III.I.1.7 - LE ROLE DE LA NOUVELLE POLITIQUE
MONETAIRE
La nouvelle politique monétaire de la BEAC issue des
réformes monétaires de 1990 a pour objectifs : la lutte contre
l'inflation, l'équilibre extérieur et la défense de la
monnaie qui est le Franc CFA. Pour atteindre ces objectifs, la BEAC applique la
programmation monétaire au Cameroun depuis janvier 1991 et dans les cinq
autres Etats depuis janvier 1992. Celle permet à l'autorité
monétaire qu'est la BEAC de déterminer le rythme de croissance de
la masse monétaire, en fonction de certaines variables
macroéconomiques et de la conjoncture économique sur une
période donnée avec toutefois la possibilité de
révision et/ou de réajustement au regard de l'évolution
des grandeurs réelles. Pour cela la BEAC s'appuie sur un certain nombre
de variables dont notamment : le PIB, les AEN (avoirs extérieurs nets)
le SBP (solde budgétaire public) et le NGP (niveau général
des prix).
Au regard de ce qui précède, on peut dire que la
programmation monétaire permet de lier la création
monétaire à l'évaluation précise des besoins de
financement, sous la contrainte du respect des équilibres qui
dépendent du solde de la balance courante, et du solde de la
dépense publique. Un tel permet à la BEAC de maîtriser la
création monétaire par les banques. L'existence d'un
marché interbancaire depuis 1994 a complètement modifié la
relation entre les banques et la BEAC (voir Schéma 1). Désormais
aucune banque, notamment celles qui ont déficitaires ne peuvent plus se
refinancer auprès de la BEAC, sans d'abord passer par le marché
interbancaire. Cette contrainte de passage par le marché interbancaire
se justifie par le fait que la BEAC veut s'assurer que les banques ont
épuisé toutes les possibilités qui s'offrent à
elles sur ce marché avant de recourir au refinancement de la Banque
Centrale.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun64.png)
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Cette contrainte signifie également que les banques ne
pourront plus faire appel directement et de façon automatique au
refinancement de la Banque Centrale pour satisfaire la demande de crédit
de leur clientèle entreprise, comme c'était le cas après
les Accords de Brazzaville de novembre 1972, puisque l'offre de monnaie est
désormais conditionnée par le respect des grands
équilibres sus-rappelés. La programmation monétaire exclut
par conséquent toute politique de crédit laxiste.
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