CONCLUSION DU CAHPITRE III
Au terme de l'argumentaire de ce chapitre, force nous est
donnée de constater que les difficultés que rencontrent les PME
camerounaises à se faire financer ne relèvent pas exclusivement,
de la volonté des banques de rejeter les demandes de financement. Elles
sont limitées par les facteurs prudentiels et des problèmes
d'informations. Bien que ce comportement qui ne leur est pas totalement
imputable, il provoque un impact non moins considérable sur
l'économie du Cameroun.
Pour mieux cerner cette situation, nous allons dans le
cahpitre quatrième, formuler un modèle analytique basé sur
une formulation des hypothèses et analyse des données
secondaires.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun74.png)
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
CHAPITRE IV : LA VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA
RELATION BANQUE-PME SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
CAMEROUN
La science économique pour comprendre la
réalité, utilise comme toutes les autres sciences des
méthodes qui lui permettent de mieux cerner certaines observations et
d'avoir une connaissance exacte des faits grâce à des outils
adaptés. Parmi ces outils deux en particulier sont
régulièrement utilisés à savoir : la statistique et
l'économétrie. Mais de manière spécifique, c'est
l'économétrie qui est l'instrument le mieux adapté. En
effet, « elle est l'application des méthodes statistiques et
mathématiques à l'analyse des données économiques ;
le but étant de trouver les fondements théoriques et empiriques,
à les vérifier et à les réfuter » (MADDALA,
2001). L'intérêt de l'économétrie dans ce travail
est lié au fait qu'elle est la branche de l'économie qui consiste
à établir des lois ou à vérifier des
hypothèses à partir de données chiffrées
tirées de la réalité. C'est ce qui justifie que ce
chapitre soit axé d'abord sur la description des variables retenues et
la spécification du modèle économétrique (I),
ensuite, sur la construction du modèle et sa vérification
empirique (II).
I - LA DESCRIPTION DES VARIABLES RETENUES ET
SPECIFICATION DU MODELE
Les variables sont des grandeurs susceptibles de prendre
différentes valeurs. Elles peuvent être soit qualitatives
(variables nominales, variables ordinales), soit quantitatives (variables
discrètes, variables continues). En économie, ces indicateurs
sont divers ; mais dans le cadre de ce travail, il est question de mettre en
évidence les indicateurs de mesure retenus et de modéliser la
relation banque-croissance
I.1- LES INDICATEURS DE MESURE ET MODELISATION DE LA
RELATION BANQUE-CROISSANCE ECONOMIQUE
Les différents indicateurs de mesure seront d'abord
analysés avant de passer à la phase de modélisation de la
relation banque croissance économique
I.1.1- LES INDICATEURS DE MESURE
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun75.png)
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![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun76.png)
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Deux types d'indicateurs de mesures seront
présentés dans les lignes qui suivent : les indicateurs de
croissance économiques et les indicateurs de l'intermédiation
financière.
I.1.1.1 - LES INDICATEURS DE CROISSANCE
ECONOMIQUE
Pour pouvoir appréhender le comportement d'un
phénomène économique, il faut au préalable
définir une mesure permettant de quantifier ce phénomène.
Dans le cadre de cette étude, la variable expliquée ou encore
variable endogène est représentée par la croissance
économique qui aura pour principal indicateur le produit
intérieur brut réel en abrégé PIB réel.
Celui-ci peut être défini comme étant le total de la valeur
ajoutée des biens et des services réalisés dans un
territoire pendant une période donnée y compris par les
ressortissants étrangers. Cette dernière caractéristique
constitue la principale limite du PIB réel comme indicateur de la
croissance ; en effet, celui-ci tient compte de la production des non
résidents (missions diplomatiques,...) mais pas de la production des
nationaux à l'étranger et pourtant, les premiers ne
réintroduisent pas les profits de leur production dans le circuit
économique camerounais au contraire, l'envoient à
l'étranger dans leurs pays respectifs pendant que les seconds
introduisent plutôt les profits de leur production à
l'étranger dans le circuit économique Camerounais. Il y a donc un
manquant réalisé par les ressortissants étrangers et un
apport effectué par les nationaux à l'étranger dont ne
tient pas compte le PIB réel.
I.1.1.2 - LES INDICATEURS DE L'INTERMEDIATION
FINANCIERE
En ce qui concerne les indicateurs de l'intermédiation
financière, trois variables explicatives ont été
retenues.
ü La vocation principale des banques est le financement
de l'économie à travers l'intermédiation financière
; selon BIALES (1999), « la banque est une institution qui assure une
grande partie du financement de l'économie grâce à des
prêts variés adaptés aux besoins des emprunteurs... ».
Ces concours accordés par les banques peuvent être
subdivisés en deux groupes : ceux accordés à
l'économie (c'est-à-dire au secteur privé) et ceux
accordés à l'Etat ; mais ces derniers en définitive,
servent principalement au remboursement de la dette extérieure ne seront
pas considérés comme prêts influençant la croissance
d'où le choix de notre variable explicative ; les crédits
accordés au secteur privé aussi à bien à court,
moyen et long terme.
ü Les banques durant leurs activités
(principalement le processus intermédiation) créent de la monnaie
lorsqu'elles accordent des crédits aux agents
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
économiques non bancaires (Entreprises, ménages,
Etat et les collectivités publiques). Cette opération est d'une
importance capitale pour l'économie parce que non maîtrisée
elle peut conduire à des déséquilibres tels que
l'inflation, la détérioration du pouvoir d'achat, les risques de
dévaluation et autres ; l'ensemble des moyens de paiements
créés et disponibles pour le public à un moment
donné représente la masse monétaire. Mais cette masse
monétaire comporte trois composantes dont les principales sont:
? M1 qui regroupe les disponibilités
immédiatement utilisables dans les transactions courantes ;
? M2 qui regroupe M1 et la quasi-monnaie ;
? et enfin M3 qui regroupe M2 et l'épargne
contractuelle.
Le second agrégat monétaire à savoir M2,
étant le plus significatif au Cameroun, il sera donc retenu comme
deuxième variable explicative du modèle
? Le taux d'intérêt est la troisième
variable qu'il faut impérativement intégrer dans le
modèle, parce que dans un univers où les investisseurs sont
rationnels, il peut aider à comprendre le comportement d'endettement des
entreprises auprès des banques. Le taux d'intérêt influence
donc de façon considérable le volume des crédits
distribués aux entreprises par le système bancaire.
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