A mon père André MAVAKALA
A ma mère Hélène MBONA
Je dédie ce travail
REMERCIEMMENT
A la fin de toute étude universitaire, il est
demandé à tout étudiant finaliste de bien pouvoir
rédiger un travail de fin d'étude pour l'obtention de son
diplôme, tel est le cas pour nous.
L'oeuvre humaine n'est pas si aisée que ça et ne
peut se faire sans l'apport de certaines personnes. Ce travail, bien
qu'étant notre oeuvre personnelle, a bénéficié,
pour sa matérialisation, du concours de plusieurs personnes.
Nos remerciements s'adressent en premier à celui qui
l'a dirigé, le professeur PHONGI KINGIELA Albert et au rapporteur
l'assistant MATUNDU Simon, qui, malgré leurs multiples occupations, ont
pu disposer de leur temps afin qu'il soit rédigé.
Nous pensons aussi aux autorités académiques, au
corps professoral, qui ont assuré notre formation et nous ont transmis
leur savoir au sein de cet institut.
Nous adressons nos sincères remerciements à
Monsieur Serge BOKUMA, Directeur au service démographique de l'Institut
National de statistique, pour ses sages conseils.
A nos collègues de l'auditoire avec qui nous avons
entretenu de très bonnes relations en dépit de multiples
problèmes auxquels nous étions confrontés. Nous citons,
à ce propos : Staibbin MPAKA, Heritier MIYAMBA, Junoir MAKOKO,
IssacMpuyi, Rachel KALENGA, Arnold MUTOMBO, Yanick MBOKO, Glody MASENGO, Lidy
MUWONDI, Nadine KUKA, Eunice NGOLO, Grace BAMANGA, Deo TSHIBANDA, FATAKI MBALA,
EPIRI Eric, Jeremie NIANZOMBI, Jean paul NKULU.
Nous adressons enfin notre
reconnaissance à notre famille : Papa MitterantFabous, papa lockys
LUKAU, Oncle Fuala NDISU, vieux Dr. Destin MATONDO, Ir. Jonathan NKIAMBI, Riffy
MAVAKALA, Rachel LANDU, Chanel MANUANA, Balzac LUKAU Jules KISEMA et vieux
MAYIMONA.
Espoir LUKAU MATEZO
LISTE DES ACRONYMES
BIT : Bureau International de Travail
CIST : Conférence International Statistique du
Travail
EDS : Enquête Démographique et de
Santé
Enquête 123 : Enquête sur le secteur
informel-emploi- consommation des ménages
INS : Institut National de Statistique
INSEE : Institut National de Statistique Economique
INED : Institut National d'Etudes
Démographiques
MAFE : Migrations Afrique - Europe
OIT : Organisation International du Travail
RDC : République Démocratique du Congo
SPSS: Statistical Package for Social Science
Introduction
1. Problématique
Généralement, pour apprécier
l'évolution du marché du travail dans une économie
donnée, l'indicateur le plus utilisé est le taux de
chômage. Tel que défini par le Bureau international de travail
BIT, ce taux mesure ledéséquilibre entre l'offre et la demande
d'emploi. Toutefois,compte tenu de certaines circonstances, cet indicateur ne
permet pas de faire une description assez exhaustive du marché de
travail. Pour ce qui est de la République Démocratique du Congo,
le Rapport Principal de l'enquête sur l'Emploi et le Secteur Informel
1-2-3 réalisée en 2012 par l'Institut National de la Statistique
montre que le taux de chômage, estimé en 2012 à 17,7%,est
en baisse au cours de ces dernières années1(*).
Ce constat laisse penser de prime à bord à une
situation de plein-emploi, et donc de l'efficacité du marché de
l'emploi. Ce qui semble être une illusion parce que si le taux de
chômage en République Démocratique du Congo est
relativement bas, le sous-emploi quant à lui touche plus de 73 %de la
main d'oeuvre (Banque Mondiale, 2012). Les résultats de l'enquête
1-2-3 indiquent qu'en 2012, 60,5% des actifs gagnent un salaire
inférieur au Salaire Minimum Inter Professionnel Garanti dans le
pays2(*).
De fait, la plupart des pays en développement ne
possèdent pas de programmes d'aide aux chômeurs ; finalement
une bonne partie des travailleurs se livrent à des activités de
subsistance qui ne cadrent pas parfois avec leur formation. C'est le cas
devendeurs ambulants, cambistes, receveurs (vendeurs de billets dans le bus ou
mieux percepteur), tenanciers d'une cabine téléphonique,
gardiens, etc. A cet effet, on comprend aisément pourquoi le taux de
chômage bien que trop bas, serait un indicateur inadéquat dans
l'appréciation du marché de travail de plusieurs pays en
développement.
Par ailleurs, un individu sans emploi qui exerce une
activité d'une durée limitée (par exemple une, deux ou
trois heures de temps) pendant la période de référence de
l'enquête est déclaré non chômeur selon la
définition du Bureau Internationale du Travail, alors même qu'il
demeure une main d'oeuvre disponible à la recherche du plein emploi.
Tout ceci indique la limite à analyser le marché
de l'emploi sur le seul prisme du taux de chômage. Pour relever ces
insuffisances, les statisticiens du travail ont introduit dans les rapports de
leurs multiples Conférences Internationales un autre indicateur
appelé le sous-emploi, et destiné à accompagner le taux de
chômage dans une compréhension plus appropriée du
marché de l'emploi.
Dans la conception, le sous-emploi existe lorsque l'emploi
d'une personne est insuffisant par rapport à des normes
déterminées ou à un autre emploi possible, compte tenu de
la qualification professionnelle (formation ou expérience de travail) de
l'intéressé.
Dans la littérature scientifique consacrée
à la participation au marché du travail, on utilise le concept
« sous-emploi3(*) » (under-employment en anglais) pour
désigner la situation d'une proportion non négligeable de la
population active qui travaille dans des conditions en deçà des
normes en termes soit de durée, soit de quantité de travail, soit
des compétences du travailleur4(*). En fait, selon les normes du BIT, la notion de
sous-emploi concerne les personnes qui travaillent moins de temps que la
durée légale par semaine, ou celles qui travaillent à
temps partiel, ou encore celles qui ont travaillé moins que d'habitude
durant une période de référence5(*). Cette notion de sous-emploi
englobe plusieurs réalités, y compris celle que nous voulons
expliquer dans ce mémoire. Pour être plus spécifique
à la situation d'emploi de beaucoup d'actifs occupés des pays
sous-développés, nous préférons le concept
d'inadéquation entre nature de l'emploi et
qualifications qui traduisent mieux la réalité analysée.
Une proportion non négligeable de jeunes actifs occupent des emplois
souvent élémentaires alors qu'ils ont un niveau d'études
élevé, parfois au-dessus de la moyenne nationale du pays. C'est
ainsi qu'il est intéressant d'associer le taux de chômage à
cet indicateur d'inadéquation entre emploi et qualifications des actifs
occupés pour mieux saisir la dynamique du marché de l'emploi des
grandes villes des pays en développement comme la ville de Kinshasa en
République démocratique du Congo.
Eu égard à ce qui précède, notre
étude tente de répondre essentiellement à la question
suivante : dans quelle mesure la population active de Kinshasa est-elle
frappée par l'inadéquation dans les emplois occupéssur le
marché du travail? Cette question principale est abordée à
travers les questions spécifiques suivantes :
- Le niveau d'inadéquation constaté parmi les
actifs occupés à Kinshasa varie-t-il en fonction du
sexe ?
- L'inadéquation dans les emplois occupés dans
la ville de Kinshasa est-elle influencée par l'âge ?
- Le niveau de vie des ménages d'origine exerce-t-il
uneinfluence sur l'inadéquation dans les emplois occupés par les
actifs dans la ville de Kinshasa ?
Ce sont ces questions auxquelles nous allons tenter de
répondre dans cette recherche. Selon les règles de l'art, ces
questions font appel à des réponses anticipées qui
aideront à orienter la démarche théorique et
méthodologique.
2. Hypothèses de recherche
L'hypothèse est une supposition ou une
prédiction fondée sur la logique de la problématique et
des objectifs de recherche définis. C'est une réponse
anticipée à la question de recherche.
En réponse à la question principale posée
dans la problématique, nous présumons que l'inadéquation
constatée dans les emplois occupés par les actifs de la ville de
Kinshasa résulte plus de la précarité des conditions
socioéconomiques qui caractérise l'environnement social de
Kinshasa et de la République démocratique du Congo. En guise
d'hypothèses spécifiques, nous soutenons notamment que :
- L'inadéquation dans l'emploi parmi les actifs
occupés à Kinshasa varie largement en fonction du sexe. A cet
effet, les femmes semblent plus exposées à des emplois ne
correspondant pas à leurs qualifications. Tout cela est lié
à la lutte pour la survie à laquelle les femmes prennent une part
active dans les ménages.
- L'inadéquation dans les emplois occupés dans
la ville de Kinshasa est influencée par l'âge. Les personnes les
plus âgées sont plus susceptibles d'occuper des emplois
inadéquats à leurs qualifications pour faire face au poids de
leurs responsabilités familiales et sociales.
- l'inadéquation dans les emplois occupés par
les actifs de Kinshasa est influencée par le niveau de vie des
ménages d'origine. Les actifs occupés provenant des
ménages pauvres sont plus susceptibles de se retrouver dans des emplois
inadéquats à leurs qualifications que les ceux issus des
ménages aisés.
Telles sont formulées les hypothèses qui servent
de fil conducteur à cette recherche. Il ne reste qu'à organiser
la démarche méthodologique en fonction de la vérification
de ces hypothèses.
3. Objectifs de l'étude
Objectif principal
L'objectif principal de cette recherche est celui de
contribuer à l'amélioration de l'analyse des problèmes
d'emploi en République Démocratique du Congo, en se focalisant
sur les facteurs explicatifs del'inadéquation entre le niveau
d'études et le niveau de qualification de l'emploi, et à
l'élaboration des stratégies et mesures, à court et
à long termes, dans l'optique de promouvoir le plein emploi productif et
librement choisi.
Objectifs spécifiques
Spécifiquement, cette étude permettra de :
1. Etablir le profil des personnes en situation de sous-emploi
lié à l'inadéquation professionnel;
2. Identifier les facteurs de l'inadéquation dans les
emplois occupés dans le but d'en tirer des recommandations pour les
politiques en faveur de l'emploi ;
3. Proposer des axes d'amélioration.
4.
Choix et intérêt du sujet
4.1.
Choix du sujet
Il s'agit, en effet, du problème de la participation de
l'homme dans le développement socio-économique des nations. Ce
thème de recherche est une conséquence logique de la relation
entre population et développement. C'est une relation controversé
qui suscite des prises de position parfois très engagées.
Cependant, il convient de faire remarquer que cette problématique a
été souvent discutée tout au long de l'histoire.
Certains économistes ont affirmé que la variable
population constituait une variable exogène au développement.
Cela voulait dire que la population et le développement formaient deux
variables indépendantes.
D'autres auteurs, par contre, croient que la population et le
développement sont deux variables dépendantes ; et le
congrès de Bucarest en 1974 a justement montré l'importance du
facteur humain dans le développement de pays6(*). Aussi toute politique
sérieuse de développement doit désormais tenir compte de
la variable population.
Le développement de chaque nation passe donc avant tout
par l'homme, car celui-ci est le facteur premier, le moteur propulseur de tout
développement. Ceci est d'autant plus évident que c'est l'homme
qui conçoit et organise la production.
Cette organisation doit se faire en tenant compte des besoins
et potentialités du pays, de façon à maximiser la
productivité et à minimiser les coûts. Un tel objectif ne
peut se réaliser que dans la mesure où chaque personne se
spécialise dans un genre de travail bien déterminé.
La spécialisation permettra la réalisation d'un
gain de temps, en même temps qu'elle permet d'éviter le gaspillage
des ressources qui pourraient servir à d'autres buts. Ce gaspillage est
souvent provoqué par le sous-emploi des capacités productives. Il
est considéré à bien d'égards comme étant un
obstacle à tout développement.
L'inadaptation spécifique aux besoins réels de
l'économie est l'une des caractéristiques des pays
sous-équipés qui a pour conséquence, le sous-emploi, la
sous-utilisation des ressources humaines.Ce travail se propose de montrer les
facteurs qui expliquer l'inadéquation des actives occupe sur le
marché du travail.
4.2. Intérêt
du sujet
Nous sommes bien conscients du fait que nous ne sommes pas le
premier à mener une telle étude et nous ne serons pas aussi le
dernier à nous lancer là-dessus.
Sur ce, l'intérêt porté sur ce travail est
double: théorique et pratique.
