3.3.2. Impact
économique
Pour warr cité par Lascoumes et Nagels (2014: 143) :
« la gravitéd'une transgression est la combinaison de deux
facteurs : morale et économique. Dans le premier cas, c'est
lorsqu'il y a atteinte aux personnes, et dans le second c'est lorsqu'il y a des
conséquences abstraite qui se voit toujours attribuer comme une faible
gravité à des transgressions aux faibles impacts
économiques».Selon certains responsables, ces pratiques constituent
un pillage et créent un retard de la production.
· Le retard de production
Sur le plan économique, les activités que les
creuseurs clandestins effectuent sur la mine ont des conséquences sur
l'entreprise ; car elles créent de retard de production et
perturbent son fonctionnement.Pire est de constater qu'ils volent des biens qui
coûtent trop chermais ils vont les vendre à moins cher.
Voici les propos de WENGI, cadre de MMG :
« Le fait de couper le câble
électrique ou le tapis de cuivre crée un retard de production
parce que pour le remplacer cela demande du temps, l'entreprise est
obligée de faire appel aux experts pour remplacer d'autre, et ce service
coûte très cher. Par exemple le département des finances
fait l'achat des câbles électriques en Afrique du sud, et pour que
ces derniers arrivent ici à Lubumbashi il faut au moins six semaines,
imaginez maintenant quand on les vole par les creuseurs !!! Cela
crée vraiment un grand retard pour l'entreprise de produire. En plus,
ils ont volé les boites électriques qu'on avait
installéesau puits central, ces boites coûtent 128.000 dollars
américains, mais eux vont les vendre même à 500
dollars».
· Le pillage des substances
minières
Un cadre de MMG a indiqué en estimant que le vol des
minerais constitue un pillage des ressources minières qui a causé
un grand manque à gagner pour l'entreprise.
Le cadre de MMG du nom de WATTARA s'exprime en ces
termes :
« Si vous avez 100 creuseurs et chacun prend 50
kilos de minerais, ça fait déjà 5 tonnes ; s'ils font
dix fois, peut-être 50 tonnes et plus peuvent partir».
L'idée que nous pouvons retenir dans cette perspective
est la manière dont les acteurs minimisent les pratiques qu'ils
effectuent sur le site minier comme posant pasde problèmes à
l'entreprise ; celle-ci ne perd rien du tout. Ces pratiques peuvent
être appréhendées comme le dit Acosta (1988) cité
par E. Sutherland, c'est une « criminalité sans
victime ». L'auteur estime dans le même ordre d'idées
qu'au regard de la perception, si une situation n'est perçue par
l'acteur (la personne) comme posant problème, il ne peut pas y avoir de
réaction sociale formelle.
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