En République Centrafricaine pour renforcer la
réponse humanitaire, le cluster sécurité alimentaire est
inscrit dans le programme d'assistance alimentaire dans le cadre de l'Objectif
Stratégique numéro 1 du SRP 2015 pour la sécurité
alimentaire qui vise à « Fournir une aide vitale adéquate
aux populations en situation d'urgence en assurant l'accès à la
nourriture ».
L'objectif de ce programme est d'apporter une assistance
alimentaire d'urgence dans les zones les plus affectées (zones en phase
humanitaire) et où les déplacements continuent. Cette assistance
sera fournie aux ménages en insécurité alimentaire
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aigüe tout au long de l'année, avec une attention
particulière pour les populations déplacées (surtout dans
les familles d'accueil) et enclavées.
Lorsque les mouvements de retour ont lieu comme à
Bangui, une assistance alimentaire sera fournie sous forme de transferts
inconditionnels pour les plus sévèrement touché, ou
conditionnels et accompagnée par des appuis au relèvement
précoce. Ainsi, en fonction des capacités des marchés et
des conditions sécuritaires, les distributions de coupons alimentaires
seront privilégiées. Un filet de sécurité sera
également mis en place afin de ne pas se voir dégrader la
situation nutritionnelle des enfants et leur accès à
l'éducation.
Enfin, ce programme visera à apporter une assistance
en vivres pour couvrir une partie des besoins alimentaires des ménages
ruraux en insécurité alimentaire modérée durant la
période de soudure, sous forme de rations de protection des semences
pour contribuer à la relance de la production vivrière.
Populations prioritaires : personnes en
insécurité alimentaire sévère,
déplacés vulnérables sur sites ou enclavés,
réfugiés, retournés. La cible de SRP est de 1,2 million de
personnes et les activités ont été proposées,
telles que :
> Distribution générale de vivres pour les
déplacées sur les sites
> Distribution générale de vivres pour les
personnes enclavées (not. PK 5, Boda, Yaloké)
> Distribution générale de vivres pour les
ménages en insécurité alimentaire sévère
> Distribution générale de coupons
alimentaires pour les ménages en insécurité alimentaire
sévère à Bangui (phase pilote)
> Distribution générale de vivres pour les
ménages en insécurité alimentaire modérée
hors de Bangui pendant la période de soudure (en partenariat avec les
acteurs du secteur agricole FAO - Ministère pour la protection des
semences)
> Vivres contre la création de biens pour les
ménages en insécurité alimentaire modérée
> Coupons alimentaires contre la création de biens
pour les ménages en insécurité alimentaire
modérée
Pour les programmes de transferts monétaires (cash,
coupons, foires), les organisations devront impérativement
prévoir une analyse préalable des marchés et
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des risques pour confirmer la pertinence et la
possibilité d'effectuer des distributions de cash (respect du principe
du do no harm)13.
En RCA dans les régions où l'hostilité
rayonne encore, l'assistance se fait par la distribution générale
des vivres, ainsi dans les régions dont l'hostilité n'est plus
à un niveau intense que ceci se fait par la distribution des coupons
alimentaires. La distribution des bons ou coupons alimentaires permet
d'échanger directement les coupons avec les nourritures sur le
marché d'échange chez les commerçants pour.
Depuis le milieu des années 80, le Malawi a connu
trois cas drastiques de situations d'urgence. Chaque fois, les stocks
nationaux, associés aux interventions de la communauté des
donateurs sous forme d'aide alimentaire, ont permis d'éviter une
catastrophe humaine. Si le gouvernement décide en dernier lieu de la
distribution des stocks aux zones déficitaires, la responsabilité
de gérer la réserve revient à la Société
pour le développement et la commercialisation agricole, un office
agréé de commercialisation, qui est le principal acheteur du
maïs des producteurs. Pour ce qui concerne la gestion de la
réserve, la société a une mission sociale (non
commerciale) dont le coût lui est remboursé par le
gouvernement.
La réserve stratégique a été
établie au début des années 1980 avec un niveau objectif
de 180 000 tonnes, soit environ trois mois de consommation totale de maïs.
Au début des années 90, la consommation annuelle avait atteint
1,5 million de tonnes, et les 180 000 tonnes représentaient moins de 1,5
mois de consommation totale de maïs.
Étant donné le décalage entre les
demandes d'aide extérieure et l'arrivée sur place de l'aide
alimentaire, la réserve stratégique a servi de première
ligne d'assistance pour les groupes vulnérables pauvres des villes et
des campagnes et réfugiés en provenance du Mozambique. Les
résultats de ces actions d'urgence ont conduit les responsables du
gouvernement à considérer l'objectif de 180 000 tonnes comme un
niveau minimum de stocks de maïs dans la réserve stratégique
(Neils, Reed et Léa, 1992). Toutefois, la réouverture de la voie
ferrée vers le port de Nacala au Mozambique (sa fermeture expliquait en
grande partie le retard énorme et le coût de transport prohibitif
des importations de denrées alimentaires), et le retour au Mozambique de
plus de 1 million de réfugiés (qui se trouvaient jusque-là
dans le pays) font qu'il conviendrait de reconsidérer l'objectif de
stock minimum.14
13République Centrafricaine, cluster
sécurité alimentaire, Fiche cadre de programmation 2015.
14 Sommet mondial l'alimentation, Sécurité alimentaire
et assistance alimentaire, 1996.