DEDICACE
A Mon Seigneur JESUS-CHRIST, l'Omniscient,
l'Omnipotent et l'Omniprésent pour Ta grâce et Ton amour
manifestés à mon égard depuis mon existence sur terre
jusqu'à ce jour ;
A Mon Prophète William Marrion BRANHAM pour ton
plein dévouement envers le Seigneur ;
A Mon Pasteur Richard DIYOKA pour ta
fidélité envers le Seigneur et ton fondamentalisme dans le
Message de l'heure ;
A mes regrettés grand-père Firmin
WIKONI, oncles Crispin KIAKA et Henry ITEKU, tante Monique ITEKU, frères
et soeurs..., vous avez semé sans récolter ;
A ma future épouse ;
A mes futurs enfants ;
Je dédie ce mémoire !
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
I
REMERCIEMENTS
V
RESUME
VI
LISTE DES ABREVIATIONS
VII
LISTE DES TABLEAUX
VIII
INTRODUCTION
1
PROBLEMATIQUE
1
OBJECTIFS
2
CHAPITRE I. GENERALITES SUR UTERUS
CICATRICIEL
3
SECTION I. : NOTIONS DE BASE
3
1. DEFINITIONS
3
2. HISTORIQUE DE L'UTERUS CICATRICIEL
4
3. ETIOLOGIES DE L'UTERUS CICATRICIEL
5
4. COMPLICATIONS
7
SECTION II. : CONDUITE A TENIR DEVANT
UN UTERUS CICATRICIEL
11
1. APPRECIATION DE LA QUALITE DE LA
CICATRICE UTERINE
11
2. SCANO-PELVIMETRIE
12
3. EXAMEN CLINIQUE
13
4. FACTEURS LIES A LA GROSSESSE EN COURS
14
5. CLASSIFICATION DES UTERUS CICATRIELS
15
6. DECISION DU MODE D'ACCOUCHEMENT
16
7. GESTION DE L'ACCOUCHEMENT SUR UTERUS
CICATRICIEL A L'HOPITAL BON BERGER DE TSHIKAJI
22
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
24
II.1. CADRE D'ÉTUDE
24
II.2. TYPE D'ÉTUDE
26
II.3. PÉRIODE D'ÉTUDE
26
II.4. POPULATION D'ÉTUDE
26
II.5. ECHANTILLONNAGE
26
II.6. VARIABLES ÉTUDIÉES
27
II.7. SOURCES DES DONNÉES
27
II.8. SAISIE ET ANALYSE DES DONNÉES
28
II.9. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
28
II.10. CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES
28
II.11. DÉFINITIONS
OPÉRATIONNELLES
28
CHAPITRE III : RESULTATS
30
III.1. TABLEAUX DES FREQUENCES
30
III.1.1 FREQUENCE GENERALE
30
III.1.2 AGE
30
III.1.3 ETAT CIVIL
30
III.1.4 PROFESSION
31
III.1.5 GESTITE
31
III.1.6 PARITE
31
III.1.7 NOMBRE DE CICATRICE
ANTERIEURE
32
III.1.8 INDICATION DE LA
CESARIENNE ANTERIEURE
32
III.1.9 ESPACE
INTER-GENESIQUE
33
III.1.10 AGE GESTATIONNEL
33
III.1.11 NOMBRE DES CPN
SUIVIES
33
III.1.12 HAUTEUR UTERINE
34
III.1.13 PRESENTATION
FOETALE
34
III.1.14 ETAT DES MEMBRANES A
L'ADMISSION
34
III.1.15 PATHOLOGIES
ASSOCIEES
35
III.1.16 VOIE
D'ACCOUCHEMENT
35
III.1.17 INDICATIONS DE
CESARIENNE ACTUELLE
35
III.1.18 SCORE D'APGAR A LA
CINQUIEME MINUTE
36
III.1.19 PRONOSTIC FOETAL:
VITALITE
36
III.1.20 POIDS DE NAISSANCE
36
III.1.21 PRONOSTIC MATERNEL
36
III.1.22. VOIE D'ACCOUCHEMENT SUIVANT LE NOMBRE
DE CICATRICE ANTERIEURE
37
CHAPITRE IV : DISCUSSIONS
38
IV.1. FRÉQUENCE DES UTÉRUS
CICATRICIELS
38
IV.2. MODALITÉS D'ACCOUCHEMENTS
39
IV.2.1. Accouchement par voie basse
39
IV.2.2. Accouchement par voie haute
39
IV.3. LES FACTEURS INFLUENÇANT LA
QUALITÉ DE LA CICATRICE UTÉRINE
40
IV.3.1. Age de la femme
40
IV.3.2. Parité
40
IV.3.3. Nombre des césariennes
antérieures
41
IV.3.4. Nature de la cicatrice
antérieure
41
IV.3.5. Etat du bassin
41
IV.3.6. Placenta praevia
42
IV.4. FACTEURS FRAGILISANT LA CICATRICE
UTÉRINE
42
IV.4.1. Surdistention utérine
42
IV.4.2. Présentation podalique
42
IV.5. RUPTURE UTÉRINE
42
IV.6. BILAN FoeTAL
44
IV.6.1. Mortalité foetale
44
IV.6.2. Score d'Apgar
44
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
46
REFERENCES
48
GESTION DE L'ACCOUCHEMENT SUR UTERUS CICATRICIEL
A L'HOPITAL BON BERGER DE TSHIKAJI
Elie-Caleb MIMBULA MOKALO
Gradué en Sciences
Biomédicales
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier de prime à bord le Dieu
Tout Puissant pour m'avoir permis d'arriver au terme de mes études de
Médecine générale et m'avoir protégé
jalousement dans ses tendres mains de miséricorde et de bonté.
Que l'Université Protestante au Congo à travers
sa Faculté de Médecine trouve ici mes sincères
remerciements pour le cadre et les enseignements dispensés qui ont fait
de moi aujourd'hui médecin.
Une vibrante et profonde gratitude vont à l'endroit du
Professeur Ordinaire Roger MBUNGU MWIMBA, gynécologue et
obstétricien, qui a bien voulu accepter la direction de ce
mémoire malgré ses nombreuses taches académiques et
cliniques. Son sens du travail très méticuleux et sa rigueurm'ont
fort motivé et surtout sa totale disponibilité à la fin de
ce travail.
A tous les médecins et corps soignants de l'HOPITAL BON
BERGER de TSHIKAJI et de l'HOPITAL BIAMBA MARIE MUTOMBO qui ont assuré
notre encadrement durant le stage interné, trouvent par ces mots ma
reconnaissance et mon devoir sacré de rendre à leurs enfants tout
de bon qu'ils m'ont donné.
Je remercie mon père Philothé MIMBULA et ma
chérie mère Marie-Noel ITEKU pour vos inestimables sacrifices et
soutien. Que ce travailtémoigne mon affection et qu'il appelle sur moi
votre continuelle bénédiction.
Aux couples Jean Bosco GANGALA et Bonaventure BWANAMUDOGO pour
l'accueil et l'encadrement combien si important dans mes premiers pas à
l'Université ainsi qu'à mon grand-père Daniel MAKUNDU qui
a assuré la relève.
Aux Révérends Carlos ROMMEL, Samuel OSOMBA et
Racheté OMEONGA ; mes tantes Léontine WOWALE, Ivonne KANDA,
Georgine ITEKU et Marthe YAKANGA pour vos soutiens moral, financier et
matériel sans relâche durant ces huit années
d'étude ; que cet aboutissement être le trophée de vos
efforts.
A vous tous mes frères Alexis MWENZENZA, Honoré
FELA, Josué ABEPA, Jonathan MONGOMBE, Daniel MIMBULA, Stanis'las
MIMBULA, Bernard ITEKU et plus particulièrement à mes soeurs
Laetitia LINGOMBE, Marie BOSONGO, Naomi OSAWO, Divine PANZU et Eveline MASONGI
pour tous vos sacrifices.
Aux compagnons de lutte au sein du Cercle des Jeunes de
Shékinah: Lys APUA,Joseph MAKUDISA, Sarah NTAMBWE, Ruth BULELA,
Joël MUKENDI, François SHUKU et Joe BALANGI ; collègues
de promotionThomas MAKUMU, Olivier BONZALE, Marie MONDONGA, Rubens EKWAKI,
Alain BANGOMBE, Léon GERENGBO, Patrick MISANGE, Trésor GALA,
Evodie MANGBAU, Bijou ANDROA, Charles BASILUBO, Giscard VUVUKIETO etZico
TSHIKA.
Je vous dis grand merci.
Elie-Caleb MIMBULA MOKALO
RESUME
Contexte
L'accouchement par césarienne est de plus en plus
fréquemment réalisé aussi bien dans les pays
développés que dans les pays en développement. Lorsqu'elle
est médicalement justifiée, la césarienne peut
prévenir efficacement la mortalité et la morbidité
maternelles et néonatales. Cette augmentation du taux de
césarienne ces trente dernières années a abouti à
une augmentation des utérus cicatriciels conduisant ainsi à des
accouchements à haut risque.
Objectifs
Déterminer la fréquence des utérus
cicatriciels, le profil socio-démographique et obstétrical des
parturientes ainsi que les modalités de prise en charge et les
difficultés rencontrées.
Matériel et méthode
Il s'est agi d'une étude rétrospective de 69
observations de femmes porteuses d'utérus cicatriciel sur un total de
852 accouchements dans deux maternités de l'Hôpital Bon Berger de
Tshikaji au Kasaï-Central durant la période du 1er
juillet 2015 au 31 décembre 2016.
Les données épidémiologiques, cliniques
et le pronostic ont été analysés à l'aide des
statistiques descriptives.
Résultats
Il ressort de notre étude que :
· La fréquence de l'accouchement sur utérus
cicatriciel était de 8 %.
· Une césarienne a été une fois de
plus réalisée dans 68.1% de cas, dont 36.2% avaient pour
indication la courte durée de l'espace inter génésique.
· L'épreuve utérine a été
autorisée dans 13 % sur l'ensemble des utérus cicatriciels. Le
déroulement de travail a permis l'accouchement par voie basse dans 10%
sur les 13%, soit un taux de succès de l'épreuve utérine
d'environ 78%.
· Les vices de présentation ont été
les principales indications des césariennes antérieures tandis
que la césarienne élective pour utérus pluri cicatriciel a
justifié la césarienne actuelle.
· Le pronostic materno-néonatal était
favorable.
