils disponibles (l'éponge au
tableau noir, la gomme ou l'effaceur sur les cahiers, le correcteur
orthographique sur le PC).
§ Pratiquer la tolérance
zéro: relever systématiquement toutes les erreurs en les
soulignant en rouge, sanctionner et stigmatiser les erreurs
(appréciations négatives ou remarques ironiques sur les copies
des élèves, cérémonial de remise des copies, ...).
§ Délimiter la zone précise de
l'erreur : intervenir sur le zone précise où a
été commise l'erreur en recourant à des méthodes
estimées ajustées et peu enclines à distraire l'attention
(exercices à trous, révision de la règle ...).
§ Répéter autant que
nécessaire: revoir la règle, refaire l'exercice,
recopier les mots erronés, faire redoubler l'élève au cas
où toutes ces actions n'aboutissent pas et ne produisent pas l'effet
escompté.
§ Avancer coûte que coûte :
est une stratégie qui manifeste un caractère répulsif face
à l'erreur. Souvent, les enseignants ne s'attardent pas sur les
réponses erronées de leurs élèves et rebondissent
très vite sur la bonne réponse. Comme conséquence de cette
attitude vis-à-vis de l'erreur, la compréhension n'est pas
assurée pour l'ensemble des élèves.
b) La pédagogie par objectifs (P.P.O)
Née aux États-Unis dans les années 70 du
siècle dernier, la P.P.O a connu une vogue importante en Europe dans les
années 80. Son principe premier veut que tout acte éducatif
doitse reposer sur une définition précise des buts et objectifs
qu'il s'assigne et les faire partager par l'élève, plutôt
que de suivre un « programme » préétabli sans
en connaître le sens. Il s'agit d'abord de définir les
capacités à atteindre et de décomposer l'objectif global
en unités plus simples formulées en termes d'objectifs
opérationnels15(*),
puis de tracer un plan d'acquisition progressif, et enfin de construire des
outils de contrôle des acquis pour mesurer la bonne marche du
dispositif.
La P.P.O est fondée sur une conception
béhavioriste de l'apprentissage, dont les principales
caractéristiques sont :
Ø L'apprentissage est considéré comme un
conditionnement et consiste en l'atteinte d'objectifs opérationnels par
une succession de couples de stimulus-réponses, c'est à dire le
plus souvent à travers une série de questions-réponses.
Ø La connaissance est décomposée et
hiérarchisée : la connaissance de niveau supérieur est
supposée être le cumul ou la « somme » des
connaissances du niveau inférieur. Les connaissances et les
habiletés sont exprimées en termes d'objectifs
hiérarchisés allant du plus général jusqu'aux
micro-objectifs ou objectifs opérationnels traduisant des comportements
observables.
Ø L'acquisition des connaissances se fait
généralement par transmission car l'élève est
guidé à travers les questions de l'enseignant et souvent, ce
dernier tente de faire deviner à l'élève ce qu'il veut
qu'il trouve (mots inducteurs, début de phrase, ...).
Ø Il y a négociation implicite de ce que Guy
Brousseau appelle un « contrat didactique ».
Schématiquement, « le contrat didactique, c'est
l'ensemble des comportements de l'enseignant qui sont attendus de
l'élève, et l'ensemble des comportements de l'élève
qui sont attendus de l'enseignant (...) Il s'agit d'un ensemble de
règles implicites qui permet de déterminer les rôles
respectifs de l'élève et du maitre dans la classe par rapport au
savoir. » (K. Bécu-Robinault, p 20)Beaucoup de
situations en classe témoignent de cet implicite : par exemple, si le
professeur propose un exercice juste aprèsl'exposé d'une notion,
alors l'élève sait qu'il convient d'utiliser ce qui vient
d'être appris. Cela résulte de l'habitude, du fonctionnement
didactique de la classe. Les phénomènes de contrat deviennent
subitement visibles, lorsque pour une raison ou une autre, il y a
transgression. C'est le cas par exemple du problème dit de
« l'âge du capitaine » : Sur un bateau, il
ya 26 moutons et 10 chèvres. Quel est l'âge du
capitaine ? Ce problèmea été proposé
par des chercheurs de l'IREM de Grenoble à 97 élèves de
CE1 et de CE2.Parmi les 97 élèves, 76 ont donné
l'âge du capitaine en utilisant les nombres figurant dans
l'énoncé. « De multiples interprétations ont
été proposées, certaines mettant en cause l'enseignement
scolaire des mathématiques transformant les élèves en
« automaths » pour reprendre la formule de Stella Baruk.
Mais on peut aussi interpréter cela, en référence de Guy
Brousseau sur le concept de contrat didactique qui renvoie aux attentes et aux
comportements, en grande partie implicites, du maitre et de
l'élève dans des situations didactiques. Ainsi, les 76
élèves ont donné l'âge du capitaine en se
référant aux nombres donnés dans l'énoncé du
problème comme s'il était évident pour eux qu'un
problème donné en mathématiques devait avoir une solution
et que cette solution était constructible à partir des
données chiffrées du problème. » (Y.
Reuter, 2013, chapitre 4, p 85).
Ø D'autres phénomènes didactiques
liés au contrôle du contrat didactique et de la transposition
didactique ont été mis en évidence par le didacticien Guy
Brousseau.16(*) Le plus
simple d'entre eux est ce qu'il a appelé « l'effet
Topaze », par analogie avec la dictée du texte de Marcel
Pagnol : le maitre (Topaze) fait une dictée à un mauvais
élève. Ne pouvant pas tolérer trop d'erreurs
grossières et ne pouvant pas non plus donner directement l'orthographe
demandée, il essaie par diverses manoeuvres de suggérer la
réponse en la dissimilant sous des codages didactiques de plus en plus
transparents : « ... des moutons étaient
réunis dans un parc ... », l'élève ne met pas
« s » à moutons et « ent »
à « étaient », il s'agit pour
l'élève d'un problème d'orthographe et de grammaire ...
« des moutonsses étai-hunt ... » Le problème
est complètement changé. Devant les échecs
répétés, Topaze mendie une marque d'adhésion et
négocie à la baisse les conditions dans lesquelles
l'élève finira par mettre ce « s ». Il
finira, pour aboutir au résultat attendu, par prononcer le
« s » muet. Ce « s », rajouté
par l'élève ne signifie sans doute pas grand-chose en termes
d'apprentissage grammatical mais le maitre fera comme s'il résultait
vraiment d'une soudaine compréhension de l'élève. C'est ce
phénomène qui se produit le plus souvent lorsque le maitre
souffle à l'élève le début ou la moitié de
la réponse, ou encore lorsqu'il utilise des mots inducteurs pour rendre
la réponse plus transparente. Lorsque le maitre prend à sa
charge l'essentiel du travail de l'élève, l'acte d'enseignement
risque de s'effondrer complètement.
Dans cette pratique pédagogique, le rôle de
l'enseignant consiste en l'acheminementde l'élève d'un
état initial de connaissance vers l'objectif visé en lui
aménageantdes étapes intermédiaires graduées du
simple au complexe, qui l'amène progressivement vers l'étape
finale. Chacune de ces étapes comporte une petite difficulté que
l'élève est invité à surmonter à travers une
série de questions relativement faciles préparées par
l'enseignant.
L'erreur dans ce modèle a également un statut
négatif, et pour reprendre la terminologie utilisée par J-P
Astolfi, elle est considérée comme une
« bogue »17(*). Elle est certes regrettée et doit être
évitée, mais ce n'est pas uniquement la connaissance ou
l'élève qui sont en cause, c'estplutôt et surtout la
progression de l'apprentissage : l'erreur est mise
« à charge du concepteur de programme et de sa
capacité à s'adapter au niveau réel de ses
élèves. » (J-P Astolfi, 1997, p
13)
Pour les modalités de gestion des erreurs, on fait
appel à des taxonomies (la taxonomie de Bloom avec ses 6 niveaux :
connaissance, compréhension, application, analyse, synthèse,
évaluation), et on distingue plusieurs niveaux de traitement des erreurs
selon le type de connaissances mises en jeu :
Ø Les connaissances déclaratives (niveau 1
da la taxonomie de Bloom): ce sont des connaissances portant sur des savoirs
donnés, des faits. Leur contenu est verbalisable et peut être
déclaré, comme par exemple certaines règles de grammaire,
d'orthographe ou de conjugaison.
Ø Les
connaissances procédurales (niveaux 2, 3 et 4) : ce sont les
connaissances sur la façon de faire les choses et sont difficilement
verbalisables. Elles portent sur les savoir-faire. Par exemple, comment
apprendre ? Les règles d'accord du participe passé qui
demandent dans certains cas une double inférence, c'est à dire
une procédure transitive au sens mathématique du terme, sont
également de ce type.
Ø Les connaissances conditionnelles (niveaux 4 et
5) : elles demandent des capacités logiques d'organisation, d'analyse et
de synthèse, comme la distinction données-objectifs, la
disponibilité des connaissances et leur articulation, la conduite des
procédures, etc. Elles indiquent à quel moment et pourquoi on
doit faire appel à tel type de savoir ou savoir-faire. Elles se
rapportent donc à la capacité de mobiliser les connaissances,
à les transférer ou à les réinvestir. Par exemple,
écrire un texte sur un thème donné, faire un compte-rendu
d'une visite guidée, résumer un texte, etc.
Les remédiations sont généralement
différenciées selon le type d'erreurs :
§ Réapprendre la leçon dans le cas des
erreurs au niveau des connaissances déclaratives.
§ Proposer une batterie d'exercices d'application ou des
exercices d'entrainement gradués pour les erreurs de savoir-faire.
§ Pour les erreurs des niveaux 4 et 5 (analyse et
synthèse), on tentera d'expliquer des démarches, les faire
fonctionner dans diverses situations,multiplier des situations
problématiques en vue d'analyser des procédures efficaces, etc.
Les critiques adressées à cette pratique
pédagogique sont nombreuses, entre autres :
§ On néglige l'aspect global des
connaissances : ce n'est pas parce que l'élève sait faire
des tâches intermédiaires qui lui sont proposées qu'il sait
faire l'intégralité de la tâche.
§ Les erreurs sont certes évitées,
« puisque toute la programmation didactique en petites
marches est conçue pour les contourner. Mais c'est au prixd'un
parcours étroitement guidé et pré-jalonné, qui ne
préjuge en rien de l'autonomie actuelle qu'aura acquise l'apprenant ...
quand on enlèvera l'échafaudage ! » (J-P
Astolfi, 1997, pp 14-15). En d'autres termes, quand l'élève
travaillera tout seul, il est fort probable qu'il ne se tirera pas si
facilement, puisqu'il est habitué à être encadré et
guidé.
§ Les cheminements tracés d'avance sont
imposés et supposés valables pour tous les
élèves.
§ On néglige la compréhension au profit du
conditionnement, l'habitude et l'automatisme.
§ On renonce à comprendre le mental et on
néglige les activités mentales ne pouvant pas s'exprimer en
termes de comportements observables. Les états internes apparaissent
passifs comme pour l'approche traditionnelle et les représentations des
élèves sont généralement peu prises en
compte : « Le problème du béhaviorisme, c'est
(...) qu'il s'interdit, par méthode, de s'intéresser à ce
qui se joue au sein de la boîte noire. »
(J-P Astolfi, 1997, p 14). En dépit de ces critiques, la PPO a au moins
permis la rationalisation du processus d'enseignement/apprentissage puisque
l'on sait où l'on va (objectifs). Elle a également permis la mise
en évidence des critères d'évaluation.
1.2. L'erreur dans les pédagogies modernes
De manière générale, les approches
classiques, où l'élève reste passif ou est trop
encadré et guidé, sont moins efficaces que les pédagogies
modernes dites « actives », où l'élève
intervient, questionne, agit, essaie..., quitte à se tromper.18(*) Ces pédagogies actives,
en fort développement dès les années 60 du siècle
dernier, et contrairement aux approches classiques, s'efforcent de
conférer à l'erreur un statut positif : «
le but visé est bien toujours de parvenir à les
éradiquer des productions des élèves, mais on admet que
pour y parvenir, il faut les laisser apparaitre -voire même quelquefois
les provoquer- si l'on veut réussir à les mieux
traiter. »(J-P Astolfi, 1997, p
15).
Les approches modernes de l'enseignement s'appuient sur les
résultats de recherche dans plusieurs domaines, notamment les
données de la psychologie cognitive et les recherches innovantes en
didactique des disciplines : « La didactique
étudie chacune des étapes de l'acte d'apprentissage et met en
évidence l'importance du rôle de l'enseignant, comme
médiateur entre l'élève et le savoir (...) De
l'épistémologie des disciplines aux avancées de la
psychologie cognitive, c'est l'ensemble du processus construisant le rapport au
savoir qui est analysé. »19(*)
Ces recherches ont donné naissance à toute une
panoplie de concepts nouveaux utilisés aujourd'hui dans l'enseignement.
Parmi ces concepts, on retient notamment :
A) Les
représentations :ellesjouent un rôle essentiel
dans les apprentissages. Elles sont le lien symbolique entre le monde mental et
l'environnement extérieur. « La psychologie
cognitive distingue deux sens du mot représentation. L'un concerne le
processus et est synonyme d'interprétation, l'autre s'applique au
résultat de ce processus et signifie connaissance ou croyance. (...) Il
existe trois modalités de représentations cognitives : les
images mentales qui rendent compte des éléments
caractéristiques de la perception visuelle, les représentations
conceptuelles qui sont très liées au langage, et les
représentations liées à l'action (elles concernent le
savoir que nous avons au sujet de la manière de mener une
activité. »20(*)
Dans le domaine de l'enseignement, on admet en
général que les représentations sont constituées de
connaissances déclaratives (ou connaissances factuelles),c'est à
dire « le savoir que » comme les définitions, les
règles ; et de connaissances procédurales, c'est à
dire le « savoir comment ». L'idée que les
élèves n'abordent pas le savoir scolaire la tête vide mais
s'en forgent des représentations est à peu près
universellement admise aujourd'hui par les chercheurs en sciences de
l'éducation, mais elle se répand très lentement dans le
milieu enseignant. Ce qui pose encore problème, c'est
l'interprétation de ces représentations et comment les
gérer en contexte scolaire. Ce qui importe dans une
représentation, c'est sa fonctionnalité : elle peut
fonctionner comme un outil ou comme un obstacle.
B) Les obstacles :la notion
d'obstacle (épistémologique) fut introduite à l'origine
par le philosophe Gaston Bachelard et importée en didactique par Guy
Brousseau dès 1976 : « L'erreur n'est
pas seulement l'effet de l'ignorance, de l'incertitude, du hasard que l'on
croit dans les théories empiristes ou behavioristes de l'apprentissage,
mais l'effet d'une connaissance antérieure, qui avait son
intérêt, ses succès, mais qui maintenant se
révèle fausse, ou simplement inadaptée. Les erreurs de ce
type ne sont pas erratiques et imprévisibles, elles sont
constituées en obstacles. Aussi bien dans le fonctionnement du
maître que dans celui de l'élève, l'erreur est constitutive
du sens de la connaissance acquise. » (Brousseau
Guy,1998, p 119). Ainsi, on peut définir un obstacle par les
caractéristiques suivantes :
§ C'est une connaissance et non une absence de
connaissance.
§ Elle permet de produire des réponses
adaptées à certaines classes de situations.
§ Elle conduit des réponses erronées dans
d'autres types de situations.
§ Elle présente une résistance à
toute modification ou transformation et se manifeste de manière
récurrente, c'est à dire qu'elle réapparait de
manière prépondérante dans certaines situations même
après avoir été, en apparence, remplacée par de
nouvelles connaissances.
§ Le rejet de cette connaissance aboutira à une
nouvelle connaissance.
Le contrat didactique doit non seulement accepter l'erreur (le
droit) mais la solliciter pour mieux l'exploiter. Par ailleurs, on prendra
garde de ne pas confondre la notion d'obstacle avec celle de difficulté.
Un obstacle est plus substantiel et plus résistant qu'une
difficulté : si une question vient d'être résolue par
un élève en lui demandant beaucoup d'efforts sans pour autant
remettre en cause les connaissances qu'il a utilisées, on dira qu'une
difficulté a été vaincue. Si par contre, la question a
été résolue après avoir exigé une
restructuration de la connaissance et un changement important de point de vue,
alors on dira qu'un obstacle a été surmonté. En recourant
au triangle didactique classique E.M.S (où E=élève,
M=maitre, S=savoir), on peut distinguer plusieurs types d'obstacles :
ü Les obstacles
épistémologiques : ils ne proviennent ni
l'élève ni de l'enseignant, mais plutôt de dues à la
complexité propre des contenus. Ils sont donc inhérents au
savoirlui- même. On peut par exemple inclure dans ce type d'obstacles
ceux dus aux exceptions occasionnées par certaines règles
grammaticales ou orthographiques, ou ceux résultant de la
polysémie de certains mots. Les exemples sont multiples, et l'on se
contentera de donner trois exemples dont le premier concerne la règle
d'accord du participe passé employée avec l'auxiliaire avoir, le
deuxième a trait à la complexité du français
écrit (l'inadéquation fréquente entre le système
oral et le système écrit) et le troisième se rapporte au
vocabulaire (le phénomène de polysémie).
Exemple 1 : La
règle d'accord du participe passé, employé avec
l'auxiliaire avoir, avec le complément d'objet direct (COD) lorsque
celui-ci est antéposé au verbe est source de difficultés
non seulement pour des apprenants arabophones ou allophones, mais
également pour les natifs.« Cette règle ne peut que
semer le trouble, puisqu'elle va à l'encontre d'une règle
fondamentale de notre langue, à savoir l'accord entre le verbe et le
sujet. »21(*) Une autre difficulté de cette
règle se pose lorsque le participe passé est suivi d'un
infinitif. En effet dans ce cas, ce qui pose problème, ce n'est pas la
double inférence que l'on doit effectuer pour faire l'accord, mais c'est
plutôt l'identification du COD. Les deux exemples classiques suivants
illustrent cette subtilité : « Les violonistes que j'ai
entendus jouer » et « Les airs que j'ai
entendu jouer. » Dans le second exemple, le COD se rapporte
à l'infinitif : « j'ai entendu jouer les
airs », alors que dans le premier exemple, « j'ai
entendu les violonistes jouer. »
Introduite par Clément Marot en 1538 et suivie un
siècle plus tard, la règle d'accord du participe passé
suscite aujourd'hui des débats passionnés et divise les
grammairiens. Pour Jean-Louis Chiss, « on peut toucher à
la langue, ce n'est pas un sacrilège ! (...) Cette règle n'a
pas toujours existé. Il n'y a aucune raison pour qu'elle devienne un
tabou. La langue orale évolue, pourquoi pas la langue
écrite ? Si tout le monde appliquait cette règle avec
facilité, il n'y aurait pas de discussion. Mais ce n'est absolument pas
le cas. C'est une source de difficultés infinies et une perte de temps
considérable en classe. »22(*) Alain Bentolila objecte qu'il ne s'agit pas
d'histoire : «Il s'agit de voir si, aujourd'hui, cette norme
est utile ou pas. Oui, elle l'est, car elle marque les relations entre certains
mots de la phrase : le participe passé et le mot auquel il se
rapporte. Et cela permet d'établir les liens de la
pensée.»23(*)Quant à Jean-Christophe Pellat, il prend
une position intermédiaire plus neutre : «Le
problème, c'est qu'avec le temps, les règles vont s'accumuler,
rendant les normes de plus en plus complexes. »24(*)
Exemple 2 :Les
élèves habitués au son [ij] correspondant à la
terminaison graphique « ille » de plusieurs mots comme
« fille », « bille »,
« gentille », ..., peuvent être conduits à
écrire le mot « tranquille » avec un seul
« l ». C'est ce qui s'est passé avec Yves Reuter
dans son enfance : « J'ai fouillé dans mes
souvenirs d'enfance et j'ai pu me remémorer les particularités
qui accompagnèrent certaines fautes d'orthographe (...). Je me rappelle
fort bien le mot tranquille que j'écrivis avec un seul l, et de
mon étonnement d'apprendre qu'il en fallait deux sans que la
prononciation fût celle de famille. » (Y. Reuter,
2013 a, pp 18-19).
Exemple 3 :Le cas
Jeannette face à la polysémie du terme
« double »
À propos du sens des mots, Stella Baruk cite dans (S.
Baruk, 1985) l'histoire d'une petite fille de 8 ans nommée Jeannette,
à qui l'on demande «quelest le double de 5 ?» et qui
répond «6».
Nous allons raconter cette anecdote véridique à
notre façon pour faire ressortir la différence d'attitude
vis-à-vis de l'erreur entre une approche classique et une approche
moderne.
Un professeur de mathématiques demande à
Jeannette de lui donner le double d'un nombre entier naturel
donné : Professeur: « Quel est le double de
5 ? » ; « 6 » répond
Jeannette.
Dans une approche classique adoptant une attitude
répulsive vis-à-vis des erreurs, le professeur répondrait
« Non » et passerait à un autre
élève pour chercher la bonne réponse.
Dans le casd'une pratique d'enseignement qui prend en compte
les erreurs des élèves, et c'est ce qui s'est passé dans
l'anecdote racontée par S. Baruk, on gardera Jeannette et on
essaiera de la sonder à travers un questionnement pour lever le voile
sur ce qui se passe dans sa tête ; ce que les psychologues appellent
une entrevue clinique.25(*) Etonné, le professeur
réitère ses questions en prenant plusieurs nombres entiers :
Professeur : « Quel est le double de 10 ? » ;
Jeannette : « 11 » ; Professeur : « Quel est
le double de 3 ? » ; Jeannette :
« 4 » ; ... .
Une logique ou une cohérence commence à
émerger à travers les réponses de
Jeannette : pas de doute, cette enfant confond double et suivant,
se dit le professeur. Intrigué par cette erreur pas banale, le
professeur songe à poserà Jeannette une question sur ses
réponses :« Pourquoi tu as dit le double de 5 c'est 6 ?».
Alors là, Jeannette, de placide qu'elleétait,
répond avec volubilité, et joignant le geste à la parole :
« J'ai dit 6, parce que le 6, tu comprends, il double le 5, il lui
passe juste devant ».Ainsi, la petite Jeannettea
attribué au mot « double » (ici deux fois
dans ce contexte mathématique) le sens de dépassement (comme
pour celui d'un véhicule qui en dépasse un autre et se place
devant). Cette petite histoire montre en outre combien l'entretien avec
l'élève, en suivant sa pensée, est
révélateur de sesconceptions.
ü Les obstacles
didactiques : Ils sont inhérents à la
transposition didactique et résultent du choix d'une stratégie
d'enseignement, ou de la progression des contenus des programmes. Ils sont
souvent inévitables : il faut définir des étapes, des
approximations, des analogies, remettre en cause une présentation
primitive d'une notion ou d'une règle. Il peut être
éliminé en agissant sur les situations d'enseignement
proposées aux élèves. Reconnaître un obstacle
didactique conduit l'enseignant à ne pas sacraliser les contenus des
programmes et à les analyser et les explorer en profondeur, ce qui lui
permet de définir une stratégie adaptée au profil de ses
élèves. Il faut également prendre la peine
d'écouter les élèves et d'observer leurs travaux en leur
donnant plus d'initiative et d'autonomie. Donnons quelques exemples.
Exemple 1 :
Prenons le cas de l'accord du verbe avec le groupe nominal sujet (GNS).
Dans des manuels scolaires ou dans des pratiques d'enseignement, après
avoir énoncé la règle d'accord « le verbe
s'accorde avec le groupe nominal sujet » suite à des
observations de quelques exemples où le GNS est souvent placé
avant le verbe, on propose à l'élève des exercices en lui
indiquant la manière qui lui permet de dégager le sujet afin
qu'il fasse l'accord adéquat (les fameuses questions :
qui fait l'action ? ou qu'est ce qui ? ...). Cependant, le fait de
donner des exemples sous forme : « GNS + GV »
ou de dire aux élèves que « le sujet est souvent
placé avant le verbe », risque d'induire chez
l'élève, par un phénomène de
généralisation, des règles erronées comme :
« le sujet est toujours placé avant le
verbe ! » ou que « le verbe vient toujours
après le sujet ! » Pour illustrer
concrètement cet obstacle didactique, nous prenons le cas de
l'élève Albert, élève de CM1relaté
par J-P Astolfi dans (J-P Astolfi, 1997, pp 21-22),puis celui de deux manuels
scolaires marocains.
§ Le cas Albert : Il s'agit d'un exercice
classique pour chercher le sujet des verbes et les accorder.
« De l'horizon accour... de gros
nuages. »
Albert : Le sujet, c'est
horizon ?
Prof : Rappelle-moi comment tu as fait
jusque-là pour trouver le sujet ?
Albert : J'ai posé une question, et là
je la pose aussi : Les nuages arrivent d'où ? De l'horizon.
Donc le sujet c'est horizon.
Prof : Comment as-tu fait ta recherche pour les
autres phrases ?
Albert : J'ai cherché : Qui
fait... ? Ah oui, ici c'est les nuages ! Mais
pourtant, d'habitude,le sujet est avant le verbe ?
Prof : Eh oui ! Continue...
Albert : Combien de livres possède cette
bibliothèque ? Ah là, je vois bien que ce n'est pas les
livres qui possèdent la bibliothèque ! Donc c'est
bibliothèque le sujet. Et sinon ce serait au pluriel.
« Un sac contenant des billes de toutes les
couleurs étai...posé sur le bureau. »
Albert : Alors là, je vois bien qu'ils ont
fait cette phrase pour voir si on se laisserait prendre au piège
à cause du pluriel de couleurs !
Soucieux d'intégrer l'apprentissage de la règle
grammaticale, Albert semble très consciencieux et il tire bien de chaque
exemple des déductions correctes et saisit même la règle
didactique des « pièges » contenus dans certains
exercices. Pourtant, quelques jours plus tard, il rechute devant un exercice
similaire
Prof : Te rappelles-tu comment tu cherches le
sujet ?
Albert : Oui. Je me demande : Qui fait,
etc.
Prof : Allons-y : Dans le grenier dort un gros
chat.
Albert : Où est le chat ? Dans le
grenier. Alors c'est grenier.
Prof : Peux-tu expliquer ce qu'est le
sujet ?
Albert : J'ai appris que c'est le mot qui commande le
verbe. Ah, oui ! Je dois dire : Qu'est ce qui dort dans le
grenier ? Alors, c'est le chat.
Albert est au milieu du gué. Quand il s'exclame par
« Ah, oui ! », il témoigne à la fois de
sa connaissance de la règle et de la maitrise imparfaite qu'il en a.
C'est encore chaque fois pour lui un travail à refaire. L'apprentissage
n'est pas automatisé.
Bien que J-P Aslolfi ne le dise pas dans ses commentaires, on
a l'impression que le jeune Albert bute dans les exemples où le sujet
est placé après le verbe ou peut-être parce qu'il ne pose
pas la bonne question faute d'appréhension du sens de la phrase.
§ Les conceptions véhiculées à
propos de cette règle d'accord dans les manuels scolaires :
- Manuel Parcours (2016), Séquences
d'apprentissage du français, 6ème année du
primaire.
Nous remarquons que dans ce manuel scolaire, bien que l'on ne
le dise pas explicitement, le GNS dans tous les exemples proposés est
placé avant le verbe. D'ailleurs, dans l'activité 2, la
conception (erronée) « le GNS se place avant le
verbe » est implicitement renforcée, puisque l'activité
consiste à relier le GNS mis à gauche au groupe verbal mis
à droite. On remarque également que le manuel ne fournit pas les
moyens qui permettent de trouver le sujet.
- Manuel scolaire Mes apprentissages français
(2017) 5ème année de l'enseignement
primaire.
Bien que ce manuel scolaire donne les moyens qui permettent de
trouver le GNS, il véhicule de manière explicite la conception,
malheureusement erronée, « le GNS se trouve avant le
verbe » !
Exemple2 :Des moyens
mémo-techniques proposés par des enseignants ou certains manuels
tels que « le s entre deux voyelles se prononce [z]
comme dans : maison ou raison, ... .».
Cette « règle » se heurte à
la réalité des termes : vraisemblablement, parasol,
contresens, aseptique, asexuel, entresol, asocial, .... De même,
« l'association effectuée par certains manuels ou certains
enseignants du masculin à un garçon et du féminin à
une fille est susceptible de générer des confusions importantes
et de brouiller la compréhension de la catégorie de genre en
grammaire. » (Y. Reuter, 2013a, p 79).
Exemple3 :
L'enseignement des verbes n'est que trop souvent celui des terminaisons, et on
ne fait pas saisir la valeur des temps par rapport à l'action et au
temps qui s'écoule. Ainsi, pour l'imparfait par exemple, on a coutume de
donner les règles de terminaison : ais pour je, ais pour tu,
ait pour il ou elle, ions pour nous, etc. À quoi pourrait-on
s'attendre si on demande à l'élève de trouver le temps de
conjugaison dans les phrases suivantes « Je connais
l'histoire de mes ancêtres. » ou « Il parait
triste. » ou « Nous trions les
lettres. », ... ?
Les exemples d'obstacles didactiques sont multiples et selon
J-P Aslolfi, ce type d'obstacle n'est sans doute pas entièrement
évitable. « Pour une part sans doute, la prise de
conscience conduit-elle à être plus vigilant quant aux exemples
choisis, et à s'assurer qu'une variable didactique
inopportune ne vas pas obérer la construction conceptuelle
visée. Mais peut-on toujours éviter d'avoir à
reprendre ce qui fait l'objet d'un premier
enseignement ? » (J-P Astolfi, 1997, p 68).
ü Les obstacles
ontogéniques : C'est le cas où le stade de
développement de la pensée de l'élève est en
décalage important par rapport à ce qu'on lui demande. Quelle que
soit l'explication fournie, elle reste étrangère aux
capacités cognitives de l'élève. Pour prendre conscience
de ce type d'obstacles, on peut recourir par exemple aux travaux de deux grands
psychologues du développement : Jean Piaget et sa
théorie des stades de développement, et Lev Vygotski et
la notion de zone proximale de développement ou zone de
développement prochain. Cette dernière est définie
comme étant « l'espacede développement
délimité par ce que l'enfant sait faire seul (limite
inférieure) et ce que l'enfant sait faire avec l'aide de l'adulte
(limite supérieure). »26(*)Cette zone s'intériorisera
ultérieurement, créant ainsi un espace interne de
développement.
Le sens des termes utilisés dans une situation
didactique peut constituer un obstacle ontogénique, comme par exemple
des situations où le vocabulaire utilisé est complexe et moins
familier aux élèves ou des textes comprenant une densité
informationnelle énorme.
Jusqu'ici, nous avons pu dégager trois types
d'obstacles qui peuvent être source d'erreurs, et ce en recourant aux
trois sommets du triangle didactique pris isolément. Cependant, le plus
souvent, les erreurs sont susceptibles de plusieurs analyses, de plusieurs
interprétations. Il importe de tenter de les valider, soit par un
dialogue ou une écoute prolongée (comme dans les cas Jeannette et
Albert), soit par un test adapté. Il se peut que toute analyse se
révèle inexacte, l'erreur étant instable, non
reproductible. Pour compléter l'éventail des obstacles
décrits précédemment et les erreurs qui en
découlent, on se centrera tout particulièrement sur celles en
relation avec l'élève. Outre les erreurs dus aux obstacles
ontogéniques, il y a :
- Celles dues à des facteurs psychologiques ou
émotionnels. Ces facteurs peuvent peser fortement sur l'engagement de
l'élève ou sur son désengagement. Ils peuvent être
inhérents à l'apprentissage dans les classes, comme l'ambiance et
les conditions de travail, les méthodes et les pratiques d'enseignement,
etc. Ils peuvent être aussi extérieurs à la classe comme le
poids du contexte familial (l'éducation familiale entre autres), la
représentation de la discipline ou de l'école dans l'inconscient
de l'élève, etc. Si ces facteurs provoquent chez
l'élève des émotions négatives et suscitent chez
lui des stratégies d'évitement, on a alors affaire à des
obstacles psychologiques.
- Celles dues à une surcharge cognitive :
traditionnellement, on distingue deux types de mémoire :
« la mémoire à court terme » ou
mémoire transitoire et « la mémoire à long
terme » ou mémoire permanente. La mémoire à
court terme a une capacité limitée dans le temps, c'est celle que
nous utilisons par exemple pour retenir un numéro de
téléphone. À l'inverse de la mémoire à court
terme, la mémoire à long terme possède une capacité
illimitée et l'information qui y est stockée reste disponible,
même si elle ne peut pas toujours être spontanément
remémorée. Des recherches effectuées dans les
années 70 du siècle dernier ont souligné les limites de
cette théorie dualiste de la mémoire. Ces recherches ont
montré que certaines fonctions spécifiques de la mémoire
à long terme sont également présentes dans la
mémoire à court terme et réciproquement.27(*) Le terme de
« mémoire de travail » a été alors
proposé pour remplacer celui de « mémoire à
court terme ». Cette modification indique qu'une activité
complexe a lieu lors du processus de traitement de l'information. On utilise
souvent la métaphore informatique pour distinguer ces deux registres de
fonctionnement de la mémoire : la mémoire de travail est
représentée par le processeur central de l'ordinateur, alors que
la mémoire à long terme est apparentée au stockage sur le
disque dur. Prenons un exemple qui illustre le fonctionnement de ces deux
mémoires, en particulier celui de la mémoire de travail : la
qualité de l'orthographe des élèves est souvent moins
bonne dans une production écrite que dans une dictée.
D'après J-P Astolfi28(*), ce « phénomène »
constaté par les enseignants, et dont ils se plaignent, est pourtant
normal. Selon lui, dans une dictée, c'est la totalité de l'espace
de traitement de la mémoire de travail qui est utilisée pour
rechercher les bonnes formes graphiques (le sens du texte dicté importe
peu pour bon nombre d'élèves).Par ailleurs, au cours d'une
dictée, l'élève est aidée puisqu'il doit
transformer un matériau phonique en un matériau graphique,
c'est-à-dire faire correspondre des sons (qu'il entend) et des lettres.
Il s'agit donc d'un exercice très spécifique qui n'aide pas un
scripteur à maitriser l'orthographe quand il est en situation de
production écrite. Dans ce cas, il s'agit en effet de mettre des
idées et non des sons en lettres.Par conséquent,l'activité
cognitive de l'élève dans une production de texte est
partagée en plusieurs tâches, car il faut, en parallèle,
chercher les idées, les organiser en phrases puis en paragraphes,
vérifier la syntaxe de chaque phrase, et, au milieu de tout cela,
contrôler aussi l'orthographe. Bien que la mémoire permanente
fonctionne dans les deux cas, l'espace de la mémoire de travail est
émietté dans le second cas, d'où une faible
capacité d'attention sur l'aspect orthographique du texte produit.
Ainsi, des obstacles qu'on peut qualifier d'obstacles
techniques peuvent surgir quand la capacité d'attention de
l'élève est insuffisante (fatigue inhérente à la
tâche proposée, ...) ou quand l'articulation entre les deux
mémoires ne fonctionne pas comme il se doit (surcharge de la
mémoire de travail, entre autres). Aussi, faut-il bien doser l'usage des
deux mémoires afin d'assurer l'automatisation des procédures
appropriées au moment adapté. D'autres recherches ont conduit
à distinguer deux autres types de mémoire : « la
mémoire lexicale » liée à l'apprentissage par
coeur, et « la mémoire sémantique » portant
sur le l'appropriation du sens. Ces recherches montrent que cette
dernière a une capacité énorme et elle est plus importante
que la mémoire lexicale. D'après Alain Lieury29(*), les procédés
mnémotechniques utilisés par certains enseignants pour faciliter
la mémorisation sont efficaces mais peu utiles en raison de la
méconnaissance de la principale forme de mémoire qu'est la
mémoire sémantique. L'usage intensif de l'apprentissage par
coeur est également insuffisant pour les mêmes raisons.
L'acquisition des concepts en mémoire sémantique nécessite
un apprentissage du sens et des mécanismes de répétitions
dans des contextes variés : « la
mémoire sémantique du concept, dans sa variété et
sa complexité, semble ne se construire qu'avec la
répétition d'un nombre relativement important d'épisodes
contextuels contenant chacun quelques quarks de
sens. »30(*)
- Dans l'interaction du pôle élève (E)
avec le couple (M,S), on entre dans le cadre des attentes réciproques du
maitre et de l'élève, c'est donc le problème du contrat
didactique discuté précédemment : Qu'a-t-on le
droit de faire ? Que signifie telle question ? Quelles sont les
règles du jeu implicites ou explicites ? L'élève
élabore des règles à partir de son activité. Ces
règles peuvent fonctionner dans certaines situations et empêcher
de comprendre l'exigence d'une nouvelle règle. Il s'agit alors d'un
obstacle (une connaissance en cours de construction ou une règle en
acte). Les erreurs qui en résultent ne renvoient pas
nécessairement à du non acquis ou du non su ; elles peuvent
manifester des éléments en cours d'acquisition. Par exemple, pour
l'élève qui écrit des
« chous », il manifeste l'intégration
de la règle dominante du « s » au pluriel. De
même, l'élève qui écrit au passé simple
« il prena » montre l'indice d'un apprentissage, celui
de l'intégration de formes régulières du passé
simple.31(*) Ainsi,
certains savoirs peuvent demander du temps (des semaines, des mois voire des
années) pour être acquis. C'est le phénomène
dit « long terme des
apprentissages » dégagé par les
didacticiens : « La psychologie du
développement est convoquée par la didactique, parce que les
compétences progressivement formées par l'enfant au cours de ses
apprentissages sont partiellement ordonnées, partiellement
indépendantes, partiellement
complémentaires. »32(*)Une étude sur l'orthographe menée
par André Chervel et Danièle Manesse a montré que les
performances orthographiques s'améliorent considérablement entre
la sixième et la troisième33(*). Prendre en compte ce long terme
des apprentissages, c'est organiser des reprises et des progressions au
fil de l'enseignement, c'est ce que les programmes essaient de faire à
travers ce que l'on appelle « un enseignement en
spiral », mais en même temps, le discours
enseignant fourmille de jugements tranchants comme :
« l'élève n'a rien compris à telle notion ou
à telle règle, ... .» C'est comme si à un moment
donné, tout en reconnaissant cette caractéristique des
apprentissages, l'enseignement devait la renier dans les évaluations
qu'il porte, en particulier dans l'évaluation sommative (les
compétences ou les capacités attendues par l'institution
scolaire). L'élève peut également élaborer des
règles à partir d'une « mauvaise »
appropriation de règles résultant d'une activité
donnée (une conception erronée). D'où l'importance de
faire expliciter par les élèves les règles
dégagées d'une situation, de les exprimer dans différents
registres, de les institutionnaliser, de les expliciter lors de leur
utilisation.
