WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Existe-t-il une stratégie géopolitique de l'aide publique au développement de la France au Sahel ?


par François De Block
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Ecole Normale Supérieure - Master 2 Géopolitique 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
Figure 27 - Répartition géographique de l'aide multilatérale française en 2017

Réalisé avec QGIS. Source des données : OCDE

Parmi les dix premiers pays récipiendaires de l'aide multilatérale de la France, en 2017, il n'y avait aucun pays Sahélien, et seul le Sénégal y est présent en tant que pays pauvres prioritaires défini par le CICID de 2016. Les Etats d'Afrique de l'Est anglophones sont, l'Inde, la Turquie et le Maroc sont parmi les principaux bénéficiaires de l'aide multilatérale, ce qui traduit la forte dispersion des crédits transitant par ces canaux vers différentes régions du monde (Asie, Maghreb, Proche-Orient, Afrique de l'Est). Le recours accru au canal multilatéral ne permet donc pas de cibler les pays prioritaires de l'Afrique de l'ouest francophone, et a fortiori les Etats sahéliens (voir figure 28). En 2017, le Mali était seulement le 19ème récipiendaire d'aide française multilatérale avec 54 millions d'euros, et le premier Etat sahélien ciblé par l'aide multilatérale.

Figure 28 - Les dix principaux récipiendaires de l'aide multilatérale française ( en millions de dollars)

.

Source des données : OCDE

Un second élément qui rend difficile le ciblage de l'aide publique au développement française concerne les modalités d'allocation de l'aide bilatérale. Cela concerne en particulier à un choix politique et budgétaire qui remonte à une vingtaine d'années par les pouvoirs publics d'avoir recours aux de prêts concessionnels comme instruments privilégiés de l'aide bilatérale plutôt qu'aux dons-projets.

Si l'on reprend l'exemple des crédits budgétaires programmés pour 2018 dans la loi de finance, la mission « aide publique au développement » s'élève à 2,8 milliards d'euros, dont 1,6 milliards d'euros qui transitent par les canaux multilatéraux, ce qui laisse 1,2 milliards d''aide bilatérale que la France peut allouer à ses pays prioritaires. Sur ces 1,2 milliards, qui transitent principalement par l'Agence française de développement, les ressources en dons-projets s'élèvent à 280 millions d `euros pour les 19 pays prioritaires de l'aide française (soit une moyenne de 15 millions d'euros par pays par an). Ces montants sont largement insuffisants pour financer des actions de développement tangibles au Sahel : les cinq pays de la bande sahélo-saharienne ont seulement reçu en moyenne 60 millions d'euros par an depuis 2010, des montants très faibles au regard des besoins des pays et des populations de la bande sahélo-saharienne. Ceci alors que près de 4000 soldats français y sont déployés depuis 2013 dans le cadre de l'une des plus grandes opérations militaires mise sur pied par la France après la guerre froide. L'aide bilatérale française est par conséquent du « saupoudrage » sur les pays prioritaires de la coopération pour le développement, ce qui ne lui permet pas jusqu'ici d'avoir une véritable stratégie d'appui bilatéral significatif pour une zone d'importance stratégique comme le Sahel. Ceci est une conséquence de l'insuffisante dotation en dons de l'AFD par rapport aux prêts.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon