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La gestion des interactions dans le travail de groupe et la réussite des apprentissages scolaires.

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par Stéphane BALO
Université de Koudougou - Maîtrise en psychologie de là¢â‚¬â„¢éducation et du développement 2013
  

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III-3-2 Le constructivisme

Contrairement au courant comportemental, les théories cognitives de l'apprentissage s'intéressent aux processus mentaux qui sous-tendent l'acquisition de l'information (S. MONNERET et E. MARC, 1996). C'est en étudiant le développement cognitif des enfants que J. PIAGET (1896-1980) suggère une nouvelle théorie de l'apprentissage basée sur le traitement de l'information. Ainsi, selon cet auteur l'enfant traverse différents stades développementaux comme suit :

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- le développement de l'intentionnalité et de la différenciation dans la période sensori-motrice de zéro (0) à vingt-quatre (24) mois,

- le développement des fonctions symboliques et du langage dans la période des opérations concrètes de deux (2) ans à douze (12) ans,

-le développement de la pensée abstraite dans la période des opérations formelles à douze (12) ans et plus.

De fait, en traversant plusieurs stades du développement, l'enfant assimile son environnement, ce qui déclenche chez lui un ajustement actif. Les schèmes (ensemble de patrons qui régissent nos comportements) deviennent de plus en plus complexes, forçant ainsi le développement des fonctions cognitives de l'enfant afin qu'il parvienne à acquérir un construit imagé et subjectif du monde qui l'entoure. Selon J. PIAGET(1969), l'intelligence est le développement des processus adaptatifs d'une personne dans son environnement, visant à l'émergence de son plein potentiel. Dans cette suite logique, l'apprentissage est une fonction de l'intelligence qui s'actualise au cours du développement de l'enfant (L. DUBE, 1996). Il soutient que l'apprentissage survient lorsque des éléments de l'environnement nécessitent l'adaptation ou la restructuration des schèmes. Par la venue d'un nouvel événement, un déséquilibre des structures cognitives surgit, menaçant l'équilibre homéostatique du corps humain. Afin de retrouver l'équilibre de l'organisme, deux processus sont possibles : l'assimilation et l'accommodation. L'assimilation est le processus par lequel les structures cognitives incorporent les nouvelles informations parce qu'elles sont compatibles avec les schèmes existants. Pour sa part, l'accommodation nécessite la modification des structures cognitives. Parce que les nouvelles informations sont massives et incompatibles avec les schèmes existants, l'organisme ne cherche plus à maintenir l'équilibre initial, mais il modifie plutôt son cadre de référence afin de s'adapter à la nouvelle situation. L'atteinte de l'équilibre se fait par la mise en place de nouvelles structures (E. MORIN, 2005).

III-3-3 Le socioconstructivisme

Pour expliquer le processus d'apprentissage, A. BANDURA (1986) utilise un modèle de triangle. L'acquisition du nouveau comportement se fait en interaction entre l'environnement et les caractéristiques de l'individu. Pour lui, les individus ne réagissent pas tous de la même manière face à un comportement. Dans sa théorie, il insiste sur l'importance de l'observation.

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Le processus d'essai/erreur n'est pas toujours important pour l'acquisition de nouvelles connaissances. Pendant l'apprentissage par observation, les modèles de pensée et d'action sont importants. Le renforcement est essentiel dans sa théorie, plus il y a renforcement, plus la probabilité d'adoption d'un nouveau comportement augmente. La motivation est très capitale dans tout apprentissage. A. BANDURA soutient que les médias jouent un rôle important dans le processus d'apprentissage car l'imitation est proposée (soit à la télévision, la radio, dans les livres, etc.). Dans sa recherche, il affirme qu'on peut apprendre par autorégulation et la perception d'efficacité personnelle. Pour lui, l'apprentissage est constitué de quatre phases importantes: la phase d'attention, celles de rétention, de reproduction et de motivation. Au niveau de l'apprentissage, il parle de l'influence sociale dans la dynamique des apprentissages. Il propose un modèle de « théorie sociale de l'apprentissage » ou le principe de facilitation sociale, (ALLPORT, 1924 cité par S. MONNERET et al. 1996) qui s'oppose aux théories behavioristes par le fait que le renforcement peut être anticipé par les représentations mentales dans l'apprentissage. C'est ce que A. BANDURA appelle le renforcement symbolique qui dépend du niveau de développement mental. Il est donc postulé que l'apprentissage est favorisé par l'observation de modèles. Deux types d'apprentissages par observation de modèles sont possibles : l'apprentissage imitatif (imitation immédiate) et l'apprentissage vicariant (modelage différé). L'apprentissage imitatif s'effectue par la simple reproduction du comportement ou des attentes d'un guide extérieur. Les processus d'apprentissage conscient sont peu mis à contribution. L'apprentissage vicariant s'opère de façon plus complexe. L'apprenant intègre les informations physiques et sociales qui régissent le comportement du modèle et les applique à ses propres actions. L'observateur arrive à reproduire le comportement du modèle sans la présence de celui-ci.