· Du point de vue théorique, cette étude
servira de référence aux scientifiques (chercheurs,
étudiants et autres) qui voudront réfléchir davantage sur
l'inadéquation entre le niveau d'instruction et le secteur
d'activité en vue de spécifier le concept de sous-emploi.
· Du point de vue pratique, la rédaction de ce
mémoire permet de relever la situation dans laquelle se trouvent les
sous-employés dans le contexte d'un marché du travail
donné.
5. Délimitation du sujet
Comme les recherches sont toujours menées dans un
contexte bien précis, il convient de la circonscrire dans le temps et
dans l'espace. Pour ce faire, cette recherche est circonscrite dans un espace
précis qui est celui de la ville de Kinshasa. Pour ce qui est du temps,
les données ont été collectées durant le
troisième trimestre de l'année 2009. Ainsi donc, les
données exploitées dans notre étude proviennent de
l'enquête biographique MAFE :c'est l'instrument de collecte des
donnéesutilisé dans le cadre du Projet MAFE qui a couvert
plusieurs pays dont la ville de Kinshasa en RDC. Parmi les modules du
questionnaire utilisé, il y avait un module relatif aux activités
(notamment l'emploi) qui a permis de dégager des cas de sous-emploi
qualifiés d'inadéquation entre le niveau d'instruction et le
niveau de qualification de l'activité exercée. La
préparation des modules ayant un lien avec l'emploi nous a permis de
mettre en place une matrice qui mène aux analyses de cette
étude.
6. Méthodes et Techniques de
recherche
6.1.
Méthodes
La méthode est un chemin, un ensemble des règles
ou des procédés pour atteindre dans les meilleures conditions
(temps, argent, homme...) un objectif : vérité,
expérience, vérification, apprentissage7(*).
Pour pouvoir tester nos hypothèses, nous faisons
recourt aux variables explicatives ou indépendantes et expliquer ou
dépendante.
6.2 Techniques
Les techniques sont les différents moyens
matériels que le chercheur utilise pour mener à bout sa
recherche8(*).Dans le cadre
de cette étude, nous avons utilisé les techniques
suivantes :
Ø Technique documentaire : elle nous a permis de
recenser les écrits pertinents pour la rédaction de notre
travail ;
Ø Technique informatique : nous avons eu recours
aux logiciels SPSS, SPAD, STATA et Excel pour l'analyse des données et
la représentation graphique.
7. Canevas
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, le présent travail s'articule en trois grands
chapitres. Le premier chapitre traite du cadre théorique, le
deuxième s'appesantit sur la présentation de l'enquête MAFE
(Migrations Afrique - Europe) et la méthodologie du travail. Et enfin
le troisième et dernier chapitre aborde les facteurs explicatifs du
sous-emploi à partir d'une modélisation
économétrique basée sur la régression
logistique.
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE
Ce chapitre se propose d'apporter des éclaircissements
sur l'évolution et la définition du concept de sous-emploi
utilisé tout au long de cette recherche.
1. EVOLUTION DU CONCEPT DE SOUS-EMPLOI
1.1. Sous-emploi selon le BIT
Si le chômage reste l'une des distorsions du
marché du travail qui mobilise l'attention et est au coeur des
politiques de l'emploi, la situation de sous-emploi est tout aussi
préoccupante.La notion de sous-emploi a connu quelques raffinements au
cours du temps. Au sens de la Convention sur la politique de l'emploi
adoptée par la Conférence internationale du Travail de 1964, le
BIT précise que le sous-emploi caractérise une situation
où le salarié n'atteint pas le « plein emploi ».
Aux termes de cette convention, le plein emploi garantie du
travail pour toutes les personnes disponibles et en quête de travail; un
travail aussi productif que possible; le libre choix de l'emploi par les
travailleurs, ceux-ci ayant toutes possibilités d'acquérir les
qualifications nécessaires pour occuper l'emploi qui leur convient le
mieux et d'utiliser dans cet emploi, leurs compétences et autres
qualifications. Ainsi, les situations qui ne satisfont pas aux objectifs,
relèvent essentiellement du sous-emploi.
Le sous-emploi se caractérise par une sous-utilisation
de la capacité productive de la population employée. Cette
perception du sous-emploi a été revue lors de la 13ème
Conférence internationale des statisticiens du travail en 1982 avec
l'adoption du cadre conceptuel de mesure de la main d'oeuvre. En
établissant les règles de mesure pour la classification des
personnes en fonction de leurs activités, il est possible de
différencier les personnes actives occupées, les personnes au
chômage et les personnes économiquement inactives.
Par conséquent, la catégorie de la population
sous-employée est celle des personnes qui travaillent ou ont un emploi
au cours de la période de référence, mais qui sont
désireuses et à même d'accroître la durée ou
la productivité de leur emploi.
En 1984 lors de la 16ème Conférence des
statisticiens du travail, où les directives internationales actuelles
sur la mesure du sous-emploi ont été adoptées, la
définition du sous-emploi va encore connaitre quelques
réaménagements. La Résolution concernant la mesure du
sous-emploi et des situations d'emploi inadéquat énonce des
directives visant deux types de sous-emploi :
Le sous-emploi lié à la durée du travail,
qui se caractérise par un nombre insuffisant d'heures de travail, et les
situations d'emploi inadéquat, causées par d'autres restrictions
du marché du travail limitant les capacités et le bien-être
des travailleurs. Tel que définit, une personne peut connaître
simultanément ces deux formes de sous-emploi9(*).
Feldman quant à lui distingue plusieurs formes du
sous-emploi à savoir :posséder un niveau d'éducation
supérieur à celui requis pour un emploi, être engagé
dans un emploi ne correspondant pas à sa formation, posséder des
compétences qui ne sont pas utilisées dans son emploi, être
involontairement employé à temps partiel, comme temporaire, de
façon occasionnelle ou gagner un salaire relativement faible.
L'analyse du sous-emploi a fait l'objet d'études de la
part des spécialistes de l'économie du travail et des ressources
humaines en particulier. Les premiers cités ce sont principalement
attelés à analyser les différentes formes de
sous-utilisation de la force de travail. Ainsi, trois formes de
sous-utilisation de la force de travail sont retenues, il s'agit, du
sous-emploi des actifs occupés, du chômage et des chômeurs
découragés. Ces études utilisent les théories
économiques du chômage pour expliquer le sous-emploi.Ces
théories précisent le rôle des fluctuations de la demande
comme principale source de la variation du sous-emploi et indiquent le lien qui
existe entre le cycle des affaires, la perception et la réaction des
individus face au sous-emploi10(*).
Partant des définitions BIT du sous-emploi, ils
examinent le sous-emploi dans ses trois formes : des points de vue temps de
travail, compétences et revenu du travailleur. Certes Wilkins et Wooden
assimilent le sous-emploi lié aux compétences à la
théorie surqualification beaucoup mieux développées dans
certains domaines d'étude comme la Psychologie Organisationnelle et
Industrielle et la Psychologie Organisationnelle du Comportement. De
même, les économistes du travail expliquent le sous-emploi
lié au revenu par toutes les formes de distorsion du marché de
travail qui pourraient conduire au faible revenu du travailleur.
1.2. Sous-emploi selon d'autres économistes
En plus des définitions relevant du champ d'application
de la statistique et élaborées par les statisticiens du travail,
d'autres théories ont été élaborées par
divers auteurs pour tenter d'expliquer les causes pouvant être à
l'origine des déséquilibres sur le marché du travail.
Pour les classiques, le chômage est volontaire11(*). En effet, au point de
rencontre entre la courbe d'offre de travail et la courbe de demande de travail
(offre d'emploi) se définit un équilibre du marché qui
satisfait à la fois les salariés et les entreprises.
D'après les classiques, cet équilibre correspond au plein emploi.
Le facteur déterminant du marché du travail est le salaire qui
est rigide.
Les Keynésiens par contre, définissent un
sous-emploi qualifié de sous-emploi keynésien qui renvoie
à une situation d'équilibre correspondant à une
insuffisance de la demande dite effective12(*). Le facteur déterminant le niveau de l'emploi
est plutôt la demande anticipée. Le chômage est donc de
nature involontaire et s'explique par un niveau insuffisant de demande
effective.
Lorsqu'il est lié aux problèmes touchant le
marché du travail, le sous-emploi vise à quantifier les personnes
qui sont contraintes, pour ne pas être au chômage, de travailler
à horaires réduits ou d'occuper un poste de moindre qualification
ou dans une unité économique moins productive.
Généralement, ces personnes perçoivent de ce fait un
revenu inférieur à celui qu'elles pourraient normalement obtenir.
Les travailleurs à temps partiel peuvent se trouver dans cette situation
s'ils sont désireux et capables d'effectuer un plus grand nombre
d'heures de travail.
Le sous-emploi peut également être lié aux
problèmes de développement économique, auquel cas il tend
à identifier des ressources «gaspillées», qui ne sont
pas utilisées parce que les niveaux actuels de technologie et
d'organisation sont déficients. Les travailleurs concernés par ce
schéma évoluent en règle générale dans des
structures traditionnelles ou dans le secteur informel, où un nombre
important de personnes travaillent un petit nombre d'heures ou de
manière peu productive parce que les établissements qui les
emploient ont de faibles niveaux de capital et de technologie ou une
organisation inadéquate.
Un grand nombre de travailleurs dans cette situation ne
gagnent pas un revenu suffisant pour subvenir comme il convient à leurs
besoins et sont ainsi victimes du sous-emploi invisible.
Cette approche du sous-emploi est généralement
liée à la théorie dite du «surplus de main d'oeuvre
», selon laquelle il est possible de supprimer des postes de travail sans
nuire à la production, et cela en améliorant l'organisation et
les méthodes de production.
Le concept du sous-emploi lié au développement
suppose qu'il faut que les choses évoluent sous l'impulsion du
Gouvernement ou du secteur privé pour que la situation des travailleurs
s'améliore (meilleure organisation de la production, formation
complémentaire, augmentation du capital, amélioration de la
technologie, campagnes visant à modifier les comportements actuels
à l'égard du travail). Dans ce contexte, on suppose
également que les travailleurs veulent toujours effectuer des horaires
normaux ou accroître leur revenu et qu'ils sont toujours capables de
s'adapter aux nouvelles technologies et aux nouvelles méthodes de
travail.
1.3. Définitions des concepts et
critères d'éligibilité liée aux
sous-emplois
1.3.1. Le plein-emploi
On définit le plein-emploi comme une situation dans
laquelle ceux qui veulent travailler aux salaires en vigueur peuvent trouver un
emploi sans difficultés. Comme le souligne Abbe Lerner dans son ouvrage
« Economie de l'emploi », tant qu'il est possible par un
accroissement du total de la dépense monétaire d'augmenter le
nombre d'emplois disponibles sans provoquer l'inflation, la difficulté
de trouver un emploi n'est pas indue. Mais lorsque les emplois disponibles sont
si nombreux qu'une augmentation du montant total de la dépense
entraînerait l'inflation, la difficulté de trouver un emploi ne se
trouve en aucune façon aplanie et on peut carrément dire qu'elle
est indue13(*).
En autres termes, le plein-emploi est le niveau d'emploi
auquel commence l'inflation. Une politique de plein-emploi vise à fixer
le taux des dépenses totales qui permet la réalisation de ce
niveau d'emploi.
1.3.2. Un chômeur
Il n'existe pas à ce jour de définition
idéale ou définitive du chômage. Le chômage
étant lui-même un concept à plusieurs facettes, on peut le
définir sous plusieurs formes de manière à obtenir avec
exactitude ce que l'on recherche.
Un chômeur est entendu au sens du BIT est celui qui
satisfaits aux trois conditions suivantes14(*):
Ø sanstravail, c'est-à-dire n'était pas
pourvue d'un emploi, salarié ou non salarié, au cours de la
période de référence (une semaine) ;
Ø disponible pour travailler dans un emploi,
salarié ou non, durant la période de référence
(deux semaines) ;
Ø à la recherche d'un travail,
c'est-à-dire avait pris des dispositions spécifiques au cours
d'une période récente spécifiée (quatre
dernières semaines ou douze derniers mois) pour chercher un emploi
salarié ou non.
Les théories économiques évoquent
plusieurs types de chômage selon leurs causes. C'est ainsi qu'on a entre
autres :
Ø Le chômage
frictionnel15(*):
Il provient du fait que les personnes quittent leur emploi avant d'en avoir
obtenu un autre, ou qu'elles entrent sur le marché du travail une
première fois.
Ø Le chômage structurel16(*) : Le chômage structurel
est dû à des changements dans divers secteurs de
l'économie. Les économistes soulignent que le chômage
frictionnel et le chômage structurel sont inévitables à
court terme.
Ø Le chômage saisonnier17(*) : Ce chômage provient de
périodes de ralentissement économique relié aux
changements des saisons.