LISTE DES ABREVIATIONS
APCM:American Presbyterian Congo Mission
ARCF: Anomalie du rythme cardiaque foetal
AVB : Accouchement par voie basse
cm : Centimètre
CPN: Consultation prénatale
EFO: Ecole de formation des officiers
g: gramme
GEU: Grossesse extra-utérine
HBB: Hôpital Bon Berger
HTA: Hypertension artérielle
IMC: Indice de masse corporelle
IMCK: Institut Médical Chrétien de
Kasaï
IMG: Interruption médicale de la
grossesse
IVG: Interruption volontaire de la grossesse
km: Kilomètre
mm: Millimètre
OMS: Organisation Mondiale de la Santé
PRP: Promonto retro-pubien
RDC: République Démocratique du
Congo
RPM : Rupture prématurée des
membranes
SA : Semaine d'aménorrhée
TM : Transverse médian
USA: United States of America
% : pourcentage
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Résultats de l'étude de
LANDON sur l'influence de l'indication de la première
césarienne
Tableau II : Différentes mensurations pour
chaque type de bassin
Tableau III : Eléments d'évaluation
devant un utérus cicatriciel
Tableau IV : Présentation des
éléments constitutifs du score d'Apgar et leurs cotations
Tableau V : Répartition des accouchements avec
utérus cicatriciel par rapport au reste
Tableau VI : Répartition suivant
l'âge
Tableau VII : Répartition suivant
l'état civil
Tableau VIII : Répartition suivant la
profession
Tableau IX : Répartition suivant la
gestité
Tableau X : Répartition suivant la
parité
Tableau XI : Répartition suivant le nombre de
cicatrices antérieures
Tableau XII : Répartition suivant l'indication
de la césarienne antérieure
Tableau XIII : Répartition suivant l'espace
inter-génésique
Tableau XIV : Répartition suivant l'âge
de la grossesse actuelle
Tableau XV : Répartition suivant le nombre de
CPN suivies
Tableau XVI : Répartition suivant la hauteur
utérine
Tableau XVII : Répartition suivant la
présentation foetale
Tableau XVIII : Répartition suivant
l'état de membrane à l'admission
Tableau XIX : Répartition suivant les
pathologies associées
Tableau XX : Répartition suivant la voie
d'accouchement
Tableau XXI : Répartition suivant l'indication
de la césarienne actuelle
Tableau XXII : Répartition suivant le score
d'Apgar à la cinquième minute
Tableau XXIII : Répartition suivant le
pronostic foetal (vitalité)
Tableau XXIV : Répartition suivant le poids de
naissance
Tableau XXV : Répartition suivant le pronostic
maternel : la morbidité et suite en post partum
Tableau XXVI : Répartition de la voie
d'accouchement suivant le nombre de cicatrices antérieures
Tableau XXVII : Les fréquences d'utérus
cicatriciel selon les études
Tableau XXVIII : Comparaison selon les auteurs des
modalités d'accouchement et réussite des épreuves
utérines
Tableau XXIX : Fréquence selon les auteurs des
ruptures utérines sur utérus cicatriciel
INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
L'utérus cicatriciel est un utérus porteur d'une
ou de plusieurs cicatrices à la suite d'une intervention chirurgicale ou
d'un traumatisme. Certaines lésions du segment inférieur, par
propagation d'une déchirure occulte du col, ainsi que certaines ruptures
utérines élargissent encore le chapitre des utérus
cicatriciels.(1)
L'incidence de la grossesse sur un utérus cicatriciel
n'a cessé de s'accroître dans le monde ces dernières
années en raison de l'augmentation du taux de césarienne et de
développement de la chirurgie plastique utérine et utero tubaire.
Le taux de césarienne atteigne 23% en Europe, 35,6% dans la
région des Amériques, 24,1% dans la région du Pacifique
Ouest et 8,8% en Asie du Sud-est selon le rapport de l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) de 2008. (2)
En Afrique, le taux est de 3,8% et cette incidence serait
surtout en rapport avec les dystocies osseuses chez les adolescentes (bassin
immature) le plus souvent sujettes à des mariages précoces ; mais
aussi aux progrès de l'obstétrique et de la gynécologie
permettant l'accès facile à la césarienne. (3)
En République Démocratique du Congo le taux
global des césariennes est de 18 % et à Kinshasa, quelques
données hospitalières en 2012 révèlent : le
taux de 47% aux Cliniques Universitaires de Kinshasa ; 31,4% à
l'Hôpital Général de Référence de
Kinshasa ; 29,4% à l'Hôpital Saint Joseph et
18,4% à la Clinique Bondeko. (4)
La conduite à tenir devant un utérus cicatriciel
est l'un des sujets les plus débattus en obstétrique moderne, du
fait de la croissance considérable des taux d'accouchement par
césarienne. (5, 6, 7)
L'aphorisme de CRAIGIN, datant de 1916, «
césarienne une fois, césarienne toujours », est certes remis
en cause depuis longtemps, mais la césarienne itérative de
principe pour utérus cicatriciel reste encore fréquente, surtout
aux Etats-Unis et dans les pays africains, ainsi l'obstétricien est de
plus en plus confronté aux problèmes de l'accouchement sur
utérus cicatriciel.(3)
L'essai d'accouchement par voie basse sur utérus
cicatriciel a pris un essor important au début des années 80. Ses
indications se sont étendues en vue de réduire le taux de
césariennes itératives. Toutes les études s'accordent
actuellement pour reconnaître les bénéfices de
l'épreuve d'accouchement par voie basse chez les anciennes
césarisées. Mais la nécessité d'une surveillance
électronique, cardiotocographique au cours du travail a pendant
longtemps limité l'utilisation de l'épreuve utérine sur
utérus cicatriciel dans la pratique obstétricale africaine
(8).
Les progrès réalisés durant ces deux
dernières décennies dans la prise en charge des utérus
cicatriciels grâce à une meilleure direction du travail, et la
généralisation des césariennes segmentaires ont rendu
possible l'accouchement par voie basse chez les patientes antérieurement
césarisées (5).
Cependant, la crainte de rupture utérine, et l'absence
d'attitude unanime face aux cicatrices utérines ont conduit à la
diminution récente des taux d'épreuve utérine et des
accouchements par voie basse (6).
L'évolution de l'obstétrique a permis d'aboutir
à une conduite actuellement beaucoup plus nuancée :
l'accouchement par les voies naturelles après une césarienne peut
être proposé sans toutefois aggraver le pronostic de la
mère ou de son enfant. (9)
C'est ainsi que nous avons initié ce travail
consacré à la problématique de l'accouchement sur
utérus cicatriciel à l'Hôpital Bon Berger de Tshikaji.
OBJECTIFS
GENERAL
Analyser la gestion des accouchements sur utérus
cicatriciel au service de gynécologie et obstétrique de
l'Hôpital Bon Berger de Tshikaji et de sa polyclinique PAX de Kananga.
SPECIFIQUES
ü Déterminer la fréquence de l'accouchement
sur utérus cicatriciel
ü Déterminer le profil socio-démographique
et obstétrical des parturientes
ü Préciser les indications de césarienne
sur l'utérus cicatriciel
ü Décrire les modalités de prise en charge
de l'accouchement sur utérus cicatriciel
ü Identifier les difficultés rencontrées
dans la prise en charge des utérus cicatriciels.
CHAPITRE I. GENERALITES SUR
UTERUS CICATRICIEL
SECTION I. : NOTIONS DE BASE
1.
DEFINITIONS
L'utérus cicatricielest un utérus porteur en un
endroit quelconque du corps ou de l'isthme, d'une ou de plusieurs cicatrices
myométriales à la suite d'une intervention chirurgicale ou d'un
traumatisme. Cette définition exclut les cicatrices uniquement
séreuses ou muqueuses comme on peut les rencontrer lors de certaines
myomectomies pour myomes sous-séreux, de cure de synéchies ou de
résection de polypes perhystéroscopiques sans effraction du
myomètre. (10)
On parle d'un utérus uni-cicatriciel lorsque
l'utérus est porteur d'une seule cicatrice, bi-cicatriciel (deux
cicatrices), tri-cicatriciel (trois cicatrices)...
Les circonstances les plus fréquentes qui aboutissent
à la création d'une cicatrice utérine sont : (11)
ü Les césariennes et les extractions foetales par
hystérotomie qui peuvent être à l'origine de :
ï soit d'une cicatrice transversale sur le segment
inférieur (cicatrice segmentaire transversale) ;
ï soit d'une cicatrice verticale sur le corps
utérin avec extension plus ou moins longue sur le segment
inférieur (cicatrice corporéale verticale ou
segmento-corporéale verticale) ;
ï soit d'une cicatrice mixte en forme de T
inversé, c'est à dire transversale segmentaire et verticale
corporéale.
ü Les myomectomies : ablation d'un ou de plusieurs
fibromes.
ü Les plasties utérines : réparation des
anomalies congénitales ou acquises (synéchies) de
l'utérus.
ü Les traumatismes de l'utérus :
ï soit par rupture utérine lors d'un accouchement
sur utérus non cicatriciel;
ï soit par rupture utérine lors d'un accouchement
sur utérus cicatriciel (la rupture peut être limitée
à l'ancienne cicatrice ou étendue à d'autre partie de
l'utérus) ;
ï perforation de l'utérus lors d'un curetage
utérin ou d'autres interventions sur la cavité utérine
(hystéroscopie diagnostique ou opératoire,
hystérographie...) ;
ï rupture utérine lors d'un accident avec
traumatisme abdominal direct;
ï traumatisme utérin par un corps étranger
lors d'une agression (plaie par arme blanche ou balle).
2.
HISTORIQUE DE L'UTERUS CICATRICIEL (12 ; 13)
L'historique de l'utérus cicatriciel revient
essentiellement à celle de la césarienne. En effet, la principale
étiologie des cicatrices utérines est obstétricale. Quand
et où la pratique de la césarienne fût-elle
pratiquée pour la première fois ? Quoiqu'apparemment on ignore
d'une manière exacte et précise le temps et le lieu de la
première pratique de la césarienne ; on l'associe
généralement à la naissance chirurgicale de Jules Caesar.
La césarienne aurait été
exécutée auparavant sur une mère morte ou agonisante et
cela comme tentative de sauvegarde d'un bébé resté vivant
dans l'utérus de sa mère. Par ailleurs, d'autres origines latines
précisent que le terme césarienne a été
dérivé du verbe « Cæsar » qui signifie
couper.
Jusqu'aux XVIe et XVIIe siècles, le
procédé était connu en tant qu'opération de
césarienne. Cette dernière a été ensuite
remplacée par le terme section après la publication du livre de
JACQUES GUILLEMEAU sur l'obstétrique en 1598.
En 1500, JAKOB NUFER effectua pour la première fois la
césarienne sur son épouse après plusieurs jours de travail
et avec l'aide de treize sages-femmes. Comme son épouse ne put livrer
son bébé, le mari désespéré, prit la
décision d'essayer une césarienne et cela après une
permission sollicitée et acceptée des autorités locales.
La mère avait vécu et plus tard, elle avait donné
naissance normale à cinq enfants y compris des jumeaux.
L'histoire de la médecine précise aussi que les
premières césariennes réussies avaient eu lieu dans des
régions rurales éloignées manquant de personnel
médical, et d'équipement. Il a fallu attendre la deuxième
moitié du XIXe siècle pour que naissent en Europe et aux
Etats-Unis des hôpitaux spéciaux pour des maladies de femmes.
A cette époque, la chirurgie avait beaucoup
évolué techniquement et professionnellement. L'hôpital de
l'Etat de New York en 1867 fut un de premiers grands hôpitaux de
l'Amérique pour les maladies des femmes.
3.
ETIOLOGIES DE L'UTERUS CICATRICIEL(14, 15)
La cicatrice peut être la conséquence d'une
intervention chirurgicale, d'un accident au cours du travail d'accouchement ou
d'un traumatisme.
3.1. INTERVENTIONS
CHIRURGICALES
3.1.1. OBSTETRICALES
3.1.1.1.
Césarienne
C'est la plus fréquente des causes d'utérus
cicatriciel. Elle peut être segmentaire ou corporéale ou encore
segmento-corporéale. Elle consiste à ouvrir chirurgicalement
l'utérus dans le but d'y extraire le produit de conception.
La césarienne
corporéaleest une incision ouverture sagittale verticale
du corps utérin. Elle contre-indique le travail en raison du risque
élevé de rupture utérine.
On y classe dans la même catégorie les incisions
segmento-corporéales ainsi que la mini-césarienne pour
avortement thérapeutique du 2ème trimestre qui, elle aussi, est
corporéale.
La césarienne segmentaireest
pratiquement toujours transversale mais elle peut être parfois verticale
avec un risque que l'incision se prolonge vers le haut la transformant en
segmento-corporéale. Toutefois l'incision transversale doit être
suffisamment large et arciforme à concavité supérieure
pour éviter de voir« filer » l'incision latéralement
avec le risque d'une atteinte du pédicule vasculaire utérin qui
pose alors parfois de délicats problèmes d'hémostase.
Toutefois dans l'hystérotomie segmentaire, la qualité de la
cicatrice tient pour beaucoup à la bonne exécution de la suture.
3.1.1.2. Curetages
Les perforations utérines lors des curetages pour
avortement spontané, interruption médicale de la grossesse (IMG),
interruption volontaire de la grossesse (IVG) posent un problème de
définition. Mais le fait qu'elles aient été
retrouvées parmi les étiologies de ruptures utérines
recommande une vigilance toute particulière à observer lors d'un
accouchement par voie basse sur utérus fragilisé.
3.1.2. GYNECOLOGIQUES
Survenant en dehors de tout contexte gravidique, ces
cicatrices semblent plus solides et ne partagent pas le même pronostic
que les cicatrices obstétricales.
Les myomectomiespour beaucoup, la
non-ouverture de la cavité est un critère de solidité. A
l'inverse, d'autres pensent que l'ouverture de la cavité lors d'une
importante myomectomie interstitielle ou sous-muqueuse permet d'assurer un
meilleur drainage de la loge de myomectomie qui, par ailleurs, aura
été méticuleusement capitonnée par des points
éversants dont les chefs auront été laissés libres
dans la cavité utérine, s'interposant ainsi entre les deux parois
utérines.
La seule notion de myomectomie est insuffisante et on se doit
de vérifier sur le compte rendu opératoire : le siège, la
taille, le nombre de myomes, ainsi que le nombre de cicatrices
nécessaire à leur extirpation. Enfin on tiendra compte de la
complexité de l'hystéro plastie secondaire qui a
été nécessaire.
3.2. ACCIDENT AU COURS DU TRAVAIL : RUPTURES UTERINES(3)
Elles sont soit spontanées soit provoquées.
3.2.1. Ruptures
spontanées
Ce sont en général le tribut des grandes
multipares à cause de la fragilisation de leur paroi utérine.
Elles surviennent aussi dans les dystocies mécaniques et dynamiques, les
obstacles prævia, les travaux prolongés, les disproportions
foeto-pelviennes, les présentations dystociques.
3.2.2. Ruptures
provoquées
Elles sont iatrogènes et la conséquence d'un
manque de vigilance ou de compétence. Il s'agit la plupart du temps de
l'utilisation abusive d'ocytociques (Syntocinon) et de prostaglandines
(Cytotec®), de pratique de manoeuvres obstétricales instrumentales
et non instrumentales.
3.3. TRAUMATISMES
Il s'agit essentiellement de rupture par agents
vulnérants, par accident de la circulation ou par la corne d'un
animal.
3.4. FACTEURS INFLUENÇANT LA SOLIDITE DE LA CICATRICE
(3)
On relève des facteurs :
Pré-gestationnels
ü parité
ü placentation précédente
ü mesures du bassin osseux
ü indication, circonstances et suites des interventions
chirurgicales, nombre et topographie des cicatrices
ü événements intercurrents.
Gestationnels
ü site placentaire
ü existence d'une surdistention utérine
ü présentation.
Notion d'infection
La fièvre, l'endométrite, l'abcès de
paroi dans les suites d'une césarienne ne sont pas des
contre-indications à un accouchement par voie basse. En effet, elle ne
remet pas en cause la solidité de la cicatrice.
4.
COMPLICATIONS (14, 15)
4.1. RUPTURE UTERINE
4.1.1. Définition et
fréquence
La rupture utérine correspond anatomiquement à
une solution de continuité intéressant la totalité de la
paroi utérine (muqueuse, musculeuse et séreuse), elle constitue
le risque majeur de l'épreuve utérine chez les patientes
antérieurement césarisées. Cette complication à
distinguer de la déhiscence utérine qui est souvent
asymptomatique et se rencontre fortuitement dans 0,5 à 2% des
césariennes électives que lors de l'épreuve
utérine, de plus, n'expose à aucune morbidité
materno-foetale particulière. La fréquence de la rupture
utérine durant l'épreuve utérine est faible, et ne
dépasse guère 1 %.
Les ruptures utérines sont habituellement
classées en deux catégories:
v Les ruptures complètes ou
vraiescorrespondant à une déchirure de toute
l'épaisseur de la paroi utérine (myomètre et
péritoine) avec une déchirure des membranes. Les
conséquences foetales et parfois maternelles peuvent être graves.
v Les ruptures incomplètes ou
déhiscences où seul le myomètre est
déchiré, le péritoine et les membranes restent intacts.
Elles sont les plus souvent sans conséquences materno-foetal, peuvent
être asymptomatiques et passent inaperçues en l'absence de
révision utérine.
Le risque de rupture utérine apparaît intimement
lié au type de la cicatrice antérieure : La classique cicatrice
corporéale haute exposait à un risque accru atteignant
18,2% et était responsable de la quasi-totalité des ruptures
utérines rencontrées avant les années 60.
4.1.2. Les manifestations
cliniques(3)
La plupart des ruptures utérines vraies seraient
très symptomatiques:
· Douleur sus-pubienne persistante
· Métrorragies pendant le travail et
l'accouchement
· Anomalie de l'enregistrement cardiotocographique
montrant des troubles de la contractilité utérine ou du rythme
cardiaque foetal.
Le diagnostic de déhiscence de la cicatrice est
subjectif; de plus l'existence d'une déhiscence asymptomatique n'impose
pas de traitement particulier et son diagnostic paraît être
à l'origine d'indications abusives de césarienne
ultérieure. Enfin, il est également possible que la palpation
trop appuyée d'une déhiscence puisse entraîner une rupture
utérine vraie.
La symptomatologie de la rupture utérine peut
être marquée par des complications maternelles et foetales.
Maternelles:
Ø Hémorragiques: lors des hémorragies
internes en fin de grossesse. L'hémostase chirurgicale serait
assurée par une suture simple des berges de la rupture. Le recours
à une hystérectomie d'hémostase n'est nécessaire
que devant un délabrement utérin important ou inertie
utérine.
Ø Traumatiques: on peut avoir également une
déchirure vésicale ou urétérale.
Ø Infectieuses: c'est le cas d'endométrite.
Foetales :
Les complications foetales sont dominées par la
souffrance foetale à type d'anomalies du rythme cardiaque foetal sous
forme de bradycardie ou décélérations variables
sévères qui représentent dans la majorité des cas
les premiers signes annonciateurs de la déhiscence de la cicatrice.
4.2. ANOMALIES PLACENTAIRES DE LOCALISATION
Bien que la rupture soit la complication la plus
redoutée chez les patientes enceintes et porteuses d'un utérus
cicatriciel, le risque d'une implantation anormale du placenta avec ses
conséquences hémorragiques parfois désastreuses est
à ne pas méconnaître.
4.2.1. Le placenta praevia
Le risque de placenta praevia (placenta inséré
à moins de 10 cm de l'orifice interne du col) est estimé à
1,2% d'après l'étude de GUISE soit un risque relatif de 1,48 par
rapport aux femmes sans antécédent de césarienne. Ce
risque augmente avec le nombre de césariennes pratiquées : de
0,9% pour une césarienne, il passe à 1,7% pour deux
césariennes et dépasse les 3% si la patiente a eu trois
césariennes ou plus. Globalement, les complications associées au
placenta bas inséré sont plus fréquentes en cas de
cicatrice utérine associée, par rapport aux utérus sans
cicatrice : il y a plus d'hystérectomie (10% vs 1 à 4 % en
l'absence de cicatrice utérine) et plus de transfusion sanguine (32 vs
15%) notamment.
4.2.2. Le placenta accreta (16)
Un placenta praevia antérieur chez une patiente
porteuse d'un utérus cicatriciel doit faire rechercher une autre
complication associée : le placenta accreta dont on distingue plusieurs
types en fonction de l'importance de l'invasion du myomètre voire du
pelvis par les villosités placentaires avec par ordre de gravité
croissante :
Le placenta accreta, le placenta increta et
le placenta percreta. Ce type de placenta est associé à
des complications hémorragiques gravissimes au moment de la
délivrance car il se caractérise par l'absence de caduque basale
: zone permettant le décollement placentaire de la délivrance. De
ce fait, les hystérectomies d'hémostase et les plaies
vésicales sont les principales complications de ce type de placenta.
Le placenta accreta est retrouvé comme la
première cause d'hystérectomie et son risque augmente
également avec le nombre de césariennes parmi les
antécédents. En présence d'un placenta praevia chez une
patiente comptant trois césariennes ou plus parmi ses
antécédents, le risque d'accreta a été
estimé entre 50 et 67%.
4.3. LES ADHERENCES (3)
Tout comme les autres chirurgies abdominales et pelviennes, la
césarienne induit une formation d'adhérences (unions
cicatricielles de deux surfaces contiguës normalement
indépendantes), notamment entre l'utérus et les organes et tissus
annexes. Ces adhérences sont associées à des complications
péri-opératoires lors d'une future césarienne où
elles augmentent le temps d'extraction foetale et la durée totale de
l'opération. Le risque de blessure vésicale et
d'hémorragie est plus important chez ces patientes.
Il est difficile d'estimer le taux exact d'adhérences,
puisque la définition prise en compte diffère selon les
études. Cependant, une corrélation existe entre le nombre de
césariennes pratiquées et l'ampleur de ces adhérences.
ü SECTION II. : CONDUITE A TENIR DEVANT UN UTERUS
CICATRICIEL
1.
APPRECIATION DE LA QUALITE DE LA CICATRICE UTERINE (3, 14, 15)
Pour apprécier la qualité de la cicatrice
utérine, on sous entends l'appréciation de la possibilité
d'accouchement par voie basse ainsi que l'appréciation du risque d'une
rupture utérine.
1.1. Antécédent d'accouchement par voie basse,
et indication de césarienne antérieure
Les indications de césarienne itérative
liée à la persistance de la cause de la première
césarienne sont rares :
Ø Bassin chirurgical, ou en cas d'une disproportion
foeto-pelvienne ; il faut réexaminer la patiente
Ø Bassin pathologique
Ø Obstacle praevia
Ø Indication praevia
Le plus souvent l'indication de la première
césarienne n'a pas de récurrence (souvent ce sont les causes
accidentelles telles la rupture prématurée de membrane(RPM) ;
procidence du cordon.....), et l'ensemble de travaux confirme le taux du
succès de la tentative de voie basse lors de la grossesse suivante.
LANDON a étudié les chances de succès
d'une épreuve utérine en fonction de l'indication de la
première césarienne et a retrouvé les taux suivants :
Tableau I: Résultats de l'étude de LANDON
sur l'influence de l'indication de la première césarienne
Indication de la première
césarienne
|
dystocie
|
ARCF
|
Anomalie de présentation
|
Autres indications
|
Pourcentage de la voie basse si une épreuve
utérine est tentée
|
63,5
|
72,6
|
77,5
|
83,8
|
Dans le cas précis d'une première
césarienne pour dystocie, les taux de voie basse seraient
significativement différents selon que la césarienne a eu lieu en
première ou en deuxième phase de travail : 65,6% versus 75,2%
respectivement
L'antécédent d'accouchement par voie basse, en
particulier s'il est survenu après césarienne, est
également considéré comme un facteur très favorable
de succès pour le futur accouchement.
Plusieurs auteurs ont essayé d'établir des
scores de prédiction du succès de voie basse après
césarienne. Les facteurs pris en compte dans ce score habituellement
L'âge maternel, l'antécédent de voie basse, l'absence de
progression du travail expliquant la césarienne précédente
et les conditions cervicales.
Jusqu'à ces dernières années, une des
contre-indications classiques de l'épreuve utérine sur
utérus cicatriciel restait l'antécédent de
césarienne pour dystocie.
De nombreuses études ayant infirmé la crainte
d'un accroissement du taux de rupture utérine dans une population
donnée, donc un antécédent de césarienne pour
dystocie n'est pas une indication de césarienne itérative pour
autant. Cependant la césarienne antérieure pour dystocie reste
quand même de mauvais pronostic qu'une césarienne pour
siège à titre d'exemple.
L'indication de la césarienne primitive devrait donc
participer pour une faible part à la décision de la voie
d'accouchement et dans le pronostic.
1.2. Antécédent de rupture utérine
Un antécédent de rupture utérine est une
indication à une césarienne programmée. Il a
été retrouvé 6% de récidive de rupture
utérine à une future grossesse lorsque seul le segment
inférieur a été atteint et plus de 32% de récidive
si la déchirure utérine s'est étendue à une partie
du corps utérin.
2. SCANO-PELVIMETRIE
Il est de règle de pratiquer un
scano-pelvimétrie lorsque l'indication de la première
césarienne ne persiste pas, soit au décours immédiat de
cette dernière, soit plus tardivement lors de la grossesse suivante. Il
est pratiqué afin de juger de la taille du bassin. Selon les
critères évalués par MAGNIN, cet examen joue un rôle
très important dans la décision du mode d'accouchement lors de la
grossesse suivante.
