Conclusion partielle
Dans notre dernier chapitre, qui est une partie pratique de
l'enquête sociologique sur terrain, nous avons présenté,
analysé et interprété les grands résultats de notre
travail, car la descente sur terrain a pour but de vérifier les
hypothèses de travail.
CONCLUSION GENERALE
Tout observateur, même non averti, se rend
aisément compte de l'ampleur que prend, chaque jour, le
phénomène des enfants de la rue dans les villes de la
République Démocratique du Congo, en général, et
dans les villes du Haut-Katanga, en particulier, y compris évidemment la
ville de Lubumbashi. Entre l'étonnement et l'inquiétude que
suscitent le développement de ce phénomène, il y a les
discours alarmistes tenus par les autorités administratives et les
initiatives prises par des promoteurs privés ou institutionnels. C'est
dans ce vaste chantier que s'est investi notre sujet de mémoire
intitulé « Scolarisation des enfants en rupture
familiale dans la maison BAKANJA à
Lubumbashi ».
Conscients de l'ampleur du
phénomène « enfant de rue » dans nos
milieux urbains et urbano-ruraux, l'initiative a été prise par
certaines personnes qui opèrent individuellement ou en association (ONG)
et par certaines congrégations religieuses pour s'occuper, d'une
manière ou d'une autre, de ces enfants en situation difficile. Les
maisons d'accueil sont des lieux d'habitation ouverts par des institutions et
des organisations en vue d'héberger les enfants de la rue. Elles
offrent, selon le cas, le logement, la nourriture, les soins médicaux,
voire aussi la formation. La présentation des maisons d'accueil donne
leur identification, les objectifs poursuivis, les activités
organisées, les réseaux de partenariat ainsi que les
difficultés rencontrées dans les prestations.
Quelle que soit la diversité des objectifs poursuivis
par telle ou telle autre maison d'accueil, la finalité reste
l'encadrement de ces enfants délaissés et nécessitant des
mesures spéciales de protection, à savoir le respect des droits
de l'enfant d'être nourri, vêtu, scolarisé,
éduqué, aimé et diverti. Ceci ne peut être possible
que si ces maisons existantes bénéficient d'un soutien massif de
l'Etat, des organismes et institutions internationaux, des églises et
des hommes de bonne volonté, afin de parer aux difficultés
rencontrées dans l'accomplissement des objectifs poursuivis. Cet appui
pourrait s'étendre jusqu'à favoriser la création des
nouvelles maisons d'encadrement des garçons et surtout celles des filles
qui sont moins nombreuses, pour un groupe pourtant à haute
vulnérabilité.
Un enfant qui ne va pas ou qui a interrompu ses études
serait plus enclin à rejoindre la rue soit pour y jouer simplement soit
pour y exercer certaines activités lucratives. Par ailleurs, un enfant
lushois de famille modeste, qui est scolarisé, peut aussi se trouver
contraint de rejoindre la rue pour donner un coup de main aux parents ou
tuteurs qui luttent pour sa scolarisation.
La situation difficile de l'enfant de rue indique un noeud de
tensions familiales, un déficit de prise en charge scolaire, une mise au
travail précoce. Il y a donc un triple problème d'encadrement
familial, scolaire et professionnel.
L'éducation est souvent considérée comme
la clé du développement et une condition fondamentale
d'amélioration de la qualité de la vie.
Mais, pour que cette éducation ait un impact
signi?catif sur le développement humain, encore faut-il qu'elle soit
accessible à tous les membres de la
société.
Or, beaucoup d'entre ces enfants en rupture familiale sont
malheureusement privés de ce droit fondamental.
En RDC, ce phénomène prend un caractère
de plus en plus important.
Dans notre premier chapitre qui était théorique,
nous avons défini tous les concepts de base en développant une
théorie explicative. La préoccupation était de cerner le
sens ou la signification des concepts en usage. Il a été
question dans ce chapitre d'une analyse théorique. Pour éviter
les controverses sur les concepts, nous avons donné les
définitions des mots clés qui correspondent à notre
entendement en vue d'éclairer nos lecteurs.
Dans notre deuxième chapitre, il était question
de donner l'aperçu historique de l'enseignement et du
phénomène enfant de la rue en RDC, cela nous a permis de bien
comprendre comment les deux évoluent pendant la période
précoloniale où les jeunes apprenaient les métiers que
leurs parents ou leurs proches exerçaient. Les compétences
étaient presque un héritage. Cette éducation avait certes
l'avantage d'être complète. Elle visait essentiellement
l'adaptation de l'individu à son environnement. Pendant la
période coloniale c'était les écoles dites
« officielles congregationistes » qui s'installent un peu
partout à Boma, Kisangani, Kinshasa et Buta. C'est en effet le
régime congregationiste qui prévaut à partir de 1910. Bien
que toutes les charges incombent à l'Etat, la direction des
écoles se voit confiée à des congrégations
religieuses. La période post-coloniale ou après
l'indépendance de la RDC, marque une rupture avec la philosophie de
l'enseignement colonial. La situation scolaire après
l'indépendance est divisée en trois grandes périodes dont
la situation de la première République, de la deuxième
République et celle de la troisième République,
précédée d'une très longue période de
transition.
Dans notre troisième chapitre, il était question
d'expliquer les réalisations de la maison Bakanja en matière de
scolarisation des enfants de la rue, entant qu'une maison d'accueil de ces
enfants, pour savoir si elle s'occupe réellement de la scolarisation de
ces derniers. Comme toutes les autres maisons Salésiennes, Bakanja-ville
fonctionne selon trois axes : la formation, la cour et la paroisse.
Chaque jour de la semaine, les jeunes sont invités
à participer au mot du matin à leur réveil et au mot du
soir avant leur coucher.Chaque maison Salésienne accorde beaucoup
d'importance à « la cour » car c'est un endroit de
détente pour les jeunes en détresse. Il est donc primordial
qu'ils s'y sentent à l'aise et soient en mesure d'oublier, même
pour un bref instant, leurs problèmes. La maison Bakanja-ville met
l'enfant au centre de sa rééducation. Il a donc la grande
responsabilité de prendre sa vie en main et d'aller de l'avant. A partir
du moment où la volonté est de changer, la maison va les soutenir
avec le cadre moral et des conseils.
Dans notre quatrième chapitre et le dernier, il
était question de présenter, d'analyser et d'interpréter
les données d'enquête. Notre but était de connaitre les
causes principales du phénomène enfant de la rue dans la ville de
Lubumbashi ; et de voir si la maison Bakanja s'occupe de la scolarisation de
ces enfants de la rue. Cela nous a permis d'affirmer nos hypothèses de
recherche, car les causes du phénomène « enfant de la rue
» en République Démocratique du Congo sont multiples.Les
enfants et les jeunes adaptent le mode de vie de la rue pour différentes
raisons : la pauvreté, la guerre, l'urbanisation,
l'instabilité politique, l'insuffisance des revenus et la violence, et
qu'elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle. La maison inscrit au
moins 30 sur 80 enfants qui suivent la scolarisation normale et les autres qui
ont eu la rupture scolaire suivent les cours de rattrapage toujours dans la
maison Bakanja et les autres qui n'ont jamais fréquentent le chemin de
l'école sont en alphabétisation. Les majeurs qui demandent de
l'aide auprès du responsable de la maison suivent une formation
accélérée de 6 mois au maximum comme la mécanique
auto, la coupe et couture etc.
|