Ø Le chômage cyclique18(*) : Une économie de
marché connaît des périodes successives de sommets et de
creux que l'on appelle cycles économiques. Pour ce type de chômage
l'on assiste à une augmentation d'emploi en période de
prospérité économique et une augmentation du chômage
en période de ralentissement.
1.3.3. Marché du travail (ou
d'emploi)
Le marché du travail est le lieu théorique de
rencontre entre l'offre de travail et la demande de travail. L'offre du travail
émane des travailleurs qui proposent leur force de travail, alors que la
demande de travail provient des entreprises qui ont besoin de la force de
travail pour produire. La rencontre entre l'offre et la demande aboutit
à un prix, le salaire d'équilibre, et à une
quantité échangée de travail19(*).
1.3.4. Emploi
L'emploi peut être définit de deux
manières :
Ø Au sens microéconomique, il désigne le
poste de travail et ses conditions d'exercices.
Ø Au sens macroéconomique, il désigne
l'ensemble de poste de travail ayant des caractéristiques semblables.
1.3.5. Demande du travail
La demande du travail est en fonction du prix du
travail : pour les auteurs néoclassiques, l'entreprise ne demande
du travail que lorsque le salaire est inférieur à la
productivité marginale. En autres termes, le niveau d'embauche
s'arrête à partir du moment où le dernier embauché
coûte plus qu'il ne rapporte. En outre, lorsque le prix du travail est
trop élevé, les entreprises substituent du capital au travail.
Les auteurs keynésiens considèrent que les
entrepreneurs anticipent l'évolution de la demande qui s'adresse
à eux et déduisent alors le niveau de la production à
réaliser. Ce niveau de production indique alors d'emploi. Il se peut
fort bien que le niveau de la demande effective (anticipation de la demande
future) soit inférieur à la réalisation de la demande, ce
qui débouche alors sur un équilibre de sous-emploi des facteurs
de production.
1.3.6. Secteur public
Le secteur public comprend d'une part les administrations
publiques de l'Etat et des collectives locales, et d'autre part les entreprises
dont au moins 51% du capital social est détenu par une administration
publique; ainsi que les associations qui en dépendent en grande partie
pour leur financement. Le statut des entreprises publique est variable,
certaines relèvent du droit commun et ont généralement le
statut de société anonyme, d'autres relèvent du droit
public (établissent public).
1.3.7. Secteur privé
On désigne sous le terme secteur privé, le
domaine d'activité constitué des entreprises, associations ou
organisation qui ne dépendent pas de l'Etat, de son administration et/ou
des collectivités territoriales et où les fonds publics ne sont
pas ou investis. Il est constituent:
Ø Des entreprises ou associations de droit
privé ;
Ø Des banques à capitaux privés ;
Ø De l'économie sociale, dont les mutuelles, les
coopératives et les associations ;
Ø Des organisations non gouvernementales.
1.3.8. Sous-emploi
Clairement, la définition du sous-emploi
préconisée par le BIT englobe toutes les personnes pourvues d'un
emploi, salarié ou non, qu'elles soient au travail ou absentes du
travail, qui travaillent involontairement moins que la durée normale du
travail dans leur activité et qui étaient à la recherche
d'un travail supplémentaire ou disponibles pour un tel travail durant la
période de référence (OIT, 1998)20(*).
1.3.8.1. Différentes formes de
sous-emploi
Il existe deux types de sous-emploi : le sous-emploi
lié à la durée du travail appelé sous-emploi
visible, qui se caractérise par un nombre insuffisant d'heures de
travail et les situations d'emploi inadéquat appelé autrement
sous-emploi invisible, causées par d'autres restrictions du
marché du travail limitant les capacités et le bien-être
des travailleurs. Tel que définit, une personne peut connaître
simultanément ces deux formes de sous-emploi, appelé sous-emploi
global.
Graphique 1.1 :
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle1.png)
1.3.8.1.1. Le sous-emploi visible
On dit qu'une personne employée est victime du
sous-emploi lié à la durée du travail lorsque sa
durée de travail est insuffisante par rapport à une autre
situation d'emploi possible que cette personne est disposée à
occuper et disponible pour le faire21(*).
Ø Critères
d'éligibilité :
Une personne pourvue d'un emploi est concernée par le
sous-emploi lié à la durée du travail si celle-ci
vérifie simultanément les trois conditions suivantes :
· elle est disposée à faire davantage
d'heures : c'est-à-dire qu'elle souhaite (en recherchant activement) :
soit accroître son volume horaire de travail dans son emploi actuel, soit
occuper un ou plusieurs autres emplois en plus de son emploi actuel en vue
d'effectuer davantage d'heures de travail, soit encore substituer à son
emploi actuel un ou plusieurs autres emplois qui lui permettraient de
travailler plus ;
· elle est disponible pour faire davantage d'heures dans
une période ultérieure. Même si la période
ultérieure n'est pas spécifiée, elle devrait tenir compte,
selon les circonstances nationales, de la période (préavis) dont
ont généralement besoin les travailleurs pour quitter un emploi
et en commencer un autre ;
· elle a effectué, pendant la période de
référence, un volume horaire de travail, tous emplois confondus,
inférieur à un seuil relatif à la durée du travail
effectué à choisir selon les circonstances locales. Ce seuil peut
être défini, par exemple, par rapport à la distinction
entre emploi à plein temps et emploi à temps partiel, aux valeurs
médianes, moyennes, ou aux normes relatives aux heures de travail telles
que spécifiées par la législation.
Parmi les méthodes de mesure du sous-emploi visible, le
temps partiel subi est utilisé par bon nombre de pays, et se
caractérise par la volonté du travailleur à temps partiel
d'accroître son volume horaire de travail.
1.3.8.1.2. Le sous-emploi invisible
Quant à lui est essentiellement un concept analytique
reflétant une mauvaise répartition des ressources en
main-d'oeuvre ou un déséquilibre fondamental entre la
main-d'oeuvre et les autres facteurs de production. Il serait observable
à partir du faible revenu, la sous-utilisation des compétences du
travailleur, sa faible productivité.
Ø Différentes formes d'emploi invisible
ou inadéquat :
Les raisons qui fondent la définition des personnes en
situation d'emploi inadéquat, sur la base de l'évaluation
qu'elles font elles-mêmes de leur situation de travail par rapport
à leur potentiel d'accroître la productivité et la
qualité de leur travail, se classent dans deux catégories
distinctes22(*) :
· l'emploi inadéquat lié aux qualifications
est caractérisé par une utilisation inadéquate ou
insuffisante des qualifications professionnelles. Les personnes se trouvant
dans cette forme d'emploi inadéquat sont celles qui, durant la
période de référence, désirent ou cherchent
à changer leur emploi actuel pour un autre leur permettant d'utiliser
plus pleinement leurs qualifications ;
· l'emploi inadéquat lié au revenu (on
parle dans ce cas de sous-emploi invisible) comprend les personnes gagnant un
revenu inférieur à un seuil fixé par les circonstances
nationales, et qui désireraient ou chercheraient à changer leur
emploi actuel pour un autre en vue d'accroître leur revenu.
La situation de sous-emploi visible et celle liée
à l'emploi inadéquat ne s'excluent pas mutuellement. Une personne
peut être sous-employée tant du point de vue du temps de travail
que de celui de l'utilisation de ses compétences, ou encore du point de
vue du temps de travail et du revenu horaire. Un tel travailleur est inclut
dans la catégorie de ceux qui combinent les deux types de sous-emploi
(visible et invisible) et est aussi classé comme faisant partie des
victimes du sous-emploi global. Le sous-emploi global synthétise toutes
les formes de distorsion sur le marché du travail. En effet, le
sous-emploi global en plus du sous-emploi lié au temps du travail et de
la situation inadéquate de l'emploi, intègre aussi le
chômage. La population des personnes en situation de sous-emploi global
comprend celles des personnes qui sont en :
· situation de sous-emploi lié à la
durée du travail;
· situation d'emploi inadéquat ;
· situation de chômage.
On distingue le sous-emploi global BIT qui ne prend en compte
que les chômeurs au sens du BIT et le sous-emploi global élargi
qui intègre les chômeurs découragés.
1.3.9. Quelques indicateurs du marché de
travail utilisés
Ici, nous présenterons toutes les définitions
(du point de vue de la mesure) des indicateurs bureau international de travail
du marché de travail, telles que formulées dans le Rapport de la
16me CIST en 199823(*).
Pour la population en âge de travailler, le BIT propose
celle dont les âges sont supérieurs à 15 pendant la
période de référence, tout en donnant une marge de
liberté aux différents pays afin de pouvoir l'adapter à
leur propre contexte juridique ou socio-économique. Dans le cadre
conceptuel de notre étude, nous la prendrons à partir de 15 ans
pour la simple raison que peu d'enfants travaillent à cet âge.
La population active va représenter non seulement les
actifs occupés, mais aussi les chômeurs au sens du BIT.
1.3.9.1. Le taux d'activité
Le taux d'activité au sens du BIT est le rapport de la
population active sur la population en âge de travailler. Le taux de
chômage BIT est le rapport du nombre de chômeurs BIT sur la
population active.
1.3.9.2. Le taux de sous-emploi invisible
Le taux de sous-emploi invisible est le rapport du nombre
d'actifs occupés dont le revenu mensuel est inférieur au salaire
minimum, sur la population active occupée.
1.3.9.3. Le taux de sous-emploi visible
Le taux de sous-emploi visible est le rapport du nombre
d'actifs occupés travaillant involontairement moins de 35 heures par
semaine (on admet qu'ils doivent travailler 7 heures par jour ouvrable) sur la
population active occupée.
1.3.9.4. Le taux de sous-emploi global
Le taux de sous-emploi global désigne le rapport du
nombre de chômeurs BIT, et d'actifs occupés en situation de
sous-emploi (visible comme invisible) sur la population active.
1.3.10. Revue de la littérature
La mesure du sous-emploi n'est naturellement pas
régulée de la même manière d'un pays à
l'autre. En France par exemple, sur la base de la définition du BIT, les
résolutions de l'Institut National de la Statistique et des
Études Économiques répartissent les personnes en
sous-emploi en trois groupes : celles qui travaillent à temps partiel
tout en recherchant un emploi pour travailler davantage, celles qui travaillent
à temps partiel sans rechercher un autre emploi mais en souhaitant
travailler davantage et en restant disponibles pour le faire, et enfin celles
travaillant à temps complet ayant involontairement travaillé
moins que d'habitude, c'est-à-dire ayant subi une situation de
chômage technique, partiel ou de grève.
Cette dernière catégorie est souvent
négligée, au profit des deux premières (personnes
travaillant à temps partiel) et qui se résument sous le nom de
sous-emploi lié au temps partiel subi(dans la mesure où il est
imposé). Selon la publication INSEE PREMIERE24(*), ce type de sous-emploi a
été estimé en 2005, à près de 95% de
l'ensemble des actifs occupés, travaillant sous le régime
à temps partiel.
Il touche en majorité les femmes car elles pratiquent
plus le temps partiel que les hommes (30% contre 5% pour les hommes). Dans la
tranche d'âge 25-49 ans, le sous-emploi lié au temps partiel subi
affecte près de 40% des hommes parce que ces derniers ne trouvent pas
toujours un travail à temps plein ; pourtant, il est d'environ 50% chez
les femmes.
Également, le sous-emploi lié au temps partiel
est aussi la statistique de mesure du sous-emploi en Wallonie, région
méridionale de la Belgique. Selon la 7ème publication du Service
des EtudesStatistiques de 199925(*), le sous-emploi féminin est très
fortement lié au temps partiel subi (85% en 1986, par rapport au temps
partiel proprement dit) et représente pratiquement le double du sous-
emploi masculin. Bref dans la période de 1981 à 1998, le taux de
sous-emploi wallon n'excède pas 11% et admet pour déterminants la
gent féminine, le travail intérimaire.
Au Cameroun, les Enquêtes Camerounaises Auprès
des Ménages I et II réalisées en 1996 et 2001
respectivement n'étaient pas compatibles avec une mesure du sous-emploi
selon le BIT pour des raisons de questionnaires non adaptés. Mais, pour
présenter entièrement tous les indicateurs du sous-emploi, les
experts de l'Institut National de Statistique ont dû faire une
hypothèse simple et vraisemblable pour classer les individus en
sous-emploi. Elle se fonde sur le fait que les individus aspirent
généralement à une meilleure situation professionnelle.
