Annexe n° 5
ENTRETIEN N°2
Mes interventions seront notées en gras afin de les
différencier de celles de la patiente. Je nommerai cette dernière
Madame Y et son micro-kinésithérapeute Monsieur A.
Contexte de l'entretien : l'entretien
s'est déroulé le 27 avril 2016 au domicile de Madame Y.
L'entretien a duré 48 minutes.
Je rappelle à Madame Y que l'entretien sera
enregistré et que les éléments qu'elle nous livrera seront
rendus anonymes et utilisés uniquement pour cette étude.
Âge
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35 ans
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Études
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Bac + 3
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Emploi
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Assistante dentaire
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Lieu d'habitation
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La campagne
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Locataire ou propriétaire
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Propriétaire
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Situation familiale
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Mariée
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Nombre d'enfants
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2
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Âge des enfants
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7 ans et 5 ans
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Fratrie
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Un frère et une soeur
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Place dans la fratrie
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La dernière
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Loisirs
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Sport en salle et équitation.
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- Tout d'abord, je vous remercie de prendre de votre
temps pour participer à mon étude et aussi de me recevoir chez
vous.
- Je suis ravie si mon expérience peut aider parce que
la micro-kinésithérapie c'est vraiment quelque chose de bien. Et
Monsieur A. est vraiment bien.
- Alors, comment avez-vous découvert la
micro-kinésithérapie ?
- En fait j'ai connu la micro-kinésithérapie par
ma tante qui est micro-kinésithérapeute. Je discutais avec elle
de mon stress. Et donc elle m'a fait découvrir ça à
travers elle, alors j'ai essayé pour voir.
Elle travaille beaucoup avec le corps.
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- Elle travaille avec le corps dites-vous ?
- Oui, les patients qu'elle reçoit, elle ne les traite
pas avec des médicaments, des choses chimiques, extérieures au
corps. Elle utilise le corps pour les soulager, pour leur apporter une
amélioration. Les réponses sont dans le corps. Elle n'a pas de
matériel en fait. Elle fait tout avec le corps et ses mains. Elle arrive
à soulager des personnes comme moi qui souffrent du dos. Elle a
déjà reçu des enfants qui ont des troubles du sommeil.
- Avant de découvrir la
micro-kinésithérapie, quelles étaient vos habitudes de
soin ?
- J'ai un médecin traitant comme tout le monde. J'y
vais très très occasionnellement, par exemple, quand j'ai une
grippe. La dernière fois que j'ai été voir le
médecin c'était il y a un an et demi pour un problème de
genou. J'étais tombée dans les escaliers et ça c'est
aggravé alors j'ai été consulter là.
Même mes enfants vont très peu chez le
médecin. J'ai deux enfants et quand ils étaient petits, je les
faisais suivre par un ostéopathe et mes enfants maintenant sont suivis
par un micro-kiné.
- Vos enfants sont suivis par le même
micro-kinésithérapeute que vous? - Oui, c'est le
même que moi.
- Comment pouvez-vous décrire votre relation avec
le médecin traitant ?
- Le généraliste j'y vais
généralement le samedi matin sur rendez-vous. Eh bien ça
se passe très bien. Je passe peu de temps. J'ai la même relation
avec les deux mais les médecins généralistes, ils ne sont
pas euh, je sais pas mais c'est pas pareil avec un micro-kiné. Pour les
médecins la micro-kiné c'est pas assez concret.
- Comment pouvez-vous qualifier son accueil ? -
Aimable, normal.
- Que savez-vous de la médecine douce?
- On ne prend pas de médicament en médecine
douce. On a connu la médecine douce à la maison par rapport
à ma tante qui est micro-kiné. Mes parents aussi maintenant se
soignent par la médecine douce. Ils prennent de l'homéopathie.
- Est-ce que vous connaissez d'autres médecines
douces ?
- Ah oui, la kinésiologie. Oui c'est une technique
manuelle aussi. C'est le corps qui répond à des questions
aussi.
Je fais de la micro-kiné et de la kinésiologie.