Ce tour d'horizon sur les obstacles, certes non exhaustif,
montre combien les causes des erreurs sont multiples. J-P Astolfi, qualifiant
l'erreur de plurielle et comme un outil pour enseigner, dresse une typologie
des erreurs avec des propositions de médiations ou de remédiation
(J-P Astolfi, 1997, pp 96-97). De même, Yves Reuter envisage la notion
d'erreur autrement en proposant le terme de
« dysfonctionnement ». Il le définit comme
étant « une variante d'un produit didactique, appartenant
à un espace d'enseignement et d'apprentissages, estimée
problématique par un agent déterminé, en fonction d'un
cadre de référence donné. » (Y. Reuter,
2013b, page 52). Ce terme, bien que critiqué34(*) lui parait moins
négatif et moins moralisant que nombre d'autres termes (le terme de
faute en particulier). Ce terme estsurtout plus ouvert que celui d'erreur,
puisque son sens ne se réduit pas au caractère bivalent vrai/faux
attaché couramment à l'erreur. Il peut aussi intégrer
diverses catégories de problèmes (erreurs, manques, maladresses,
lacunes, ...).
Le dysfonctionnement a une fonction heuristique en ce sens que
c'est un témoin qui permet de repérer les difficultés
auxquelles se heurtent le processus d'enseignement/apprentissage, d'explorer et
d'éclairer le fonctionnement des composantes du système
didactique : comprendre le fonctionnement des élèves et des
apprentissages, comprendre le fonctionnement de l'enseignement et enfin
comprendre les contenus et les fonctionnements disciplinaires.
Le dysfonctionnement a également une fonction
épistémologique, celle d'interroger les didactiques des
disciplines elles-mêmes.
Reconnaissant la causalité hypothétique des
erreurs et la situation singulière de la classe, Y. Reuter évite
l'écueil de la prescription. En revanche, il ne se dérobe pas
à une réflexion sur la question de l'intervention. Sans
préciser explicitement des stratégies de traitement des erreurs,
il propose des pistes d'intervention susceptibles d'influencer les pratiques
d'enseignement. Les pistes proposées sont formulées sous forme de
questions35(*) :
Intervenir ou non ? Avancer ou prendre le temps de connaissance ou de
reconnaissance de l'erreur ? Eradiquer les erreurs ou développer
une position réflexive sur les dysfonctionnements ? Cacher l'erreur
ou l'enseigner afin de mieux l'éviter ? ... .
Plus généralement, les didacticiens
préconisent l'adoption d'une démarche scientifique
vis-à-vis des erreurs des élèves. L'organigramme
ci-dessous illustre cette démarche36(*) :
Hypothèses sur les processus qui ont
amené l'élève à produire cette erreur et sur les
origines de ces processus (Complexité des contenus ?
Stratégies d'enseignement ? Contrat didactique ? Obstacles
ontogéniques ? Psychologiques ? Techniques ? ...)
Mise en place d'un dispositif pour tester ces
hypothèses (entretien avec l'élève, test, ...)
Faut-il remédier à ces
erreurs ?
L'intervention n'est pas vraiment indispensable (long
terme des apprentissages, ...)
Une correction ponctuelle peut suffire.
.
Oui : Erreurs persistantes, récurrentes,
... .Elaboration et mise en place de situations de re-médiation, puis
évaluation des effets de ce dispositif.
Repérage d'erreurs ou de
dysfonctionnements
251502592
Pour remédier aux erreurs des élèves, il
faut concevoir des moyens pour les déstabiliser. Cela ne peut se faire
que si on les amène à comprendre leur propre fonctionnement dans
ce qu'il a de positif et de négatif à la fois. La notion de
métacognition mise en évidence dans le champ de la
psychologie cognitive et l'idée d'objectif-obstacle
développée dans un cadre didactique par Jean-Louis
Martinand37(*) permettent
d'attribuer un rôle aux élèves dans la correction de leurs
erreurs au cours du processus d'enseignement/apprentissage38(*).
C) La métacognition :
Mise en évidence par le psychologue américain John
H Flavell dans les années 60 du siècle dernier, la
métacognition est d'abord à comprendre dans le champ de la
psychologie cognitive d'où elle est issue et qu'il a définie et
expérimentée comme un processus cognitif en jeu dans la
résolution de problèmes favorisant à la fois les
apprentissages, le transfert et la motivation. Dans un
sens très général, la métacognition
désigne l'analyse que le sujet fait de ses propres démarches dans
le but de se corriger. C'est la capacité réflexive du sujet qui
s'observe penser, une sorte de cognition sur la
cognition : « la métacognition se
réfère aux connaissances du sujet sur ses propres processus et
produits cognitifs. Elle renvoie aussi au contrôle actif, à la
régulation et à l'orchestration de ces
processus. »39(*)En d'autres termes, il y a deux aspects dans la
métacognition :
- Les connaissances métacognitives : ce sont
les connaissances à propos de ses propres processus cognitifs.
- Les conduites métacognitives : elles
recouvrent le contrôle et la régulation des actions cognitives.
En pédagogie, la métacognition renvoie aux
techniques d'auto-analyse et d'autocontrôle de son activité
intellectuelle, c'est une forme d'autogestion de l'activité mentale.
Savoir que l'on comprend mieux un texte si on le lit deux fois, d'abord
rapidement, puis plus lentement en soulignant les passages ou les mots
importants, ou que l'on comprend mieux un problème de
géométrie si on fait un schéma, sont des connaissances
métacognitives ou méta-connaissances.
Développer ses capacités métacognitives
est essentiel : un enseignement qui contientcette dimension
«permettra à l'élève
d'intérioriser sa démarche de résolution de
problème, en passant progressivement de la critique extérieure de
l'enseignant à une autocritique.... Ayant appris ce genre de
démarche dans une situation particulière et ayant appris aussi
que ces méthodes sont utilisables dans d'autres contextes,
l'élève peut alors les employer dans d'autres démarches
d'apprentissage.»40(*)
En psychologie cognitive, la motivation est souvent
liée à la métacognition. L'image de soi,
l'évaluationque le sujet fait de sa capacité à mener
à bien une tâche, le sens qu'il lui attribue, peuvent susciter
parexemple plus ou moins d'anxiété et le mener à la
réussite ou à l'échec. C'est par ce biais que les
émotionsjouent un rôle important dans la régulation de
l'activité cognitive au niveau de la sélection des
tâchesprioritaires, de leur ordonnancement dans le temps, des
décisions d'abandon.
Dans l'étude de la métacognition, on se heurte
à une grande difficulté, celle de distinguer entrela
métacognition et la cognition. En effet, il n'est pas toujours
aisé d'établir la frontièreentre ce qui est
métacognitif et ce qui est cognitif. Cette distinction est
considérée par certains auteurs (dont J.H Flavell) comme
artificielle. À l'origine de cette difficulté, il y a semble-t-il
deux raisons. D'une part, les processus métacognitifs et ceux qui sont
cognitifs interagissent et coexistent, et d'autre part, dans certains cas, une
même stratégie peut être invoquée dans un but
métacognitif oudans un but cognitif. De plus, indépendamment de
la nature du but pour lequel elle est invoquée,une même
stratégie peut assurer la poursuite à la fois d'objectifs
métacognitifs et d'objectifs cognitifs.
Parexemple, on peut consciemment se poser des questions sur
une leçon à apprendre en vue de mieuxen connaître et en
comprendre le contenu. Mais cette stratégie peut également
être invoquéepour s'assurer qu'on a bien compris et appris sa
leçon. Dans ce cas, même si l'objectif est decontrôler sa
compréhension de la leçon plutôt que de mieux la
comprendre, il en résulteraprobablement une amélioration au
niveau de la connaissance et la compréhension de la leçonaussi
bien qu'une évaluation de leur qualité.
Selon Philippe Meirieu41(*), la métacognition permet de distinguer une
procédure d'un processus. Le processus a certes permis d'aboutir, mais
il reste contingent et contextualisé, sans garantie d'une
réplication possible d'un succès empirique. En extraire une
procédure, c'est identifier un savoir ou un savoir-faire plus
transversal et dont le réemploi invariant sera facilité.
Les intérêts pédagogiques de la
métacognition sont multiples. Anne-Marie Doly42(*) en recense au moins
quatre :
- assurer plus de réussite
dans la gestion des tâches et faire acquérir des connaissances et
des compétences plus assurées ;
- favoriser le transfert des
connaissances et des compétences construites avec contrôle
métacognitif et donc favoriser l'apprentissage. Le transfert ou
généralisation de ce qui a été appris est le moyen
le plus important par lequel l'élève devient capable de modifier
et d'adapter son activité cognitive à des tâches à
contextes différents ;
- faire apprendre les
compétences de contrôle et d'autorégulation et
développer l'autonomie, en particulier dans le travail
personnel ;
- développer la motivation et
l'estime de soi.
Par ailleurs, elle donne plusieurs exemples concrets, dont la
plupart sont issus de travaux de recherche sur la dimension
métacognitive dans l'enseignement. On se contentera de donner un seul,
celui qui vise à apprendre aux élèves à
contrôler leur orthographe.43(*)
Exemple : L'objectif didactique
général est de faire progresser les élèves en
orthographe par l'usage du contrôle métacognitif, l'objectif
opérationnel étant de conduire les élèves à
prendre conscience de leurs lacunes, des types de fautes qu'ils font, autrement
dit de construire des méta-connaissances en orthographe.
Au départ, le professeur fait faire une dictée,
choisie parce qu'elle présente des problèmes orthographiques en
zone proximale, c'est à dire déjà rencontrés, mais
non maitrisés, sur lesquels le professeur veut faire progresser les
élèves.
Le texte est écrit ensuite au tableau ainsi qu'un
tableau de plusieurs colonnes et où chaque colonne est
dédiée à une catégorie de fautes (colonne des
homonymes, colonne accord sujet-verbe, colonne terminaison de verbe, colonne
des mots invariables, etc.). Un débat est ouvert avec les
élèves afin d'identifier et nommer les fautes faites par la
classe. La dénomination des fautes est travaillée avec les
élèves. Par exemple, les élèves repèrent les
confusions « et/est », « on/ont ».
Le professeur interroge : « Comment peut-on les
désigner dans le tableau ? » Une discussion s'engage, qui
conduit à la colonne désignée par
« homonymes ». On fera de même avec toutes
les fautes. Ainsi, une première modalité pédagogique de ce
travail a été de faire construire aux élèves deux
outils :
- un tableau d'évaluation des fautes soumises au
contrôle dans lequel chaque élève note celles qu'il fait
à chaque dictée ;
- une fiche-outil qui constitue une ressource facilement
utilisable pour que les élèves puissent effectuer le
contrôle eux-mêmes.
Une expérience similaire44(*), dans le cadre de conflits
sociocognitifs entre pairs, a été réalisée avec des
élèves de CE2. Les objectifs visés étant de
renforcer les compétences des élèves en production
orthographique en mutualisant leursconnaissanceset en confrontant leurs
représentations du fonctionnement de la langueavec celles des autres, et
de prendre conscience des stratégies à mettre en oeuvre
(argumenter, justifier, expliciter).
D) Objectifs-obstacles :Dans
une optique constructiviste de l'apprentissage, on admet que la pensée
progresse par rupture avec les conceptions antérieures devenues
insuffisantes. L'un des objectifs majeurs de l'enseignement
devient alors d'aider l'élève à franchir les
obstacles qui lui permettront de rompre avec ses conceptions
antérieures. Les objectifs, ici, ne sont pas décrits a priori et
d'une façon externe, mais en place, à partir des
difficultés réelles rencontrées.
Devant les difficultés à modifier les
conceptions erronées ou inadéquates de l'élève, les
didacticiens proposent de construire des situations d'apprentissage autour
d'«objectifs-obstacles» et de
«situations-problèmes». Ces
situations doivent permettre de construire un espace de réflexion autour
d'une question ou un problème à résoudre et permettre
à l'élève d'enrichir ses connaissances de nouvelles
représentations en éliminant celles qui faisaient
obstacle.Plusieurs conditions sont nécessaires à la
réussite d'une telle démarche :
- Le problème doit demeurer ni trop près, ni
trop loin de ce que l'élève sait déjà, c'est
à dire dans la limite de la zone proximale de développement de
l'élève.
- La situation doit permettre à l'élève
de prendre conscience de l'insuffisance de son savoir antérieur par la
situation elle-même et non par l'enseignant.
- Lorsque l'élève a pris conscience de
l'inadéquation de ses représentations ou de ses stratégies
anciennes, une aide (par un groupe de pairs, par l'enseignant, par des
documents) sera nécessaire.
Toute la difficulté sera de l'aider sans faire le
travail à sa place. L'enseignant, dans cette démarche, n'est plus
le dispensateur des connaissances ; il devient une aide pour
l'élève qui construit ses savoirs. Il assure la
médiation entre l'élève et les connaissances
nouvelles en provoquant des questionnements (des objectifs-obstacles), en
créant des situations-problèmes adaptées au niveau de
l'élève, en le guidant dans cette démarche de
déconstruction-reconstruction par une attention particulière aux
difficultés de chacun (pédagogie différenciée).
Prenons un exemple qui illustre la différence entre une approche
classique et une approche moderne
« constructiviste » :
J'observe
La jeune
infirmière visita successivement tous les
services dans le quartier des
hommes, un malade ronflait mais ne semblait pas
déranger les autres. En entendant
la jeune fille approcher, un
opéré alluma sa lampe. Catherine le salua ... .
Je comprends
1. Observe les termes soulignés et dit quel type de
mots ils accompagnent.
2. Les mots appelés articles, sont-ils placés
avant ou après le mot qu'ils déterminent ?
3. Remplace « la jeune » par
« les jeunes » en effectuant les transformations
nécessaires.
4. Le mot Catherine n'est pas précédé par
un article. Explique pourquoi.
5. Essaie de lire le texte support comme si les articles n'y
figuraient pas. Que remarques-tu ?
|
Les déterminants : articles
définis/indéfinis (Manuel parcours, Séquences
d'apprentissage du français, 6ème année du
primaire, édition 2015/2016, pp 59-60)
On remarque que la situation proposée n'est pas
problématique, en ce sens que les connaissances visées sont
transparentes. En effet, les articles sont mis en relief (soulignés et
en gras), donc les difficultés que posent leur actualisation sont
bannies, et par conséquent, il n'y a pas de construction réelle
du savoir par l'élève. Ce n'est que dans la dernière
question que la fonction des articles est soulevée et traitée. Or
on sait que l'une des grandes difficultés des articles réside
dans le choix de celui qui accompagnera tel nom ou tel mot.
Pour permettre à l'élève de construire
cette notion, ou plutôt de saisir l'aspect outil et la fonction des
articles, nous proposons deux types de situations-problèmes :
Première situation « Un texte
sous-déterminé » : L'enseignant
écrit au tableau le texte suivant :
Pendant #été, # touristes # quatre
coins du globe viennent visiter # village où j'habite, puisqu'il y a #
magnifique plage qui s'étend à perte vue et # monuments qui
ornent # grande place du village. Elle est très animée # mois
d'août, puisqu'elle accueille # festival de musique. J'ai # chance d'y
habiter.
|
Le professeurdemande d'abord aux élèves ce
qu'ils en pensent, puis il leur demande d'essayer de le déchiffrer.
Plusieurs erreurs peuvent se manifester lors de l'opération du
déchiffrage du texte. Des difficultés peuvent émerger lors
du travail de recherche des articles adéquats devant accompagner les
noms du texte. Par exemple, il se peut que certains élèves
choisissent l'article « la » pour le mot village, puisque
ce mot est féminin dans l'arabe marocain. C'est donc une occasion pour
le professeur d'avertir les élèves que le genre des noms dans une
langue donnée est conventionnel : un même nom peut être
masculin en français et féminin en arabe.
Deuxième situation « Travail avec
le dictionnaire » :travailen groupes (des
binômes).
Le déroulement de la situation se fait sous forme
d'un jeu entredes binômes qui ont à leurdisposition un
dictionnaire et des binômes qui n'en disposent pas.
Un binôme choisit un mot du dictionnaire sans en
indiquer le genre et demande à un autre binôme de mettre ce mot
dans une phrase. Les rôles sont ensuite inversés. Un des objectifs
de cette situation est de donner du sens au terme
« actualisation » : actualiser un mot, c'est
le faire sortir du dictionnaire pour le mettre dans une phrase ou dans un
texte.
251500544
2. L'erreur à travers les méthodologies
d'apprentissage du français langue étrangère
Dans cette partie, il sera question d'effectuer un survol
historique des méthodologies en didactique des langues, notamment du
FLE, en essayant de dégager dans chacune d'elle les principes
fondamentaux qui la sous-tende et comment l'erreur y est perçue et y est
gérée. Quand on parle de méthodologie, on parle
de principes généraux de l'enseignement, qui se
concrétisent dans des supports. Parmi les supports qui constituent des
méthodes, il y a des manuels, des supports audio-visuels, etc.
Avant que l'enseignement soit institutionnalisé, le besoin de certains
peuples d'apprendre les langues d'autres peuples s'est imposé lors des
guerres, des conquêtes ou des échanges commerciaux. La traduction
jouait alors un rôle essentiel, et elle représentait dans certains
cas un vecteur de développement réel et concret.45(*) Commençons par les
méthodes d'enseignement les plus anciennes, en remontant jusqu'au
18ème siècle.
2.1. La méthode indirecte ou méthode
« grammaire-traduction » (MGT)
La méthodologie MGT dite indirecte, parce qu'on
enseignait la langue par le biais d'une autre langue46(*), est une approche
héritée de l'enseignement des langues anciennes ou
« mortes » (le latin et le grec) qui s'est basée sur
les méthodes « grammaire-traduction » ou
« lecture-traduction ». Elle a été
utilisée pour l'enseignement des langues vivantes
étrangères au début du 18ème
siècle et pendant tout le 19ème siècle. Elle a
été marquée, selon Cuq et Gruca (2005, p 254) par
l'importance donnée à la grammaire qui est enseignée de
manière explicite en utilisant un métalangage lourd. Les
exercices pratiqués sont la version (traduction de textes
littéraires), le thème, l'analyse grammaticale, l'apprentissage
par coeur. Cette méthodologie prône l'enseignement d'une langue
normative inspirée de la littérature, qui est
considérée comme un corpus unique qui alimente tout enseignement
de la langue. Cet enseignement, centré sur l'écrit, s'effectue
selon la gradation mot-phrase-texte. La traduction joue un rôle important
dans le dispositif d'enseignement. On pensait qu'il suffirait d'apprendre la
structure de la langue (la grammaire) et un vocabulaire par coeur pour pouvoir
la parler. Elle est critiquée car la compétence de communication,
orale en particulier, est totalement absente (Tagliante, 2006)
L'erreur selon la méthodologie MGT est assimilée
à une faute (Puren 2007, p6) Elle est déniée et
sanctionnée et l'apprenant en est le seul responsable, faute
d'inattention.
2.2. La méthodologie directe
À la fin du 19ème siècle, et
suite à la révolution industrielle et en réaction à
la méthodologie traditionnelle jugée insatisfaisante, la
méthodologie directe a été élaborée pour
réponde aux besoins sociaux (Cuq &Gruca, 2005, p 256). Elle
revendique de démarquer l'enseignement des langues vivantes de celui des
langues mortes, car le but principal de l'enseignement des langues consiste
à les parler puis à les écrire.
Cette méthode, utilisée jusqu'au début du
20ème siècle, a donné une grande importance
à la communication orale : la bonne prononciation par des
activités d'application de l'alphabet phonétique international
dont le modèle était le professeur est l'un des buts principaux
de cette méthode. La traduction et le recours à la langue
maternelle sont bannis de la classe de langue, puisque c'est une méthode
immersive en ce sens que l'apprenant est plongé complètement dans
un univers où la langue première de l'apprenant est interdite,
afin de susciter chez lui de penser directement en langue
étrangère. Ainsi, l'un des plus grands défauts de cette
méthode est la non prise en compte des savoirs acquis par les apprenants
dans leur langue maternelle.
L'enseignement du lexique se fait en langue cible à
l'aide de gestes, de mimiques, de dessins, d'images et surtout sur
l'environnement immédiat de la classe. D'où la pauvreté de
l'acquisition du vocabulaire car on ne pouvait pas expliquer les concepts en
mimant.
La grammaire dans cette méthode prône la
découverte implicite et inductive par les apprenants, ainsi que les
exercices de réemploi (Tagliante, 2006, p 50), mais on n'insiste pas
trop sur les explications grammaticales. La progression prend en
considération les besoins et les capacités des apprenants. Elle
part du connu pour aller vers l'inconnu, du concret à l'abstrait, et du
simple au complexe. C'est une méthodologie active puisqu'elle se base en
grande partie sur les interactions constantes entre l'enseignant et les
apprenants. Toutefois, bien que cette méthode ait contribué
à populariser certaines techniques pédagogiques
(questions-réponses orales, objets-images, ...), ses principes dans la
pratique demeurent plutôt intuitifs, car fondés en grande partie
sur le bon sens.
Quoi que l'apprenant dans cette méthode soit actif et
en interaction constante avec le formateur, l'erreur suivant cette
méthode a un statut essentiellement négatif, puisque l'on tienne
peu ou pas compte des représentations de l'apprenant (en particulier ses
acquis en langue maternelle), et l'attitude du formateur est souvent encline
à supprimer les erreurs de ses apprenants en les corrigeant par le biais
des répétitions des formes verbales conformes au bon usage de la
langue.
2.3. la méthodologie audio-orale (MAO)
La méthode audio-orale a
bénéficié des expériences des apports de
l'expérience de l'ASTP (The ArmySpecialized Training Program). Elle a
été développée par les linguistes au cours de la
seconde guerre mondiale pour les besoins de l'armée américaine.
Elle se veut « structuraliste » au niveau linguistique et
« béhavioriste » sur le plan psychologique (Cuq
& Gruca, 2005, p 258). Elle considère la langue comme un
réseau de structures à acquérir sous forme d'automatismes.
Cette méthode a intégré de nouvelles techniques telles que
le magnétophone et le laboratoire des langues.
Elle a aussi coïncidé avec l'époque de la
naissance d'organismes officiels de recherches en didactique du
français langue étrangère : le CREDIF et le
BELC, ainsi que l'élaboration du français fondamental. Elle donne
la priorité à l'apprentissage de l'oral et la prononciation
devient un objectif majeur. Elle se caractérise par la
répétition, la mémorisation et l'application des
structures grammaticales à travers des exercices structuraux permettant
de pratiquer trois types d'opération : des substitutions sur l'axe
paradigmatique, des additions sur l'axe syntagmatique et des transformations ou
des intégrations ou même des transpositions (Cuq&Cruca, 2005,
p 258)
Pour la psychologie behavioriste, le langage n'est qu'un type
de comportement humain et l'apprentissage d'une langue, qui est
considérée comme une « somme » de structures,
consiste à acquérir des habitudes conditionnées selon le
schéma :
« stimulus-réaction-renforcement ». Cette
méthode a été contestée par Noam Chomsky. Ce
linguiste américain a adressé de violentes critiques à
cette méthode, tant sur le plan linguistique que sur le plan
psychologique, car selon lui, l'acquisition du langage relève de
processus innés (Cuq &Gruca, 2005, p258). En outre, on ne
s'intéressait qu'à la forme du langage (structure de surface) et
on négligeait le contenu (structure profonde). Ainsi le
précurseur du générativisme annonce la fin de cette
méthode (Tagliante, 2006, p 50). Néanmoins, cette méthode
a ouvert les portes à l'interdisciplinarité dans l'approche de
l'acquisition et a permis l'intégration des moyens audiovisuels.
L'enseignement audio-orale est réalisé selon une progression
« pas à pas » établie à partir d'une
analyse contrastive afin d'éviter les erreurs dues aux
interférences entre la langue source et la langue cible.
Donc, le statut de l'erreur est toujours négatif
puisque tout le dispositif vise à l'éradiquer (correction par le
magnétophone, ...).
2.4. La méthodologie Structuro-Globale Audiovisuelle
(SGAV)
Les travaux de Ferdinand de Saussure et de Charles Bally
constituent les théories de référence de la
méthodologie SGAV. Elle vise à enseigner la parole en situation
en se basant sur deux principes :
- le structuro-global d'un côté qui met en avant
la nécessité de « structurer globalement »
l'apprenant en lui permettant l'accès à des
éléments verbaux et des éléments non verbaux. La
structure est liée à une situation qu'il faut envisager
globalement.
- De l'autre côté, l'audiovisuel insiste sur
l'importance de l'audio et l'image favorise l'accès au sens et la
compréhension des messages grâce à une situation
visualisée (Cuq &Gruca, 2005, p260). Le sens revêt autant
d'importance que la forme linguistique. Cette perception globale de la
structure est influencée par la théorie psychologique de la
Gestalt.47(*)
L'enseignement grammatical, inspiré du structuralisme
européen, s'intéresse plus à la parole qu'à la
langue. Cet enseignement est implicite et inductif. Tandis que l'écrit
est considéré comme un dérivé de l'oral, il est
enseigné en différé pour ne pas nuire à la
correction phonétique (Cuq &Gruca, 2005, p 262). Elle
considère les apprenants comme des automates capables de réaliser
des exercices. Pourtant ils sont incapables d'utiliser ces automatismes lors
des situations de communication, faute de la grande simplicité et la
nonreprésentativité de la vie réelle des dialogues
présentés (Tagliante, 2006, p 51).
Le statut de l'erreur n'a pas évolué.La
méthodologie SGAV ne la tolérait pas. On doit l'éviter ou
l'éradiquer àtout prix.
2.5. L'approche communicative
L'approche communicative est apparue en réaction contre
la méthodologie audio-orale et la méthodologie SGAV.
Néanmoins, elle est considérée par quelques didacticiens
tels que Christian Puren comme la troisième génération des
méthodologies audiovisuelles. Elle résulte de l'avènement
des besoins dans le cadre de l'union européenne ainsi que la convergence
de quelques courants de recherches (Tagliante, 2006, p 54) C'est une approche
qui s'inspire du constructivisme ainsi que du socio-cognitivisme comme
théorie d'apprentissage et de la théorie de la communication
de Jakobson et de Hymes.
Elle vise à créer chez l'apprenant une
compétence de communication par la maitrise d'un certain nombre d'actes
de parole. Cette compétence comporte quatre composantes essentielles qui
mettent en valeur les conditions pragmatiques de l'usage de la langue :
une composante linguistique, une composante sociolinguistique, une composante
discursive et une composante stratégique (Cuq &Gruca, 2005, p
264)
La grammaire, suivant cette approche, est
notionnelle-fonctionnelle. Tandis que le lexique est fonctionnel, car il est
lié aux besoins de communication à travers des situations
regroupées autour de notions,elle propose des activités
communicatives de compréhension et de production orale et écrite,
ainsi que l'exploitation de documents authentiques. (Bertocchini&Costanzo,
2008, p 78).
Suite aux résultats des travaux de recherche en
psychologie cognitive, elle a le mérite de reconnaîtreque
l'apprenant est l'acteur principal de son apprentissage,donc la
nécessité de prendre ses besoins en compte pour pouvoir lui
donner les moyens nécessaires à son apprentissage : le
résultat de l'apprentissage est le produit du traitement
intérieur que fait l'apprenant des informations
présentées. Ainsi l'enseignant doit tenir compte des
connaissances et représentation antérieures de l'apprenant, car
l'apprentissage ne s'effectue pas seulementdans la classe de
langue.L'enseignant doit être un facilitateur, un animateur et un guide
vers la découverte. Il peut se servir de la langue première qui
estdésormais tolérée au sein de la classepour
expliquer et créer un environnement sécurisant pour
l'apprenant.
L'erreur a désormais un statut positif. Elle est
considérée comme tremplin vers l'expression juste. C'est une
dimension naturelle dans le processus d'apprentissage d'une langue
étrangère (Saydi, 2015, p 25).Elle est perçue comme la
trace d'un dysfonctionnement dans la représentation de la langue ou
comme la trace d'un apprentissage en cours.48(*) L'erreur témoigne de l'état ponctuel de
l'interlangue49(*) de
l'apprenant, et par conséquent, il vaut mieux prévoir des
« pauses- grammaires » des conceptualisations, des
activités de réflexion sur la langue ou des activités de
systématisation et de réemploi que d'interrompre l'apprenant qui
fait des erreurs lors d'une activité de communication. L'erreur est donc
valorisée et peut être utilisée dans l'apprentissage :
« c'est en se trompant qu'on apprend », expérimenter
et se « colleter avec l'erreur ».50(*)
2.6. L'approche actionnelle :
Le cadre européen commun de référence
pour les langues propose l'approche actionnelle qui vient développer
l'approche communicative51(*). Cette approche reprend tous les concepts de
l'approche communicative en y ajoutant l'idée de
« tâche » à accomplir par l'apprenant en tant
qu'acteur social. On enseigne un savoir-agir à travers des tâches
langagières réparties sur six niveaux : Al, A2, B1, B2, C1,
pour permettre de répondre, par l'oral ou l'écrit,aux
besoins socio-langagiers de l'apprenant dans les domaines personnel, public,
professionnel et éducationnel.52(*) Ces six niveaux sont présentés sous la
forme d'une arborescence à trois niveaux généraux comme le
montre le tableau ci-dessous :
Niveau A : utilisateur élémentaire
|
A1 : niveau introductif ou de découverte
|
A2 : niveau intermédiaire ou de survie
|
Niveau B : utilisateur indépendant
|
B1 : niveau seuil
|
B2 : niveau avancé ou indépendant
|
Niveau C : utilisateur expérimenté
|
C1 : autonome
|
: maitrise
|
Parmi les avantages de cette méthode est qu'elle vise
le développement de compétences orales et écrite
ancrées dans une réalité sociale, ainsi que
l'intégration de compétences socioculturelles et intellectuelles.
Elle favorise l'échange interpersonnel dans un contexte
européen : le CECRL a développé un système
d'évolution plus pertinent favorisant une liberté de circulation
des personnes et des idées ainsi qu'une extension du plurilinguisme (Cuq
&Cruca, 2005, p 269).
L'erreur,considérée comme inhérente au
processus de l'enseignement/apprentissage de la langue, constitue un
repère dans l'itinéraire de l'apprentissage. « Les
erreurssont causées par une déviation ou une
représentation déformée de la compétence cible. Il
s'agit alors d'une adéquation de la compétence et de la
performance de l'apprenant qui a développé des règles
différentes des normes de la L2 »53(*) (L2 = la langue cible).
Quant aux causes des erreurs et à l'attitude de l'enseignant
vis-à-vis des erreurs des apprenants, le CECRL en dénombre
plusieurs causes possibles et laisse ouverte les attitudes ou les mesures
à prendre : « Plusieurs attitudes sont possibles face
aux erreurs de l'apprenant, par exemple :
a. les fautes et les erreurs
sont la preuve de l'échec de l'apprentissage
b. les fautes et les erreurs sont
la preuve de l'inefficacité de l'enseignement
c. les fautes et les erreurs sont
la preuve de la volonté qu'a l'apprenant de communiquer malgré
les risques
d. les erreurs sont
inévitables ; elles sont le produit transitoire du développement
d'uneinterlangue par l'apprenant. Les fautes sont inévitables dans tout
usage d'une langue, y compris par les locuteurs natifs.
(...)Les mesures à prendreeu égard aux fautes
et erreurs de l'apprenant peuvent être :
a. toutes les fautes et les erreurs
doivent être corrigées immédiatement par
l'enseignant
b. la correction mutuelle
immédiate devrait être systématiquement encouragée
pour faire disparaître les erreurs
c. toutes les erreurs devraient
être relevées et corrigées lorsque cela n'interfère
pas avec la communication (par exemple, en séparant l'objectif de
correction de celui d'aisance)
d. les erreurs devraient non
seulement être corrigées mais aussi analysées et
expliquées en temps opportun
e. les fautes qui ne sont
guère que des lapsus doivent être ignorées mais les erreurs
systématiques doivent disparaître
f. on ne devrait corriger que les
erreurs qui interfèrent dans la communication
g. les erreurs devraient être
acceptées comme « langue transitoire » et
ignorées.
Conclusion : vers une pédagogie de
l'erreur
En guise de conclusion, le statut de l'erreur et les
modalités de son traitement ont évolué en fonction de deux
paramètres : d'une part l'évolution de la conception de
l'apprentissage et du rôle de ses acteurs principaux (le professeur et
les élèves), et d'autre part la conception de l'objet
d'apprentissage, c'est à dire de la langue cible.
La conception de l'apprentissage a évolué
à travers l'évolution des méthodologies inspirées
des théories et des travaux tant psychologiques et didactiques que
linguistiques. Le rôle de l'enseignant et celui de l'apprenant ont
changé.On est passéd'une perspective de l'enseignement
caractérisée par la domination d'un enseignant
considéré comme seul détenteur du savoir et un apprenant
passif, à une perspective de l'apprentissage dans laquelle l'apprenant
est acteur de ses apprentissages guidé par un enseignant de moins en
moins dominant.De même, l'apprentissage des langues n'est plus
appréhendé d'un point de vue formel : la langue est
désormais un outil permettant à l'apprenant de se comporter en
tant qu'un acteur social.
À travers l'évolution de ces deux
paramètres, le statut de l'erreur a égalementchangé. Il
est passé d'une conception mécaniciste sanctionnant la faute et
responsabilisant l'élève à une conception cognitiviste
favorisant l'exploitation de l'erreur. Au terme de ce parcours, nous avons pu
constater que le statut didactique accordé à l'erreur apparait
comme un indicateur du modèle pédagogique en vigueur dans la
classe. Dans la nouvelle vision didactique, l'erreur est
considérée comme une composante fondamentale du processus de
l'enseignement/apprentissage. Elle n'est plus perçue comme un
élément perturbateur de ce processus, mais plutôt un outil
pour enseigner. Son utilisation à des fins d'apprentissage permet de
doter l'élève de stratégies métalinguistiques
(réflexion sur la langue) et métacognitives (réflexion sur
l'apprentissage).
En raison du caractère hypothétique des causes
possibles de l'erreur, et pour enrichir notre compréhension de la
diversité de ses origines, nous avons été amenée
à les distribuer entre les trois pôles du système
didactique et à les analyser en fonction de leurs interactions. La
typologie des causes d'erreurs que nous avons décrite à l'issue
de ces analyses ne doit en aucun cas occulter la description précise des
erreurs. Aussi, leur description, leur interprétation et leur traitement
ne peut se faire que suivant une démarche scientifique : une fois
l'erreur repérée puis décrite, son analyse et son
interprétation mérite que l'on s'y arrête soit à
l'aide d'une écoute prolongée de l'élève (entrevue
avec l'élève) ou soit par la formulation d'hypothèses sur
ses causes plausibles (l'enseignant pourra s'appuyer sur son
expérience). Quand l'enseignant a une connaissance précise des
erreurs de ses élèves, il passe à l'étape de
remédiation. La re-médiation, comprise comme une nouvelle
médiation entre l'élève et le savoir, est un ensemble
d'activités mis en place par l'enseignant susceptibles de
résoudre les difficultés d'apprentissage rencontrées par
ses élèves. Ces activités portent sur « des
savoirs et des savoir-faire langagiers ou communicatifs, mais aussi sur les
modalités d'apprentissage. »54(*)
La remédiation en tant qu'étape finale de cette
démarche, est sans doute la plus importante du processus
évaluation-diagnostic-remédiation. Elle vise
essentiellement à une mise à niveau constante, individuelle et/ou
collective permettant à l'ensemble des élèves, ou tout au
moins à la plupart d'entre eux, de poursuivre sans difficultés
majeures les apprentissages ultérieurs. Les pistes de remédiation
dépendent de l'analyse des causes d'erreurs. De manière
générale, pour orienter la remédiation de manière
convenable, il faut prendre en compte la nature de l'erreur, sa
fréquence et son importance. Par exemple, les erreurs ponctuelles
demandent des remédiations légères, les erreurs
persistantes (fréquentes ou récurrentes) demandent des
remédiations plus profondes. Dans le cas de l'apprentissage du FLE par
des élèves arabophones, d'autres types d'erreurs peuvent se
produire. C'est ce qu'on va essayer de développer dans le prochain
chapitre.
251501568Chapitre 2 :L'analyse contrastive :
quels apports à l'enseignement apprentissage du français langue
étrangère ?
Dans le chapitre précédent, nous avons
décrit les différentes conceptions de l'erreur, ses causes
possibles et ses modalités de traitement dans les différentes
formes d'enseignement toutes disciplines confondues, ainsi que
l'évolution de son statut dans les différentes
méthodologies de l'enseignement des langues étrangères, en
particulier du FLE, suivant pour cela un critère chronologique.
Nous n'avons pas abordé jusque-là la question
des rapports entre la langue source (ou maternelle) L1 et la langue cible (ou
étrangère) L2 dans l'apprentissage de L2, et les problèmes
qui pourraient se poser ou être engendrés dans cet apprentissage.
Or dès qu'un sujet se lance dans l'apprentissage d'une nouvelle langue
L2, surtout lorsque celle-ci diffère substantiellement de sa langue
première L1, il fera inévitablement des liens avec celle qu'il
maitrise le mieux, en l'occurrence L1, non seulement au niveau de la
prononciation, mais aussi dans la structure, dans les modes de communication,
dans les représentations culturelles qui y sont liées, etc. Ces
liens à la langue native et auxquels le sujet apprenant une langue
étrangère a recours ou s'y réfèrent fatalement,
s'appellent communément des interférences linguistiques.