Puisque la rémunération ici est jugée
insuffisante aussi bien dans le public que dans le privé, les individus
sont obligés d'exercer plusieurs activités. La législation
camerounaise est d'ailleurs souple à ce sujet, notamment pour les
fonctionnaires. On se rapproche ainsi du sous-emploi BIT. Cependant, ces
fonctionnaires, bien que n'étant pas satisfaits de leurs conditions, ils
sont moins tentés, aversion pour le risque oblige, par une
expérience dans le privé. Ainsi est-il difficile de classer les
fonctionnaires dans le sous-emploi.
Suivant cette méthode de mesure, le sous-emploi au
Cameroun a été estimé à plus d'un tiers de la
population active, selon une publication de l'INS26(*), de décembre 2004.
La littérature la plus récente sur le
sous-emploi en République Démocratique du Congo est celle de
l'enquête 1-2-3 de 2012.
De par la nature du questionnaire qui a servi à la
collecte, celle-ci présente les données beaucoup plus fiables sur
l'emploi et le secteur informel, par rapport aux données d'autres
enquêtes. Ici, le taux de sous-emploi visible correspond à la
proportion des actifs occupés de plus de 10 ans, travaillant moins de 35
heures par semaine, et s'estime à près de 12,12%, s'il faut se
ramener au Rapport Principal de l'enquête 1-2-3. Le sous-emploi invisible
(ou situation d'emploi inadéquat, lié au revenu) quant à
lui, se mesure en terme de pourcentage des actifs occupés de plus de 10
ans, qui gagnent moins de 30 000 FC dans leur activité principale. Le
même rapport principal indique 69,30% comme taux de cet indicateur. Le
sous-emploi invisible frappe davantage les femmes que les hommes, et se
manifeste dans le secteur informel agricole. Les jeunes et les plus
âgés gardent les taux les plus élevés (plus de 70%).
Le niveau d'instruction est une caractéristique importante du
sous-emploi invisible, et s'illustre en majorité par les non
scolarisés, qui demeurent les plus exposés.
Chapitre 2.SOURCE DES DONNEES ET DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
2. 1. Présentation de l'enquête MAFE de
2009
Cette section du travail porte essentiellement sur la
présentation de l'instrument de collecte des données. À
cet effet, nous présentons l'enquête MAFE de 2009 menée
simultanément en Belgique et au Royaume-Uni ainsi qu'en RD Congo. Nous
abordons les informations d'ordre général et les objectifs du
projet MAFE avant de présenter globalement le questionnaire
utilisé pour récolter les informations.
2.1.1. Informations
générales et objectifs du Projet MAFE
L'enquête MAFE27(*)(Migrations entrel'Afrique et l'Europe) est une
enquête biographique rétrospective menée dans le cadre du
projet MAFE financé par l'Union européenne et coordonné
par l'Institut National d'Etudes Démographiques (INED) à Paris.
Ce projet repose sur la collecte des données biographiques dans trois
pays d'Afrique (Sénégal, Ghana et RD Congo) et dans six pays
d'Europe (Belgique, France, Royaume-Uni, Pays-Bas, Italie et Espagne).
Le projet MAFE, mis en oeuvre pour faire face au manque de
données fiables sur la migration africaine, poursuit trois objectifs
généraux et inter-reliés (Beauchemin,
2012). Il s'agit de :
1. Collecter des données originales, fiables,
comparables et représentatives sur les caractéristiques et
comportements des migrants subsahariens, à la fois légaux et
illégaux.
2. Analyser ces données dans différents domaines
d'intérêt pour les décideurs politiques et les
scientifiques.
3. Diffuser les données et résultats par les
voies principales qui auront un impact à la fois sur les politiques et
les recherches futures28(*) (Beauchemin, 2012).
L'idée générale qui sous-tend ce projet
est que la migration ne doit pas être considérée seulement
comme un flux unidirectionnel de l'Afrique vers l'Europe. Il soutient
plutôt que les migrations de retour, les migrations circulaires et les
pratiques transnationales sont importantes et doivent aussi être prises
en compte afin de bien concevoir les politiques migratoires29(*).
Concrètement, le projet MAFE vise quatre
aspects :
- Modèles de migration : le projet permet
d'analyser les tendances des migrations, les caractéristiques des
migrants et les routes migratoires.
- Déterminants de migration : il permet d'examiner
le rôle de certains facteurs sur la migration. C'est le cas du rôle
joué par la pauvreté, l'éducation, le genre, la politique,
etc. sur la migration.
- Migration et intégration économique : il
analyse certaines dimensions de la migration telles que les transferts
d'argent, les investissements, l'intégration et la
réintégration des migrants.
- Migration et familles : il s'intéresse à
la famille d'une manière générale en analysant la
construction, la structure et la formation des familles ainsi que les familles
dans le temps et l'espace30(*).
L'enquête menée dans le cadre du projet MAFE a
utilisé un questionnaire biographique administré dans tous les
pays couverts par ce projet. Dans cette recherche, nous ciblons l'enquête
menée à Kinshasa.
En ce qui concerne les Objectifs de
l'enquête,l'enquête biographique menée pour collecter les
informations analysées dans le cadre de cette étude émane
d'une initiative de chercheurs européens et africains voulant savoir un
certain nombre de choses sur les migrations africaines. En effet, depuis
quelques années, ces migrations ont pris une place importante dans
l'actualité politique et médiatique des pays européens et
africains. Pourtant, on constate que les discussions ne portent pas sur des
informations chiffrées (ou mesurées) mais plutôt sur des
idées reçues. C'est dans cette optique que s'organise
l'enquête MAFE-Congo puisque l'ampleur et les causes des migrations
congolaises restent mal connues et surtout l'impact de la migration sur les
conditions de vie des familles congolaises ou sur le développement du
pays n'a pas encore été sérieusement évalué.
Ainsi, cette enquête a pour objectif majeur de produire des
données statistiques à partir de l'expérience
réelle des Congolais. De l'avis des chercheurs impliqués, ces
données permettront de mieux comprendre la migration et ses
conséquences sur la République démocratique du Congo. Les
résultats de l'étude pourront être discutés au cours
de débats publics en RD Congo et en Europe, incluant des débats
sur les politiques migratoires et de développement.
2.1.2.
Questionnaire
Le questionnaire biographique de l'enquête MAFE
considère toutes les étapes de la vie des sujets
enquêtés depuis leur naissance jusqu'au jour de l'enquête.
Partant de cette évolution temporelle, il est notamment possible de
distinguer la situation de l'individuà chaque étape de son
parcours vital. Plusieurs modules sont exploités dans ce questionnaire,
mais l'étude met un accent sur le module se rapportant aux
activités.
Le questionnaire biographique utilisé pour collecter
les données lors des entretiens de face à face comporte deux
grandes parties, à savoir : une fiche AGEVEN et un cahier de
questions.
1. La fiche AGEVEN : il s'agit d'une fiche de datation
des événements à l'année près pour suivre la
biographie des sujets enquêtés. La plupart des modules du
questionnaire proprement dit sont transcrits et datés sur cette fiche
pour prendre en compte la dimension de l'évolution temporelle.
2. Le cahier d'items constitue le questionnaire proprement dit
avec ses multiples modules. La première page contient certaines
informations relatives à la codification de l'enquête ainsi
qu'à l'enquêté et certains de ses attributs
géographiques. Outre la présentation de l'étude à
l'enquêté, le cahier de questions comporte plusieurs modules.
L'encadré n° 1 reprend tous les modules que comporte le
questionnaire d'enquête MAFE.
Encadré n° 1. Modules du questionnaire
biographique MAFE
Le questionnaire biographique de l'enquête MAFE comporte
les modules suivants :
1. L'historique des logements d'au moins un an : seuls
les logements occupés pendant au moins une année ont
été signalés.
2. La citoyenneté : les différents
changements de citoyenneté doivent être signalés en
commençant par la citoyenneté à la naissance et celle au
moment de l'enquête.
3. L'historique familial (parents et fratrie) : sont pris
en compte les parents, les frères et les soeurs de
l'enquêté.
4. L'historique familial (unions et enfants) : il s'agit
de questionner sur les conjoints actuels ou passés
(décédés ou en rupture) et les enfants de
l'enquêté.
5. L'historique des pays de résidence de
l'entourage : c'est l'inventaire des pays où ont vécu, pour
une durée d'au moins une année, les membres de l'entourage de
l'enquêté. L'idée qui est derrière ce module est de
voir là où vivent ou ont vécu les personnes qui ont
aidé ou pouvaient aider la personne à migrer.
6. L'historique des périodes d'activités et
d'inactivité : depuis l'enfance, on répertorie les
périodes d'études, de formation professionnelle, de travail, de
chômage ou d'inactivité, etc.
7. L'historique des biens et des affaires
possédés en RD Congo ou ailleurs : on passe en revue les
avoirs et les affaires (business) de l'enquêté ainsi que les
périodes d'acquisition de chacun d'eux.
8. Les transferts d'argent : on identifie l'année
du début de l'envoi régulier d'argent aux proches ainsi que les
pays de destination.
9. Les tentatives de migration internationale : on
inventorie les pays pour lesquels l'enquêté a entrepris la moindre
démarche pour aller y vivre, sans parvenir à s'y
établir.
10. Les séjours de moins d'un an et de plus d'un an
hors RD Congo : c'est l'énumération des pays où
l'enquêté a déjà vécu moins d'une
année ou plus d'une année.
11. Les associations : on identifie les périodes
au cours desquelles l'enquêté a fait partie d'une association
soutenant la RD Congo ou d'autres migrants congolais en Europe.
12. La demande d'asile : on vérifie si
l'enquêté a déjà demandé l'asile dans un pays
quelconque.
13. Les titres de séjour et les autorisations de
travail : on décrit toutes les périodes où
l'enquêté a vécu en situation régulière ou
irrégulière, y compris pour le travail autorisé ou pas.
14. Les retours de moins d'un an avec ou sans intention de se
réinstaller ainsi que les séjours de plus d'un an en RD Congo.
|
Parmi les nombreux modules de l'enquête MAFE, nous nous
intéressons particulièrement aux modules relatifs aux
activités, aux logements en vue de répondre aux questions que
nous nous sommes posées dans cette étude.
2.1.3. Echantillonnage et
pondération
L'enquête MAFE a été menée sur un
échantillon des Congolais qui résidaient à Kinshasa ou en
Belgique ou au Royaume-Uni en 2009 au moment de l'enquête. Dans les
paragraphes qui suivent, nous présentons les stratégies
d'échantillonnage adoptées et les pondérations qui ont
été appliquées aux données
récoltées.
2.1.3.1.
Echantillonnage
Initialement, l'enquête MAFE-Congo visait un
échantillon de 1500 migrants de retour et non migrants interrogés
en République démocratique du Congo, plus
précisément à Kinshasa et environ 300 migrants
interrogés en Belgique et 150 au Royaume-Uni. S'agissant de
l'enquête menée en RDC qui concerne la présente
étude, le mode retenu pour collecter les données est l'entretien
de face à face. L'échantillonnage mis en oeuvre a reposé
sur plusieurs stratégies. En fait, pour des raisons
financières, les échantillons ne sont pas
représentatifs31(*)
au niveau national des populations visées. Néanmoins, le projet
se construit sur une stratégie progressive, ce qui pourra permettre
d'élargir les échantillons dans l'avenir32(*). Pour pouvoir comparer les
données et les résultats, les responsables du projet ont tout mis
en oeuvre pour qu'une méthodologie commune d'enquête soit
appliquée dans les différents contextes. Que ce soit dans
l'enquête menée à Kinshasa ou en Europe, les organisateurs
ont veillé à constituer un échantillon
représentatif de la population visée dans la mesure du possible.
A Kinshasa, des stratégies probabilistes ont été
adoptées ; tandis qu'en Europe, un échantillonnage par
quotas a été adopté pour veiller à avoir un
échantillon représentatif des régions visées.
L'échantillonnage mis en oeuvre à Kinshasa a
associé une stratification et un échantillonnage par
degrés (niveaux). Le premier degré a consisté à
sélectionner systématiquement les quartiers avec une
probabilité proportionnelle à la taille estimée. Au second
degré, des ménages ont été
sélectionnés dans chaque rue ; tandis qu'au troisième
degré, des individus sont sélectionnés dans chaque
ménage. À chaque étape, une probabilité
d'échantillonnage a été calculée.
2.1.3.2.
Pondération des données
Etant donné que l'échantillon n'est pas
constitué de manière à assurer à chaque individu la
même probabilité d'être échantillonné, la
pondération des données est indispensable. Cette
pondération s'imposait d'autant plus que la probabilité
d'échantillonner un migrant de retour diffère en fonction de
différentes communes de Kinshasa d'une part ; et d'autre part, la
probabilité d'échantillonner un migrant à destination
varie largement selon la région d'installation. Pour chaque individu, il
a été calculé une variable de pondération
corrigeant la probabilité d'échantillonner un individu qui
diffère notamment d'un milieu à un autre.