La théorie de L. VYGOTSKY (1978) met l'accent sur la coopération sociale. Cette façon de faire (la coopération) permet à l'enfant de développer plusieurs fonctions intellectuelles :

I l'attention volontaire ;

I la mémoire logique ;

I l'abstraction ;

I l'habileté à comparer et à différencier.

Les interactions sociales sont au centre du développement cognitif de l'enfant. Il introduit la notion d'étayage. L'étayage désigne les interactions de soutien mises en oeuvre par un adulte ou par un pair afin d'épauler un sujet dans la résolution d'un problème qu'il ne pourrait

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pas résoudre seul. Cet étayage réalisé par l'adulte est lié à la notion de zone proximale de développement (ZPD) de L. VYGOTSKY (1985) et confirme la nécessité pour lui d'adapter ses compétences aux besoins de l'enfant pour qu'il puisse ensuite s'approprier par lui-même les connaissances. L'étayage prend tout son sens en ce qu'il va être le précurseur, à moyen terme, d'une standardisation de certaines formes d'interactions. Ces formes d'interactions ritualisées sont les formats, patterns d'échanges réguliers et répétés qui, visent à organiser la communication. Ces formats sont, pour simplifier, des routines ou scénarios qui, intégrés par l'enfant, vont lui permettre d'orienter ses conduites de manière appropriée pour répondre aux exigences de l'environnement. Pour les socioconstructivistes, le social est moteur du développement cognitif. Ils affirment que le conflit sociocognitif est une co-résolution des problèmes par petits groupes.

III-3-3-1 Les interactionnistes

Les définitions suivantes sont de l'école des interactionnistes. Elles sont citées par D. ANZIEU et al. (2000 :25).

« Un petit groupe consiste en un certain nombre de personnes qui communiquent entre elles pendant une certaine période, et assez peu nombreuses pour que chacune puisse communiquer avec toutes les autres, non pas par personne interposée, mais face à face » (G. C. HOMANS, 1950).

-- « Un petit groupe se définit comme un certain nombre de personnes en interaction chacune avec chacune des autres dans une réunion ou une série de réunions face à face, réunion au cours de laquelle chaque membre reçoit quelque impression ou perception de chacun des membres considéré comme suffisamment distinct des autres autant que cela lui est possible, soit au moment même, soit en s'informant par la suite, et au cours de laquelle il émet quelque réaction envers chacun des autres, considéré comme une personne individuelle, à la condition du moins de se rappeler que l'autre personne était présente » (R. BALES, 1950: 33).

Pour les interactionnistes, la construction de la connaissance se fait à partir des interactions que chacun entretient avec son environnement physique, social et aussi culturel. J. BRUNER(1996) s'inscrit donc dans la lignée de L. VYGOTSKY (1985) en donnant un caractère social au développement de l'enfant au travers de multiples interactions qui vont

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impulser l'élaboration de ses connaissances. Au regard du développement précédent, nous pouvons affirmer que L. VYGOTSKY était contre l'enseignement magistral. J. BRUNER développe les bases d'une théorie culturelle et historique de l'apprentissage. Il situe l'ambition du culturalisme en disant que la culture façonne l'esprit des individus. Pour lui, le sens donné aux choses est lié à une communauté culturelle de référence. Pour cela, il propose que l'école soit «un endroit où les apprenants s'aident les uns les autres à apprendre, chacun selon ses aptitudes». C'est dans cette vision que A. BROWN et J. CAMPIONE (1995) ont trouvé qu'il faut modifier le rôle de l'enseignant. Celui-ci doit être dorénavant « un facilitateur plutôt que de s'ériger en dispensateur unique du savoir ». R. GAGNE (1976) part des principes du conditionnement, dont celui du renforcement. Pour R. GAGNE, l'apprentissage est un processus qui résulte d'une interaction entre l'individu et son environnement. Pour qu'il y ait apprentissage, on doit voir un changement dans la performance. Selon sa théorie, l'apprentissage est donc influencé par des événements internes (motivation) et externes (rétroaction donnée par une personne externe, en l'occurrence, l'enseignant). Il ajoute aussi, que des événements externes favorisent l'apprentissage tels que activer la motivation de l'élève, s'informer des objectifs d'apprentissage, activer l'attention, stimuler le rappel des connaissances antérieures, guider l'apprenant, etc.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand