2. MÉTHODOLOGIE
Comme but du travail, la modélisation
économétrique apparaît comme un moyen de résoudre le
problème en question. La méthodologie ici présente donne
les étapes nécessaires pour élaborer des modèles
qui puissent expliquer la relation existante (ou non) entre le cours boursier
et le chiffre d'affaires des entreprises concernées.
Pour des raisons de simplification, on accepte
l'homoscedasticité et le non autocorrélation des résidus.
Cette hypothèse nous permet d'estimer les paramètres par le
modèle des moindres carrés ordinaires si les séries sont
stationnaires.
Pour rendre plus facile les estimations et computations des
données le software libre de statistique gretl a
été utilisé. Il a été utilisé parce
que son usage est libre et parce qu'il possède la plupart des
computations des tests et modèles nécessaires pour la
modélisation économétrique du présent travail.
Avant d'élaborer le modèle
économétrique, deux tests de stationnarité ont
été réalisés, un pour chaque variable, afin
d'observer les comportements de ces séries temporelles en ce qui
concerne la stationnarité. D'après LARDIC et MIGNON (2002), la
définition de stationnarité est la suivante:
"Le processus Xt est stationnaire au sens strict si pour tout
(t1, t2,...,tn) avec ti € T, i= 1,..., n, et si pour tout ô € T
avec ti+ ô € T (Xt, ... Xn) a la même distribution de
probabilité jointe que (Xt1+ ô, ..., Xtn+ ô) ".
Comme la définition de stationnarité au sens strict
est trop restrictive, nous préférons utiliser celle de Brooks
(2008), la définition de stationnarité faible: "(...) can be
defined as one with a constant mean, constant variance, and constant
autocovariance for each given lag ". Un exemple de série
stationnaire et le processus de bruit blanc (BB), qui suit la loi normale avec
moyenne et variances constantes. D'après la console du software libre
gretl, il' est possible de générer un processus
stationnaire, comme celui du tableau, de moyenne et variance égales
à 0 et 1 respectivement :
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Graphique 1 : Exemple d'un bruit blanc
(stationnaire)

Brooks (2008) nous présente deux types des séries
non-stationnaires, les séries de marche aléatoire avec
dérive ou sans dérive (elles sont aussi appelées des
processus de différence stationnaire - DS), et les séries de
tendance stationnaire (TS). Les séries les plus courants en finance sont
les séries de marche aléatoire, par exemple une marche
aléatoire avec dérive (processus AR(1)) :
yt = ì + yt-1 + ut
(1)
Elles sont décrites comme, d'après Lardic et Mignon
(2002) : "Un processus DS est un processus que l'on peut rendre
stationnaire par l'utilisation d'un filtre aux différences" i.e.
qu'après une différentiation elles seront I(0). Dans son ouvrage
de 2008, Wooldridge a un ensemble des données qui sont disponibles sur
le site de gretl, comme exemple, d'après son étude sur
la consommation américaine entre les années 1959 et 1995, on a
l'inflation du période qui ressemble à un processus de marche
aléatoire :
16
Graphique 2 : Inflation aux
États-Unis entre 1959 et 1995 (processus de différence
stationnaire)

D'autre part on a les processus de tendance stationnaire, un
processus divisé en une partie déterministe et en une autre
partie stochastique, donnée par :
yt = á + 8t + ut
(2)
où 8t est une fonction déterministe du
temps et où ut suit un BB de moyenne 0 et variance constante.
Comme exemple, dans la même étude de Wooldridge, on constate la
série de consommation per capita réel qui ressemble à un
processus TS :
17
Graphique 3 : Consommation per capita
réel aux États-Unis entre 1959 et 1995 (processus de tendance
stationnaire)

Comme, d'après Brooks (2008), les séries
financières ont un comportement des séries DS dans la
majorité des cas, nous nous concentrons sur ce processus. Il est
important, avant de tester la stationnarité des variables,
présenter la notion de racine unitaire. Si on prend une série DS
et on la généralise pour n'importe quel coefficient de retard
(q,), on a :
yt = p + q,yt-1 + ut (3)
Ayant cela, on pourrait déduire plusieurs variations sur
ce système. Si q, >1, ce qu'on appelle de processus
explosif, les chocs au système n'ont pas seulement des effets permanents
sur la série, mais des effets croissants (comme les processus explosifs
ne sont pas courants en finance, on ne va pas les utiliser description
plausible des données). Par contre, si q, est inférieur
à l'unité, les chocs vont avoir des effets temporaires, traduit
par un cas de stationnarité. Mais si q, est égal
à l'unité, les chocs ont des effets permanents, le cas de non
stationnarité, c'est ce qu'on appelle aussi de cas de la racine
unitaire. Cette notion est utilisée pour les tests de racine unitaire
qui cherchent à expliquer si une série est stationnaire ou
non.
Le test de racine unitaire utilisé a été le
test développé par David Dickey et Wayne Fuller en 1976 (par
Fuller) et 1979 (par les deux), le test de Dickey-Fuller dans sa version
augmenté (ADF).
Selon Brooks (2008), on constate trois types des modèles
de base : (1) le modèle sans tendance ni constante, (2) le modèle
sans tendance avec constante et (3) le modèle avec tendance et
constante. La tendance présente dans les modèles n'est pas une
tendance stochastique, mais déterministe. Pour travailler avec ces
modèles, on suppose que les résidus suivent un bruit blanc de
moyenne égale à zéro et variance constante et égale
à ó2å.
18
On a comme hypothèse nulle l'existence de racine unitaire
dans la série (donc non stationnarité) et comme
l'hypothèse alternative la stationnarité, où la racine est
inférieure à l'unité. Par exemple, dans le modèle
(3) :
yt = öyt-1 + ì + ët + ut (4)
On teste si ö est égale à
l'unité ou non. Comme attesté par Brooks (2008), pour rendre plus
facile la compréhension et l'interprétation, on soustrait
yt-1 dans chaque côté de l'équation :
Äyt = øyt-1 + ì + ët + ut (5)
D'où ø est égale à
(ö-1). Donc le test est défini par :
Test statistique = ( àø)/
àó ( àø) (6)
Le test n'utilise pas les valeurs critiques du test t-student,
mais les valeurs critiques tabulées par Fuller (1976). Ces valeurs sont
plus importantes que les valeurs du test t. D'après Lardic et Mignon
(2002), on constate les valeurs critiques pour la racine unitaire :
Tableau 1 : Valeurs critiques de
Dickey-Fuller pour l'hypothèse de racine unitaire
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Taille 1% 5% 10%
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Modèle (1)
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100
|
-2.60
|
-1.95
|
-1.61
|
250
|
-2.58
|
-1.95
|
-1.62
|
500
|
-2.58
|
-1.95
|
-1.62
|
|
-2.58
|
-1.95
|
|
8
|
100
|
-3.51
|
-2.89
|
|
250
|
-3.46
|
-2.88
|
|
500
|
-3.44
|
-2.87
|
|
8
|
-3.43
|
-2.86
|
|
-1.62
Modèle (2)
-2.58
-2.57
-2.57
-2.57
Modèle (3)
-4.04
-3.45
-3.15
-3.99
-3.43
-3.13
-3.98
-3.42
-3.13
-3.96
-3.41
-3.12
et les valeurs critiques pour la constante et tendance temporelle
:
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Tableau 2 : Valeurs critiques de
Dickey-Fuller pour la constante et la tendance temporelle
Taille
Modèle (2)
Modèle (3)
Constante
Constante
Trend
1%
5%
10%
1%
5%
10%
1%
5%
10%
100
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