A Kinshasa, le calcul de la pondération
d'échantillonnage se fonde sur le calcul des probabilités
d'échantillonnage à chaque étape. Le produit des
probabilités d'échantillonnage à chaque étape donne
la probabilité globale d'échantillonnage. L'inverse de la
probabilité d'échantillonnage donne le facteur d'inflation. Ces
facteurs sont ajustés et normalisés de sorte que leur somme soit
égale à la taille de l'échantillon. Étant
donné que la pondération varie fortement entre les observations
individuelles, il a été décidé que l'on tronque la
pondération dans un ordre limitant le rapport entre la
pondération maximale et la pondération minimale à 100.
2.2. Approche
méthodologique de l'étude
Dans le cadre de cette étude, nous avons fait recours
aux méthodes d'analyses descriptives univariées, bivariées
et multivariées (essentiellement explicatives) que nous
développons dans les points qui suivent.
2.2.1. Méthodes
d'analyses descriptives
L'analyse descriptive univariée nous a permis de
décrire nos variables à partir des tableaux de fréquence.
Elle nous a également permis d'identifier les différentes
omissions et aberrations constatées au niveau des variables
d'étude ; de connaitre la nature des variables explicatives
(quantitatives ou qualitatives) et de la variable d'intérêt
(qualitative dichotomique).
2.2.2. Méthodes
d'analyses bivariées
L'analyse bivariée, quant à elle, nous a permis
de voir les liaisons existant entre la variable à expliquer (ou
dépendante) avec chacune des variables explicatives. Le test de chi-deux
a été utilisé pour vérifier cette liaison.
La règle de décision
reste la même pour tous les tests statistiques. La décision est
prise suivant qu'on accepte une hypothèse au détriment de
l'autre. On distingue deux hypothèses (nulle et alternative) qui se
construisent de la manière suivante :
H0 : les deux variables sont
indépendants ;
H1 : il y a liaison entre les deux
variables.
Formule :
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle2.png)
D'où :
Effectifs observés ;
Effectifs théoriques.
La décision suivant le test de chi-deux est prise de la
manière suivante :
Si
>
: on rejette H0 ;
Si
<
: on accepte H0.
La décision pour la plupart de logiciels se prend en
comparant la probabilité de P-value au seuil de significativité
á.
Si le P-value > á : on accepte H0 ;
Si le P-value < á : on rejette
H0.
2.2.3. Méthode d'analyse
multivariée
La méthode d'analyse
explicative que nous avons choisie est fonction de la nature de notre variable
d'intérêt. Etant donné que notre variable
dépendante, provenant de l'inadéquation entre le niveau
d'instruction et le niveau de qualification d'activité exercée,
est qualitative dichotomique, la régression logistique binaire est la
mieux indiquée. Celle-ci estime le risque de survenue d'un
évènement en fonction des variables indépendantes.
Lorsque l'évènement est réalisé,
la variable dépendante prend la modalité 1 ; dans le cas
contraire, elle prend la modalité 0.
2.2.3.1. Notions sur la
régression logistique binaire
La régression logistique se définit comme
étant une technique permettant d'ajuster une surface de
régression à des données lorsque la variable
dépendante est dichotomique. Cette technique est utilisée pour
des études ayant pour but de vérifier si des variables
indépendantes peuvent prédire une variable dépendante
dichotomique. Contrairement à la régression multiple et l'analyse
discriminante, cette technique n'exige pas une distribution normale des
prédicteurs ni l'homogénéité des variances.
Différents types de régression logistique existent,
possédant chacun une procédé statistique et conduisant
à l'élaboration de différents modèles
théoriques.33(*)
Il s'agit en fait de connaître les facteurs
associés à un phénomène en élaborant un
modèle de prédiction.
2.2.3.2. Signification des
prédicteurs et interprétation des rapports de cotes
Il s'agit d'observer quelles variables ont été
inclues dans l'équation et d'examiner ensuite lesquelles sont
significatives. Lorsque tel est le cas, c'est-à-dire que les
coefficients de Wald sont significatifs, on procède à
l'interprétation des rapports de cotes (ou «odds ratio») qui
se situent dans la case Exp(B).
Les rapports de cotes correspondent au nombre de fois
d'appartenance à un groupe lorsque la valeur du prédicteur
estmultiplié de 1. Plus précisément, un rapport de cote
plus grand que 1 indique une multiplication des chances de faire partie du
groupe qui connait l'évènement étudié, tandis qu'un
rapport de cote inférieur à 1 (modalité de
référence) divise les probabilités d'appartenance à
ce groupe34(*)par rapport
à la modalité de référence.
2.2.3.3. Principes et propriétés de la
régression logistique binaire
Lorsque nous voulons modéliser une variable à
réponse binaire, la forme de la relation est souvent non
linéaire. On recourt alors à une fonction non-linéaire, de
type logistique par exemple, en pareils cas. Le principe de la
régression logistique binaire est de considérer une variable
à prévoir binaire (variable cible admettant uniquement deux
modalités possibles) Y = {0,1} d'une part, et p variables
explicatives notées X = (X1, X2, ...,
Xp), continues, binaires ou qualitatives.
L'objectif de la régression logistique est de
modéliser l'espérance conditionnelle E (Y/X=x), par l'estimation
d'une valeur moyenne de Y pour toute valeur de X. Pour une valeur Y valant 0 ou
1 (loi de Bernoulli), cette valeur moyenne est la probabilité que Y=1.
On a donc :
E (Y/X=x) = Prob (Y=1/X=x)
La propriété principale de la régression
logistique est qu'elle n'exige pas que les prédicteurs (variables
indépendantes) suivent une loi normale, ou soient distribués de
façon linéaire, ou encore qu'ils possèdent une variance
égale entre chaque groupe. La fonction logistique est donnée
sous la forme :
E(Y) = pi = prob (Y=1/X=x)
En fait, en cherchant à expliquer la probabilité
de réalisation de l'évènement Prob(Y=1/X=x), il nous
faudrait une transformation de E(Y) qui étende l'intervalle de
définition [0,1]. C'est le calcul des ratios de chance « odds
ratio » qui permet d'envisager cette transformation. Ainsi le
quotient pi / (1-pi)est appelé « odds », et la
fonction f(p)=ln (pi/1-pi) est appelée « logit ».
2.2.3.4.Odds et odds-ratio
Le succès de la régression logistique est en
partie dû aux capacités d'interprétabilité du
modèle. On définit par odds le rapport : Odds= pi/1-pi qui
représente combien de fois on a plus de chance d'avoir Y=1 au lieu de
Y=0 lorsque X=x.
On définit de même les odds-ratio (OR) par le
rapport : OR (xi, xp) =odds (xi)/odds qui
représente combien de fois on a plus de chance d'avoir Y=1 au lieu
d'avoir Y=0 lorsque X=xi au lieu de
X=xp.Concrètement, on calcule l'odds ratio de la
manière suivante :
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle9.png)
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle10.png)
Le fonctionnement consiste à calculer des coefficients
de régression de façon itérative. En d'autres termes, le
programme informatique, à partir de certaines valeurs de départ
pour Y=0 et Y=1, vérifiera si les logs chances (odds-ratios)
estimés sont bien ajustés aux données, corrigera les
coefficients, réexaminera le bon ajustement des valeurs estimées,
jusqu'à ce qu'aucune correction ne puisse atteindre un meilleur
résultat (Howell, 1998).
Sous ce rapport, le modèle logistique défini
précédemment peut être utilisé pour :
· décrire la nature de la relation entre la
probabilité espérée d'un succès pour la variable et
une variable explicative X;
· prédire la probabilité
espérée d'un succès étant donné la valeur de
la variable X.
2.2.3.5. Méthode
d'estimation de la régression logistique binaire
L'estimation du modèle logistique binaire se fait avec
la méthode de maximum de vraisemblance car la relation entre la moyenne
de Y et les paramètres des variables explicatives n'est pas
linéaire35(*).
La méthode du maximum de vraisemblance permet de
calculer la probabilité P de réalisation de
l'événement dans chaque groupe d'individus par rapport à
un autre groupe retenu comme groupe de référence.
· Pour effectuer l'estimation, nous disposons d'un
échantillon
d'effectif n. Nous notons (respectivement) les observations correspondantes
à la modalité 1 (respectivement 0) de Y ;
· P (Y=1) (respectivement P (Y=0) est la
probabilité à priori pour que Y=1(respectivement Y=0).
Pour simplifier, nous écrirons P(1) (respectivement
P(0)).
· P(X/1) (respectivement P(X/0)) est la distribution
conditionnelle des X sachant la valeur prise par Y ;
Enfin, la probabilité a posteriori d'obtenir la
modalité 1 de Y (respectivement 0) sachant la valeur prise par X
est représentée par P(1/X) (respectivement P(0/X)
2.2.3.6. Interprétation
des coefficients
L'un des succès des modèles logistiques est que
les coefficients peuvent s'interpréter comme des rapports de cotes ou
odds ratio (OR).
Les résultats des modèles peuvent être
présentés sous forme de coefficients â ou sous forme d'odds
ratios. Si les résultats sont présentés sous formes de
coefficients â et qu'on voudrait retrouver les odds ratios, il suffit de
calculer « exp(â) ». Et à l'inverse, si l'on
veut passer de l'OR au coefficient â, il suffit de calculer
« ln(OR) » Selon le logiciel statistique utilisé, il
est possible d'avoir directement soit les coefficients â, soit les odds
ratios. Il faudra donc bien spécifier le type de résultats que
l'on désire. Rappelons que le modèle logit est en fait une
fonction multiplicative : Les effets additifs au niveau des logits sont
multiplicatifs au niveau des odds36(*).
Nous allons voir en détails comment interpréter
les odds ratios en tenant compte de la modalité de
référence choisie. Lorsque le résultat d'une
modalité affiche un OR de 2, cela signifie, sur base de la fonction
multiplicative, que cette modalité est deux fois plus susceptible de
connaître l'événement étudié que la
modalité de référence (qui a OR=1). En revanche, si on a
un OR=0,5, cela signifie que la modalité concernée est deux fois
moins susceptible de connaître l'événement
étudié que la modalité de référence. En fait
en dessous de 1, il faut penser à diviser pour retrouver le nombre de
fois que la modalité est moins susceptible de connaitre
l'événement. En gros, les résultats en termes d'odds ratio
s'interprètent en « nombre de fois ».
Lorsque les résultats se présentent sous forme
de coefficients â, l'interprétation se fait suivant le principe
additif par comparaison à la modalité de référence
qui est égal à 0. Si l'on reprend le cas ci-dessus, un OR de 2
correspond à un coefficient â=0,6931. Tandis qu'un OR=0,5
correspond à un coefficient â=-0,6931.
Contrairement aux OR, les coefficients â admettent des
valeurs négatives ; ce qui permet parfois de bien visualiser le
sens de la relation entre les modalités d'une variable donnée par
rapport à la modalité de référence en ce qui
concerne l'influence de la variable sur le phénomène
étudié. Les valeurs positives des coefficients â
correspondent à des OR supérieurs à 1, tandis que les
valeurs négatives correspondent à des OR inférieurs
à 1.
2.2.3.7. Courbe ROC
La courbe ROC (Receiver Operating Characteristic) provient de
la théorie du signal. Elle est obtenue en représentant la
sensibilité (Probabilité de détecter un vrai signal) en
fonction de 1 moins la spécificité (Probabilité de
détecter un faux signal) pour chaque valeur du seuil. On vérifie
facilement que c'est une fonction non décroissante de 1 moins la
spécificité :
<
=>
c > c' =>
= ![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle15.png)
Cependant, pour qu'il y ait discrimination, il est
nécessaire que la courbe monte très vite. Il faut avoir
simultanément forte sensibilité et forte
spécificité. Une mesure du pouvoir discriminante de la
régression logistique est obtenue à l'aide de l'aire sous la
courbe ROC (Michel TenenhausDunod, 2007).
Si ROC = 0.5
|
:
|
Pas de discrimination
|
Si 0.5 < ROC <0.7
|
:
|
Discrimination insuffisante
|
Si 0.7 = ROC <0.8
|
:
|
Discriminante acceptable
|
Si 0.8 = ROC <0.9
|
:
|
Discriminante excellente
|
Si 0.9 = ROC < 1
|
:
|
Discriminante exceptionnelle
|
Une autre façon, plus simple, de déterminer le
pouvoir prédictif d'un modèle logistique est de calculer la
proportion de prédictions correctes. Cette mesure est
donnée par :
Tout comme le ROC, ce rapport proche de 1 signifie que le
modèle a une capacité prédictive presque parfaite. S'il
est proche de 0, alors le modèle a une mauvaise capacité
prédictive.
CHAPITRE3 : FACTEURS
DE L'INADEQUATION PROFESSIONNELLE
Dans ce chapitre nous présentons les facteurs pouvant
expliquer l'inadéquation entre le niveau d'instruction et la
qualification. Etant donné que notre variable à expliquer est
qualitative dichotomique, le modèle que nous utiliserons est la
régression logistique binaire. Mais avant de pouvoir parler de la
méthode de régression, nous allons effectuer l'analyse
exploratoire ou descriptive en procédant par une approche
univariée dans la première section et une l'analyse
bivariée dans la deuxième section. Dans la troisième, nous
proposons une analyse multivariée qui cible l'approche explicative.
La définition opérationnelle de
l'inadéquation se fait en croisant l'instruction des individus
enquêtés avec le niveau de qualification des emplois
exercés. Trois niveaux d'instruction sont retenus : le niveau
primaire (y compris les non instruits), le niveau secondaire et le niveau
supérieur ou universitaire. Ils seront combinés avec la
qualification des emplois pour déterminer le degré
d'inadéquation.
Nous distinguons trois niveaux de qualification des
emplois : les emplois élémentaires (n'exigeant pas de
qualification particulière) ; les emplois intermédiaires
(exigeant certaines qualifications scolaires, mais d'un ordre limité) et
les emplois supérieurs (exigeant des qualifications académiques
très poussées). Pour nos analyses, nous retenons deux
degrés d'inadéquation se présentant dans une logique
ordinale :
- Absence d'inadéquation (ou l'adéquation
à peu près parfaite) qui survient quand un individu occupe
un emploi correspondant à son niveau de qualifications. Par
exemple : un individu n'ayant aucun diplôme et qui occupe un emploi
de niveau élémentaire ; ou encore un individu de niveau
supérieur occupant un emploi supérieur.
- Inadéquation modérée et
sévère que nous avons mis ensemble, modérée qui
survient quand un individu ayant un diplôme donné occupe des
emplois qui sont légèrement en dessous de ses qualifications. Par
exemple : un individu détenant un diplôme universitaire qui
occupe un emploi de niveau intermédiaire ou un diplômé du
secondaire qui s'adonne à un emploi de niveau élémentaire.
Par contre l'Inadéquation sévère qui survient lorsqu'un
individu hautement qualifié occupe un emploi se situant au bas de
l'échelle. C'est le cas lorsqu'un diplômé de niveau
universitaire occupe un emploi de niveau élémentaire.
Tableau 1.1 :Identification des cas
d'inadéquation
Qualification emploi
Instruction
|
Emploi élémentaire
|
Emploi intermédiaire
|
Emploi supérieur
|
Total
|
Primaire ou non instruit
|
511
|
18
|
19
|
537
|
Secondaire
|
288
|
61
|
48
|
397
|
Supérieur
|
54
|
61
|
104
|
219
|
Total
|
853
|
140
|
163
|
1164
|
Tableau 1.2 : Répartition des employés
occupés selon le degré d'inadéquation
Degré d'inadéquation
|
Effectif
|
%
|
Inadéquation nulle
|
761
|
65,14
|
Inadéquation modérée et
sévère
|
403
|
34,86
|
Total
|
1164
|
100
|
Les deux tableaux fournissent deux informations
complémentaires. Le premier tableau nous permet de situer
précisément les cas d'inadéquation (modérée
et sévère) parmi les emplois occupés. Le second tableau
reprend la répartition de ces emplois selon le degré
d'inadéquation.A partir de ce deuxième tableau nous avons
procédé à la dichotomisation notre variable
dépendante qui est inadéquation d'emploi, en distinguant ceux qui
sont en situation d'emploi inadéquat (oui) et ceux qui ne sont pas
(non). Il ressort que parmi les individus ayant un emploi, 753 soit 65,14% ont
un emploi adéquat contre 403 soit 34,86% qui ont un emploi
inadéquat.
Analyse
univariée
L'analyse univariée nous permet de donner une
description de chacun de nos variables. Les variables retenus dans ce travail
se présente comme suit :
Tableau 1.3: Présentation des variables
socioculturelles, socioéconomiques et sociodémographiques
Variables
|
Effectifs
|
%
|
Le sexe
Hommes
Femmes
Total
Lieu de naissance
Kinshasa
Ailleurs
Total
Niveau d'instruction
Primaire et sans instruction
Secondaire
Supérieur
Total
Niveau de vie de ménage
d'origine
Aisé
Moyen
Pauvre
Total
Nombre d'enfants
0 à 3 enfants
4 à 7 enfants
8 enfants et plus
Total
Etat matrimonial
Célibataire
marié
Total
Rang de naissance
Ainé
Autres
Total
Age
Moins de 30 ans
30 à 39 ans
Plus de 40 ans
Total
Survie des parents
Deux parents en vie
L'un d'eux mort
Les deux morts
Total
Province
Kongo central et Kinshasa
Kivu, ex Katanga et orientale
Kasaï
Bandundu et Equateur
Total
|
536
628
1164
604
560
1164
123
458
583
1164
360
647
157
1164
445
460
259
1164
144
1020
1164
252
912
1164
161
393
610
1164
418
402
344
1164
441
60
114
549
1164
|
46
54
100
51,9
48,1
100
10,6
39,3
50,1
100
30,9
55,6
13,5
100
38,2
39,5
22,3
100
12,3
87,6
100
21,6
78,4
100
13,83
33,76
52,41
100
35,9
34,5
29,6
100
37,9
5,2
9,8
47,2
100
|
Le tableau ci-dessus nous présente les résultats
suivants:
Pour ce qui est du sexe, les femmes représentent 54% et
les hommes 46%.Concernant le lieu de naissance, la moitié des individus
enquêtés sont nés ailleurs soit 51,9% (éventuels
migrants au sens large) contre 48,1% qui sont nés à Kinshasa.
En tenant compte du niveau d'instruction, la moitié des
enquêtés ont un niveau d'études supérieures (soit
50,1%). Ceux du niveau secondaire représentent 39,3% ; tandis que
celles du niveau primaire et les non instruits représentent 10,6%.
En ce qui concerne le niveau de vie du ménage
d'origine, 55,6% sont issus des ménages d'un niveau de vie aisé,
30,9% proviennent des ménages de niveau socioéconomique moyen et
les pauvres représentent 13,%.
Concernant le nombre d'enfants, les enquêtés qui
ont 4 à 7 enfants représentent 39,5%, 38,2% pour ceux ayant 0
à 3 enfants et 22,3% pour ceux déclarant avoir dix enfants et
plus.
Le statut matrimonial nous a fourni les résultats
suivants : 87,6% des individus déclarent être en union ou des
mariés au sens large du terme contre 12,3% des célibataires.
En ce qui concerne l'âge, les individus qui ont 40 ans
et plus sont beaucoup plus représentées soit 52,4%, ceux figurant
dans la tranche d'âges de 30 à 39ans comptent pour 33,84% de
l'échantillon.Et ceux qui ont un âge inférieur à 30
ans sont moins représentés soit 13,8%.
Il ressort que les individus qui ont des parents en vie sont
35,9% ; 34,5% des enquêtés ont déclaré avoir
perdu l'un des parents et ceux qui ont les deux parents
décédés représentent 29,6%.
Concernant le rang de naissance, 78,4% des
enquêtés occupent un autre rang de naissance alors queles
aînés de famille représentent 21,6%.
En ce qui concerne la région d'origine, les provinces
de l'Ouest (Bandundu et de l'Equateur) sont beaucoup plus
représentées de onze anciennes provinces soit 47,2%. Les
provinces de l'Est (Kivu, Katanga et ex province orientale) sont moins
représentées soit 5,2%.
2. Analyse bivariée
Nous allons croiser chaque variable indépendante avec
la variable dépendante. Le test de chi-deux est approprié pour
déceler s'il y a liaison ou pas entre les variables en présence.
Nous précisons que le test de chi-deux ne s'effectue que sur des
variables qualitatives. Etant donné que certaines variables ne sont pas
qualitatives, nous allons les grouper en classes.
Avant de procéder à l'analyse bivariée,
il convient de rappeler que la proportion des individus en situation
d'inadéquation est de 34,9% contre 65,1% des individus en situation
d'adéquation parfaite ou simplement en situation d'absence
d'inadéquation.
Les résultats de l'analyse bivariée se
présentent comme suit :
Graphique1.2. Proportions des individus en
inadéquation selon le sexe
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle17.png)
p-value=0,001
La relation est très significative entre le sexe et
l'inadéquation de l'emploi.
On constate que les hommes sont plus en situation
inadéquate soit 52,6% contre 47,4% des femmes.
Graphique 1.3. Proportions des individus en
inadéquation selon niveau de vie du ménage d'origine.
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle18.png)
p-value=0,004
La relation est très significative entre le niveau de
vie des ménages et l'inadéquation de l'emploi.
Il ressort que 54,6% des individus en situation
inadéquate ont un niveau de vie moyen contre 9,9% individus qui ont un
niveau pauvre.
Graphique 1.4. Proportions des individus en
inadéquation selon le lieu de naissance
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle19.png)
p-value=0,727
La variable lieu de naissance n'est pas significativement
associée à l'inadéquation de l'emploi.
On constate que 52,6% des individus qui sont nés en
dehors de Kinshasa sont en situation inadéquate contre 47,4% à
Kinshasa.
Graphique 1.5. Proportions des individus en
inadéquation selon l'âge
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle20.png)
p-value=0,011
La relation est très significative entre l'âge
et l'inadéquation de l'emploi.
Il ressort que 46,4% des individus en situation
inadéquate ont un âge supérieur à 40 ans et plus, et
39% dans la tranche de 30-39 ans.
Graphique 1.6. Proportions des individus en
inadéquation selon la province d'origine
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle21.png)
p-value=0,004
Au vu des résultats représentés sur le
graphique ci-dessus, il apparait clairement que la province est
significativement associée à l'inadéquation de l'emploi.
La proportion la plus élevée des individus en situation
inadéquate s'observe chez les individus de la région de l'Ouest
(Bandundu et Equateur) avec une proportion de 42,9% pour atteindre son plus bas
niveau chez les individus des provinces de l'Est (Kivu, Katanga et Oriental)
avec 6,2% de l'échantillon.
Graphique 1.7. Proportions des individus en
inadéquation selon le rang de naissance
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle22.png)
p-value=0,500
Le rang de naissance n'est pas significativement
associé à l'inadéquation de l'emploi au seuil de 5%.
Il ressort que 79,4% des individus en situation
inadéquateétaient d'un autre rang de naissance contre 20,6% qui
sont les ainés.
Graphique 1.8. Proportions des individus en
inadéquation selon le statut matrimonial
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle23.png)
p-value= 0.031
Le statut matrimonial est significativement associé
à l'inadéquation de l'emploi au seuil de 5%.
Au vu des résultats du graphique ci-dessus, 84,8% des
individus enquêtés sont des mariés ou des personnes en
union de quelque nature que ce soit par contre 15,1% qui sont des
célibataires.
Graphique 1.9. Proportion des individus en
inadéquation selon la survie des parents
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle24.png)
p-value=0,005
La survie des parents est significativement associée
à l'inadéquation de l'emploi. On constate que 41,7% des individus
en situation inadéquate ont les deux parents en vie contre 25,1% qui ont
déclaré que les deux parents sont décédés.
Graphique 1.11. Proportion des individus en
inadéquation selon le nombre d'enfants
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle25.png)
p-value=0,001
Les résultats du test de khi-deux montrent que le
nombre d'enfants nés de chaque enquêté est
significativement associé à l'inadéquation au seuil de
5%.
Il ressort que 43,4% des individus ayant tout au plus trois
enfants sont dans une situation inadéquate contre 21,8% de celles qui
ont 8 enfants et plus.
3. Analyse explicative
Dans cette section, il sera question de connaitre les
variables pouvant expliquer l'inadéquation dans les emplois
occupés sur le marché du travail. Et cela grâce au
modèle de régression logistique binaire dont nous avions
développéles aspects techniques dans le deuxième chapitre.
La régression logistique sera effectuée sur la
variable dépendante qui est l'inadéquation de l'emploi en
fonction des variables socioculturelles, sociodémographiques et
socioéconomiques. Le tableau de la régression logistique se
présente comme suit :
Tableau 1.4 : Modèle explicatif globalde
l'inadéquation de l'emploi
Variables explicatives
|
Effets bruts
|
Effets Net
|
|
Odds ratio
|
P-value
|
Odds ratio
|
P-value
|
Constante
|
|
|
|
|
Sexe
|
|
Homme(MR)
|
1
|
|
1
|
|
Femme
|
0,6658242**
|
0,001
|
0,5968633***
|
0,0001
|
Age
|
|
Moins de 30 ans(MR)
|
1
|
|
1
|
|
30 - 39 ans
|
1,116274ns
|
0,517
|
1,56076+
|
0,106
|
40 ans et plus
|
0,750669+
|
0,124
|
1,359494ns
|
0,288
|
Lieu de naissance
|
|
Kinshasa
|
1,044125ns
|
0,727
|
1,359494ns
|
0,333
|
Ailleurs (MR)
|
1
|
|
1
|
|
Province d'origine
|
|
Bas-Congo et Kinshasa(MR)
|
1
|
|
1
|
|
Kivu, ex Katanga et orientale
|
0,8874173ns
|
0,381
|
0,9827654ns
|
0,912
|
Kasaï
|
1,814368**
|
0,005
|
1,756173*
|
0,023
|
Bandundu et Equateur
|
1,366667ns
|
0,266
|
1,372799ns
|
0,333
|
Rang de naissance
|
|
Ainé
|
1,107198ns
|
0,5
|
1,04882ns
|
0,787
|
autres (MR)
|
1
|
|
1
|
|
survie de parents
|
|
Parents vivants (MR)
|
1
|
|
1
|
|
Un des parents décédé
|
0,734885*
|
0,034
|
0,7708569+
|
0,132
|
Parents décédés
|
0,6162202**
|
0,002
|
0,7363926+
|
0,109
|
Nombre d'enfants
|
|
0 à 3 (MR)
|
1
|
|
1
|
|
4 à 7
|
0,6111287**
|
0,001
|
0,5631179**
|
0,001
|
8 et plus
|
0,5510517**
|
0,004
|
0,5288286**
|
0,007
|
Niveau de vie de ménage d'origine
|
|
Aisé
|
0,7565611*
|
0,041
|
0,6033464**
|
0,001
|
Moyen
|
0,5039788**
|
0,001
|
0,4424962**
|
0,001
|
Pauvre(MR)
|
1
|
|
1
|
|
Statut matrimonial
|
|
En union(MR)
|
1
|
|
1
|
|
Célibataire
|
0,6757904*
|
0,031
|
2,095543*
|
0,068
|
M.R : Modalité de référence.
ns : non sign. Seuil de sign : +p<=0,10 *p<= 0,05 ;
**p<=0,01 ; ***p<=0,001
|
L'interprétation de ce modèle global va se faire
en analysant les coefficients significatifs pour dégager les effets
bruts et nets des variables impliquées dans les hypothèses et des
variables de contrôle introduites dans le modèle. Notre
démarche va consister à transposer une explication sociale ou
empirique aux résultats statistiques pour démontrer comment la
variable concernée agit pour influencer l'inadéquation de
l'emploi par rapport à la modalité de référence
désignée.
Lorsque l'on considère séparément les
variables explicatives retenues dans cette analyse, on peut constater que
certaines ne semblent pas expliquer l'inadéquation de l'emploi alors que
d'autres présentent plutôt des résultats attendus. C'est le
cas de sexe, province d'origine, nombre d'enfants par individus, niveau de vie
de ménage d'origine et le statut matrimonial.
Dans la présentation des résultats, Il se
dégage de cette analyse que le sexe est un facteur explicatif important
de l'inadéquation. Les femmes sont moins susceptibles de se retrouver
dans un emploi inadéquat à leur qualification. En effet, les
femmes ont 1,6 fois moins de risque de se retrouver dans l'inadéquation
que les hommes. Ce résultat pourrait s'expliquer que les hommes
étant que chef de ménage sont près d'acceptés
importe genre de travail pour la prise en charge de leurs ménages.
Pour l'âge, on constante que les individus qui ont 30 -
39 ans sont plus susceptible à l'inadéquation par rapport
à leur homologue qui ont moins de 30 ans, les résultats fourni
sont faiblement significatifs (seuil supérieur à 10%).
La région d'origine aussi à montrer que les
individus originaire de Kasaï ont 1,7 fois plus de chances d'être
en situation d'inadéquation de l'emploi par rapport aux individus
originaire du Kongo central et Kinshasa. A la lumièrede ces
résultats, nous affirmons le fait d'exode rurale que subit cette
province, avec le fait de motocycliste (wewa) qui ont envahi la ville de
Kinshasa, ces individus sont près accepté importe genre de
travail qui ne correspond pas à leurs niveau d'instruction pour subvenir
à leurs besoin.
En ce qui concerne le nombre d'enfants par individus, il se
dégage que les individus ayant 4 à 7 enfants et ceux qui ont
plus de 8 enfants respectivement (1,7 et 1,8) fois moins de risque d'être
en situation d'inadéquation par rapport à leurs homologues ayant
aucun et 3 enfants.
Pour le niveau de vie de ménage d'origine, les choses
semblent plus claires. Les individus dont les ménages sont aisé
et moyen ont respectivement (1,6 et 2,2) fois moins de chance d'être en
situation d'inadéquation de l'emploi par rapport à leur homologue
ayant un niveau de vie de ménage d'origine pauvre (ce résultat
n'est vérifié pas l'hypothèse).
Concernant le statut matrimonial Les célibataires ont 2
fois plus de chance d'être en inadéquation par rapport à
leur homologue qui sont en union.
3.1. Modèle explicatif de l'inadéquation
de l'emploi stratifié selon le sexe
L'objectif de cette deuxième démarche est de
comparer la situation des hommes par rapport à celle des femmes en
matière d'emploi. Ainsi, les interprétations issues de ce
modèle explicatif stratifié selon le sexe vont enrichir les
conclusions de cette étude en termes de prise en compte du sexe dans
l'analyse d'inadéquation de l'emploi. Le tableau ci-dessous rappelle les
coefficients du modèle global et ceux de deux modèles
éclatés selon le sexe. Il y a le modèle des hommes et
celui des femmes. Notre démarche va essentiellement consister en une
comparaison des coefficients obtenus dans le modèle des hommes et celui
des femmes toujours au regard de ce qui est donné dans le modèle
global.
Tableau 1 .5 : Modèle explicatif de
l'inadéquation de l'emploi stratifié selon le sexe
Variables explicatives
|
Modèle global
|
Modèle Hommes
|
modèle Femmes
|
Odds ratio
|
Odds ratio
|
P-value
|
Odds ratio
|
P-value
|
Constante
|
|
|
|
|
|
Age
|
|
Moins de 30 ans(MR)
|
1
|
1
|
|
1
|
|
30 - 39 ans
|
1,56076+
|
1,863071ns
|
0,206
|
1,662654+
|
0,14
|
40 ans et plus
|
1,359494ns
|
1,733402ns
|
0,28
|
1,153888ns
|
0,697
|
Lieu de naissance
|
|
Kinshasa
|
1,359494ns
|
1,135981ns
|
0,545
|
1,142791ns
|
0,529
|
Ailleurs (MR)
|
1
|
1
|
|
1
|
|
Province d'origine
|
|
Bas-Congo et Kinshasa(MR)
|
1
|
1
|
|
1
|
|
Kivu, ex Katanga et orientale
|
0,9827654ns
|
1,057935ns
|
0,805
|
0,9493161ns
|
0,818
|
Kasaï
|
1,756173*
|
0,9645453ns
|
0,922
|
2,718387**
|
0,004
|
Bandundu et Equateur
|
1,372799ns
|
2,152924+
|
0,111
|
0,8537657ns
|
0,747
|
Rang de naissance
|
|
Ainé
|
1,04882ns
|
1,878751*
|
0,018
|
0,685552+
|
0,144
|
autres (MR)
|
1
|
1
|
|
1
|
|
survie de parents
|
|
Parents vivants (MR)
|
1
|
1
|
|
1
|
|
Un des parents décédé
|
0,7708569+
|
0,9072705ns
|
0,696
|
0,6855559+
|
0,126
|
Parents décédés
|
0,7363926+
|
0,6857563+
|
0,168
|
0,7597929ns
|
0,323
|
Nombre d'enfants
|
|
0 à 3 (MR)
|
1
|
1
|
|
1
|
|
4 à 7
|
0,5631179**
|
0,8554111ns
|
0,531
|
0,4000109***
|
0,0001
|
8 et plus
|
0,5288286**
|
0,7155024ns
|
0,334
|
0,441833*
|
0,016
|
Niveau de vie de ménage d'origine
|
|
Aisé
|
0,6033464**
|
0,7230217ns
|
0,143
|
0,4961725**
|
0,02
|
Moyen
|
0,4424962**
|
0,781675ns
|
0,471
|
0,2097903***
|
0,0001
|
Pauvre(MR)
|
1
|
1
|
|
1
|
|
Statut matrimonial
|
|
EN union(MR)
|
1
|
1
|
|
1
|
|
Célibataire
|
2,095543*
|
2,382307*
|
0,048
|
1,817598ns
|
0,513
|
M.R : Modalité de référence.
ns : non sign. Seuil de sign : +p<=0,10 *p<= 0,05 ;
**p<=0,01 ; ***p<=0,001
|
D'une manière stratifiée, il existe une
différence entre les hommes et les femmes concernant la participation au
marché du travail. Nous essayerons de cibler nos commentaires sur les
variables qui ont apportées une explication supplémentaire
à l'inadéquation de l'emploi chez les individus fussent-ils
hommes ou femmes. Il ressort de la stratification selon le sexe que les femmes
du Kasaï sont plus susceptibles d'être en situation
d'inadéquation de l'emploi que leurs homologues de kongo central et de
Kinshasa. Par contre Chez les hommes les résultats ne sont pas
significatifs du point de vue statistique. Les résultats
enregistrés au sujet du rang de naissance confirment le risque
d'inadéquation chez les hommes qui ont un autre rang de
naissance : les hommes qui ont un autre rang de naissance ont 1,8 fois
plus de chances d'être en situation d'inadéquation que leurs
homologues aîné de la famille par contre le modèle des
femmes n'est pas significatif. S'agissant du nombre d'enfants, le modèle
des hommes n'est pas significatif, par contre chez les femmes on constate
que les femmes qui ont 4 à 7 enfants et celles qui ont plus de 8
enfants ont respectivement (2,4 et 2,2) fois moins chance d'être en
situation d'inadéquation de l'emploi que leur homologue ayant aucun et 3
enfants. Concernant le niveau de vie de ménage d'origine, le
modèle homme n'est pas significatif tandis que le modèle femme
nous donner les résultats très significatif. Les femmes dont le
niveau de vie est aisé et ce qui ont un niveau de vie moyen
représentent respectivement (2 et 4,7) fois moins de chance d'être
en situation d'inadéquation que leur homologue qui ont un niveau de vie
pauvre. Il ressort de la stratification selon le sexe nous montrer que le
modèle homme est statistiquement significatif, le célibataire ont
2,3 fois plus de chance d'être en situation d'inadéquation que
leur homologue en union par contre le modèle femme n'est pas
statistiquement significatif.
Graphique 1.12 : Pouvoir prédictif du
modèle
![](Facteurs-explicatifs-de-linadequation-professionnelle26.png)
Le modèle peut être jugé acceptable car
l'aire sous la courbe ROC est de 0,7112. En d'autre terme, le pourcentage de
prédiction c'est-à-dire la capacité de notre modèle
à prédire correctement l'inadéquation de l'emploi des
individus occupé situerait autour de 71,1%.
CONCLUSION GENERALE
L'objectif poursuivi par cette étude était de
comprendre les facteurs qui expliquent l'inadéquation entre le niveau
d'instruction et la qualification sur l'emploi exercer sur le marché du
travail. Cette préoccupation a conduit à la définition des
objectifs spécifiques suivants:
- Etablir le profil des personnes en situation de
l'inadéquation de l'emploi ;
- Identifier les facteurs de l'inadéquation dans les
emplois occupé ;
- Proposer des axes d'amélioration.
Ainsi, pour aborder le thème, « sous-emploi
en RDC: facteurs explicatifs de l'inadéquation
professionnelle », et satisfaire les objectifs
précédents, un ensemble de démarche ont été
effectuée à savoir :
Une revue de la littérature a été
effectuée en vue d'élaboration du cadre conceptuel de la
recherche.
De ce cadre théorique, il est ressorti de façon
générale que l'inadéquation de l'emploi est
influencée par la précarité des conditions
socioéconomique qui caractérise l'environnement social de
Kinshasa et de la RDC.
Le modèle d'analyse proposé était
constitué de trois hypothèses que nous avons
vérifié, qui sont:
- L'inadéquation dans l'emploi parmi les actifs
occupés à Kinshasa varie largement en fonction du sexe.
- L'inadéquation dans les emplois occupés dans
la ville de Kinshasa est influencée par l'âge.
- l'inadéquation dans les emplois occupés par
les actifs de Kinshasa est influencée par le niveau de vie des
ménages d'origine.