Pendant les dernières décennies, la problématique des
interférences linguistiques est devenue l'une des préoccupations
des spécialistes du domaine de l'enseignement/apprentissage des langues
étrangères. Ce regain d'intérêt à cette
problématique et les travaux de recherche menés dans ce sens
ont-ils fini par proposer des solutions « consistantes »
aux problèmes rencontrés par l'élève dans son
apprentissage d'une langue étrangère ? Apporter des
éléments de réponse à cette question est l'objet de
ce chapitre.
2.1. Les origines et les visées de l'analyse
contrastive
L'analyse contrastive ou différentielle,
s'intéresse à la comparaison de la langue source L1 et de la
langue cible L2 à des fins pédagogiques, c'est à dire pour
des objectifs d'enseignement de la langue étrangère L2. De
manière plus précise, le but visé de la comparaison des
langues est de faire ressortir les ressemblances et les contrastes pour
enseigner les langues étrangères. Cette approche a
été développée aux États-Unis et au Canada
pendant la période qui allait entre 1945 et 1960. Antérieurement
à cela, les comparaisons entre L1 et L2 étaient limités
aux aspects linguistiques et constituaient l'objet même de
l'enseignement : la traduction, la grammaire comparée, etc.
Selon R. Porquier et B. Py55(*), c'est l'étude du rôle de la langue
première dans l'appropriation d'une langue seconde qui a donné
naissance à l'analyse contrastive. Elle consiste à comparer la
langue première de l'apprenant et la langue cible afin de dégager
les différences et les ressemblances pour proposer des exercices
structuraux permettant l'éradication de ses faux reflexes. On supposait
alors que la langue première L1 de l'apprenant serait la cause
principale de ses erreurs.Pourtant, d'après Porquier et Py, la langue
première ne constitue pas la seule cause des erreurs.56(*) Elle pourrait même jouer
un rôle positif dans l'apprentissage d'une langue
étrangère.Rappelons que la périoded'apparition de
l'approche contrastive a été marquée par la
méthodologie audio-orale, dont l'objectif principal était
l'acquisition de L2 comme un système autonome et indépendant de
L1, c'est à dire par une vision béhavioriste de l'apprentissage
et structuraliste au niveau linguistique. Cette méthodologie
considérait l'erreur comme une faute qu'on devait éradiquer
à tout prix.
Les premiers travaux d'analyse contrastive n'ont
concerné dans un premier temps que les langues apparentées
génétiquement et faisant partie de la famille
indo-européenne comme l'anglais et le français. Ces travaux
visaient à exploiter en classes de langues étrangères les
points communs et divergents entre les langues source et cible et à en
tenir compte dans l'élaboration des contenus d'apprentissage de la
langue étrangère cible. Aux États-Unis par exemple, pour
faire apprendre le français à des anglophones, les
expériences menées ont porté essentiellement sur
l'élaboration d'outils pédagogiques fondée sur des
rapprochements lexicaux et syntaxiques. Il en est de même au Canada
où les études ont concerné l'apprentissage de l'anglais
à un public francophone. Cela peut se comprendre pour ces deux langues
car, grâce à l'histoire commune de l'Angleterre et de la France et
aux Romains, l'anglais possède énormément des mots qui
ressemblent au français (on estime qu'il y a à peu pré 60%
de mots d'origine française en anglais).57(*)
Mais de par son principe et son objet d'étude,
l'approche contrastive peut s'étendre à des langues de familles
distinctes, comme le français et l'arabe, puisqu'il existe toujours une
proximité typologique et des correspondances structurelles entre
n'importe quelle paire de langues. La flexion verbale, par exemple, existe
aussi bien en français qu'en arabe. De même, si l'ordre des
constituants de la phrase dans la langue française est en
général caractérisé par la structure syntaxique
sujet-verbe-objet, celui en langue arabe est généralement
caractérisé par la structure verbe-sujet-objet. Ainsi, bien que
les langues soient différentes, la théorie du langage est
unique ; et c'est là l'un des postulats sur lequel repose cette
approche. L'analyse contrastive suppose « l'élaboration
d'une sorte de grille universelle(en phonologie, en
morphosyntaxe, etc.) pouvant servir de référence pour comparer,
par exemple, deux phonologies ou deux morphosyntaxes
différentes. » (J-P Robert, 2008, p 50).
Outre ce postulat, d'autres hypothèses sont
véhiculées plus ou moins explicitement par l'analyse contrastive.
Parmi celles-ci, il y a58(*) :
- Une hypothèse psycholinguistique selon
laquelle l'apprentissage d'une langue étrangère L2 ne pose pas
les mêmes problèmes que l'apprentissage de la langue maternelle
L1 : les recherches contrastives ont été justement
entreprises pour répondre aux besoins d'une pédagogie
spécifique et différenciée des langues
étrangères.
- Une hypothèse psychopédagogiquedite
hypothèse forte de la linguistique contrastive. Cette
hypothèse avancée par Ladodès 1957 stipule que les
comparaisons des deux langues L1 et L2 permettent de prédire tous les
problèmes d'apprentissage de la langue étrangère L2, de
décrire et d'expliquer les erreurs dues à l'influence de L1, et
d'identifier les structures qui ne créeraient pas des
difficultés. En fait, bien avant Lado, Weinreich postulait
déjà en 1953 que les difficultés d'apprentissage d'une
langue cible sont équivalentes aux différences existantes entre
cette langue cible et la langue source de l'apprenant, mais c'est
l'école de Michigan (Fries et Lado) qui a popularisé cette
hypothèse.59(*)
Cette dernière hypothèse a
déclenché de multiples travaux sur les comparaisons linguistiques
des langues afin de prévoir les erreurs dues à l'influence de la
langue source. Les indications apportées par ces comparaisons
étaient destinées aux enseignants et aux auteurs de manuels
plutôt qu'aux apprenants. Une fois connues les différences entre
L1 et L2, il suffirait de concevoir un enseignement fondé sur le
renforcement afin d'éviter que les erreurs prévues ne
s'installent. Ainsi, « la linguistique contrastive s'est
trouvée liée à une pédagogie de la réussite
quelque peu béhavioriste, qui considère la faute comme une
mauvaise herbe à extirper ; le meilleur parcours pédagogique
à proposer à l'élève est en ce cas établi
par une progression sans failles, fortement contraignante, où l'on
cherche à éviter le contact avec l'erreur. » (F
Debyser, 1970, p 33).
Il n'est donc pas étonnant que cette approche ait subi
à l'époque des critiques, notamment des adeptes des
théories innéistes chomskyennes du langage et de l'apprentissage,
ainsi que d'une réflexion psycholinguistique et psychopédagogique
déplaçant l'attention sur l'apprenant plutôt que sur les
méthodes. D'autres critiques ont été adressées
à l'hypothèse forte de « prévisibilité
des erreurs » de Lado, bien que ce dernier y ait émis des
réserves, à savoir que celle-ci devrait être
vérifiée a postériori et que l'interférence
n'était pas l'unique source d'erreurs. Cette hypothèse contenait
en germe les notions d'interférence et de transfert. Les
disparités ou les différences entre la langue source L1 et la
langue cible L2 donnent lieu à des transferts négatifs ou
interférences, alors que les ressemblances ou les similarités
donnent lieu à des facilitations ou des transferts positifs.
2.2. L'interférence et le transfert
linguistiques
De manière générale,
l'interférence linguistique est décrite comme un
phénomène d'influence des structures linguistiques de la langue
source L1 sur celles de la langue cible L2. Mackey60(*) la définit comme
étant « l'emploi lorsque l'on parle ou que l'on
écrit dans une langue, d'éléments appartenant à une
autre langue. » D'après G. Bibeau61(*), malgré les
réserves émises par Lado sur son hypothèse, on avait
l'habitude, jusqu'en 1967,de dire que les erreurs commises en L2 étaient
toutes des erreurs d'interférences dues à la suppléance de
la langue maternelle L1 pour des éléments linguistiques non
encore maitrisés de L2. Et ce n'est qu'au début des années
70 qu'on a commencé à utiliser le mot
« transfert », emprunté à la psychologie et
à la psychanalyse, pour décrire les éléments de L1
qu'on retrouve dans L2. L'interférence est considérée
comme négative, c'est à dire comme une faute, comme quelque chose
qui crée difficulté, qui bloque ou retarde l'apprentissage, alors
que le transfert peut être vu comme un phénomène positif
qui manifeste qu'il s'est passé quelque chose qui enrichit le lieu
d'arrivé du transfert, qui aide à avancer vers l'objectif
visé. Ainsi, quoique les termes
« interférence » et
« transfert » recouvrent la même
réalité, à savoir l'apparition en L2 de structures de L1,
le mot « transfert » a l'avantage de contenir l'idée
de passage, que ne suggère pas le mot
« interférence ».
Plusieurs formes d'interférence ou de transfert peuvent
se manifester dans l'apprentissage des langues étrangères. Selon
Gilbert Bibeau62(*), Lado
parlait déjà en 1957 d'interférences au niveau de la
prononciation, dans la grammaire (morphologie et syntaxe), dans le vocabulaire
et la sémantique, dans l'écriture et dans la culture. Donnons
quelques exemples de ces formes, dont certains observés par
nous-mêmes lors des stages effectués au Maroc, et d'autres
décrits par des chercheurs marocains.
a) Les interférences
phonologiques : L'élève marocain aura beaucoup
de difficultés à prononcer des phonèmes qui n'existent pas
dans l'arabe dialectal (sa langue maternelle) ou encore dans l'arabe standard
(sa première langue de scolarisation). Par exemple les voyelles [y]
comme dans tu, [e] ou [?] comme dans lait ou dès, [ã] comme dans
en ou dans, ... ; ainsi que les consonnes p et v. Ces phonèmes vont
tourmenter l'appareil vocal de l'élève marocain, qui tentera tant
bien que mal de les adapter à sa langue première à travers
les sons que cette dernière lui procure. Ainsi, le mot musique
serait transformé oralement (voire à l'écrit) en
« misique », le mot bâtiment se
transformerait en « batima », ..., puisque les
phonèmes (u) et (an) n'existent pas dans sa langue première L1.
En principe, l'enseignant devrait être conscient du système
phonologique de la langue maternelle de l'élève afin qu'il puisse
concentrer son enseignement sur les points délicats. L'expression orale
et l'apprentissage de la lecture demandent donc beaucoup d'entrainement de la
part de l'élève marocain.
b) Les interférences
prosodiques : Ce type d'interférences est
très proche des interférences phonétiques. Ces
interférences peuvent augmenter ou diminuer selon les objectifs de
l'enseignement de la langue seconde L2. Ici, le substrat suprasegmental de la
langue maternellereste si fort que l'élève marocain pourrait
êtreparfois sourd par rapport aux intonations et la ligne
mélodique de la phrase en langue française (le rythme,
l'intonation, l'accent), et c'est pourquoi lorsqu'il prononce une phrase en
français, il pourrait être amené à la prononcer
comme s'il prononce une phrase dans sa langue maternelle.
Ces deux types d'interférences ne sont pas, à
notre avis, si importants dans la mesure où l'objectif prioritaire de
l'apprentissage du français par l'élève marocain est de
savoir lire et écrire dans cette langue, et non pas de la parler dans
son milieu social. D'ailleurs, comment peut-on contraindre
l'élève marocain à imiter l'accent parisien alors que
celui-ci n'est pas la norme en France ? Les marseillais se conforment-ils
à cette norme phonétique, pourtant imposée aux
élèves marocains par les instructions officielles ? Ne
pourrait-on pas parler dans ce cas d'un français d'accent
marocain ?
c) Les interférences
morphologiques : ce type d'interférences
peut toucher aussi bien la morphologie flexionnelle que la morphologie
dérivationnelle, bien que celles-ci soient présentes dans la
langue maternelle de l'élève, mais pas de la même
façon : les articles, le genre et le nombre des noms et des
adjectifs, les pronoms personnels compléments, les verbes, .... Bien
évidemment, il est très difficile de séparer
l'étude morphologique de la syntaxe et du lexique : la forme
graphique d'un mot dépend de sa place dans la phrase (morphosyntaxe ou
morphologie flexionnelle). Elle est également liée au lexique par
le processus de formation des mots.
Le choix des articles ou plus généralement des
déterminants pose des problèmes à la plupart des
élèves marocains, et la différence du genre ou du nombre
des noms entre le français et l'arabe dialectal ou l'arabe standard
pourrait être la source de cette difficulté. Les exemples suivants
sont extraits de la recherche réalisée par Badr Elhounda63(*) auprès
d'élèves marocains du secondaire : « Je me
souviens, j'ai pris un sandwitch et j'ai eu mal à la
ventre. » ; « le responsable de cette
accident. » ; Ici, le genre des mots ventre et
accident est féminin en arabe dialectal et en arabe standard.
Quant à l'erreur « sandwitch », il se peut que le
« t » ajouté au mot « sandwich »
résulte de la présence du « t » dans la
prononciation de ce mot. Par contre, nous ne partageons pas
l'interprétation de l'auteur quand il dit que l'erreur « le
cheveu » dans l'expression « mon frère
dormais. Je le coupais le cheveu. » est due
au recours de l'arabe marocain : le terme « cheveu »,
dit-il, est employé au singulier en arabe marocain, ce qui n'est pas
vrai, puisqu'il est également employé au pluriel :
« ???ar » = « cheveux » est le pluriel de
« ??ra » = « cheveu ».
L'omission des articles indéfinis ou partitifs est
également une erreur fréquente chez les débutants
arabophones, puisqu'ils le sont surtout dans l'arabe dialectal. Ainsi, on
retrouve ce genre d'erreurs chez plusieurs élèves
marocains : « Je bois vere de
thé » au lieu de « Je bois un verre de
thé » ou simplement « Je bois du
thé » ; « J'ai achete pantalon et
chemise » au lieu de « J'ai acheté un
pantalon et une chemise »; « J'habite dans joli
grande ville » au lieu de « J'habite dans une
jolie grande ville » ; etc. En fait, l'arabe standard
utilise l'article défini « al » dont on trouve la
trace dans beaucoup de mots français empruntés de l'arabe comme
« alcool », « algèbre »,
« alchimie », « alfa »,
« algorithme », « almanach ». L'article
défini « al » est accolé au nom qu'il
actualise et n'en ai pas séparé comme c'est le cas pour le
français. Il utilise également l'article indéfini, mais de
manière implicite, sous forme de ce que l'on appelle le
« tanwin » ou « article zéro ».
Essayons d'expliquer ce phénomène à travers l'exemple
« J'ai acheté un pantalon et une chemise ».
En arabe dialectal, on dit «?ritsrwalwqami?a ». En arabe
standard, on dit
« i?tarajtusirwâlanwaqamî°an ». En arabe
dialectal, il n'y a pas le tanwin « an » qui permet
d'indiquer que les mots « sirwâl » =
« pantalon » et « qamî° » =
« chemise » sont indéfinis. Signalons de passage que
le mot « chemise » et le verbe
« acheter » sont d'origine arabe. En fait, selon
HaysanSafar64(*), des
étudiants de la faculté de traduction et d'interprétation
de Mons en Belgique ont démontré que plus de 2500 mots
utilisés dans la langue française sont d'origine arabe. Ce
phénomène d'emprunt de la langue française à la
langue arabe est exprimé par le lexicologue français Jean
Pruvost65(*) dans son
livre un peu provocateur « Nos ancêtres les arabes. Ce que
notre langue leur doit. » Le phénomène inverse
existe également : l'arabe dialectal emprunte de nombreux mots
français : « tomobila » =
« automobile », « cousina »
= « cuisine », « toubiss » =
« autobus », « lbatima » =
« le bâtiment » « salgotte » =
« sal gosse », « tolanti » =
« talentueux », « chanti » =
« chantier », etc.
Et justement sur ce point, nous ouvrons une parenthèse
pour décrire le phénomène de diglossie
dû à la différence entre l'arabe dialectal
considéré comme première langue (ou langue maternelle) de
la majorité des marocains, et l'arabe standard considéré
comme langue seconde ou la première langue de scolarisation de la
plupart des élèves marocains. La diglossie est la coexistence de
deux formes différentes d'une même langue, l'arabe standard (ou
arabe classique) d'une part et l'arabe dialectal (la darija) avec ses
différents parlers selon les régions. C'est un
phénomène extrêmement pénible, qui pèse
beaucoup sur l'apprentissage des langues à l'école. Sans vouloir
dévaloriser les dialectes et les patois locaux, ce
phénomène existe partout. Après la chute et le
déclin de la civilisation arabo-musulmane, l'illettrisme, l'absence de
formation, d'éducation et d'enseignement ont engendré d'autres
ombres (des dialectes locaux) à la langue arabe classique qui
était pourtant seule à bord jusqu'à la moitié du
10ème siècle66(*). Ces dialectes locaux sont en fait la même
langue, mais prononcés de manière plus facile : au lieu
d'articuler, c'est moins articulé ; au lieu de placer les mots dans
un ordre grammatical précis, ça ne l'est pas, etc. Ces dialectes
touchent essentiellement la vie quotidienne de tous les jours et ils ne peuvent
pas s'élever dans des domaines tels que la littérature, les
sciences, la philosophie, la religion, .... Par ailleurs, ces dialectes ne sont
pas généralement écrits, puisqu'ils n'ont aucune norme
grammaticale. Malheureusement, bien que la langue arabe standard soit
utilisée aussi bien dans la presse, les médias, les livres et les
écoles, dès que l'élève quitte l'école et
rentre chez lui, ce n'est plus dans la langue standard de l'école qu'il
continue à parler, mais dans le dialecte local, dialecte qui est
extrêmement différent d'une région à l'autre. Par
conséquent, ce phénomène de diglossie constitue un
handicap non seulement à l'apprentissage du français, mais
également à l'apprentissage de l'arabe classique.
Le phénomène existe aussi dans certains pays
européens, mais à un degré moindre. Par exemple en France,
la langue orale a toujours pris des libertés avec la grammaire, surtout
dans les dernières décennies avec l'émergence des
médias sociaux. Le français parlé simplifie de nombreux
éléments. D'après Alain Rey, « la grammaire
orale supprime la double négation, pulvérise les structures
sujet-verbe-complément, fait disparaitre les inversions
interrogatives. »67(*) Ainsi, « Ce n'est pas »
devient « C'est pas », « il y a »
devient « y a », « il faut » devient
« faut », « je suis »
devient « chui », « je ne sais
pas » devient « ché pas », « il
ya un problème » devient « y a un
blème », « Ne t'inquiète pas »
devient « t'inquiète pas » et avec internet
« tkt », « ça va ? » suffit
pour demander « comment vas-tu ? » etc. La conjugaison
se réduit également à son temps le plus basique : le
présent. Les participes passés ne s'accordent
plus : « Y a une chose que je t'ai pas dit »,
dit-on au lieu de « Il y a une chose que je ne t'ai pas
dite. » Ainsi, « plus les expressions sont
employées fréquemment, plus on se les approprie, plus on les
réduit et ... plus l'on s'éloigne de la règle
écrite. »68(*)
Dans plusieurs phrases en arabe dialectal ou en arabe
standard, il y a absence des verbes d'état. Ce sont les phrases dites
nominales composées de deux mots, dont le premier est le sujet de la
phrase appelé le « mubtada' »
(l'inchoatif). Il peut représenter une personne ou une chose.Il est
décrit ou précisé par
le « khabar » de la phrase
(l'attribut). L'élève marocain pourrait être amené
à formuler certaines phrases en français en les calquant sur le
modèle des phrases nominales69(*) : « L'accident
mauvaise. » au lieu de « L'accident est
malheureux. »70(*)
Des difficultés peuvent également se manifester
au niveau des adjectifs possessifs : « Je me suis
lavermes yeux »71(*) au lieu de « Je me suis
lavé les yeux. »ou « J'ai
lavé mes yeux ». Par contre, nous ne partageons pas
l'interprétation faite par l'auteur au sujet de l'erreur :
« Je me lève mon bras pour voir s'il est
cassé. »72(*) Selon lui, il s'agit d'une erreur causée
par une interférence avec l'arabe marocain, et il ajoute que
l'expression correcte est : « Je me lève le bras pour
voir s'il est cassé ». En fait l'erreur de
l'élève est d'avoir utilisé le verbe pronominal
« se lever ». Il s'agit en fait d'une
sur-généralisation : l'élève est
habitué à employer le verbe « se lever » dans
plusieurs contextes : « Je me lève le matin »,
« Je me lève quand le professeur entre en classe »,
etc. L'élève a peut-être généralisé
l'emploi de ce verbe dans une situation qui ne le demande pas, et l'expression
correcte est : « Je lève mon bras pour voir s'il est
cassé. »
Le dédoublement du sujet très fréquent en
arabe dialectal conduit plusieurs élèves à faire de
même en s'exprimant en français : « ils
parlaient les gens dans la fête. »au lieu de
« Les gens discutaient pendant la
fête. »73(*) . Par contre, dans la phrase
« elles dansaient bien les filles dans ce
mariage. », il n'y apas vraiment d'interférence comme le
suggère Badr El Houdna, mais plutôt un transfert positif. Le
problème se situe dans le choix du temps. L'élève aurait
dû utiliser le passé composé au lieu de l'imparfait :
la phrase « elles ont bien dansé les filles dans ce
mariage » est acceptée dans le langage oral. À
l'écrit, on préférera l'expression :
« Les filles ont bien dansé dans ce
mariage. »
d) Les interférences
morphosyntaxiques : La syntaxe est peut-être
le domaine le plus fertile où peuvent se manifester des
interférences, puisqu'il y a une différence substantielle dans la
structure syntaxique des phrases entre la langue arabe (avec ses deux formes
dialectale et standard) et le français. Donnons quelques
exemples extraits de productions écrites d'élèves
marocains du collège ou du lycée :
- Les pronoms personnels compléments :
Dans l'arabe dialectal ou l'arabe standard, ces pronoms sont accolés au
verbe, alors qu'ils en sont dissociés en français :
[ÒõÑúÊõåõ]
transcrit en [zurtuhu]. Ici, le pronom complément en bleu est
accolé au verbe en rouge. La traduction littérale (le calque)
donnerait l'expression erronée « J'ai
visitélui » au lieu de « Je l'ai
visité » pour un lieu et « Je lui ai rendu
visite » pour une personne. Les exemples suivants sont extraits des
travaux de Chami Moussa (1986) et de Badr El Houdna (2015) :
« Je demande à lui » au lieu de « Je lui
demande » ; « Je vois le » ou « je
vois lui » au lieu de « Je le vois » ;
« ma mère frappa nous » au lieu de « ma
mère nous frappa » ; .... Plus
généralement, si en français, le pronom complément
d'objet est postposé au verbe, l'élève marocain l'utilise
après le verbe, puisqu'en arabe le pronom personnel est suffixé
au verbe.
- Les verbes transitifs et intransitifs et le choix des
prépositions adéquates : La confusion dans le
système des prépositions accompagnant les verbes est
également source de beaucoup de difficultés pour les
élèves arabophones : « Les gens parlaient sur
des sujets différents. » au lieu de « Les
gens discutaient de sujets divers. » ; « Il
n'écoute pas à son père » au lieu de
« Il n'écoute pas son père. » ;
« Les serviteurs donnaient des gâteaux pour les
invités. » au lieu de « Les serviteurs
donnaient des gâteaux aux invités. » En fait,
ce genre de difficultés pourrait également toucher des
étudiants de niveau très avancé, comme en témoigne
l'avant dernière phrase de l'extrait ci-après du mémoire
de master d'une étudiante algérienne74(*) : « ... le
premier chapitre sera consacré à la description du corpus et
à la méthodologie du travail où l'on parlera du
public ... » et non « on va parler sur le public
... » En fait, l'arabe standard offre la préposition
«?? » très proche de « de » ou
« du »
- Le mauvais choix du pronom relatif : La forme
des pronoms relatifs en français dépend
généralement de leur fonction, alors qu'elle ne l'est pas en
arabe dialectal : « le chanteur a un micro qu'il se
sert. » au lieu de « le chanteur a un micro
dont il se sert. » Ici, l'élève introduit
la subordonnée relative par le pronom relatif
« que » au lieu de
« dont » qui est inexistant dans le système
grammatical de l'arabe dialectal et l'arabe standard. D'ailleurs, contrairement
à l'arabe standard où il y a plusieurs formes de pronoms
relatifs, l'arabe dialectal ne dispose que du seul pronom relatif
« lli »
e) Les interférences lexicales ou
sémantiques : Ce type d'interférences
peut se produire à plusieurs niveaux : les verbes, les adjectifs,
néologismes, etc. Donnons quelques exemples :
Les verbes apporter, amener, emmener ont, en arabe dialectal,
un seul verbe qui est utilisé indifféremment aussi bien pour les
personnes que pour les choses.En conséquence, on trouve souvent les
expressions suivantes dans les productions écrites
d'élèves marocains :« J'apporte mon
père » au lieu de « J'amène mon
père » ; « J'ai prit mon frère
à la maison. » au lieu de « J'ai
emmené mon frère à la maison. ». On peut
rajouter à cette catégorie des erreurs de calque sur l'arabe
dialectal comme « Je coupe la route »pour dire
« Je traverse la route » ou
« Je frappe le téléphone »
pour dire « Je donne un coup de
téléphone » ou tout simplement « Je
téléphone ». L'élève n'aurait pas
commis ces erreurs s'il se référait à l'arabe standard qui
offre les verbes « traverser »et
« téléphoner ». D'autres
interférences peuvent toucher les adjectifs ou la création de
néologismes :« Les personnes grandes aimaient
la musique andalouse. »au lieu de « Les personnes
âgées aimaient la musique andalouse. » ;
« Je ne veux pas chomager comme mon
frère. » au lieu de « Je ne veux pas
chômer comme mon frère. »Ici, le verbe
« chomager » est un
« néologisme » créé par une
compétence linguistique propre à l'élève en faisant
une dérivation à partir du mot
« chômage » En fait, le processus de
dérivation en arabe se fait plutôt en sens inverse, du verbe vers
le nom, car la plupart des noms dans cette langue dérivent d'un verbe
qui est généralement trilitère (formé de trois
lettres) et non l'inverse comme le prétend B. El hounda.75(*) D'ailleurs, nous ne partageons
pas certaines interprétations de cet auteur. Par exemple, la phrase
« petits et grands étaient heureux » est
considérée par cet auteur comme erronée alors qu'elle ne
l'est pas pour nous. De même, nous considérons la phrase
« mon voisin a fait un accident » comme un transfert
positif, bien que l'élève aurait dû dire « mon
voisin a eu un accident. »
Pourtant, cette approche analytique des langues s'est
révélée insuffisante. En effet, on a observé que
des locuteurs de langues maternelles différentes peuvent produire des
erreurs identiques en L2, erreurs qui sont donc spécifiques à la
langue cible. De plus, plusieurs erreurs prévues par l'analyse
contrastive peuvent ne pas se produire. Par exemple, Burt et Delay76(*) réfutent toute
influence de la langue première au cours de l'apprentissage d'une langue
seconde. Ces deux auteurs, dans plusieurs travaux, expliquent les erreurs des
apprenants par une constatation purement linguistique et soutiennent que ces
dernières sont le résultat d'un mauvais traitement des
données de la langue cible et non de la conséquence de
l'influence de la langue première. Les erreurs considérées
par Lado comme des interférences sont désormais
interprétées comme des surgénéralisations
incorrectes des règles de la langue étrangère.
Kelleman77(*) met en cause non seulement la thèse
avancée par Lado mais également que celle de Burt et Dulay. Selon
cet auteur, si on fait des comparaisons des deux langues L1 et L2 juste pour
prédire les erreurs, on fait abstraction de l'apprenant que l'on
considère comme une machine. Il y a des erreurs prédites par
l'analyse contrastive qui n'ont pas lieu et il y a des erreurs qui se
produisent alors qu'elles ne devraient pas avoir lieu. Pour Kelleman, deux
apprenants de même langue maternelle L1 qui apprennent une même
langue étrangère L2 ne font pas forcément les mêmes
erreurs, car c'est le sujet apprenant, et non la structure de la langue, qui
détermine les contraintes des transferts translinguistiques. C'est
l'apprenant lui-même qui évalue la distance entre les deux langues
et qui décide, selon un marquage psycholinguistique, si oui ou non
s'effectue le transfert. Ce traitement, strictement individuel, varie d'un
apprenant à un autre et évolue au cours de l'apprentissage et
diffère en fonction de plusieurs paramètres, notamment celui de
la langue étrangère objet de l'apprentissage.
Dans le même ordre d'idées, Besse et
Porquier78(*), concluent
que des erreurs prévues par l'analyse contrastive ne se produisent que
rarement, occasionnellement selon les individus et les circonstances
d'apprentissage ou pas du tout. Par ailleurs, d'après ces deux auteurs,
plusieurs erreurs survenant au cours de l'apprentissage d'une langue
étrangère donnée sont partagées par des apprenants
de langues premières distinctes (ce qui réconforte dans un sens
la thèse de Burt et Dulay) et il y a également des erreurs,
présentées comme des interférences, qui sont commises
aussi bien par les allophones que par les natifs.
En fait, dès 1967, Pit Corder79(*) publie un article dans lequel
il critique l'approche contrastive, en particulier son interprétation
des erreurs. Il affirme qu'une partie d'entre elles sont plutôt des
erreurs indépendantes de L1, dues à des procédés
d'apprentissage ou au fonctionnement intellectuel telles que les erreurs de
généralisation hâtive (overgeneralisation), d'analogie ou
de simplification. Par exemple, lorsque l'élève marocain
écrit « Mon ami est bavardeur » au lieu de
« Mon ami est bavard. », c'est qu'il a
peut-être généralisé au verbe bavarder la forme
substantive « chanteur », « coiffeur »
« voleur » valable pour les verbes
« chanter », « coiffer »,
« voler ».
Ainsi, un autre paradigme de recherche proposé par
Corder et Selinker80(*)
fut lancé dès les années 70. Ce nouveau paradigme
déplace l'attention du pôle de l'enseignement des langues
étrangères vers celui de leur apprentissage par les locuteurs.
Par ailleurs, ces réflexions coïncident avec la résurgence
des théories cognitivistes et innéistes qui ont eu, à
l'époque, une large audience. À la suite de cet article,
plusieurs chercheurs commencent à faire dans leurs travaux la
distinction entre les erreurs d'interférence ou de transfert et celles
qui n'auraient pas leur origine dans la langue maternelle des apprenants.
Diverses catégories d'erreurs ont été alors
proposées dans ces travaux. On trouve par exemple la classification
erreurs interlinguales produites sous l'influence de
la langue source (interférences ou transferts) vs erreurs
intralinguales qui concernent directement le système
linguistique de la langue cible. On trouve également la classification
erreurs de performance vs erreurs de
compétences.Les premières correspondent à
des erreurs d'inattention ou ce que l'on appelle communément des fautes.
Elles sont souvent dues à l'oubli d'une règle, à la
fatigue, au stress, à la rapidité du discours ou autres facteurs
psychologiques. Dans ce cas, l'apprenant peut les reconnaitre puisqu'il connait
la règle et il est capable de se corriger. Par contre, les erreurs de
compétence, dites systématiques, sont des erreurs qui
proviennent de l'acquis intériorisé de l'apprenant, de sa
compétence provisoire. Elles témoignent de la connaissance
imparfaite de la langue cible et, en général, le niveau de
l'apprenant ne lui permet pas de les corriger : « il
s'agit des erreurs que l'apprenant ne peut pas corriger. L'apprenant
en commet non pas à cause d'une inaptitude mais à cause de son
niveau de connaissance de la langue étrangère
étudiée à un moment donné. » (Besse
H et Porquier R, 1991, p 209)
Ainsi cette nouvelle dimension issue de l'approche contrastive
consiste à observer et analyser les erreurs au lieu de les
prédire. L'analyse contrastive fut quelque peu supplantée en lui
préférant « l'analyse des erreurs »pour des
fins d'identification de l'état momentané de l'apprentissage.
Désormais, Les erreurs ne sont plus des fautes, mais des marques
d'apprentissage, des étapes franchies vers la maitrise de la langue
cible. Néanmoins, toutes sortes de difficultés se posent dans
l'identification des erreurs et leur interprétation. La meilleure
illustration de ces difficultés est la contradiction profonde qui existe
entre les chercheurs dans l'interprétation des erreurs.81(*)
Les recherches actuelles tentent à réconcilier
différentes démarches : dans l'apprentissage d'une langue
étrangère, l'apprenant utilise, certes les connaissances de sa
langue maternelle, mais en même temps, il fait des hypothèses sur
la langue cible. Il ne s'agit donc plus d'opposer, mais d'associer une analyse
contrastive et une observation des erreurs des apprenants. Ainsi, l'analyse
contrastive et l'analyse des erreurs ont entrouvert un nouveau champ
d'investigation, celui d'étudier l'expression de l'activité
cognitive du sujet apprenant une langue étrangère et
l'évolution du système de règles qu'il utilise dans une
perspective développementale.
2.3. La notion d'interlangue
En 1972, Selinker lance dans le débat un nouveau mot
qui va révolutionner l'orientation de la recherche en didactique des
langues étrangères :
« l'interlangue ». En fait, cette
notion n'est pas complètement nouvelle, car des chercheurs avant lui
parlaient de systèmes linguistiques indépendants de L1 et de
L2.82(*) Mais le mot
interlangue apparait pour la première fois dans le sens de
système intermédiaire indépendant. Il vise à nommer
le système de règles utilisé par des apprenants de L2
n'ayant pas atteint la compétence des natifs de L2. L'interlangue se
définit donc comme le système linguistique dont se servent les
apprenants pour communiquer en L2 à un stade ou un autre de leur
apprentissage. On trouve d'ailleurs plusieurs dénominations de cette
notion. On parle de compétence transitoire, de dialecte idiosyncrasique,
de système intermédiaire, ou même de langue
intermédiaire. Voici quelques définitions proposées par
certains chercheurs :
Pour Selinker83(*), la notion d'interlangue se justifie principalement
à partir de l'observation qu'il existe des formes erronées
fossilisées dans la langue des apprenants quel que soit le degré
de compétence des apprenants en L2. La plupart des usagers de L2
(excepté les cas rares de quelques sujets qui parviennent à la
maitriser) gardent toujours dans leur L2 des prononciations, des marques
grammaticales, des types de phrases qui n'appartiennent pas à la L2 mais
qu'ils utilisent de façon courante. C'est un peu comme si ces usagers
avaient des stratégies de communication particulières
différentes de celles de L1 et différentes de celles des natifs
de L2. La position de Selinker rejoignait parfaitement le courant de recherches
inspirées par Corder sur des phénomènes propres à
l'apprenant de L2 et inexplicables à partir du seul transfert
linguistique.
Pour Tagliante (1994, p 40), l'interlangue est
« l'état de maitrise provisoire de la langue
étrangère en train de se former. » L'erreur, selon
elle, est une « partie intégrante de cette langue
intermédiaire entre les balbutiements du départ et l'état
de maitrise relative final. »L'apprenant progresse grâce
aux erreurs qu'il commet, il ne fait que tester « ses
hypothèses de fonctionnement du système nouveau qu'il est en
train de se créer. »
Pour J.P Cuq (2003, p 139), « elle
désigne la nature et la structure spécifiques du système
d'une langue cible intériorisé par un apprenant à un stade
donné. »C'est donc une grammaire
intériorisée en construction, marquée par son
instabilité, sa perméabilité et son caractère
transitoire (incluant donc les formes fautives).
Pour Porquier& PY (2004, p 20), c'est déjà
une « sorte de langue » qui ne
représente pas un simple mélange de formes linguistiques de la
langue source et la langue cible, mais une « grammaire
provisoire » qui trouve ses fondements dans l'identification des
différences et des similitudes entre ces deux langues (ou plus), et
ainsi, l'apprenant en déduit des stratégies d'apprentissage (Cuq
&Gruca, 2005, p 116)
Pour J-P Robert (2012, p 82), l'interlangue est « un
microsystème » que l'apprenant s'est construit à partir
de ses acquis en langues source et cible. Pour atteindre cette dernière,
il a procédé à la restructuration de la langue cible en
utilisant des règles de la langue source.
Gilles Bibeau (1988, pp 11-12) émet des réserves
quant à la description de l'interlangue comme une langue
intermédiaire entre deux langues, car dit-il, si c'était le cas,
on devrait pouvoir isoler son système phonologique, son système
morphologique, son système syntaxique et son système
lexico-sémantique. Il ajoute que cette notion est difficile à
traiter parce que le mot lui-même est biaisant par rapport à ce
qu'il tente de recouvrir (un ensemble de structures mixtes) et parce qu'il
implique qu'il existe durant l'apprentissage une restructuration permanente des
données sous forme de multiples systèmes autonomes successifs
jusqu'à la maitrise du système de L2. Ainsi, selon cet auteur, la
définition de l'interlangue est problématique. Conçue
comme un code, c'est à dire comme un système semblable à
celui d'une langue naturelle, elle s'en distingue par au moins trois
caractéristiques :
- D'abord son système n'est pas intégré,
car l'apprentissage des différents types de structures ne se fait pas au
même rythme. En effet, il existe en général un écart
entre le niveau de développement en phonologie ou en lexique et le
niveau de développement en morphologie ou en syntaxe.
- Ensuite, l'interlangue se modifie constamment au fur et
à mesure que l'apprentissage progresse, dans certains cas jour
après jour.
- Enfin, l'interlangue est individuelle et non commune. Cette
dernière caractéristique constitue à elle seule une
objection fondamentale au concept d'interlangue.
Ceci nous conduit à nous interroger sur
l'utilité de cette notion quant à la compréhension du
phénomène d'apprentissage d'une langue étrangère,
ainsi que des modalités de son enseignement. Pour qu'elle le devienne,
il faudrait mieux la définir et l'appliquer à des corpus de telle
sorte qu'elle ait une valeur descriptive et explicative plus grande. Quoi qu'il
en soit, disons que l'interlangue n'est pas une « langue
intermédiaire » maisun état de l'apprentissage d'une
langue cible par un sujet donné. Elle est individuelle, instable et
hétérogène. Instable, parce qu'elle représente,
d'une part, un moment dans l'itinéraire d'acquisition de la langue
cible, et d'autre part, elle est soumise à des pressions normatives qui
tendent à la restructurer et donc de la modifier (Porquier & PY,
2004, p 22). Elle est hétérogène, puisqu'elle entretient
des relations avecla langue source et la langue cible. (J-P Cuq, 1996, p
45)
Dans cette optique, l'erreur est la manifestation de
cetétat d'apprentissage instable, non conforme aux normes de la langue
cible. L'apprenant peut soit progresser et évoluer vers la langue cible
s'il persévère dans son effort d'apprentissage, soit il se
fossilise et se fige s'il abandonne toute étude en considérant
ses acquis en langue cible comme suffisants à ses besoins. L'erreur est
alors considérée à la fois comme une marque de la
stratégie d'apprentissage de l'apprenant et un indice de la nature du
système linguistique qu'il utilise.
