EPIGRAPHE
Les enfants sont la chose la plus précieuse dans la vie.
Un parent doit faire tout ce qu'il peut pour donner à un enfant le sens
de la famille.
Elvis Presley
DEDICACE
A tous les Orphelins et Enfants de la rue de la ville de
Lubumbashi qui vivent dans des conditions d'extrême pauvreté et
qui fondent tout leur espoir dans la bonne foi des Organisations Non
Gouvernementales qui Comprennent leur souci, besoin, exigence afin de permettre
leur intégration sociale dans la société.
A vous mon oncle Kahola Tabu Olivier, c'est avec un immense
plaisir que je prends mon stylo pour vous écrire ces quelques mots. Les
efforts que vous avez fait pour moi, le temps que vous
m'avez donné, les conseils avisés qui éclaireront notre
chemin et comme vous le savez, j'ai traversé des
moments si difficiles vous m'avez consolé lorsque
j'avais de la peine. Vous m'avez fait rire lorsque
j'étais malheureux que plus d'une fois je pensais que je ne verrais
jamais le bout du tunnel. A chacun de ces moments, vous êtes là
pour me réconforter et m'aider à avancer. Je ne vous remercierais
jamais assez pour tout ce que vous avez fait pour moi et je ne pourrais
jamais vous remercier à la hauteur de ce que vous m'avez donné.
C'est pourquoi je te remercie énormément d'être cette
personne si importante dans ma vie.
Une chose est sure : je n'oublierais jamais.
Kawaya Yuma Thierry
IN MEMORIAM
Il m'est difficile de coucher ses quelques lignes en terme du
travail sans faire une allusion particulière à titre posthume
à vous mes pauvres parents que la terre de nos ancêtres a
arrachés sitôt :PAPA KAWAYA BIN ASANI et MAMAN KAMBULU
ASHA JACQUELINE, pour m'avoir mis au monde, orienté,
conseillé et protégé tout au long de mon jeune
âge.
Voilà aujourd'hui les fruits de votre effort lequel
vous ne consommez pas et de là où vous êtes, sachez que
votre semence a porté des fruits. Je ne saurai vous oublier.Je garderai
vos sages conseils et vos bonnes manières.
Que vos âmes reposent en paix et que la terre
de nos ancêtres soit douce et légère à votre
égard.Trouve ici notre reconnaissance et à nous revoir le dernier
jour.
Kawaya Yuma Thierry
REMERCIEMENTS
En préambule, béni soit Dieu, Qui n`a pas
rejeté ma prière, Et qui ne m`a pas retiré sa bonté
!Chantez la gloire de son nom, Célébrez sa gloire par vos
louanges !Car tes oeuvres sont redoutables, Je célébrerai le nom
de Dieu par des cantiques, Je l`exalterai par des louanges.Béni soit
à jamais son nom glorieux ! Que toute la terre soit remplie de sa gloire
!Amen !Amen !
Avant d'entrer dans le vif de notre mémoire, nous
allons nous acquitter d'un devoir de reconnaissance à l'endroit de tous
ceux qui nous ont aidés de loin tout comme de près et qui ont
contribués à l'élaboration de ce travail ainsi qu'à
la réussite de cette formidable année académique.
Je voudrais tout d'abord adresser toute ma gratitude aux
autorités de la faculté des sciences sociales, politiques et
administratives plus particulièrement au doyenle professeur THIERRY
MULEKA, professeur OLIVIER KAHOLA vice-doyen chargé de l'enseignement,
professeur PASCAL ELENGESA vice-doyen chargé de la recherche, le
secrétaire académique le CT BOBO, au chef de département
de sociologie professeur KUNKUZIA, CT LINGOTO , CT TSHIKA SIDONIE, aux
chefs de départements et aussi qu'aux professeurs, chefs de travaux et
assistants qui se sont donnés corps et âme pour
l'épanouissement intellectuel en faisant de nous des hommes ayant des
têtes bien faites et qui ont assuré notre formation universitaire
et à travers les conseils prodigués depuis la première
année académique, sans lesquels ce travail n'aurait pas abouti
à sa fin. Non seulement ils nous ont prodigué de suggestions fort
utiles, mais ils nous ont aussi indiqué quelques ouvrages qui nous
ontindispensablement servis pour que nous soyons en mesure de produire ce
mémoire.
Je tiens à saisir cette occasion et adresser mes
profonds remerciements et profondes reconnaissances au professeurPASULA
NKUKITER ARMAND qui a bien accepté de diriger ce mémoire. Ses
remarques, ses précieux conseils et ses corrections nous ont
été d'une grande utilité tout au long de cette
année. Vous avez accepté de guider nos deuxièmes pas dans
la recherche. Vous vous montrez disponible pour répondre à nos
sollicitations. Nous avons l'occasion d'admirer vos éminentes
qualités humaines et pédagogiques ainsi que votre
dévouement à transmettre les connaissances que vous avez
accumulées durant de longues années de recherche. Soyez
rassuré cher directeur de notre profonde gratitude.
Je remercie en particulier tous mes oncles et tantes, pour
leur amour, leurs conseils ainsi que leur soutien inconditionnel, à la
fois moral et économique, qui m'a permis de réaliser les
études que je voulais et par conséquent ce mémoire,
notamment : Jacques Kambulu, olivier Kahola, blaise Kabundi, Georges
Kompany, Serge Kimabwe, Billy Yuma, Papa Assani, Samuel Kamanda, Solonge
Musama, Alice Mutete, Annyck Kamanda, Aphrodite Kamanda, Patricia Kamanda, que
l'éternel vous comble de ses bénédictions.
J'aimerais exprimer ma gratitude à mes
grands-pères, Thomas Swedi et Jean-Paul Kamanda.
Mes remerciements s'adressent à mes frères et
soeurs biologiques, les mots me manquent pour exprimer ma profonde
reconnaissance à ma tendre famille dont l'amour, la patience et le
sacrifice s'inscrivent à chaque page de ce document notamment :
Seluwa
Kawaya, Bella Kawaya, Billy Salumu, Tantine Kawaya, Bienfait
Kawaya, Henry Salumu, Serge Kawaya, Charly Kawaya, Jonathan Kawaya, Grace
Kawaya, Merveille Kawaya.
Je souhaite adresser mes remerciements à tous mes
beaux-frères et belles-soeurs pour l'affection et le soutien moral que
vous m'avez toujours témoignés :André wemba, Joëlle
Otoko, Vanie, Hortense, Irène, Sandra, Chela.
Je désire aussi remercier tous mes cousins et
cousines : Gloire kambulu, Jean kambulu, Cheribain, Daniel, Omari Joseph,
Othniel Kahola, Evangeline Kahola, Nouria Kahola,
A mes neuves et nièces : Junior, Moise, Emmanuel,
Noëlla, Dieu-merci, Pascaline, Jacques, Octavie, Bella, Emanie, Elsa,
Elmar, Anne, Toto, Jean, Nicole.
Je voudrais exprimer ma reconnaissance envers lesproches, amis
et collègues, qui m'ont apporté leur soutien moral et
intellectuel tout au long de la réalisation de ce
mémoire,notamment : Bienfait Bahati, Bernard Bukinga, Bertin
Ngongo, Laurianne Kongolo, Léa Romaine, Rebecca Mumbale, Pierrette
Bokonga, Choudelle Mwadi, Marie Mukubu, Tague Kilolo, Helene Kabwa, Lydia
Mbuyu, Patient Ndengo, Vital Mulage, Luzinga Esther, Olala Smart, Francis
Assani, Moise Skamo, Steeven Bonheur, Valentin Tshikenke.
Mes vifs remerciements et reconnaissances vont
également à l'Eglise VISION DE PATMOS HEWA BORA ;
représentée par les encadreurs spirituels,
Particulièrement au révérend pasteur MUPENDA MAYENGE LA
VIE et son épouse maman SOLANGE LA VIE, Frère Guellord et tous
les serviteurs de cette Eglise.
Enfin, je tiens à témoigner toute ma gratitude
à ma très chère amie ITUMBO ZAMBI
ANNAËL pour son soutien inestimable. A toutes les personnes
dont les noms ne figurent pas dans ce travail, et que nous portons au fond
du coeur nous disons sincèrement merci.
Kawaya Yuma Thierry
INTRODUCTION GENERALE
L'histoire nous renseigne que dans toute
société, qu'elle soit traditionnelle ou moderne les
communautés sont toujours occupées de l'encadrement de leurs
enfants dans le cadre de lasocialisation consistant à aider les plus
petits à s'adapter au mode de vie de la société.
Actuellement à Lubumbashi, les patents éprouvent
d'énormes difficultés pour donner des réponses
satisfaisantes à cette préoccupation. Ils se trouvent donc
limiter et désarmer face à la modicité de ressources
nécessaires pouvant comblées les besoins sociaux dans la prise en
charge de leurs enfants. Les multiples contraintes et pressions sociales
engendrent les blocages qui ne facilitent pas cette insertion. C'est donc l'une
des voies qui donnent naissance aux situations de certaines personnes.
D'où l'émergence des zones de marginalité
où se développe le phénomène « enfants de
la rue » qui, de plus en plus prend des allures insaisissable et
inquiétante en RD Congo en général et en particulier dans
la ville de Lubumbashi. Ils ne sont pas tous `'enfants de le rue'', la plupart
proviennent des familles et acquièrent au fil du temps
l'identité, tributaire du vagabondage et de la violence qui leur sont
principalement reprochés par la société globale. Seuls
quelques-uns sont nés sur la rue, issu des parents de la rue comme en
témoigne G. Mulambwa (2007, p.50) : « ces enfants
contractent des unions dans la rue, ils enfantent et élèvent ses
enfants qui méritent peut-être pleinement les qualificatifs
d'enfants de la rue ».
Les enfants privés d'une éducation de
qualité, à la fois inclusive et équitable, courent
davantage les risques de la pauvreté, de la stigmatisation ou encore de
la violence.
Pour les enfants marginalisés, l'accès à
l'éducation de qualité peut-être le facteur
déterminant entre une vie d'exclusion et une vie participation active
à la société. De l'éducation né la
possibilité d'un accès juste et égal à un emploi
descent, une rémunération suffisante, un moyen de subsistance
durable et sain. Il faut signaler que tout enfant a droit à une
éducation, ladite éducation se fait dans différents
milieux, appelés milieux de socialisation, dont la famille reste la
base.
L'éducation est souvent considérée comme
la clé du développement et une condition fondamentale
d'amélioration de la qualité de la vie. Mais, pour que cette
éducation ait un impact significatif sur le développement humain,
encore faut-il qu'elle soit accessible à tous les membres de la
société. Or, beaucoup d'entre ces enfants en rupture familiale
sont malheureusement privés de ce droit fondamental. En RDC, ce
phénomène prend un caractère de plus en plus important.
Un travail de recherche exige de centrer son questionnement sur un aspect particulier du domaine
d'étude. De ce fait, le sujet de notre projet de recherche touche
à la : « Scolarisation des enfants en
rupture familiale dans la maison Bakanja à
Lubumbashi. »
Des nouvelles statistiques publiées par l'UNSCO
relèvent que 57 millions d'enfants n'étaient pas
scolarisés en 2011, soit une baisse d'à peine 20 millions par
rapport à l'année 2010. Une nouvelle analyse de données
démontra que l'aide en faveur de l'éducation de base a
baissé pour la première fois depuis 2002 obscurcit les
perspectives de nombreux enfants à travers le monde.
La conférence mondiale sur
« l'éducation pour tous » organisée à
Jomtien, Thaïlande, en 1990 sous l'égide de l'UNSCO et de l'UNICEF,
du PNUD et de la banque mondiale à permit de confronter les
expériences et les conclusions des chercheurs, de souligner l'importance
de l'éducation de base et de forger une résolution commune de
pays membres pour réaliser l'objectif de l'éducation de base pour
tous.
La qualité de l'éducation dépend de
facteur multiple : moyens financiers, degré de sensibilisation du
public et participation communautaire, pour n'en citer que quelques-uns. Les
ressources étant limitées, il faut les concentre sur les
interventions qui ont le plus de chances d'améliorer efficacement la
qualité de l'apprentissage. L'auteur de la monographie II de la
conférence sur l'éducation pour tous à Jomtien,
Thaïlande, en 1990 (p.27-31).
Ceci nous permettra d'aborder ce que nous attendons par
l'état de la question. Norbert Lupithi wa Numbi (2013 : p.23)
définit l'état de la question comme problème traité
permet de se rendre compte des pistes précédemment
exploitées, des aspects déjà abordés et, par
ricochet de relever leurs mérités, leurs manques et
éventuellement leurs limites, ce qui aide à préciser
comment les nouvelles recherches se démarquent de
précèdent dans la définition et dans la constriction de
leurs objets. Dans ce même ordre d'idées, affirme Shomba Kinyamba
(2012 : p.36) « chaque investigation dépend des
études antérieures et sert de base au futur. C'est pour cela que,
plus il est possible d'établir de liens entre une étude
donnée et d'autres, plus la garantie d'une contribution efficiente et
certaine ». C'est dans cette perspective que nous faisons recourt aux
travaux antérieurs.
Barbara BRINK dans « création de centres
d'accueil pour des enfants des rues » principes directeurs, estiment
que l'éducation est souvent considérée comme la clé
du développement et une condition fondamentale d'amélioration de
la qualité de la vie. Mais, pour que cette éducation ait un
impact significatif sur le développement humain, encore faut-il qu'elle
soit accessible à tous les membres de la société. Or,
beaucoup d'entre ces enfants en rupture familiale sont malheureusement
privés de ce droit fondamental. Selon lui, pour réaliser un
centre d'accueil il faut :
· Suggérer les moyens susceptibles d'aboutir
à un projet éducatif viable ;
· Décrire la réalité vécue
par les enfants des rues et quelques approches pédagogiques mise en
oeuvre par les organismes qui s'occupent d'eux ;
· Rappeler quelques principes fondamentaux concernant
l'importance du confort physique des usagers des centres d'accueil ;
· Passer en revue toute une gamme de services et
d'activités qui pourraient être proposés aux enfants des
rues dans le cadre de leur réhabilitation et de leur réinsertion
sociale.
Proposer des idées et des exemples
d'aménagement, suggérant les moyens de traiter et de concevoir
les espaces intérieurs et extérieurs en fonction de
différentes activités envisagées. Il ne s'agit pas des
solutions définitives, complexes ou très élaborées
mais plutôt de repères propre à faciliter la
réflexion de quiconque se lance dans cette entreprise sans
expérience ou s'efforce de transformer une structure existante en centre
d'accueil pour les enfants des rues.
Proposer trois prototypes de centres d'accueil et
présente pour chacun un model conceptuel indiquant les relations
fonctionnelles entre les différentes activités
envisagées.
Les possibilités offertes aux enfants des rues varient
considérablement en fonction des besoins et des ressources disponibles.
Il a proposé enfin quelques besoins les plus courants :
- Centre d'accueil à vocation
résidentielle ;
- Centre accès sur la prise en charge
sanitaire ;
- Centre accès sur la formation professionnelle.
Emile DURKHEIM « éducation et
sociologie » (1922 :p.1-19), dans son premier chapitre il donne
la définition de l'éducation, sa nature et son rôle. Selon
lui, le mot éducation a été parfois employé dans un
sens très étendu pour designer l'ensemble d'influences que la
nature ou les autres hommes peuvent exercer soit sur notre intelligence, soit
sur notre volonté autrement dit l'éducation, c'est l'action
exercée sur les enfants par les parents et les maitres et pour qu'il ait
éducation, il faut qu'il y ait en présence une
génération d'adultes et de jeunes, et une action exercée
par les premiers sur les seconds. Cette action est de tous les instants, et
elle est générale.
L'éducation aurait pour objet de « faire de
l'individu un instrument de bonheur pour lui-même et pour ses
semblables » ; car le bonheur est une chose essentiellement
subjective que chacun apprécie à sa façon pour être
utile dans la société future. Il faut signaler que
l'éducation a infiniment varié selon le temps, les espaces
géographiques et varie aussi selon les classes sociales, celle de la vie
n'est celle de la campagne, celle du bourgeois n'est pas celle du l'ouvrier.
