3.2. Des lieux permanents de musiques actuelles
Notre précédent état des lieux sur
l'ensemble de la Seine-et-Marne a révélé une proportion
extrêmement faible de structures en milieu rural. Si l'est et le nord en
sont quasiment dépourvus, on peut relever la présence d'au moins
trois structures, dont au moins une des activités est
dédiée aux musiques actuelles de manière
régulière :
La Tête des Trains, au milieu des betteraves
Lieu rural
|
Nombre d'habitants
|
Densité
|
Village
|
Tousson
|
368
|
27,8
|
Intercommunalité
|
Communauté de Communes Les Terres du
Gâtinais
|
11 381
|
54,0
|
Repère
|
Gâtinais
|
135458
|
119,1
|
Située à environ 25 kilomètres de Nemours
et de Fontainebleau, la Tête des Trains, association de loi 1901, peut
être considérée comme l'unique café-musiques du
territoire sud seine-et-marnais. L'initiative de sa création revient
à Pierre Beltante, héritier du café-épicerie
familial dont il rachète le fond de commerce en 1981. À l'image
des nouveaux lieux alternatifs émergents de l'époque (La Dame
Bleue et Le Plan, à Ris-Orangis), cet ancien formateur AFPA et
bénévole associatif, décide alors d'investir les lieux en
diffusant des groupes, souvent « envoyés » par des amis,
eux-mêmes gérants de cafés proposant des concerts (comme Le
Fond
98 En annexe n°2, la nomenclature utilisée pour
saisir la typologie du Gâtinais est présentée ainsi que les
éléments nous permettant d'établir le profil des lieux
étudiés.
99 Aussi pour chaque établissement
étudié, le profil territorial et les éléments de
notre nomenclature y sont exposés.
48
de la Cour, à Brie-Comte-Robert). À une
époque où les concerts étaient rares dans les
cafés, la Tête des Trains s'est démarquée en
étant un des seuls lieux de diffusion où l'entrée
était gratuite.
Au fil des années et de l'engouement pour ce nouvel
espace atypique, la programmation évolue et élargie les
esthétiques (jazz, blues, musiques traditionnelles, rock, reggae). En
1997, le Conseil Général de Seine-et-Marne lance sur deux mois le
festival « Jeune et musique 77 ». Un évènement qui
marquera l'entrée du lieu dans un nouveau niveau de structuration en
développant des relations avec les autres acteurs alors en place, les
prémices du réseau Pince Oreilles : les 18 Marches (à
Moissy-Cramayel), la Grange de Chessy, devenue File7 (à
Magny-le-Hongre), l'Écoutille (à Courtry), L'Oreille
Cassée (à Combs-la-Ville), l'Empreinte (à
Savigny-le-Temple). Membre de la Fédération des Foyers Ruraux de
Seine-et-Marne, la Tête des Trains propose également d'autres
activités culturelles et récréatives (un ciné-club,
des activités pour les enfants, des cours de gym, des ateliers
d'écriture, etc.) et se pose comme un acteur essentiel de la vie locale
en renforçant le lien inter-social entre villages (garderie,
crèche, bibliothèque, journal du village,
conférences-débats, etc.).
La Tête des Trains est structurée en deux : une
partie « café commercial » sous licence IV et une partie
associative, typique du fonctionnement des cafés-musiques (mais qui n'a
jamais bénéficié de la labellisation
ministérielle). Le lieu propose à l'année près
d'une trentaine de dates (à raison en moyenne d'un concert tous les
samedis soir, hors période estivale) dans une salle
aménagée de maximum 90 places, ou hors les murs. En 2014, elle a
accueilli plus d'une trentaine de musiciens en répétition issus
de différentes esthétiques (musiques traditionnelles, rap, rock,
chanson française), et pour certain, les a accompagnés dans le
développement de leur projet artistique, via notamment des sessions
d'enregistrement. La Tête des Trains est également à
l'origine du festival « La Betterave Musclée »,
arrêté en 2015 après quinze éditions.
Programmé sur plusieurs jours, l'originalité du festival reposait
notamment sur l'implication des populations qui souhaitaient accueillir des
musiciens chez eux.
La Tête des Trains compte actuellement un poste de
coordinateur, ancien Emploi-Tremplin, aujourd'hui soutenu par la Caisse
d'Allocations Familiales dans le cadre de la « Marmite des Rencontres
», agrément obtenu en 2015 au titre d'Espace de Vie Sociale.
L'association a également obtenu l'agrément « Jeunesse
Éducation Populaire » par la Direction Départementale de la
Cohésion Sociale. Elle bénéficie depuis 2013, d'une
convention triennale avec le département au titre des Lieux Culturels de
Proximité et de Lieux d'Expression des Musiques Actuelles.
49
La Scala, une MJC au centre de Nemours.
Lieu urbain en environnement rural
|
Nombre d'habitants
|
Densité
|
Commune
|
Nemours
|
12 824
|
1 184,1
|
Intercommunalité
|
Communauté de Communes du Pays de Nemours
|
26 397
|
206,7
|
Repère
|
Gâtinais
|
135458
|
119,1
|
À 20 kilomètres au sud de Fontainebleau, la
Maison de la Jeunesse et de la Culture de Nemours, La Scala, n'est pas un lieu
spécifiquement dédié aux musiques actuelles.
Néanmoins, une partie de ses activités sont tournées
depuis 2006 vers l'accompagnement des pratiques musicales, l'enseignement
musical et la diffusion. En 2009, elle est devenue membre du réseau
Pince Oreilles. Créée en 1984, il s'agit d'une association de loi
1901, rattachée au service Jeunesse de la ville de Nemours. En tant que
centre socioculturel, La Scala propose une large palette d'activités
artistiques (danse et arts de la scène, arts visuels et
créatifs), culturelles et pédagogiques, essentiellement
pratiquées dans le cadre de cours. Elle compte une école de
danse, une école de musique et deux studios de répétition
(salle mixte de cours de musique et de répétition). Elle tend
à rayonner sur l'ensemble du canton de Nemours.