Bien que l'approche contrastive et la notion d'interlangue
restent fort abstraites, il est souhaitable que l'enseignant possède cet
arrière-plan théorique en étant conscient des
réservoirs linguistiques où puise l'apprenant pour construire ses
connaissances en langue cible.L'interprétation des erreurs est certes un
terrain glissant, puisqu'il demeure l'un des domaines les plus instables de la
didactique des langues. Ces difficultés liées à l'analyse
et l'interprétation des erreurs pourraient provoquer chez l'enseignant
un sentiment d'insécurité, mais cela ne doit pas le
détourner de son rôle crucial quant à l'attitude qu'il
doive adopter vis-à-vis des erreurs de ses apprenants.
2.4. Les travaux sur les parlers bilingues : vers
une pédagogie de l'erreur
Considérés comme la continuité des
analyses précédentes, les travaux sur les parles bilingues
apparaissent dans un contexte d'effervescence culturelle et linguistique
valorisant les situations du plurilinguisme. Le bilingue n'est plus
considéré comme un double monolingue mais comme un locuteur
disposant d'un répertoire mixte à utiliser ses langues selon les
contextes (Marquillolarruy, 2003, p 78)
En associant ethnométhodologie et interactionnisme
social, ces travaux proposent un modèle de la communication plurilingue
grâce à l'observation des conversations entre alloglottes et
natifs. Ainsi la langue première est reconnue comme facilitatrice de
l'apprentissage d'une langue étrangère.Danielle Moore (2001, p
73) considère que « des alternatives
réfléchies » entre L1 et L2 de l'apprenant peuvent
renforcer l'apprentissage.
Les marques transcodiques ne sont plus stigmatisées.
Elles sont perçues de manière neutre ; car la
compétence linguistique n'est plus définie en termes
déficitaires (MarquilloLarruy, 2003, p79). L'erreur
considérée jadis comme un manque ou une défaillanceest
désormais envisagée d'un point de vue acquisitionnel en tant
qu'indice de l'apprentissage, ainsi qu'un savoir-faire discursif d'un point de
vue interactionnel (MarquilloLarruy, 2003, p80).
L'identification des erreurs, et leur analyse nous donnent
accès à la compétence transitoire de l'apprenant. Cette
première étape comporte le relevé d'erreurs, leur
description au moyen d'un cadre grammatical de référence commun
à la langue source et à la langue cible et la vérification
au moyen de données intuitionnelles ultérieuresdes
hypothèses suscitées par la description (Perdue, 1980, p 87).
D'où l'importance d'une pratique réflexive.
Cette approche de l'erreur a démontré que
« les zones du français les plus problématique, quelles
que soit les langues sources, concernent généralement les
déterminants, les formes verbales, la morphologie du genre et du nombre
et les prépositions » (Porquier, 1977cité par
MarquilloLarruy, 2003, p 82).
Vula complexité des facteurs et la diversité des
situations d'enseignement/apprentissage d'une langue étrangère,
il n'existe pas de recettes précises et des opérations
méthodologiques permettant le traitement des erreurs des apprenants Une
pédagogie de l'erreur ne signifie pas une série
d'opérations techniques rigoureuses destinéesau traitement, mais
unchangement d'attitude vis-à-vis de l'erreur, une attitude qui permet
de l'envisager d'une manière positive, de la dédramatiser et de
la placer dans le processus de l'enseignement apprentissage.
Ainsi, Rosier parle de « l'erreur
fertile »permettant de juger de l'efficacité de
l'apprentissage, le réguler et concevoir, si besoin ilya, un
enseignement plus approprié(Rosier, 2002, p 93). Pour Porquier et
Frauenfelder, il n'existe pas de solution simple à cause de la
quantité des facteurs à prendre en considération pour
savoir s'il faut corriger, quand corriger, et comment corriger.
Après l'identification de l'erreur, il faut
décider de la traiter ou non en tenant compte de ses
caractéristiques, telles que sa fréquence, le niveau
linguistique, le degré d'écart avec les normes de la langue cible
et avec l'exposition antérieure, et son incidence sur la
communication(Porqier&Frauenfelder, 1980, p 31). Pourtant, il est
nécessaire de citer quelques pistes de traitement de l'erreur
présentées par quelques didacticiens :
Pour A lamy, qui considère le traitement des erreurs
comme une activité d'apprentissage menée à partir de
l'analyse des productions des apprenants et la prise en charge des
systèmes intermédiaires, celui-ci passe par trois étapes
cruciales :
ü La première étape consiste à
sélectionner une erreur ou un type d'erreur permanent dans le
groupe ;
ü La deuxième étape consiste à
l'identification, l'analyse et la correction de l'erreur lors d'une
activité de groupe ;
ü La troisième étape consiste à
une systématisation et à un réemploi en situation
(Porquier &Frauenfelder, 1980, p 35).
De son côté, Christine Tagliante propose des
traitements selon que les erreurs sont commises à l'oral ou à
l'écrit. En ce qui concerne les erreurs produites à l'oral, elles
feront l'objet d'une correction immédiate si l'objectif est de produire
des énoncés linguistiquement corrects, ou en
différée si l'objectif est de stimuler la parole spontanée
chez les apprenants. Le traitement varie selon le type d'erreurs
produites :
· Erreurs linguistiques : dans ce cas,
proposer des micro-dialogues ainsi que des activités de
conceptualisation.
· Erreurs phonétiques : pratiquer des
exercices de correction phonétique.
· Erreurs communicatives : faire préciser
la situation de communication et le statut des interlocuteurs.
· Erreurs discursives : effectuer des exercices
de structuration du discours.
· Erreurs stratégiques : faire
acquérir les outils dés minimaux dès le début de
l'apprentissage.
Pour les erreurs produites à l'écrit, il
faudrait pratiquer la correction collective et sélective pour identifier
les erreurs, et procéder à des activités de
conceptualisation, de systématisation et de réemploi(Tagliante,
2006, p 156)
Martine Marquillolarruy (2003, p 82) propose
une « boite à outil » ou
« des trames pour traquer les erreurs » en
s'inspirant des hypothèses théoriques traitant de l'erreur. Cette
trame est constituée des étapes suivantes :
- Repérer les écarts.
- Analyser l'écart en se servant des analyses
traitant l'erreur.
- Faire des hypothèses sur la cause de
l'erreur.
- Interroger l'apprenant.
- Demander une autocorrection.
- Correction/réflexion/prolongements
pédagogiques selon des modalités diversifiées.
En dépit méthodologies de traitement de
l'erreur, ce qui nous intéresse le plus, c'est permettre à un
enseignant pratiquant dans une classe de français
caractérisée par une
hétérogénéité, non pas de remplir des fiches
typologiques pour classer les erreurs des apprenants, mais d'adopter une
posture positive, tolérante et réflexive vis-à-vis de
l'erreur, une attitude qui lui permettra, en s'appuyant sur son
expérience, son savoir, et surtout sur les hypothèses des
approches d'analyse, de transformer les erreurs de ses apprenants en des
objectifs d'apprentissage à atteindre los des séances de soutien
et de remédiation. « La réaction idéale aux
erreurs devrait éviter deux risques extrêmes, d'une part l'absence
systématique de correction (sous prétexte de privilégier
l'intention de communication) qui aboutirait immanquablement à la
stabilisation des écarts (soit à des fossilisations), et, d'autre
part, une correction systématique (sous prétexte de
privilégier l'adéquation aux aspects formels du code) qui
aboutirait immanquablement à l'inhibition du
locuteur.»(MarquilloLarruy, 2003, p 119). Ainsi, l'enseignant doit,
dans sa pratique, pouvoir trouver un équilibre ou un dosage raisonnable
entre ces deux extrêmes. L'interprétation sera certes une pratique
risquée, car elle est généralement non définitive
et jamais totalement certaine. Elle est pourtant indispensable car
« seule une réaction réfléchie prenant en
compte les spécificités des productions de chaque
élève nous semble à même de permettre un
étayage pertinent qui accompagnera l'élève sur le chemin
de son apprentissage. » (MarquilloLarruy, 2003, p 119).
.
Cadre pratique
251522048
Chapitre 1 : L'erreur, les modalités de sa
gestion et place de l'écrit dans les documents officiels
On entend par documents officiels les instructions et les O.P
accompagnant les programmes officiels, ainsi que les manuels scolaires
homologués par le M.E.N. Avant de recueillir les modalités de
gestion de l'erreur proposées dans ces documents et l'évolution
de l'écrit dans les débuts de l'enseignent primaire, jetons un
coup d'oeil sur l'organisation de l'enseignement du français dans le
système d'enseignement marocain, en particulier dans le cycle primaire.
1.1. Organisation et principes fondateurs de
l'enseignement/apprentissage du français au cycle primaire84(*)
L'enseignementdu français au cycle primaire s'inscrit
dans l'optique de l'APC et de la perspective actionnelle-communicationnelle.Cet
enseignement est fondé sur un certain nombre de principes, dont85(*) :
Ø Une approche fondée sur l'action (un apprenant
actif et autonome effectuant des tâches dans le cadre de projets, et un
enseignant comme médiateur, conseiller, animateur, ...) ;
Ø Une action centrée sur l'apprenant favorisant
la construction des apprentissages au travers de l'observation, de la
réflexion, de l'analyse et de la synthèse : apprenant auteur
de ses projets d'apprentissage ;
Ø Un apprentissage collaboratif, interactif et
solidaire permettant de créer des occasions de conflits sociocognitifs
propres au recul métacognitif nécessaire à tout
apprentissage ;
Ø Une approche ouverte à la
différentiation pédagogique : donner à tous les
apprenants les meilleures chances d'apprendre, en vue de construire les
compétences visées.
Ce cycle s'étale sur six années. Chaque
année comprend deux périodes de 17 semaines chacune, et chaque
période s'organise en trois unités thématiques de 5
semaines chacune. Des projets de classe en rapport avec le thème de
l'unité sont programmés au cours de chaque unité. Le choix
des thèmes sont en rapport avec l'environnement local et national de
l'apprenant. L'année scolaire commence par une semaine
d'évaluation diagnostique permettant de dépister les forces et
les faiblesses avant d'entamer les contenus des programmes. Pour chaque
unité, quatre semaines sont consacrées à l'acquisition des
savoir, savoir-faire, et savoir-être. Quant à la
cinquième semaine, elle est dévolue à l'évaluation,
au soutien et la consolidation des apprentissages. Le tableau ci-dessous
illustre l'exemple de l'organisation de l'enseignement du FLE en
deuxième année du cycle primaire.
Période 1
|
Période 2
|
Unité 1
|
Unité 2
|
Unité 3
|
Unité 4
|
Unité 5
|
Unité 6
|
La grande
famille
|
La vie scolaire
|
La nourriture et
la santé
|
La ville/Le village
|
Le monde
des animaux
|
Les fêtes
|
Réaliser l'arbre généalogique de sa
grande famille
|
Réaliser un dossier sur la vie scolaire
|
Réaliser un dépliant sur la nourriture et la
santé
|
Réaliser un dossier sur son village/sa ville
|
Réaliser un dossier sur les animaux
|
Réaliser un dossier sur les fêtes
|
1.2. L'erreur et modalités de sa gestion
L'erreur, selon les O.P est considérée comme
« nécessité didactique et facteur inhérent
à l'apprentissage. »86(*) On y trouve également le jargon classique
des trois formes d'évaluation, à savoir :
l'évaluation diagnostique (au début des apprentissages),
l'évaluation formative (au cours de l'apprentissage) et
l'évaluation sommative (à la fin des apprentissages).
Quant au soutien pédagogique, il est
considéré comme « partie intégrante
du processus d'enseignement/apprentissage. Il accompagne l'évaluation et
s'intéresse à la recherche de moyens et de techniques
pédagogiques susceptibles d'être exploités soit en classe
dans le cadre des unités didactiques ou des semaines de soutien, soit en
dehors de la classe dans le cadre du projet d'établissement (...) afin
de prévenir et d'éviter toute forme
d'échec. »87(*)
Trois formes de soutien sont proposées dans les
O.P88(*) : le soutien
immédiat (accompagnant la pratique habituelle de la classe), le soutien
différé (soutien ciblé s'effectuant lors des semaines de
soutien propres à chaque unité ou à chaque période)
et le soutien institutionnel89(*) s'effectuant dans le cadre d'un projet
d'établissement (ce type de soutien concerne surtout les apprenants
éprouvant des difficultés majeures et persistantes)
Quelques exemples de semaines d'évaluation diagnostique
et d'évaluation et consolidation proposés dans les manuels
scolaires sont donnés dans l'annexe 3. Les activités
proposées dans ces exemples, en particulier dans les semaines
d'évaluation et de consolidation ne sont que des exercices de
révision. C'est à l'enseignant qu'incombe la
responsabilité de construire des activités de remédiation
en fonction des besoins et des lacunes de ses apprenants. Cela requiert une
organisation rigoureuse du travail. Par exemple, l'enseignant pourra noter
dans un cahier journal les difficultés des apprenants (erreurs
fréquentes et persistantes surtout), ainsi que les échecs de ses
actes d'enseignement. Une fois ces éléments enregistrés,
puis analysés et étudiés, il pourra élaborer des
situations de re-médiation, des stratégies spécifiques au
soutien, à la consolidation ou à l'enrichissement des acquis de
ses apprenants.
1.3. L'écrit dans le curriculum national du
cycle primaire
Nous essayerons de traiter dans cette section
l'évolution des apprentissages de l'écrit à l'école
primaire, en vue d'en déterminer la place, l'approche adoptée
dans l'apprentissage de la lecture, et le volume horaire réservé
à l'unité de langue française par rapport à
d'autres unités dans le but de repérer son statut dans le
curriculum national.
- L'évolution des apprentissages de
l'écrit dans le curriculummarocain
L'apprentissage du FLE est introduit dès la
1èreannée du cycle primaire, en centrant durant cette
année, sur la familiarisation orale et phonétique et la pratique
des activités graphiques. Ces activités graphiques visent
à développer chez l'apprenant « des
habiletés perceptives et motrices ainsi que les processus
nécessaires à leur installation progressive. »90(*)
En deuxième et troisième années, les
activités de production de l'écrit sont axées
sur :
- L'écriture correcte des lettres et des syllabes
(écriture cursive surtout) ;
- La copie des mots, de phrases simples ou de textes courts et
simples ;
- L'écriture sous dictée de mots,de phrases
simples ou de textes courts et simples ;
- La reconstitution, la construction et la production,
à partir de supports iconiques et/ou graphiques, de phrases simples ou
de textes courts (deux à trois phrases simples), en rapport avec les
thèmes abordés (l'unité thématique) ;
En quatrième année, les activités de
production de l'écrit ont pour objectif l'entrainement de l'apprenant
à produire des énoncés écrits en lien avec les
textes visés, en le mettant en situation de communication
écrite.
Les différentes activités proposées dans le
cadre de la production écrite « doivent permettre
l'étude systématique et progressive des règles
régissant chaque type d'écrit. Elles doivent être en
rapport avec les thèmes prévus, les objectifs fonctionnels et les
diverses activités de l'unité. »91(*)
La mise en oeuvre de ces activités doit, selon les O.P,
favoriser la réflexion, l'analyse, la synthèse, l'entrainement et
la production. « Les documents servant de supports aux
activités de la production écrite doivent être
diversifiés et aussi proches que possible des centres
d'intérêt des apprenants. »92(*)
Chapitre 2 : L'erreur et son mode de traitement
dans les pratiques enseignantes
On se propose dans ce chapitre de décrire et d'analyser
le statut de l'erreur et les modalités de sa gestion dans quelques
pratiques d'enseignement du français langue étrangère
(FLE) en contexte scolaire marocain, dans des écoles publiques,
et à partir d'un questionnaire adressé à des enseignants
du primaire et du collège.
Pendant la période de confinement due à la
pandémie du Coronavirus, nous n'avions pas la possibilité
d'accéder à des observations directes de séances de cours
en classe. Le Maroc a en effet fermé ses frontières et a
procédé à la suspension des cours dès le
début du mois de mars dernier. Aussi, avions-nous été
amenée à :
ü Chercher sur le net des séances de cours
réalisées par des enseignants dans des écoles publiques.
Nous en avons trouvé quelques-unes mises en ligne dans des chaînes
Youtube. Au total, quatre séances ont été décrites
et analysées.
ü Faire la passation du questionnaire via le net.
2.1. Description et analyse de quelques séances
de cours de FLE dans des écoles publiques marocaines
Au lieu d'utiliser une grille d'observation, comme c'est
l'habitude pour une telle tâche, nous préférons le faire
à partir d'un ensemble de questions précises, en relation avec la
problématique de notre recherche. L'ensemble de ces questions se
répartissent en quatre catégories :
a. Les conditions de travail et contenus
d'apprentissage : l'effectif de la classe, les outils
didactiques utilisés, les contenus d'apprentissage.
b. La démarche pédagogique
adoptée par l'enseignant : Nous avons vu dans le
cadre théorique que le modèle pédagogique adopté
est généralement un bon indicateur du statut didactique
accordée à l'erreur. Les questions se rapportant à cette
catégorie sont les suivantes :
- Quelle est la nature des interactions verbales entre
l'enseignant et le(s) élève(s) et/ou
élève/élève ?
- Quelle part d'autonomie est accordée à
l'élève dans ses interventions ? est-il trop encadré et
guidé ou lui accorde-t-on un champ de liberté dans ses
interventions ?
- Participation des élèves : l'enseignant
sollicite-t-il la participation de tous les élèves de la classe
ou seulement quelques-uns ?
- Comment les contenus d'apprentissage sont-ils
présentés aux élèves ? Sont-ils
présentés de manière prescriptive (c'est à dire que
la règle ou la norme prime sur la description des faits de langue afin
d'en construire le sens chez l'élève) ou suscitent-ils
plutôt la curiosité et la réflexion des
élèves (démarche descriptive où les contenus de
savoir sont présentés de manière problématiques
afin d'induire chez l'élève la construction du sens) ?
c. Attitude de l'enseignant vis-à-vis de
l'erreur et modalités de sa gestion :
- Quelle attitude l'enseignant développe-t-il
vis-à-vis des erreurs de ses élèves ?
- Si le professeur marque des pauses et s'arrête sur les
erreurs de ses élèves, comment il y remédie ?
- Nature des erreurs : erreurs interlinguales
(interférences ou transferts) ou erreurs intralinguales ? La langue
mère est-elle tolérée ou bannie par l'enseignant ?
- Performances des apprenants ?
d. Place accordée à l'écrit
pendant la séance : Dans le cas éventuel
où des activités de lecture/écriture sont
proposées, quelle est leur nature ? Et comment sont-elles
gérées avec les élèves ?
Au total, quatre séances de coursont été
sélectionnées. Ces quatre séances se sont
déroulées dans des écoles publiques situées dans
différentes régions du Maroc. L'objectif principal visé
à travers la description et l'analyse de ces pratiques est de faire
ressortir le statut de l'erreur et les modalités de sa gestion dans les
pratiques enseignantes.
La transcription des quatre séances de cours
réalisées dans ces écoles publiques, et
dénommées respectivement Séance A,..., Séance
D, sont mises en annexe (l'annexe 1). On trouvera également dans
cette annexe des informations complémentaires sur le lieu et la date de
leur déroulement. Dans la suite,nous procédons à leur
analyse en fonction des questions formulées préalablement
ci-haut.
A) Description et analyse de la séance de
la séance A : Les conditions de travail sont
globalement assez bonnes : l'effectif de la classe est de 36
élèves et le minimum d'outils didactiques nécessaire est
disponible (tableau noir, craie, punaises, stylo feutre, des affiches avec des
noms ou des images).
La séance comprend trois épisodes dont le
premier vise la conscience phonologique et la discrimination auditive
(dénombrement de syllabes, identification d'une syllabe, recherche d'un
mot contenant une syllabe donnée, ...). Le deuxième
épisode a pour objectif l'identification du son [?] dans une liste de
mots écrits et la reconnaissance visuelle des différents
graphèmes qui lui sont associés (un, in, ein, ain, ...). Enfin,
le troisième épisode la vise l'entrainement des
élèves à la lecture/écriture des mots se terminant
par le son [?] dans des situations variées.
Démarche pédagogique
adoptée : Le modèle pédagogique
adoptée s'inscrit dans le cadre de la P.P.O. Bien que Le professeur
sollicite la participation de tous les élèves via des
séries de questions-réponses, la nature des interactions se fait
de manière verticale, du professeur vers l'élève.
Statut de l'erreur et modalités de son
traitement : Le professeur réagit négativement
vis-à-vis des erreurs de ses élèves. Les
élèves qui commettent des erreurs sont souvent
pénalisés par un « Non » et le professeur
cherche la réponse auprès d'un autre élève.
Parfois, il réexplique pour induire chez l'élève la
réponse correcte. L'élève qui répond correctement
est valorisé : le professeur demande aux élèves de
l'applaudir.
Place accordée à l'écrit
pendant la séance : le professeur construit les
assises de la lecture/écriture via des activités variées.
Les activités proposées sont bien conçues et
programmées pour atteindre les objectifs visés par la
séance.
B) Description et analyse de la séance de
la séance B : Les conditions de travail sont
globalement assez bonnes : l'effectif de la classe est de 29
élèves et le minimum d'outils didactiques nécessaire est
disponible (tableau noir, la craie et les manuels scolaires). La séance
est composéede deux épisodes, dont le premier est consacré
à la conjugaison (rappel sur les trois groupes de verbes, le
présent du verbe « aller » et le futur proche). Le
second épisode est dédié à la
lecture/compréhension d'un texte du manuel scolaire et à la
réflexion sur la langue (grammaire surtout).
Démarche pédagogique adoptée
: les interactions verbales dans cette séance se font
uniquement entre le professeur et les élèves, le plus souvent par
questions isolées et de manière verticale : du
Professeurvers l'élève (ou le groupe classe).
Il y a donc absence totale des interactions entre élèves. Quand
l'un des élèves est invité à répondre
à une question posée par le professeur, et pendant qu'il y
répond, un certain nombre d'élèves veulent
également participer en levant le doigt et en
criant « maîtresse » (plusieurs fois). Ainsi, le
professeur n'apprend pas aux élèves de s'écouter les uns
aux autres. Ils sont le plus souvent mis en situation de concurrence et non en
situation de coopération. Le modèle pédagogique
adopté est donc essentiellement transmissif. Le professeur ne sollicite
par la participation de l'ensemble de la classe. En effet, une bonne dizaine
d'élèves assis derrière n'ont pas participé.
La présentation des contenus
d'apprentissage: La démarche préconisée par
l'enseignante au niveau de la présentation des savoirs est
essentiellement prescriptive. Par exemple, pour présenter le futur
proche, elle demande dans un premier temps aux élèves de
conjuguer le verbe « aller » au présent. Ensuite,
elle leur demande de choisir un verbe quelconque à l'infinitif et de
conjuguer le verbe « aller » au présent plus un
verbe à l'infinitif. C'est donc la structure « verbe aller
au présent+verbe à l'infinitif »qui prime au
détriment du sens du futur proche. D'ailleurs, l'élève qui
a donné les exemples : « Je vais à l'école
pour apprendre à lire et écrire. » et « Je
vais à la poste pour acheter des timbres. » a
été approuvé par le professeur. Ainsi, le sens du futur
proche, en tant qu'action dans un avenir immédiat, n'est pas mis en
avant. Elle aurait pu simuler un exemple devant les élèves pour
qu'ils en appréhendent le sens. Par exemple, « demander
à un élève de sortir de la classe », et avant
qu'il sorte, interroger un élève ce que va faire son camarade.
L'Attitude vis-à-vis des erreurs de ses
élèves: L'erreur n'est pas tolérée
par l'enseignante, son attitude vis-à-vis des erreurs de ses
élèves est très frappante. À chaque fois qu'un
élève répond incorrectement, il y a un
« Non » lâché, parfois de manière un
peu brutale, sans que l'élève comprenne le pourquoi de son
erreur. En effet, à un certain moment, elle dit aux élèves
que les verbes du 2ème groupe se terminent par
"ir" sans pour autant préciser qu'il y a des
verbes du 3ème groupe qui se terminent par
"ir". Ainsi, certains élèves vont
déduire que « tout verbe qui se termine par
"ir" est un verbe du 2ème
groupe. » Et c'est ce qui s'est produit lorsque certains
élèves ont proposé les verbes : partir, courir, venir et
se sont vu recevoir un « Non » rude à leurs
réponses. Elle ne donne pas aux élèves les moyens qui leur
permettent de distinguer parmi les verbes qui se terminent par
« ir » ceux qui sont du 2ème groupe et
ceux du 3ème groupe. Et les moyens ne manquent pas : par
exemple, demander aux élèves de conjuguer le verbe à la
1ère personne du pluriel, ou former le participe
présent, ou encore former le gérondif.
Place accordée à l'écrit
pendant la séance : le professeur consacre toute la
seconde partie à la lecture/compréhension d'un texte et à
des questions réflexives sur la langue (grammaire surtout). Elle invite
plusieurs élèves à lire, tour à tour, des extraits
d'un texte du manuel scolaire. Elle corrige les mal prononciations des
élèves
C) Description et analyse de la séance de
la séance C : Les conditions de travail sont
globalement satisfaisantes : l'effectif de la classe est de 28
élèves.Le minimum d'outils didactiques nécessaire est
disponible : tableau noir, craie, manuels scolaires et un PC.Le professeur
a annoncé au début l'objet de la séance : il s'agit
d'une séance de grammaire sur le groupe nominal sujet (GNS). Le cours
est déjà écrit à l'avance au tableau et
caché par le professeur.
Démarche pédagogique adoptée
: les interactions verbales dans cette séance se font
à sens unique, du professeur vers l'élève ou les
élèves : le professeur interroge et l'élève
(ou les élèves) répond (répondent). Il y a donc
absence totale des interactions entre élèves. Le taux de
participation des élèves au cours de la séance est
raisonnable.
La présentation des contenus
d'apprentissage: La démarche préconisée par
l'enseignant au niveau de la présentation des savoirs est prescriptive.
Les exemples donnés sont tous sous la forme : GNS + Verbe +
Complément. Cela risque, comme on l'a vu dans le cadre théorique,
d'engendrer des obstacles didactiques. Par ailleurs, pour l'exemple
« Je ramasse les livres », le professeur n'a
interrogé l'élève qu'après avoir ramassé
tous les livres. Sa réponse (correcte) aurait dû être
« Je viens de ramasser les livres. » ou « J'ai
ramassé les livres. » Le professeur aurait dû, en
principe, interroger l'élève au cours du ramassage des livres,
c'est-à-dire dans l'action.
Le statut de l'erreur et le mode de son
traitement : L'attitude de l'enseignant vis-à-vis des
erreurs de ses élèves est également négative.
Par exemple, dans la 2ème question de l'exercice :
« Karim et son frère regardent la
télé. » où il est demandé aux
élèves d'écrire sur leurs ardoises la nature du GNS
(déjà souligné) en choisissant l'une des trois
réponses : N pour Nom, P pour Pronom et G.M pour Groupe de Mots, un
élève a répondu dans son ardoise « N »
Le professeur a répliqué « Ce n'est pas un
nom ! » et il réexplique : « Regardez, il
y a Karim, il y a son et il y a
frère. » et il donne la réponse
« C'est un groupe de mots ! » En principe, le
professeur devait sonder l'élève via une entrevue pour
dévoiler la cause de son erreur. On peut avancer l'hypothèse
suivante : « la présence d'un nom propre, en l'occurrence
Karim pourrait être la cause de l'erreur de
l'élève. » Signalons également une
imprécision au sujet des pronoms
personnels « je, tu, ..., ils, elles »
sont qualifiés par le professeur juste de pronoms. Il fallait
préciser qu'il s'agit de pronoms personnels, puisqu'il y a plusieurs
types de pronoms (pronoms compléments, ...).
Place accordée à l'écrit
pendant la séance : Le professeur a proposé
pendant cette séance de grammaire des activités de
lecture/écriture de différentes manières : il invite
plusieurs élèves à lire les phrases écrites au
tableau, à corriger au tableau et à faire par écrit sur
leurs ardoises, les exercices proposés. Le niveau de performance des
élèves est satisfaisant.
D) Description et analyse de la séance de
la séance D : Les conditions de travail sont
assezsatisfaisantes : l'effectif de la classe est de 38
élèves.Le minimum d'outils didactiques nécessaire est
disponible : tableau noir, craie, des affiches où il y a des
images. C'est une séance de réception/production de l'oral.
Le modèle pédagogique
adopté : Modèle essentiellement transmissif,
fondée sur une pédagogie de la mémorisation et de la
récitation. Les interactions entre le professeur et les
élèves se fait à sens unique. Aucune autonomie n'est
accordée à l'apprenant : le professeur interroge et
l'élève répond.
Le statut de l'erreur et le mode de son
traitement : L'attitude de l'enseignant vis-à-vis des
erreurs de ses élèves est négative. Par exemple,
l'élève qui a répondu : « C'est un stylo
bleu. »pour un stylo de couleur rouge, est pénalisé par
un « Non » et le professeur est allé chercher la
bonne réponse chez un autre élève. Le niveau de
performance des élèves est satisfaisant. Le professeur a bien
entrainé les élèves à bien prononcer. Il sollicite
également la participation de l'ensemble de la classe.
Conclusion Partielle
Bien que l'élève soit invité par
l'enseignant pour participer, sa participation demeure le plus souvent trop
encadrée, et la part d'autonomie accordée à
l'élève, tant prônée par les O.P, est quasiment
nulle. En effet, dans les quatre séances observées, la
méthode d'enseignement largement utilisée est celle qui use des
séries de questions-réponses. La séance de cours se
déroule sous une forme collective et les interactions passent le plus
généralement par l'enseignant qui interroge et les apprenants qui
répondent. Cette manière de procéder pourrait
générer des difficultés chez l'élève et
engendrer des difficultés, surtout lorsque celui-ci travaille tout seul,
dans les examens par exemple : l'aide fournie par l'enseignant et au
quelle l'élève est habituée n'est plus.
Le statut de l'erreur dans les quatre séances est
négatif : les quatre enseignants observés ont une attitude
répulsive vis-à-vis de l'erreur. Ils ne s'arrêtent pas sur
les erreurs de leurs élèves. Quand un élève commet
une erreur, il est pénalisé par un « Non ».
Parfois, ce « Non » est lâché de
manière brutale tel un couperet tranchant qui s'abat sur
l'élève pour barrer toute infiltration de l'erreur. Les
enseignants visent un univers aseptisé, et c'est le fameux
slogan « avancer coûte que coûte »
décrit par Yves Reuter93(*), qui domine.
Des effets Topaze ont été également
observés dans les séances B et C : pour suggérer la
réponse chez l'élève, l'enseignante dans la séance
B utilise des mots inducteurs (effet Topaze oral) ou des expressions de visage
(sourire) pour induire la réponse « elle est gaie »
ou « elle est heureuse. » Dans la séance C,
l'enseignant utilise ses doigts pour induire la réponse :
« C'est un groupe de mots », ou son index pour
suggérer la réponse : « C'est un nom ».
C'est ce qu'on peut appeler un « effet Topaze gestuel ».
De la théorie à l'exploration du terrain
251504640
Cadre pratique : Analyse descriptive des
données collectées lors de la passation du questionnaire
Avant d'entamer une analyse détaillée des
réponses qu'on a pu collectées lors de la distribution du
questionnaire à un groupe d'enseignants du primaire et du collège
au Maroc, nous souhaiterons en premier lieu consacrer une partie
synthétique à la présentation du profil de ces
enseignants, et ceci pour avoir une idée générale de leur
ancienneté dans l'enseignement et de leurs compétences
pédagogiques. Il est aussi important à préciser que nous
avions été très contraints de collecter rapidement les
données que nous utiliserions pour démarrer l'exploration de
notre enquête.
En raison de la crise sanitaire qu'a connu le Maroc depuis
quelques mois, le ministère de l'éducation nationale a pris la
décision de mettre en place des plateformes numériques pour
pouvoir démarrer l'enseignement à distance. En effet, la
majorité des enseignants du français que nous connaissons au
Maroc étaient occupés dans la préparation et
l'organisation des cours avec leurs élèves. Il était donc
très difficile pour eux d'essayer de trouver du temps pour
répondre à notre questionnaire. C'est pour cette raison que notre
enquête a tardivement commencé.
L'analyse des données de l'enquête portera
principalement sur le statut que les enseignants marocains confèrent
à l'erreur au sein de leur classe, les différentes approches et
méthodes pédagogiques/didactiques qu'ils déploient pour
traiter et gérer chaque type d'erreur ainsi que les conceptions
(anciennes et nouvelles) qu'ils ont sur le statut de l'erreur en classe de FLE.
Nous essaierons d'analyser également les pistes de remédiation
à l'erreur que les professeurs proposent et jusqu'à quelle mesure
ces pistes sont pertinentes. Il est à savoir que notre analyse
synthétique sera également fondée sur une brève
description des réponses présentées. Nous allons en effet
tenter d'expliquer les réponses de chaque enseignant pour à la
fin confirmer ou infirmer les hypothèses présentées au
départ de notre recherche.
1) Profile des enseignants du français au Maroc
Nous avons choisi de distribuer notre questionnaire à
un groupe d'enseignants du primaire et collège (une trentaine
d'enseignants) dans différentes villes au Maroc à savoir :
Rabat et ses environs, Casablanca, Témara, Kenitra.......... etc. Les
enseignants avec qui nous avons pu communiquées ont eu la gentillesse de
répondre au questionnaire et de nous transmettre leurs réponses.
En effet, nous avons fait exprès de distribuer notre questionnaire dans
différentes villes afin de pouvoir collecter des données
diversifiées qui nous aideront dans l'avancement de notre enquête.
La plupart des enseignants exercent leur métier dans des
établissements scolaires publiques. Dans ce sens, il est important
à souligner que le type d'établissement (publique ou
privé) où les professeurs de français enseignent influe
sur les réponses proposées. En d'autres termes, les conditions de
travail des enseignants, l'effectif des élèves dans chaque classe
et les programmes pédagogiques dans un établissement publique ne
sont pas les mêmes que dans un établissement privé. En
effet, le profile pédagogique diffère d'un enseignant à un
autre.
Contexte de recherche : recueil des
données de l'enquête et passation du questionnaire
Comme cela a été précédemment
mentionné, les conditions de l'enquête menée dans le cadre
de notre recherche ont particulièrement influencé son
progrès. En effet, la passation de notre questionnaire s'est
réalisée en ligne. Cela n'a pas été évident
pour nous de recueillir rapidement les réponses voulues. En effet, la
collecte de ces dernières dépendait beaucoup des
disponibilités des enseignants et de leur engagement pendant toute la
période du confinement, qui était trop chargée pour eux.
Néanmoins, on a pu communiquer par email avec un groupe d'enseignants du
français que je connais au Maroc. Nous souhaitons dans ce sens affirmer
que ma référente de stage, que nous avons effectué en
première année Master dans un collège publique à
Casablanca m'a énormément aidé dans la distribution du
questionnaire à ses collèges et à d'autres enseignants du
français dans la région de Casablanca et ses alentours.
Nous nous sommes aussi servi des réseaux sociaux comme
par exemple Facebook et Whatsapp pour partager le questionnaire dans de
nombreux groupes destinés à l'enseignement/apprentissage du
français au Maroc. Cette technique nous a beaucoup facilité la
passation du questionnaire dans la mesure où nous avons, en effet, pu
dans une période assez courte, cibler plusieurs enseignants de
français qui ont gentiment accepté de contribuer dans la
réalisation de l'enquête.
· Description du questionnaire : structure
et objectifs de recherche
Nous consacrerons cette partie à la description de
notre questionnaire. En effet, nous tenterons, tout le long de cette partie, de
décrire le choix des questions présentées, leur pertinence
ou non, et l'objectif général de ces questions. Il ne faut pas
perdre de vue que l'intérêt primordial du questionnaire reste de
relever les représentations des enseignants à l'égard de
l'erreur, de son statut, son mode de traitement et de son évolution dans
une classe de FLE. Les réponses des enseignants vont également
nous aider dans l'infirmation ou la confirmation de nos hypothèses de
recherche.
Dans une autre perspective, et par le biais du questionnaire,
nous essaierons d'apporter des éclaircissements à notre
problématique et des éléments de réponse pertinents
aux questions posées au départ. Il est dans ce sens important
à rappeler brièvement que l'objectif principal de notre
problématique consiste à délimiter la place et le statut
accordés à l'erreur aussi bien dans les programmes et manuels
scolaires du cycle primaire, les documents officiels et orientations
pédagogiques que dans les pratiques éducatives des enseignants du
FLE.
Ce qui nous importe le plus dans l'angle des pratiques
enseignantes est de relever et d'analyser les différentes
méthodes utilisées pour bien traiter l'erreur, la gérer en
classe et éventuellement pouvoir y remédier. Nous tenterons
aussi, à travers l'analyse du questionnaire, de répondre
pertinemment à chaque question de recherche formulée auparavant.
Les objectifs visés par le
questionnaire :
Le questionnaire, adressé à des enseignants
marocains du FLE exerçant en primaire et au collège, a
été préparé pour répondre aux deux
hypothèses de travail principales de départ, à savoir
que :
ü Les enseignants du FLE possèdent des
représentations différentes sur la gestion de l'erreur en classe
ne correspondant pas aux nouveaux apports théoriques et didactiques dans
le domaine.
ü Les pratiques enseignantes en matière de
correction des copies des élèves.
Pour atteindre ces objectifs et recueillir les données
escomptées, nous avons utilisé un questionnaire constitué
de 25 items regroupés en sept rubriques d'études. Nous avons
alors structuré le questionnaire sous la forme ci-dessous :
Structure du questionnaire :
ü Le profil de l'enseignant : les items 1, 2 et
3 ;
ü Les conditions de travail : les items 4, 5, 6, 7
et 8 ;
ü Les types d'activités écrites
proposées aux élèves : les items 9 et 10 ;
ü L'évaluation des performances écrites des
élèves : les items 11, 12, 13, 14, 15 et 16 ;
ü La correction des copies des élèves
(nature de la tâche et la manière de procéder des
enseignants) : les items 17, 18 ;
ü La correction avec les élèves en
classe : les items 19, 20, 21et 22 ;
ü En plus des items 19 à 22, les items 23, 24 et
25 permettent (implicitement) de recueillir des informations
complémentaires sur les représentations des enseignants à
propos de la manière dont ils gèrent les erreurs de leurs
élèves, du moins les plus persistantes d'entre elles.
Justification du choix du questionnaire
Comme outil méthodologique, nous avons choisi baser
notre enquête sur la formulation d'un questionnaire adressé
à des enseignants du français du cycle primaire. On tient
à préciser qu'au début de mon enquête, nous
étions très confus quant à l'outil méthodologique
sur lequel devait s'appuyer ma recherche. En effet, nous hésitions
beaucoup entre faire des entretiens avec les enseignants et concevoir un simple
questionnaire. Au fur et à mesure de l'avancement de la recherche, nous
nous sommes rendu compte qu'il serait pour nous plus pratique d'envisager un
questionnaire.
La situation de crise sanitaire qu'a connu le Maroc en raison
de la pandémie du Covid19 ne nous permettait pas de voyager et de se
déplacer dans les établissements scolaires pour faire des
entretiens avec les enseignants. On a de ce propos fait plusieurs tentatives
pour communiquer à distance avec un groupe d'enseignants du
français que nous connaissons et voir s'il est possible pour eux
d'accepter de réaliser l'entretien en ligne. Cela n'était
malheureusement pas envisageable car la majorité était en
congé ou n'était simplement pas disponible. C'est pour cette
raison que notre enquête ne se limite qu'au questionnaire. On reconnait
par ailleurs que s'il y avait une possibilité de faire des entretiens
avec les enseignants et leur distribuer en même temps le questionnaire,
les résultats de notre enquête auraient été plus
intéressants à analyser et plus pertinents.
Résultats du questionnaire
Nous procéderons dans cette partie à la
présentation des différentes données qu'on a pu
collectées dans le cadre de notre enquête auprès des
enseignants. Cette présentation se fera sur l'appui de plusieurs
graphiques qui nous aideront aussi bien dans l'explicitation des
résultats de recherche que dans leur analyse. Il est à savoir
qu'il y aura en bas de chaque graphique, un petit commentaire descriptif des
résultats présentés. En ce qui concerne la seconde partie
de ce chapitre, elle sera consacrée à une analyse
détaillée de ces résultats.
o Présentation et description des
données de l'enquête
Après avoir fait une description du questionnaire et
présenté ses objectifs, on recensera dans cette partie les
résultats de l'enquête qu'on essaiera éventuellement
d'expliquer.
1) Quel est le nombre de classes à votre
charge ?
Pour cette première question, on remarque que la
plupart des enseignants ont au moins 4 classes à leur charge. Il existe
seulement deux professeurs de français qui enseignent chacun deux
classes.
2) Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
Pour cette question, plus de la moitié des enseignants
ont répondu que l'effectif moyen de chaque classe dépasse les
trentaines. Il y a seulement deux professeurs qui ont un effectif de 15
élèves par classe.
3) Y a t'il une bibliothèque dans le
l'établissement où vous exercez ?
4) Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français?
Nous remarquons ici que la plupart des enseignants
exerçant leur métier dans un établissement scolaire
publique affirment l'absence de la bibliothèque. Tandis que seulement
deux enseignants qui enseignent dans une institution privée
déclarent avoir une bibliothèque. Ces deux professeurs affirment
entre autres que la bibliothèque de leur établissement dispose de
livres utiles que leurs élèves consultent pour épanouir
leurs performances en français.
5) Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves dans la
classe ?
La majorité des réponses formulées par
les enseignants sont centrées sur des exercices d'application et de
productions écrites. Pour les enseignants exerçant dans un
établissement publique, la plupart travaille avec leurs
élèves des activités telles que résumer un texte
lu, donner par écrit son point de vue après la lecture d'un
texte, rédiger à partir d'informations données dans un
tableau, imiter un paragraphe, rédiger un texte à partir d'une
consigne bien détaillée en utilisant le lexique
approprié.....etc. Alors que ceux qui enseignent dans un
établissement privé proposent des activités écrites
d'ordre différent comme par exemple se présenter et
présenter un ami, présenter son quartier, ses loisirs,
rédiger un poème, une BD....etc.
6) Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves hors de
classe ?
Nous constatons que pour cette question, il n'y a aucun
enseignant de français qui propose à ses élèves de
travailler des activités écrites hors de classe. Tous les
enseignants ayant participé à l'enquête se contente que de
la classe pour travailler l'écrit.
7) Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
La plupart des enseignants qui déclarent que les
performances écrites de leurs élèves sont satisfaisantes
exercent leur métier dans un établissement scolaire privé
dans une zone urbaine. Tandis que l'autre moitié affirme que les
performances écrites de ses élèves sont moyennes voie des
fois médiocres. On relève ici que cette différence est due
particulièrement au type d'établissement où les
enseignants participants exercent. Nous reviendrons à l'explication de
cette différence dans l'analyse que nous effectuerons des
résultats du questionnaire.
8) Y a t'il des élèves qui n'arrivent
pas à suivre le cours de français ?
9) Si oui, sont-ils nombreux ou peu nombreux ?
Pour cette question, plus de la moitié des enseignants
qui enseignent dans un établissement public affirment que presque tous
leurs élèves ne parviennent pas à suivre le cours de
français. Il existe seulement deux professeurs exerçant dans une
école privée qui déclarent que tous leurs
élèves suivent leurs cours sans problèmes.
10) Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
Les réponses des enseignants à cette question
sont très variées. En effet, certains d'entre eux affirment que
les difficultés majeures que rencontrent leurs élèves au
niveau de la lecture sont essentiellement liées à
l'incompréhension du texte, au décodage/déchiffrage de son
sens et à la prononciation de quelques mots, qui, pour leurs
élèves, sont notamment difficiles à articuler. D'autres
enseignants déclarent que les problèmes de lecture
rencontrés par leurs élèves sont particulièrement
situés au niveau du manque de concentration et des liaisons qu'ils
n'arrivent pas à faire entre certains mots. Nous reviendrons plus tard
dans l'analyse des résultats du questionnaire à l'explicitation
de l'origine de ces difficultés.
11) Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ?
Nous remarquons que pour cette question, les réponses
des enseignants qui exercent leur métier dans une école publique
ont toutes un point commun, à savoir l'influence de la langue maternelle
(l'arabe sur la pratique du français en classe. En d'autres termes, ces
enseignants déclarent qu'il existe en effet plusieurs niveaux de
difficultés rencontrées par leurs élèves dans les
productions écrites. Ces difficultés sont très souvent
liées au manque de vocabulaire, à la
cohérence/cohésion des écrits des élèves et
parfois à la syntaxe. Cependant, ce qui domine le plus c'est l'influence
de la langue mère des apprenants en l'occurrence l'arabe.
12) Quelles sont les erreurs les plus
fréquentes produites dans les réalisations écrites de vos
élèves ?
Plus de la moitié des professeurs de français
ayant participé à notre enquête confirment que les erreurs
les plus fréquemment produites dans les réalisations
écrites de leurs élèves relèvent le plus souvent de
la syntaxe, grammaire et conjugaison des temps. Parmi ces erreurs, on cite par
exemple : l'emploi du masculin et féminin, l'accord du sujet avec
le verbe, la concordance des temps, l'utilisation des mots arabes, orthographe
des mots et emploi des connecteurs logiques. Il y a également d'autres
types d'erreurs relevant plutôt du contenu et de la forme des
écrits : l'élève par exemple ne respecte pas la
consigne et les caractéristiques du texte à rédiger. Deux
enseignants seulement (travaillant dans une école privée)
affirment que leurs élèves ne commettent pas beaucoup d'erreurs.
13) La correction des copies de vos
élèves est-elle une tâche difficile ?
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
Pour cette question, nous constatons qu'une majorité
écrasante d'enseignants confirme que la correction des copies
écrites de leurs élèves n'est pas une tâche
évidente. D'après eux, cette difficulté est due
principalement au nombre d'élèves et de classes qu'ils ont
à leur charge (dans les écoles publiques, il est connu que les
enseignants de français prennent en charge 4/5 classes, soit environ 140
élèves) et aux problèmes d'interférence entre
l'arabe et le français. Cependant, d'autres enseignants affirment que
ces difficultés sont plutôt dues aux erreurs des
élèves : l'incohérence des phrases, le non-respect de
l'orthographe et la non-maitrise de la langue.
14) Est ce que vous utilisez une grille pour corriger
les copies de vos élèves ?
Si oui, quels sont ses critères ?
Plus de la moitié des enseignants ne s'appuient pas sur
une grille afin de corriger les copies écrites de leurs
élèves. L'autre moitié qui utilise une grille de
correction se base en effet sur différents critères notamment le
respect de la consigne, la concordance des temps verbaux, le respect de
l'orthographe, la ponctuation et la richesse du lexique. Il y a aussi d'autres
critères qui relèvent de la cohérence textuelle, la
maitrise des outils linguistiques et la présentation du document.
15) Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
251507712
251505664
Toutes les erreurs
Les erreurs les plus fréquentes Une
copie modèle
Autres :
Tous les enseignants (exerçant dans un
établissement privé et public) ont répondu que pendant la
correction avec leurs élèves, ils s'intéressent
plutôt aux erreurs les plus fréquemment produites. Peu
d'enseignants affirment corriger toutes les erreurs. Aucun enseignant n'utilise
une copie modèle pour corriger les erreurs.
16) Est-ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
251509760
Oui
Non
Si oui, comment ? Sinon,
pourquoi ?
Tous les enseignants affirment qu'ils impliquent leurs
élèves dans la correction de leurs erreurs. Par ailleurs, un seul
enseignant déclare qu'il n'incite pas ses élèves à
participer dans l'étape de correction. Ces professeurs proposent en
effet différentes manières qu'ils déploient pour impliquer
leurs élèves dans la phase de remédiation, à
savoir :
- Identifier l'erreur,
- Laisser les élèves travailler tous seuls puis
en groupe sur leurs feuilles ou la copie de l'un de leurs camarades (et ce
à partir des annotations du professeur)
- Refaire l'exercice en classe,
- Repérer l'erreur en groupant les
élèves,
- Exposer l'erreur relevée chez
l'élève,
- Demander à l'ensemble de la classe d'identifier
l'erreur et de procéder à sa remédiation,
- Apporter des exemples et des orientations,
17) À quels types de difficultés
vous-vous affrontez le plus lors des séances de correction ?
251510784
251513856
Variétés des erreurs
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants
Autres :
Plus de la moitié des enseignants du français
affirment que les difficultés auxquelles ils sont le plus
confrontés concernent les variétés des erreurs, relevant
d'un ordre linguistique. L'implication des apprenants en classe
représente aussi une difficulté qui vient juste après.
18) À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
251515904
La langue La structure
du texte Le sens Autres :
On relève ici que pour la phase de remédiation
des erreurs, la majorité des enseignants donne de l'importance à
deux domaines, en l'occurrence la langue et le sens. Peu d'enseignants
s'intéresse en fait à la structure du texte dans l'étape
de correction.
19) Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
251518976
Oui
Non
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
Pour la plupart des enseignants, la langue maternelle des
apprenants (l'arabe) facilite aussi bien l'apprentissage de la langue
française que l'interaction avec les élèves.
D'après eux, le recours à l'arabe s'avère des fois
indispensable pour identifier ou reconnaitre un objet ou une notion. Pour la
majorité des élèves en classe, l'explication qui se fait
en français reste en quelque sorte abstraite, d'où l'utilisation
du français. L'apprenant, en effet, peut s'appuyer sur ses conceptions
préalables qu'il a sur sa langue maternelle pour réaliser par
exemple une tâche donnée en français.
20) Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves malgré qu'elles
aient été objet de correction plusieurs fois ?
À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles
erreurs ?
La plupart des enseignants remettent en question le niveau
initial et le profil d'entrée des élèves, qui, selon eux,
sont très faibles voir même inexistants. Ces enseignants affirment
que le fait de penser en arabe, représente pour leurs apprenants un
obstacle dans leur apprentissage du français. L'autre moitié des
enseignants ayant répondu à cette question, reproche l'usage
restreint de la langue (tous les élèves ne pratiquent le
français qu'en classe) et les représentations préalables
qu'ils ont sur la langue française (qu'elle est complexe et trop
difficile à apprendre....etc).
21) Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
251520000
251521024Oui
Non
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
Tous les enseignants ayant participé à notre
enquête n'ont jamais suivi ou bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langues.
L'erreur au service de l'enseignement du FLE
251523072
Analyse et interprétation des résultats
du questionnaire
Introduction
Nous consacrerons cette partie à une analyse
approfondie des réponses du questionnaire présentées par
un groupe d'enseignants du français du cycle primaire et
collégial exerçant dans des établissements scolaires
publics et privés au Maroc. Il est à noter que, nous sommes, dans
le cadre de cette analyse loin de juger les pratiques pédagogiques de
ces enseignants. Notre souci primordial est de relever le statut et le mode de
traitement de l'erreur en classe de FLE, de présenter les
spécificités de chaque méthode et de proposer
éventuellement des pistes de remédiation. Cette partie analytique
sera divisée en quatre sous parties.
· Démarche méthodologique
adoptée
Avant de commencer l'analyse et l'interprétation des
résultats du questionnaire, nous avons pensé en premier abord
à expliciter dans ce premier chapitre la démarche
méthodologique adoptée dans le cadre de cette analyse. Nous
appuierons en effet cette démarche sur une comparaison
compréhensive aussi bien des différentes conceptions que les
enseignants du français ont de l'erreur et de son statut en classe de
langues que de leurs méthodes pédagogiques
déployées en vue de traiter/gérer l'erreur de leurs
élèves. Nous rappelons à cet effet que l'objectif
principal de cette comparaison est de mettre en relief les pratiques des
professeurs et les méthodes qu'ils mettent à la disposition de
leurs élèves pour remédier aux erreurs. Comme nous l'avons
mentionné précédemment, l'inventaire du questionnaire a
été fondé sur un ensemble d'interrogations et de constats
qui nous interpellaient avant la réalisation de l'enquête. Notre
démarche consiste dans un premier temps à établir un
inventaire des représentations des enseignants sur l'erreur et de
circonscrire en second lieu sa problématique.
1) Le statut et rôle de l'erreur dans les
pratiques des enseignants
Comme nous le savons tous, l'erreur représente
actuellement un outil indispensable dans l'enseignement/apprentissage du FLE.
En effet, beaucoup de recherches en didactique des langues ont commencé
depuis une dizaine d'années à donner de l'importance à
l'erreur et à s'intéresser à son étude. L'erreur
est très souvent considérée comme un élément
perturbateur qui dérange en quelque sorte le processus d'apprentissage
de l'élève. En d'autres termes, lorsqu'un élève par
exemple commet une erreur ou se trompe, l'enseignant a tendance à penser
qu'il a échoué dans sa mission ou qu'il n'a pas bien
expliqué la leçon. Ce qui est le cas des enseignants du primaire
qui ont participé à la réalisation de notre enquête.
En effet, on remarque que tout le long de leurs réponses, ils rejettent
la présence de l'erreur et la perçoivent comme étant un
frein dans l'apprentissage de la langue. Ces enseignants sont par ailleurs
confrontés au quotidien à un certain nombre de difficultés
liées à la remédiation des erreurs. Dans cette
perspective, Marquillo-Larruy précise
qu'« interpréter les erreurs sera toujours une
pratique risquée du métier d'enseignant (car jamais totalement
définitive et jamais totalement certaine) mais elle est pourtant
indispensable car seule une réaction réfléchie prenant en
compte les spécificités des productions de chaque
élève nous semble à même de permettre un
étayage pertinent qui accompagnera l'élève sur le
chemin de l'apprentissage. Pour la plupart d'entre eux, le
problèmeémane tantôt de l'apprenant (son niveau, ses
besoins, ses attentes et son profil d'entrée) tantôt de la
complexité de la langue française.
Notre avancée dans l'élaboration de l'analyse
des résultats du questionnaire nous ont poussé à changer
nos représentations préalables sur le mode de traitement de
l'erreur dans les classes marocaines. Cependant, il est très important
à souligner que la gestion ou remédiation de l'erreur de la part
d'enseignants exerçant dans une école privée
diffère de celles d'enseignants travaillant dans une école
publique. Il est à noter que dans tous les établissements publics
au Maroc, les enseignants du français ont à leur charge plusieurs
classes (soit environ 160 élèves voir des fois 180 dans les zones
rurales) et sont suivis par un programme défini qu'ils doivent terminer
avant la fin d'année, contrairement aux écoles privées
où les enseignants ont à leur charge un nombre de classes moins
élevé. De cet effet, la remédiation des erreurs ne peut
pas se faire d'une façon individuelle, ce qui signifie, entre autres,
que le temps (restreint à la classe) ne suffit pas à
l'explicitation des origines et causes de l'erreur en classe de FLE et à
amener en même temps leurs élèves à en prendre
conscience.
Le groupe d'enseignants ayant affirmé que les erreurs
proviennent du niveau bas de leurs élèves et du profil
d'entrée qui ne correspond pas à la réalité
décevante des classes (niveau catastrophique des élèves)
se retrouvent dans ce contexte, dans l'obligation d'établir un
diagnostic et de revoir les bases de langue avec leurs apprenants. Les
enseignants se retrouvent alors dans une autre problématique, ce qui
explique alors la réapparition de certaines erreurs chez les
élèves. Le socle sur lequel ces enseignants construisent leurs
apprentissages est très fragile voir même des fois inexistant. Il
faut bien évidemment prendre les besoins et attentes des
élèves en compte, cependant il ne faut pas perdre de vue qu'il
existe en effet plusieurs stratégies et mécanismes sous-jacents
à l'apprentissage d'une langue étrangère. Le
français, est à cet effet pour les élèves
marocains, une langue étrangère et son usage/pratique demeurent
très restreints. Il faut dans ce sens noter que la majorité des
élèves marocains dans les établissements publics
pratiquent le français qu'au sein de la classe, durant les quatre heures
consacrées au cours de français (ce qui n'est pas du tout
suffisant).
En outre, leur entourage familial et social ne les encourage
pas à pratiquer cette langue en dehors de l'établissement, cela
explique leur niveau très bas et leur profile d'entrée
inexistant. Pour remédier aux erreurs et impliquer les
élèves dans ce processus, la majorité des enseignants
optent le plus souvent pour une correction collective en classe n'incitant pas
en conséquent leurs apprenants à prendre conscience
individuellement de leurs erreurs. On reconnait que l'erreur est un indice
d'apprentissage important qui permet à l'enseignant de pouvoir situer la
progression de ses élèves en classe, par ailleurs cette
progression se retrouve malheureusement entravée par le manque
d'implication individuelle des élèves dans la phase de
remédiation.
2) Comprendre le statut et rôle de
l'erreur du point de vue des enseignants
· Attitude des enseignants vis-à-vis de
l'erreur en classe de FLE
Afin de mieux assimiler l'erreur et son statut dans
l'enseignement/apprentissage du FLE, il est nécessaire de l'identifier
et de connaitre à quoi elle est liée. Les erreurs sont des
indices du processus didactique de l'apprenant, des différentes
tâches cognitives et conceptuelles qu'il effectue et des
difficultés rencontrées, l'erreur est de ce propos
inhérente au processus d'apprentissage. Nous remarquons cependant, qu'il
existe toujours cette conception négative/rejet de l'erreur de la part
des enseignants du français. L'erreur demeure pour eux regrettable. Ils
acceptent en effet l'erreur, la repère, l'identifie, essaient d'y
remédier mais ont toujours cette conception qu'elle symbolise un signe
d'échec de l'apprenant qui n'a pas réussi à mettre en
place des mécanismes d'apprentissage efficaces et pertinents pour
intérioriser l'erreur, se l'approprier et y remédier. En effet,
les moyens et supports pédagogiques qu'utilisent les enseignants du
français au Maroc (programme éducatif chargé, manuels
scolaires comportant des exercices de langue n'induisant pas les
élèves à réfléchir eux-mêmes sur leurs
erreurs) ne les préparent pas à transformer la production de ces
dites erreurs d'un obstacle d'apprentissage à un outil au service de
l'acte d'apprendre, comme nous le dicte le modèle constructiviste. Et
encore faut-il savoir qu'il n'est pas évident, dans le cadre de ce
modèle, de déconstruire les représentations
préalables profondément ancrées et stimuler un changement
de comportement.
Les perceptions qu'ont les enseignants du français sur
l'erreur et son rôle dépendent largement de leur contexte
d'enseignement et des besoins réels des élèves dans la
situation didactique. Néanmoins, l'attitude que doivent avoir ces
enseignants à l'égard des erreurs doit être positive en vue
de libérer les apprenants de la phobie de l'erreur. Jacques Attali
affirme dans ce sens : « Quand on aura compris qu'on
apprend en se trompant, on reconstruira l'école différemment. (Le
monde Éducation 10 novembre 2010 ». Parmi les
difficultés que les enseignants du français rencontrent lors de
la correction des copies des élèves et la phase de
remédiation, le manque d'implication des apprenants dans ce processus et
leur niveau très bas en français, qui, entrave le bon
déroulement de la remédiation des erreurs.
3) L'erreur et la complexité du système
linguistique français
· Les erreurs et interférences
linguistiques : quels rapports ?
Lors du recueil des données de notre enquête et
la présentation de ses résultats, nous avons remarqué que
la majorité des enseignants ayant répondu au questionnaire
rapportent les erreurs de leurs élèves à la
complexité du français ou encore aux difficultés qu'ils
rencontrent dans l'apprentissage/pratique de cette langue au sein de la classe.
La difficulté de la langue en soi induit, dans la plupart du temps, les
apprenants marocains à faire des interférences entre leur langue
maternelle, en l'occurrence l'arabe (L1) et la langue cible (le français
langue étrangère). Enseigner le français à des
élèves arabophones engendre des rapports entre la langue
maternelle arabe et le français considéré comme
étant une langue étrangère. Ces contacts, induisent,
à cet effet des problèmes d'interférences de langues qui
influencent sur les performances écrites et orales des
élèves marocains. Les phases premières de l'apprentissage
d'une langue étrangère s'appuient sur les conceptions
antérieures de la langue maternelle et d'une confrontation entre la
langue acquise et celle à acquérir. Ce va et vient entre le
système linguistique de l'arabe et celui du français peut
engendrer un transfert linguistique et lexical de l'arabe. En outre, plus de la
moitié des élèves marocains, amenés à
écrire un texte en français ou à communiquer oralement ne
disposent pas d'un bagage linguistique suffisant leur permettant de bien
exprimer leurs idées en langue cible. Nous souhaitons souligner que les
enseignants du français du cycle primaire et collégial ont
illustré les interférences linguistiques de leurs
élèves par des erreurs que nous présentons dans le tableau
ci-dessus.
Quelques exemples d'interférences
linguistiques entre l'arabe et le français
|
- La maison de moi
- Dans le dimanche dernier
- Un assimilation
- Le planète
- Une insecte
- J'ai coupé la route
- J'ai coupé le ticket du train
- J'ai fait un rond dans le parc
- J'ai monté mes bagages
- Nous avons allumé le feu de la cuisine de la maison
|
Le recours à l'arabe dans l'enseignement du FLE
au Maroc
Le recours à la langue maternelle représente un
phénomène langagier se produisant dans un milieu scolaire aussi
bien par l'apprenant que par l'enseignant. L'apprenant met en place des
stratégies d'apprentissage où il recourt à sa langue
maternelle pour pouvoir comprendre ce que l'enseignant explique en classe et
réaliser des tâches cognitives et intellectuelles en langue cible.
Cela constitue pour eux une aide pour l'apprentissage du français.
L'enseignant recourt aussi des fois à la langue maternelle de ses
apprenants pour traduire des mots qu'ils n'arrivent pas à comprendre.
L'usage de la langue maternelle peut ainsi débloquer plusieurs
situations d'incompréhension entre l'élève et
l'enseignant. Tous les professeurs de français ayant participé
à notre enquête affirment que l'usage de la langue maternelle peut
s'avérer des fois une aide très utile dans l'enseignement du
français langue étrangère. Aucun enseignant n'a
déclaré qu'il est interdit de recourir à la langue
maternelle pour donner un cours de français. Nous avons alors
décidé de présenter quelques arguments de ces enseignants
dans le tableau ci-dessous.
Certains avis des enseignants sur le recours de la
langue maternelle (l'arabe) en classe de français
|
- L'alternance (LE et LM) peut faciliter l'interaction entre
l'enseignant et ses apprenants
- L'apprenant peut se baser sur ses représentations
préalables de la LM
- La traduction des termes peut faciliter la tâche des
apprenants
- Parfois, le recours à la langue maternelle
s'avère indispensable pour identifier/reconnaitre une notion ou un objet
- La langue maternelle (l'arabe) aide beaucoup dans le
déroulement des séances et permet à l'élève
de comprendre ce que l'enseignant dit en français.
- J'utilise très souvent l'arabe dans mon cours de
français pour aider mes apprenants à comprendre l'objectif du
cours et les amener à réaliser les tâches demandées.
- Selon moi, l'arabe est une très grande aide pour
l'enseignement du français, surtout au niveau de la traduction des
termes qui facilitent la compréhension.
- Je m'appuie, le plus souvent, sur l'arabe pour expliquer les
différents objectifs de mon cours et les tâches que mes apprenants
devraient effectuer.
|
· Proposition de quelques pistes de
remédiation de l'erreur
Comment remédier ?
Nous consacrerons cette partie à une proposition de
certaines pistes de remédiation que les enseignants du français
du cycle primaire et collégial peuvent utiliser en classe pour bien
traiter les erreurs de leurs élèves et pouvoir
éventuellement dépasser les obstacles d'apprentissage.
Il est à savoir que ces techniques/tactiques que nous
suggérons pour le traitement de l'erreur peuvent ne pas convenir
à toutes les situations didactiques existantes, cela dépend en
effet du contexte d'enseignement/apprentissage et des pratiques enseignantes
qui varient d'un enseignant à un autre.
Le plaisir d'apprendre
En ce qui concerne la remédiation des erreurs en classe
de FLE, il n'est pas toujours facile d'impliquer les apprenants dans la phase
de correction. L'enseignant doit à cet effet savoir comment donner
goût à l'apprenant pour qu'il s'implique lui-même dans
l'étape de remédiation. L'élève ne peut en aucun
cas s'autoévaluer ou s'autocorriger s'il ne trouve pas du plaisir
à prendre conscience de ses erreurs pour les corriger lui-même.
Les enseignants doivent favoriser la correction des copies ou des erreurs en
petits groupes pour que les élèves ne soient pas
démotivés. La correction collective a ses avantages mais risque
quand même de provoquer du désintérêt chez les
élèves qui, dans la majorité des cas, perdent leur
concentration et finissent par ne pas suivre la correction. L'enseignant ne
doit pas non plus corriger les erreurs dès le départ. Il faut par
ailleurs savoir accorder du temps aux élèves pour observer
l'erreur, l'identifier, la reconnaitre et procéder à son analyse.
L'élève est le seul acteur social de son apprentissage, il prend
en main ce processus et peut réfléchir à des
manières pour comprendre l'origine de son erreur et ses causes. En
effet, la remédiation constitue tout un processus qui passe par
plusieurs étapes. Partir des besoins réels des apprenants
représente une phase cruciale dans la remédiation.
Le plaisir d'enseigner : s'adapter aux
besoins des élèves
Comme cela a été mentionné
précédemment, le niveau des élèves marocains est
très bas en français et le profil d'entrée au cycle
primaire et collégial ne correspond en aucun cas aux besoins et attentes
réels des apprenants. L'enseignant, se voit alors, dans cette situation,
confronté à deux problématiques à
savoir : remédier aux erreurs de ses élèves et
essayer rapidement d'améliorer leur niveau qui est construit sur un
socle d'apprentissage fragile voir même des fois inexistant. Les
enseignants se conforment au programme du manuel scolaire qui n'est pas
adapté aux besoins des élèves marocains. En effet, le
manuel ne prend pas en compte l'entourage et les spécificités des
besoins de l'élève marocain et lui propose des activités
de langue qui ne correspondent pas à son profil de non natif.
L'enseignant peut à ce propos essayer de travailler d'autres types
d'activités adaptées au niveau et besoins de ses
élèves. S'adapter au profile de l'apprenant marocain peut
s'avérer une évidence, cependant plusieurs enseignants de
français ont tendance d'oublier de s'adapter au niveau de leur classe et
considèrent l'élève marocain comme un natif qui maitrise
le français. Si les enseignants veulent que les élèves
s'investissent et ne se démotivent pas, il est de grande importance
d'éviter de travailler sur les mêmes types d'activités et
de varier le contenu des séquences d'apprentissage proposées.
Présenter des supports authentiques est aussi l'une des étapes
nécessaires pour créer de la motivation chez les apprenants. Il
faut encourager les élèves et leur laisser le choix de travailler
sur les thématiques qu'ils veulent plutôt que de venir avec des
activités imposées pour toute la classe. L'apprentissage
coopératif peut aussi être intéressant dans la mesure
où l'enseignant peut inciter ses élèves à
s'interagir et à travailler en groupes avec leurs camarades :
échange de propositions et d'idées, contribution dans la
réalisation d'un projet....etc.
Changer d'attitudes à l'égard de
l'erreur
Corriger l'erreur d'une manière systématique
n'est pas suffisant. Déceler le pourquoi de l'erreur en classe de FLE
demeure une approche pédagogique très intéressante que les
enseignants peuvent déployer pour non seulement susciter l'erreur chez
les élèves mais les amener aussi à formuler un ensemble
d'hypothèses concernant son origine et ses causes. Les enseignants
doivent essayer d'adopter une attitude positive vis-à-vis des erreurs et
éviter toutes remarques et commentaires négatifs pouvant
engendrer des problèmes et obstacles d'apprentissage. Pour l'enseignant,
un retour réflexif positif de l'erreur constitue un chemin propice par
lequel l'élève découvre son propre fonctionnement
intellectuel et commence à travailler en autonomie. L'exploitation de
l'erreur comme outil ou instrument au service de l'enseignement/apprentissage
du FLE permet aux enseignants de découvrir les démarches
d'apprentissage de leurs élèves, de repérer leurs besoins,
de comparer les différentes approches pédagogiques et de les
évaluer avec pertinence. L'attitude des enseignants vis-à-vis des
erreurs doit changer car l'erreur est considérée comme une
étape essentielle de l'apprentissage. Un retour positif de l'enseignant
a l'influence de changer la perception de l'apprenant et le motiver :
« Les erreurs ne sont pas peìnalisantes lorsque
l'enseignant les consideÌre comme des informations importantes qui
permettent de fournir une reìtroaction significative aÌ
l'eìleÌve sur les raisons et les actions qui les ont
provoqueìes.1 » (Citeì par R.Viau
« L'eìvaluation source de motivation ou de ligne :http
://www.erudit.org/apropos/utilisation.html).
Synthèse
Dans cette partie, nous avons abordé quatre points qui
nous paraissent importants dans la reconsidération du statut et
rôle des erreurs dans l'enseignement du FLE. Acceptée ou
rejetée, l'erreur demeure un phénomène inévitable
dans l'enseignement/apprentissage du français langue
étrangère. Le mode de traitement de l'erreur doit se
réaliser d'une manière constructive. Ce mode de traitement
dépend largement des représentations qu'ont les enseignants des
erreurs. Ils doivent à ce propos chercher toutes les méthodes
pédagogiques adéquates qu'ils peuvent déployer pour
exploiter l'erreur comme un outil au service de l'enseignement et non le
contraire. Le choix des activités travaillées en classe permet
également à l'enseignant de motiver l'apprenant à prendre
conscience de ses erreurs et réfléchir à la
remédiation.
Conclusion générale
Dans le cadre de la réalisation de ce mémoire,
nous nous sommes intéressées au statut et rôle de l'erreur
aussi bien dans les documents officiels (orientations pédagogiques et
manuels scolaires du cycle primaire) que dans les pratiques didactiques des
enseignants. Notre intérêt primordial, tout le long de cette
recherche exploratoire, est de mettre en relief le rapport étroit qu'a
la théorie avec la pratique et vice-versa. Nous nous sommes
focalisées dans la partie théorique aux modalités de
traitement de l'erreur dans les différents modèles d'enseignement
et apprentissage du FLE. Ce balayage théorique vise à illustrer
les différentes conceptions du statut de l'erreur tels qu'elles
émanent de courants comme l'analyse contrastive ou encore l'analyse
d'erreurs telles que les interlangues et les parlers bilingues.
Pour le statut de l'erreur et son mode de gestion dans les
Orientations Pédagogiques, nous constatons un grand écart entre
ce qui est recommandé dans les documents officiels et le traitement des
erreurs dans les pratiques des enseignants.
Au terme de notre problématique qui a orienté ce
travail, nous avons tenté de délimiter la manière dont les
enseignants apportent les corrections aux erreurs dans les copies de leurs
élèves et leur attitude adoptée vis-à-vis des
erreurs et comment ils y remédient.
Le statut de l'erreur a considérablement changé
au fil de ces dernières années. Les différents travaux
didactiques effectués dans ce domaine démontrent une transition
de l'erreur perçue auparavant comme étant une sanction, une faute
à éviter, un obstacle dans l'apprentissage de la langue vers
quelque chose de positif, considérée plutôt comme un signe
d'apprentissage.
La transition qu'a connu les pédagogies traditionnelles
vers les pédagogies dites modernes (approche communicative, approche
cognitive, approche par les compétences) ont influencé aussi bien
le statut accordé à l'erreur que l'interaction entre l'enseignant
et l'élève.
Au cours de l'analyse des séances de FLE dans des
écoles marocaines et de notre enquête réalisée par
le biais d'un questionnaire adressé aux enseignants du cycle primaire,
nous nous sommes parvenues que ces enseignants adoptent une attitude
négative à l'égard des erreurs et que la correction des
copies n'est pas basée sur des critères précis. Entre
autres, l'erreur n'est pas considérée comme un outil au service
de l'enseignement du français. Les résultats de cette modeste
recherche exploratoire peuvent constituer un prolongement de travail approfondi
pouvant faire l'objet d'une thèse de doctorat. En guise de perspectives
didactiques, nous présentons deux questions principales auxquelles nous
pourrions apporter des éléments de réponse dans un travail
de doctorat : Quel est le rôle de la langue maternelle dans la
construction de la didactique du FLE ? Faut-il bannir la langue maternelle
ou au contraire l'utiliser comme support pour enseigner le FLE ?
Bibliographie
· Textes officiels et manuels scolaires
marocains
1. Textes officiels
CSEFRS, 2014. Rapport analytique, La mise en oeuvre de la charte
nationale d'éducation et de formation 2000-2013, Acquis, déficits
et défis, Décembre 2014. Téléchargeable à
partir du lien suivant :
https://www.men.gov.ma/Fr/Documents/Raptfr-analytiqye-CSE_CNEF.pdf
CSEFRS, 2019. Résultats des élèves marocains
dans l'étude internationale sur le progrès en littératie,
Rapport thématique, PIRLS 2016
M.E.N, 1999. Charte (la) Nationale d'Éducation et de
Formation,
Livre Blanc (le) pour la révision des programmes
scolaires, M.E.N 2002
M.E.N, 2010. Cadre de référence de l'examen
normalisé pour l'obtention du certificat d'études primaires,
Langue française. Direction de l'évaluation de l'organisation de
la vie scolaire et des formations communes inter-académies. Centre
National de l'Evaluation et des Examens. Rabat
M.E.N, 2011. Examen normalisé régional pour
l'obtention du certificat du cycle collégial. Cadre de
référence de la langue française. Direction de
l'évaluation de l'organisation de la vie scolaire et des formations
communes inter-académies. Centre National de l'Evaluation et des
Examens. Rabat
M.E.N, 2013-2014. Guide d'appui à la lecture dans le
secondaire collégial. Langue française. Avec la participation des
académies régionales de l'éducation et de la formation.
USAID.
M.E.N, 2015. Projet du curriculum révisé, S.L.
Direction des curricula.
M.E.N, 2019. Les nouveaux programmes scolaires de l'enseignement
primaire. Orientations pédagogiques relatives à
l'enseignement/apprentissage du français dans les quatre
premières années du cycle primaire, pp 106-138, Direction des
curricula, Mai 2019. Mis en ligne à partir du lien suivant :
https://www.men.gov.ma/Ar/Documents/New_Curriculum1e-2e-3e-4e_AP-VF_14mai2019.pdf
Programme National d'Evaluation des Acquis. PNEA 2008. Fascicule
de la langue française, Édition Conseil supérieur de
l'enseignement, Mai 2009. Téléchargeable à partir du lien
suivant :
https://www.csefrs.ma/wp-content/uploads/2017/09/fascicule_lang_fr_VF.pdf
Programme National d'Evaluation des Acquis des
élèves du Tronc Commun. PNEA 2016. Rapport analytique,
Résumé. Conseil Supérieur de l'Education de la Formation
et de la Recherche Scientifique (CSEFRS). Mis en ligne et
téléchargeable à partir du lien suivant :
https://www.csefrs.ma/wp-content/uploads/2017/02/Resume-Rapport-PNEA-2016-Final.pdf
Vision stratégique 2015-2030. (CSEFRS) Pour une
école de l'équité, de la qualité et de la
promotion. Téléchargeable à partir du lien :
https://www.men.gov.ma/Fr/Documents/Vision_strateg_CSEF16004fr.pdf
Manuels scolaires
Mes apprentissages en français, 2ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'élève,
Homologué par le M.E.N, Librairie Papeterie Nationale, Août
2003.
Mon livre de français, 2ème année
de l'enseignement du primaire, Livret de l'élève,
Homologué par le M.E.N, Les éditions maghrébines, Juin
2003.