Juste ces deux-là. Je trouve que ce sont des médecines qui sont
vraiment très bien. Mais après il n'y a aucune étude, mais
elles me font du bien. Par contre c'est pareil, on se pose toujours la question
de savoir comment ils arrivent à sortir des dates et des mois. Parce
que, eux, ils arrivent à faire ça, à donner des dates et
des mois si précis, à des circonstances particulières dans
la vie qui fait qu'ils ne peuvent pas inventer ça. C'est pareil, je me
demande comment ils arrivent à faire ça. Il y a des formations
pour, je le sais. Mais aussi ça serait intéressant de savoir
comment on fait pour en arriver là.
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- Qui vous conseille pour le choix des médecines
douces ?
- Moi-même. Ma tante parfois. J'en parle pas trop avec
elle parce qu'elle n'est pas dans ma région mais quand on se voit, oui,
on peut en parler, oui, elle me donne son avis.
- Savez-vous que la micro-kinésithérapie
n'est pas reconnue par la science, qu'en pensez vous ?
- Oui, je sais.
Ben... écoutez, moi j'y crois parce que je suis depuis
plusieurs années avec un micro-kiné et vous savez quand il vous
manipule avec les bras, avec l'énergie et qu'il sort certaines dates qui
vous ont marquées durant votre enfance, soit pendant votre vie
d'adolescent ou votre vie d'adulte, il se trompe très très
rarement sur des choses émotionnelles qu'il y a eu. Et pour ça
j'ai jamais été déçue. En plus il a toujours
réussi à me soulager de mes douleurs.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussée
à choisir la micro-kinésithérapie parmi les autres
médecines douces ?
- J'ai pas vraiment choisi parce que j'en ai pas essayé
plusieurs avant de tomber sur la micro-kinésithérapie. Avec ma
tante, c'était l'occasion, j'ai essayé pour voir et ça me
fait du bien alors je ne change pas.
- Lisez-vous sur le thème de la
micro-kinésithérapie ?
- Malheureusement non, parce que je n'ai pas le temps. Mais
c'est vrai que si j'avais un tout petit peu plus de temps et un peu plus de
moyens financiers, je pense que j'abandonnerais le travail que je fais
actuellement, que j'adore aussi.
- Pourquoi avez-vous choisi de consulter un
micro-kinésithérapeute ?
Je ne suis pas quelqu'un qui va beaucoup chez le
médecin. Je ne me soigne pratiquement pas. Je crois que la
micro-kinésithérapie, ça permet de résoudre
quelques problèmes avant d'avoir de très gros problèmes de
santé.
- Quel aspect de la micro-kinésithérapie
vous séduit, est important pour vous ?
- C'est vraiment qu'il me débloque des choses
émotionnelles que le médecin généraliste ne peut
pas faire.
Aussi, il est à l'écoute. Il essaie vraiment de
comprendre ce qui ne va pas pour essayer d'y répondre. Il n'est pas
très causant mais on voit qu'il prend son temps, il
réfléchit.
- Pouvez-vous donner un exemple de choses
émotionnelles ?
- Le stress par exemple. Je me sens moins stressée
après.
- Depuis combien de temps consultez-vous votre
micro-kinésithérapeute ?
- Monsieur A., je l'ai connu parce que j'ai mon papa qui
travaille chez lui. Papa y va aussi. Il lui fait des petits travaux dans sa
maison. Ça fait 5 ans que je le connais et que je consulte chez lui.
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- Pour quelles raisons de santé avez-vous choisi
de consulter un micro-kinésithérapeute ?
- Je vais beaucoup le voir parce que j'ai des problèmes de
dos. J'ai mal au dos.
Dès fois, je suis quelqu'un d'un peu stressée et
ça permet de me débloquer mon stress.
- Qu'attendez-vous de la
micro-kinésithérapie ?
- Éviter de prendre des médicaments chimiques
qui ne vont pas résoudre forcément le problème à la
base. La micro-kiné travaille plus en profondeur dans l'organisme et
dans le psychisme de la personne. Il nous donne des explications. Il
débloque peut-être des choses qu'on ne voit pas
forcément.