De l'analyse univariée, les résultats ont
montré que 54% des individus sont des femmes, 51,9% des individus sont
né à Kinshasa, 50,1% ont un niveau d'étude
supérieur, 55,6% ont un niveau de vie moyen, 39,5% ont 4 à 7
enfants, 87,6% sont en union, 78,4% ils occupent autre rang de naissance, 52,4%
des individus ont plus de 40 ans d'âge, 35,9% ont les deux parents en
vie, et 47,2% sont des originaires de Kasaï.
L'analyse bivarié avec l'inadéquation comme
variable dépendante révèle que toutes les variables sont
statistiquement significatif associées au seuil de 5% hormis les
variables lieu de naissance et rang de naissance.
Pour l'analyse multivariée, ces variables ont
été utilisées dans les modèles explicatifsde
régression logistique.
Au terme de toutes ces analyses, on a observé que
l'inadéquation de l'emploi varie significativement selon :
Ø le sexe
Ø l'âge
Ø la province d'origine
Ø survie de parents
Ø nombre d'enfants par individus
Ø niveau de vie de ménage d'origine
Ø statut matrimonial
L'aire de la courbe ROC nous a permis de juger
l'inadéquation du modèle ; le modèle a donc
été jugé acceptable avec un pouvoir prédictif de
71,1%.
Recommandation
Au regard des résultats trouvé dans cet
étude, nous formulons les recommandations suivantes en vue de
réduire l'inadéquation de l'emploi :
Ø Mettre en place un système adéquat qui
tienne compte des besoins du marché
Ø Sensibiliser les jeunes par rapport à
l'importance de l'utilisation de l'information sur le marché du travail,
gage d'une meilleure insertion professionnelle et pour éviter les
gaspillages des mains d'oeuvres qui ne seront pas utilisées.
Bibliographie
1. Albert Phongi., Questionsapprofondies de
statistique,cours destiné aux étudiants de L1 UPN,2015,
99.p
2. Albert MULUMA, Le Guide du chercheur en sciences
sociales et humaines, UNIKIN 2003, 64.p
4. ASSIE G.R. et R.R. KOUASSI, cours d'initiation à la
méthodologie de recherche, Ecole pratique de la chambre de commerce
et d'industrie-Abidjan, 2005.
BEAUCHEMIN, C., L. KABBANJI, D. LESSAULTet B. SCHOUMAKER,
2010, Migrations betweenAfrica and Europe: Survey Guidelines, MAFE
Methodological note 1, 40 p.
5. François kabuya K., Macroéconomie, cours
destine aux étudiants de L1, 2013-2014, UNIKIN, 67.p
6. LERNER., A., Economie de l'emploi, éd. Sirey, 1972,
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7.PERSPECTIVES, du nouveau pour les statistiques du travail, par
Patrick Bollé en 1999
8.PhongiKingiela, A., 2015, Attentes familiales, emploi,
transferts d'argent et investissements des migrants congolais installés
en Europe, Louvain-la-Neuve, Ed. Presses universitaires de Louvain (CIACO),
315.p
9. Rapport EDC-RDC 2013-2014
10. Rapport enquête 1-2-3, INS, RDC, 2012
11. Rapport de Congrès mondial de la population tenue
à Bucarest en 1974, 145.p
12. Rapport de la Seizième Conférence
Internationale des Statisticiens du travail Genève, 6-15 octobre
1998, BIT 1998
13. Rapport de la Seizième Conférence
Internationale des Statisticiens du travail Genève, 6-15 octobre
1998, BIT 1998
14. Revue INSEE PREMIERE No 1046 octobre 2005
15. Revue SES No 7 Tendances Économiques, Service
des Etudes Statistiques de Wallonie, novembre 1999
SCHOUMAKER, B. et C. MEZGER, «Sampling et Computing
Weights in the MAFE Surveys», MAFE methodological Note 6, 2013, 64 p.
16. stratégie de l'emploi 2005/08Les chiffres trompeurs du
chômage, par Francisco Vergara dans le journal Le Monde
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17.Tendances mondiales de l'emploi des jeunes, BIT, 2012,
Genève.
19. Traoré, F. (2005) «Chômage et conditions
d'emploi des jeunes au Mali», cahiers de la stratégie de l'emploi
2005/08
Vergara, F.,« Les chiffres trompeurs du
chômage », in :Le Monde diplomatique, page17,
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Webographie
20. Encyclopédie Encarta, 2009
21. NJIKE G. B., LONTCHI R. M. et FOTZEU V.,
(2005), « Caractéristiques et déterminants de
l'emploi des jeunes au Cameroun », Cahier de la Stratégie de
l'Emploi. Dýsponible sur
http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/@ed_emp/@emp_elm/documents/publication/wcs_114150.pdf
(consulté le 4 Juillet 2016)
ANNEXES
Tableau 1: Inadéquation de l'emploi exercé selon
le niveau de vie du ménage d'origine
Niveau de vie du ménage
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Aisé
|
209
|
143
|
352
|
Moyen
|
425
|
220
|
645
|
Pauvre
|
116
|
40
|
156
|
Total
|
750
|
403
|
1156
|
Tableau 2: Inadéquation de l'emploi exercé selon le
sexe
Sexe
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Homme
|
320
|
212
|
532
|
Femme
|
433
|
191
|
624
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Tableau 3: Inadéquation de l'emploi exercé selon le
niveau d'études
Niveau d'études
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Primaire
|
121
|
2
|
123
|
Secondaire
|
358
|
96
|
454
|
Supérieur
|
274
|
305
|
579
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Tableau 4: Inadéquation de l'emploi exercé selon le
lieu de naissance
lieu de naissance
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Kinshasa
|
365
|
191
|
566
|
Ailleurs
|
388
|
212
|
600
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Tableau 5: Inadéquation de l'emploi exercé selon
l'âge
Age
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Moins de 30 ans
|
99
|
59
|
158
|
30 à 40 ans
|
236
|
157
|
393
|
Plus de 40 ans
|
418
|
187
|
605
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Tableau 6: Inadéquation de l'emploi exercé selon la
région d'origine
Province
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Kongo central
|
287
|
150
|
437
|
Ouest
|
373
|
173
|
546
|
Kasaï
|
58
|
55
|
113
|
Est
|
35
|
25
|
60
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Tableau 7: Inadéquation de l'emploi exercé selon le
rang de naissance
Ainé
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Aine
|
168
|
83
|
251
|
Non
|
585
|
320
|
905
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Tableau 8: Inadéquation de l'emploie exercé selon
la survie des parents
survie des parents
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
Deux parents en vie
|
245
|
168
|
414
|
L'un d'eux décède
|
267
|
134
|
401
|
Deux parents décédés
|
240
|
101
|
341
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Tableau 9: Inadéquation de l'emploi exercé et le
nombre d'enfants
nombre d'enfants
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
0 à 3
|
267
|
175
|
151
|
4 à 7
|
319
|
140
|
427
|
Plus de 8
|
166
|
88
|
161
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Tableau10 : inadéquation de l'emploi selon de
l'état matrimonial
Etat matrimonial
|
Inadéquation
|
Non
|
Oui
|
Total
|
célibataire
|
81
|
61
|
142
|
Marié
|
672
|
342
|
1014
|
Total
|
753
|
403
|
1156
|
Commande sur logiciel STATA
*Analyseunivariée
|
tab work_level
|
tab instr_3
|
tab instr_3 work_level
|
tab inad
|
tab inade2
|
g nivvie=q312
|
recode nivvie (.=1) (3/4=3)
|
label variable nivvie "niveau de vie"
|
label definennn 1 "aisé" 2 "moyen" 3 "faible"
|
label value nivviennn
|
tab nivvie
|
tab q1
|
tab etud
|
tab lieu_nais
|
tab agg
|
tab relig
|
tab reg_or
|
tab aine
|
tab par_v
|
tab n_enf
|
|
*analyse bivariée
|
tab niv_men inade2, chi2
|
tab q1 inade2, chi2
|
tab etud inade2, chi2
|
tab lieu_nais inade2, chi2
|
tab agg inade2, chi2
|
tab relig inade2, chi2
|
tab reg_or inade2, chi2
|
tab aine inade2, chi2
|
tab par_v inade2, chi2
|
tab n_enf inade2, chi2
|
tab stat_u inade2, chi2
|
tab niv_men instr_3, chi2
|
|
*analyse multivariée
|
|
logistic inade2 i.q1
i.aggi.lieu_naisi.reg_ori.ainei.par_vi.n_enfi.niv_meni.stat_u
|
|
by q1, sort: logistic inade2
i.aggi.lieu_naisi.reg_ori.ainei.par_vi.n_enfi.niv_meni.stat_u
|
* 1Enquête 1-2-3, INS,
RDC, 2012.
* 2Enquête 1-2-3, INS,
RDC, 2012.
* 3 Il existe le sous-emploi
visible et invisible. Le sous-emploi visible renvoie à un nombre
d'heures de travail insuffisant. Tandis que le sous-emploi invisible se
caractérise par un revenu horaire insuffisant, un mauvais emploi des
compétences professionnelles ou une mauvaise répartition des
ressources de main-d'oeuvre.
* 4PhongiKingiela, A., 2015,
Attentes familiales, emploi, transferts d'argent et investissements des
migrants congolais installés en Europe, Louvain-la-Neuve, Ed.
Presses universitaires de Louvain (CIACO), p 89
* 5Pailhé et Solaz,
* 6 Congrès mondial de la
population tenue à Bucarest en 1974
* 7Albert MULUMA, Le
Guide du chercheur en sciences sociales et humaines,Unikin Kinshasa
2003
* 8Albert MULUMA, Le
Guide du chercheur en sciences sociales et humaines,Unikin Kinshasa
2003
* 9Rapport de la Seizième
Conférence Internationale des Statisticiens du travail Genève,
6-15 octobre
1998, BIT 1998
* 10NJIKE G. B.,
LONTCHI R. M. et FOTZEU V., (2005), « Caractéristiques et
déterminants de l'emploi des jeunes au Cameroun », Cahier de la
Stratégie de l'Emploi. Dýsponible sur
http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/@ed_emp/@emp_elm/documents/publication/wcms_114150.pdf
(consulté le 4 Juillet 2016)
* 11PERSPECTIVES, du nouveau
pour les statistiques du travail, par Patrick Bollé en 1999
* 12 François kabuya K.,
Macroéconomie, cours destine aux étudiants de L1, 2013-2014,
UNIKIN, p37
* 13A. LERNER., Economie de
l'emploi, édit. Sirey 1972, p.25.
* 14La mesure du sous-emploi.
Seizième Conférence internationale des statisticiens du
travail.
Genève, 6-15 octobre 1998
* 15Encyclopédie
Encarta, 2009
* 16 Encyclopédie
Encarta, 2009
* 17 Encyclopédie
Encarta, 2009
* 18 Encyclopédie
Encarta, 2009
* 19Françoiskabuya K.,
cours de macroéconomie L1 2013-2014, UNIKIN, p26
* 20Traoré, F. (2005)
«Chômage et conditions d'emploi des jeunes au Mali», cahiers de
la stratégie de l'emploi 2005/08
* 21 Encyclopédie
Encarta, 2009
* 22Les chiffres trompeurs du
chômage, par Francisco Vergara dans le journal Le Monde
diplomatique, page
17, janvier 1997
* 23BIT [2012], Tendances
mondiales de l'emploi des jeunes, BIT, Genève.
* 24Revue INSEE PREMIERE No
1046 octobre 2005
* 25Revue SES No 7
Tendances Économiques, Service des Etudes Statistiques de Wallonie,
novembre 1999 ;
* 26Les Statistiques sur
l'Emploi et le Marché de Travail au Cameroun, INS, décembre
2004
* 27 Le projet MAFE dont le
sigle signifie Migration entre l'Afrique et l'Europe a
été lancé le 1er octobre 2008 pour une
durée de 42 mois. Il a été initié par Cris
Beauchemin, chercheur à l'Institut National d'Etudes
Démographiques (INED) à Paris.
* 28 Beauchemin, .....
* 29 Beauchemin, Op. Cit.
* 30 Idem
* 31 Pour les enquêtes
menées en Afrique, il a été décidé que
seules les capitales seraient couvertes pour des raisons de restriction
budgétaire, sauf au Ghana où la ville de Kumasi a aussi
été couverte. Par contre, les enquêtes menées en
Europe ont été réalisées sur des
échantillons représentatifs des régions visées en
adoptant un échantillonnage par quotas.
* 32 Beauchemin, et al.,
* 33Albert Phongi., cours de
questions approfondies de statistique L1 UPN, page 31
* 34Albert Phongi., cours de
questions approfondies de statistique L1 UPN, page 36
* 35Albert Phongi, cours de
questions approfondies de statistique L1 UPN, page 33
* 36 Albert Phongi.....