I.2.7 DEMOGRAPHIE DU BASSIN VERSANT DU LOGONE
Les populations qui occupent cette partie de la zone
d'étude, sont de races diverses, très localisées à
l'intérieur de périmètres plus ou moins étendus. Si
des zones très peuplées existent (bordure des Lacs de
Fianga-Tikem, régions de Maroua, Mora, Kaélé, Massifs des
Monts Mandara, régions de Bongor et kousséri...) où la
densité au km2 dépasse 30 à 50 habitants, de vastes
espaces sont vierges principalement dans les plaines d'inondation du Logone
où la population se réfugie sur les rares buttes à l'abri
de l'inondation. D'autres parties, par contre, exondées dans le Sud,
sont peu peuplées pour des raisons différentes :
? par manque d'eau dans la région des Koros, au Nord de
Doba ou dans celle de Torok, à l'Est de Kaélé... ;
? par suite de maladie (onchocercose) mais aussi de la
médiocrité des sols (sols squelettiques peu profonds avec
éboulis nombreux) : triangle Léré-Fianga-Pala.
Le Sud de la cuvette (région de Moundou, Doba, Koumra)
est occupé par des Saras dont L'extension se limite à
celle des sables de la série ancienne. Les plaines d'inondation, sur la
rive droite du Logone, entre Bongor et Laï, ont des populations de
Jtassas, Kabalayes, N gabris qui se tiennent sur les moindres
élévations du bourrelet du Logone ou les alignements sableux
exondés de l'intérieur des terres. Dans ces parties, la
concentration de population est élevée tandis que les
dépressions, submergées, sont incultes et peu peuplées.
Entre Bongor et N'Ndjaména, les populations sont: celles de JJassas
et de Jlousgoums près de Bongor ainsi que plus au Nord sur
les rares buttes dans l'intérieur des plaines d'inondation, de
Koiokos sur la rive du fleuve, d'Arabes, de Fulbés
nomadisants dans les grandes dépressions en saison sèche.
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Sur la rive gauche du Logone, les populations sont celles de
« Nanichéré » à l'Est de Kélo,
de Bananas, de 1\lousseys dans la zone de capture, de
Toubouris sur la bordure des lacs de FiangaTikem. La population,
relativement dense ici, dépasse 50 habitants au km2 tandis que dans la
zone de capture, les parties les plus peuplées se limitent à la
rive du fleuve et aux alignements sableux situés de part et d'autre de
la dépression Lac I3oro-Loka.
Parmi les différentes races habitants cette partie du
territoire du Cameroun, celle des Fulbé est la mieux
représentée dans les trois sous-préfectures de Maroua
(Yagoua, Kaélé, Maroua) et dans la sous-préfecture de
Mora, rattaché à la préfecture du Margui-Wandala.
Les densités de population sont assez
élevées à l'échelle africaine puisqu'elles
atteignent
Parfois plus de 30 habitants au km2 (Maroua 32, Yagoua 30,
Mora 29). Le pourtour des centres de Maroua et de Mora est
particulièrement peuplé. La zone d'extension des populations
fulbés correspond à celle des bassins des grands mayo et la
limite Nord et Est suit approximativement le tracé du cordon sableux
Yagoua-Limani. La population se concentre sur les bourrelets des mayo cultivant
principalement les dépressions argileuses situées en contrebas.
Les grands ensembles de sable ancien (Série de Kélo, à
l'Est de Mindif, au Sud de Bogo...) sont peu peuplés en raison de la
médiocrité de leurs sols et d'une nappe phréatique
profonde. La région de Kalfou-Molvoudaye-Yagoua, moins riche car aussi
très sableuse, offre cependant des terres intéressantes
(indentations argileuses orientées entre les alignements sableux,
couloir du mayo Bourlouk-Danaye).
La bordure du Logone est habitée par des populations
Mousgoums jusqu'à Pouss. Plus au Nord, dans le
yaéré où le peuplement est peu dense, souvent
limité à quelques individus isolés qui vivent sur des
buttes exondées, apparaissent les Massas, les
Kotokos.
Les bourrelets du Logone, de la Logomatia, la zone
d'Hinalé plus au Nord, la région de
Zymado, de Logone-Birni, de Kalkoussam, de Mildi sont des
centres importants sur la bordur Est du Yaéré. La population y
est variable à dominance de Kolokos mêlés de
Mousgoums et de Massas tandis que les Arabes font
leur apparition au Sud de Fort-Foureau dans la région de Mildi. La
bordure Ouest du Yaéré a une population de Bornouans. Au
Nord et à l'Ouest de Fort-Foureau, dominance des Kolokos
près du fleuve et dans leschefs-lieux de canton. Ailleurs les
villages sont souvent ceux d'Arabes semi-nomades et de Bornouans,
le long de la frontière de la Nigéria.
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