- Revenons sur votre problème de genou.
Avez-vous tenté de le régler avec la
micro-kinésithérapie ?
- Oui, j'ai tenté de voir avec un micro-kiné
mais ça n'a pas marché. Voilà. A chaque fois j'avais le
genou qui repartait. J'ai attendu trois ans avant de consulter mon
médecin généraliste. La micro-kiné, ça n'a
rien fait.
- Comment expliquez-vous que ça n'ait pas
marché avec la micro-kinésithérapie ?
- J'en ai parlé avec le micro-kiné qui dit que
quand il y a vraiment un problème mécanique, chirurgical, la
micro-kiné ne peut pas agir. La micro-kiné a ses limites quand
même.
- Avez-vous rencontré d'autres limites de la
micro-kinésithérapie ?
- Non, je n'en ai pas rencontré d'autres. Par contre il
y a quelque chose qui m'a beaucoup surprise, c'est quand j'étais
enceinte de ma petite, j'étais enceinte de huit mois. Il m'a
touché le ventre, il n'a fait aucune autre manip et il m'a dit que
j'allais accoucher incessamment sous peu, que ma petite n'était plus
bien dans mon ventre. Et trois jours après, j'ai été faire
mon échographie de contrôle et vu que je perdais du liquide
amniotique, j'ai accouché peu de temps après. Ça c'est
vrai ça m'a beaucoup surprise.
- Et ça comment vous l'interprétez
?
- Aucune idée, aucune idée. A l'époque je
me suis même dit mais qu'est-ce qu'il raconte ? Alors c'est pour vous
dire hein ! Je sais pas... voila, je sais pas.... Ça m'a beaucoup
surprise ça.
- En avez-vous parlé avec votre médecin
?
- Avec mon médecin ? Oui, oui. Mon médecin il est
très sceptique.
- Connaissez-vous d'autres personnes qui pratiquent la
micro-kinésithérapie ?
- Oui, oui, oui oui. J'ai deux-trois personnes qui vont voir
le même que le mien et qui en sont très satisfaites. On
échange nos expérience parfois. Mais par contre j'ai mon
frère qui a été voir le même micro-kiné que
moi et ça ne lui a rien fait. Il ne veut plus que M. A le manipule, il
fait des blocages alors M. A ne peut rien faire pour lui. Son corps ne veut pas
s'ouvrir à M. A.
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- A-t-il consulté chez un autre
micro-kinésithérapeute alors ?
- Non il n'a pas essayé un autre parce qu'il n'y croit
pas. Il n'y croit pas parce que c'est quelqu'un de très cartésien
aussi.
- A combien de kilomètres êtes-vous de votre
micro-kinésithérapeute ? - Il habite à 15 km de
chez moi. J'y suis en un quart d'heure de route. - Combien de fois y
allez-vous dans l'année ?
- Je vais le voir, grand maximum deux fois par an. J'y vais
juste quand j'ai vraiment un souci, quand j'ai un truc qui va vraiment pas,
hein. C'est pas quelque chose que je pratique tous les mois, c'est vraiment
occasionnel.
- Vous le ressentez comment ce déblocage
?
- Je le ressens par un bien-être psychique. Donc
après j'ai plus du tout mal au dos, j'ai l'impression d'être
légère. Et j'ai eu un problème aussi au nerf sciatique.
J'avais très mal à la fesse et très mal tout le long de la
jambe et M. A m'a ... m'a manipulée, voilà ! et je n'ai plus du
tout mal. Alors que j'avais été voir mon médecin traitant
il y a quelques années déjà, hein. Il me disait, «
bon voila il faudra opérer mais on attend encore un peu parce que, bon,
on n'opère pas comme ça ». Et c'est vrai que je n'en pouvais
plus. J'ai été voir M. A, il m'a manipulée et
honnêtement je n'ai plus mal. Et je n'ai plus rien. Ça c'est un
exemple mais il faut y croire.
Oui après je me sens légère mais il y a
toujours une fatigue 48h après. Et vraiment un coup de pompe qui
nécessite une petite sieste et après c'est le bien-être.