Mais, en fait, chaque société, considère à un
moment déterminé de son développement, à un
système d'éducation qui s'impose aux individus avec une force
généralement irrésistible et cela explique que lorsqu'on
étudie historiquement la manière dont se sont formés et
développés les systèmes d'éducation par exemple de
la RDC, on s'aperçoit qu'ils dépendent de la religion, de
l'organisation politique, du degré de développement des sciences,
de l'état de l'entreprise, etc. les croyances religieuses les pratiques
morales, les traditions nationales et les opinions collectives de toute sorte
forment l'être social telle est la fin de
l'éducation. Il résulte de ces faits que chaque
société se fait un certain idéal de l'homme, de ce qu'il
doit être tant au point de vue intellectuel que physique et moral ;
que cet idéal est, dans une certaine mesure, le même pour tous les
citoyens ; qu'à partir d'un certain point il se différentie
suivant les milieux particuliers que toute société comprend dans
son sein.
De nos jours, difficile de trouver une éducation
absolument homogène et égalitaire et pour la trouver il faudrait
remonter jusqu'aux sociétés préhistorique au sein
desquelles il n'existe aucune différentiation entre garçon et
fille.
Selon cet auteur, les devoirs et les droits de l'Etat en
matière d'éducation, l'Etat doit servir d'auxiliaire et de
substitut aux familles en construisant les écoles pour
l'éducation de tous les enfants sans discrimination de race, de tribu ou
de classes sociales. Du moment que l'éducation est une fonction
essentiellement sociale, l'Etat ne peut s'en désintéresser. Au
contraire tout ce qui est éducation doit être, en quelque mesure,
soumis à son action. Cela nous pousse à réfléchir
concernant notre pays la RDC qui ne s'occupe pas de l'éducation des
enfants de la rue et qui au retour engendre par exemple le
phénomène KOULUNA parce que ces jeunes garçons manquent un
encadrement efficace et efficient pour leur développement
intellectuel.
Il aboutit à la conclusion selon laquelle, l'enfant ne
peutconnaître le devoir que par ses maîtres ou ses parents; il ne
peut savoir ce que c'est que par la manière dont ils le lui
révèlent, par leur langage et par leur conduite. Il faut donc
qu'ils soient, pour lui, le devoir incarné et personnifié. C'est
dire que l'autorité morale est la qualité maîtresse de
l'éducateur.Car c'est par l'autorité qui est en lui que le devoir
est le devoir en matière de l'éducation.
Florentin AZIA DIMBU « Enfants de la rue à
Kinshasa et le lien familial : Rupture de façade ou affective d'avec
leurs familles d'origine ? » (2009). Cet article examine le genre de
rapports que les enfants de la rue entretiennent encore avec leurs familles
d'origine. Il s'attèle à montrer que les enfants de la rue, du
moins son de son échantillon, n'ont pas affectivement rompu avec leurs
familles. Car, fondamentalement, la majorité lui est restée
attachée, la rupture n'étant que de façade.
Le fait d'être soustrait du toit parental pour investir
la ruedevrait avoir une incidence sur leur structure de personnalité et
cela nesignifie pas que ces enfants ne sont pas en relation avec autrui :
parents, frères, soeurs, camarades, etc.
Cet article a permis d'examiner le genre des rapports que
lesenfants de la rue entretiennent avec leurs familles d'origine et vue tous
leurs travaux dans lesquels ils se sont projetés, la structure de leur
personnalitélaisse voir un fond psychique demeuré sain. Par
conséquent, on peut fonder espoir de pouvoir les réunifier en
famille, pourvu que celle-ci soit aupréalable « soignée
».
Philippe KASONGO et Jean KINABLE
« Ephénomène pluriel et complexe à Lubumbashi,
RD Congo » selon ces enfants de la rue,auteurs, l'expression
``enfants des rues'' est souvent un raccourci quisatisfait le sens
pathétique mais n'ouvre pas à la compréhension
d'unphénomène extrêmement complexe. Victime d'exactions et
de maltraitance souvent dans les familles recomposées,
déstructurées et défavorisées, l'enfant dit de la
rue est stigmatisé « kaloji » (petit sorcier en
swahili), une manière acceptable de se débarrasser de lui. Aussi
bien complexe que pluriel par l'imbrication de plusieurs facteurs, même
contradictoires, ce phénomène se révèle par
l'accusation mutuelle entre enfants et parents quant à sa genèse.
Les défis à relever et les opportunités à saisir,
aussi bien par lesenfants eux-mêmes que par les intervenants sociaux sont
innombrables.Stigmatisés marginaux, délinquants, sorciers et
violents,ils éprouvent une souffrance psychique d'origine social.
Quoi qu'il en soit, « la réalité est en
fait beaucoup plus complexe. D'abord, parce que le seul facteur
économique ne suffit en aucun cas à expliquer le
phénomène des enfants de la rue. Un discours beaucoupplus proche
de la réalité tente d'analyser le phénomène
à travers une grille non plus purement économique, mais
socio-économique. Cette analyse intègre ainsi certains facteurs
démographiques ». L'implication de multiples facteurs en
interaction, notamment familiaux, politiques, socio-économiques,
culturels, criminologiques et psychologiques, détermine son
éclosion.
Ces auteurs aboutissent à la conclusion selon laquelle
êtreenfants de la rue est la conséquence de plusieurs facteurs en
interaction quimotivent l'enfant à y élire domicile. La vie de
la rue n'étant pas un destin facile, ils sont obligés de tenir le
coup pour surmonter les difficultés qu'ils rencontrent. C'est leur
côté résilient qui paraît le plus intéressant
du fait qu'il leur permet de résister malgré l'adversité
et s'appuyer sur des ressorts pour rebondir.
Yves MARGUERAT « Les enfants de la rue : le cas de
l'Afriquenoire » estime que l'Afrique Noire était encore il y
a peu un continent où l'enfant était au coeur de la
société : non le petit dieu dorloté comme uncaniche de
l'Occident, mais la richesse de l'avenir, l'espoir des hommes.Désormais
ses villes ne sont plus à l'abri du fléau, même si les
responsables ont eu très longtemps quelque peine à l'admettre. La
genèse -ou plutôt les genèses- du phénomène
sont assez récentes, et donc particulièrement significatives
à analyser.
Pour désigner les enfants et les jeunes (peu importe
ici leslimites d'âges) que la pauvreté de leurs parents contraint
à aller chercherhors de chez eux un complément de ressources
indispensables à la survie de la famille, on peut parler d'enfants dans
la rue». Ils sont de loin les plusnombreux, et surtout les plus visibles.
Ils exercent en effet les innombrables «petits métiers» qui
prolifèrent dans l'économie populaire urbaine, du portagede
paquets à la vente ambulante (aux multiples aspects), en passant par
l'art de cirer les chaussures ou celui de guider les touristes, ou encore
laprostitution (pour touristes ou pour autochtones).Les enfants de la rue
sont,nous venons de le voir, les victimes des dysfonctionnements des
sociétés actuelles.I1 est évident que ceux-ci sont hors de
portée de toute action volontaire, du moins à court terme.
Autrement dit, faute de pouvoir peser sur les causes, on est obligé de
se contenter d'essayer d'en endiguer les conséquences - ce qui n'est pas
très gratifiant, mais cela vaut mieux que de ne rien faire.
L`expérience montre que l'action est possible, qu'elle
est efficace,et même qu'elle est relativement facile. Dans la plupart des
cas, et en dehors des contraintes imposées aux enfants «sous
contrôle», la plupart des enfants de la rue, même
âgé+, sont désireux d'en sortir. L`essentiel est donc
là : il n'ya qu'à accompagner le mouvement, lui donner les moyens
de se réaliser.UNESCO « Enfants de la rue, enfants
travailleurs, Programme d'éducation des enfants en situation
difficile » (1999).
Les enfants de la rue et les enfants travailleurs vivent
tropsouvent dans des conditions déplorables et sont l'objet d'abus de
toutes sortes. Ils sont nombreux à souffrir de maladies diverses en
raison de leurs conditions de vie déplorables. Beaucoup d'entre eux
fréquentent peut ou nefréquentent plus l'école. Devenus
adultes, ils seront analphabètes ou illettrés s'ils survivent
à la faim, à la soif, aux travaux dangereux et mal
rémunérés,à la prostitution, aux abus sexuels, aux
endémies, à l'exclusion sociale, aux harassements de la police,
aux tracasseries de la justice, à la prison, aux drogues destructrices
et bon marché, au travail domestique transformé en
esclavage...
Ils ne connaissent pas les vraies joies de l'enfance et de
lajeunesse.Quasiment oubliés dans les budgets nationaux, ce sont des
organisations de la société civile, des institutions religieuses
et des personnes de bonne volonté qui subviennent à leurs besoins
urgents de survie : nourriture, centre d'accueil ou d'écoute,
vêtement, santé, soutien juridique, conseil sanitaire, protection
contre la violence, la répression imméritée et les abus
divers au nom de la loi et de l'ordre. Plus grave encore pour leur avenir, ils
n'accèdent pas facilement à l'école.
Pourtant, l'éducation est un droit individuel reconnu
par toutesles nations.Ce droit fondamental, la communauté internationale
l'a rappelé à la Conférence mondiale sur
l'éducation pour tous (Jomtien, Thaïlande, mars 1990) : «Il y
a plus de quarante ans, les nations du monde affirmaient, dans la
Déclaration universelle des droits de l'homme que «toute personne a
droit à l'éducation» (...)». (En conséquence),
«Tous les enfants, tous les adolescents et tous les adultes devraient
avoir accès à l'éducation fondamentale. Il faut s'attacher
activement à éliminer les disparités éducatives qui
peuvent exister au détriment de certains groupes.Les pauvres, les
enfants des rues et les enfants qui travaillent (...) ne doivent subir aucune
discrimination dans l'accès aux formations». (Déclaration de
Jomtien, article 3). Ce qui justifie la démarcation entre ces travaux et
notre travail est que tous ces documents parlent de l'éducation des
enfants de la rue qui sont marginalisés, rejetés,
maltraités et suites à cela ces enfants ont besoin d'un soutien
pour qu'ils soient utiles dans la société. Mais, de notre part,
nous voulons comprendre comment on s'occupe de la scolarisation de ces enfants
de la rue dans les centres d'accueil, plus précisément dans la
maison Bakanja à Lubumbashi pour permettre la
réinsertion sociale etfamiliale de ces enfants de sorte que
l'éducation familiale puisse occuper sa place primordiale et
éviter que la société toute entière ne puisse
sombrer dans le chaos suite à ce phénomène enfants de la
rue. L'éducation est une nécessité, vitale pour la
société et l'éducation à une dimension sociale par
le simple fait que les enfants auront à pendre un jour leurs places dans
la société.
Quivy.R, Van Campenhoudt (1995 : p263)
l'élaboration d'uneproblématique se décompose en deux
opérations : d'abord faire le point desproblématiques possibles
à partir des lectures et des entretiens ; en suite choisir et
expliciter l'orientation ou l'approche par laquelle on va chercher à
répondre à la question de départ.
Plusieurs auteurs ont défini la problématique de
différentes manières ça nous parait difficile
d'énuméré toutes ces différentes
considérations, nous définir la problématique avec Guy
Rocher (1968 : p63) comme l'ensemble des problèmes en vue de le
comprendre et de l'expliquer. Elle demeure une sorte d'angoisse qui provoque
chez le chercheur une curiosité, un désir de comprendre
d'expliquer et d'interpréter les faits qui se présentent comme
problème à résoudre.
Michel Beaud (2001 : p22) la définit comme
l'ensemble construitautour d'une question principale des hypothèses des
recherches et des lignes d'analyse qui permettant traiter le sujet.
Wenu Becker (2001 : p6) le concept problématique
constitue unfacteur essentiel qui permet de faire démarrer toute
recherche scientifique en ce qu'elle pose les jalons indispensables qui
soutiendront l'entreprise derecherche.Ainsi la problématique participe
à une meilleure formulation de la question et une articulation des axes
autour desquels viendrait s'organiser les matériaux ; mais
également à travers la problématique les recherches
indiqueront la quintessence de celle-ci.
La RDC est un pays malmené par la corruption, une
mauvaisegestion et de nombreux conflits armés. La population est dans un
état de grande détresse et de pauvreté. Ainsi, de nombreux
enfants de Lubumbashisont exclus de leurs familles.Les raisons en sont
multiples : maltraitance, problèmes financiers, accusation de
sorcellerie, etc. Ces enfants abandonnés subissent des conditions
d'existence extrêmement difficiles.Ils souffrent de malnutrition, de
maladies, sombrent dans la drogue, sont exploités ouencore
violés.Ils sont bien souvent contraints au vol pour survivre, nuisant
ainsi à une catégorie déjà fragile de la population
(ex : les mères de famille victimes de vols et de violences). Le projet
aide donc les partenaires locaux à réintégrer ces enfants
à leur famille et à la société.
L'accès à la scolarisation est un autre grave
facteur devulnérabilité.La Constitution congolaise garantit la
gratuité del'enseignement primaire, mais si nous regardons bien tous les
enfants ne disposent pas d'un accès gratuit à l'enseignement bien
que des efforts aient été entrepris par le gouvernement sur la
scolarisation. En effet, depuis 2000, la participation des enfants à
l'école a augmenté de manière considérable.La
lecture des données administratives, d'inscription, de
fréquentation,l'achèvement et la certification à
l'école primaire, rapportent un progrès considérable.
Entre les années 2001-2002 et 2012-2013, le nombre
d'élèves inscrits au primaire a plus que doublé, passant
de 5,47 millions à 12,60 millions d'élèves, une
avancée considérable. D'après le PNUD, un recul de 40% en
2005 à 25% en 2012 du nombre d'enfants et adolescents en dehors de
l'école a été observé auprès de la
population scolarisable (de 6 à 17 ans).
Cependant, le PNUD affirme que 31% des enfants
âgés de 6 ans n'ont jamais fréquenté
l'école.Le rapport du PNUD atteste que plus d'un million d'enfant en
âge d'aller au primaire et plus de 5 millions en âge d'aller au
secondaire, ne peuvent accéder aux écoles et que le taux de
scolarisation des enfants de 3 à 5 ans est seulement de 3%. Selon les
statistiques de l'UNICEF (2014), 41,5% d'enfants de 6 à 11 ans ne
fréquentent pas l'école en RDC. Cette faible fréquentation
s'explique, d'une part, par le fait que le budget consacré au secteur de
l'éducation en RDC est très faible. RDC and PNUD (2014) le
gouvernement de Kinshasa dispose de ressources très limitées mais
aussi par une absence de planification du secteur éducatif.
À l'aube de l'année 2015, année qui avait
été fixée par le Forum international de Dakar sur
l'Éducation pour tous comme l'horizon pourl'achèvement primaire
universel, la CONFEMEN a développé la réflexion sur ce que
pourraient être les priorités et les défis pour
l'après 2015. Pour la 56e session ministérielle de la CONFEMEN en
2014 une réflexion débat est en train d'être menée
sur le thème de l'éducation inclusive et de qualité pour
tous en Francophonie. La déclaration des Ministres de la CONFEMEN sur
les priorités de l'éducation pour l'agenda de l'après 2015
(juillet 2013) voir document annexé insiste sur l'éducation
inclusive, qui comporte la dimension de l'accès au droit de
l'éducation pour tous les enfants et spécialement les enfants
défavorisés, parmi lesquels, en RDC, on compte les enfants de la
rue.
Suite au manque de responsabilité de notre gouvernement
des'occuper de la scolarisation des enfants en rupture familiale ou enfants de
la rue qu'il y a eu la naissance des maisons d'accueil dans la ville de
Lubumbashi a l'instar la Maison Bakanja pour la
réinsertion sociale et familiale de ces enfants de la rue. C'est
pourquoi nous cherchons à connaitre, dans ce travail, la contribution de
cette maison sur la scolarisation des enfants en rupture familiale à
Lubumbashi.
C'est dans cette perspective que nous nous sommes posé
les questions suivantes :
Ø Quelles sont les principales causes du
phénomène enfants de la rue dans la ville de Lubumbashi ?
Ø Les réalisations de la maison Bakanja en
matière de scolarisation sont- elles efficaces pour résoudre
adéquatement les problèmes éducatifs des enfants en
rupture familiale dans la ville de Lubumbashi ?
L'organisation d'une recherche autour d'hypothèses de
travailconstitue le meilleur moyen de la mener avec ordre. Bien plus, un
travail nepeut être considéré comme une véritable
recherche s'il ne se structureautour d'une ou de plusieurs
hypothèses.
