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Contribution à l'analyse des outils d'aménagement urbain dans la commune de Libreville au Gabon.( Télécharger le fichier original )par Roland Régis Armel Moussavou Roland Régis Armel Université dà¢â‚¬â„¢Abomey Calavi (Benin) - Maitrise orption Aménagement du Territoire 2012 |
2.3. Déterminants humainsAu titre des déterminants humains, on peut retenir, entre autres, l'évolution démographique de la ville de 1960 à nos jours, le statut de capital de cette ville, l'existence d'un cadre réglementaire en matière d'urbanisme, etc. 2.3.1. Evolution démographiqueL'avantage d'une étude démographique urbaine est de faire apparaître des données qui sont du plus haut intérêt pour l'analyse du rythme d'accroissement de la population et le rôle de celle-ci dans le développement de la ville. Depuis l'accession du Gabon à l'indépendance en 1960, Libreville connaît une explosion démographique due aux effets conjugués de l'exode rural et de l'immigration intérieure et extérieure. Selon le RGPH (2003), de 77.800 habitants en 1970, la population de Libreville, capitale du Gabon est passée à 429.000 habitants en 1993 puis a 665.000 habitants en 2003 (figure 2).
1970 1993 2003 Figure 2 : Evolution de la population Source : Ministère de la planification, 2003. Recensement Général de la population et de l'habitation et Direction Générale des Statistiques (DGS) N° 12, Avril 2010, p 14. 27 Cette croissance rapide de la population suivant un taux de 64,51% n'a pas été sans conséquences sur l'aménagement. En effet, en absence d'une organisation rigoureuse de l'occupation de l'espace, Libreville se trouve caractérisée par une urbanisation galopante et anarchique. Justement, un développement urbain caractérisé par une croissance de la population et une gestion approximative de l'établissement humain constitue aussi un problème pour l'aménagement de la ville de Libreville. Par ailleurs, de nombreux problèmes, notamment de logements, d'infrastructures, d'assainissement, d'occupation extensive de l'espace, d'occupation des zones non appropriées à l'habitation, etc. se posent à cette ville. 2.3.2. Libreville : capitale du GabonOn ne peut s'empêcher de lire le processus d'urbanisation à la lumière du boom pétrolier. A partir de 1973, les revenus de l'or noir ont conféré au gouvernement des capacités financières qui lui ont permis de mener une politique de développement économique et social. Celle-ci a eu pour effet d'accroître l'attractivité de la ville de Libreville (Atlas de l'Afrique, 2004). L'urbanisation et les évolutions qu'elle sous-tend posent des défis permanents aux décideurs politiques ; elles n'ont cessé de repousser les limites de l'action publique. L'étirement de l'occupation spatiale et plus encore de l'occupation illégale constituent de fortes contraintes pour l'extension des réseaux et de la voirie. Celle-ci a de plus en plus de mal à absorber un trafic alimenté par un marché de l'automobile d'occasion en pleine expansion. Les besoins en équipements sont tels que l'Etat n'arrive pas à apporter une réponse adéquate. Les efforts consentis en matière de production publique de logements ou de lotissements ne représentent qu'une goutte d'eau dans un océan de besoins. 28 C'est tout le problème des villes dont la croissance brutale a été générée par la rente pétrolière, mais qui ne sont pas parvenues à se dégager des transferts publics ou des opérations ponctuelles financées par l'Etat (routes, logements édifices publics, etc.) pour créer des emplois dans le secteur productif et amorcer un développement durable. Il en résulte un chômage croissant, terreau de la délinquance et de l'insécurité urbaine. |
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