Les nouvelles routes de la soie Chine Afriquepar Mahamadou dit N'fa Simpara Université Sidi Mohamed Ben Abdellah - Licence 2019 |
_ Projet de fin d'étude pour l'obtention du diplôme de licence fondamentale Filière : Droit public Les nouvelles routes de la soie : Chine-Afrique Les nouvelles routes de la soie : Chine-Afrique Préparé par : M. Simpara Mahamadou N'fa Sous la direction de : M. Nour Mohamed Reda Année universitaire : 2018-2019 J'adresse mes plus profonds remerciements à mon professeur encadrant Monsieur Mohamed Nour Reda, dont la sympathie n'a d'égale que sa noble personnalité. Je le remercie pour la confiance qu'il a su m'accorder, pour ses conseils avisés et ses recommandations décisives. Je le remercie tout particulièrement pour la disponibilité et le soutien dont il a toujours su faire preuve à mon égard. Je lui exprime toute ma gratitude pour la gentillesse qu'il m'a toujours témoignée. Je salue aussi sa souplesse et son ouverture d'esprit, qui ont su me laisser une grande marge de liberté pour mener à bien ce travail de recherche. Et je lui serai éternellement reconnaissant pour le crédit octroyé à ma connivence, qui a été pour moi une source d'inspiration et la naissance en ma personne d'une volonté de dépassement. Veuillez trouver Monsieur le professeur, à travers, chacun de mes mots, chacune de mes phrases, toute ma reconnaissance et toute ma gratitude sincère et éternelle. Je tiens également à remercier tout le corps professoral de la faculté Sidi Mohamed Ben Abdallah, département de droit, plus particulièrement celui du droit public, qui ont prit activement part dans ma formation par leur disponibilité et leur incessant encouragement. Egalement un tel travail ne saurait réussir sans le système de valeurs imbibé par mes deux parents. Je les remercie pour tout leur amour et le soutien inconditionnel qu'ils m'ont témoigné durant tout ce cursus universitaire. Comment oublier mon oncle Seidina Oumarou Simpara, qui a toujours su être là exactement au moment opportun, avec ses soutiens inconditionnels et tout aussi précieux. Et mon cousin Mahamadou Nimaga qui est pour moi une source d'inspiration et une boussole pour me retrouver. A ma brave famille Konaté de Rabat, pour leur hospitalité irréprochable. Egalement un profond remerciement à ces amis qui m'ont servi de correcteur et de conseiller de tout temps, plus particulièrement Soukaina Cohen et Wane Amadou. Introduction Chapitre I : L'enjeu idéologique de la nouvelle route de la soie Section I : Situation historique Section II : L'objet des nouvelles routes de la soie Chapitre II : La Chine et l'esprit de domination Section I : L'implication d'une vision géopolitique Section II : L'Europe comme puissance à détrôner Chapitre III : Les enjeux et risques des nouvelles routes de la soie en Afrique Section I : Les avantages pour l'Afrique Section II : Les risques de l'initiative chinoise en Afrique Conclusion UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization ONU Organisation des Nations Unies FMI Fond Monétaire international BRICS Brazil, Russia, India, China, South Africa ZES Zone Economique Spéciale PCC Parti Communiste Chinois OBOR One Belt, One Road OUA Organisation de l'Union Africaine ZLEC Zone de Libre Echange Continentale CEDEAO Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest PIB Produit Intérieur Brut BRI Belt and Road Initiative IntroductionLe Monde, depuis des milliers d'années, a été animé par des échanges entre les hommes, dénommés sous le nom de commerce. Au fil du temps et des millénaires, l'Homo-sapiens par son ingéniosité et sa sociabilité a forgé une relation d'échange avec ses voisins sous le nom de commerce import-export. Ce dernier, qui, à la base était un acte économique a pris de nos jours une ampleur politique ou du moins géopolitique, dont se sert les grandes puissances pour asseoir leur force. « Belt and road initiative » traduit par l'initiative des nouvelles routes de la soie est un projet far de la puissance asiatique, lancé par le président Xi Jinping. Pour parler de la nouvelle route de la soie, il faut de prime à bord envisager un aperçu sur le contexte historique de cette dernière. Ce concept de la route de la soie a été créé à la fin du XIXe siècle, dans une tension géopolitique particulière. En effet l'expression « route de la soie » apparait lorsque la Chine et l'Asie Centrale se trouvaient sous domination des grandes puissances coloniales et impériales européennes. Le géographe allemand Von Richthofen fut le néologiste à la base de l'expression Route de la soie. Il s'en servait pour désigner les voies de transites commerciales entre l'Europe et l'Asie de l'époque. Ainsi le but à la base de la route de la soie était surtout économique, car elle facilitait l'accès des marchés par son étendue (de l'extrême orient à l'extrême occident), pour l'écoulement des denrées alimentaires dont particulièrement la soie. Durant la guerre froide, la route de la soie est restée quasi-inerte, dû notamment à la fermeture des frontières du bloc soviétique. Ce n'est qu'en 1988, que l'UNESCO lance son projet intitulé « Les routes de la soie : routes de dialogue ». L'optique visée par ce projet était surtout d'ordre culturel, patrimonial et social. Il en ressort des propos du président de l'union de l'époque, F. Mayor : « A travers ce projet, l'UNESCO