III. Perspectives
1- Sur le plan institutionnel
Un établissement public (EP) est une personne morale de
droit public disposant d'une autonomie administrative et financière afin
de remplir une mission d'intérêt général,
précisément définie, sous le contrôle de la
collectivité publique dont il dépend (État, Région,
Département ou Commune). Pour cela, il dispose d'une certaine souplesse
qui lui permet de mieux assurer certains services publics. Pour une meilleure
gestion des établissements secondaires tels les lycées, nous
pensons qu'ils doivent être érigés en établissements
publics
9 Institut National de Recherche en Santé de la
France : 19 septembre 2011
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de l'Etat (EPE).Généralement les EPE sont soumis
à trois (03) principes que sont : leur autonomie, le rattachement
à un niveau de l'administration et sa spécialité. Ils ont
des domaines d'intervention variés mais la plupart remplissent une
mission de nature sociale comme celle de l'enseignement dans les lycées.
Un EPE relève en principe du droit public administratif et son personnel
est composé d'agents publics, ses décisions sont des actes
administratifs. Les conflits en son sein relèvent de la justice
administrative sauf exception. L'autonomie dans ce contexte désigne
selon P. PERRENOUD, « le droit de se donner ses propres règles
et sa propre ligne d'action plutôt que d'obéir à des
règles et des directives fixées par une autre entité
». Elle n'est pas à confondre avec l'indépendance qui
signifie plutôt « le pouvoir effectif de décider de sa
propre destinée ». Pour lui, si cette autonomie est
partagée entre les différents acteurs, « elle peut
être entendue comme un droit, une source d'identité et de plaisir
professionnels ». Cela conduira à un vrai changement, un
changement qui entraînera des négociations et un arbitrage des
conflits.
La décentralisation enclenchée par le Burkina
Faso il y a quelques années peut inspirer les autorités
politiques et éducatives pour une réorganisation de la gestion
des établissements secondaires. L'organisation de Coopération et
de Développement Economiques (OCDE10) propose deux
modèles de gestion pouvant influer sur le rôle du chef
d'établissement et tenant compte de la décentralisation.
Le premier modèle préconise que la
décentralisation peut être basée sur la
responsabilité locale. Elle se caractérise par un transfert de
pouvoirs de décision à une instance intermédiaire entre
l'Etat central et l'établissement scolaire.
Le deuxième modèle est basé sur une
responsabilité de l'école. Cette décentralisation se
traduit par une délégation de pouvoirs à
l'établissement. Tous les acteurs du système éducatif
(enseignant, parents d'élèves) y participent de manière
formelle ou informelle aux prises de décision concernant
l'établissement.
Pour améliorer la gouvernance scolaire et combler le
déficit du personnel au sein de l'équipe de direction des
établissements secondaires, la 5è Conférence Annuelle de
l'Enseignement Secondaire (CAES) tenue en Août 2013 recommande la «
création effective de l'emploi de chef d'établissement du
secondaire, son accession par voie de concours et son évolution vers
l'inspection de la vie scolaire ». Cela conduira à
professionnaliser et à motiver
10 Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
20
aussi les chefs d'établissement dans leur quête
de meilleures conditions de travail pour leurs collaborateurs et aussi des
élèves qui leur sont confiés. La création de ce
nouvel emploi permettra, comme l'a souhaité Moussa
OUATTARA11, de « trouver un autre modèle de gestion
et d'encadrement de l'école pour accompagner les élèves
».
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