Tableau II : Différentes mensurations pour
chaque type de bassins
Bassin
|
PRP (mm)
|
TM (mm)
|
Indice de MAGNIN
|
Bi-sciatique (mm)
|
Bi-ischiatique (mm)
|
Normal
|
=105
|
=115
|
=23
|
=95
|
=90
|
Limite
|
<105- >85
|
<115 - >95
|
<23 - >20
|
<95 - >80
|
<90 - >80
|
Chirurgical
|
=85
|
=95
|
=20
|
=80
|
=80
|
§ Devant un bassin rétréci, une
césarienne prophylactique est réalisée
systématiquement.
§ Devant un bassin limite (indice de MAGNIN compris entre
210mm et 230mm, diamètre transverse médian < 125mm ou
promonto-retro-pubien < 110mm), la décision dépend
essentiellement des données de la confrontation céphalo-pelvienne
en sachant toutefois que l'évaluation échographique du poids
foetal est souvent erronée (26,5% d'erreurs dans la série de
BERGER et COLL).
Il ne semble pas que la radiopelvimétrie soit un bon
indicateur sur la mère et ne prend pas en compte le volume foetal et la
présentation. Ainsi une confrontation céphalo-pelvienne par la
mesure échographique du diamètre bipariétal foetal
associée à la radiopelvimétrie maternelle reste un
élément important dans la décision de la voie
d'accouchement.
N.B. : On apprécie également cette
qualité par :
ü Hystérographie
ü Hystéroscopie.
3. EXAMEN CLINIQUE
3.1. Examen somatique
Il doit rechercher une pathologie associée à la
grossesse pouvant constituer à elle seule une indication de
l'accouchement par césarienne.
3.2. Examen obstétrical
3.2.1. Avant le
travail
Il doit être mené de façon très
attentive afin de rechercher:
§ Une surdistension utérine secondaire à
une macrosomie foetale, une grossesse gémellaire ou un hydramnios.
§ Une présentation dystocique.
§ L'état du bassin et des parties molles.
3.2.2. Pendant le
travail
Il ne faut pas oublier de rechercher attentivement la survenue
d'une douleur provoquée ou une sensibilité vive et exquise de la
cicatrice utérine ou un écoulement
sanguin même minime.
4. FACTEURS LIES A LA GROSSESSE EN
COURS(3, 14)
4.1. Délai entre la césarienne et la grossesse
actuelle
Un intervalle minimal de deux ans est recommandé ; mais
il ne s'agit pas là d'un critère suffisant pour contre-indiquer
une épreuve de travail.
Pour RUIZ VELASCO (13), 72,5% des déhiscences
surviennent quand le délai est inférieur à deux ans contre
27,5% quand il est supérieur à deux ans qu'actuellement un
intervalle de 6 mois est toléré.
4.2. Insertion placentaire
Le risque de rupture ainsi que le risque hémorragique
pourrait être augmenté quand le bord inférieur du placenta
est situé juste au-dessus de la cicatrice. Cependant, ce risque n'est
pas démontré par toutes les études.
4.3. Surdistension utérine
Elle est en rapport avec une grossesse multiple, une
macrosomie foetale, ou un hydramnios.
4.4. La grossesse multiple
Plupart des auteurs considèrent la grossesse multiple
comme une contre-indication de l'épreuve utérine chez les
parturientes antérieurement césarisées. La surdistension
utérine entraînée par cette grossesse pourrait
accroître le risque de rupture utérine. Mais personne n'a pu
démontrer qu'une corrélation entre le phénomène de
surdistension utérine et le risque de rupture utérine existait.
PHELAN et son équipe ont décidé d'autoriser
l'épreuve utérine à une partie de leurs patientes (45%)
ayant une grossesse gémellaire associée à un utérus
cicatriciel. 72% ont accouché normalement sans morbidité
materno-foetale surajoutée. Il semble toutefois que cette attitude doit
être réservée aux grossesses gémellaires dont le
premier jumeau se trouve en présentation céphalique.
4.5. La macrosomie foetale
L'excès de volume foetal ou macrosomie se
définit par un poids de naissance supérieur à 4000g.
Les directives des spécialistes concernant les
suspicions de macrosomies foetales chez les patientes antérieurement
césarisées recommandent une césarienne itérative ou
tout du moins une grande prudence quant à l'autorisation d'une
épreuve utérine.
4.6. L'hydramnios
Dans la littérature, l'association d'un hydramnios et
d'un utérus cicatriciel est l'indication à réaliser une
césarienne prophylactique car c'est un facteur augmentant le risque de
rupture utérine aussi bien pendant la grossesse que pendant
l'accouchement.
4.7. Présentation de siège
La présentation de sommet est, pour la majorité
des auteurs, la seule qui autorise une épreuve de travail.
Il est aujourd'hui admis qu'il faut recourir
systématiquement à une césarienne en cas de
présentation pelvienne chez une patiente ayant un utérus
cicatriciel.
La version des sièges par manoeuvre externe est
classiquement contre-indiquée chez les patientes antérieurement
césarisées par crainte de provoquer
une rupture utérine.
5. CLASSIFICATION DES UTERUS
CICATRIELS
5.1. Classification
échographique de ROZENBERG (17)
· Groupe 1 : segment inférieur normal
(supérieur à 3 mm en épaisseur et sans solution de
continuité
· Groupe 2 : segment inférieur exclusivement
inférieur à 3mm
· Groupe 3 : existence d'une solution de
continuité du segment inférieur éventuellement
associée à un amincissement de la paroi et/ou une anomalie de la
courbure du segment inférieur.
5.2. Classification
hystérosalpingographique de THOULON(10 ; 16)
Il décrit quatre groupes échographiques :
· Groupe 1 : cicatrice invisible radiologiquement
· Groupe 2 : déformation inférieure
à 4 mm
· Groupe 3 : déformation profonde de 4 à 5
mm et d'aspect bénin (coin, encoche, baïonnette)
· Groupe 4 : déformation supérieure ou
égale à 6 mm et d'aspect péjoratif (bouchon de champagne,
pseudo-diverticulaire, aspect de hernie ou de fistule)
5.3. Classification de
MAGNIN (3)
MAGNIN a défini quatre tableaux échographiquesde
la cicatrice utérine.
· Cicatrice est non visible : segment inférieur
homogène à contour réguliers. = situation la plus
fréquente.
· Amincissement localisé
· Bourrelet cicatriciel isoéchogène, fait
saillie dans la cavité amniotique d'une part et le soulevant le
détrusor d'autre part.
· La déhiscence cicatricielle totale : solution de
continuité avec à l'extrême une hernie anatomique soulevant
le détrusor.
N.B : L'épaisseur du segment inférieur doit
être :
- Supérieur à 3 mm : BON
- Inférieur à 2 mm : INQUIETANT
D'après une étude récente, l'étude
échographique de cicatrice utérine pourrait constituer un
argument de plus dans la décision d'accouchement par voie basse au cours des situations difficiles.
6. DECISION DU MODE
D'ACCOUCHEMENT
La Conduite de l'accouchement sur utérus cicatriciel
s'appelle l'épreuve utérine. Elle expose au risque de rupture
utérine avec ses conséquences foetales (souffrance foetale
aiguë, mort in utero) et maternelles (hémorragie,
hystérectomie).
On a d'abord à se demander si l'on peut laisser
l'accouchement se dérouler par voies naturelles ; puis, lorsque
l'accouchement par voie basse a été possible, quelles sont les
règles à observer.
6.1. L'accouchement par voie basse
Sa tentative se prévoit et se prépare.
· Même s'il a été jugé
possible, une césarienne peut encore être décidée au
cours du travail pour anomalies contractiles avec arrêt de progression de
la dilatation, défaut d'engagement, souffrance foetale ou en raison de
l'apparition de signes pouvant faire redouter une rupture : endolorissement
permanent, douleurs provoquées dans la région sus pubienne,
pertes de sang ...
· Les règles à observer lorsque la voie
naturelle a été choisie :
§ L'accouchement doit se dérouler en milieu
chirurgical.
§ La femme informée doit arriver dès le
début du travail.
§ L'état du foetus doit être
contrôlé en permanence par l'enregistrement de son rythme
cardiaque.
§ Le déclenchement du travail est en principe
contre indiqué chez la femme déjà césarisée.
Cependant, lorsque les conditions locales sont extrêmement favorables, il
peut être envisagé avec prudence.
§ L'analgésie péridurale bien conduite est
possible.
§ Pour l'expulsion, on fait recourt fréquemment au
forceps.
§ Une révision utérine vérifie la
paroi utérine après l'accouchement.
6.2. La césarienne itérative
Toute césarienne corporéale antérieure
est l'indication de la césarienne itérative. Elle s'impose en cas
:
§ De dystocie permanente.
§ Quand la femme a été déjà
césarisée plusieurs fois ou en cas d'excès de volume
utérin.
§ La voie haute doit encore être envisagée
quand les suites de la précédente césarienne ont
été compliquées d'infection liée à une
endométrite (fièvre élevée et persistante,
suppuration, lochies fétides, rejet de débris
sphacéliques).
§ Pour la grossesse en cours, si le placenta est bas
inséré ou inséré sur la cicatrice
antérieure, une césarienne de principe sera faite.
§ Il en est de même lorsqu'une présentation
du siège ayant motivé la première césarienne est
à nouveau constaté lors de la grossesse suivante.
§ De toute façon une césarienne de principe
sera effectuée si les moyens de surveillance sont insuffisants, ou si
les garanties de sécurité ne sont pas réunies.
6.3. La césarienne itérative et
stérilisation
Lors de la césarienne itérative l'état du
pelvis et de l'abdomen est très variable. Le plus souvent la nouvelle
opération n'est pas plus difficile que la précédente. Les
accoucheurs estiment souvent qu'après la troisième
césarienne, ils sont en droit de stériliser la femme qui, presque
toujours le demande elle-même.
La stérilisation repose sur des raisons
médicales : état local de l'utérus trois fois
sectionné, danger d'une rupture utérine ultérieure,
fatigue, désir légitime de s'en tenir là. On ne peut nier
qu'un certain arbitraire préside à cette conduite. On peut en
effet parfois pratiquer sans danger quatre ou cinq césariennes chez la
même femme.
6.4. L'EPREUVE UTERINE (16)
6.4.1. Les
conditions de réalisation
Les trois risques de l'épreuve sont la rupture
utérine, la souffrance foetale et l'échec. Le maître mot
est la vigilance. L'obligation de se donner tous les moyens de surveillance
disponibles est une règle intangible.
6.4.1.1. Les cas favorables
Ces risques sont réduits au minimum si l'on prend soin
de vérifier qu'il n'existe aucun facteur péjoratif indiquant une
césarienne prophylactique.
Les éléments du bon pronostic sont
constitués par:
· Une césarienne antérieure purement
segmentaire avec des suites opératoires simples. L'hystérographie
faite en dehors de la grossesse, au moins 6 mois après l'accouchement,
peut donner des renseignements sur la qualité de la cicatrice
segmentaire. Le cliché de profil est le plus instructif. La voie basse
est autorisée quand il n'existe aucune modification du contour
antérieur de l'isthme. Elle est dangereuse quand ce contour est
déformé par une large sacculation. Mais des images
discrètes, encoches, spicules, ont une signification encore
imprécise, au moins en ce qui concerne la conduite à tenir.
· L'absence de malformation utérine.
· L'absence de pathologie maternelle contre-indiquant la
voie basse.
· Une confrontation foeto-pelvienne favorable.
· L'absence de sur distension utérine notable
(hydramnios, grossesses multiples)
· Une présentation du sommet.
· Un placenta non inséré sur la cicatrice.
· L'absence de dystocie surajoutée.
· Un centre obstétrical avec une infrastructure
adaptée et une équipe obstétricale qualifiée.
· L'accord de la patiente ; bien que cela consiste
à informer plutôt qu'à prendre l'avis de la patiente.
6.4.1.2. Les cas limites (18)
La constatation d'un rétrécissement pelvien
modéréest fréquente au cours de ce bilan. Elle ne
doit pas être pour autant une contre-indication de l'épreuve
utérine tant que la confrontation céphalo-pelvienne sur le
diagramme de MAGNIN se situe dans la zone d'eutocie, et qu'il n'existe pas de
signes cliniques défavorables.
Cependant, il est nécessaire qu'en cas de
rétrécissement pelvien celui-ci soit noté sur le dossier,
et que les consignes soient données pour une épreuve
utérine prudente en précisant son pronostic et sa durée
(surtout si l'on se situe dans la zone d'incertitude du diagramme de
confrontation céphalo-pelvienne)
6.4.2. Conduite de
l'épreuve utérine (19, 20, 21, 22)
6.4.2.1. Les éléments de
surveillance
1. Les contractions utérines
La dynamique utérine est surveillée par une
tocométrie externe tant que les membranes ne sont pas rompues et
ensuite, par une tocographie interne qui est la traduction exacte de
l'activité utérine et se révèle très utile
en cas d'anomalie de la dilatation ou de modification de l'activité
utérine (hyper ou hypocinésie).
La modification brutale de l'activité utérine
doit immédiatement faire penser à une rupture utérine.
2. Le rythme ou bruit cardiaque
foetal
Il doit être surveillé de façon encore
plus précise que dans l'accouchement normal car les premiers signes de
la rupture utérine peuvent n'être qu'une modification du rythme
cardiaque foetal.
3. Les signes cliniques de la rupture
utérine
Ils doivent être régulièrement
recherchés. Ils sont inconstants mais peuvent survenir brutalement ou
progressivement :
ü La douleur au niveau de la cicatrice pendant la
contraction et persistant en dehors d'elle est évocatrice.
ü Un saignement vaginal est inconstant mais
également évocateur, une hypocinésie avec stagnation de la
dilatation alors que les contractions étaient régulières
est un signe d'alarme, de même qu'une hypercinésie de
fréquence ou une élévation du tonus de base.
ü La souffrance foetale aiguë, la tachycardie
maternelle, l'état de choc avec hématurie réalisant des
tableaux évidents et tardifs.
N.B : Au total : c'est sur un ensemble de signes minimes que
le syndrome de pré-rupture ou la rupture doivent être
évoqués, leur association à une stagnation ou à un
ralentissement de la dilatation justifie la césarienne.
6.4.2.2. Evolution du travail dans
l'épreuve utérine
Elle est favorable le plus souvent car toutes les
disproportions foeto-pelvienne sont été exclues ; de ce fait le
taux de césarienne au cours de l'épreuve utérine est
diminué.
L'anomalie la plus fréquente au cours du travail est le
ralentissement ou la stagnation de la dilatation.
L'hypocinésie est la cause la plus habituelle. Son
diagnostic et son traitement par les ocytociques nécessitent la
tocographie interne. En l'absence de cette technologie, le diagnostic peut
parfois passer inaperçu et la prescription d'ocytocique est interdite
car dangereuse ; dans ces cas-là on passe à la césarienne.
La dystocie cervicale est diagnostiquée devant une
stagnation de la dilatation avec une activité utérine correcte.
Le col est rigide, des antispasmodiques doivent être administrés
et leur effet jugé rapidement.
En cas de stagnation de la dilatation pendant deux heures ou
de dilatation inférieure à 1 cm par heure, il faut pratiquer une
césarienne.
6.4.2.3. L'expulsion
L'extraction instrumentale ne doit pas être
systématique ; par contre après 20 minutes d'efforts expulsifs,
une application de forceps ou de ventouse s'impose.
La presse abdominale est à bannir.
6.4.2.4. La révision
utérine (1, 23, 24, 25)
Elle est systématique et elle doit chercher une rupture
ou une déhiscence de la cicatrice, deux formes anatomiques de
désunion qui doivent être distinguées car leur traitement
n'est pas le même :
1. La rupture de la cicatrice
La rupture de toute l'épaisseur de la cicatrice et sa
propagation éventuelle à la séreuse
péritonéale ou aux pédicules utérins est la plus
grave et impose toujours la laparotomie.
Le diagnostic est évident. Lors de la révision
utérine, la brèche est très facilement perçue avec
le doigt, l'extension vers les pédicules utérins est
évidente s'il existe un volumineux hématome rapidement extensif.
Lors de l'intervention, la présence de sang dans le
ventre signe la déchirure péritonéale. Après avoir
décailloté, on repère les berges de la déchirure et
détermine l'atteinte d'un ou des deux pédicules et l'état
de la vessie.
2. La déhiscence de la
cicatrice
Elle n'est pas toujours facile à différencier de
son amincissement extrême. Le doigt cependant ne perçoit pas de
brèche évidente.
Si la déhiscence est étendue, s'il n'y a pas
d'hématome au contact de la cicatrice et si les urines sont claires,
l'abstention est possible, l'aspect de la cicatrice est apprécié
six mois plus tard par une hystérographie. Les déhiscences
étendues, admettant largement deux doigts doivent être
suturées, ce qui ne présente généralement pas de
difficultés.
CESARIENNE
PROPHYLACTIQUE
UTERUS
CICATRICIEL
TAUX GLOBAL DE CESARIENNE
ECHEC
EPREUVE
UTERINE
TAUX GLOBAL D'ACCOUCHE-MENT PAR VOIE BASSE
ACCOUCHEMENT PAR VOIE BASSE
Figure 1 : Modalités d'accouchement des femmes
ayant un utérus cicatriciel (30)
7. GESTION DE L'ACCOUCHEMENT SUR UTERUS
CICATRICIEL A L'HOPITAL BON BERGER DE TSHIKAJI
Normalement la gestion de l'accouchement sur utérus
cicatriciel tient compte de quelques paramètres, entre autre :
1. Eléments maternels : - état de bassin,
nature de la cicatrice
2. Eléments du foetus : - poids, type de
présentation
3. Eléments des annexes : - placenta, état de
cordon, état de membrane et quantité de liquide amniotique.
4. Espace intergénésique
Tableau III: Eléments d'évaluation devant
un utérus cicatriciel
|
Elément
|
Appréciation
|
Voie basse
|
Voie haute
|
1.
|
Etat du bassin
|
Bon
|
|
|
ü Mauvais
|
|
|
ü 2.
|
Nature de la cicatrice
|
>3,5 cm
|
|
|
ü <3,5 cm
|
|
|
ü 3.
|
Poids du foetus
|
<3500 g
|
|
|
ü >3500 g
|
|
|
ü 4.
|
Type de présentation
|
Sommet
|
|
|
ü Autre
|
|
|
ü 5.
|
Localisation du placenta
|
Normal
|
|
|
ü Bas inséré
|
|
|
ü 6.
|
Localisation du cordon
|
Normal
|
|
|
ü Vicieuse
|
|
|
ü 7.
|
Quantité liquide amniotique
|
Suffisante
|
|
|
ü Oligoamnios
|
|
|
ü 8.
|
Espace inter génésique
|
>24 mois
|
|
|
ü <24 mois
|
|
|
ü Mais pratiquement au sein de l'Hôpital Bon
Berger, faute des moyens nécessaires et d'une main d'oeuvre hautement
qualifiée, certains paramètres ne sont pas évaluables.
Le premier élément qu'on recherche c'est
l'espace inter génésique qui, à lui seul a une grande
valeur pour la prise de décision quant au mode d'accouchement. Une fois
que cet espace se situe en dessous de 24 mois, l'attitude est de faire une
césarienne (surtout si cela est encore en dessous de 18 mois) par
crainte d'une rupture utérine éventuelle.
Le second élément est le nombre de
césariennes antérieures ; une fois que la parturiente a au
moins deux antécédents de césarienne, on décide
d'une césarienne directement. Mais il y a des parturientes qui expulsent
avant le début d'une césarienne surtout dans le contexte
où les personnels opératoires trainent.
Enfin devant toute parturiente avec les
antécédents de macrosomie ainsi que les signes d'une souffrance
foetale aigue ; l'attitude était de procéder par une
césarienne.
En dehors de toutes ces éventualités, tous les
autres cas remplissant les conditions d'une épreuve utérine
étaient soumis envie de minimiser la survenue d'un autre épisode
d'accouchement par voie haute toutefois en y restant très vigilant.
Donc la gestion de l'accouchement sur utérus
cicatriciel à l'Hôpital Bon Berger de Tshikaji est une gestion
beaucoup plus réserviste et prudente qui conduit le praticien à
adopter une attitude par excès évitant à tout prix une
rupture utérineen recourant ainsi à la césarienne pour
tout cas suspect.
CHAPITRE II :
MATERIEL ET METHODES
II.1. Cadre d'étude
Notre étude a été menée dans les
deux maternités du service de Gynécologie et Obstétrique
de l'Hôpital Bon Berger : site de Tshikaji et site de la
polyclinique PAX à Kananga.
Brève historique
L'Institut Médical
Chrétien du Kasaï (IMCK) a été créé en
1954 par un américain au nom de Dr WILLIAM RULE missionnaire de
l'American Presbyterian Congo Mission (APCM), cet institut a été
créé à LUBONDAIE.
Le but de l'Institut Médical Chrétien du
Kasaï était de former les infirmiers et aide dentistes. Depuis sa
création, L'IMCK avait connu une exploitation normale de ses
activités jusqu'en 1960, date à laquelle il fut provisoirement
fermé suite aux tristes événements qui ont suivi
l'indépendance de notre pays et ont occasionné le départ
de tout le corps professoral de l'IMCK essentiellement composé des
américains.
En 1954, quelques temps après sa réouverture les
dirigeants de l'APCM, ont sollicité la collaboration des autres Eglises
protestantes en l'occurrence les Eglises Mennonites, Méthodistes et
presbytérienne du Congo répondent positivement à cette
demande, tout en adhérent à l'idée ; de faire de l'IMCK
une organisation essentiellement oecuménique, dotée d'une
personnalité civile séparée de l'APCM ; d'apporter chacune
sa contribution normale, spirituelle, physique et matérielle à
l'oeuvre et de l'humanité dans un hôpital propre à l'IMCK.
Ces travaux ont duré 3 ans.
En 1975, l'IMCK a acquis son premier hôpital qu'il
dénomma HOPITAL DU BON BERGER TSHIKAJI en sigle HBB/T.
Parallèlement, l'hôpital du bon berger prit un nouvel élan
et une nouvelle dimension ; il devient aussi un hôpital de
référence pour les autres hôpitaux associés et aux
églises membres de l'IMCK. En plus la présence d'un hôpital
bien équipé et bien fourni à Tshikaji favorisa le
développement de plusieurs programmes de formation des étudiants
à l'IMCK et des médecins stagiaires des différentes
universités du pays (RDC).
Situation géographique
L'Hôpital du bon berger se trouve dans la province du
Kasaï central, ville de Kananga dans la Commune de Nganza, quartier
Lubie-a-mpata. Il est construit sur la colline de Nkonko
précisément à Kamenga situé à plus ou moins
(#177;) 18km de la ville de Kananga ; il est borné par :
o Au Nord par la commune de Kananga en passant par
l'aéroport de Lungandu et à 15 Km et en passant par l'EFO et la
station terrienne de Nkonko à 2 km ;
o Au Sud par la rivière Lubi et la centrale
hydro-électrique de Tshikaji à 3km ;
o A l'Est par la gare Katumanga à 3 km ;
o A l'Ouest par la rivière Tshibondo et le village
Tshibambula situé le long de la route qui mène à la
rivière Lulua, faisant limite avec la zone de santé de
Mikalayi.
Polyclinique PAX
L'Hôpital possède une polyclinique
dénommée : « PAX » au centre-ville de
Kananga servant de relai pour les habitants de la ville. Elle gère les
parturientes ne posant aucun problème majeur. Une fois un cas devient
préoccupant, la parturiente est transférée à
l'Hôpital situé à environ 15 Km du centre-ville.
Situation sanitaire
L'hôpital du bon berger est organisé en
différents services qui font de lui un hôpital de
référence :
Les services médicaux :
Les services externes :
Ces services regroupent le dispensaire, la radiologie, le
centre de réhabilitation nutritionnelle sous la supervision de la zone
santé et le centrede dépistage de la tuberculose.