a cherché à mettre en lumière le patrimoine commun - matériel et spirituel- qui lie les peuples du continent Eurasiatique. Faire prendre conscience des racines communes des civilisations et promouvoir l'idée d'un héritage mondial pluriel englobant les chefs-d'oeuvre de la nature et la culture dans tous les pays, c'est, en dernière analyse, favoriser les attitudes d'ouverture et de tolérance nécessaire dans un monde essentiellement indépendant » 1(*) Ce projet de l'UNESCO a été à l'origine de plusieurs découvertes archéologiques mais aussi la naissance en la Chine d'un désir du ré-lancement de la route de la soie. Aussi, le ré-lancement de la route de la soie, à cette époque, était également motivé par le fait que la Chine se trouvait dans une impasse d'énergie d'hydrocarbure. La situation géopolitique de l'époque a ainsi joué un très grand rôle dans le ré-lancement de la route de la soie. Après l'extraordinaire croissance de la Chine durant 15 ans et dont le mérite revient au secrétaire général du parti communiste chinois de 1956 à 1967, Deng XIOPING et devenu par la suite président de la République de 1978 à 1992; le pays devrait trouver, un autre moyen d'approvisionnement en énergie hydrocarbure, après la fin de la guerre froide en 1989. Le club de Shanghai de 1995 est né dans cette situation économiquement précaire pour la Chine. Ainsi, le président chinois de l'époque Jiang ZEMIN relance le nouveau projet de la Route de la soie, avec une vision peu moins politique qu'économique. Et ce n'est qu'au fil du temps, que la route de la soie prend une ampleur plus politique ou du moins géopolitique. Ainsi son officialisation revient au président actuel Xi JINPING en 2013 lors du discours fameux prononcé à Astana, capitale de Kazakhstan. L'initiative de la nouvelle route de la soie était conçue à la base pour une configuration de 60 Etats. Aujourd'hui, elle concerne plus d'une centaine d'Etat poussant à un revirement terminologique de « les nouvelles routes de la soie » à « one belt, one road » (une ceinture, une route), s'étendant ainsi jusqu'en Amérique du Sud.2(*) Riche de ses 54 Etats avec une superficie de plus de 30,2 million de kilomètre carré et une démographie relative jeune et dynamique avoisinant les 1,3 milliards d'habitant en 20173(*), et un sous sol très riche en matières premières, l'Afrique, l'un des 5 continents du monde reste très convoité par les puissances mondiales Ainsi, avec son entré dans le jeu de la mondialisation, longtemps mené par les puissances économiques, le président Xi Jinping décide de lancer le projet « one belt, one road » littéralement traduit par « une ceinture, une route » tendant à faciliter l'accès des produits chinois sur les marchés africains. La présence chinoise en Afrique passait jusqu'alors par l'informatique et les moyens de télécommunication. Pékin inonde littéralement l'Afrique de ses téléphones portables. Ceux-ci sont, en effet, un moyen pour assouvir le désir et le besoin des africains de se connecter au reste du monde qui, au XXIe parait comme une nécessité dans un monde sans frontière qui est le nôtre. De plus, l'accès à la télécommunication et au moyen d'expressions modernes permettent de rendre compte du niveau de la démocratie d'un pays. Quant à la Chine, ils représentent une bonne affaire commerciale (l'objet de l'esprit de la route de la soie), mais aussi et surtout une priorité géopolitique très chère aux yeux du président chinois. Le continent africain, en pleine expansion, dont le nombril n'est pas entièrement défait de ses anciens colons, se montre plus ouvert quant à ce brassage économique initié par le président chinois Xi Jinping. Cette initiative des nouvelles routes de la soie correspond en la création des voies routières, ferroviaires, maritimes reliant la Chine à l'Europe tout en passant par l'Afrique orientale plus précisément par le Kenya, la Djibouti et l'Ethiopie. L'intérêt de la nouvelle initiative de la route de la soie de la puissance asiatique, s'exprime en l'enjeu économique et surtout géopolitique de cette dernière dont les chiffres permettent de rendre compte. L'ampleur de ce projet pharaonique (car il concerne directement 70% de la population mondiale, 75 % des ressources énergétiques mondiales et 55 % du PIB mondial)4(*) nous pousse à nous demander : Sur l'origine de cette route mythique ? Comment se manifeste-elle sur le continent africain ? Et faut-il considérer les nouvelles routes de la soie comme une opportunité de développement pour l'Afrique ? Afin de répondre à de telles interrogations, il serait, en effet important de mener un travail pédagogique se divisant d'abord en l'enjeu idéologique des routes de la soie ( Chapitre I), pour ensuite examiner la question de sa configuration sur le continent, également la vision de Pékin ( Chapitre II), pour enfin finir par les enjeux et les risques de ces nouvelles routes de la soie pour l'Afrique. (Chapitre III). * 1 Integral study of the silk roads : roads of dialogue, UNESCO, etude publiée en 2008 * 2 M. De Grandi, Nouvelles routes de la soie : le vrai plan de Xi Jinping, lesechos.fr, article du 6 février 2018* 3 World population prospects 2017, United Nations * 4 E. Hache, Belt and road initiative: une lecture économique, IRIS France, tribune du 28 Novembre 2017 |
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