IV-8 Le maître comme guide
Le maître qui applique le travail en groupe peut se
référer au modèle de C. ROGERS (1973) : de la
non-directivité. C'est une conception pédagogique avec une double
fonction : une fonction de préparation et celle de productivité.
En premier lieu, le groupe «rogérien» autorise l'adoption de
comportements nouveaux et de ce fait, favorise la réceptivité.
De plus, la prise de conscience favorise la constitution d'un
savoir-dire actuel et concret. Alors, quelle attitude l'enseignant doit-il
adopter dans une classe travaillant en groupes ?
Il ne doit pas s'imposer. Il doit donc avant tout être
un facilitateur car le but ultime de toute formation, c'est l'acquisition de la
capacité d'acquérir des connaissances. Son leadership
réside dans le fait qu'il doit unifier les groupes, canaliser leurs
interactions donc favoriser l'expression et la libération de
l'énergie au sein de chaque groupe, mais aussi, maîtriser comment
analyser le travail de groupe d'élèves, surtout les interactions
qui s'y déroulent.
IV-9 L'analyse du travail de groupe
Il s'agit de chercher à comprendre les
mécanismes de l'apprentissage. C'est au sein des situations sociales
ayant pour finalité un apprentissage que les médiations
sémiotiques jouent un rôle constructeur, car « elles
accomplissent des événements sociaux et des
événements cognitifs » selon A. TROGNON (1999 :71).
Avec R. GHIGLIONE (1993), A. TROGNON affirme que c'est une approche pragmatique
qui étudie la coordination entre la pensée, le langage et les
comportements sociaux. Ce sont des recherches faites par des didacticiens, des
psychologues développementaux et des pragmaticiens.
Cette analyse peut se faire à travers la théorie
de la logique interlocutoire. Son principe fondamental est de prendre pour
objet les séquences conversationnelles. Toute conversation constitue
« une sorte de matrice primaire (primitive, précoce)
d'accomplissement des rapports sociaux et de la pensée, cela au travers
de l'usage du langage » A. TROGNON (1999 : 69). Puis avec D. BRIXHE
et A. N. PERRET-CLERMONT (1999), ils trouvent que c'est la méthode la
plus pertinente pour expliquer le passage de l'inter à l'intra
individuel dans des situations d'apprentissage. Elle permet de décrire
l'engendrement des événements sociocognitifs au sein des
interlocutions, donc de comprendre à la fois comment s'élabore
41
socialement un produit cognitif commun au cours d'un travail de
groupe et comment un sujet peut apprendre au cours d'une situation de ce
type.
L'analyse des interactions dans un travail de groupe peut se
faire suivant le schéma proposé par R. BALES (1950) cité
par D. ANZIEU et J-Y. MARTIN (2000 :90) dans « La dynamique des
groupes restreints».
Tableau n°3: Catégories de R. Bales pour
l'observation des interactions dans un groupe
1- Solidarité : fait preuve de solidarité,
encourage, aide, valorise les autres.
|
2- Détente : cherche à diminuer la tension,
blague, rit, se déclare satisfait.
|
3- Accord : donne son accord, accepte tacitement, comprend.
|
4- Donne des suggestions, des indications respectant la
liberté d'autrui.
|
5- Donne son opinion, analyse, exprime son sentiment, son
souhait.
|
6- Donne une orientation, informe, répète,
clarifie, confirme.
|
7- Demande une orientation, information,
répétition, confirmation.
|
8- Demande une opinion, évaluation, analyse, expression
d'un sentiment.
|
9- Demande des suggestions, directions, moyens d'actions
possibles.
|
10- Désaccord : désapprouve, rejette passivement,
refuse de l'aide.
|
11- Tension : manifeste une tension, demande de l'aide, se
retire de la discussion.
|
12- Antagonisme : fait preuve d'opposition, dénigre les
autres, s'affirme soi-même.
|
|
Source : D. ANZIEU et J.Y. MARTIN (2000
:90)
Explications du tableau suivant les numéros
inscrits
y' Les réactions positives représentant la zone
socio-émotionnelle positive sont
caractérisées par les numéros: 1,2 et 3.
y' Les réponses se manifestent à travers les
numéros: 4,5 et 6.
y' Les questions sont représentées par les
numéros: 7,8 et 9.
y' Les réponses et les questions constituent la zone
neutre de la tâche.
y' Les réactions négatives renvoient à la
zone socio-émotionnelle négative déterminée
par les numéros: 10,11 et 12.
42
y' Les problèmes de communication se situent au niveau des
numéros 6 et 7.
y' Les problèmes d'évaluation se situent au niveau
des numéros 5 et 8.
y' Les problèmes d'influence se situent au niveau des
numéros 4 et 9.
y' Les problèmes de décision se situent au niveau
des numéros 3 et 10.
y' Les problèmes de tension se situent au niveau des
numéros 2 et 11.
y' Les problèmes d'intégration se situent au niveau
des numéros 1 et 12.
|