Pour répondre à ces questionnements,
convenons-nous d'avancer quelques hypothèses. Comme nous le savons,
l'hypothèse est une interprétation anticipée et
rationnelle des phénomènes. Ce sont des réponses
temporaires, à vérifier, aux questions de recherche
posées. Raymond Quivy.R et Van Campenhoudt(2006), définissent
pour leur part l'hypothèse comme étant une présomption non
gratuite portant sur le comportement des objets réels à
étudier.
Une hypothèse est une proposition qui anticipe une
relationentre deux termes qui, selon les cas, peuvent être des concepts
ou des phénomènes. Une hypothèse est donc une proposition
provisoire, une présomption, qui demande à être
vérifiée. Quivy.R, Van Campenhoudt (1995 : p135).
Les causes seraient complexes : l'exode rural,
l'accroissementdes villes et un taux de chômage très fort pousse
de nombreux enfants dans la rue. La précarité dans laquelle
vivent de nombreuses familles les empêche de scolariser leurs enfants,
qui se retrouvent livrés à eux-mêmes dans les rues. La
famille (élargie ou non), qui parait pendant longtemps la principale
source de protection de l'enfant, manque de plus en plus de moyens pour assurer
cette fonction.Cela s'explique notamment par l'aggravation des conditions
d'ordre économique, précarité, extrême
pauvreté, chômage des parents, ainsi que par le manque de logement
adéquat.A cela, nous pourrions ajouter la situation de grande
fragilité des familles (divorces, familles recomposées, familles
monoparentales, familles déchirées par le décès
d'un des parents) ce qui fait que certains parents n'arrivent plus à
assumer leur responsabilité envers leurs enfants, provoquant l'abandon
et la démission parentale. En outre, la mauvaise gestion des tensions et
des conflits pourrait provoque fréquemment la rupture et/ou
l'affaiblissement des liens familiaux avec pour conséquence directe, le
départ des enfants vers la rue. Il parait que lors de la
réunification, plusieurs parents ne veulent plus et refusent
d'accueillir leur enfant dans leur famille, notamment quandun des deux membres
de la famille recomposée n'est plus le parent biologique.
Il parait que les réalisations de la maison Bakanja en
matière de scolarisation des enfants de la rue sont efficaces pour
répondre aux besoins de ces enfants. Parce que la formation que ces
enfants reçoivent leur permet de s'intégrés dans leur
famille et dans d'autres milieux de socialisationsecondaire.Cette maison a
toujours réussi sa mission celle de la réinsertion sociale et
familiale.
Pour vérifier ces hypothèses, il convient
d'inscrire notreraisonnement dans un cadre méthodologique.Pour nous, la
méthodologie est l'ensemble de méthodes et techniques
utilisées dans une recherche pour collecter les données, les
comprendre et les expliquer.
La méthodologie sociologique renvoie à la
connaissance desrègles, étapes et procédures auxquels le
sociologue recourt pour pratiquer la sociologie et expliquer ces objets d'une
manière scientifique. Elle porte sur la manière dont le
sociologue étudie le social et produit les connaissances.La
méthode, comme nous le savons, est un ensemble
d'opérationsintellectuelles permettant d'analyser, de comprendre et
d'expliquer la réalité étudiée. Il est
indispensable d'inscrire toute étude dans une méthodologique.
Pour Madelene Grawit (2001 : p419) la méthode est
un moyen de parvenir àun respect de la vérité, de
répondre plus particulièrement à la
question« Comment », elle est liée au
problème d'explication. Les réalités surlesquelles portent
les interrogations étant différentes par natures,
lesdémarches intellectuelles au moyen desquels ces
réalités sont abordéesdoivent automatiquement aussi
l'être.
Selon Luc Campenhoudt & Quivy (2011 : p7) la
méthode est définie comme étant l'ensemble des
opérations intellectuelles par les quelles une discipline cherche
à étudier les vérités qu'elles poursuivent, les
démontrent et les vérifient.
Pour bien cerner cette étude, nous avons fait appel
à la méthode structuro-fonctionnelle
élaborée par Talcott Parsons. Cette méthode est
basée à la fois sur la structure et sur la fonction. La
société forme un tout structuré et intégré
dont les éléments constitutifs remplissent des
fonctionsnécessaires et indispensables à la
société. Albert R. Radcliffe-Brown cherche à comprendre
comment les éléments constitutifs de la société
remplissent ces fonctions. Après analyses et investigations, il conclut
que les différents éléments de la société
remplissent des fonctions telles que définies par les institutions
sociales qui, elles-mêmes sont définies par les structures
sociales dans lesquelles elles s'insèrent.
L'analyse porte ici sur la maison Bakanja
considérée comme une structure,et elle remplit les fonctions dont
celle de la réinsertion sociale et familiale desenfants de la rue. Cette
méthode postule 4 principes selon Talcott Parsons. PHILIPPE. R
(2010 : p169) :
Ø L'adaptation correspond à l'adéquation
entre les moyens et les fins et suppose le respect des normes
édictées par l'environnement ; c'est-à-dire que la
société doit équilibrer ses ressources pour assurer sa
survie, entretenir des relations avec son environnement, y prélever ce
dont elle a besoin et mobiliser des ressources en vue de ses buts. Nous sommes
censés protéger les enfants contre l'environnement, l'endroit
où ses enfants de la rue dorment lorsqu'ils sont dans la rue n'est pas
du tout bien, ils ramassent les choses aux poubelles faute de manque de quoi
manger et cela a directement un impact négatif sur leur santé. La
maison Bakanja a le rôle de bien loger ces enfants, les faire nourrir
bien pour permettre leur équilibre physique.
Ø La réalisation des fins collectives
définit les objectifs à atteindre, pour le système
d'action dans son ensemble, comme pour ses éléments
constitutifs ; c'est-à-dire que la société doit avoir
des objectifs et se donner les moyens de les réaliser et être
animée par des valeurs communes. La jeunesse d'aujourd'hui c'est le
Congo de demain. Chaque pays a un objectif sur sa jeunesse ; la maison
Bakanja a pour mission la réinsertion sociale et familiale de ces
enfants de la rue pour que ces enfants se trouvent une place dans la
société future.
Ø L'intégration interne du système
d'action vise à coordonner les différentes unités du
système et à assurer la cohésion de l'ensemble ;
c'est-à-dire que les différentes parties et les différents
intérêts qui composent la société doivent être
coordonnés, intégrés. Les encadreurs de la maison Bakanja
vivent en cohésion avec ses enfants de la rue, les encadreurs
coordonnent toutes les activités qui cadrent avec
l'épanouissement de ces enfants.
Ø Le maintien des modèles de contrôle tend
à assurer la stabilité des normes et des valeurs et favoriser
leur intériorisation par les acteurs sociaux ; c'est-à-dire que
la société doit assurer la cohésion de son système
de valeur et entretenir la motivation et les engagements des acteurs. Cette
maison a des règles et normes auxquelles ces enfants sont soumis
etsensés respecter. Chaque organisation à ses règles.il
faut signaler qu'il y a le surmoi, le ça et le moi. Le
surmoi c'est la société ou une structure comme la maison
Bakanja qui est notre structure d'étude. Le ça
représente la nature et en fin le moi c'est la
synthèse de ce qui est innée et les règles de la
société. Cette maison a des règles auxquelles le
ça de ces enfants doit obéir enfin de former en
eux l'être sociale qui est le moi.
Pour appuyer notre méthode, nous avons recouru à
quelques techniques, celles-ci « représentent des
procédés limités, mettant en jeu des
éléments pratiques, concrets, adaptés à un but
précis et défini par la méthode »,
parmi les techniques mobilisées, citons :
Ø L'observation participante ;
Ø L'observation indirecte ;
Ø L'entretien.
Selon LOUBET (2000 :19) les techniques sont « les
procédés de recherche qui serviront à mettre en oeuvre
concrètement et à réaliser les
opérationscorrespondant aux différentes étapes de la
méthode ».
Une technique est définie comme un ensemble de
démarchespréétablies à effectuer dans un certain
ordre et éventuellement dans uncertain contexte.Partant de ces deux
définitions nous pouvons préciser que lestechniques sont des
moyens et des outils qui sont au service de la méthode.
Technique documentaire :Faisant allusion
à l'importance de ladocumentation, TREMBLAY (1968 :28) précise
qu'elleapporte « certainstypes de matériaux sur des
évènements passés que d'autres techniquesseront incapables
de procurer, elle évite des démarches inutiles là
où lesmatériaux existants sont suffisamment riches pour admettre
une analysedirecte sans nécessité de supplémenter les
faits et attitudes rapportés.Elle comble des lacunes et des vides ou
vient renforcer des points de vue au moment de l'analyse, elle peut fournir des
opinions contraires et contradictoires sur
les problèmes étudiés suggérant ainsi de nouvelles
venues d'exploitation de la réalité ».C'est dans
ce cadre que différents ouvrages et autres documents inédits ont
été exploités au cours de notre recherche.
Technique d'entretien : L'entretien,
comme technique d'enquête, est né de
la nécessaire d'établir un rapport suffisamment
égalitaire entre l'enquêteur et l'enquêté pour
que ce dernier ne se sente pas, comme dans un interrogatoire, contraint de
donner des informations. BLANCHET.A GOTMAN.A (2007 :p7). L'entretien
est défini comme « un type de relation interpersonnelle que le
chercheur organise avec les personnes dont il attend des informations en
rapport avec le phénomène qu'il étudie » LOUBET (200
:47).Selon GRAWITZ (1996 : 585) le terme entretien correspond
mieux à la notion anglaise d'interview. L'interview dans le langage
courant, revêt un aspect journalistique, souvent spectaculaire, alors que
l'entretien conserve un caractère sérieux et
confidentiel. L'élément commun qui nous
intéresse est constitué par le fait qu'il s'agit dans les deux
cas d'un tête-à- tête et d'un rapport oral
entre deux personnes, dont l'une transmet à l'autre des
informations.Dans notre étude l'interview a été
utilisée pour compléter le questionnaire. Nous avons fait appel
à cette technique parce qu'elle donne aux répondants l'occasion
de s'exprimer beaucoup plus sur un sujet donné. En outre les
informations qui n'ont pas été recueillies par le questionnaire
sont collectées à l'aide de l'interview.
Observation participante : L'observation
participante est cette forme l'observation où l'observateur, qui est
extérieur au groupe qu'il observe, participe, c'est-à-dire
s'intéresse au groupe et se fait oublier entant
qu'observateur. Le chercheur marque sa présence effective à
l'intérieur de la communauté observée. Il s'établit
alors une interaction entre lui et les acteurs observés,
soit par l'intermédiaire d'informateur, soit par la
confrontation directe avec les sujets de son enquête. Cette technique
nous a permis dans la mesure où, nous ne sommes pas membre de ce groupe
d'enfants supporté par la maison d'accueil, mais on
participe dans leurs activités pour mieux les connaitre.Ceci nous
permettra dans un premier temps de préciser quel choix qui nous a
poussés à choisir ce sujet et les intérêts que nous
portons sur ce sujet. Nous avons choisi ce sujet suite à plusieurs
problèmes que rencontre la jeunesse congolaise actuelle en
matière de l'éducation engénérale, cela nous
poussent à réfléchir sur cette réalité
sociale :La scolarisation des enfants en rupture
familiale.
Les intérêts que nous portons :
Sur le personnel : Comprendre le
processus de réintégration sociale et familiale des
enfants de la rue après leur formation à la maison
d'accueil. Au cours de cette étude nous avons voulu montrer la
problématique de la scolarisation chez cette
catégorie défavorisée.
Sur le plan scientifique :
L'intérêt est de faire avancer la recherche sur la
question de la scolarisation des enfants en rupture familiale. Cette
étude (recherche) nous permettra d'appliquer les différentes
connaissances théoriques accumulées durant notre cursus surtout
de produire un document scientifique de référence pour des
études ultérieures qui cadrent avec ce domaine.
Sur le plan social : Réveiller
les consciences de sorte que l'éducation familiale puisse occuper sa
place primordiale et éviter que la société toute
entière ne puisse sombrer dans le chaos suite à ce
phénomène enfants de la rue. L'éducation est une
nécessité, vitale pour la société et
l'éducation à une dimension sociale par le simple fait que les
enfants auront à pendre un jour leurs places dans la
société. De ce fait, elle doit être orientée de
manière à façonner les êtres capables de se prendre
en charge pour construire un meilleur avenir. Cette étude mettra donc
à la disposition de tous les acteurs de l'éducation des
propositions concrètes pouvant remédier ou palier à ce
vide éducationnel.
Il n'est pas possible d'étudier, de parcourir tous les
éléments influents jusqu'aux extrêmes limites de la
terre et jusqu'au début des temps. Pour respect les règles
scientifiques de la recherche, nous délimitons notre sujet
typologiquement, temporellement et spécialement.
Notre étude est du domaine de la sociologie, plus
précisément de la sociologie de l'éducation et de
service sociale. La sociologie de
l'éducation se consacre à l'étude des processus de
socialisation scolaire, au déterminant social des pratiques et destins
scolaire, aux rapports pédagogiques, aux
caractéristiques des institutions et du personnel éducatif
tandis que le service social est l'ensemble des efforts
visant :
Ø A soulager les souffrances provenant de la
misère (c'est l'assistance palliative)
Ø A replacer les individus et les familles dans les
conditions normales d'existence (l'assistance curative)
Ø A prévenir les fléaux sociaux
(l'assistance préventive)
Ø A améliorer les conditions sociales et
à élever le niveau de l'existence (l'assistance constructive)
Nous avons observé cette réalité sociale
de la scolarisation des enfants en rupture familiale dans la ville au
cours de la période de 2014 à 2019.A ce qui concerne
l'espace géographique où a été menée notre
recherche. Nous limitons notre étude à la ville de Lubumbashi,
plus précisément la recherche est
effectuée dans la maison Bakanja.
De ce qui précède, présentons maintenant
l'organisation de ce travail. Hormis l'introduction qui présente
notre problématique ainsi que la méthode adoptée et la
conclusion qui résume les points saillants.
Cette étude est constituée de quatre chapitres.
· Le premier est théorique, il définit tous
les concepts de base en développant une théorie explicative.
· La deuxième traite sur l'aperçu
général sur la scolarisation et du
phénomène enfant de la rue en République
Démocratique du Congo.
· La troisième traite sur la contribution de la
maison Bakanja à la scolarisation des enfants de la rue.
· Le quatrième enfin, traite sur l'enquête
sociologique.
CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL D'ETUDE
Le premier chapitre est théorique, il définit
tous les concepts de base en développant une théorie explicative.
En tant que tel, il a pour préoccupation de cerner le sens ou la
signification des concepts en usage. A travers la recherche, c'est tout un
ensemble d'idées, de théories qui se développent et
s'entremêlent les unes aux autres. Elles viennent former ce qu'on appelle
le cadre conceptuel. Gauthier (2009 : 767).
L'assemblage de ces connaissances qui se rattachent au sujet
de la recherche va tenir lieu de point de repères pour orienter et
délimiter la problématique. D'où l'intérêt de
clarifier et de définir les concepts de base, pour éclairer le
lecteur dans la démarche de notre questionnement. Nous analyserons dans
cette partie les concepts de notre étude.
Section 1 : Discussions
conceptuelles
Alex Muccheilli (1996) fait remarquer « au
niveau d'une recherche sérieuse (mémoire, thèse,
article...), il semble préférable de bien préciser les
concepts que l'on utilise. Si certains prêtent à confusion ou
donnent lieu encore à diverses définitions, il est très
simple de dire qu'on utilise tel ou tel concept dans l'acceptation retenue par
tel ou tel auteur ».
1.1 Concepts fondamentaux
1.1.1. La Scolarisation
Selon le dictionnaire, Petit Larousse (1998 :924), le mot
scolarisation signifie le fait de doter un pays ou une région des
établissementsnécessaires à l'enseignement de toute une
population. La scolarisation est aussi l'action d'admettre un enfant ou un
groupe à suivre l'enseignement d'un établissement scolaire.
1.1.2. Enfant
Selon Petit Larousse (1998 : 380), l'enfant est un
garçon ou une fille de l'âge de l'enfance. Citant la convention
des nations unies sur les droits de l'enfant, CASTELLE (1990 :9) déclare
: « Est considéré comme un enfant tout être humain
âgé de moins de 18ans, sauf si une loi nationale accorde la
majorité plus tôt. ».
