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La responsabilité sociale des entreprises en Algérie. Cas de la Sonatrach.

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par Kéring et Youcef BASSE et KORCHI
Université Piérre Mendés France de Grenoble - Master 1 : Ingéniérie Economique et Entreprise 2013
  

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2-3- SONATRACH : Un État dans un État

L'exploitation du pétrole et certaines des ressources naturelles représente aujourd'hui les plus importantes sources de profit qui génère des milliards, et qui donnent aux entreprises pétrolières parfois une puissance inégalée. La PDVSA (Petroleos de Venezuela S.A) de Venezuela, l'Aramco de l'Arabie Saoudite, la NIOC (National Iranian Oil Company) iranienne, chacune d'elles, est un exemple d'entreprise disposant un pouvoir supérieur à celui de l'Etat de son pays d'origine.

Quant à la SONATRACH, elle est pratiquement sur la même lancée que ces entreprises citée précédemment. Juste après sa création, elle a spontanément commencé à prendre en charge des affaires de l'Etat. Le gouvernement algérien n'a pas créé en 1963, une simple entreprise économique, mais une arme politique que le régime de cette époque et les régimes qui lui ont succédés utiliseront, soit pour faire des pressions sur certains pays qui ont prouvé une opposition politique, soit pour acheter ou garder l'alliance avec d'autres. Le pouvoir politique de cette entreprise s'est renforcé par le fait que le premier PDG BELAÏD Abdesselam, a gardé le contact avec ceux qui ont fait des études universitaires à travers le monde, et ceux qui ont rejoint les maquis pour la guerre de libération, ce qui a donné par conséquent des cadres supérieurs très impliqués politiquement.

Durant la présidence de HOUARI Boumediene, apparemment, la SONATRACH n'a jamais été aussi puissante que durant la gouvernance de HOUARI.B, c'est à cette ère qu'elle a eu le mérite du titre d'être un « Etat dans un Etat ». Grâce à des fonds secrets constitués par des ponctions opérées sur les opérations financières de la SONATRACH, l'Algérie soutenait moralement les peuples luttant pour son indépendance, mais aussi matériellement, caractérisé par l'accueil des réfugiés, et fournir des aides financières pour l'acquisition de la nourriture et des armes. L'Algérie organisait aussi des rencontres entre des pays en guerre, et donnait des bourses aux étudiants ressortissant des ces pays. Tout les frais de ces engagements sont couverts officieusement par la SONATRACH. D'autre exemple peut être cité où la SONATRACH a réagi au nom de l'État en prenant en charge la négociation avec les Tunisiens à l'époque du président Habib Bourguiba, le dédommagement des pertes subies, causées par l'exploitation d'un gisement algérien pendant 4 ans. Une perte qui a été estimée à environ 4 millions de tonnes.

Sous l'égide de CHADLI Bendjedid, la SONATRACH n'est plus politiquement un Etat dans un Etat, mais en revanche elle gardait toujours son pouvoir économique grâce à l'exploitation du pétrole et le profit qu'elle génère. A partir d'ici, la SONATRACH est devenue une source de pression endogène. Autrement dit, les milliards générés par le pétrole devenaient l'objet d'une guerre interne entre les clans de régimes.

Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la RSE

A cette époque, l'Etat a fait appel aux moyens financiers dont disposent l'entreprise à deux reprises. Le premier, quand les prix du baril ont chuté brusquement en 19868. Comme conséquence, il y avait une baisse brutale des revenus du pays, cela a impacté fortement sur le quotidien du peuple. Cet appel n'a pas aboutit, et la situation économique se dégradait continuellement d'où la nécessité de faire un deuxième appel à la SONATRACH dans le but de négocier avec la FMI la dette extérieure qui a rendu le fardeau de plus en plus lourd. GHOAZALI Sid Ahmmed, le premier ministre à l'époque a proposé une solution : « Si pour sortir notre pays des fourches Caudines du FMI, il faut vendre le quart de Hassi messaoud, je suis prêt à cela » (entretien de Sid Ammed Ghozali, Le Soir l'Algérie, 12 mars 2008). Et cette proposition a été adoptée le 4 décembre 1991. Il est nettement clair à partir de ces deux cas que la politique économique et social, est totalement dépendante de la SONATRACH.

Sous BOUTEFLIKA Abdel Aziz, la SONATRACH bénéficie d'un nouveau statut, elle est désormais devenue l'Etat même. Il y a une inversion des rôles, ce n'est plus l'Etat qui lui donne le pouvoir mais plutôt l'inverse, c'est elle qui lui fournit la puissance nécessaire à l'exercice de pouvoir. Il est considéré que quiconque contrôle la SONATRACH contrôle de fait le pays (MALTI Hocine, 2013)

Au terme du développement de ce chapitre, il conviendrait de retenir que la mise en place de démarches RSE en Algérie se développe avec beaucoup de retard et à des vitesses différenciées selon les secteurs et la taille des entreprise. Il faut bien comprendre aussi qu'en Algérie, la majorité des entreprises adoptant une démarche de responsabilité sociale et environnementale sont liées au secteur des hydrocarbures vue qu'elles disposent de moyens financiers conséquents.

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8 Les causes liées à cet événement ont déjà été mentionnées dans le premier chapitre

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams