III-1-1-3 Au niveau des directeurs d'école
Pour tous les directeurs d'école enquêtés,
les compétences individuelles s'accroissent dans l'enseignement
coopératif. L'enfant apprend avec ses semblables, il assimile mieux
quand l'information est donnée par un de ses pairs. A.N. CLERMONT-PERRET
(1996) le souligne en disant que la confrontation entre pairs peut être
source de progrès à condition que les deux parties «
développent des points de vue différents par rapport à
l'objet d'apprentissage ». Pour cela, les directeurs d'école
doivent être très proches de leurs adjoints en tant qu'encadreurs
de proximité afin de les soutenir et les guider dans la réussite
de leurs activités pédagogiques.
L'enseignant est capable d'influencer les interactions dans un
groupe de travail. C'est dire qu'il est donc responsable des résultats
que les groupes obtiennent après chaque activité. Il ne peut donc
se soustraire ou être passif sous prétexte que les
élèves sont en train de faire des exercices en groupe ! Sa
présence, dans ce cas, est capitale pour des discussions fructueuses au
sein des groupes, car il doit jouer un rôle de médiateur, de
facilitateur pour assurer le plein succès des activités
groupales. J. HOWDEN (1995) affirmait que dans une classe coopérative,
le rôle de l'enseignant est d'observer et d'intervenir en cas de besoin.
Le directeur est chargé de le conseiller dans ce sens.
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III-1-2 Les idées divergentes
Les idées ressorties par les uns et les autres n'ont
pas toujours porté l'assentiment de tous. En plus donc des idées
convergentes, nous avons recueilli des idées divergentes et ce, dans
toutes les catégories des participants.
III-1-2-1 Au niveau des élèves
Sur les douze (12) chefs de groupe interrogés, quatre
(04) reconnaissent faire un bilan des réponses aux élèves,
les huit (08) autres n'en font pas. De plus, ils interrogent tous les
élèves de leur groupe sauf un des chefs de groupe. Ce dernier
(C7) trouve que « tout le monde ne doit pas corriger ». Pour
ce chef de groupe, il n'est pas possible que tout le monde soit capable de
trouver le même exercice sinon de diriger. Son caractère
autoritaire est ici très visible. Effectivement au sein de son groupe,
les interactions sont très rares. Dans la séquence filmée,
il met en commun les travaux en validant ce qu'il a fait sans vérifier
si un autre a obtenu un résultat différent et qu'il faille
déclencher une confrontation.
A la question de savoir si le chef de groupe demande souvent
aux élèves qui se disputent pendant le travail de groupe de se
taire, huit (08) d'entre eux disent le faire. Les quatre (04) autres ne le font
pas. Par exemple, C1 dit que celui-ci « doit fermer sa bouche !
». Il n'est pas admis selon ce chef de groupe que quelqu'un parle
sans sa permission. Aussi, l'objet de la dispute importe-t-il peu. Il ne
saurait avoir de contradictions au sein du groupe. Et cela s'explique par le
critère qui place le chef de groupe comme celui qui est le plus
compétent sur le plan intellectuel. Sa réponse ne souffre ni
d'ambigüité ni d'insuffisance.
Pour l'interrogation des élèves qui ne
lèvent pas les mains afin de s'exprimer, seul un (01) des douze (12)
chefs de groupe ne cherche pas à interroger ces élèves
timides ou faibles. L'élève qui ne lève pas sa main pour
s'exprimer semble avoir un problème et donc a besoin d'aide. C'est
possible que l'ambiance du groupe l'empêche de prendre part aux
discussions. Et c'est pour décrisper quelques fois le climat qu'il faut
souvent faire intervenir de l'humour. Dans ce sens, cinq (05) chefs de groupe
reconnaissent le faire dans le but de détendre souvent
l'atmosphère avec de petites histoires amusantes. Ce qui peut ramener ou
donner à l'élève l'envie de lever la main et participer
aux activités du groupe.
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Dans la gestion du temps de travail, deux (02) chefs de groupe
reconnaissent qu'il y a des élèves dans leur groupe qui les
empêchent souvent de travailler. Ce sont les chefs de groupe C1 et C4. Le
premier dit faire dans ce cas recours à la maîtresse et C4 affirme
régler le problème lui-même en disant aux perturbateurs
« de se taire, de ne pas déranger les autres ». Quant
aux dix (10) autres chefs de groupe de travail, ils trouvent que leurs membres
sont disciplinés et ne perturbent donc pas le travail en groupe. La
majorité (soit 90%) des chefs de groupe disent que le temps
accordé à chaque activité leur permet de l'effectuer sans
trop de précipitations. L'unique chef de groupe qui pense le contraire
est le C6.
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