Le nouvel espace de français, 2ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'élève,
Homologué par le M.E.N, Librairie Al Maarif, Juin 2003, Edition 2008.
L'oasis des mots, 2ème année primaire,
Livret de l'apprenant et de l'apprenante, Homologué par le M.E.N,
Edition Al Madariss, Juillet 2018, 2ème édition,
2019
Mes apprentissages en français, 3ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'élève,
Homologué par le M.E.N, Librairie Papeterie Nationale, Juin 2004.
L'oasis des mots, 3ème année primaire,
Livret de l'apprenante et de l'apprenant, Homologué par le M.E.N,
Edition Al Madariss, Juillet 2019, 1ère édition
2019
L'école des mots, 4ème année
primaire, Livret de l'élève, Homologué par le M.E.N,
Librairie des écoles,Homologué par le M.E.N Juin 2003,
12ème édition 2017.
Mes apprentissages en français, 4ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'apprenant et de
l'apprenante, Homologué par le M.E.N, Librairie Papeterie Nationale,
Juin 2004.
Mes apprentissages en français, 4ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'apprenante et de
l'apprenant, Homologué par le M.E.N, 1ère
édition Juillet 2019. Librairie Papeterie Nationale.
Mes apprentissages en français, 5ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'apprenant,
Homologué par le M.E.N, 1ère édition Août
2017. Librairie Papeterie Nationale.
Mes apprentissages en français, 6ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'apprenante et de
l'apprenant, Homologué par le M.E.N, 1ère
édition Août 2017. Librairie Papeterie Nationale.
Parcours, Séquences d'apprentissage du français,
6ème année de l'enseignement du primaire. Livret de
l'élève, Homologué par le M.E.N Mai 2005, Nadia Edition,
Edition 2015/2016.
Parcours, Séquences d'apprentissage du français.
1ère année du cycle secondaire collégial,
Livret de l'élève, Homologué par le M.E.N le 29 juillet
2003, Nadia Edition, Edition 2014/2015.
L'heure du français. 1ère année
du cycle secondaire collégial, Livre de l'élève,
Homologué par le M.E.N le 29 juillet 2004, Librairie Papeterie
Nationale, 1ère édition août 2004.
Mes apprentissages en français, 4ème
année de l'enseignement du primaire, Guide de l'enseignante et de
l'enseignant, Nouvelle édition 2019. Librairie Papeterie Nationale.
Téléchargeable depuis le lien suivant :
https://www.men.gov.ma/Ar/Documents/dc/G-MesapprentissagesenFrancais4eAP2019.pdf
Mes apprentissages en français, 6ème
année de l'enseignement du primaire, Guide de l'enseignant, 10
Août 2017. Librairie Papeterie Nationale. Téléchargeable
depuis le lien suivant :
https://www.men.gov.ma/Ar/Documents/Guide%20Mes%20apprentissage%20en%20faran%C3%A7ais/Guide-enseignant_Francais_C6_Interieur.pdf
Ouvrages académiques, articles et
revues
1. Ouvrages académiques et
articles
AbernotYvan (1988) :Les méthodes d'évaluation
scolaire. Techniques actuelles et innovations. 1ère
édition. Bordas. Paris.
Aimade Nadia (2012 a) :L'enseignement/apprentissage du
français au Maroc entre réalité et utopie,
UniversitéMohamedV, FLSHdeRabat.Téléchargeable à
partir du lien suivant :
https://revues.imist.ma/index.php?journal=SEMEION_MED&page=article&op=view&path%5B%5D=13719
Aimade Nadia (2012 b) :L'approche communicative et
l'approche par compétences et leur impact sur
l'enseignement/apprentissage du français dans le secondairemarocain.
Thèse de doctorat en didactique, 2 tomes, Rabat, Faculté des
lettres et des sciences humaines, 2011-2012.
Allouch Victor (2018) : Contribution à une didactique
de la grammaire en FLE, (c) L'Harmattan, Paris.
AlmouDriss (1997) : L'apport des erreurs à la
didactique du français langue étrangère.
1ère édition. Casablanca.
ArrivéMichel, Françoise Gadet, Michel Galmiche
(1986) : La grammaire d'aujourd'hui, guide alphabétique de
linguistique française, (c) Librairie Flammarion, édition 2010.
Paris.
Astolfi Jean-Pierre (1997) : L'erreur, un outil pour
enseigner, ESF éditeur, édition 2015.
Baderot Christophe (2004) :Synthèse Animation
pédagogique Statut de l'erreur - évaluation
BarthBritt-Marie (2003) : Le savoir en construction. Retz
Edition. Paris
Baruk Stella (1985) : L'âge du capitaine : de
l'erreur en mathématiques. Édition du Seuil.
Bécu-Robinault Karine, Maitre de conférences INRP.
Licence de l'éducation 3, Support de cours. Didactique des
mathématiques.
Berger Christelle (2013) : Entrer dans l'écrit du FLE
pour les arabophones. L'acquisition du lien phonie/graphie du français
par les étudiants au CUEF de Grenoble. Mémoire de Master 2.
Spécialité FLE, Université Stendhal Grenoble 3.
Bertocchini Paola, Costanzano Edwige (2008) : Manuel de
Formation Pratique pour le professeur de FLE. CLE International.
Besse Henri, Porquier Rémy (1991) : Grammaire et
didactique des langues, CREDIF Hatier/Didier Paris.
Bibeau Gilles (1988) : L'influence de la langue maternelle
dans l'acquisition d'une langue seconde, Revue Marocaine de didactique des
langues, numéro 1, Avril 1988, pp 7-23
Brière Manon (2018) : L'erreur pour apprendre, pp
31-37, Volume 31, n° 2, Pédagogie Collégiale.
Bourray Mounir (2016) : L'erreur dans l'apprentissage de la
production écrite en classe du FLE : Repérage, Traitement et
Remédiation. Université Moulay Ismail, Maroc. Francisola, pp
163-174.
Brousseau Guy (1998) : Théorie des situations
didactiques. La pensée sauvage, éditions. Grenoble.
Cadre européen commun de référence pour les
langues (CECRL, 2001) : apprendre, enseigner, évaluer. Conseil de
l'Europe. Unité des Politiques linguistiques, Strasbourg.
Chami Moussa (1986) : Analyse des erreurs du français
écrit des élèves marocains du secondaire, Études
Psychologiques & Pédagogiques, numéro 6, Juin 1986, pp
46-61.
ChelliAmirouche (2011) : Rapports aux langues natives et
enseignement du français en Algérie. Sciences Humaines.
Publibook
Cortier Claude (2019) : « L'enseignement des
langues à l'école publique au Maroc : construction des
savoirs, identités et citoyennetés ». Compte rendu de
lecture de la thèse de Chloé Pellegrini.
Congiu Christian (2005) : La ponctuation correcte.
Éditions de Vecchi. Paris
Cuq Jean-Pierre (1996) : Une introduction à la
didactique de la grammaire en français langue étrangère,
Première édition, Paris, Didier Hatier.
Cuq, Jean-Pierre (2003) : Dictionnaire de didactique du
français langue étrangère et seconde. S.l :CLE
International.
Cuq, Jean-Pierre, Gruca Isabelle (2005) : Cours de
didactique du français langue étrangère et seconde,
Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble.
Damar Marie-Ève (2014) : Communication écrite,
Théorie, Méthodologie, exercices corrigés, Deboeck
supérieur, Duculot
Debyser Francis (1970) : « La linguistique
contrastive et les interférences », pp 31-61, Persée,
La langue française numéro 8, 1970, Apprentissage du
français langue étrangère.
DefaysJean-Marc, Deltour Sarah (2003) : Le français
langue étrangère et seconde, Enseignement et apprentissage,
EditionsMardaga.
Delforce Bernard (1986) : Les professeurs face à la
correction des copies : changer les images pour changer les usages,
Études de communication, langages, information, médiations,
OpenEditionJournals.
Demirta° Lokman, Gümü°Hüseyin (2009) : De la
faute à l'erreur pour une pédagogie alternative pour
améliorer la production écrite en FLE, Synergies Turquie
n°2, pp 125-138
El Alaoui Driss (2013) : Analyse des dysfonctionnements des
écrits des lycéens et perspectives de re-médiation,
ATTADRISS Revue de la Faculté des Sciences de l'Education N°5
Nouvelle série 2013.
El Amrani Hafida (2013) : Lestatutdu
françaisécrit des nouveaux étudiants, Langage et
société n° 143, Mars 2013, pp 53-64.
El HoudnaBadr (2015) : « Les interférences
linguistiques entre le français et l'arabe marocain dans les productions
écrites d'élèves du Baccalauréat », pp
30-44, langues et sociétés, Volume 1, n° 1, juin 2015.
Fayol Michel (2009) : L'orthographe et son apprentissage, pp
127-139, Réussir à apprendre, Sous la direction de Gaëtane
Chapelle & Marcel Crahay, Collection Apprendre, PUF.
Géraud Violaine (2014) : Cours particulier de
grammaire française. Les bleus, collection dirigée par Fabien
Fichaux. Ellipse Édition. Paris.
Gombert Jean-Émile (2009) : Quelles
difficultés faut-il surmonter pour apprendre à lire ? pp
113-125, Réussir à apprendre, Sous la direction de Gaëtane
Chapelle & Marcel Crahay, Collection Apprendre, PUF
Haddar Mohamed(2019) : Représentations sur
les langues en contact dans l'espace
scolaire marocain : cas des lycéens. Action
Didactique, Revue internationale de didactique du français.
Idoubia Rachid (2018) : La réalité des
pratiques enseignantes au regard des méthodes actives dans les classes
du FLE au cycle secondaire collégial, dans la direction provinciale de
Tinghir : Etat des lieux et recommandations. Mémoire de fin
d'études pour l'obtention du diplôme d'inspecteur
pédagogique de l'enseignement secondaire. Filière :
Français. CFIE, Rabat, Juin 2018.
Jacquenod Raymond (2006) : Champion d'orthographe, Maxi
poche langues, Editions de la Seine.
Jamet Éric (1997) : Lecture et réussite
scolaire, Psycho Sup, DunodÉdition, Paris.
KharchoufiAbdelhaq (2011) : Les orientations
pédagogiques pour l'enseignement du français au
collège : Quelle logique curriculaire pour quelles pratiques en
classe, Mémoire présenté et soutenu au centre de formation
des inspecteurs de l'enseignement, Rabat.
LassadKalai (2011) : L'erreur orthographique dans les
productions écrites des élèves tunisiens :origine du
dysfonctionnement et contribution à la maîtrise de la
compétence orthographique, Thèse de doctorat, didactique des
langues et des cultures, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3.
Le dictionnaire des Sciences Humaines (2007) : Sous la
direction de Jean-François Dortier. Éditions Sciences Humaines.
Delta.
Les grands dictionnaires Larousse (1994) : Le Dictionnaire
de Linguistique et des Sciences du Langage, Jean Dubois et al, Larousse
Dictionnaires, édition 2012.
Makassikis Martha (2017) : Apprendre l'orthographe
française quand on est étudiant allophone, Éditions
Connaissances et Savoirs.
Mante Michel, Charnay Roland (1992) : De l'analyse de
l'erreur en mathématiques aux dispositifs de remédiation.
Repère IREM n° 7. Avril 1992.
Moore Danielle (2001) : Une didactique de l'alternance pour
mieux apprendre ? Etudes de linguistique appliquée. N° 121, pp
71-78.
PelpelPatrice (1986) : Se former pour enseigner.
1ère édition. Bordas. Paris.
Perdue Clive (1980) : L'analyse des erreurs : un bilan
pratique. Langages. 14ème année, n° 57, pp 87-94.
Peugeot Jacqueline (1997) : La connaissance de l'enfant par
l'écriture. L'approche graphologique de l'enfance et de ses
difficultés. 3ème édition. Dunod. Paris.
Porquier Rémy, FrauenfelderUlrich Hans (1980) :
Enseignants et apprenants face à l'erreur, ou de l'autre
côté du miroir. Le français dans le monde, 1980, no. 154,
p. 29-36
Porquier Rémy, Bernard Py (2004) : Apprentissage
d'une langue étrangère : contexte et discours. Collection
C.R.E.D.I.F Essais. Didier Editions.
Psychologie de l'éducation (2007) : Tome 1,
L'école. Ouvrage Coordonné par M. Merri et M. Pichat. Lexifac
Psychologie. Boréal.
Puren C, Rémy, Constanzo E, Bertocchini P (1989) : Se
former en didactique des langues. Édition Ellipses. Paris.
Puren C (2007) : Evaluer dans une perspective actionnelle.
Édition Delbopur. Le Havre.
Quillien Philippe-Jean (2010) : Tout savoir sur le
français. Vocabulaire-Orthographe-Grammaire. Devenir fonctionnaire.
Réussir un concours administratif. Ellipses éditions. Paris.
Reuter Yves (2013a) : Panser l'erreur à
l'école, De l'erreur au dysfonctionnement, Presses Universitaires du
Septentrion. 2013
Reuter Yves (2013b) : Dictionnaire des concepts fondamentaux
des didactiques, 3ème édition, de boeck
supérieur. 2013
Reuter Yves (2015) : Atelier « Panser l'erreur
à l'école ». Journée académique de
l'innovation, Sépia Académie de Lille.
Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René
(2016) : Grammaire méthodique du français.
6ème édition. Quadrige Manuels. PUF
Robert Jean-Pierre (2008) : Dictionnaire pratique de
didactique du FLE, Collection l'essentiel du français,
2ème édition, Éditions Ophrys, Paris.
RosierJean-Maurice (2002) : La didactique du
français. Collection Que sais-je ? PUF.
Saydi Tilda (2015) : L'approche actionnelle et ses
particularités en comparaison avec l'approche communicative.
Synérgie Turquie n°8, pp 13-28.
SpiegelVincent(2006) : La dictée
négociée. IUFM de l'académie de Montpellier. CRDP
Académie de Montpellier.
TaglianteChristine (2006) : La classe de langue. CLE
International, Paris
Tamine Joëlle Gardes (2012) : La grammaire :
Méthodes et Notions, Cursus Lettres, (c) Armand Collin, Paris
Tamine Joëlle Gardes (2014) : La grammaire, Tome 1,
Phonologie, Morphologie, Lexicologie, 4ème édition,
Cursus Lettres, (c) Armand Collin, Paris
TardieuClaire (2008) : La didactique des langues en 4
Mots-Clés. Communication, Culture, Méthodologie,
Évaluation. Ellipses Édition, Paris
TellierChristine (2016) : Éléments de syntaxe
du français. Méthode d'analyse en grammaire
générative, 3ème édition,
Chanelière éducation. Canada.
Toupiol Gérard[Sous la direction] (2006) : Apprendre
et comprendre. Place et rôle de la métacognition dans l'aide
spécialisée. FNAME. Retz Édition, Paris
Weinstein Claire Ellen, M.Hume Laura (2001) :
Stratégies pour un apprentissage durable. Animer sa classe. De Boeck
Université. Bruxelles.
2. Revues
Le Monde de l'éducation, Septembre 1993, N°
207.L'apprentissage de la lecture, les méthodes les plus
utilisées, Les remèdes contre l'illettrisme.
Le Monde Hors série, Jeux. Septembre 2016 Les mots et leur
histoire. Un voyage ludique dans la langue française. (c) 2016 Le
Robert-Sejer/Le Monde.
Le Point Hors Série, Collectif, Novembre 2018. Grammaire,
La méthode Grevisse. Les meilleures astuces pour bien maîtriser le
français.
Sciences Humaines, N° 17, Mai 1992. Dossier : Les
sciences cognitives : Du cerveau à l'esprit.
Sciences Humaines, N° 27, Avril 1993.Dossier : Les
représentations, Images trompeuses du réel.
Sciences Humaines, N° 43, Octobre 1994.Dossier : La
mémoire déchiffrée.
Sciences Humaines, N° 51, Juin 1995.Dossier : Le
langage sert-il à communiquer ?
Sciences Humaines, Hors SérieN° 24Mars/Avril 1999.La
dynamique des savoirs.
Sciences Humaines, N° 98, Octobre
1999.Dossier :Apprendre.
Sciences Humaines, N° 109, Octobre2000.Dossier : Les
logiques de l'écriture.
Sciences Humaines, Hors série Spécial N° 5,
Octobre-Novembre 2006. L'école en questions.
Sciences Humaines, N° 192, Avril2008.Dossier :
Enseigner, L'invention au quotidien.
Sciences Humaines, Numéro Spécial, N° 230S.
Octobre 2011. Pourquoi apprendre ?
Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, N° 38.
Mars-Avril-Mai 2015. Innovation et créativité.
Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, N° 45.
Décembre 2016/Janvier-Février 2017. Les grands penseurs de L'
ÉDUCATION.
Sciences Humaines, Numéro Spécial, N° 318S.
Octobre 2019. Réussir à l'école. Comment devient-on bon
élève ?
Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, N° 58.
Mars-Avril-Mai 2020. Bonheur d'apprendre et d'enseigner. Enquête sur ces
profs qui changent l'école.
· Sitographie
https://www.linkedin.com/pulse/traitement-de-lerreur-en-production-%C3%A9crite-correction-darko-ristovski:
DarkoRistovski (2016), Traitement de l'erreur en production écrite :
correction.
https://www.youtube.com/watch?v=sIYQUjaWRfc
: Pellegrini Chloé (2020), L'enseignement des langues à
l'école publique au Maroc. Constructions du savoir, identités et
citoyenneté. Compte rendu de sa thèse de doctorat soutenue le 7
novembre 2019 à l'université d'Aix Marseille.
https://www.francaisavecpierre.com/: Français avec
Pierre. Progresse en français en t'amusant !
https://parlez-vous-french.com/:
Parlez-vous-French, Apprendre le français simplement.
https://www.reseau-canope.fr/BSD/sequence.aspx?bl0c=729 :
La dictée négociée
https://www.youtube.com/watch?v=Xl8-z1plSO4:
Méthodes de lecture : où en sommes-nous aujourd'hui ?
https://www.youtube.com/watch?v=OCyKipjp40A: Claude
Hagège La langue française entre inégalité et
diversité. Partie2/2. Juillet 2015
https://www.youtube.com/watch?v=KEm36iMgavc&t=306s :
Panorama des méthodologies en didactique des langues par Philippe
Blanchet.
https://www.youtube.com/watch?v=mcUknUCUuAo&t=139s :
HaysanSafar (UMONS). L'influence de la langue arabe sur les autreslangues.
https://www.youtube.com/watch?v=mgri8fcjxWU :
Jean Pruvost. Nos ancêtres les arabes : Ce que notre langue leur doit.
Annexes
1. Transcription des quatre séances de cours
mises en ligne par des professeurs marocains dans le youtube.
2. Le Questionnaire.
3. Extraits de manuels
scolaires :
3.1 Activités de soutien et de
consolidation
3.2 Activités de
lecture/écriture
4) Réponses de quelques enseignants au
questionnaire
Annexe 1 : Transcription des quatre séances
de cours
Pour faciliter la transcription des différentes
séances de cours sélectionnées pour être
décrites et analysées, nous conviendrons de noter
P pour les interventions du professeur,
Ei pour la (ou les) réponse(s)
donnée(s) par un (ou une) élève lorsque celui-ci (ou
celle-ci) est désigné(e) ou invité(e) de manière
individuelle ou nominative pour répondre à une question
posée par le professeur et par E une
réponse collective donnée par un groupe ou l'ensemble des
élèves de la classe à une question qui leur est
posée par le professeur.
Les erreurs et leur mode de gestion sont mis en gras. Quant
aux mots inducteurs, nous conviendrons de les souligner. On entend par
mot « inducteur », un mot soufflé par le
professeur en vue d'induire la réponse ou de suggérer la
réponse chez l'élève. Les mots inducteurs sont
une sorte d'effet Topaze.
Séance A : Leçon
d'apprentissage de lecture (niveau 3ème année du cycle
primaire)
Cette séance peut être visionnée dans le
youtube en cliquant sur le lien suivant :
https://www.youtube.com/watch?v=zK21_rMeiRI&t=282s
Elle est consacrée à l'apprentissage de la
lecture à des élèves de la troisième année
du primaire. Elle s'est déroulée le vendredi 24 Mars 2017 et a
été mise en ligne le 3 Mai 2017. Elle a été
réalisée par le professeur Salem Rhabi au seinde l'école
Mère Yahya Elgoudali. Cette école se trouve au sud du Maroc dans
la ville de Tarfaya. La séancedure environ 48 minutes et est
titrée par son auteur :« Méthodes
pédagogiques et pratiques didactiquespour la maitrise de la
lecture. »
P :« Asseyez-vous !
Alors, je vais vous dire des mots en français et vous allez essayer de
dénombrer le nombre de syllabes. Si vous avez une syllabe, on
lève un doigt, deux syllabes, deux doigts, trois syllabes trois doigts
et ainsi de suite, ça y est ? »
Tous les élèves répondent par oui.
P :« Alors,
on ferme les yeux. Fermez les yeux. »Tous les
élèves ferment les yeux
P :« Tintin »Les
élèves lèvent tous deux doigts
P :« On
lève les doigts. Donc, il y a combien de syllabes ? »
E :
« Deux »
P :« Deux
syllabes, je passe au deuxième mot. » Un moment de
silence.
P :« Faim »
Les élèves lèvent un doigt et le professeur regarde
un momentles élèves.
P :« Oui, la plupart
ont répondu. Donc il y a combien de syllabes ? »
E :« Il y a une
syllabe. »
P :« Chacun »
Tous les élèves lèvent deux doigts
P :« Bien, il y a
combien de syllabes ? »
E :« Il y a deux
syllabes. »
P :« CHA CUN.
Bien. »
P :« Poussin »
Les élèves lèvent tous deux doigts.
P :« Il y a combien
de syllabes ? »
E :« Deux
syllabes. »
P :« Deux syllabes.
POU SSIN »
P :« Requin »
Les élèves lèvent tous deux doigts.
P :« C'est bien. Il
y a combien de syllabes ? »
E :« Deux
syllabes »
P :« RE QUIN »
P :« DINDON »
Les élèves lèvent tous deux doigts.
P :« Bien. Il y a
combien de syllabes ? »
E :« Deux
syllabes »
P :« Il y a deux
syllabes. »
P :« PÉPIN »
Les élèves lèvent tous deux doigts
P :« Bien. Il y a
combien de syllabes ? »
E :« Il y a deux
syllabes. »
P :« INVITÉ »
Le professeur répète le mot
« invité ». Tous les élèves
lèvent trois doigts.
P :« Donc, il y a
combien de syllabes ? »
E :« Trois
syllabes. »
P :« Trois syllabes.
IN VI TÉ»
P :« Bien, BASSIN
»
Les élèvent lèvent deux doigts.
P :« Bien, il y a
combien de syllabes ? »
E :« Il y a deux
syllabes. »
P :« MATIN »
Les élèves lèvent deux doigts
P :« Il y a combien
de syllabes ? »
E :« Il y a
deux syllabes. »
P :« Deux syllabes.
MA TIN »
P :« MARIN »
Les élèves lèvent deux doigts.
P :« Il y a combien
de syllabes ? »
E :« Il y a deux
syllabes. »
P :« CALIN »
Les élèves lèvent deux doigts.
P :« Combien de
syllabes ? »
E :« Deux
syllabes. »
P :« Bien.
CHAGRIN »
Les élèves lèvent deux doigts.
P :« Bien. Y a
combien de syllabes ? »
E :« Deux
syllabes. »
P : « Je passe.
INQUIET »
Les élèvent montrent trois doigts
P : « Il y a combien
de syllabes ? »
E : « Trois
syllabes ! » Le professeur approuve la réponse,
alors que c'est faux. En fait, il n'y a que deux syllabes dans le mot
« INQUIET » : IN QUIET
P :« SINGULIER. Il y
a combien de syllabes ? »
E : « Quatre syllabes »
P : « Non, SIN GU LIER »
E :« Trois
syllabes. »
P : « Il y a trois
syllabes. »
P :« Lundi,
lundi »
Les élèves montrent deux doigts
P :« Il y a
combien de syllabes »
E :« Il y a
deux syllabes » Le professeur désigne un élève
Ei :« Il y a trois
syllabes. » Le professeur
répète :
P :« lundi »
E : « Deux syllabes. »
P :« Il y a deux
syllabes. Bien. FREIN » Les élèves montrent
un doigt
P : « Il y a combien
de syllabes ? »
E : « Une seule syllabe »
P : « PLEIN, Il y a
combien de syllabes ? »
E : « une seule syllabe »
P :« Très
bien. Alors maintenant, je vais vous dire des syllabes et des mots et si vous
entendez la syllabe, vous allez lever la main et s'il ny a pas de syllabe, vous
allez baisser la main. La première syllabe PAIN. Je dis maintenant des
mots, si vous entendez PAIN on lève la main, sinon, vous baissez la
main. »
P :
« LAPIN » Les élèves lèvent la
main.
P : « Très
bien. TRAIN» Les élèves lèvent la main.
P :« Non, il n y a pas la syllabe
PAIN. »
P :« PAIN »
Les élèves lèvent la main.
P :« C'est bien.
SAPIN » Les élèves lèvent la main.
P :« Très
bien. BRIN »Un élève lève la
main.
P :« Tu entends
PAIN ? »Les autres élèves
répondent « Non ».
P :« PLEIN »Les
élèves lèvent la main.
P : « Non, on n'a pas entendu ici
pain. On a plein et non pas pain. Alors maintenant je passe à une
deuxième syllabe, RAIN, vous entendez rein, on lève la main
sinon, on baisse la main. »
P :« TRAIN »
Les élèves lèvent la main.
P : « Bien. RAISIN »
Personne n'a levé la main.
P : « Ça va.
FREIN »
Les élèves lèvent la main.
P : « C'est bien. CHAGRIN »
Les élèves lèvent la main.
P : « C'est bien. BRIN »
Les élèves lèvent la main.
P : « C'est bien. PEINTRE »
Un élève a levé la main.
P : Non, il n y a pas RIN.
Alors maintenant, je vais vous donner une autre syllabe :
TIN ;TIMBRE. »
Les élèves lèvent la main.
P : « C'est bien. PEINDRE. »
Quelques élèves lèvent la main.
P : « Il faut écouter la
syllabe TIN ; est ce que j'entends TIN ? Et
TEINDRE »
Les élèves lèvent la main.
P : « C'est bien. Alors, on passe à une
autre syllabe. « LUN » : Lundi. »
Les élèves lèvent la main.
P : « C'est bien. MALIN »
Les élèves lèvent la main.
P : « C'est bien. LAPIN »
Les élèves lèvent la main.
P : « Ah non, il faut entendre LUN,
Ici, on a LA PIN, il faut faire attention. Alors on passe
à une autre syllabe : SIN ; SAPIN »
Les élèves lèvent la
main.
P : « Ah, non là, lorsque vous
entendez le s dans le mot vous, non, il faut entendre SAPIN.
POUSSIN »
Les élèves lèvent la main.
P : « OURSIN »
Les élèves lèvent la main.
P : « IMPASSE »
Personne ne lève la main.
P : « Non, impasse ce n'est pas SIN, alors
maintenant donnez-moi des mots ou des syllabes qui contiennent
TRAIN »
Ei : « Tableau »
P : « TIN, alors on passe à une autre
syllabe, donnez-moi un mot qui contient RIN »
Ei : « RIN. » Il y a eu un moment de
silence. Un autre élève lève sa main
Ei : « TRAIN »
P : « Applaudissez-le ! »
Les élèves commencent à applaudir.
P : « Très bien. Donnez-moi un mot qui
contient la syllabe PIN »
Les élèves lèvent la main pour parler.
P : « Pensez avant de donner la
réponse. »
Ei : « LAPIN »
P : « Un autre mot ? »
Ei : « Le pain, le sapin »
P : « Je passe à une autre syllabe,
donnez-moi un mot qui contient FIN »
Ei :
« PIN »
P : « Non »
Ei : « GRAIN »
P : « Non, il faut entendre la syllabe
FIN »
Ei : « La phrase »
P : « Non »
Ei :
« Farine »
P : « Non »
Ei : « FIN »
P : « Oui, la Fin, Donnez moi des mots qui
contiennent la syllabe LUN »
Ei : « Lundi »
Ei : « La main »
P : « LUN et pas main »
Ei : « la maison »
P : « Non.Et on
passe. Des mots qui contiennent SIN »
Ei : « Samedi »
P : « NON, SIN. C'est pas
ça ! »
Ei : « Samedi »
P : « Non »
Ei :
« Zin »
P : « Sin et pas
Zin »
Ei : « Le singe »
P : « SINGE, Applaudissez-le, MAIN, des mots
qui contiennent MAIN »
Ei : « Matin »
P : « Non »
Ei : « Mal »
P : « Non »
Ei : « la main »
P : « la main, applaudissez-le.
Oui »
Ei : « Malin »
P : « MAIN, Main, ici tu as LIN, MA LIN, je
cherche MAIN, la main »
Ei : « Malin »
P : « Non »Un
moment de silence.
P : « Ça y est ? Alors on passe.
Alors donnez-moi maintenant des mots qui contiennent DIN. »
Ei : « Dindon »
P : « DINDON,
Applaudissez-la ! Alors maintenant, je vais vous dire des mots,
à vous de me dire est ce que la syllabe se trouve au début, au
milieu ou bien à la fin ? PEINTURE, PEIN, est ce qu'elle se trouve
au début, au milieu ou à la fin ?»
Ei : « Au début »
P : « Non, elle se trouve à
l'intérieur, au milieu du mot.INQUIET »
Ei : « Début »
P : « Oui, au début, DINDE »
Ei : « début »
P : « Non »
Ei : « Milieu »
P : « Elle se trouve au milieu.
MALIN »
Ei : « La fin »
P : « Elle se trouve à la fin.
Maintenant, écoutez, Sapin, Malin, train, impossible, inquiet, Quel est
le son qui se répète dans tous les
mots ? »
Ei : « IN »
P : « Très bien.
Applaudissez-le »
Le professeur faire répéter le son IN par chaque
élève.
P : « Alors maintenant on passe à la
deuxième séance. »
Le professeur colle des affiches au tableau. Un mot est
écrit dans chaque affiche.
P : « Alors là vous avez des mots au
tableau, ce qu'on va faire, c'est qu'on va essayer d'entourer le son IN au
tableau. Qui passe pour entourer le son IN au tableau ? »
Un élève lève sa main.
P : « Oui, hamza. Tu cherches le
mot. »
Le premier élève passe au tableau et souligne le
son IN dans le mot Jardin. Le deuxième élève souligne le
son IN dans le mot Lapin. Chaque élève passe au tableau pour
chercher l'affiche contenant le mot contenant où il y a le son IN.
P : « Alors regardez ici, qui peut lire ce
mot ? »
E : « REINE »
P : « Ah, REINE, c'est pas RIN, alors ce mot
ne contient pas IN, il faut faire attention ; »
Une élève passe pour le son IN dans le mot Impasse.
Un autre élève passe au tableau pour souligner le son IN dans le
mot Pain.
P : « Alors regardez maintenant, le
« ain » peut s'écrire avec
« in », on le prononce IN, regardez ici, vous avez ain. Et
là vous avez in. Et qu'est ce que vous avez ici ? »
E : « IM »
P : « On le prononce IM, devant IMP, on
écrit toujours IM, et devant également IMB
Alors qui peut maintenant lire le mot suivant `'
Dauphin'' »
Ei : « Dauphin »
P : « Un autre »
Ei : « Main »
P : « Celui-là ? »
Ei : « Pain »
P : « et ce mot ? »
Ei : « Singe »
Le professeur demande à chaque élève de
prononcer les mots écrits au tableau (cinq, moulin, chemin, jardin,
train, plaine, lune, inquiet, impasse,
P : « Alors prenez vos ardoises maintenant, et
écrivez sur vos ardoises : PAIN »
Les élèves écrivent le mot sur leurs
ardoises.
P : « Levez vos ardoises, les coudes sur la
table. »
Le professeur fait passer deux élèves au tableau
pour montrer ce qu'ils ont écrit sur l'ardoise
P : « C'est bien, tout le monde a bien
écrit le mot. »
P : « Ecrivez maintenant RIN »
Les élèves écrivent sur les ardoises
P : « Quelques exemples. Là vous avez
RIN, on peut l'écrire soit avec IN ou bien AIN ou EIN et ainsi de suite,
Effacez vos ardoises ! »
P : « Ecrivez
lundi. »Les élèves écrivent.
P : « Levez les
ardoises. C'est bien. Lundi, ça s'écrit avec un, on n'a pas
le choix de mettre in.»
Le professeur a mis quelques images sur le tableau et a
demandé à ses élèves de dire le nom qui correspond
à chaque image et de les écrire ensuite sur leurs ardoises.
Séance B : Leçon de
révision : conjugaison, grammaire et lecture (niveau
6ème année du cycle primaire)
Cette séance peut être visionnée dans le
youtube en cliquant sur le lien suivant:
https://www.youtube.com/watch?v=6m76S6yG43M&t=263s
Elle comprend deux épisodes dont le premier est
consacré à la conjugaison et le second dédié
à la lecture/compréhension d'un texte du manuel scolaire avec un
questionnement sur la langue (grammaire). Le passage du premier épisode
au second épisode est marqué par une pause au cours de laquelle
le professeur demande aux élèves de se lever et s'asseoir, et ce
trois fois de suite. L'effectif de la classe étant de 29
élèves.
Au début de la séance, le professeur annonce aux
élèves qu'on va revoir la leçon sur le futur proche et
qu'on va commencer depuis le début (le professeur a dit dès le
début). C'est donc une séance de révision. Elle leur
ordonne de fermer les livres, de croiser les bras et de regarder au tableau.
Première partie: "Conjugaison"
Durée: environ 10 min
P : On va faire une leçon de
conjugaison, puis elle écrit au tableau: Conjugaison.
Ensuite, elle fait rappeler aux élèves les types de
verbes déjà vus 1er groupe, 2ème
groupe et 3ème groupe, ainsi que les temps de conjugaison
précédemment étudiés: le présent, le futur
et le passé composé.
P : « On a vu les verbes
du premier ... »
E :
« groupe. »
P : « Et on a vu les
verbes ... »
E : « du deuxième
groupe. »
P : « Et on a vu aussi
les verbes ... »
E : « du troisième
groupe. »
P : « Alors on a vu
le... .»des réponses différentes furent
données par plusieurs élèves:
E :« le
présent, le futur » Aussi, le professeur
est-elle intervenue auprès des élèves pour leur demander
de lever le doigt.
P : « on a vu le
... »
Ei: « le
présent. »
P : « Après, on a
vu aussi ... »
Ei: « le
futur. »
P : « Et on a vu aussi
... »
Ei: « le passé
composé. »
P : « Alors, on a vu
aussi le passé composé des verbes du 1er groupe,
2ème groupe et du 3ème groupe. Alors,
donnez-moi un verbe du 1er groupe. »
Un groupe d'élèves lève le doigt en criant
« oustada », soit
« Maîtresse » en français. Tour
à tour, les élèves sont invités à donner des
exemples de verbes du 1er groupe. Après qu'une bonne dizaine
de verbes du 1er groupe aient été proposés par
les élèves, le professeur passe aux verbes du
2ème groupe.
P : « Alors
maintenant, donnez-moi un verbe du deuxième groupe. »
Ei:
« Finir. »
P :« Très
bien. Alors qu'est ce qu'on a dit ? On a dit que les verbes du deuxième
groupe se terminent par .... ? »
E :
« ir. »Le professeur intervient et demande aux
élèves de lever le doigt.
P : « par
... »
Ei:
« Réfléchir. »
P :
« Oui. »
Ei:
« Choisir. »
P : « Très
bien. »
Ei : « Partir. »
P : « Non. »
Ei:
« Courir. »
P : « Non,
troisième groupe. »
Ei: « Hé,
Guérir. »
P : Très bien.
Ei:
« Fleurir. »
P : « Fleurir.
Très bien, oui. »
Ei:
« Salir. »
P: « Salir,
très bien. »
Ei : « dormir. »
P : « Non. »
Ei:
« Réussir. »
P: « Très
bien. »
Ei : « Venir. »
P:
« Non. Venir, c'est un verbe de quel
groupe? »
E : « Du troisième
groupe. »
P: « Très bien.
Oui. »
Ei:
« Rougir. »
P: « Très bien.
Oui »
Ei:
« Rougir. »
P: « Très bien.
Oui. Alors, regardez, donnez-moi maintenant un verbe du troisième
groupe. »
Comme pour les verbes du 1er groupe, une série
de verbes du 3ème groupe ont été
proposés par les élèves (ouvrir, retenir, prendre, partir,
courir, traduire, pouvoir, rire, vouloir, devenir, etc.) avec toujours la
même réplique du professeur : « Oui, très
bien. »
P: « Regardez maintenant,
on va voir aujourd'hui un autre temps. Donnez-moi le verbealler au
présent. »
Un élève lui répond
« faire ». Le professeur l'ignore et
répète sa question, puis elle nomme une
élève pour conjuguer le verbe
« aller » au présent. L'élève
désignée conjugue le verbe « aller »
gestuellement, c'est à dire en exprimant par des gestes les
différents pronoms personnels, à une difficulté
près au niveau de la 3ème personne du pluriel
où l'élève a dit d'abord "ils ont" puis "ils vont". Mais
cette erreur a été rattrapée sur le champ et
corrigée par l'élève elle même, bien qu'un
« Non » fût spontanément lancé
par le professeur. Un autre élève a été
désigné pour conjuguer le verbe « aller »
au présent.
P: « Alors regardez, on
va voir un autre temps. On va conjuguer le verbe « aller »
au présent plus un autre verbe à l'infinitif. Alors, donnez-moi
un verbe du1er groupe, ou bien du 2ème groupe,
du 3ème groupe. Alors vous choisissez. »
Quelques élèves désignés par le
professeur commencent tour à tour à proposer quelques verbes : se
coiffer, sortir, dormir, cacher.
P: « Alors, regardez:
"vous allez conjuguez le verbe aller au présent, puis vous ajoutez le
verbe à l'infinitif. »
Ei : « Je vais
chercher le silence. »
P: « Oui, c'est
très bien. »
Ei : « Je vais
à (répété 3 fois), à l'école
pour apprendre à lire et écrire. »
P: « Oui. Doucement,
doucement; alors debout, répète doucement et à haute voix.