Sur la quinzaine de manifestations annuelles de la MJC, on
dénombre en moyenne 3 à 6 évènements
musiques actuelles par an, pour une fréquentation moyenne d'une centaine
de personnes. Globalement, elle accueille environ une dizaine de groupes en
répétition à l'année. Elle est d'ailleurs à
l'origine du « Tremplin Jeunes Talents - Musiques Actuelles »
(anciennement nommé « Les Jeunes Talents Nemouriens »),
organisé chaque année en partenariat avec la ville et
l'association Musiqafon, qui reçoit sur son festival, le Notown, le
groupe gagnant. Les soirées « November Metal Fest », faisaient
encore partie de leur programmation annuelle il y a quelques années.
Installé au Châtelet, local municipal dédié aux
activités de l'association, celle-ci n'a pas de lieu spécifique
de diffusion. C'est généralement la salle des fêtes
municipale de Nemours qui accueille les évènements.
Principalement financée par la municipalité de
Nemours, en lien étroit avec le service culturel, l'association
bénéficie d'une convention triennale au titre de « Lieux
Culturels de Proximité ». En tant que Maison de la Jeunesse est de
la Culture, elle est reliée à l'Union Départementale de
Seine-et-Marne des MJC, et sa Fédération Régionale des MJC
d'Ile-de-France. L'association est gérée
bénévolement et emploie dans le cadre des cours, une trentaine de
professeurs.
50
Fontainebleau Loisirs et Culture
Lieu urbain en environnement rural
|
Nombre d'habitants
|
Densité
|
Commune
|
Fontainebleau
|
14 839
|
86,2
|
Intercommunalité
|
Communauté de Communes du Pays de Fontainebleau
|
34 089
|
168
|
Repère
|
Gâtinais
|
135458
|
119,1
|
Au nord du centre-ville de Fontainebleau, sur le Mont Ussy,
FLC est, à l'instar de son homologue nemourien, une Maison de la Culture
et de la Jeunesse, créée en 1963 en association de loi 1901. Elle
dépend essentiellement du service Jeunesse de la municipalité de
Fontainebleau, qui lui attribue un bâtiment local entièrement
aménagé pour les activités de l'association. L'association
regroupe plus de 1500 adhérents, principalement issus du canton de
Fontainebleau. Espace pluridisciplinaire, FLC décline ses principales
activités en cinq secteurs : la danse, le bien-être, les arts
plastiques, la culture et les loisirs, et la musique.
Le projet musique porté par FLC repose principalement
sur une large proposition de cours, de formations musicales, et d'ateliers de
jeu en groupe. Il tend à soutenir les pratiques musicales amateurs par
un accompagnement liant la formation, la création et la diffusion.
L'aménagement et l'équipement de deux salles de
répétitions (salle mixte entre cours de musique et de
répétitions) bénéficient à une dizaine de
groupes amateurs et professionnels toute l'année, issus ou non des
formations musicales proposées. FLC tient, dans la mesure du possible,
à proposer un accompagnement aux groupes adhérents, qu'ils
privilégient dans leur programmation. Depuis 2009, FLC est membre du
réseau Pince Oreilles, à travers leur projet dédié
aux musiques actuelles, « L'Amphi ». Il s'agit d'une salle plus ou
moins dédiée à la diffusion de concerts au sein de leurs
locaux, l'équipement de sonorisation est limité et la morphologie
de la salle est peu adaptée, mais elle représente quand
même une jauge de 180 places maximum. Il y a encore quelques
années les concerts étaient également diffusés
à La Halle de Villars, aujourd'hui complètement
réhabilité en centre de loisirs, accueillant notamment d'un
complexe cinéma. Occasionnellement, le Théâtre Municipal de
Fontainebleau ouvre ses portes aux concerts des élèves et des
groupes adhérents au FLC. L'association organise une dizaine de dates
par an dans le cadre d'une série annuelle de concerts. Depuis quelques
années, FLC délocalise ses rencontres musiques actuelles chez son
partenaire le Kustom Café, un bar dans le centre-ville de Fontainebleau,
proposant une série de soirées musicales ouvertes à tous :
« FLC fait sa Jam ». Chaque année, l'association participe aux
Fêtes
51
de la Musique de Fontainebleau où une scène lui
est dédiée. Elle y programme généralement les
élèves issus des cours de musiques actuelles, et deux groupes des
studios.
Principal financeur, la mairie de Fontainebleau subventionne
l'association dans le cadre d'une convention d'objectifs renouvelée tous
les deux ans. Elle est d'ailleurs l'association la plus subventionnée et
la plus accompagnée de la ville. Le Conseil Départemental soutien
la structure en tant que « Lieu Culturel de Proximité », mais
ne l'est plus au titre de « Lieux d'Expression des Musiques Actuelles
». La majorité des salariés sont représentés
par les enseignants, un responsable du personnel, un agent d'accueil et un
responsable administratif. L'activité musiques actuelles est
essentiellement encadrée par Juliette Bonin, animatrice culturelle.
Ainsi sur les trois structures permanentes
présentées, toutes relèvent du champ de l'éducation
populaire et ne sont pas entièrement destinées aux musiques
actuelles. La pluri-activité est la règle, bien que chaque
établissement porte un projet, plus ou moins solide et cohérent,
pour tenter de développer à la fois la formation, la
création et la diffusion, dans le souci d'accompagner les pratiques
amateurs.
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