- Avez-vous déjà consulté un autre
micro-kinésithérapeute que Monsieur A. ?
- Non j'ai pas changé de micro-kiné parce que je
sais que M. A c'est quelqu'un qui est compétent.
- Consulter un micro-kiné est une pratique qui
fait partie de vos habitudes de vie ?
- Je pense que c'est une médecine qui est très
bien si on y croit et si on tombe sur la bonne personne. Mais sinon, j'ai une
vie comme tout le monde. J'ai confiance en la
micro-kinésithérapie c'est vrai, oui j'ai pris l'habitude d'y
aller, oui.
- Combien de temps le micro-kiné passe-t-il avec
vous ? - Ça va d'un quart d'heure à une demi-heure.
- Comment se déroule la séance
?
- Il ne parle pas, il est concentré sur la palpation.
Il cherche ce qui ne va pas, il est très concentré. Vous vous
allongez sur une table. Il a un petit livre avec les lignes du corps,
voilà. Et puis il fait son truc. Et puis s'il y a quelque chose, une
année... qui est marquante il vous le dit mais en général
il parle peu pendant la séance.
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- Racontez-moi une rencontre, dès votre
arrivé à son cabinet ?
- J'arrive, je lui dis voilà j'ai mal au dos, je suis
vraiment bloquée, ça ne va pas. Donc il me dit allongez-vous. Et
puis, il palpe le bras, la jambe, la tête et puis il débloque par
rapport à des lignes énergétiques.
- Il explique ce qu'il a débloqué
?
- Non. Il explique très rarement. On peut poser des
questions mais c'est quelqu'un qui ne parlera pas beaucoup.
- Que faites vous pendant la palpation ?
- Rien. Je suis très détendu, je m'endors
presque parfois. Je me repose et j'attends. Je ne sens rien. Je ne
réfléchis plus. Je suis dans mon soin parce que j'ai vraiment
envie que ça marche.
- Comment pouvez-vous définir la relation que vous
avez avec lui ?
- Lui c'est le médecin et moi je suis la patiente. C'est
professionnel et chacun reste à sa place. - Comment
considérez-vous ses mains qui arrivent à percevoir des choses
?
- Aucune idée. Je me suis toujours posée la
question comment avoir ce savoir ?
Enfin bon il y a des formations pour, mais moi, de mon
côté, en étant patiente je me dis comment il arrive
à savoir tout ça. C'est quoi le but de l'examen, il commence par
quoi. Je me pose des questions aussi. C'est vrai que j'aimerais être une
petite souris pour être dans une formation de micro-kiné.
(silence)
C'est étrange, oui mais comme je vous dit, ils sont
formés. Mais vous savez, on ne voit rien, on y va et on va mieux, alors
c'est ce qui est important pour moi. C'est un peu magique en fait. Mais bon.
- Vous en parlez avec votre entourage familial et amical
?
- Je n'en parle pas au travail parce que je suis assistante
dentaire, Je travaille 100 % avec ma praticienne. Et c'est vrai qu'on n'a pas
trop le temps de parler de notre vie privée avec un patient sur le
fauteuil.
Et aussi il y a beaucoup de personnes qui n'y croient pas
à ça. Et si on leur dit qu'on va voir un micro-kiné pour
ça, ça ou ça, ils vous prennent quelques-fois de haut et
vous disent « qu'est ce que tu me racontes là ? Qu'est-ce que tu
fais ? C'est des manipulations mentales ».
C'est pas comme l'allopathie, c'est même pas reconnu en
France, hein. C'est des médecines plus ou moins douces qui ne sont pas
dans la mentalité française.
Si quelqu'un est ouvert à ce que je peux raconter je
lui parle sans problèmes. Mais je sais que parfois je peux passer pour
une folle. C'est une communication sans fin. Je n'aurais pas le retour.
- Avez-vous quelque chose à rajouter concernant
votre pratique de la micro-kinésithérapie ?
- Non, j'ai tout dit je pense.
- Eh bien, nous avons terminé. Je vous remercie
encore d'avoir pris le temps de faire cet entretien.
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