Non,c'est pas vous, c'est vous.
Ei(le même) :
« Je vais à ... euh ..., je vais à euh, je
vais. »L''élève fait un signe avec la main sur sa
tête pour chercher la suite de sa phrase. Le professeur l'aide pour
compléter sa phrase:
P: « à
l'école »
Ei (le même élève):
« à l'école pour apprendre à lire
et écrire. »
Ei (le même élève):
« je vais à la poste pour acheter le timbre. »
P: « Très bien,
il (elle) va .., Continue, continue. Il (elle) va
... »
Ei(le même élève)}:
« Il va, il va à ..., à l'école pour
apprendre à lire et écrire. »
P: « Nous ... »
Ei(le même élève):
« Il va à l'école pour apprendre à lire et
écrire. »
P: « Très
bien, oui, continue, continue ... . » Alors que l'élève
continue à réciter pendant que le professeur écrit au
tableau la conjugaison du verbe « aller » au
présent.
Ei (le même élève)
: « Nous allons, nous allons ... aller à l'école
pour apprendre à lire et écrire. »
Le professeur interrompe l'élève et nomme un autre
en lui demandant de conjuguer un autre verbe.
Ei :
« Maîtresse, je vais écouter le chant
des oiseaux chanter de la rivière. » Le professeur
écrit au tableau pendant que l'élève récite la
conjugaison.
Ei(la même
élève) :« Tu vas
écouter les vagues, des vagues et de mouettes. »(au lieu
des mouettes) Pendant que l'élève récite, le professeur
écrit au tableau sans prêter attention à ce que dit
l'élève.
Ei(la même
élève) :« Il va
écouter une autre leçon. »
Ei(la même
élève) :« Nous
allons écouter les oiseaux chanter... . »
Plusieurs élèves lèvent le doigt pour
participer en criant ensemble: « Maîtresse,
maîtresse. » Le professeur tourne le dos, regarde les
élèves un moment sans mot dire pour les inciter à se
taire. Une fois que le silence est revenu, elle dit
« oui » afin que l'élève reprenne et
poursuive la récitation de la conjugaison.
Ei(la même
élève) :« Nous
allons écouter les oiseaux chanter. »
Ei(la même
élève) :« Vous
allez écouter la, la maîtresse ... » ; puis elle
hésite un moment et elle reprend:
Ei(la même
élève) :« Vous allez
écouter la leçon. »
Ei(la même
élève) :«Ils vont
écouter la musique. »
Le professeur désigne une autre élève pour
conjuguer un autre verbe.
P : « Parlez
à haute voix. »
Pendant que l'élève récite la conjugaison,
le professeur est en train d'écrire au tableau.
Ei(la même
élève) : « Je vais me coiffer les
cheveux pour aller à la ..à la mar ... »
Le professeur intervient et corrige « au
mariage »
Ei(la même
élève) :« Je vais me
coiffer les cheveux pour aller au mariage. »
Ei(la même
élève) :«Tu vas se ...
coiffer les cheveux pour aller à la, à la, à la, à
la ma... »Leprofesseur intervient et corrige « au
mariage » (2 fois).
Ei(la même
élève) :« au mariage
de ta, de ta cousine. »
Ei(la même
élève) :« Il va se
coiffer les cheveux pour aller au l'anniversaire. »
Le professeurintervient et corrige « à
l'anniversaire »
Ei(la même
élève) :« à
l'anniversaire. »
Ei(la même
élève) :« Nous
allons, nous allons nous coiffer les cheveux pour aller à, au
mariage. »
Ei(la même
élève) :« Vous allez
vous coiffer les chevaux pou aller à l'anni .., au
l'anniversaire.Le professeur intervient et corrige :
« à l'anniversaire ». Pendant ce
temps, plusieurs élèves lèvent le doigt sans prêter
attention à ce que dit leur camarade.
Ei(la même
élève) :«
à l'anniversaire. »
Ei(la même
élève) :« Ils
vont se coiffer les cheveux pour aller à, au mariage.
P :« Très
bien. »
Le professeur désigne une autre élève, qui
était restée debout pendant un bon moment.
Ei : « Je vais
demander la tau. »
P :« l'auto »
Ei(la même
élève) :« l'autorisation
à maman pour aller jouer avec mes camarades. »
Ei(la même
élève) :«Tu vas demander
la permission à papa pour aller au cirque. »
Ei(la même
élève) :«Elle va demander
l'autorisation à, à grand-père pour aller chercher le
silence. Elle va demander l'autorisation à, à
grand-père pour aller chercher le silence. »
P :« Oui,
très bien. »
Ei(la même
élève) :« Nous
allons demander la permission à maman, au papa pour, pour,
pour. »
P :« Oui,
pour sortir. »
Ei(la même
élève) :« pour
sortir. »
Ei(la même
élève) :« Vous allez
demander l'autorisation à, à, à mes cousins pour, pour
aller au cirque. »
Ei(la même
élève) :« ils, elles
vont demander l'autorisation au, au, à grand-père pour, pour
aller prendre le train. »
P :«Très
bien. Alors, regardez, qu'est ce qu'on a fait ? On a d'abord ...; levez le
doigt; qu'est ce qu'on a fait ? Qu'est ce qu'on a fait ? »
Plusieurs élèves lèvent le doigt en criant
"Oustada", c'est à dire "Maîtresse".
P :« On
a, on a ... » Un élève est désigné
pour répondre.
Ei : « On a
vu »
P :«conjugué »
Ei : « conjugue
le verbe aller au présent »
P :« plus »
Ei : «
plus »
P :« le
verbe »
Ei : «le verbe à
l'infinitif. »
P :«Très
bien. Alors ça, c'est le futur proche. Alors ça, c'est
... »
Les élèves répètent ensemble avec le
professeur:« c'est le futur proche. »
P :« Alors,
le futur proche c'est quoi ? »Plusieurs élèvent
crient "oustada", et l'un d'entre eux est désigné par le
professeur pour répondre.
P :« Alors,
le futur proche, c'est ... »
Ei : «le futur proche,
c'est ... »
P :« C'est
... » ; Ei : «c'est le
verbe
... » ;P :« le
verbe aller au présent » ;
Ei : « le verbe aller au
présent, euh
... »;P :« plus »
Ei : «plus le verbe,
un verbe à l'infinitif. »
P :« Très
bien, oui. » Puis, une autre élève est
désignée pour répéter.
Ei : «C'est le verbe
allerau présent. »
P :« Le
futur proche, ... » ; Ei(la même
élève): «Le futur proche, c'est le
verbe « aller » au présent plus le verbe à
l'infinitif. »
P :«Très
bien. Le futur proche, c'est ... » Les élèves
répètent ensemble avec le professeur: « le verbe
aller au présent plus le verbe à l'infinitif. »
P :« Bien. »
Le professeur nomme un élève et lui demande de conjuguer un autre
verbe.
Ei : «Maîtresse,
"Réfléchir" »
P :« Réfléchir. »
Ei : «Je vais
réfléchir, je vais réfléchir le livre. »
P :«Non,
non, non, on dit pas réfléchir le livre, je vais
réfléchir. Allez, continue,tu vas
... »
Ei : «Je vais
réfléchir, tu vas réfléchir, il va
réfléchir, nous allons réfléchir, nous allons
réfléchir. »
P :« Vous
allez »
Ei : «Vous allez
réfléchir. Ils vont réfléchir. »
Une autre élève est nommée par le professeur
pour conjuguer un autre verbe.
Ei : «Je vais, je
vais, je vais manger le couscous. »
P :« Très
bien. »
Ei : «Tu vas manger
les bonbons. Il va manger euh, il va manger des, des frites et du
poisson. »
Ei(la même) :
« Nous allons manger, nous allons manger du
poisson. »
Ei(la même) :
« Vous allez manger, vous allez manger un bon tajine au
poisson. »
Ei(la même) :
« Ils vont manger (répété 5 fois)du
chocolat. »
P :« Très
bien. »
Seconde partie de la séance:
"lecture/compréhension d'un texte" Durée 10 min
P : « Maintenant,
prenez vos livres de lecture, on va lire une nouvelle lecture "la marchande de
silence (3) »
Elle désigne une élève pour lire un bout de
texte, puis désigne un autre pour poursuivre la lecture. Elle
l'arrête pour poser une question:
P : « Alors,
regardez, on dit "tout à coup". On dit: les gens sont
étonnés. Tout à coup, on entend ... Alors, qu'est ce que
c'est "tout à coup" ? Oui. » Elle désigne un
élève pour répondre.
Ei : « Maîtresse,
on dit tout à coup, ou bien soudain. »
P : « Très
bien. Oui, continue. »
Une élève lève le doigt en criant
"Maîtresse, maîtresse." et le professeur l'invite à
répondre.
Ei : « ou bien,
brusquement? »
P : « Oui,
brusquement, très bien. Oui. »
Elle demande à l'élève qui lisait
précédemment de poursuivre la lecture à haute voix. Elle
l'interrompe un moment en interrogeant l'ensemble de la classe.
P : « Alors,
regardez; des marteaux-piqueurs, des bulldozers; qu'est ce que c'est ? Ce
sont des,ce sont ... » Quelques élèves
lèvent le doigt et l'un d'entre eux est désigné pour
répondre.
Ei : « Ce sont
des machines. »
P : « Des machines,
oui, très bien. »
Elle redemande à l'élève (toujours le
même) de poursuivre la lecture. Elle lui corrige une mal prononciation
« ce sont eux aussi », puis elle l'arrête
pour poser une question aux élèves.
P : « Alors,
regardez; alors on a dit que la petite fille, comment est la petite fille?
Levez le doigt, comment elle est ? Oui, ... »
Elle désigne un élève pour répondre
(le professeur, entretemps, exprime par son visage et ses mains le sentiment
de joie afin d'induire la réponse chez les élèves).
Ei : « La
petite fille était riait ... »
P :
« Oui. »
Un autre élève souffle la réponse:
« Elle était contente. »
P : « Oui, elle est
... »
Un autre élève fût désigné pour
répondre.
Ei : « Elle est
contente. »
P : « Très
bien, elle est contente. Alors, on dit elle est contente ou bien elle est ...
. »
Plusieurs élèves lèvent le doigt en criant
"Maîtresse". Le professeur en désigne un pour répondre.
Ei : « Elle est
heureuse. »
P : «Très bien. Ou
bien ? »
Et un autre élève est désigné pour
répondre.
Ei : « Elle pleure. »
P :
« Non. »
Plusieurs élèves crient "Maîtresse"
et elle en désigne une pour répondre.
Ei : «Elle est
joyeuse. »
P : «Oui, très
bien, elle est joyeuse. »
Une autre élève est désignée pour
lire. À peine que l'élève commence à lire le titre
du texte :
" La marchande du silence", elle l'interrompe pour interroger les
élèves.
P : La marchande, c'est un mot
masculin ou féminin ? Levez le doigt. »
Une élève est désignée pour
répondre.
Ei :« C'est un non
féminin. »
P : « Oui, alors donnez
moi le masculin. Ce sont les ... »
En fait, le professeur voulait demander le masculin pluriel du
mot "la marchande" à cause des mots inducteurs qu'elle a
prononcés. Plusieurs élèves lèvent le doigt et une
élève est désignée.
Ei :« Le
marchand. »
P : « Très bien,
le marchand. Répète! »
Ei :« Le marchand.
Puis elle demande à l'élève de lire : "Elle
pleure tellement que ses larmes". L'élève est
arrêtée une deuxième fois, et le professeur interroge les
élèves.
P : « Alors, regardez,
"ses larmes", "ses" qu'est ce que "ses" ? Oui, ... »
Comme d'habitude, plusieurs élèves crient
"Maîtresse", et l'un d'entre eux est désigné pour
répondre.
Ei : « présent
temps! »
P : « Non ».Une
autre élève est désignée pour
répondre.
Ei : « C'est un
déterminent possessif pluriel. »
P : « Oui,
Continue. »
L'élève reprend la lecture, puis une autre
élève est désignée pour poursuivre la lecture. Le
professeur l'arrête à la phrase "Ils écoutent le bruit des
vagues" pour interroger les élèves.
P : « Ils
écoutent, c'est quel verbe ? »L'élève qui
lisait est nommée pour répondre.
Ei : C'est un verbe du
1er groupe. Il est conjugué au présent. Son infinitif
"écouter".
P : « Très bien,
oui, tu continues. »
L'élève reprend la lecture et le professeur lui
corrige une mal prononciation : "Qui est ce qui se passe ?" dite par
l'élève et corrigée par le professeur "Qu'est ce qui
se passe ?", puis elle interroge les élèves sur le type de
cette phrase.
P : « On a dit en
grammaire,c'est quel type de phrase ? » Un élève
est désigné pour répondre.
Ei :« C'est
une phrase interrogative. »
P : « Oui, très
bien. Pourquoi ? » Un élève est
désigné parmi ceux qui ont levé le doigt en criant
"Maîtresse, maitresse".
Ei :« Parce qu'elle
se termine par un point d'interrogation. »
P : « Très bien,
parce qu'elle se termine par un point d'interrogation. Ou bien c'est
une? »
E : « C'est une
question. »
P : « C'est une question,
oui. »
Et elle demande à l'élève (la même) de
poursuivre la lecture, puis à une autre, après quoi elle
interroge les élèves.
P :« Elle se met
à chanter et à danser. Ces verbes là, oui
? »
Une élève est invitée à
répondre.
Ei :« Complément
d'objet indirect. »
P :« Très
bien, ce sont des compléments d'objet indirect.
Continue! »
P :« Font, c'est quel
verbe? » Un élève est désigné pour
répondre.
Ei : « Le verbe
être. »
P : «
Non. » Puis un autre élève :
Ei : « Le verbe être. »
P : « Non. » Puis
une autre élève est désignée pour répondre.
Ei :« Le verbe faire.
C'est un verbe du 3ème groupe, il est conjugué au
présent dont l'infinitif "faire". »
P :« Très
bien. » L'élève (la même) poursuit la
lecture, puis elle est arrêtée par le professeur à la
phrase: « Mais c'est un silence qui n'est pas tout à fait
silencieux. »
P :« Est ce que
c'est un silence qui est tout à fait silencieux ? »
Ei :«
Non. »
P :« Alors,
il y a un peu de ? »
Ei :« de
bruit. »
P :« Alors, le
bruit de quoi ? »
Ei : « Des voitures, des
camions »
P
:« Non. »Puis la même
élève se reprend et répond:«Le chant des
oiseaux. »
P :« Très
bien, le chant des oiseaux. » Puis un autre élève
répond:
Ei : « Les
gens. »
Le professeur l'ignore et passe à une autre
élève.
Ei : « Le cri des
mouettes. »
P :« Oui, le cri
des mouettes, le chant des oiseaux, qu'est ce qu'il y a aussi
? »
Plusieurs élèves lèvent le doigt en criant
"Maîtresse" et une élève est
désignée pour répondre.
Ei : « La
rivière coulait entre ... »
Le professeur intervient pour corriger: « La
rivière qui coule ... »et l'élève reprend:
Ei : « La rivière
qui coule entre les fleurs. »
P :«Très bien, la
rivière qui coule entre les fleurs, oui et qu'est ce qu'il y a dans la
montagne? »
E : « La neige. La neige qui
tombe. » La réponse est ignorée par le
professeur
P :«La neige qui
... » D'autres élèves
répondent:« qui fond. »
P :«La neige est
déjà tombée. La neige qui ... »
Ei :« La neige qui
fond. » D'autres élèves sont
désignés pou lire le texte, et le professeur intervient de temps
en temps pour corriger quelques mots mal prononcés, ou bien pour poser
des questions.
P :«Donnez-moi le contraire de
silence ? »
Ei :« Le contraire de
silence, le bruit. »
P :«Très bien, c'est le
bruit. Continue! Alors, ils arrêtent de conduire ou de
..? »
E : «de
travailler. »
P :«Alors, le "ou", qu'est ce
qu'il indique ici? »
Ei :« le "ou" indique le
choix. »
P :«Très bien, le "ou"
indique ici le choix. Continue! Alors, regardez! J'ai apporté le
silence. Ici, où est le verbe? »
Ei : « le verbe
apporter. »
P :«Il est conjugué
à queltemps? »
Ei : «Au passé
composé. »
P :«Avec l'auxiliaire
? »
Ei :«
être, euh, avoir. Son infinitif :
apporter. »
P :«C'est un verbe de quel
groupe ? »
Ei : « Premier
groupe. »
P : « Bien. »
Séance C : Leçon de
grammaire (niveau 6ème année du cycle
primaire)
Cette séance est consacrée à une
leçon de grammaire sur le groupe nominal sujet (GNS). Elle est
réalisée en présence de l'inspecteur au sein de
l'école Oulad Slimane à Tawnate, avec des
élèves de la sixième année du primaire. La
séquence dure environ huit minutes et elle peut être
visionnée dans le youtube en cliquant sur le lien suivant:
https://www.youtube.com/watch?v=i6e5Y3ZSMf0&t=21s
Au début de la séance, le professeur s'est
présenté (son nom, son prénom et sa fonction), puis il a
annoncé l'objet de la séance qu'il va faire avec des
élèves de la sixième année du primaire
(année terminale du cycle primaire). L'effectif de la classe
étant 28 élèves.
Le professeur demande à une élève de
ramasser les quatre livres qui étaient posés sur les deux tables
de devant de la première rangée. En fait, il n'y avait que ces
deux tables où étaient posés quatre livres,
téléphone portable, une feuille de papier et un stylo. Toutes les
autres tables des élèves étaient vides.
P :Zakia, viens ramasser
les livres, s'il te plaît.
L'élève se lève et ramasse les quatre
livres. Juste après avoir terminé le ramassage des livres, le
professeur lui demande :
P :Que fais-tu?
Ei : Je ramasse les livres.
P :Merci.
Le professeur allume ensuite le PC qui était
posé sur une table près de l'inspecteur, et il demande aux
élèves de regarder l'image dans l'écran.
P :Qu'est-ce que
c'est?
Les élèves lèvent le doigt et l'un
d'entre eux est désigné pour répondre.
Ei :C'est le fleuve.
P :Comment est ce
fleuve?Un autre élève est nommé pour répondre.
Ei :Le fleuve est
pollué.
P :Très bien. Et que
font ces garçons du village? Une élève est
nommée pour répondre:
Ei : Les garçons du
village nagent dans l'eau polluée. Le professeur demande à
deux autres élèves de répéter la phrase construite
par leur camarade.
Un élève était en train d'écrire.
(Le papier et le stylo, comme nous l'avons souligné
précédemment, étaient déjà posés sur
cette table tout au début de la séance). Le professeur se dirige
vers lui et prend le papier.
P :C'est Ayoub. Regardez,
il a écrit:"Megra le 6 juin 2013" ... "Cher ami." ... "Je suis
très heureux de t'écrire cette lettre ..." Puis, il montre
aux élèves le papier et interroge les élèves:
P :Qu'est ce que
c'est? Plusieurs élèves lèvent le doigt en criant
"oustad" (soit, professeur) et une élève est nommée pour
répondre à la question.
Ei :La lettre.
P :C'est une
lettre.
Il demande à deux élèves de
répéter la phrase "C'est une lettre.", puis il interroge
les élèves:P :Alors, que fait
Ayoub? Une élève est invitée à répondre
parmi ceux qui ont levé le doigt.
Ei :« Ayoub
écrit une lettre. »Il demande à deux
élèves de répéter cette phrase, puis il leur montre
un tableau noir où était déjà écrite la
leçon d'aujourd'hui: le titre, ce qu'il faut retenir et les trois
exemples qui viennent d'être proposés aux élèves.
P :« Qui
veut lire les exemples? »
Deux élèves ont été
désignés pour lire les exemples.Le professeur souligne
"je" de la première phrase, puis il demande aux
élèves de décrire le mot souligné.
P :Est ce que c'est le
verbe ou bien c'est le sujet?Un élève est invité pour
répondre.
Ei :« C'est le
sujet. » Il souligne ensuite "Les garçons du
village" de la deuxième phrase en le lisant et interroge les
élèves.
P :« C'est ...,
oui Fatima... »
Ei :« Un groupe
de mots. »
P :« C'est le
sujet de la phrase. » Enfin, il souligne le mot
"Ayoub" du dernier exemple et il dit aux élèves
que ce mot est aussi le sujet de la phrase. Il revient au premier exemple et
interroge les élèves.
P : « Alors "Je",
est-ce que c'est un nom, un pronom ou c'est un groupe de
mots? »
Une élève est désignée pour
répondre.
Ei :« C'est un
pronom. »
P : « C'est un
pronom. Quels sont les autres pronoms que vous connaissez? »
Un élève est nommé pour
répondre.L'élève désigné récite les
différents pronoms (personnels) et le professeur répète
après lui.
P :« Les
garçons du village, est ce que c'est un pronom? »
E :« Non. »
P :« Regardez :
"les"; "garçons";
"du"; "village » en montrant avec sa
main les quatre mots et en les lisant séparément. Il nomme une
élève pour répondre.
Ei :« C'est un
groupe de mots. »
P :« C'est un
groupe de mots. »
P :« Regardez la
dernière phrase. "Ayoub" » Il montre le pouce de
sa main gauche pour exprimer l'unité (le nombre 1), puis il
désigne une élève pour répondre.
Ei :« C'est un
nom. »
P : « C'est un nom.
Alors on dit: ... »Et il commence à lire la partie
intitulée « Je
retiens », puis il demande à deux
élèves de relire cette partie. Il demande ensuite aux
élèves de prendre leurs ardoises et il retourne le tableau noir.
Deux exercices sont proposés. Dans le premier exercice, il est
demandé aux élèves d'indiquer dans chaque phrase la
nature du mot (ou des mots) souligné(s) en choisissant l'une des trois
réponses proposées: N pour Nom,
P pour Pronom et G.M pour Groupe de mots.
Dans le deuxième exercice, il est demandé aux
élèves de compléter chaque phrase par le groupe nominal
sujet (G.N.S) qui convient.
P : « Sur les
ardoises, vous écrivezNpour le
nom,Ppour le pronom,G.Mpour
le groupe demots. Alors, "Tu joues très bien." Où est le sujet de
cette phrase? »
Un élève est désigné pour donner
la réponse.
Ei :« Tu »
P : «
C'estTu. » Après avoir souligné le "Tu"
de la première phrase, le professeur demande d'indiquer sa nature sur
leurs ardoises. Après quelques secondes, il demande aux
élèves de lever les ardoises. Après avoir regardé
toutes les ardoises, il dit: « Très bien, c'est un pronom.
Effacez! » Il souligne ensuite les mots "Karim et son
frère" de la deuxième phrase et les lit en précisant
qu'il s'agit du sujet de la phrase. Il demande ensuite aux élèves
d'indiquer sa nature, c'est-à-dire : "N",
"P" ou "G.M".
P : « Levez les
ardoises. Ce n'est pas un nom,
Mohammed. » (Mohammed
étant le nom de l'élève qui a écrit
"N" sur son ardoise).
P : « Regardez,
il y a "Karim", il y a "son", il y a "frère". C'est un groupe de
mots. Corrigez et effacez!» Il souligne le mot
"Youssef" de la dernière phrase et précise qu'il
s'agit du sujet de la phrase, puis il pose la même question de tout
à l'heure :
P : Quel est son
type?Après quelques secondes, il demande aux élèves
de lever les ardoises et il examine leurs réponses.
P : C'est un nom. Merci.
Effacez les ardoises et prenez les cahiers de cours! Il passe au second
exercice et demande aux élèves: « Qui veut lire la
question? » Il nomme deux élèves pour lire la
question.
P : « Alors,
regardez! C'est toujours le sujet qui manque. »Puis il
lit les trois phrases à trous et chacune des trois propositions que
l'élève doit choisir pour les compléter. Après
quelques minutes données aux élèves pour faire l'exercice,
il passe à la correction.
P : « Qui veut
passer au tableau? »
Pour chacune des trois questions de l'exercice, le professeur
fait passer un élève (parmi ceux ou celles qui lèvent le
doigt en criant "oustad") pour corriger.
Ei : « C'est
Réda. »
P : « Oui, c'est
Réda. C'est Réda qui rentre à la maison.
Merci. La deuxième phrase? »
Un autre élève est nommé pour passer au
tableau faire la deuxième question. L'élève écrit
les mots qui conviennent sans parler. Le professeur le remercie, puis il invite
un autre élève au tableau pour faire la dernière question
de l'exercice. L'élève nommé écrit le mot qui
manque sans mot dire et est remercié par le professeur.
P : « Allez, on
corrige. Vous prenez les crayons et corrigez vos fautes. »
Le professeur termine la séance par ces quelques mots:
P :« Alors,
c'était la leçon du groupe nominal sujet, j'espère que
ça sera utile pour vous. Attendez d'autres vidéos qui auront une
relation avec les leçons de sixième année de
l'enseignement primaire, et au revoir. »
Séance D :
P : « Levez vous, asseyez vous.
Bonjour les enfants. »
E : « Bonjour
Maitre. »
P : « Comment ça
va ? »
E : « Ça va
bien,merci. »
Le professeur dit bonjour à chaque élève.
Chaque élève répond par :
« Bonjour, ça va bien merci. »
P : « Levez vous, asseyez
vous. »
P : « Alors, aujourd'hui on va
compter de 1 à 10. »
Tous les élèves commencent à compter de 1
à 10.
P : « Très
bien. »
Ensuite,le professeur demandeindividuellement à quelques
élèves de compter de 1 à 10.
P : « Alors maintenant on va
connaitre les couleurs. »
Le professeur montre à ses élèves un feutre
vert et leur demande de dire à haute voix sa couleur.
P : « C'est quelle
couleur ? »
Ei : « C'est un stylo
vert. »
P : « Très bien, c'est un
stylo vert. »
Plusieurs élèves sont invités tour
à tour à répéter la phrase : « C'est
un stylo vert. »
P : « Oui, très bien.
Répétez tous ensemble. »
E : « C'est un stylo
vert. »
Le professeur montre maintenant à ses
élèves un feutre bleu.
P : « Qu'est ce que c'est ?
On lève la main. »
Ei : « C'est un stylo
bleu. »
P : « Très
bien. »
D'autres élèves sont invités à
répéter : « C'est un stylo
bleu. »
P : « Très bien.
Le professeur montre à ses élèves un
feutre rouge.
P : « Qu'est ce que
c'est ? »
Ei : « C'est un stylo
rouge. »
P : « Très bien, c'est un
stylo rouge. »
Plusieurs élèves sont désignés
pour répéter la phrase : « C'est un stylo
rouge. »
P : « Oui, très
bien. »
P : « Très bien.
Répétez tous ensemble. »
E : « C'est un stylo
rouge. »
P : « Alors maintenant,
regardez ! »
Le professeur montre encore une fois le feutre vert. Il
montre le feutre rouge et demande :
P : « Qu'est ce que
c'est ? »
Ei : « C'est un stylo
bleu. »
P : « Non ce n'est pas un
stylo bleu. » et le professeur pose la question à un autre
élève.
P : « Khetari, qu'est ce que
c'est ? »
Ei : « C'est un stylo
rouge. »
P : « Très
bien. Répétez tous ensemble ! »
E : « C'est un stylo
rouge. »
P : « Maintenant, regardez
ici ! » Le professeur montre un feutre noir
P : « Qu'est ce que
c'est ? »
Ei : « C'est un stylo
noir. »
P : « Très bien.
Moukhtari »
Ei : « C'est un stylo
noir. »
P : « Très bien.
Alaoui ? »
Ei : « C'est un stylo
noir. »
P : « Répétez tous
ensemble ! »
E : « C'est un stylo
noir. »
P : « Levez vous, asseyez vous
(3fois de suite). »
P : « Alors, aujourd'hui, on va
connaitre les membres de la famille. Répétez :les
membres de la famille. »
E : « Les membres de la
famille. »
P : « Une autre fois,
les membres de la famille. »
E : « Les membres de la
famille. »
P : « Très bien. Regardez
ici au tableau ! »
Sur le tableau, on voit des dessins de quelques personnes. Le
professeur pointe de son doigt le premier dessin et pose la question :
« Qui est ce ? »
E : « Le
grand-père. »
P : « Une autre
fois. »
E : « Le
grand-père. »
Le professeur montre le deuxième dessin.
P : « Qui est
ce ? »
E : « Le
père. »
P : « Très bien.
Répétez tous ensemble ! »
E : « Le
père. »
Le professeur montre le troisième dessin.
P : « Qui est
ce ? »
E : « La
mère. »
P : « Encore une
fois ! »
E : « La
mère. »
P : « Répétez tous
ensemble ! »
E : « La
mère. »
P : « Très
bien. » Le professeur montre le quatrième dessin
P : « Qui est
ce ? »
E : « Le
frère. »
P : « Encore une
fois. »
E : « Le
frère. »
P : « Impeccable. » Le
professeur montre le dernier dessin
P : « Et finalement, qui est
ce ? »
E : « La soeur. »
P : « Répétez
encore une fois ! »
E : « La soeur. »
P : « Tous
ensemble. »
E : « La soeur. »
P : « Très
bien. » Le professeur montre tous les dessins
P : « Qu'est ce que
c'est ? »
E : « C'est la
famille. »
P : « Encore une
fois. »
E : C'est la famille
P : « Tous
ensemble. »
E : « C'est la
famille. »
P : « Très
bien. »
La séance est terminée.
Annexe 3
Annexe 3.1 : Activités de diagnostic, de
soutien et de consolidation
Mes apprentissages en français, 3ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'élève,
Homologué par le M.E.N, Librairie Papeterie Nationale, Juin 2004.
Mes apprentissages en français, 4ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'apprenante et de
l'apprenant, Homologué par le M.E.N, 1ère
édition Juillet 2019. Librairie Papeterie Nationale.
Mes apprentissages en français, 4ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'apprenante et de
l'apprenant, Homologué par le M.E.N, 1ère
édition Juillet 2019. Librairie Papeterie Nationale.
3.3 Activités de
lecture/écriture
Approche globale avant l'année scolaire
2016/2017
Mes apprentissages en français, 3ème
année de l'enseignement du primaire, Livret de l'élève,
Homologué par le M.E.N, Librairie Papeterie Nationale, Juin 2004.
Approche syllabique dès la rentrée
scolaire 2016/2017
L'oasis des mots, 3ème année primaire,
Livret de l'apprenante et de l'apprenant, Homologué par le M.E.N,
Edition Al Madariss, Juillet 2019, 1ère édition
2019
Le questionnaire
QUESTIONNAIRE
Ce questionnaire a été conçu dans le
cadre de la réalisation d'un mémoire de recherche pour
l'obtention d'un diplôme de Master. Vos réponses seront
exploitées dans l'analyse du statut et rôle de l'erreur dans les
pratiques enseignantes.
1. Sexe :
|
|
Féminin
|
251784192
|
|
Masculin
|
251785216
|
2. Ancienneté dans l'enseignement :
......................................................................................
|
3. Niveau d'études :
..................................................................................................................
|
4. Zone de travail :
|
Urbain
|
251786240
|
Périurbain
|
251787264
|
Rural
|
251789312
|
5. Nombre de classes à votre charge :
...................................................................................
|
6. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
...................................................................
|
7. Ya t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ?
...................................
|
8. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français?................................................................................................................................................
|
9. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves dans la classe ?
................................................................................................................................................
................................................................................................................................................
|
10. Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves hors de la
classe ?
................................................................................................................................................
................................................................................................................................................
|
11. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
251791360
251792384
251790336
251793408
251788288Très satisfaisantes
Satisfaisantes Moyennes Médiocres Très
faibles
|
12. Y a t-il des élèves qui n'arrivent pas
à suivre le cours de français ?
251795456
251794432Oui
Non
|
13. 251797504
251796480Si oui, sont-ils nombreux ?
Peu nombreux ?
|
14. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
.........................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
15. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ?
....................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
16. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
......................................................................................................................................
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
17. La correction des copies de vos élèves
est-elle une tâche difficile ?
251812864
251811840Oui
Non
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
18. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
251799552
251798528Oui
Non
Si oui, quels sont ses critères ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
19. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
251813888Toutes les erreurs
Les erreurs les plus fréquentes
Une copie modèle
Autres :
..........................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
|
20. Est ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
251802624Oui
Non
Si oui, comment ?
.........................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
Sinon, pourquoi ?
.........................................................................................................................
........................................................................................................................................................
|
21. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
251804672
Variétés des erreurs
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants
Autres :
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
22. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
251815936
251814912La langue La
structure du texte Le sens
Autres :
.................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................
|
23. Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves malgré qu'elles
aient été objet de correction plusieurs fois ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles erreurs ?
.........................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
24. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
251808768
Oui
Non
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
25. Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
251810816
251809792Oui
Non
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
Nous vous remercions vivement de votre
participation
Annexe 4 : Réponses de quelques enseignants
au questionnaire
QUESTIONNAIRE
Ce questionnaire a été conçu dans le
cadre de la réalisation d'un mémoire de recherche pour
l'obtention d'un diplôme de Master. Vos réponses seront
exploitées dans l'analyse du statut et rôle de l'erreur dans les
pratiques enseignantes.
X
|
|
|
|
|
|
|
26. Ancienneté dans l'enseignement :
.26 ans
|
27. Niveau d'études : BAC+2 ITE +
Licence
|
28. Zone de travail :
|
Urbain
|
|
Périurbain
|
|
Rural
|
|
29. Nombre de classes à votre charge :
4
|
30. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
35
|
31. Ya t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ? oui
|
32. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français?.
oui
|
33. Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves dans la
classe ?
Résumer un texte lu - Donner par écrit son
point de vue après la lecture d'un texte
( le nombre de lignes varie selon le niveau chaque
élève)
Activités de préparation : Mise
en ordre / Rédaction à partir d'informations données dans
un tableau / Imitation d'un paragraphe
Activité de production :
Rédaction d'un texte à partir d'une consigne bien
détaillé avec parfois une banque de mots
|
34. Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves hors de la
classe ? Aucune
|
35. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
Très satisfaisantes Satisfaisantes
Moyennes Médiocres Très faibles
|
36. Y a t-il des élèves qui n'arrivent pas
à suivre le cours de français ?
Oui
Non
|
37. Si oui, sont-ils nombreux ?
Peu nombreux ?
|
38. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
- Déchiffrage pour certains
- Codage pour d'autres
- Compréhension pour beaucoup d'entre
eux
|
39. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ?
- Pauvreté du vocabulaire essentiel
- Faiblesse du système
morphosyntaxique
- Difficultés dans le système
phonologique ( prononciation...)
- Influence de la langue maternelle
- Manque de pratique (inexistence de la pratique de la
langue )
- Aspect psycho-naturel ( la peur)
|
40. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
Erreurs de contenu : l'élève
ne respecte pas la consigne ou les caractéristiques du texte à
rédiger....
Erreurs de forme : les erreurs lexicales
et grammaticales /les erreurs morphologiques / des erreurs
syntaxiques
|
41. 42. La correction des copies de vos
élèves est-elle une tâche difficile ?
Oui
Non
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
Le nombre élevé des élèves (
4 classes = 140 élèves)
|
43. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
Oui
Non
Si oui, quels sont ses critères ?
-adéquation de la production :
compréhension du sujet + capacité à raconter ou expliquer
ou décrire ou argumenter
- cohérence / cohésion :
pertinence des idées + enchaînement + mise en relation
- correction de la langue : utilisation des
tps verbaux + des marqueurs spacio-temporels ...
- perfectionnement : originalité +
enrichissement des idées + mise en page + lisibilité
|
44. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
Toutes les erreurs
Les erreurs les plus fréquentes Une
copie modèle
Autres :
|
45. Est ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
Oui
Non
Si oui, comment ? en les laissant d'abord
travailler tous seuls ou en groupes sur leurs feuilles ou sur la copie d'un de
leurs camarades ( à partir des annotations du prof)
Il faut voir les étapes d'une activité de
compte rendu pour comprendre ce que je veux dire
Sinon, pourquoi ?
|
46. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
Variétés des erreurs
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants
Autres : le niveau assez faible des élèves
|
47. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
La langue La structure du
texte Le sens Autres :
...
|
48. Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves malgré qu'elles
aient été objet de correction plusieurs fois ?
- Le niveau des élèves
- Le temps accordé à la production n'est
pas suffisant
- Le même problème qui revient est toujours
est celui de la base de l'élève ( le profil d'entrée n'est
pas réel) cela veut dire que le socle sur lequel on construit les
apprentissages des élèves est très fragile ou
inexistant !!!!
À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles erreurs ?
Masculin /féminin : le planète - une
insecte
Singulier/ pluriel : les problème - les jeu
vidéo -
Conjugaison : il partir - ils serent -
Majuscule / minuscule
Absence de ponctuation
Orthographe
|
49. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
Oui
Non
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
L'alternance LE et LM peut faciliter
l'interaction
L'élève ne commence pas à
zéro son apprentissage de laLE , il peut se baser sur ses
représentations préalables (LM)
La traduction des termes peut aussi faciliter la
tâche des apprenants
|
50. Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
Oui
Non
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
|
Nous vous remercions vivement de votre
participation
QUESTIONNAIRE
Ce questionnaire a été conçu dans le
cadre de la réalisation d'un mémoire de recherche pour
l'obtention d'un diplôme de Master. Vos réponses seront
exploitées dans l'analyse du statut et rôle de l'erreur dans les
pratiques enseignantes.
1. Sexe :
|
|
Féminin
|
|
|
Masculin
|
|
1. Ancienneté dans l'enseignement :
...9 ans
...................................................................................
|
2. Niveau d'études : Licence
..................................................................................................................
|
3. Zone de travail :
|
Urbain
|
|
Périurbain
|
|
Rural
|
|
4. Nombre de classes à votre charge :
...6 classes
................................................................................
|
5. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
..34 élèves
.................................................................
|
6. Ya t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ? ...Non
................................
|
7. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français? Non
|
8. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves dans la classe ?
..Selon l'objectif de la séance : conte, poème,
fait-divers,
|
9. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves hors de la classe ?
.....Les mêmes activités
|
10. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
Très satisfaisantes Satisfaisantes
Moyennes Médiocres Très faibles
|
11. Y a t-il des élèves qui n'arrivent pas
à suivre le cours de français ?
