Conclusion partielle
Il a été question dans ce chapitre de donner
l'aperçu historique de l'enseignement et du phénomène
« enfants de la rue en RDC », cela nous a permis de bien
comprendre comment ils ont évolué au cours de différentes
périodes.
Chapitre III : LA
CONTRIBUTION DE LA MAISON BAKANJA A LA SCOLARISATION DES ENFANTS DE LA RUE
Dans notre troisième chapitre, il est question
d'expliquer les réalisations de la maison Bakanja en matière de
scolarisation des enfants de la rue, en tant qu'une maison d'accueil de ces
enfants. Ce chapitre est bien réservé pour répondre
à l'interrogation de savoir si elle s'occupe réellement de la
scolarisation de ces enfants.
SECTION 1. PRESENTATION DE
LA MAISON BAKANJA-VILLE
SITUATION GEOGRAPHIQUE
Lorsqu'on prend le centre-ville de Lubumbashi comme la
référence, la maison Bakanja-ville est située au
N°683 de l'avenue N'DJAMENA en diagonal avec le lycée
Tuendeleye.
III.1.1. HISTORIQUE
L'institution que nous avons choisie est la maison d'accueil
Bakanja-ville. Lorsque Bakanja-Centre commença
ses activités en 1994, les enfants de la rue de Lubumbashi ne venaient
pas. Le centre était trop éloigné de leurs
activités journalières, les jeunes préféraient
rester se débrouiller en ville. C'est pourquoi les Salésiens ont
ouvert une nouvelle maison en plein centre-ville. Le fait que les deux centres
s'appellent Bakanja n'est pas une coïncidence. Grâce à une
collaboration, ils se complètent. Les enfants sont accueillis à
Bakanja-Ville pour après éventuellement aller à
l'école et à l'internat de Bakanja Centre. A cet effet les
responsables de Bakanja-centre ont eu l'idée d'une présence
salésienne au centre -ville pour se rapprocher davantage des
enfants.Après l'accord du conseil provincial, la maison sise au
N°683 avenue N'DJAMENA a été retenue pour ce projet.
Le choix du nom a deux raisons :
- Premièrement, en gardant
« Bakanja » le ministère des affaires sociales
considérait la maison comme une extension de Bakanja centre ainsi, il
n'était pas nécessaire d'introduire une nouvelle demande en vue
d'obtenir un autre statut juridique et par conséquent la maison
évitait des frais supplémentaires.
- La deuxième raison pour laquelle le choix de nom a
été fait est aussi la plus importante : les noms
Bakanja-ville et Bakanja-centre illustrent la collaboration entre les deux
maisons qui doivent travailler ensemble pour la réinsertion famille et
sociale des jeunes.
En 1998 Bakanja-Ville entame ses activités comme centre
d'accueil. Une fois par semaine, les enfants venaient parler de leurs
problèmes avec un assistant social. En 1999 ils ont commencé
à venir tous les jours entre 7h0'0 et 18h0'0. Ils venaient toujours
parler à l'assistant social, mais maintenant ils peuvent aussi prendre
une douche, laver leurs habits, préparer leurs repas, aller aux
toilettes. Ils ne restent pas de façon permanente, mais on envisage
déjà leur réintégration dans la famille.
En 2000 le gouvernement provincial a décidé que
les enfants de la rue devaient disparaitre de la ville de Lubumbashi. La police
les mettait tout simplement en prison. Beaucoup se réunissaient et se
cachaient partout. Mais par manque de moyens financiers, le Directeur de la
prison décida après quelque temps de les remettre en
liberté. Une fois de retour dans la rue, les enfants étaient
souvent maltraités par la police et les militaires. Un petit groupe est
alors allé demander de l'aide à Bakanja Ville. La question
était s'ils pouvaient passer la nuit dans la maison. Le centre est alors
devenu, non seulement un centre d'accueil, mais aussi un endroit où les
jeunes pouvaient dormir en sécurité.
Après ce moment -là, la maison fut ouverte de
07h00' à 20h00'. Tous les jeunes de la rue étaient la bienvenue,
mais seuls les jeunes de moins de 18ans pouvaient y passer la nuit. Ceux
qui passaient la nuit étaient obligés de quitter la parcelle vers
07h du matin, ils allaient travailler en ville pour se chercher quoi mettre
sous la dent et à 11h, leur barrière était de nouveau
ouverte pour eux. Les jeunes avaient la possibilité de pratiquer du
sport et participer aux jeux dans la parcelle.
La maison organisait régulièrement des moments
de conscientisation, toujours en vue d'une réintégration
familiale. Cependant c'est à cette période que la maison a
commencé l'enregistrement des jeunes qui y passaient la nuit notamment
pour des raisons de sécurité.
Une année plus tard, Bakanja-ville a mis en
place un programme de formation. Les jeunes qui fréquentaient la maison
avaient la possibilité de suivre des cours d'alphabétisation
à Bakanja- centre.
A cette opportunité étaient liées
quelques conditions :
· Etre âgé de moins de 18 ans
· Etre régulier au refuge de nuit
La maison leur offert une place pour mettre des
biens entre autres vêtements et leurs sacs, aussi ils avaient droit
à un repas.
A. A la fin de l'année scolaire, les jeunes
avaient la possibilité d'aller à l'internat à
Bakanja-centre sous certaines conditions :
· Régularité au refuge de nuit ;
· Ponctualité à l'école pendant
l'année scolaire précédente ;
· Contact avec sa famille, sans possibilité de
réintégration.
En 2009, de nouvelles mesures provinciales sont prises
concernant les enfants de la rue. Comme ils n'n'étaient toujours pas
admis dans l'image de la rue à Lubumbashi, Ils pouvaient choisir entre
rentrer en famille, aller vivre hors de la ville, ou bien se faire enfermer
dans le centre de la Kasapa. Les centres qui n'acceptaient pas ces conditions
seraient fermés. Ceci était le cas de Bakanja-Ville.
B. Après des négociations la maison pouvait
continuer à travailler à plusieurs conditions :
-Il fallait changer d'abris pour la nuit à un
internat
-accueillir seulement les nouveaux-venus et pas les
habituésne pas accueillir les enfants qui ont fui la Kasapa,ces jeunes
doivent être renvoyés immédiatement dans cette
institution.
Suite à la répression du gouvernement
vis-à-vis des enfants de la rue, la maison n'avait plus le droit
d'accueillir les jeunes. La seule tâche qui lui restait consistait
à être un point d'orientation versle centre fermé de la
KASAPA ou le centre LUKUNI du gouvernement provincial du Katanga.
Devant l'échec de cette politique, Bakanja-ville fut
convoqué par le gouvernement provincial et pu profiter de l'occasion
pour renégocier son ouverture.
C'est donc à partir de Décembre 2009 que la
maison Bakanja-ville devient officiellement une maison d'accueil partiel pour
les enfants de la rue ou défavorisés. Le but reste le même
: la réintégration des enfants dans leur
famille. Le jeune restant libre dans ce choix. S'il ne se sent pas
encore prêt à renouer le lien avec la famille, la maison
respectera sa décision. Un jeune a besoin de temps pour se
décider à quitter définitivement la rue. Cette
évolution de la jeune passe par différentes étapes
jusqu'au moment où la maison sera obligée de respecter sa
décision, si le fonctionnement de cette dernière ne lui convient
plus.
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