1.1.3. Rupture
Séparation, interruption d'une relation. Et lorsqu'on
parle de la rupture familiale c'est-à-dire la séparation des
membres d'une famille, donc, il y a une séparation des relations
familiales entre les membres d'une famille.
1.1.4. Enfant en rupture
familiale ou enfant de la rue
Ce sont des enfants qui ont la rue pour lieu d'habitation. Ils
sont en rupture temporaire, partielle ou totale avec leurs familles et la
société. Ils peuvent rechercher un substitut de
sécurité familiale auprès de leurs compagnons ou dans des
institutions spécialisées. Les enfants de la rue en rupture
sociale prolongée peuvent, dans un milieu particulièrement
hostile, répressif et violent, se constituer en bande organisée
pour leur autodéfense.
Le Larousse définit l'enfant de la rue en ces
termes : « fille ou garçon n'ayant pas atteint
l'âge adulte et pour qui la rue au sens large (bâtiment à
l'abandon, terrains vagues, etc. ;) est devenue la demeure habituelle et
le moyen d'existence. Il n'est pas protégé, encadré ou
dirigé par des adultes responsables » (Masiala ma Solo
1990 :28).
Selon l'Unesco, l'expression « enfants de la rue »
n'est pas universellement acceptée. Certains, pour des raisons
culturelles, trouvent que cette expression fait de la rue l'un des lieux
privilégiés de socialisation de l'enfant, un lieu dangereux et
immoral. D'autres, la trouvent réductrice, parce qu'elle prétend
englober tous les enfants marginalisés, d'autres encore la trouvent
démagogique parce que la réalité qu'elle désigne
n'est pas aussi affreuse qu'elle y apparaît (Unesco, 1995).
Nous nous focalisons à la définition donner par
l'observateur de changement urbain (OCU) des "enfants de la rue" doit tenir
compte de certaines caractéristiques marquant la vie des enfants.
Il s'agit des enfants qui ne survivent que par de petits
travaux quotidiens, longs et souvent pénibles (vente de sachets
emballages, portefaix, ramassage de détritus, mendicité, etc.).
KAUMBA LUFUNDA (2004 :77)
Tous ces enfants, même ceux qui gardent encore quelque
contact avec leurs familles, sont exclus de l'enfance normale du fait qu'ils
travaillent pour venir en aide à leurs familles ou subvenir à
leurs besoins.
Ce sont des enfants qui échappent en tout ou en partie
au contrôle social normal.
Ce sont des enfants qui sont souvent la cible d'actes de
torture et de mauvais traitements sans que personne ne s'inquiète de
leur sort.
Leur cadre de vie reste les rues, les terrains vagues, les
gares, les parkings, les hôtels, les marchés, les kiosques,
etc.
Ce sont des enfants qui passent nuit à la belle
étoile, sans couverture, sur des cartons ou tout simplement à
même le sol et sont ainsi exposés à toutes sortes
d'intempéries. KAUMBA LUFUNDA (2004 :77)
Olivier KAHOLA TABU (2008 : p3) précise que, la
rue paraît être ouverte au refuge de tous les enfants. C'est une
vision biaisée. Tout enfant qui décide d'élire domicile
dans la rue doit accepter d'endurer les atrocités qui y permettent son
intégration. Ce rite a un double objectif : Évaluer l'endurance
physique du néophyte et adapter l'initié aux rudes conditions
qu'il aura à affronter dans la rue. Ainsi, un fugueur qui demeure dans
la rue malgré les diverses exactions qu'il y a subi est jugé par
les « anciens » apte à y mener sa vie. A ce niveau, l'attitude
de l'enfant fugueur est complexe. Ayant fui le cadre familial à la suite
d'un cumul des mauvais traitements, il se retrouve dans la rue où il est
accueilli par la violence des enfants de la rue.
1.1.5 Les enfants dans la rue ou
enfants en situation difficile
Parmi les enfants de la rue, il en est qui gardent encore
quelques contacts avec leurs familles. Cette catégorie que nous appelons
les « enfants en situation difficile », ils sont dans la
rue généralement pour des raisons économiques. Ne pouvant
ni étudier ni rester à la maison où la nourriture est
devenue un casse-tête ; ils se voient obligés de descendre
dans la rue pour se débrouiller et ainsi subvenir à leurs besoins
quotidiens. La rue devient pour eux un lieu propice d'où ils tirent leur
maigre subsistance de la rue, bien qu'ils gardent encore des relations avec les
membres de famille. Ces enfants s'adonnent généralement à
la vente des sachets emballages, aux petits contrats journaliers à des
tenancières de restaurants, à la mendicité, etc.
Ces enfants passent une grande partie de leur temps dans la
rue, mais gardent un lien plus ou moins étroit avec leur famille. Ce
sont parfois des enfants qui travaillent pendant toute la journée dans
la rue après le soir ils entrent dans leur famille ou des enfants des
bidonvilles.
Selon KAHOLA, La présence des enfants dans la rue donne
l'image d'une société qui ne se préoccupe pas du devenir
de sa jeunesse. Mais surtout d'une société qui cautionne
passivement la victimisation de ces enfants abandonnés. Ces enfants
appelés shegue sont clairement exclus de la société. Tous
ont le même point commun : l'abandon familial, renforcé par la
démission sociale collective.
1 .1.6 Enfants sous protection institutionnelle (centre
d'hébergement)
Outre les deux catégories précédentes
d'enfants de la rue, il y a des enfants qui ne sont pas sous le contrôle
de leurs familles et qui ne vivent pas en indépendance ; ils sont
recueillis dans certains centres d'hébergement tels Bakanja I et II,
Bumi, etc. KAUMBA LUFUNDA (2004 :79)
Soulignons que la plupart de ces centres ne prennent que
partiellement en charge ces enfants. Ces centres servent soit des lieux de
cuisine soit seulement de dortoir. Les responsables n'ont donc pas plus
autorité sur ces enfants qui se débrouillent eux-mêmes pour
se nourrir. Ainsi, chaque matin, les centres se vident de leurs pensionnaires
qui descendent au centre-ville pour leur débrouille habituelle et ne
regagnent le centre que le soir.
2. Concepts connexes
1.2.1. L'éducation
MUKENI,P cité par PASULA, A (2014 :51)
définit l'éducation comme l'action de développer un
ensemble de connaissances et de valeurs morales, physiques, intellectuelles,
scientifiques... considérées comme essentielles pour atteindre le
niveau de culture souhaitée. L'éducation permet de transmettre
d'une génération à l'autre la culture nécessaire au
développement de la personnalité et l'intégration sociale
de l'individu. L'éducation de l'enfant et de l'adolescent repose sur la
famille, l'école, la société, mais aussi sur des lectures
personnelles et l'usage des médias comme la télévision ou
internet. « Le domaine de l'éducation est pour toute
société la pierre angulaire de la construction de son avenir.
L'éducation traduit les tendances et les options présentes dans
la société et en même temps elle constitue un processus de
projection dans le futur. L'éducation est un facteur essentiel,
indispensable pour faire reculer la pauvreté, l'exclusion, la
discrimination, la marginalisation dans la société et pour faire
progresser ou faire avancer les idéaux de démocratie, de paix, de
justice sociale dans la société.
TORSTEN HUSEN cité par PASULA, A (2014 :51-52)
dégage deux façons d'envisager l'éducation selon le
fonctionnalisme et le libéralisme. Selon les fonctionnalistes,
l'éducation est considérée comme un moyen rationnel de
sélectionner les gens et de les préparer, suivant leurs
capacités, aux divers postes d'une société complexe et
organisée en hiérarchie. Contrairement aux néo-marxistes
qui perçoivent l'enseignement comme un moyen de préparer des
travailleurs dociles et disciplinés. La vision fonctionnaliste se
rapproche beaucoup de celle des libéraux classiques pour qui, la
mobilité sociale peut être favorisée si on donne à
chacun les mêmes chances d'accéder à l'éducation.
Durkheim (1922 :p1-7) vient préciser encore
davantage que l'éducation est une action exerce par les
générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mures pour
la vie sociale. Le mot éducation a été parfois
employé dans un sens très étendu pour designer l'ensemble
des influences que la nature ou les autres hommes peuvent exercer soit sur
notre intelligence, soit sur notre volonté.
1.2.2. L'instruction
On dit qu'une personne est instruite quand elle a fait des
études et acquis des connaissances intellectuelles étendues. Mais
pour l'éducation la personne a acquis une formation morale, physique
et intellectuelle.
Le dictionnaire Petit Larousse (1998 : 551) définit
l'instruction comme l'action de donner les connaissances nouvelles ou un
enseignement à quelqu'un. L'instruction est aussi le savoir acquis par
l'étude, par l'enseignement reçu.
L'instruction s'intéresse à la formation
intellectuelle, et constitue une partie de l'éducation, car cette
dernière se contente de la formation totale de l'enfant : intelligence,
volonté, sensibilité, culture, etc.
Donc on peut être très instruit, mais mal
éduqué, quand on a une connaissance
intellectuelle sans conscience morale.
1.2.3. L'Enseignement
Il s'agit de l'organisation de l'instruction et de
l'éducation au sein des sociétés du monde en
général et de la RDC en particulier. Toutes les
sociétés s'efforcent donc en général
d'élargir l'accès à l'instruction et a l'éducation,
d'organiser, de démocratiser cet accès, pour tenter de remonter
les égalités économiques et sociales, en vertu du principe
selon lequel si tous les enfants pouvaient avoir les mêmes chances
d'accès à l'instruction et a l'éducation, ils partiraient
sur un même pied d'égalité à la conquête des
situations privilégiées dans leur société.
La réalité est malheureusement très
différente : les enfants ne peuvent pas tous
bénéficier également les avantages de l'instruction et de
l'éducation en raison des différentes génétiques ou
d'environnement. L'Etat actuel de nos connaissances ne nous permet pas de faire
exactement la part de chacun des deux facteurs. Tan disque l'éducation
devient la clé de la réussite sociale, les parent cherchent tout
naturellement à donner à leurs enfants la meilleure
éducation possible et ce faisant à se servir de
l'éducation pour conserver à leur progéniture les
avantages sociaux acquis.
1.2.4. La Socialisation
La socialisation désigne le processus par lequel les
individus intègrent les normes, les codes de conduite, les valeurs,
etc., de la société à laquelle ils appartiennent. On
distingue deux formes de socialisation : primaire et secondaire. La
première s'effectue pendant l'enfance, au sein des premières
communautés d'appartenance telles que la famille. L'enfant acquiert son
langage, ses références culturelles majeures, son habitus social.
Il est fortement « modelé » par cette empreinte culturelle
précoce. La socialisation secondaire se développe à partir
de l'adolescence (10-25ans). Les socialisations scolaire, professionnelle et
politique sont des processus plus volontaires et conscients, d'où une
empreinte moins forte. Jean-François DORTIER (2013 : p328).
De notre part, la socialisation est le processus par lequel
l'enfant intériorise les divers éléments de la culture
environnante (valeurs, normes, codes, symboliques et règles de conduite)
et s'intègre dans la vie sociale.
Définition similaire à celle de Fréderic
LEBARON (2009 :91) qui entend par socialisation, l'intériorisation
des dispositions (à agir, sentir, penser) d'origine culturelle (ou
encore renvoyant à ce que l'on appelle parfois « l'environnement
sociable » et non biologique).
Robert K. Merton parle de « socialisation anticipatrice
» à propos des individus qui cherchent à s'intégrer
dans un milieu. Par exemple, un jeune garçon qui veut devenir artiste ou
écrivain, et s'identifie à un modèle dont il adopte
consciemment les conduites, les façons de parler et les codes
vestimentaires. Pour Jean Piaget, la socialisation est le produit d'un double
processus d'assimilation-accommodation. L'assimilation est l'intégration
par l'individu des normes et des valeurs du milieu, l'accommodation
étant à l'inverse la façon dont les caractères
propres de l'individu le façonnent et réagissent à son
environnement. Les études sur la résilience confirment que
l'individu n'est pas le simple produit d'un milieu. Les façons de
réagir à un environnement donné varient d'un individu
à l'autre.
1.2.5. L'intégration
sociale
Bovin LAURE, Filliez JESSICCA (2010 : p13) pour eux, par
définition intégrer signifie « faire entrer dans un ensemble
plus vaste ». De façon plus précise, l'intégration
peut être définie comme « la manifestation d'un fait social
très large offrent du statut à la place et au rôle des
personnes les plus vulnérables dans nos sociétés
modernes.
ZRIBI et POUCE- FONTAINE (1996, P17) proposent trois niveaux
d'intégration sociale :
-PHYSIQUE : elle met en évidence le lieu de
résidence ou le logement de la personne et relève
particulièrement le niveau de l'intégration sociale de la
personne.
- FONCTIONNELLE : Il s'agit de prendre connaissance de la
possibilité d'apprentissage de la personne, plus particulièrement
en lien avec les services collectifs (faire ses causes, aller à la
banque, utiliser les transports publics.
- SOCIALE : c'est le niveau qui permet réellement
à une personne et son entourage, de connaitre son degré
d'intégration sociale au travers des échanges qu'elle entretient
avec sa communauté locale, son environnement.
1.2.6. Le service social
La première conférence internationale du service
social a défini le service social en proclamant qu'il est l'ensemble des
efforts visant :
Ø A soulager les souffrances provenant de la
misère (c'est l'assistance palliative)
Ø A replacer les individus et les familles dans les
conditions normales d'existence (l'assistance curative)
Ø A prévenir les fléaux sociaux
(l'assistance préventive)
Ø A améliorer les conditions sociales et
à élever le niveau de l'existence (l'assistance
constructive).
Le service social joue essentiellement trois fonctions:
Compensation : la négation et
l'adaptation liée au manque veut que celui-ci soit comblé par une
aide matérielle ou immatérielle sous la forme
de cure. L'aide favorise la compensation.
Médiation : cette fonction se
situe donc entre les institutions et les bénéficiaires de
l'action sociale. Celle-ci est un service qui s'adresse à un client.
Mais cette forme d'intervention dans la vie sociale a tout de même un
objectif avoué qui est thérapeutique ou éducative, elle se
propose de ramener une personne en difficulté dans les relations
sociales, et s'il n'y parvient pas il lui faut un intermédiaire.
Correction : un système
socio-politique peut donc instaurer un monde de non-droits au savoir, à
la formation professionnelle, au monde du travail, a un revenu minimum
vital, a la sante.
Le service social comme mécanisme préventif a
également la faculté de lutter contre les
injustices sociales, la pauvreté n'est pas
seulement un manque matériel, elle ne s'analyse pas uniquement en
terme d'économie, elle est marginalité et dépendance
qui découle d'absence d'un certain pouvoir : celui de
décider de soi-même de ce que doit être la
société et d'y jouer une influence quelconque. Mande
KAGOGWA (2017)
Le rôle premier du service social est un rôle
politique parce que le service social devient une pédagogie de
lutte et de libération. Ce qui conduit à
définir le service social comme tous les services sociaux, un processus
permettant d'améliorer le fonctionnement du système social et
les relations sociales au niveau des individus, des groupes, des
communautés et des institutions
sociales. L'objectif recherché en service social, de
développement ou de politique sociale, que chaque citoyen
devienne vraiment participant à la vie du pays, qu'il
puisse trouver dans son activité des moyens d'une vie personnelle et
familiale et que par ailleurs, il puisse contribuer à sa place
au mieux-être de la collectivité.
1.2.6. La famille
Elle est :
-l'ensemble formé par le père, la mère
(ou par l'un des deux) et les enfants.
- l'unité élémentaire fondamentale de la
vie en société.
- le premier groupe dans lequel les individus se socialisent
et apprennent à vivre en société.
Pour KAHOLA (2014 :144) la famille est un lieu de
socialisation. C'est en son sein que l'enfant découvre l'amour parental,
se sent protégé et apprend les normes, les valeurs et les
modèles de comportement de son groupe d'appartenance.
Pour MORRIS ZELDITCH, la famille est un groupe social
où le commerce sexuel est permis entre les membres adultes, où le
groupe est responsable, face à la société ; des soins et
de l'éducation des enfants, elle est de plus, une unité
économique, pour le moins de consommation.
En définitive, la famille est un groupe de personnes
qui sont unis par des liens de parenté, par une obligation de
solidarité matérielle et morale destinée à les
protéger et à favoriser leur développement social,
physique et affectif. Elle est à la fois une institution sociale,
juridique et économique. GISELA DA SILVA (2009 :p7).
