Chapitre III : Facteurs responsables de la non
application des textes en matière d'urbanisme : conséquences
et approches de solutions
Le présent chapitre est consacré à
l'analyse des facteurs relatifs à la non application des textes
d'urbanisme à Libreville et leurs conséquences
3.1. Bilan de la planification urbaine à
Libreville
Il s'est agi ici, de faire le bilan des différentes
actions menées en matière d'aménagement de l'espace urbain
dans la commune de Libreville.
3.1.1. Différents plans connus par la ville de
Libreville
De 1939 à 2010, la ville de Libreville a fait l'objet
de plusieurs essais planifications dont :
· le plan d'urbanisme de 1939 encore appelé plan
colonial ;
· le plan d'urbanisme de 1962 encore appelé plan
Pottier ;
· le plan d'urbanisme de 1965 encore appelé plan
Olivo-Prass ;
· le schéma directeur d'aménagement et
d'urbanisme (SDAU) de 2005 ;
· le schéma directeur d'aménagement et
d'urbanisme (SDAU) de 2010.
3.1.1.1. Plan d'urbanisme de 1939 ou plan colonial
Il faut rappeler que déjà en 1848, la France
disposait de 3 km de littoral et sur 8 km à l'intérieur des
terres entre les quartiers Louis et Glass et où il avait
été installé le wharf. Il s'agissait pour ce plan, de
créer une zone à ne pas construire (non aedificandie) dans le but
d'aérer la ville "blanche" et de protéger celle-ci de pression
des villages indigènes. Il fallait donc concevoir de nouveaux quartiers
pour décongestionner ce premier noyau urbain. Malheureusement, la
croissance désordonnée des villages africains autour du plateau
du fait de la pression urbaine n'a permis, non seulement de respecter ledit
plan, mais l'a paralysé (Nziengui Mabila, 1980).
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3.1.1.2. Plan d'urbanisme de 1962 ou plan Pottier
Lorsque le Gabon accéda, en 1960 à la
souveraineté nationale, deux projets tenaient à coeur les
dirigeants de l'époque :
· la construction d'une voie ferroviaire pour
évacuer les minerais de fer à partir de Belinga ;
· l'aménagement d'un port à Owendo.
Pour ce faire, il fût lancé l'élaboration
d'un d'urbanisme confié au cabinet d'études français
Pottier. Des propositions furent faites sur la base des données
recueillies auprès des services administratifs et des souhaits
formulés par les responsables administratifs centraux laissant ainsi en
marge du processus les aspirations locales. Ces dernières auraient
constituées une insuffisance méthodologique majeure. Dès
lors, nombre de difficultés ont émergé à la mise en
oeuvre et ont très tôt entraîné l'abandon du projet
avec recommandation majeure : la formulation d'une nouvelle demande de plan. En
réalité, le plan Pottier n'aura jamais existé.
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