Oui
Non
|
12. Si oui, sont-ils nombreux ?
Peu nombreux ?
|
13. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
...déchiffrage, compréhension et articulation,
|
14. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ?
.construction de phrases cohérentes, accords, cohérence
et cohésion
|
15. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
.... orthographe , conjugaison , accord (sujet /verbe - noms
/adjectifs..................................................................................................................................
|
16. La correction des copies de vos élèves
est-elle une tâche difficile ?
Oui
Non
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ? Trop d'erreurs et beaucoup de copies
à corriger
|
17. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
Oui
Non
Si oui, quels sont ses critères ?
|
18. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
Toutes les erreurs
Les erreurs les plus fréquentes Une
copie modèle
Autres :
..........................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
|
19. Est ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
Oui
Non
Si oui, comment ?
.........................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
Sinon, pourquoi ?
.........................................................................................................................
........................................................................................................................................................
|
20. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
Variétés des erreurs
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants
Autres :
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
21. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
La langue La structure du
texte Le sens Autres :
.................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................
|
22. Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves malgré qu'elles
aient été objet de correction plusieurs fois ?
.Manque d'attention et de motivation
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles erreurs ?
.. ....... orthographe , conjugaison , accord (sujet /verbe - noms
/adjectifs.......................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
23. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
Oui
Non
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
..Les emprunts de langues par exemple
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
24. Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
Oui
Non
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
Nous vous remercions vivement de votre participation
QUESTIONNAIRE
x
x
|
|
Masculin
|
|
|
|
|
1. Ancienneté dans l'enseignement :
3 ans.
|
2. Niveau d'études : .M2
Ingénierie de formation
|
|
Périurbain
|
|
Rural
|
|
|
|
4. Nombre de classes à votre charge :
9
|
5. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
14 apprenants
|
6. Ya-t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ? Oui
|
7. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français ? Oui
|
8. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves dans la classe ?
Les rédactions, écriture de poème, BD et souvent
des petits paragraphes
|
9. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves hors de la classe ?
Les rédactions
|
10. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
Très satisfaisantes Satisfaisantes
Moyennes Médiocres Très faibles
|
11. Y a t-il des élèves qui n'arrivent pas
à suivre le cours de français ?
Oui
Non
|
12. Si oui, sont-ils nombreux ?
Peu nombreux ?
|
13. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
Ils ne comprennent pas que dans la langue française il y a
des lettres qui n'ont pas de son.
|
14. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ?
A mon avis les concordances et les verbes.
|
15. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
En général, ils n'utilisent pas les liaisons, la
concordance verbal (passé composé-avoir, par exemple) et les
connecteurs.
|
16. La correction des copies de vos élèves
est-elle une tâche difficile ?
Oui
Non
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
|
17. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
Oui
Non
Si oui, quels sont ses critères ?
|
18. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
Toutes les erreurs
Les erreurs les plus fréquentes Une
copie modèle
Autres :
..........................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
|
19. Est ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
Oui
Non
Si oui, comment ? Je demande au groupe
d'identifier les fautes et de réfléchir par rapport à
l'usage.
Sinon, pourquoi ?
.........................................................................................................................
........................................................................................................................................................
|
20. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
Variétés des erreurs
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants
Autres :
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
21. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
La langue La structure du
texte Le sens Autres :
.................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................
|
22. Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves malgré qu'elles
aient été objet de correction plusieurs fois ? Les
élèves ont peurs de faire des fautes, donc au premier moment ils
ne comprennent pas le problème mais la difficulté.
23. À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles erreurs ?
Par rapport la partir écrite, par exemple. Pour eux
« je avais dit c'est normal »
|
24. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
Oui
Non
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
Je n'avais pas une réponse comme oui ou non, parce que je
suis complètement d'accord de l'importance de la langue maternelle.
Toutefois, quand je pense que la phonétique est complètement
diffèrent, bon.... Ça prend du temps aux élèves de
réfléchir.
|
25. Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
Oui
Non
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
|
Nous vous remercions vivement de votre
participation
QUESTIONNAIRE
xx x
|
|
Masculin
|
X
|
|
|
|
25. Ancienneté dans l'enseignement :
19 ans
|
26. Niveau d'études : licence langue
française
|
27. Zone de travail :
|
Urbain
|
|
Périurbain
|
X
|
Rural
|
|
28. Nombre de classes à votre charge :
4 classes
|
29. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
38 élèves
|
30. Va-t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ? Oui
|
31. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français ? Non
|
32. Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves dans la
classe ? des exercices de langue / des expressions écrites
/
|
33. Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves hors de la
classe ? Exercices de langue -Préparation de lecture
................................................................................................................................................
|
34. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
Très satisfaisantes Satisfaisantes
Moyennes X Médiocres Très faibles
|
35. Y va-t-il des élèves qui n'arrivent pas
à suivre le cours de français ?
Oui X
Non
|
36. Si oui, sont-ils nombreux ? X
Peu nombreux ?
|
37. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
Ils ont des difficultés pour lire : - mes mots longs
/ les mots contenants des lettres muettes / faire les combinaisons /
l'intonation.
|
38. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ? -
ils ont des difficultés à formuler des phrases
cohérentes car ils traduisent mot à mot à partir de la
langue mère (l'arabe). / les erreurs de langue / le manque de
vocabulaire nécessaire pour chaque situation
|
39. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
l'emploi des mots arabes. / confondre les temps de la conjugaison. /
l'emploi du masculin et féminin. / la structure de l'écrit.
|
40. La correction des copies de vos élèves
est-elle une tâche difficile ?
Oui X
Non
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
- L'écriture médiocre de la majorité des
élèves.
- Le nombre élevé des copies à
corriger.
|
41. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
Oui x
Non
Si oui, quels sont ses critères ?
C1 : Adéquation de la production à la
situation de communication.
: Cohérence textuelle
C3 : Maîtrise des outils de la langue
C4 : Présentation du document
|
42. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
Toutes les erreurs X
Les erreurs les plus fréquentes Une
copie modèle
Autres :
..........................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
|
43. Est-ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
Oui X
Non
Si oui, comment ?
A travers la correction collective suivie de correction
individuelle ou chaque éleve doit se rendre compte de ses erreurs et les
corriger.
Sinon, pourquoi ?
.........................................................................................................................
........................................................................................................................................................
|
44. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
Variétés des erreurs X
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants
Autres :
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
45. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
La langue La structure du
texte X Le sens Autres :
.................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................
|
46. Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves bien qu'elles aient
été objet de correction plusieurs fois ?
- ??????
À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles erreurs ?
.........................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
47. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
Oui
Non X
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
48. Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
Oui
Non X
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
Nous vous remercions vivement de votre
participation
QUESTIONNAIRE
1. Sexe :
|
|
Féminin
|
X
251588608
|
|
Masculin
|
251589632
|
1. Ancienneté dans l'enseignement :
.12.....................................................................................
|
2. Niveau d'études :
.......DESA...........................................................................................................
|
3. Zone de travail :
|
Urbain
|
251590656X
|
Périurbain
|
251591680
|
Rural
|
251592704
|
4. Nombre de classes à votre charge :
..........4.........................................................................
|
5. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
...........38........................................................
|
6. Ya t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ?
.......NON............................
|
7. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français?................................................................................................................................................
|
8. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves dans la classe ?
......Exercices écrits, productions écrites
|
9. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves hors de la classe ?
Exercices écrits, productions écrites, compte rendu de
lectures, articles, fiches de lecture
|
10. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
Très satisfaisantes SatisfaisantesMoyennes
X Médiocres X Très faibles
251593728
251594752
251595776
251596800
251597824
|
11. Y a t-il des élèves qui n'arrivent pas
à suivre le cours de français ?
Oui X
Non
251598848
251599872
|
12. Si oui, sont-ils nombreux ? Nombreux X
Peu nombreux ?
251600896
251601920
|
13. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
......un sérieux...problème de déchiffrage
|
14. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ? La
majorité des élèves n'arrivent pas à produire un
texte cohérent et cohésif
|
15. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
Phrases incorretes grammaticalement et
sémantiquement....................................................................................................................................
|
16. La correction des copies de vos élèves
est-elle une tâche difficile ?
Oui
Non X
251602944
251603968
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
|
17. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
Oui
Non X
251604992
251606016
Si oui, quels sont ses critères ?
|
18. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
Toutes les erreurs
Les erreurs les plus fréquentes X Une
copie modèle
251607040
251608064
251609088
Autres :
..........................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
|
19. Est ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
Oui X
Non
251610112
251611136
Si oui, comment ? En les incitant à
s'autocorriger
Sinon, pourquoi ?
|
20. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
Variétés des erreurs
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants X
Autres :
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
251612160
251613184
251614208
|
21. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
La langue X La structure du
texte X Le sens X
Autres :
.................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................
251615232
251616256
251617280
|
22. Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves malgré qu'elles
aient été objet de correction plusieurs fois ?
......................................................................................................................................................................c'est
que nos élèves ne sont pas des locuteurs natifs., la langue
française n'est pas leur langue maternelle
.............................................................................................................................................
À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles erreurs ?
...."la maison de moi" "Dans le dimanche dernier" "une au lieu de un"
"assimilation des voyelles comme utiliser/itiliser" "les erreurs de la
conjugaison"
.....................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
23. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
Oui
Non X
251618304
251619328
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
|
24. Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
Oui
Non X
251620352
251621376
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
QUESTIONNAIRE
1. Sexe :
|
|
Féminin
|
|
|
Masculin
|
|
1. Ancienneté dans l'enseignement :
2. trente sept
ans...........................................................................
|
3. Niveau d'études : .
4. licence de
litérature................................................................................................................
|
5. Zone de travail :
|
Urbain
|
|
Périurbain
|
|
Rural
|
|
6. Nombre de classes à votre charge :5
classes
7.
...................................................................................
|
8. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
.
9. Trente élèves à chaque
classe..................................................................
|
10. Ya t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ?
Non...................................
|
11. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français?
.Non...............................................................................................................................................
|
12. Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves dans la
classe ? ...je propose les poèmes français et les
scènes de théâtre et les activités
expérimentales...........................................................................................................................................
................................................................................................................................................
|
13. Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves hors de la
classe ? .les activités que je propose hors de la classe
l'éducation physique la découverte de la nature,le dessin
collectif...............................................................................................................................................
................................................................................................................................................
|
14. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
Très satisfaisantes Satisfaisantes
Moyen Très faibles
|
15. Y a t-il des élèves qui n'arrivent pas
à suivre le cours de français ?
Oui
Non
|
16. Si oui, sont-ils nombreux ?
Peu nombreux ?
|
17. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
.. Les types des difficultés premièrement la
phonétique des alphabets qui ne se prononcent pas bien par les
élèves et les liasons
.....................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
18. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ?
.l'insuffisance du bagage linguistique chez les élèves,
mauvaise
écriture...................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
19. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
.les erreurs de grammaire et d'orthographe et de
conjugaison....................................................................................................................................
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
20. La correction des copies de vos élèves
est-elle une tâche difficile ?
Oui
Non
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
21. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
Oui
Non
Si oui, quels sont ses critères ?
Pour évalue les élèves qui sont
faibles....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
22. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
Toutes les erreurs
Les erreurs les plus fréquentes Une
copie modèle
Autres :
..........................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
|
23. Est ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
Oui
Non
Si oui, comment ? .en fait grouper les
élèves pour leur expliquer toutes les
fautes.......................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
Sinon, pourquoi ?
.........................................................................................................................
........................................................................................................................................................
|
24. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
Variétés des erreurs
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants
Autres :
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
25. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
La langue La structure du
texte Le sens Autres :
.................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................
|
26. Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves malgré qu'elles
aient été objet de correction plusieurs fois ?
. l'incompréhension de l'erreur de la part des
élèves, l'absence du dictionnaire
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles erreurs ?
.la conjugaison des verbes de premier groupe et de deuxième
groupe et de troisième groupe,la différence entre le pluriel et
le
singulier........................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
27. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
Oui
Non
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
Pour la structure du texte et l'expression
orale...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
28. Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
Oui
Non
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
Nous vous remercions vivement de votre participation
QUESTIONNAIRE
1. Sexe :
|
|
Féminin
|
×
251751424
|
|
Masculin
|
251752448
|
1. Ancienneté dans l'enseignement :
................18
ans.ans..................................................................
|
2. Niveau d'études : ......Licence
en langue et littérature françaises option
linguistiques............................................................................................................
|
3. Zone de travail :
|
Urbain
|
×
251753472
|
Périurbain
|
251754496
|
Rural
|
251755520
|
4. Nombre de classes à votre charge :
..............................6.....................................................
|
5. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ?
.............32......................................................
|
6. Ya t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ?
...............Oui....................
|
7. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
français?............................................Oui....................................................................................................
|
8. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves dans la classe ?
................................................................................................................................................
Dialogue Entretien Récit court
................................................................................................................................................
|
9. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves hors de la classe ?
................................................................................................................................................
Conte Récit long
................................................................................................................................................
|
10. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
Très satisfaisantes Satisfaisantes
Moyennes Médiocres × Très faibles
251756544
251757568
251758592
251759616
251760640
|
11. Y a t-il des élèves qui n'arrivent pas
à suivre le cours de français ?
Oui ×
Non
251761664
251762688
|
12. Si oui, sont-ils nombreux ?
× Peu nombreux ?
251763712
251764736
|
13. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
.........................................................................................................................................................
...................Le déchiffrage et la
compréhension......................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
14. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ?
....................................................................................................................................................
.........................La non maîtrise de la langue
Pauvreté linguistique .La non maîtrise des plans
|
15. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
......................................................................................................................................
.......................Erreurs d'expressions / Langue: Orthographe
Conjugaison
|
16. La correction des copies de vos élèves
est-elle une tâche difficile ?
Oui ×
Non
251765760
251766784
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
...................................................................................................................................................................Des
phrases non cohérentes
Le non-respect de l'orthographe
La non maîtrise de la conjugaison
Problème d'Interférence..........
|
17. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
Oui ×
Non
251767808
251768832
Si oui, quels sont ses critères ?
Le respect de la consigne
Le respect de la concordance des temps
Le respect de l'orthographe
Le respect de la ponctuation
Richesse du lexique
|
18. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
Toutes les erreurs
Les erreurs les plus fréquentes × Une
copie modèle
251769856
251770880
Autres :
|
19. Est ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
Oui ×
Non
251771904
251772928
Si oui, comment ? ....................On
expose l'erreur relevée chez un élève × on demande
par la suite à l'ensemble de la classe de l'identifier et de
procéder àla
remédiation.............................................................................
Sinon, pourquoi ?
.........................................................................................................................
........................................................................................................................................................
|
20. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
Variétés des erreurs ×
L'interprétation des erreurs Implication des apprenants
Autres :
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
251773952
251774976
251776000
|
21. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
La langue La structure du
texte Le sens
×Autres :
.................................................................................................................................................
...............................................................................................................................................................
251777024
251778048
251779072
|
22. Pourquoi à votre avis, certaines erreurs
réapparaissent chez les élèves malgré qu'elles
aient été objet de correction plusieurs fois ?
....................Ce ne sont pas des natifs. C'est une langue
étrangère dont l'usage est restreint à la classe
À partir de votre expérience
professionnelle, pouvez-vous donner des exemples de telles erreurs ?
.........................................................................................................................................
..........................................................................................................................................................
|
23. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
Oui x
Non
251780096
251781120
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
...........................................................................................................................................................................Parfois,
le recours à la langue maternelle s'avère indispensable pour
identifier/reconnaître un objet ou une notion X ( L'explication en
langue française demeure parfois abstraite chez l'apprenant d'où
le recours à la langue maternelle) N.B. Toutefois, ce
procédé devrait être exceptionnel; imposé par la
situation /
contexte.......................................................................................................................................................................................................................................................................................
|
24. Avez-vous bénéficié d'une
formation sur la gestion des erreurs en classe de langue ?
Oui
Non ×
251782144
251783168
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
|
Nous vous remercions vivement de votre
participation
QUESTIONNAIRE à renvoyer à
tamimisarah2017@gmail.com
1. Sexe :
|
|
Féminin
|
|
|
Masculin
|
|
2. Ancienneté dans l'enseignement :
12 ans
|
3. Niveau d'étude : Bac +5
|
4. Zone de travail :
|
Urbain
|
|
Périurbain
|
|
Rural
|
|
5. Nombre de classes à votre charge :
1
|
6. Quel est l'effectif moyen de chaque classe ? :
8
|
7. Ya t-il une bibliothèque dans
l'établissement où vous exercez ? oui et non. J'enseigne
à des parents immigrants dans une école primaire afin de les
aider à accompagner leurs enfants et à s'insérer dans la
société. Il y a une bibliothèque mais destinée aux
enfants.
|
8. Si oui, la bibliothèque dispose-t-elle de
livres utiles pour l'épanouissement de vos élèves en
?
Non. Les livres de la bibliothèque sont plutôt
destinés aux enfants.
|
9. Quels sont les types d'activités écrites
que vous proposez à vos élèves dans la classe ?
Des productions qui touche les besoins immédiats comme
-se présenter et présenter un ami
présenter son quartier
présenter ses loisirs
-mais également des productions de type professionnel
comme
écrire son CV
|
10. Quels sont les types d'activités
écrites que vous proposez à vos élèves hors de la
classe ? présenter un autre ami
|
11. Comment évaluez-vous les performances
écrites de vos élèves ?
Très satisfaisantes Satisfaisantes
Moyennes Médiocres Très faibles
|
12. Et 13. Y a t-il des élèves qui
n'arrivent pas à suivre le cours de français ?
Il y a un élève qui n'arrive pas à suivre la
partie lecture et écriture parce qu'il est non scripteur (il est
complètement débutant en écriture alors qu'il a un bon
niveau en compétence orale) alors que les autres sont scripteurs.
Il y a une élève qui a des difficultés
à suivre en écriture mais elle a le niveau à l'oral et en
lecture.
|
13. Si oui, sont-ils nombreux ?
Peu nombreux ?
Il y a 2 élèves : ceux mentionnées
ci-avant.
|
14. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de la lecture ?
Certains élèves prononcent le r dans `quartier' en
lisant « quartière »
D'autres vont lire `pendant votre temps libre'
« pendant votre temps livre »
D'autres vont oublier de faire les liaisons dans `ils oublient
leurs problèmes'
|
15. Quels types de difficultés rencontrent vos
élèves au niveau de l'expression écrite ?
Certains ne font pas attention à la conjugaison. Ils
écrivent « je fait » au lieu de « je
fais »
Ils oublient le « s » du pluriel dans
« J'ai deux enfant » par exemple.
...........................................................................................................................
|
16. Quelles sont les erreurs fréquentes produites
dans les réalisations écrites de vos élèves ?
Les erreurs fréquentes relèvent de l'oral. Un
élève qui écrit « je suis 15 ans » ne
fait pas l'erreur s'il a appris à dire « j'ai 15
ans ».
|
17. La correction des copies de vos élèves
est-elle une tâche difficile ?
251682816
251681792Oui
Non
Remarque : si elle est difficile, c'est-à-dire que
les apprenants commettent trop d'erreurs, c'est que j'ai raté la phase
orale qui permet de «modéliser », faire acquérir
les nouvelles structures par les apprenants (voir note 1 de bas de page).
Si oui, à quoi est due cette
difficulté ?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................
..............................................................................................................................................
..............................................................................................................................................
|
18. Est-ce que vous utilisez une grille pour corriger les
copies de vos élèves ?
Oui
Non
Si oui, quels sont ses critères ?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................
..............................................................................................................................................
|
19. Pendant la correction avec vos élèves,
corrigez-vous
Les erreurs les plus fréquentes
Une copie modèle
Remarques :
Je corrige quasiment toutes les erreurs. (voir la
réponse à la question 20)
A la maison, je note les erreurs les plus fréquentes dans
les copies. Au retour en classe (*voir la réponse à la question
20.), il m'arrive de refaire une conversation avec les apprenants en classe
incluant les corrections à ces erreurs fréquentes. [j'utilise des
techniques de correction d'erreur naturelles voir
https://www.youtube.com/watch?v=t-Y-MARG6xE&list=PLhzgTeZ7MhwbAlWuS4tztHIqGDp-Z9TUV94(*)] et ensuite j'écris au
tableau les phrases clés.
Par exemple, si les apprenants font souvent l'erreur à
l'écrit : « je bois d'eau ». la conversation
sera : « le midi, l'après-midi et le soir, je bois
de l'eau et vous, quand est-ce que vous buvez de
l'eau ? ».
|
20. Est ce que vous impliquez vos élèves
dans la correction de leurs erreurs ?
Oui
Non
Si oui, comment ?
J'écris d'abord un texte collectif avec les
élèves95(*).
Ce sont les élèves qui me font des suggestions sur ce que je dois
écrire. J'écris par exemple un texte (où je me
présente). Je demande aux apprenants ce que je dois écrire.
Ensuite, je demande aux apprenants ce qu'ils vont écrire dans leur
propre texte. Nous étudions ensuite quelques points orthographiques et
grammaticaux du texte afin que les apprenants anticipent leurs erreurs dans
leur production écrite.
Ensuite les apprenants écrivent en classe leur propre
texte (où ils se présentent pour reprendre l'exemple
précédent). Pendant que les apprenants écrivent, je passe
derrière, je corrige toutes les erreurs, je devrais plutôt
dire, je leur donne tous les outils pour qu'ils puissent corriger par
eux-mêmes : je leur donne des indications pour que les
apprenants corrigent par eux-mêmes les erreurs qu'ils sont capables de
corriger eux-mêmes. Par exemple : l'apprenant écrit
« je mange des fruit ». Je dis : tu es
sûr « je mange des fruit » ça
s'écrit comme ça à la fin (ou en pointant du doigt) ? Je
repasse plus tard, si l'apprenant n'arrive pas, je lui donne un exemple
similaire ou l'amène à la bonne réponse : tu manges
combien de fruits ? un, deux, etc. ? ou bien en disant
regarde dans le texte `modèle' : nous avons
écrit : « je mange des légumes » avec un
s à la fin parce qu'il y a « des » ..., ou
tu es sûr ? comment tu dis à
l'oral ?
Je ramasse les copies. *A la maison, je souligne les erreurs qui
peuvent être corrigées par les apprenants eux-mêmes. Les
autres erreurs qui sont impossibles à corriger par les apprenants
eux-mêmes (c'est une considération spécifique,
adaptée à chaque copie d'apprenant), je les corrige dans une
autre couleur sur la copie. De retour en classe, les apprenants corrigent
ensuite individuellement ou en groupe leurs erreurs.
Enfin, la moitié des apprenants réécrivent
leur production écrite.
Sinon, pourquoi ?
.............................................................................................................
............................................................................................................................................
..............................................................................................................................................
|
21. À quels types de difficultés vous-vous
affrontez le plus lors des séances de correction ?
Variétés des erreurs
L'interprétation des erreurs Implication des
apprenants
Remarques :
Faire acquérir une méthodologie chez les apprenants
est difficile : qu'ils aient les réflexes méthodologiques,
un recul sur leur propre texte : de savoir comment relire (quand un
apprenant relit, prendre l'habitude de comparer avec « comment il
dit » afin de comparer avec ce qu'il écrit96(*))
Autres :
.............................................................................................................................................................................................................................................................................
..............................................................................................................................................
|
22. À quels domaines d'erreurs donnez-vous de
l'importance dans la phase de remédiation ?
Je donne de l'importance aux erreurs qui correspondent aux
objectifs de communication de mon cours. Si c'est un cours qui porte sur la
présentation dont les objectifs sont de dire « je
m'appelle ...» « j'ai ...
ans » « j'habite au 5 rue Georges Sand
» : je corrigerai « je m'appelle » si
l'apprenant dit « j'appelle... » mais je serais moins
intransigeant avec cette phrase écrite de l'apprenant « y a
beaucoup de voitures » alors qu'à l'écrit, c'est
« il y a beaucoup de voitures ». Avec certains de mes
apprenants qui ont de grosses difficultés en écriture, j'ai
laissé passer pendant un temps « le manque des majuscules en
début de phrase ».
De plus, je donne de l'importance aux erreurs de l'oral,
morphosyntaxiques. Comment l'apprenant pourrait écrire « je
m'appelle » s'il dit spontanément
« j'appelle ».
|
23. Pensez-vous que la langue maternelle de vos
apprenants est une aide pour l'apprentissage du français ?
Oui parfois
Non
Si oui, en quoi pourrait-elle être
utile ?
|
24. Avez-vous bénéficié d'une
formation à propos de la gestion des erreurs en classe de
langue ?
251680768
Oui
Non
J'utilise l'approche neurolinguistique (ANL)97(*). Elle comprend 5 principes. Un
des principes fondamentaux est le développement d'une grammaire
implicite. Ce développement se réaliser surtout à l'oral.
En effet, l'aisance et la précision sont indissociables. La
conséquence pédagogique est que les apprenants doivent s'exprimer
en phrase complète pour acquérir de manière non consciente
la morphosyntaxe notamment. D'où découle la correction
immédiate d'erreurs et en phrase complète98(*).
Si oui, en quoi cette formation a-t-elle
été utile pour vous ?
La correction d'erreurs fait partie d'une approche globale (5
principes théoriques en lien étroit avec 5 principes
pédagogiques et chacun des principes étant
interdépendants). Elle a radicalement changé ma
méthodologie, ma façon d'enseigner-apprendre les langues aux
apprenants. L'approche accorde une importance à l'oral (correction des
erreurs : reprise des phrases corrigées par les apprenants et en
phrase complète) ; le lien entre l'oral et l'écrit (en
lecture : la transcription d'un phonème, la capacité
à lire avec aisance et précision ce qu'on a acquis de
manière spontanée à dire, analyse de la grammaire
explicite) et l'influence de l'oral sur l'écrit (l'apprenant
écrit plus facilement sur un sujet sur lequel il est capable de lire, et
il lira plus facilement sur un sujet sur lequel il est capable de s'exprimer
d'abord à l'oral)99(*).
|
Nous vous remercions vivement de votre
participation
* 1 CNEF et le livre blanc pour
la révision des programmes.
* 2 La charte nationale de
l'éducation et de formation (1999, p 46) et le livre blanc pour la
révision des programmes scolaires (2002).
* 3 Avant la réforme de
2002, le français était enseigné au niveau de la
3ième année du primaire, puis au niveau de la
2ème année à partir de la rentrée
scolaire 2003-2004.
* 4Dans les villes, la plupart
des enseignes des magasins et des rues sont écrites conjointement en
français et en arabe. De même, il y a une présence
importante du français dans la presse et les médias.
* 5 Les rapports des programmes
nationaux d'évaluation des acquis (P.N.E.A de 2008 et P.N.EA 2016), les
résultats de l'enquête PIRLS (Progress in international Reading
Literacy Study) de 2011 et 2016. Nous y reviendrons plus loin avec plus de
détails sur les résultats de ces enquêtes.
* 6 Kharchoufi Abdelhaq (2011)
pour les programmes du collège et Aimade Nadia (2012) pour les
programmes du lycée.
* 7 D'après Cortier
Claude (2019, p 153), l'enquête menée par C. Pellegrini,
étalée sur une durée de deux ans, est constituée
d'observations longues dans neuf établissements publiques (3
écoles primaires, 3 collèges et 3 lycées) en milieux
urbains et périurbains dans trois localités différentes de
deux régions du royaume.
* 8 Les Recommandations
pédagogiques 1994, les Orientations Pédagogiques 2002 puis celles
de 2007.
* 9 Le stage de licence
effectué à Rabat en 2017 et celui de Master 1 effectué
à Casablanca en 2018.
* 10 Le livre blanc, M.E.N
2002
* 11 Mis à part
l'enquête nationale réalisée par le C.S.E.F.R.S en 2008 et
les enquêtes PIRLS qui ont englobé les élèves du
primaire, la plupart de ces travaux, du moins ceux auxquels nous avons pu y
accéder, s'étaient centrés sur la catégorisation
des erreurs de collégiens ou de lycéens et sur leur
interprétation sur la base de traces écrites.
* 12 Cité par Baderot
Christophe, 2004, p 3.
* 13 Le système
graphique de la langue arabe est essentiellement consonantique et phonologique
avec une relation quasi transparente entre le phonème et le
graphème : à quelques rares exceptions, à un seul
phonème correspond un seul graphème.
* 14 Entretien avec
André Giordan dans Sciences Humaines, N° 98, Octobre 1999, p 23.
* 15Un objectif
opérationnel est la description d'un ensemble de comportements
observables dont l'élève doit se montrer capable pour être
reconnu compétent. Ces objectifs sont généralement
classés selon leur complexité cognitive, par
référence à une taxonomie comme celle de Bloom.
* 16 Guy Brousseau, 1998, pp
52-57
* 17 Traduction
française du terme informatique anglo-saxon « bug »
qui signifie erreur ou défaut dans un programme informatique.
* 18 Entretien avec Stanislas
Dehaene dans Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, N° 58.
Mars-Avril-Mai 2020, pp 9-11
* 19 Gérard Vergnaud,
À quoi sert la didactique ? Revue Sciences Humaines Hors
Série N° 24 Mars/Avril 1999, p 48.
* 20 Revue Sciences Humaines
N° 27. Dossier : Les représentations Images Trompeuses du
réel. Avril 1993, pp 17-20
* 21Danièle Manesse et
Danièle Cogis cité par Y. Reuter dans (Y. Reuter, 2013a, p 82).
* 22Cité par Marylou
Magal dans l'article « Accord du participe passé :
l'eternel débat. » Le point, Hors série, Novembre 2018,
p 41.
* 23 Le point, Hors
série. Op.cit, p 41.
* 24 Le point, Hors
série. Op.cit, p 41.
* 25 C'est ce type de
méthode qui était utilisé par l'équipe du
psychologue Jean. Piaget.
* 26 Michel Brossard, Lev
Vygotski « Le rôle des interactions », dans Les
Grands Dossiers des Sciences Humaines N° 45, p 50. On trouvera dans ce
numéro une synthèse des travaux des grands penseurs de
l'éducation.
* 27 Guy Tiberghien.
Psychologie de la mémoire humaine. Sciences Humaines n° 43, pp
25-28.
* 28 Jean-Pierre Astolfi, 1997,
p 86.
* 29 Alain Lieury.
« Améliorer sa mémoire, mythes et
réalité. Sciences Humaines n° 43, pp 20-24.
* 30 Alain Lieury, Op. Cit, p
24.
* 31 Voir sur ce point Y.
Reuter, dans Reuter Yves (2013a) p 40.
* 32 Gérard Vergnaud
« À quoi sert la didactique ? » Sciences
Humaines, Hors Série N° 24 Mars/Avril 1999, p 49.
* 33 Enquête menée
par A. Chervel et D. Manesse et citée par J-P Astolfi dans J-P Astolfi,
1997, p 80.
* 34 Selon J-P Astolfi, les
connotations demeureraient tout aussi négatives qu'avec le terme
d'erreur, et de surcroit, il renforcerait l'idée commune que c'est le
fonctionnement mental de l'élève qui serait en cause lors des
erreurs, alors qu'il pourrait s'agir de la complexité des contenus ou
des stratégies d'enseignement, ou ... .
* 35 Yves Reuter 2013b,
chapitre 6 : la question de l'intervention, pp 109-132
* 36 Cet organigramme est
inspiré à partir des travaux de l'équipe de l'IREM de Lyon
dans Mante Michel, Charnay Roland (1992)
* 37 Cité par
Jean-Pierre Astolfi dans J-P Astolfi, 1997, p 105.
* 38 Nous évitons
l'usage de l'expression enseignement-apprentissage qui peut laisser
supposer une relation systématique entre l'enseignement et
l'apprentissage, une relation de cause à effet : s'il y a enseignement,
il y a forcément apprentissage.Nous préférons à sa
place l'expression enseignement/apprentissage pour souligner que les
phénomènes relatifs aux rapports entre l'enseignement d'un
contenu de savoir et son apprentissage, en situation scolaire, sont au coeur de
la réflexion didactique. Ces rapports sont supposés a priori non
transparents par les didacticiens.
* 39Flavell, cité par
Anne-Marie Doly dans G. Toupiol, 2006, p 86.
* 40 Goery Delacote, Sciences
Humaines n° 98, « Apprendre ». Octobre 1999, p 33.
* 41 Cité par J-P
Astolphi dans dans J-P Astolfi, 1997, p 83.
* 42 Anne-Marie Doly. Op.cit,
pp 88-89
* 43Anne-Marie Doly. Op.cit,
pp 105-109
* 44 Voir sitographie, la
dictée négociée.
* 45 C'est le cas par exemple
des traducteurs musulmans du 8ème et du
9ème siècle de l'héritage grec.
* 46 On enseignait le
français par des explications en latin.
* 47 La Gestalt-théorie
ou théorie de la forme est à la fois une philosophie et une
psychologie. Elle est apparue au début du 20ème
siècle en Allemagne comme réaction contre les concepts
traditionnels de la psychologie classique, issue de l'empirisme
philosophique.
* 48 Tardieu Claire, 2008, p
192
* 49 Le terme
« interlangue » sera développé plus loin.
Disons pour l'instant que dans les situations d'apprentissage d'une langue
étrangère, l'interlangue est un système
intermédiaire plus ou moins stabilisé fondé sur la
présence simultanée d'éléments appartenant à
chacune des langues en présence (Les grands dictionnaires Larousse,
1994).
* 50A. Gauthier, cité
par Tardieu Claire, 2008, p 192
* 51 Chapitre 2 du CECRL 2001,
pp 15-22.
* 52 Niveaux communs de
référence, CECRL 2001, Chapitre 3, pp 24-28.
* 53CECRL 2001, Chapitre 6, p
118.
* 54 Cuq cité par Robert
Jean-Pierre 2008, page 83.
* 55Porquier & Py, 2004, p
25
* 56 C'est pour nous quelque
chose d'évident, puisque les natifs eux-mêmes commettent des
erreurs dans leur propre langue !
* 57 C'est le
phénomène d'emprunt dont nous en discuterons plus loin. Le
phénomène d'emprunt inverse, c'est à dire de l'anglais
vers le français est appelé anglicisme (weekend, football,
ketchup, cowboy, ...)
* 58 Francis Debyser,
Apprentissage du français langue étrangère, 1970, pp
32-33
* 59 Gilles Bibeau, 1988, p
7.
* 60 W. Mackey cité par
Francis Debyser, 1970, p 34.
* 61Gilles Bibeau. Op.cit, pp
7-8
* 62Gilles Bibeau. Op.cit, p
8
* 63 Badr El Hounda, 2015, pp
35-36
* 64 Voir sitographie
* 65 Voir Sitographie.
* 66 Voir Sitographie. Haysan
Safar L'influence de la langue arabe sur les autres langues
* 67 Cité par Jennifer
Wunsch dans l'article « Les échappées libres du
français parlé » Le point, Hors série, Novembre
2018, p 43
* 68 Jennifer Wunsch
« Les échappées libres du français
parlé » Le point, Hors série, Novembre 2018, p 43.
* 69 B. El Hounda. Op.cit, p
37
* 70B. El Hounda. Op.cit, p
37
* 71B. El Hounda. Op.cit, p
37
* 72B. El Hounda. Op.cit, p
37
* 73B. El Hounda. Op.cit, p
38
* 74 BEN AFOU Sabrina.
Mémoire de Master : « Difficultés
rencontrées par les étudiants de français au niveau de la
production écrite. Cas des étudiants de 1ère
année licence de l'université Mohamed Boudiaf à
M'sila », 2014-2015
* 75 Badr El Houdna, 2015, p
41.
* 76 Cités par Chelli
Amirouche (2011), p 161
* 77Cité par Chelli
Amirouche (2011), pp 161-162
* 78 Cité par Chelli
Amirouche (2011), p 162
* 79 Cité par Gilles
Bibeau, 1988, p 8.
* 80 L. Selinker 1972
« Interlanguage » IRAL, vol 10 n°3. Cité par G.
Bibeau (1988) p 23.
* 81 Des exemples sont
donnés par Gilles Bibeau dans G. Bibeau, 1988, pp 9-10. Nous avons
nous-mêmes des points divergents à ce sujet avec Badr El Houdna.
* 82 Gilles Bibeau, 1988, p
10.
* 83 CitéGilles Bibeau,
1988, p 10.
* 84 M.E.N 2019. Les nouveaux
programmes scolaires de l'enseignement primaire. Orientations
pédagogiques relatives à l'enseignement du FLE dans les quatre
premières années du cycle primaire, pp 106-138
* 85 M.E.N 2019. Op.cit, pp
106-108
* 86 M.E.N 2019, Op.cit, p
107
* 87 M.E.N 2019. Op.cit, p
113
* 88 M.E.N 2019. Op.cit, p
113
* 89 J'étais actrice de
ce type de soutien lors de mon stage effectué au Maroc durant les mois
de Mai, Juin 2018.
* 90 M.E.N 2019, Op.cit, p
111
* 91 M.E.N 2019, Op.cit, p
111
* 92 M.E.N 2019, Op.cit, p
112
* 93 Voir cadre
théorique, page ..
* 94 Cette vidéo est une
démonstration de phase orale, et non une 1e étape
conversationnelle de correction d'une phase d'écriture mais le principe
reste le même.
* 95 A noter que dans
l'approche utilisée (ANL pour Approche neurolinguistique), il y a 3
phases successives : phase orale, phase de lecture et phase
d'écriture. Pour plus d'informations :
https://www.anlformation.com/wp-content/uploads/2019/04/Jourdan-Enseigner_sans_manuel_avec_lANL.pdf
* 96 Une majorité des
erreurs des productions écrites relèvent d'erreurs de l'oral.
https://www.academia.edu/6581933/Grammaire_de_loral_et_grammaire_de_l%C3%A9crit_dans_lapproche_neurolinguistique_ANL_
(créer un compte, c'est gratuit, permet d'accéder à la
lecture de l'article)
* 97 Créée par
Claude Germain et Joan Netten l'acquisition des langues :
https://www.anlformation.com/lapproche-neurolinguistique/
* 98
https://www.anlformation.com/wp-content/uploads/2020/05/TRUONG-2020-FORMER-A-L%E2%80%99ANL-AREFLE-VOL1-N1.pdf
* 99 Je vous invite à
lire des articles sur
https://www.anlformation.com/bibliographieanl/
|