Les services d'hospitalisation :
· Gynéco-obstétrique (maternité et
la néonatalogie),
· Pédiatrie,
· Médecine interne,
· Chirurgie (homme, femme et enfant)
En plus de ces services, s'ajoute également le service
de stérilisation.
Les services généraux, économiques et
administratifs : sont regroupés comme suit :la facturation,
comptabilité, service du personnel, les statistiques, le garage, service
d'entretien des bâtiments et des appareils médicaux, la centrale
hydro-électrique, centre d'étude, le service d'achat et la
buanderie, etc...
Les services sociaux : dirigés par une
équipe chargée des affaires sociales au sein de l'hôpital.
Tous les cas de charité et d'assistance sociale ; l'hôpital du bon
berger a engagé plusieurs agents actifs dont 29 femmes. Ces agents sont
repartis en catégorie professionnelle comme suit :
Ø 6 médecins ;
Ø 1 pharmacien ;
Ø 7 techniciens de laboratoire ;
Ø 35 infirmiers ;
Ø 45 agents des services généraux ;
Ø 20 agents de l'administration et des finances.
L'Hôpital du bon berger reçoit plusieurs
médecins stagiaires des différentes universités et des
médecins en perfectionnement et des médecins en résidanat
de médecine de famille.
Le nursing est dirigé par un infirmier de niveau A1,
et comprends 35 infirmiers repartis de la manière suivante :
· 8 infirmiers diplômés de niveau A1 ;
· 20 infirmiers diplômés de niveau A2 ;
· 7 infirmiers diplômés A3 ;
· Y compris 10 techniciens de laboratoire dont : 5
infirmiers de niveau A2, 4 infirmiers de niveau A1, 1 infirmiers de niveau
Ao.
II.2. Type d'étude
Notre travail était une étude
rétrospective et descriptive.
II.3. Période
d'étude
Elle s'est déroulée durant 18 mois, soit du
1er juillet 2015 jusqu'au 31 décembre 2016
II.4. Population
d'étude
Notre population d'étude était constituée
de 852 accouchées enregistrées dans les deux maternités
durant la période d'étude.
II.5. Echantillonnage
II.5.1. Critères d'inclusion
ü Etre porteuse d'un utérus cicatriciel
ü Avoir accouché dans les deux
maternités
ü Disposer d'un dossier complet
II.5.2. Critères de non-inclusion
N'ont pas été incluse dans notre étude
des parturientes porteuses de cicatrices utérines autre que celle de
césarienne ou qui ont accouché à domicile ou dans d'autres
structures sanitaires et évacuée.
II.5.3. Taille de l'échantillon : sur les 852
accouchées enregistrées durant la période d'étude,
69 avaient au moins un antécédent de césarienne et, c'est
cet effectif qui a constitué notre echantillon.
II.6. Variables
étudiées
Au total, 20 variables suivantes ont été
étudiées
1. Variables socio-démographiques :
ü âge
ü état civil
ü profession
2. Variables obstétricales
2.1. Antécédents obstétricaux :
ü gestité
ü parité
ü nombre de cicatrices antérieures
ü indication de la césarienne antérieure
2.2. En fonction de la grossesse actuelle :
ü espace inter génésique,
ü âge de la grossesse actuelle
ü nombre de CPN suivies
ü hauteur utérine
ü présentation foetale
ü état de membrane
ü pathologies associées
ü voie de l'accouchement
ü indication de la césarienne actuelle
2.3. En fonction du nouveau-né :
ü score d'APGAR
ü pronostic foetal : vitalité
ü poids de naissance
2.4. En fonction des complications :
ü morbidité et suite en post partum
II.7. Sources des
données
-Les données ont été recueillies à
partir des registres d'accouchement et compte rendu opératoire, ainsi
que les partogrammes.
-Des fiches de collecte de données manuscrites et une
page Excel de centralisation de données ont été
élaborées.
II.8. Saisie et analyse des
données
Les données ont été saisies sur les
logiciels Microsoft Word et Excel, et seront analysées sur le logiciel
SPSS.
Pour analyser nos données, nous avons eu recours
à la statistique descriptive particulièrement le pourcentage et
la moyenne arithmétique.
II.9. Les difficultés
rencontrées
· Manque d'informations portant sur la ou les
césariennes antérieures
· Le mauvais remplissage de certaines informations
ainsi que des vides sur les registres d'accouchement.
II.10. Considérations
éthiques
Nous avions respecté et caché les
identités des parturientes, et avions omis tous les
éléments susceptibles de révéler leurs
identités.
II.11. Définitions
opérationnelles
Gestion : Action ou
manière de gérer, d'administrer, de diriger, d'organiser quelque
chose. En ce qui nous concerne elle signifie « prise en
charge »
Utérus cicatriciel :
utérus porteur en un endroit quelconque du corps ou de l'isthme, d'une
ou de plusieurs cicatrices due à une intervention chirurgicale ou d'un
traumatisme.
Référence :
Mécanisme par lequel une formation sanitaire oriente un cas qui
dépasse ses compétences vers une structure plus
spécialisée et mieux équipée.
Pronostic materno-foetal :
Nous entendons par pronostic materno-foetall'issue de l'accouchement pour
la mère et le foetus en terme de mortalité et de
morbidité.
Gestité : C'est le
nombre de grossesse.
ü Primigeste : première grossesse,
ü Paucigeste : 2à 3 grossesses,
ü Multigeste : > 3 grossesses,
Parité : C'est le
nombre de grossesse ayant atteint l'âge de viabilité (28
semaines).
ü Nullipare : aucune grossesse n'ayant atteint
l'âge de viabilité,
ü Primipare : une grossesse ayant atteint l'âge de
la viabilité,
ü Paucipare : deux à trois grossesses ayant
atteint l'âge de la viabilité,
ü Multipare : > 3 grossesses ayant atteint l'âge
de la viabilité
Apgar : méthode
d'évaluation globale de l'état d'un enfant à la naissance,
c'est un système mis au point par l'anesthésiste
américaine Virginia APGAR pour évaluer les grandes fonctions
vitales du nouveau-né dès sa première minute de vie et en
apprécier l'évolution 3, 5 ou 10 minutes plus tard.
Cinq éléments sont notés à la
naissance : la fréquence cardiaque ; les mouvements respiratoires ; la
coloration de la peau (bleue en cas d'appauvrissement en oxygène du
sang, ou trop pâle) ; le tonus musculaire ; les réactions à
la stimulation.
Chaque élément est noté de 0 à 2,
le total pouvant atteindre 10
Ø 0 : mort-né
Ø 1 à 3 : état de mort apparent
Ø 4 à 7 : état morbide
Ø = 8 : bon état post natal.
Tableau IV : Présentation des
éléments constitutifs du score d'Apgar et leurs
cotations.
Critères
|
Cotation
|
|
0
|
1
|
2
|
Fréquence cardiaque
|
Inférieure à 80 battements par minute
|
Lente, entre 80 et 100 battements par minute
|
Au-dessus de 100 battements par minute
|
Mouvements respiratoires
|
Absents
|
Cri faible ; respiration irrégulière
|
Cri vigoureux ; respiration régulière
|
Tonus musculaire
|
Faible
|
Flexion d'un ou de deux membres
|
Bon tonus ; membres bien fléchis
|
Réactivité
|
Pas de réponse
|
Grimaces
|
Pleurs ou cris
|
Coloration de la peau
|
Cyanose ; pâleur
|
Corps rose mais extrémités cyanosées
|
Corps complètement rose
|
Espace Inter Génésique
court : <24 mois
Primipare âgée:
primipare de plus de 35ans
CHAPITRE III :
RESULTATS
III.1. TABLEAUX DES
FREQUENCES
III.1.1 FREQUENCE GENERALE
Du 1er juillet 2015 au 31 décembre 2016,
nous avions répertorié 69 accouchements sur utérus
cicatriciels parmi les 852 accouchements, soit une fréquence de 8%.
Tableau V : Fréquence des accouchements avec
utérus cicatriciel
Catégories
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Antécédent
d'utéruscicatriciel
|
69
|
8
|
Utérus non cicatriciel
|
783
|
92
|
TOTAL
|
852
|
100
|
Nous avons
répertorié 69 cas avec antécédents d'utérus
cicatriciel parmi les 852, représentant8% sur l'ensemble de notre
échantillon.
VARIABLES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
III.1.2 AGE
Tableau VI : Répartition suivant
l'âge
Age (ans)
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
<20 ans
|
3
|
4,3
|
20-35 ans
|
60
|
87,0
|
>35 ans
|
6
|
8,7
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
La tranche d'âge majoritaire était celle de 20
à 35 ans qui représentait 87%.
III.1.3 ETAT CIVIL
Tableau VII : Répartition suivant l'état
civil
Etat civil
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Mariée
|
60
|
87,0
|
Divorcée
|
3
|
4,3
|
Célibataire
|
6
|
8,7
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Les parturientes mariées occupaient la première
place avec 87% contre environ 9% de célibataires et 4% de
divorcés.
III.1.4 PROFESSION
Tableau VIII : Distribution suivant la
profession
Profession
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Ménagère
|
50
|
72,5
|
Commerçante
|
9
|
13,0
|
Enseignante
|
3
|
4,3
|
Infirmière
|
4
|
5,8
|
Aucune
|
3
|
4,3
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Les ménagères étaient majoritaires par
rapport au reste de profession. Elles représentaient 72,5%.
VARIABLES OBSTETRICALES
III.1.5 GESTITE
Tableau IX : Répartition suivant la
gestité
Gestité
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
2
|
18
|
26,1
|
3
|
18
|
26,1
|
4
|
23
|
33,3
|
5
|
9
|
13,0
|
6
|
1
|
1,4
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Les parturientes avec 4 gestités étaient
à la première place avec 33,3% suivies de celles ayant 2 et 3
gestités avec 26,1% respectivement.
III.1.6 PARITE
Tableau X : Présentation de l'échantillon
en fonction de la parité
Parité
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
2
|
19
|
27,5
|
3
|
26
|
37,7
|
4
|
21
|
30,4
|
5
|
3
|
4,3
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Les parturientes avec 3 parités occupaient la
tête de liste avec 37,7% suivies de celles ayant 4 parités avec
30,4%.
III.1.7 NOMBRE DE CICATRICE ANTERIEURE
Tableau XI : Présentation des
accouchées suivant le nombre de cicatrice antérieure
Utérus
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Uni-cicatriciel
|
23
|
33,3
|
Bi-cicatriciel
|
36
|
52,2
|
Tri-cicatriciel
|
9
|
13,0
|
Quadri-cicatriciel
|
1
|
1,4
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Les parturientes avec un utérus bi-cicatriciel
représentaient plus de la moitié avec 52,2% suivies de celles
avec utérus uni-cicatriciel soit 33,3%.
III.1.8 INDICATION DE LA CESARIENNE ANTERIEURE
Tableau XII : Répartition suivant l'indication
de la césarienne antérieure
Indication
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Bassin rétréci/limite
|
2
|
2,9
|
Présentation vicieuse
|
9
|
13,0
|
Dépassement de terme
|
2
|
2,9
|
Dystocies
|
7
|
10,1
|
Défaut d'engagement
|
9
|
13,0
|
Placenta praevia
|
5
|
7,2
|
Souffrance foetale
|
4
|
5,8
|
RPM > 48 heures
|
2
|
2,9
|
Aucune précision
|
29
|
42,0
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Les présentations vicieuses et les défauts
d'engagement occupaient la première place avec respectivement 13%
suivies des dystocies avec 10%, 7% de placenta praevia, 6% de souffrance
foetale.
III.1.9 ESPACE INTER-GENESIQUE
Tableau XIII : Répartition suivant l'espace inter
génésique
Espace
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Moins de 24 mois
|
17
|
24,6
|
Au moins 24 mois
|
52
|
75,4
|
Total
|
69
|
100,0
|
Nous constatons que la majorité des parturientes avait
un espace inter-génésique d'au moins 24 mois soit 75,4%.
III.1.10 AGE GESTATIONNEL
Tableau XIV : Distribution de l'échantillon
suivant l'âge gestationnel
Age gestationnel
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
< 37 SA
|
3
|
4,3
|
37 - 41 SA
|
65
|
94,2
|
> 41 SA
|
1
|
1,4
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Plus de 94% de parturientes se retrouvaient dans la fourchette
de 37 à 41 semaines d'aménorrhée.
III.1.11 NOMBRE DES CPN SUIVIES
Tableau XV : Le nombre de CPN suivies
Nombre
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
1 CPN
|
2
|
2,9
|
2 CPN
|
5
|
7,2
|
3 CPN
|
50
|
72,5
|
Au moins 4 CPN
|
12
|
17,4
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
La majorité de parturientes a eu à
réaliser au moins 3 consultations prénatales soit une
fréquence de d'environ 90%.
III.1.12 HAUTEUR UTERINE
Tableau XVI : Répartition suivant la hauteur
utérine
Hauteur
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
< 30 Cm
|
2
|
2,9
|
30 - 34 Cm
|
59
|
85,5
|
>34 Cm
|
8
|
11,6
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Environ 86% de parturientes avaient une hauteur utérine
comprise entre 30-34 Cm suivies de celles ayant une hauteur utérine
supérieure à 34 Cm représentant environ 12%.
III.1.13 PRESENTATION FOETALE
Tableau XVII : Répartition suivant la
présentation foetale
Présentation
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Céphalique
|
60
|
87,0
|
Podalique
|
8
|
11,6
|
Transverse
|
1
|
1,4
|
Total
|
69
|
100,0
|
La présentation céphalique était la plus
constatée avec 87% comparativement à la podalique qui
était d'environ 12% et la transverse avec plus de 1%.
III.1.14 ETAT DES MEMBRANES A
L'ADMISSION
Tableau XVIII : Répartition suivant
l'état de membrane à l'admission
Etat des membranes
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
membranes intactes
|
49
|
71,0
|
membranes rompues
|
20
|
29,0
|
Total
|
69
|
100,0
|
Il ressort du tableau XVIII que 71% des parturientes avaient
des membranes non rompues.
III.1.15 PATHOLOGIES ASSOCIEES
Tableau XIX : Répartition suivant les
pathologies associées
Pathologies
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
HTA chronique
|
1
|
1,4
|
HTA gravidique
|
3
|
4,3
|
Diabète
|
1
|
1,4
|
Paludisme
|
1
|
1,4
|
Dyspepsie
|
5
|
7,2
|
Aucune
|
58
|
84,1
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Parmi les pathologies associées, la dyspepsie occupait
la première place avec 7,2% suivie de l'hypertension artérielle
gravidique avec 4,3%.
III.1.16 VOIE D'ACCOUCHEMENT
Tableau XX : Répartition en fonction de la voie
d'accouchement
Voie
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
|
Voie basse
|
22
|
31,9
|
Voie haute
|
47
|
68,1
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
La gestion de l'accouchement sur utérus cicatriciel
s'était soldée par 32% d'accouchement par voie basse contre 68%
d'accouchement par voie haute.
III.1.17 INDICATIONS DE CESARIENNE
ACTUELLE
Tableau XXI : Répartition suivant les indications
de la césarienne actuelle
Indications
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Utérus bi-cicatriciel et
hypercinésie
|
10
|
21,3
|
Utérus tri et quadri-cicatriciel
|
9
|
19,1
|
Sauvetage maternel
|
5
|
10,6
|
Bassin rétréci/limite
|
2
|
4,3
|
EIG court
|
17
|
36,2
|
RPM > 48 heures
|
1
|
2,1
|
Placenta praevia
|
2
|
4,3
|
Souffrance foetale
|
1
|
2,1
|
TOTAL
|
47
|
100,0
|
Les utérus bi, tri et quadri-cicatriciels
associés parfois aux hypercinésies occupaient la première
place avec 21,3%.
III.1.18 SCORE D'APGAR A LA CINQUIEME
MINUTE
Tableau XXII : Répartition en fonction de
l'Apgar à la 5ième minute
Cotation
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
< 7
|
9
|
13
|
= 7
|
60
|
87
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
La majorité de nouveau-nés avait un Score
d'APGAR à la cinquième minute évalué à au
moins 7.
III.1.19 PRONOSTIC FOETAL: VITALITE
Tableau XXIII : Répartition suivant la
vitalité des nouveau-nés
Pronostic
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Vivant
|
68
|
98,6
|
Mort-né
|
1
|
1,4
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
On a assisté à un seul cas de mort-né et
le reste de nouveau-nés avait une bonne vitalité.
III.1.20 POIDS DE NAISSANCE
Tableau XXIV : Répartition suivant le poids
à la naissance
Poids
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Inférieur à 2500 g
|
2
|
2,9
|
2500-4000 g
|
64
|
92,8
|
Supérieur à 4000 g
|
3
|
4,3
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Environ 93% de nouveau-nés étaient
eutrophiques.
III.1.21 PRONOSTIC MATERNEL
Tableau XXV : Répartition en fonction des
complications maternelles
Pronostic
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
|
Normal
|
56
|
81,2
|
Suite fébrile
|
4
|
5,8
|
Anémie
|
9
|
13,0
|
TOTAL
|
69
|
100,0
|
Le pronostic maternel était normal dans 81,2%. On a
assisté à 13% des accouchées ayant présenté
une anémie qui a conduit à une transfusion, et également
environ 6% des accouchées ayant présenté des
fièvres.
III.1.22. VOIE D'ACCOUCHEMENT
SUIVANT LE NOMBRE DE CICATRICE ANTERIEURE
Tableau XXVI : Répartition de la voie
d'accouchement suivant le nombre de cicatrices antérieures
|
Nombre de cicatrice antérieure
|
1
|
2
|
3
|
4
|
|
Voie basse
|
Effectif (22)
|
10
|
9
|
3
|
0
|
Pourcentage
|
45,45%
|
40,90%
|
13,63%
|
0,0%
|
Voie haute
|
Effectif (47)
|
13
|
27
|
6
|
1
|
Pourcentage
|
27,65%
|
57,44%
|
12,76%
|
2,12%
|
Notons de ce tableau XXVI que sur les 22 femmes qui avaient
accouché par la voie basse, 19 soit 86,35% avaient au moins un
utérus deux fois cicatriciel.
CHAPITRE IV :
DISCUSSIONS
IV.1. Fréquence des
utérus cicatriciels
Le taux de césarienne n'a pas cessé d'augmenter
ces dernières années, entraînant une
élévation de l'incidence de l'utérus cicatriciel. (6, 7,
19, 26, 27, 28)
La césarienne, initialement considérée
comme un geste de sauvetage, est devenue une pratique de
sécurité, dont les deux principales indications sont
l'utérus cicatriciel et la dystocie. (29)
Elle a certainement contribué à la diminution de
la mortalité et de morbidité périnatale, cependant,
même si le taux de mortalité maternelle imputable à la
césarienne est faible (3/1 0000 naissances), il reste 2 à 4 fois
supérieur à celui de l'accouchement par voie basse. (30)
Devant cette évolution inflationniste des taux de
césarienne, l'Organisation Mondiale de la Santé recommande un
taux de césarienne inférieur â 15%, par la promotion de
l'accouchement par voie basse, surtout en cas d'utérus cicatriciel.
(31)
Nous avons comparé notre fréquence
d'utérus cicatriciel (8%) avec celles de la littérature qui
varient entre 0.97 % et 13.6 %.
Tableau XXXIX : Les fréquences d'utérus
cicatriciel selon les différentes études
Incidence par Auteur
|
Le pays
|
La fréquence
|
PICAUD
|
Gabon 1990
|
0.97%
|
CHIBANI
|
Tunisie 1996
|
2.6%
|
WASEF
|
Pays bas 2000
|
3.49%
|
BAIS
|
Belgique 2001
|
3.2%
|
NEUHAUS
|
Allemagne 2001
|
7.16%
|
MYLES
|
USA 2003
|
13.6%
|
AISIEN
|
Nigeria 2004
|
7.5%
|
SHI WU WEN
TARIK KUARASSE
|
Canada 2004
Sénégal 2002-2OO4
|
10.5%
7.62%
|
Notre étude
|
RDC, Kasaï-Central, Tshikaji 2015-2016
|
8%
|
Nous constatons notre fréquence est
légèrement élevée car c'est un hôpital
Général de référence et tous les cas
manipulés dans des périphéries sont envoyés
tardivement à l'Hôpital.
IV.2. Modalités
d'accouchements
IV.2.1. Accouchement par voie
basse
Dans notre étude, l'épreuve utérine a
été autorisée chez 9 parturientes, soit à un taux
de 13 % de l'ensemble des utérus cicatriciels. Le déroulement de
travail a permis l'accouchement par voie basse chez 7 parturientes, soit un
taux de succès de l'épreuve utérine d'environ 78%.
L'étude des séries de la littérature
montre des résultats assez disparates. L'épreuve utérine
est autorisée dans 27.8% à 88.2%, et sa réussite varie
entre 45% et 92.5%. (29)
La disparité des résultats rapportés dans
la littérature est due à la différence des conditions
médicales et à l'absence d'une attitude homogène entre
obstétriciens devant un accouchement sur utérus cicatriciel.
Aux USA, on a constaté une diminution récente
des accouchements par voie basse passant de 28.3 % en 1996 à 12.6 % en
2002 après la publication d'études rapportant des taux
élevées de rupture utérine. (7)
Cette régression impose selon VARMA (32) la
collaboration entre les obstétriciens pour la mise au point et en
urgence d'une stratégie homogène concernant les accouchements par
voie basse en présence d'un utérus cicatriciel.
IV.2.2. Accouchement par voie
haute
Certains auteurs indiquent la césarienne prophylactique
devant l'existence de certains paramètres qu'ils considèrent
comme étant des contre-indications formelles à l'épreuve
utérine : (8, 33, 34, 35, 36)
o Cicatrice multiple
o Cicatrice corporéale
o Rupture utérine
o Présentation vicieuse
o Espace inter-génésique inférieur
à 24 mois
o Surdistension utérine
o Placenta praevia.
D'autres auteurs ont, par contre, essayé de
démontrer que la présence de certains de ces paramètres ne
peut contre-indiquer l'accouchement par voie basse sur utérus
cicatriciel. (43, 44, 45, 46, 47)
Nous avons comparé les modalités d'accouchement
dans notre série aux résultats de la littérature
Tableau XL : Comparaison selon les auteurs des
modalités d'accouchement et réussite des épreuves
utérines
AUTEURS
|
Césarienne d'emblée %
|
Epreuve utérine %
|
Epreuve réussie %
|
Taux des AVB %
|
CHIBANI
|
63
|
37
|
45
|
16.7
|
MIZUNOYA
|
11.8
|
88.2
|
88.2
|
77.6
|
WASEF
|
49
|
51
|
70
|
36
|
BOUSEFIANE
|
72.3
|
27.8
|
92.5
|
26
|
SPAANS
|
31.3
|
68.7
|
71.4
|
49
|
SEPOU
|
23
|
77
|
78.9
|
60.8
|
DURNWALD
|
32
|
68
|
66
|
45
|
HASSAN
T. KHARRASSE
|
17.85
37.32
|
82.15
62.68
|
67.2
64.5
|
61.6
40.23
|
NOTRE ETUDE
|
65
|
13
|
78
|
10
|
IV.3. Les facteurs
influençant la qualité de la cicatriceutérine
IV.3.1. Age de la femme
Pour beaucoup d'auteurs, l'utérus peut devenir le
siège d'une dégénérescence fibreuse chez les femmes
âgées, l'âge à lui seul n'a pasd'influence sur la
qualité de la cicatrice utérine sauf par le biais de la
parité. (32, 33, 35, 36)
IV.3.2. Parité
La multiparité est considérée comme un
facteur fragilisant de lacicatrice utérine, en effet des travaux
histologiques pratiqués chez desparturientes montrent une
prédominance du tissu fibreux gênant lacicatrisation
d'hystérotomie et donc peut être à l'origine de rupture
utérine.