Frédéric Le Play (1806-1882) a été
l'un des premiers à établir une typologie dans laquelle il
distinguait trois grands modèles familiaux : la famille patriarcale,
famille élargie où tous les fils mariés vivaient au foyer
; la famille instable où les enfants partaient dès qu'ils
pouvaient se suffire à eux-mêmes (équivalent de la famille
nucléaire) ; et la famille-souche dans laquelle un seul des enfants
mariés habitait avec ses parents et assurait la pérennité
du patrimoine familial. Le projet de F. Le Play était également
politique. Partant de cette classification, il voulait proposer une
réforme du mode d'héritage. Pour lui, la famille patriarcale,
soumise à la loi du père, était étouffante, et la
famille instable générait un individualisme destructeur. Seul le
modèle de la famille-souche permettrait de revenir à des
structures stables pour lutter contre la « désorganisation »
qui affectait la société... Tout un discours s'est construit sur
cette opposition schématique entre un groupe familial élargi
porteur de « bonnes » valeurs (présence éducative des
grands-parents, solidarités familiales) et la famille nucléaire
moderne n'assurant plus la transmission familiale, engendrant ainsi la
délinquance juvénile, l'individualisme égoïste, et
donc la décadence. Jean-François DORTIER (2013 :135).
La famille nucléaire monogame, où mari et femme
vivent toute leur vie une union stable et « sacrée », est
présente dans de nombreuses sociétés, à toutes les
époques.
Pendant longtemps, historiens et sociologues ont
partagé l'idée que la famille nucléaire aurait
progressivement remplacé les groupes domestiques plus nombreux pour
s'adapter aux transformations exigées par l'industrialisation,
l'urbanisation et l'action « modernisatrice » des États. Pour
É. Durkheim, cette évolution était le signe de la marche
du progrès.
Section2 :
Théorie explicative
La théorie est l'ensemble de règles, de lois
systématiquement organisées, qui donnent l'explication d'un grand
nombre de faits. Mulowayi (2018)
Pour une approche plus précise de la notion de
théorie scientifique, on peut se référer à la
définition qui a été proposée par Raymond Aron
lorsqu'il définit une théorie comme "un système
hypothéticodéductif constitué par un ensemble de
propositions, dont les termes sont rigoureusement définis,
élaborés à partir d'une conceptualisation de la
réalité perçue ou observée". Il s'agit en effet
d'idées, car toute théorie est le fruit d'une abstraction, d'une
conceptualisation qui tend à formuler, en la simplifiant, une
représentation de la réalité. D'autre part, la
théorie est aussi un système, en ce sens que les idées
sont formulées avec un souci de coordination, de cohérence,
d'articulation logique, en tentant d'ordonner l'ensemble autour d'un noyau
central unificateur. J.-L. Loubet des Bayle(2000)
Pour nous, une théorie est un système de
concepts qui donne une explication d'ensemble de la connaissance. Autrement
dit, c'est un système conceptuel organisé sur lequel est
fondée l'explication d'un ordre de phénomènes. Elle a pour
mission, de tracer le cadre conceptuel dans lequel les données relevant
de l'observation ou de l'expérimentation peuvent être
traitées avec pertinence. C'est la théorie qui organise et
oriente toute la recherche.
Pour bien expliquer les données empiriques de notre
travail nous faisons appel au fonctionnalisme plus précisément le
fonctionnalisme relativisé comme
théorie explicative. Cette théorie est présentée
par Robert King Merton, il a mis en cause les postulats du fonctionnalisme
absolu. Il a substitué au postulat de l'unité
fonctionnelle, qui impliquait que chaque élément soit
fonctionnel à la fois pour la société toute entière
et pour chacune de ses parties, celui de
l'hétérogénéité
fonctionnelle, qui considère qu'un élément peut
être fonctionnel pour certains secteurs de la société et
pas pour d'autres (en particulier dans les sociétés complexes).
Il a révisé aussi le postulat du fonctionnalisme
universel, suivant lequel tout élément du système
remplit une fonction, en notant que certains peuvent n'en remplir aucune et
être afonctionnels et d'autres être même
dysfonctionnels, c'est-à-dire gêner ou
empêcher l'adaptation du système. Il a assoupli le postulat
de nécessité, selon lequel tout
élément du système est indispensable au tout et il
remarque qu'il existe des substituts fonctionnels, en ce sens
que certaines fonctions peuvent être remplies alternativement ou
successivement par des éléments très différents
soit dans le temps, soit d'une société à l'autre. Enfin,
ayant déjà enrichi l'analyse fonctionnelle des concepts de
"dysfonction" et de "substitut fonctionnel", R.K. Merton introduit une
distinction entre fonctions manifestes, dont les conséquences sont
conscientes, comprises et voulues par les participants au système, et
fonctions latentes, dont les conséquences ne sont ni comprises ni
voulues consciemment par les acteurs sociaux.
En conséquence, l'analyse fonctionnaliste des
phénomènes sociaux est celle qui les explique par le rôle,
la fonction qu'ils assurent dans l'ensemble social auxquels ils appartiennent.
Les théories explicatives de type fonctionnaliste expliquent les
phénomènes étudiés à partir des fonctions
qui sont les leurs.
Tout au long de notre travail nous essayerons d'assoir notre
réflexion en suivant les principes de cette théorie pour mieux
comprendre la fonction ou le rôle que la maison Bakanja joue en
matière de la scolarisation des enfants de la rue, car cette maison
joué le rôle de substitut fonctionnel en matière
d'éducation.
Conclusion partielle
Il a été question dans ce chapitre d'une analyse
théorique. Pour éviter les controverses sur les concepts, nous
avons donné les définitions des mots clés qui
correspondent à notre entendement en vue d'éclairer notre
travail.
Chapitre II : ESQUISSE
HISTORIQUE DE LA SCOLARISATION ET DU PHENOMENE ENFANT DE LA RUE EN RDC
Dans notre deuxième chapitre, il sera question de
donner l'aperçu historique de l'enseignement et du
phénomène enfant de la rue en RDC, cela nous permettra de bien
comprendre comment les deux évoluent pendant la période
précoloniale, la période coloniale, la période post
coloniale, pendant la première république, la deuxième
république et pendant la troisième république.
Section 1 :
Aperçu général sur la scolarisation en RDC
La situation scolaire d'avant l'indépendance comporte
deux grands moments, à savoir la période de l'EIC et celle du
Congo belge.
II.1.1. Pendant la
période précoloniale
La période de l'EIC va du 26/02/1885 au 18/10/1908
D'aucuns n'ignorent qu'avant l'arrivée de l'homme
blanc, l'éducation était assurée en grande partie par la
famille et par le clan. Les jeunes apprenaient les métiers que leurs
parents ou leurs proches exerçaient. Les compétences
étaient presque un héritage. Cette éducation avait certes
l'avantage d'être complète. Elle visait essentiellement
l'adaptation de l'individu à son environnement.
La société organisait les rites d'initiation
pour préparer les jeunes à la vie sociale et les aider à
l'apprentissage de quelques métiers. Sauf pour les métiers
spécialisés. La tâche incombait aux dépositaires des
connaissances, ils assuraient l'encadrement à tout homme
intéressé moyennant un paiement quelque. L'école au sens
occidental n'existait pas. IBEKI (1992 :p39-40).
L'enseignement à l'époque de l'EIC s'est tout
simplement juxtaposé à l'éducation traditionnelle en
l'ignorant et en la méprisant. Lubamba KIBAMBE cité par KAZADI
MULOPWE (2012 :p72) L'organisation de l'enseignement avant
l'indépendance reflète les tendances du colonialisme,
caractérisé par la ségrégation raciale, objectifs
économiques orientés vers les besoins des métropoles,
imposition culturelle. L'examen des structures, des programmes et des
méthodes d'enseignement, permet de se rendre compte qu'ils ne
répondaient pas au souci d'esprit promotionnel pour les autochtones.
Au niveau de l'enseignement primaire, l'analyse de
l'organisation de cette époque permet de constater l'existence de quatre
catégories d'écoles bien distinctes :
La première était destinée aux
élèves des milieux ruraux et aux élèves moins
avancés des centres urbains. La seconde était
réservée à l'élite des villes et des centres
importants. La troisième l'école primaire de niveau
métropolitain. Quant à la quatrième, elle concernait
l'enseignement élémentaire féminin.
Alors que les programmes de l'enseignement secondaire
étaient eux aussi peu adaptés aux vrais besoins de l'individu et
de la société, l'évolution était d'ailleurs
opérée de la même manière que dans l'enseignement
primaire : élévation du niveau, mais inadaptation
croissance. (Pol GEORIS (1966 :p66)
En sommes, le colonialisme n'a pas assuré la promotion
culturelle des populations des territoires sur lesquels il exerçait son
influence. L'étude de la politique belge en matière
d'éducation, pendant la période antérieure au 30 juin
1960, nous en fournit les preuves. Les structures de l'enseignement primaire et
secondaire révèlent l'existence de cycles cloisonnés
différents quant à leurs débouchés, leur
durée, leur population, leurs conditions d'admission.
Au sujet de l'enseignement avant l'indépendance l'EIC
avait pris officiellement l'initiative de l'instruction des enfants. Ce fut
surtout pour des raisons militaires, pour constituer une
pépinière de jeunes recrus destinés à devenir,
suivant la vocation de l'époque, des soldats-ouvriers, des combattants
et constructeurs des postes. La concrétisation de cette idée
s'effectua pour la première fois lors de la création des
« colonies d'enfants indignes », le 12 juillet
1890.L'idée du regroupement en colonie provenait de la nature du
recrutement visé, qui recherchait avant tout les enfants peu
concernés par les traditions claniques : esclaves, orphelins,
enfants délaissés. Bon nombre d'enfants étaient
recrutés de force et retenus contre leur gré ; plusieurs ont
risqué la mise aux fers et la peine de la chicotte, pour une tentative
infructueuse qu'ils avaient faite de regagner leurs villages. Les
premières colonies scolaires furent créées à Boma.
L'orientation de la formation des élèves était
essentiellement militaire. C'est-à-dire cette carrière
qu'étaient destinés la plupart des élèves. En 1894,
une petite reforme intervint ; la colonie scolaire fut constituée
de deux groupes d'élèves : les candidats à la
formation militaire et professionnelle et ceux qui ayant des dispositions
religieuses particulières, ne recevaient que la formation religieuse. On
évoluait vers l'existence de deux types de colonies scolaires.
Pour répondre aux besoins croissants de formations
militaires, une « école de candidats sous-officiers
comptables », fut créée à Boma le 30 mars 1897.
Les deux colonies scolaires acquièrent du coup une autre
finalité : celle de former des candidats capables d'être
admis à nouveau cycle de formation plus poussée. Quatre nouvelles
écoles furent créées en 1906 : une école des
candidats commis à Boma (le 28 février 1906) et trois
écoles professionnelles à Boma, à Léopoldville et
à Stanley ville (3 juin 1906). Les écoles professionnelles
étaient annexées aux ateliers que l'Etat possédait dans
ces trois villes. Quelques années plus tard, le réseau
d'écoles professionnelles s'agrandit, avec la création de celles
de Kabinda, d'Elisabethville, de Buta et de Luebo, toujours liées aux
ateliers existants dans ces villes. Jusqu'ici, il n'était question que
l'initiative de l'Etat en matière d'instruction. Cette
préoccupation fut partagée par les congrégations
missionnaires, et dans des conditions à peu près identiques. Les
missionnaires catholiques et protestants assurent donc dès le
début de leur action une certaine instruction. Celle-ci était
d'une intensité et d'une extension variables suivant le charisme des
Eglises et des congrégations et celui des missionnaires en
présence. D'autres centres furent créés à
Nouvelle-Anvers, Mayombe, Mongo, Lusambo, Niangara, Coquilhaville, etc.
En somme, l'objectif premier de la création des
écoles avant et pendant cette période n'était pas de
vouloir développer les autochtones, plutôt de résoudre les
problèmes qui préoccupaient les colonisateurs quant aux enfants
abandonnés, aux filles mulâtresses et leurs propres services. La
formation était rudimentaire et orientée vers l'agriculture, et
autres services su nouveau secondaire.
II.1.2. Pendant la
période coloniale
Jusqu'en 1908, rien que quelques écoles avaient vu le
jour. Et ce dans quelques villes seulement. En date du 12/12/1908, l'ordonnance
du Gouverneur Général instaure officiellement l'enseignement
primaire de l'Etat. C'était les écoles dites
« officielles congregationistes » qui s'installent un peu
partout à Boma, Kisangani, Kinshasa et Buta. C'est en effet le
régime congregationiste qui prévaut à partir de 1910. Bien
que toutes les charges incombent à l'Etat, la direction des
écoles se voit confiée à des congrégations
religieuses :
Ø Aux Frères des écoles
chrétiennes :( écoles de Boma et de Kinshasa en 1910)
Ø Aux Frères de la charité de Gand
(école de Lusambo en 1910)
Ø Aux Frères Mariste de Kisangani en 1911 et de
Buta en 1913
Ø Aux Frères Salésiens (écoles de
Lubumbashi en 1911).
Ces écoles fondées par l'Etat colonial belge ont
un caractère essentiellement professionnel et visent la formation des
agents auxiliaires, c'est-à-dire des commis don le pays a besoin.
Après la première guerre mondiale de 1914-1918,
la Belgique s'est trouvée devant un impératif : le
développement de l'administration et celui de l'exploitation de la
colonie ont entrainé un besoin plus comportant en matière de la
formation des noirs. L'enseignement devient ainsi un sujet de
préoccupations majeures. Parmi les rapports réalisés et
susceptibles des solutions adéquates à ces problèmes de
l'élaboration d'une variation enseignement, on peut en citer
trois :
Ø Rapport Phels Stokes Funds en 1921.
Ø Rapport du bureau permanent du congrès
colonial sur l'enseignement au Congo en 1922.
Ø Rapport Frank en 1922.
Tous ces rapports formulent en résumé les
recommandations suivantes :
L'adaptation de l'enseignement au milieu, a la
capacité et à la mentalité des noirs ; l'utilisation
de la langue indigène (swahili, lingala, tshiluba et kikongo) comme
premières langues d'enseignement : un accent particulier et mis sur
l'éducation manuelle, morale te des messes. Le renforcement des
conditions pour subsidier les écoles, la collaboration entre mission et
l'Etat ; la formation des instituteurs. Lubamba KIBAMBE
(2004 :p20-21).
L'idée maitresse de la première
règlementation est le souci d'adapter l'enseignement au milieu
congolais. En 1926 l'organisation de l'enseignement ainsi arrêté
prévoit les types d'écoles et le programme suivants :
Ø Enseignement primaire 5 ans. Premier
degré : deux ans (1er et 2ème
année) l'activité scolaire a pour pivot « travail
manuel » spécialement agricole en milieu rural.
Ø Deuxième degré :
trois (3ème, 4ème, 5ème
année) est organisé à ce niveau, l'enseignement manuel
pratique (travaux de maçonnerie, charpenterie, plomberie etc.).
En 1938, il eut une seconde réglementation.
C'était une révision de celle de 1926 pour examiner le type
d'écoles, la durée et l'orientation des études. Elle
prévoit pour les garçons une 6ème année
primaire mais attachée comme une classe préparatoire aux
différentes études spéciales. Du moins pour les
élèves doués, alors que les moins doués devront se
servir de la formation reçue.
a. L'implantation de l'école laïque
(1920-1954)
Quand on parle de « l'école
laïque », de « l'école officielle »
en RD Congo, on ne peut s'empêcher d'évoquer le souvenir d'Auguste
Buisseret, le ministre des colonies qui en est le promoteur. Il faut dire
toutefois avec force que la question de l'école officielle n'est pas
née ne 1954 avec l'avènement du libéral August Buisseret.
Déjà en 1920, Paul Panda Farnana, le premier universitaire
congolais, et sans doute aussi le premier nationaliste, posa au nom de l'union
congolaise, son O.N.G, les instances métropolitaines, le problème
de la création d'écoles officielles pour noirs (enseignement
professionnel et général).
Les écoles étaient classées en trois
catégories, à savoir : les écoles officielles
congréganistes, les écoles libres subsidiées, et les
écoles non subsidiées.
Les premières tiraient leur nom du fait que les
dépenses afférentes incombaient aux pouvoirs publics.
C'était l'Etat qui avait fondé ces écoles mais leur
administration était assurée par des congrégations
religieuses. Les écoles libres subsidiées étaient tenues
par les Missions. Elles bénéficiaient de subventions, mais
étaient soumises au contrôle gouvernemental. Les écoles non
subsidiées (séminaires et établissements
créés par des sociétés privées)
n'étaient pas l'objet de la sollicitude des pouvoirs publics.
L'implantation de l'école officielle laïque pour
Blancs en 1946 a ravivé la frustration des Noirs. Il faut signaler que
la politique scolaire impliquait une collaboration très étroite
avec les Missions chrétiennes. Le gouvernement soutenait les
écoles subsidiées confiées aux Missions. Il pourrait
également créer encore d'autres écoles de régime
officiel congregatioiste. L'enseignement laïc allait faire de
l'indigène un déraciné à tendance anarchique.
De plus, la formule de l'enseignement subsidié
était plus économique que celle d'un enseignement officiel
laïc dont le coût crèverait le trésor public. Ce
n'était pas le point de vue Buisseret.
L'enseignement était ségrégationniste,
distinguant l'enseignement pour Blancs et Noirs, et Asiatiques. Les
réalisations n'étaient pas à la mesure des besoins sans
cesse croissants du pays ; les enseignements post-primaires et
post-secondaires ne touchaient qu'une minorité de la population,
l'instruction des filles était négligée, l'enseignement
était trop appuyé sur la mémoire et pas assez sur le
jugement et l'esprit critique, le côté pratique était
privilégié par rapport à la théorie, il n'y avait
pas d'enseignement officiel de caractère laïc pour les africains.
L'école laïque est devenue en 1954 l'enjeu du combat de Buisseret
dans la colonie. Deux camps se sont formés. En l'absence des partis
politiques qui apparaitront timidement en 1957 à la faveur des
élections communales, les évolués furent sollicités
pour former sollicités pour former des groupes de pression afin de
soutenir, selon le cas, l'enseignement laïc ou l'enseignement libre. La
guerre scolaire au Congo se termina par des négociations avec le
Comité Permanent des évêques.
A l'issue d'un séjour du ministre à
Léopoldville (Kinshasa) en janvier 1955, Buisseret retira les
ordonnances de décembre 1954 qui séduisaient les crédits
accordés aux écoles professionnelles, mais il affirma son
intention de voir régner une véritable égalité de
fait naitre l'enseignement officiel et l'enseignement libre. Il fallait veiller
à établir « une concurrence égale et loyale de
manière à éviter toute discrimination entre les enfants
congolais ou européens qui les fréquentent ». En mars
1956, un compromis conclu entre le ministre et le bureau central de
l'enseignement catholique régla définitivement le problème
en admettant la concurrence des enseignements laïcs et libres, et en
maintenant les subsides des écoles confessionnelles.
En somme, les congolais, malgré leur minorité,
avaient fait preuve d'un sentiment de patriotisme en luttant acharnement afin
d'obtenir la liberté de l'instruction. La résistance de colons
était la preuve combien éloquente qu'ils usaient de la religion
pour amadouer les congolais, afin de rester toujours maîtres
incontestés. Comme le disaient certains
philosophes : « la religion est l'opium du
peuple » malgré la précarité de la formation au
niveau d'instruction, ces pionniers usaient des moyens démocratiques
pour se faire entendre. Ils avaient à exploiter la présence de
Buisseret et à atteindre leur objectif. L'esprit d'équipe
régnait entre eux, ils s'étaient réunis pour mener un
combat pacifique avec détermination sans exclusion des uns ni des
autres. Ils parviennent aux résultats escomptés plusieurs
années plus tard sans se lasser.
b. Enseignement à la veille de
l'indépendance (1950-1960)
A cette période, le Congo belge avait
déjà déterminé les structures, les programmes, les
méthodes et les objectifs du système éducatif dans la
colonie. Il existait deux catégories distinctes ou système
d'enseignement à cette époque : l'enseignement à
régime métropolitain, pour les élèves belges
(desservant en fait les enfants européens, asiatiques, etc.
résidant au Congo -Belge), et l'enseignement à régime
Congolais, conçu en fonction des élèves congolais.
II.1.3. Situation scolaire
après l'indépendance : du 30 juin 1960 à ce jour
Le 30 juin 1960 est la date mémorable de l'accession de
la République Démocratique du Congo à la
souveraineté nationale et internationale, une date fêtée,
non sans raison, avec faste. Pour beaucoup de congolais, c'était le
début de l'ère de la liberté, de la
prospérité et surtout de la dignité. Cependant, il allait
rapidement se rendre à l'évidence : la tâche qui
attend le jeune Etat libre est plus que démesurée et ce, d'autant
que ni la puissance coloniale ni la colonie elle-même ne s'étaient
préparées, quelques années plus tôt, a ce sevrage
que d'aucuns ont qualifié de primature. La mission de la RDC
s'annonçait donc difficile au regard des défis à relever
et des ressources humaines dispositions. L'héritage colonial sur le plan
scolaire était à la fois pauvre et
déséquilibré : d'une part un enseignement primaire
des plus entendus et, d'autre part, un enseignement secondaire et universitaire
des moins développés de l'Afrique. Ce système
éducatif qui répondait merveilleusement bien aux objectifs de la
colonisation ne devrait logiquement pas faire face aux défis majeurs de
l'indépendance. En effet, s'il était capable de pouvoir
l'administration coloniale des auxiliaires nécessaires dont elle avait
besoin, un tel système ne pouvait doter le pays de cadres de conception
dorénavant indispensables pour le décollage de son
développement. La conférence d'Addis-Abeba (1961)
réunissant sous l'égide de l'UNESCO les ministres
d'éducation des pays africains, va constituer une précieuse
opportunité pour la planification du système éducatif de
la RDC.
Elle a non seulement prévu, à court terme, un
accroissement annuel de 5% de taux de scolarisation des enfants ayant
l'âge de la scolarité obligatoire, mais elle a aussi
assigné aux systèmes éducatifs africains des objectifs,
à long terme, à la fois ambitieux et nobles :
« rendre effectifs dans les vingt ans à venir la
généralisation de l'enseignement primaire, le déploiement
proportionnel de l'enseignement secondaire général, technique et
normal afin de donner une impulsion décisive à l'enseignement
supérieur » EKWA (2004 :p35).
L'indépendance de la RDC, marque une rupture avec la
philosophie de l'enseignement colonial. La situation scolaire après
l'indépendance et divisée en trois grandes périodes dont
la situation de la première République, de la deuxième
République et celle de la troisième République,
précédée d'une très longue période de
transition.
II.1.3.1 Pendant la première
république
Après son accession à l'indépendance
politique, le pays s'est buté aux problèmes multiples entre
autres, l'aliénation culturelle et l'absence d'une élite
intellectuelle capable de reprendre la relève et de réorganiser
le système d'enseignement, c'est-à-dire de le fonder sur des
bases nouvelles et solides. Il ne comptait que quelques universitaires. Aucun
d'eux n'occupait un poste de commandement. Devant cette situation si
déplorable, les autorités nationales avaient vite
décidé de reformer l'enseignement en 1961. Elles avaient
opté un système plus souple que rigide.
Les raisons fondamentales qui ont milité en faveur de
cette réforme sont les suivantes :
L'idéal est de donner les mêmes chances à
tous les élevés ;
Le programme métropolitain n'était pas
suffisamment relié à la vie que mènent les
élevés hors de l'école ;
Ce programme prépare mal à la vie active.
D'où la nécessité des changements plus ou moins
radieux.
Ladite reforme avait pour objectifs principaux l'unification
des structures (avoir le même nombre d'années d'études pour
tous les élevés 6 années primaires), l'élaboration
des nouveaux programmes adaptés aux réalités du milieu
congolais.
II.1.3.2 Pendant la deuxième république
La deuxième République débute avec la
prise du pouvoir par le coup d'Etat le 24 novembre 1965 par Monsieur MOBUTU.
C'était en effet, une nouvelle preuve d'incompétence du jeune
Etat qui, malgré ses cinq ans d'âge était encore incapable
de se gérer suivant les règles classiques de la
démocratie. Pourtant toutes les conditions semblaient être
réunies pour que cela soit possible. Isidore NDAYWEL é NZIEM
(1998 :p646). A chaque période de son histoire, la RDC va
renouveler son engagement en faveur de ces objectifs.
L'intention politique de s'engager dans le combat contre
l'analphabétisme transparait dans certains documents, le rapport de la
commission socioculturelle de la conférence national souveraine.
1. Le manifeste de la N'sele tenu en 1967
Deux ans après la prise du pouvoir, la deuxième
République présente au monde la vision de son parti, le Mouvement
Populaire de la Révolution (MPR). Ce parti voulait faire du Congo un
pays réellement indépendant, restaurer ainsi l'autorité de
l'Etat et son prestige international. Le but de ce parti était de
libérer les congolais et congolaises de toutes servitudes et d'assurer
leurs progrès en une République vraiment sociale et
démocratique. Un projet était conçu pour chacun des
plusieurs aspects de la vie nationale dont l'éducation. A ce sujet, le
MPR exige une diffusion aussi large que possible et une restructuration de
l'éducation nationale. Par ailleurs, aucun jeune congolais ne doit
pâtir de l'insuffisance des moyens d'enseignement. Manifestation de la
N'sele (p24-25). En effet, le manifeste de la N'sele fut un projet de grande
envergure que la 2ème République avait pas bon nombre
des cadres qui prenaient la relève après le départ de
l'homme blanc à l'accession de l'indépendance politique. Pourtant
le manifeste de la N'sele, présentait un travail de titan.
C'était pour la jeune nation un départ rassurant pour son avenir.
Le but qui était fixé pour l'éducation ne s'était
pas réalisé, par contre, l'éducation scolaire est
tombée dans un marasme progressif ; chaque jour qui passait
l'enfonçait dans une peine sans mesure dont les effets sont encore
d'actualité.
2. La loi cadre 86-005 du 22/09/1986
La loi cadre 86-005 du 22/09/1986 fut proclamé par le
président de la République MOBUTU SESE SEKO en son temps. Ce fut
donc le premier document du règne depuis la conférence de Berlin
de 1885. Ainsi adoptée par le conseil exécutif, la loi-cadre
définissait l'objet et la finalité de l'enseignement national, de
l'élève et de l'étudiant, déterminant les
structures et les finalités spécifiques de l'enseignement
national.
En effet, les premiers textes sur l'enseignement national, ont
été pris sur base des décrets, d'ordonnances,
d'arrêtés et de circulaires. Ces textes ne traitaient que des
aspects particuliers de l'enseignement national tels que les calendriers
scolaires, la règlementation de frais scolaires... Tels furent les
motifs de ladite loi-cadre 86-005 du 22/09/1986 du 22/09/1986. Cette
réglementation d'ensemble de l'enseignement national s'articule autour
de quatre principaux axes qui sont :
Ø La libération ne concernait que l'enseignement
primaire et secondaire ;
Ø L'Etat devait rester seul compètent pour
créer et organiser l'enseignement supérieur et
universitaire ;
Ø Les établissements d'enseignement privé
ne seraient plus subsidiés par l'Etat ;
Ø L'Etat exerce sa souveraineté sur l'ensemble
du système d'enseignement conformément aux idéaux du
MPR.
Le rapport de la commission de l'éducation de la
Conférence Nationale Souveraine (CNS), tenue en 1992, est, à ce
propos, assez éloquent : l'examen des critiques faites à
notre système éducatif révèle de nombreuses
déficiences, notamment le manque d'une politique de l'éducation
fondée sur les impératifs essentiels du développement
intégral du pays, ce qui a comme conséquences :
Ø Une éducation fondamentale
tronquée ;
Ø Une école secondaire
anémiée ;
Ø Un enseignement supérieur et universitaire
inadapté et en faillite.
C'est dans cette même optique que les Etats
Généraux de l'Education (EGE), organisés en 1996, ont
abondé en insistant particulièrement sur le fait que
l'école congolaise a cessé de créer le progrès pour
engendrer plutôt la dégradation. Elle souffre d'un double
décentrement : celui de la société par rapport
à la marche de l'histoire et celui de l'école elle-même par
rapport aux besoins élémentaires de la société. En
effet, les méfaits de la 2ème République
continuent à affecter négativement le système scolaire
jusqu'à ces jours. Cela se remarque par la dégradation continue
des infrastructures scolaires et par le manque de nouvelles constructions. La
conscience émoussée du personnel à plusieurs niveaux dans
la fonction éducative empire le bon fonctionnement de l'école.
3. La nationalisation a la décentralisation de
l'enseignement (1971-1981)
L'année 1974 est marquée par la nationalisation
de l'enseignement primaire et secondaire avec pour conséquence la
suppression du cours de religion dans les écoles du pays au profit de
cours d'éducation civique et politique basé sur la connaissance
du Mouvement Populaire de la Révolution parti-Etat et sur le Mobutisme.
Au niveau de l'enseignement supérieur les facultés de
Théologie sont supprimées à l'université Nationale
du Zaïre.
L'année 1975 sera celle de l'étatisation de tous
les biens meubles et immeubles des anciens réseaux confessionnels et de
l'enseignement (catholique, protestant, kimbanguiste) et de la laïcisation
de tous les petits séminaires avec suppression de la formation
religieuse. Le système éducatif devient donc exclusivement
national.
Une convention scolaire est signée le 26 février
entre l'Etat et les Eglises au sujet de la gestion des écoles
nationales. Selon cette convention, l'Etat demeure propriétaire des
institutions d'enseignement tant primaire que secondaire mais il
délègue une partie de ses pouvoirs aux Eglises qui s'acquittent
de cette mission parallèlement à leurs obligations
traditionnelles.
La nationalisation à outrance pose de sérieux
problèmes de gestion et de fonctionnement des établissements
scolaires au niveau primaire et secondaire. L'étatisation du
système de l'enseignement a entrainé une marginalisation de la
tradition missionnaire au profit de la tradition laïque qui était
centrée sur l'organisation des moyens et la formation du statut civique
de la personne. Cette marginalisation a créé une
dépréciation des valeurs et des pratiques mises en exergue par la
tradition missionnaire comme la discipline comportementale et la
référence religieuse. La morale laïque et le civisme
prônés par sa politique de l'authenticité comme alternative
à la morale chrétienne n'a pas suffi à contenir la
tentation aux comportements dysfonctionnels. PASULA (147 :2015).
L'étatisation par la marginalisation de la tradition
missionnaire a créé dans l'ensemble de la population à
majorité chrétienne une certaine indistinction morale et une
perte de repères qui donnèrent lieu à ce que les
responsables catholiques appellent des « antivaleurs »
à l'instar de la corruption de l'indiscipline.
4. De la décentralisation de l'enseignement
à la loi cadre (1981-1986)
En 1981 deux décisions d'Etat apportent une nouvelle
réforme de l'enseignement dans le pays. Les deux décisions
d'état en l'occurrence la décision d'Etat n°08/CC/81 et
n°9/CC/81 du 8 juin 1981 portent à la fois sur l'enseignement
primaire, secondaire, supérieur et universitaire. La première
décision de la reforme maintient le nombre d'années de formation
a six années d'études instaure un cycle de deux ans pour les
écoles d'art et métiers, un cycle de quatre ans pour les
écoles technique professionnelles et un cycle de six années
d'études pour les humanités complètes. La seconde
décision d'Etat stipule que l'enseignement primaire et secondaire doit
être retenu au programme des priorités actuelles du conseil
exécutif (Gouvernement) que la gestion administrative et
financière de l'enseignement primaire et secondaire doit être
décentralisée et confiée aux entités
politico-administratives régionales locales et que les confessions
religieuses doivent se conformer aux principes du respect de la
souveraineté de l'Etat et de la nouvelle gestion
décentralisée. PASULA (148 :2015).
II.1.3.3 Pendant la troisième république
Dans tout pays, divers secteurs de la vie fonctionnent au
rythme du domaine politique et économique. Notre pays ne fait pas
exception à cette règle. En effet, vu que la situation
socio-politico-économique se dégradait davantage, en date du 14
janvier 1990, MOBUTU, Président de la République en son temps,
avait annoncé l'organisation des consultations populaires, pour
connaitre la volonté du peuple quant à la marche
générale du pays. C'est au sein d'une situation politique quasi
instable et non promettant que doit se dessiner la silhouette (ligne) scolaire
en cette tranche de temps. Le pillage qu'avait connu le pays dans son ensemble,
n'avait pas épargné les écoles qui avaient ainsi perdu le
peu du reste de l'héritage colonial. Dans plusieurs écoles, le
matériel d'enseignement tel que les cartes géographiques, les
planches anatomiques ou zoologiques. Vu l'incapacité économique,
l'Etat décline ses responsabilités. Les parents
d'élèves doivent prendre à leur charge l'instruction de
leurs enfants. Ainsi était initié au pays le système de
FIP (Fond d'interventions Ponctuelles), que l'on nomme de nos jours frais
d'appoint. Seuls, les élèves dont les parents sont capables de
payer les dits frais, étudient normalement. L'enseignement n'est plus ce
métier noble mais une simple carrière qui occupe l'homme en
attendant où l'on peut mieux payer pour qu'il s'en aille. Les meilleures
écoles sont devenues chères. De ce fait, elles ne sont
fréquentées que par les enfants de parents d'une certaine classe.
Le reste d'enfants se suivent à même le sol.
Conséquence ; la baisse du taux de scolarisation,
absentéisme et abandons. Pourtant, l'homme politique devrait savoir
qu'il est établi que le développement de l'instruction et celui
du revenu national sont étroitement liés.
En somme, la situation scolaire pendant la période de
transition était de plus en plus inquiétante, et le domaine
politico-économique ne laissait aucun espoir pour une
amélioration quelconque. Les parents, bien qu'ils soient payés
difficilement, étaient obligés de prendre en charge les
études de leurs progénitures. Les écoles ne sont plus des
endroits où il fait beau de séjourner. Les enseignements, sans
matériel deviennent monotones et ennuyeux. En milieux urbains, la
réfection des bâtiments scolaires s'effectue, mais il y a encore
bien à faire pour espérer bon accueil aux enfants à
l'âge scolarisable. Quant à la situation en milieux, les
conditions d'accueil sont pour la plupart des cas déplorables.
SECTION 2 : Un petit
aperçu historique du phénomène enfant de la rue en
République Démocratique du Congo
Depuis plusieurs années, émerge une seconde
génération d'enfants des rues ; phénomène loin
d'être marginal mais qui demeure néanmoins difficile à
identifier. Le phénomène « Enfant de la rue »
représente un fléau réel et menace les villes de la RDC et
ce phénomène des enfants de la rue est très répandu
dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo
(RDC). Mais les enfants des rues sont également très
présents à l'Est de la RDC, dans les régions du Nord et
Sud Kivu en particulier dans la ville de Lubumbashi.
Les enfants des rues traduisent plusieurs
réalités. Il peut s'agir :
Ø D'enfants seuls vivant dans la rue ;
Ø D'enfants vivant dans la rue avec leurs familles ;
Ø D'enfants travaillant dans la rue, mais ayant un
foyer ;
Ø D'enfants passant de lieux d'accueil en lieux
d'accueil avec des séjours intermittents dans la rue.
Si ce phénomène a des origines lointaines, la
terminologie « enfant de la rue » est plutôt récente. En
effet, c'est au milieu des années 1980 que le terme est apparu. En
Afrique, ce terme a pris son sens au Forum d'Abidjan (Côte d'Ivoire),
tenu du 25 Février au 2 Mars 1985, où plusieurs pays se sont
retrouvés pour faire l'état des lieux de cette situation sociale
qu'est la présence de plus en plus nombreuse des enfants dans les rues
des villes africaines. Dès lors, tout enfant errant les rues et y
habitant était appelé « enfant de la rue ».1(*)
La présence de ces enfants le long des grandes
artères, sur les grandes places publiques devant les magasins, dans les
marchés est mal vécue par la population qui paye quotidiennement
les frais des comportements négatifs de ces derniers.
Les enfants qui vivent et travaillent dans les rues de
Lubumbashi, sont dépourvus de l'accès aux services sociaux de
base et de la protection de leurs parents. Ces enfants constituent un
phénomène relativement récent en RDC, comme dans nombreux
pays d'Afrique subsaharienne. Les acteurs congolais et internationaux qui
luttent pour la protection des enfants affirment qu'avant les années
1970, la RDC comptait peu d'enfants vivant en permanence dans la rue.
Au cours de ces vingt dernières années, de
nombreux facteurs socio-économiques associés ont contribué
à l'explosion du nombre d'Enfants de la Rue. Ils vivent une situation
précaire caractérisée notamment par
l'insécurité et l'exclusion sociale totale. Ils ne jouissent pas
de leurs droits, et par conséquent n'ont pas accès à
l'éducation, aux soins de santé, à l'alimentation... Ils
sont victimes de violence, tant les garçons que les filles, et sont
confrontés au risque d'exploitation économique. Les bandits et
les gangs usent et abusent de ces enfants. Les filles sont
particulièrement exposées aux viols et aux agressions
sexuelles.
Le nombre croissant d'enfants de la rue et la
dégradation progressive et inquiétante de l'environnement social,
culturel, économique et politique d'une part, l'incapacité des
structures d'encadrement existantes de faire face au phénomène
Enfants et Jeunes de la Rue, enfants dits « sorciers » d'autre part,
a motivé la création de ce réseau.
A ce phénomène s'ajoute actuellement celui
d'encadrement des enfants associés aux groupes et forces
armés.
Suite à ce phénomène dans la ville de
Lubumbashi en particulier, Bakanja Centre commença ses activités
en 1994, les enfants de la rue de Lubumbashi ne venaient pas. Le centre
était trop éloigné de leurs activités
journalières. C'est pourquoi les Salésiens ont ouvert une
nouvelle maison en plein centre-ville. Le fait que les deux centres s'appellent
Bakanja n'est pas une coïncidence. Grâce à une collaboration
ils se complètent. Les enfants sont accueillis à Bakanja Ville
pour après éventuellement aller à l'école et
à l'internat de Bakanja Centre.
En 1998, Bakanja Ville entame ses activités comme
centre d'accueil. Une fois par semaine, les enfants viennent parler de leurs
problèmes avec un assistant social. Fin 2009, la maison Bakanja Ville
devient officiellement une maison d'accueil à accessibilité
partielle pour les enfants de la rue ou défavorisés. Le but reste
le même : la réintégration sociale et familiale de
ces enfants de la rue. Beaucoup d'explications à ce sujet de la
maison Bakanja seront données dans notre dernier chapitre qui est le
quatrième.
Nous suggérons les données statistiques d'un
recensement qui permettront de répondre à plusieurs
préoccupations des opérateurs sociaux, décideurs
politiques, bailleurs de fonds... En effet, elles fourniront les informations
précises sur la situation des enfants de la rue en RDC ainsi que les
moyens d'actions à mettre en oeuvre pour la planification des
interventions en leur faveur.
Conclusion partielle
Il a été question dans ce chapitre de donner
l'aperçu historique de l'enseignement et du phénomène
« enfants de la rue en RDC », cela nous a permis de bien
comprendre comment ils ont évolué au cours de différentes
périodes.
Chapitre III : LA
CONTRIBUTION DE LA MAISON BAKANJA A LA SCOLARISATION DES ENFANTS DE LA RUE
Dans notre troisième chapitre, il est question
d'expliquer les réalisations de la maison Bakanja en matière de
scolarisation des enfants de la rue, en tant qu'une maison d'accueil de ces
enfants. Ce chapitre est bien réservé pour répondre
à l'interrogation de savoir si elle s'occupe réellement de la
scolarisation de ces enfants.
SECTION 1. PRESENTATION DE
LA MAISON BAKANJA-VILLE
SITUATION GEOGRAPHIQUE
Lorsqu'on prend le centre-ville de Lubumbashi comme la
référence, la maison Bakanja-ville est située au
N°683 de l'avenue N'DJAMENA en diagonal avec le lycée
Tuendeleye.
III.1.1. HISTORIQUE
L'institution que nous avons choisie est la maison d'accueil
Bakanja-ville. Lorsque Bakanja-Centre commença
ses activités en 1994, les enfants de la rue de Lubumbashi ne venaient
pas. Le centre était trop éloigné de leurs
activités journalières, les jeunes préféraient
rester se débrouiller en ville. C'est pourquoi les Salésiens ont
ouvert une nouvelle maison en plein centre-ville. Le fait que les deux centres
s'appellent Bakanja n'est pas une coïncidence. Grâce à une
collaboration, ils se complètent. Les enfants sont accueillis à
Bakanja-Ville pour après éventuellement aller à
l'école et à l'internat de Bakanja Centre. A cet effet les
responsables de Bakanja-centre ont eu l'idée d'une présence
salésienne au centre -ville pour se rapprocher davantage des
enfants.Après l'accord du conseil provincial, la maison sise au
N°683 avenue N'DJAMENA a été retenue pour ce projet.
Le choix du nom a deux raisons :
- Premièrement, en gardant
« Bakanja » le ministère des affaires sociales
considérait la maison comme une extension de Bakanja centre ainsi, il
n'était pas nécessaire d'introduire une nouvelle demande en vue
d'obtenir un autre statut juridique et par conséquent la maison
évitait des frais supplémentaires.
- La deuxième raison pour laquelle le choix de nom a
été fait est aussi la plus importante : les noms
Bakanja-ville et Bakanja-centre illustrent la collaboration entre les deux
maisons qui doivent travailler ensemble pour la réinsertion famille et
sociale des jeunes.
En 1998 Bakanja-Ville entame ses activités comme centre
d'accueil. Une fois par semaine, les enfants venaient parler de leurs
problèmes avec un assistant social. En 1999 ils ont commencé
à venir tous les jours entre 7h0'0 et 18h0'0. Ils venaient toujours
parler à l'assistant social, mais maintenant ils peuvent aussi prendre
une douche, laver leurs habits, préparer leurs repas, aller aux
toilettes. Ils ne restent pas de façon permanente, mais on envisage
déjà leur réintégration dans la famille.
En 2000 le gouvernement provincial a décidé que
les enfants de la rue devaient disparaitre de la ville de Lubumbashi. La police
les mettait tout simplement en prison. Beaucoup se réunissaient et se
cachaient partout. Mais par manque de moyens financiers, le Directeur de la
prison décida après quelque temps de les remettre en
liberté. Une fois de retour dans la rue, les enfants étaient
souvent maltraités par la police et les militaires. Un petit groupe est
alors allé demander de l'aide à Bakanja Ville. La question
était s'ils pouvaient passer la nuit dans la maison. Le centre est alors
devenu, non seulement un centre d'accueil, mais aussi un endroit où les
jeunes pouvaient dormir en sécurité.
Après ce moment -là, la maison fut ouverte de
07h00' à 20h00'. Tous les jeunes de la rue étaient la bienvenue,
mais seuls les jeunes de moins de 18ans pouvaient y passer la nuit. Ceux
qui passaient la nuit étaient obligés de quitter la parcelle vers
07h du matin, ils allaient travailler en ville pour se chercher quoi mettre
sous la dent et à 11h, leur barrière était de nouveau
ouverte pour eux. Les jeunes avaient la possibilité de pratiquer du
sport et participer aux jeux dans la parcelle.
La maison organisait régulièrement des moments
de conscientisation, toujours en vue d'une réintégration
familiale. Cependant c'est à cette période que la maison a
commencé l'enregistrement des jeunes qui y passaient la nuit notamment
pour des raisons de sécurité.
Une année plus tard, Bakanja-ville a mis en
place un programme de formation. Les jeunes qui fréquentaient la maison
avaient la possibilité de suivre des cours d'alphabétisation
à Bakanja- centre.
A cette opportunité étaient liées
quelques conditions :
· Etre âgé de moins de 18 ans
· Etre régulier au refuge de nuit
La maison leur offert une place pour mettre des
biens entre autres vêtements et leurs sacs, aussi ils avaient droit
à un repas.
A. A la fin de l'année scolaire, les jeunes
avaient la possibilité d'aller à l'internat à
Bakanja-centre sous certaines conditions :
· Régularité au refuge de nuit ;
· Ponctualité à l'école pendant
l'année scolaire précédente ;
· Contact avec sa famille, sans possibilité de
réintégration.
En 2009, de nouvelles mesures provinciales sont prises
concernant les enfants de la rue. Comme ils n'n'étaient toujours pas
admis dans l'image de la rue à Lubumbashi, Ils pouvaient choisir entre
rentrer en famille, aller vivre hors de la ville, ou bien se faire enfermer
dans le centre de la Kasapa. Les centres qui n'acceptaient pas ces conditions
seraient fermés. Ceci était le cas de Bakanja-Ville.
B. Après des négociations la maison pouvait
continuer à travailler à plusieurs conditions :
-Il fallait changer d'abris pour la nuit à un
internat
-accueillir seulement les nouveaux-venus et pas les
habituésne pas accueillir les enfants qui ont fui la Kasapa,ces jeunes
doivent être renvoyés immédiatement dans cette
institution.
Suite à la répression du gouvernement
vis-à-vis des enfants de la rue, la maison n'avait plus le droit
d'accueillir les jeunes. La seule tâche qui lui restait consistait
à être un point d'orientation versle centre fermé de la
KASAPA ou le centre LUKUNI du gouvernement provincial du Katanga.
Devant l'échec de cette politique, Bakanja-ville fut
convoqué par le gouvernement provincial et pu profiter de l'occasion
pour renégocier son ouverture.
C'est donc à partir de Décembre 2009 que la
maison Bakanja-ville devient officiellement une maison d'accueil partiel pour
les enfants de la rue ou défavorisés. Le but reste le même
: la réintégration des enfants dans leur
famille. Le jeune restant libre dans ce choix. S'il ne se sent pas
encore prêt à renouer le lien avec la famille, la maison
respectera sa décision. Un jeune a besoin de temps pour se
décider à quitter définitivement la rue. Cette
évolution de la jeune passe par différentes étapes
jusqu'au moment où la maison sera obligée de respecter sa
décision, si le fonctionnement de cette dernière ne lui convient
plus.
III.1.2. Les conditions
imposées :
- il s'agit de jeunes garçons mineurs, les plus petits
doivent être envoyés dans un centre adapté.
- le jeune vit dans la rue à cause d'une rupture entre
les parents ou de décès de l'un ou des deux parents
- le jeune doit savoir que le but primordial du centre est la
réintégration en famille.
Le centre est composé de 9 personnes qui sont :
- le Père Éric, directeur
- monsieur EMILE assistant social en chef
- monsieur SIMEO vice-assistant social
- monsieur ALI 2è vice-assistant social
- madame GRACIA psychologue
- 4 aspirants (Frère NATHAN, Frère JOSEPH,
Frère SIMON et Frère ROBERT).
Le Père Éric est responsable
pour la coordination des activités de chaque jour. Il préside
chaque matin la réunion avec l'assistant social et les aspirants. Dans
cette réunion, on parle de problèmes surgis le jour d'avant, des
nouveaux enfants, problèmes techniques, du contact avec le tribunal des
jeunes, et les activités de la journée sont planifiés.
Après la réunion, le Père va travailler à la
procure des Salésiens.
L'assistant social est surtout responsable
des visites aux familles, le contact avec le tribunal des jeunes, les
écoles. Après 11 ans d'expérience avec les enfants de la
rue, il est considéré spécialiste.
Les aspirants sont de jeunes candidats chez
les Salésiens. Ils doivent tous travailler un an dans un centre OMM
(oeuvres maman Marguerite). Ils sont indispensables au fonctionnement du
centre. Ils s'occupent de la discipline, des activités sportives, les
achats de la nourriture. Chacun d'entre eux est aussi responsable d'un petit
groupe spécifique d'enfants. Une fois par semaine, ils font une
évaluation du groupe. Ils ont aussi des contacts personnels avec les
enfants et leurs parents. Dans un petit groupe, les enfants sortent plus
facilement de l'anonymat et de cette façon tous ont la
possibilité de se faire entendre. Les frères font aussi des
visites en famille et organisent des journées de contact avec les
parents au centre même. A tour de rôle ils restent un jour par
semaine dans la cour pour accueillir de nouveaux et effectuer des travaux
d'administration.
Psychologue, dans le centre, les enfants
reçoivent de l'assistance psychologique. Ils ont la possibilité
de sortir de leur situation marginale dans la rue. Ils reçoivent des
leçons de morale dans le mot du matin et du soir. En entament des
études, ils reçoivent des perspectives à la vie dans la
communauté. Dans le cas idéal ils seront avec leurs familles.