Par ailleurs, d'autres auteurs pensent que l'accouchementpar
voie basse sera plus facile chez les patientes qui ont accouché par voie
naturelle avant et ou après leurs césariennes. (32, 33, 34)
IV.3.3. Nombre des césariennes antérieures
Ce paramètre est encore un sujet de discussion, de
nombreux auteurs proposent une césarienne prophylactique quand il y a
lieu plus d'une cicatrice utérine, alors que les autres auteurs
acceptent la tentative d'accouchement par voie basse et ne notent pas
d'influence sur le nombre de ruptures utérines et de déhiscences.
(33, 34, 35, 36)
IV.3.4. Nature de la cicatrice antérieure
Deux types de cicatrices de césarienne s'opposent par
leur qualité, leur pronostic et leur influence sur le mode
d'accouchement ultérieur:
· Cicatrices corporéales :
on en rapprochera selon les données de la littérature, les
cicatrices segmento-corporéales ainsi que les cicatrices de
mini-césarienne, ces cicatrices considérées comme fragiles
présentent un risque de 6 à 33% de ruptures utérines
graves imposant une césarienne prophylactiquemais ces cas sont devenus
exceptionnels. (37)
· Cicatrices segmentaires : sont
jugées solides, le risque de rupture utérine lié à
ce type decicatrice est estimé à 0,2-0,8% pour plusieurs auteurs.
En effet, depuis lagénéralisation de l'hystérotomie
segmentaire transversale, lasymptomatologie de la rupture utérine sur
utérus cicatriciel est devenuemoins brillante avec comme corollaire une
diminution importante de lamorbidité et la mortalité
materno-foetales. (38)
C'est cette constatation qui a permis d'envisager
l'épreuve utérine chez les patientes antérieurement
césarisées.
IV.3.5. Etat du bassin
Concernant le mode d'accouchement, la césarienne
prophylactique demeure la seule voie d'accouchement en cas de toute viciation
du bassin qu'elle soit rétréci ou limite.(32, 36)
Dans notre service : devant tout bassin suspect cliniquement
ou bassin rétréci ou limite avec utérus cicatriciel on
préconise une césarienne.
IV.3.6. Placenta praevia
Il est essentiel de rappeler qu'un placenta antérieur
bas inséré chez une femme déjà
césarisée ne doit jamais être considérée
comme un placenta bas inséré banal, étant donné son
risque élevé d'insertion vicieuse et sesconséquences
hémorragiques parfois désastreuses. (3, 33, 36)
Dans notre service, la césarienne a été
indiquée dans 02 cas pour placentapraevia.Ainsi, la césarienne
devant un placenta praevia sur utérus cicatricielgarde toujours sa
validité obstétricale.
IV.4. Facteurs fragilisant la
cicatrice utérine
IV.4.1. Surdistention
utérine (3, 5, 15, 34)
La surdistension utérine est considérée
de manière générale comme une cause de fragilisation de la
cicatrice utérine, ainsi l'association de l'un des
éléments suivants à un utérus cicatriciel autorise
l'accouchement par césarienne prophylactique: macrosomie, hydramnios ou
grossesse gémellaire.
Dans notre service, nous avons recensés 03 macrosomes
(au moins 4000gr) ayant accouché par césarienne.
IV.4.2. Présentation
podalique
Etant donné que les manoeuvres d'extraction du
siège sur utérus cicatriciel constituent un facteur de risque de
rupture utérine. L'attitude communément admise devant
l'association d'un utérus cicatriciel et d'une présentation de
siège est la réalisation d'une césarienne itérative
systématique. Cependant, cette opinion n'a pas été
acceptée par la plupart des auteurs, certaines études rapportent
de bons résultats avec un faible taux decomplication. (3, 5, 15, 34,
35)
Dans notre série, nous avons recensé 8 cas de
présentation siège soit un pourcentage d'environ 12%, 02 cas se
sont soldés par des accouchements par voie basse ; ce sont des
transférées arrivées à dilatation complète
et pour qui, on disposait plus de temps de préparation de la
césarienne.
IV.5. Rupture
utérine
Est le risque majeur de la grossesse et de l'accouchement sur
utérus cicatriciel, et c'est souvent la crainte de sa survenue qui fait
récuser la tentative d'accouchement par voie basse.
De nombreuses études ont noté que le risque de
rupture utérine sur utérus cicatriciel augmente avec
l'augmentation de la tentative par voie basse.
Cette constatation a entraîné plus de prudence de
la part des obstétriciens dans l'acceptation de l'épreuve
utérine chez les parturientes porteuses d'un utérus cicatriciel,
et parconséquent l'augmentation du taux de césarienne.
Mais plusieurs auteurs trouvent que cet incident est plus
fréquent pour le groupe échec d'épreuve utérine par
rapport à celui de succès de l'épreuve utérine et
que le risque absolu reste faible pour les deux groupes épreuve de
travail et césarienne élective.
HIBBARD note que le risque de rupture utérine est 9
fois plus important pour le groupe échec d'épreuve utérine
par rapport à celui de succès de l'épreuve utérine.
(39)
GREGORY trouve que c'est le groupe dénommé
« succès de l'épreuve utérine » qui a le
moindre risque de rupture utérine, suivi du groupe
«césarienne élective », puis le groupe échec de
voie basse. (40)
ZETEROGLU constate que l'utérus cicatriciel est
l'étiologie la plus commune des ruptures utérines, mais non la
plus fréquente, car 55 % des ruptures utérines découvertes
pendant une étude de 8 ans sont survenues sur un utérus intact.
Il note en plus que les lésions anatomiques de rupture utérine
sur utérus cicatriciel sont moins délabrantes et moins
hémorragiquesque celles sur utérus initialement sain. (41)
OFIR note, pour sa part qu'il n'y a pas de différence
concernant le pronostic materno-foetal au cours des ruptures utérines
entre l'utérus cicatriciel et l'utérus intact. (42)
NEUHAUS trouve que le taux élevé de
succès de la voie basse (86%des épreuves utérines),
associé à des taux bas de ruptures utérines peut
être attribué à l'attitude défensive de son
équipe obstétricale imposant la césarienne devant tout"
tableau de rupture utérine imminente". (43)
Le risque majeur que représente la rupture
utérine lors de l'accouchement sur utérus cicatriciel a
poussé les obstétriciens à élaborer des moyens pour
la prédiction de ce risque autres que cliniques qui ne sont
présents que lorsque la rupture est en cours.
Dans notre étude, la révision utérine
faite chez les parturientes qui ont réussi l'épreuve
utérine a décelé aucun cas de rupture utérine Les
suites opératoires chez cette parturientes étaient non
préoccupantes, et sans nécessité
d'hystérectomie.Nos taux semblent en accord avec ceux rapportés
dans la littérature.
Dans notre étude, nous n'avons noté aucun cas de
déhiscences.
Tableau IXL :Fréquence selon les auteurs des
ruptures utérines sur utérus cicatriciel
AUTEUR
|
année
|
Pourcentage
|
LYDON ROCHELLE
|
1996
|
0.45
|
MC MAHON
|
1996
|
0.2
|
CISSE
|
1997
|
0
|
HINNAND
|
1998
|
0.8
|
GEORGES
|
1998
|
3
|
SPAANS
|
1998
|
0
|
LANDON
|
2002
|
0.36
|
MAROC
|
2007
|
2.10
|
NOTRE ETUDE
|
2015-2016
|
0
|
IV.6. Bilan foetal
IV.6.1. Mortalité
foetale
Un seul décès foetal fut noté dans notre
étude, correspondant à une mortalité glopa1e de 1.4% et
ceci est dû à la souffrance foetale chez qui la maman était
diabétique.
Notre taux est dans les normes selon la littérature (3)
: DELARUE a relevé une mortalité néonatale de 2,40%, PETER
2,6%; PICAUD 1,6% (1) et CHAOUI 7,36%.
En effet; cette diversité s'explique par la meilleure
prise en charge des grossesses dites « à risque» dans les pays
médicalisés ou existe une étroite collaboration entre
l'obstétricien et le néonatologue.
IV.6.2. Score d'Apgar
Certains auteurs comme DELARUE (44) soulignent que le
pourcentage d'enfants déprimés (Apgar inférieur à
8) est plus important (14,2%) dans le groupe des enfants nés
après césarienne que dans le groupe d'enfants nés
après accouchement par voie naturelle (7,9%). Ainsi nos résultats
sont identiques à ceux de la littérature puisqu'on a noté
un Apgar inférieur à 8 à la cinquième minute de vie
extra utérine chez 02 nouveaux nés issus de la voie basse soit
environ 3% contre 07 cas de la voie haute soit environ 10%.
Nous pensons comme la majorité des auteurs que le score
d'Apgar n'est pas lié uniquement à la césarienne mais
aussi au terrain pathologique dans lequel se trouve le foetus.
Pour la morbidité néonatale liée à
la césarienne, de nombreux auteurs soulèvent le risque de
détresse respiratoire, essentiellement représenté par la
tachypnée transitoire, l'inhalation du liquide amniotique et la maladie
des membranes hyalines.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
L'accouchement sur utérus cicatriciel est
fréquent et le sera de plus en plus àcause de l'augmentation
inéluctable des indications de césarienne.
Au terme de cette étude consacrée à
l'accouchement sur utérus cicatriciel à l'Hôpital Bon
Berger/Tshikaji et dont les objectifs étaient de :
Ø Déterminer la fréquence de
l'accouchement sur utérus cicatriciel
Ø Déterminer le profil
socio-démographique et obstétrical des parturientes
Ø Préciser les indications de césarienne
sur l'utérus cicatriciel
Ø Décrire les modalités de prise en
charge de l'accouchement sur utérus cicatriciel
Ø Identifier les difficultés rencontrées
dans la prise en charge des utérus cicatriciels
Nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
è L'utérus cicatriciel est retrouvé dans
8% de cas surtout dans la tranche d'âge comprise entre 20 à 35 ans
avec 87% de cas.
è Les cicatrices multiples sont plus
fréquentes.
è Les vices de présentation et le défaut
d'engagement constituent l'essentiel des indications de césarienne
antérieur.
è La césarienne élective pour
utérus pluri cicatriciel était l'indication majeure de la
césarienne actuelle.
è Le pronostic materno-néonatal était
favorable dans la majorité de cas.
RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude nous formulons les
recommandations suivantes :
1. Aux gestantes
Ø Fréquenter le plus possible les centres de
santé dès le début de la grossesse dans le but de
prévenir les complications.
Ø Aller accoucher dans un centre de santé
équipé ayant un plateau chirurgical pour prévenir ou
prendre en charge les complications pouvant survenir au cours de
l'accouchement.
Ø Amener tout document de l'intervention
précédente bénéfique pour la prise en charge.
2. A la communauté
Ø Eviter les retards dans le recours aux soins.
Ø Abandonner le mariage précoce.
Ø Participer à la dotation de banque de sang par
des dons volontaires réguliers.
3. Aux prestataires en Obstétrique
Ø Sensibiliser les gestantes sur l'importance des
consultations prénatales et sur les signes de gravité liés
aux utérus cicatriciels.
Ø Remplir correctement les dossiers médicaux et
compte-rendu opératoires.
Ø Référer ou évacuer à
temps toutes les gestantes à risque dans un centre plus
équipé pour réduire les complications maternelles et/ou
foetales.
Ø Toujours évaluer la qualité de la
cicatrice utérine lors de l'intervention et bien préciser les
suites opératoires et faire une hystérosalpingographie de
contrôle six mois après l'accouchement si possible.
4. Au ministère de la Santé
Publique
Ø Doter les centres de santé
périphériques des plateaux techniques et des compétences
obstétricales appropriées pour réduire le taux de
mortalité foeto-maternels
Ø Assurer la formation continue des agents des centres
de santé communautaire et du service de gynéco-obstétrique
pour améliorer la qualité de prise en charge des urgences.
Ø Installer des banques de sang dans toutes les
structures de référence qui peuvent répondre au besoin de
la population.
Ø Doter la salle d'accouchement des hôpitaux d'un
appareil de cardiotocographie et en nombre suffisant.
Ø Créer et améliorer les services de
néonatologie.
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