III.1.3. CONDITIONS
D'ACCUEIL
La maison Bakanja-ville
impose les conditions suivantes:
- Avoir la volonté d'être
réintégré en famille ou au moins de quitter
la vie dela rue ;
- Les jeunes doivent fournir toutes les informations
possibles: adresse, N° de téléphone,) concernant sa
famille ;
- Etre de sexe masculin âgé de 5 à 17 ans
en général ;
- Etre en détresse et sans abri suite à une
rupture familiale ;
- Ne pas faire de « vagabondage » centre en
centre ;
- Ne pas être accompagné par un adulte.
III.1.4. LES OBJECTIFS
La maison BAKANJA est définie comme une maison
d'accueil et d'écoute pour les enfants en rupture familiale et en
situation difficile. Elle se donne pour tâche de cheminer avec
ces derniers en poursuivant un objectif primordial : La
réinsertion familiale. Cette réinsertion passe par deux
volets :
D'accorder la réinsertion sociale et en
suite familiale.
La maison Bakanja- ville sert également de
référence pour les enfants en situation difficile, ainsi que pour
des parents à la recherche de leurs enfants.
Elle est aussi la porte d'entrée.
III.1.5. COMMENT ACCUEILLIR LES
JEUNES
La procédure suivante est suivie à partir du
moment où les jeunes veulent entrer dans la maison :
· Les jeunes qui viennent fraîchement de la famille
sont directement accueillis pour éviter qu'ils ne s'habituent
pas à la vie de la rue ou se retrouvent dans des situations
dangereuses et néfastes à leur santé ;
· En revanche, les jeunes qui ont vécu longtemps
dans la rue ne sont pas directement accueillis par la maison. Pour s'assurer
qu'ils ont la volonté de quitter la vie de la rue, Il leur sera
demandé de revenir plusieurs fois à des dates
précises. S'ils sont ponctuels aux rendez-vous, ils seront
accueillis dans la maison. A condition d'avoir une référence
familiale Lubumbashi ;
· Les jeunes placés par le tribunal pour enfants
de Lubumbashi sont également accueillis par la maison. Ils doivent
respecter les mêmes règles que l'ensemble des jeunes de la
maison.
- SECTION 2. LES
REALISATIONS DE LA MAISON BAKANJA EN MATIERE DE SCOLARISATION
2.1. Les trois
caractéristiques d'une maison salésienne
Comme toutes les autres maisons Salésiennes
Bakanja-ville fonctionne selon trois axes : la paroisse, la cour et la
formation.
1. La paroisse
Chaque jour de la semaine, les jeunes sont invités
à participer au mot du matin à leur réveil et au mot du
soir avant leur coucher. Un sujet précis, religieux ou non, est
traité pendant un bref instant, suivis d'une prière.
2. La cour
A part la formation, chaque maison Salésienne accorde
beaucoup d'importance à « la cour » car c'est un endroit de
détente pour les jeunes endétresse.Il est donc primordial qu'ils
s'y sentent à l'aise et soient en mesure d'oublier,même pour un
bref instant leurs problèmes.
Par conséquent, lamaison a créé une
ambiance chaleureuse et de bonne humeur pour tous ses résidents et ses
éducateurs, cela se caractérise de la manière suivante
:
· Les jeunes peuvent regarder chaque soir un film,
celui-ci peut-être éducatif ou purement de
détente ;
· Pendant la journée, les jeunes ont la
possibilité de participer à différentes activités :
sports, danses, jeux ;
· Lamusique adaptée aux différents temps de
la journée est diffusée dans le centre de manière
régulière ;
· La barrière de la maison est ouverte toute la
journée donnant ainsi un sentiment de liberté aux
jeunes ;
· Dans l'après-midi (de 12h à I6h), la
maison accueille des jeunes qui ne correspondent pas directement aux conditions
de la maison.
Ils se présentent pour faire leur lessive et se laver.
Occasionnellement, ces jeunes sont conscientisés afin qu'ils prennent
leur vie en main.
3. La formation
- Formation sociale et morale
La maison Bakanja-ville met l'enfant au centre de sa
rééducation. Il a donc la grande responsabilité de prendre
sa vie en main et d'aller de l'avant. A partir du moment où la
volonté est de changer, la maison va le soutenir avec le cadre moral et
des conseils.
- Formation scolaire
A partir du moment où la maison a eu un contact avec la
famille et que l'intégration ne peut être immédiate, le
jeune a l'opportunité d'étudier à Bakanja-centre. Le
niveau scolaire du jeune est évaluée au travers d'un test pour
s'assurer que tous les jeunes participent aux cours, la maison loue un bus
quiles dépose à l'école et les ramène.
ï Certains de ces « grands » jeunes n'ont
jamais été sur le banc de l'école et aimeraient apprendre
quelque chose, des cours d'alphabétisation et d'éducation
à la vie sont prévus pour ceux qui désirent, de 12h00'
à 16h00', en suivant le programme suivant :
12h00' à 13h00' : lessive
ï 13h00' à 13h30' : jeux ou repos
ï 13H30' à 13h50' : douche
ï '14h00' à 16h00' : formation
En deux volets :
1) Formation des jeunes en rupture scolaire
· Les jeunes ayant abandonnés leurs études
primaires à différents niveaux (3e.
4è, 5e et 6e primaire).
- Lundi : français. On ajoute aussi quelques notions de
langue anglaise pour renforcer leur participation
- Mercredi : sciences (Mathématiques,
Santé et hygiène)
- Vendredi : notion d'informatique
Des cours d'alphabétisation sont organisés le
mardi et le jeudi pour les jeunes qui n'ont pas eu l'occasion d'aller sur le
banc de l'école.
2) Formation normale de la scolarisation
Les écoles sont à Bakanja-centre, les jeunes
après avoir suivi leurs cours de rattrapage. Mais les tous petits
commencent le programme normal. Les études ne sont pas à forcer,
ça dépend d'un enfant à un autre. Les enfants qui sont
scolarisés à Bakanja centre sont au nombre de 25 à 30.
- Formation parascolaire
La maison invite les jeunes à participer à des
activités comme la danse, match de foot, de basket et autres. Ces
activités ne sont pas purement récréatives. L'objectif est
de donner confiance aux jeunes pour qu'ils aient une meilleure image
d'eux-mêmes. Elles permettent aussi d'apprendre à travailler en
groupe de manière ludique, les jeunes apprennent à se faire
mutuellement confiance, à collaborer, à suivre les règles
et à obéir aux éducateurs.
2.2. Les méthodes et
techniques de socialisation
Les enfants ne sont jamais forcés d'entrer dans la
maison. Les collaborateurs s'occupent à sensibiliser les enfants : Ils
tirent leur attention sur les dangers de la vie dans la rue et leur expliquent
en quoi consiste l'aide qu'ils peuvent recevoir dans les maisons d`accueil. Un
enfant décide alors si oui ou non il veut recevoir de l'aide. Il entre
librement dans une maison (motivation intrinsèque). Monsieur EMILE
explique : « Les portes sont toujours ouvertes. Ils savent
que s'ils entrent dans une maison, leur réintégration dans la
famille et la société a commencé. Les jeunes sont toujours
libres de venir au centre, mais ils doivent aider à retrouver leurs
familles en donnant des informations (adresses, tél., noms). Le centre
est une maison de passage et non un internat ».
La maison utilise comme méthodes et technique
suivantes : I.D.T.R
I : identification c'est-à-dire
identifier les enfants de la rue dans la ville, on leur explique sur la vie de
la rue, Ils devaient se réaliser que la vie dans la rue est pleine de
dangers et de défaillances ; cela se passe par la négociation
entre les deux parties (enfant et les assistants sociaux), au moment où
le jeune se présente et accepter d'entrer dans la maison, il est
accueilli parun éducateur. Cela permet directement de passer à la
seconde technique.
D : documentation : elle consiste
à poser quelque question à l'enfant « Quel est ton
nom ?`'D'où viens-tu ? Depuis combien de temps vis-tu sur la
rue ? Qui t'a envoyé vers Bakanja-ville ? Etc. ». La
durée que le jeune a passé dans la rue est un
élément crucial dans le premier contact avec ce dernier. C'est en
se basant sur cela que l'éducateur va décider si oui ou non le
jeune sera directement accueilli dans la maison. L'assistant social entretient
personnellement avec lui. Le but du premier contact est d'identifier le jeune
et de recueillirles premières informations sur la situation.
T : traissing familiale : consiste
à chercher la famille de l'enfant.
R : réinsertion : consiste
à la médiation entre les deux parties, l'enfant d'une part et
d'autre part la famille, cela veut dire que l'enfant d'abord doit accepter de
rentrer dans sa famille et la famille aussi doit accepter par-là la
réinsertion est réussi. Tout ce processus explique la
réinsertion familiale.
2.3. Source de financement
En tant qu'A.S.B.L., la maison est dépendante des
donateurs sur le plan financier. L'organisation ne reçoit pas de
subventions du gouvernement Congolais. Les entreprises privées sont
obligés par la loi d'organiser une action de bienfaisance annuelle. Des
entreprises nationales et internationales, des ONG, l'Etat Belge et des
personnes privées sont de très importants donateurs. Chaque
année, il y a besoin de 300.000 €. Cet argent permet aux 14 centres
de nourrir, habiller, acheter des besoins particuliers, les frais
médicaux, les salaires des professeurs, assistants sociaux,
éducateurs, personnel médical, personnel d'entretien. Les
donateurs demandent un rapport financier annuel. Chaque année il faut
chercher de nouvelles entreprises pour arriver à rassembler assez
d'argent pour le bon fonctionnement des centres.
Il faut signaler que, depuis la création de la maison
Bakanja, elle n'a jamais été assistée
financièrement par un enfant qui était hébergé
là.
Conclusion partielle
Dans notre troisième chapitre, il était question
d'expliquer les réalisations de la maison Bakanja en matière de
scolarisation des enfants de la rue, en tant qu'une maison d'accueil de ces
enfants, Cela nous a permis de confirmer notre première hypothèse
mise en exercice.
Chapitre 4 : ENQUETE
SOCIOLOGIQUE
Dans notre quatrième chapitre et le dernier, il est
question de présenter, d'analyser et d'interpréter les
données d'enquête. Il faut signaler que, la RDC est un pays qui a
connu beaucoup de crises : des guerres, des coups d'état, des
embargos etc. sont les raisons du déséquilibre du pays qui est en
crise sur le plan politique, économique et social.
4.1. But de
l'enquête
Notre enquête a pour but ou
objectif de :
· Connaitre les causes principales du
phénomène enfant de la rue dans la ville de Lubumbashi ;
· Evaluer les actions de scolarisation de la maison
BAKANJA en faveur de ces enfants de la rue.
4.2. Elaboration des questions de
l'interview
Nous avons composé deux séries de questions dans
notre interview à soumettre aux agents et aux enfants de la rue. Parmi
nos questions il y a des questions ouvertes et fermées.
4.3. Choix de l'échantillon
Nous avons enquêté 30 sur 80 enfants retenue
parmi les enfants de la maison Bakanja pour faire participer tous les enfants
de cette maison et un agent de la maison mis à notre disposition pour
répondre à nos questions.
Notre choix de l'échantillon était porté
sur l'échantillon probabiliste ou aléatoire consistant à
choisir, dans l'univers de l'enquête, des unités de telle
manière que chacune d'elles ait des chances égales de figurer
dans l'échantillon. KAYIMBI.D (2019 : p14).
Les caractéristiques mises en compte sont :
Sexe : notre travail porte sur les enfants de la rue plus
particulièrement les garçons mineurs hébergés dans
la maison Bakanja. Ces 30 enfants sont tous les garçons.
Age : les enfants sélectionnés dans notre
échantillon, l'âge varie entre 8 à 17ans. On a
sélectionné 3 enfants dans chaque âge ce qui fait 30
enfants, en commençant par les enfants de 8 ans jusqu'aux enfants de 17
ans, ceci permet que, tout âge des enfants soit
représenté.
Lieu de provenance : nous avons
sélectionnés les enfants d'abord de la ville de Lubumbashi
où se déroule se phénomène et les enfants qui
proviennent des différentes villes qui sont très proches de
Lubumbashi et qui ont une voie de communication avec la ville comme : la
ville de Likasi qui n'est pas loin de la ville de Lubumbashi les enfants
viennent sans problème et même la ville de Kolwezi. La ville de
Mbuji-Mayi est reliée avec la ville de Lubumbashi par la voie
ferrée, ce qui explique que, les enfants prennent cette voie pour venir
à Lubumbashi. Ceci nous a permis que notre échantillon soit
représentatif.
4.4. Difficulté
rencontrées
Dans notre descente sur terrain, nous avons rencontré
comme difficultés :
- Le manque de statistiques fixes pour les enfants
scolarisés et même de l'effectif total des enfants qui sont dans
le centre, car ça bouge à tout moment ;
- Le report de rendez-vous ;
- Le non-respect du rendez-vous ;
- La difficulté due à la langue, comme le
swahili pour certains enfants.
4.5. Dépouillement,
analyse et interprétation des résultats d'enquête
4.5.1 Identité des
enquêtés
Tableau N° 1 : Sexe
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Masculin
|
30
|
100
|
Féminin
|
0
|
0
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Ce tableau représente l'effectif de nos
enquêtés suivant leur sexe : 30 enquêtés soit 100 %
portent le sexe masculin et 0 enquêtés soit 0% de sexe
féminin.
Cela montre que, la maison Bakanja ville n'a pas prévu
un espace pour les filles. Selon les informations à notre possession,
il existe des centres appropriés pour les filles enfants de la rue
comme : MAGONE FILLE (3 maisons familiales), St. Famille, Katimel Louis
Amigo. La maison Bakanja ville est réservée uniquement aux
garçons.
Tableau N° 2 : Age
Ecart d'âge
|
Effectif
|
Pourcentage
|
8 - 12
|
17
|
56.7
|
13 -17
|
13
|
43.3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Sur 30 enfants soit le 100 % de nos enquêtés,
nous avons 17 enfants soit 56.7 % dont leur âge varie entre 8 à 12
ans ; 13 enfants soit 43.3 % leur âge varie entre 13 à 17 ans.
Cela montre que, ce sont plus les mineurs qui sont les
premières victimes d'être sur la rue, surtout les enfants dont
l'âge varie entre 8 et 12 ans sont plus victimes d'être sur la rue,
car ils sont petit et maquent de quoi se nourrir. Ce pourquoi la maison
n'héberge que les mineures pas les majeurs.
Tableau N° 3 : Lieu de provenance des
enfants
Ville
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Lubumbashi
|
19
|
63.3
|
Mbuji-Mayi
|
6
|
20
|
Fungurume
|
2
|
6.7
|
Likasi
|
2
|
6.7
|
Kolwezi
|
1
|
3.3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Ce tableau représente le lieu de prévenance des
enfants, ici nous avons 19 enfants soit 63.3 % qui viennent de Lubumbashi ; 6
enfants soit, 20% viennent de Mbuji-Mayi ; 2 enfants soit 6.7 % qui viennent de
Fungurume ; 2 enfants soit 8.3% viennent de Likasi et 1 enfant soit 3.3% vient
de Kolwezi.
On comprend donc que, pour certains enfants de la rue, se
retrouver dans la rue, cela ne signifie pas qu'ils manquent un domicile, ils
ont un domicile où ils pourraient dormir au lieu de passer la nuit
à la belle étoile. Dans ce cas, ils se retrouvent dans la rue
pour des raisons particulières.
Les enfants se retrouvent chez les membres de leurs familles
(cousins, oncles, tantes, grands-parents, etc.) qui les ont pris en charge pour
différentes raisons entre autres les études, le
décès d'un des parents ou de tous les deux, etc.
Cependant il y a des enfants qui quittent leur famille ou leur
milieu d'origine de leur propre gré (volonté) pour venir vivre
dans la ville de Lubumbashi. Dans ce cas, ils n'ont presque pas de famille et
ils s'y retrouvent sous l'influence des amis. Les enfants qui vivent en famille
sont sans cesse sous contrôle des parents et il leur est difficile de
s'aventurer dans une ville sans famille de peur de se retrouver sans abri.
Cependant les enfants de la rue n'ont rien à craindre car vivant
déjà dehors, les audacieux osent s'aventurer en dehors de leur
milieu d'origine, et Lubumbashi est pris pour cible
privilégiée.
Une autre raison évoquée par les enfants de la
rue de Lubumbashi est la facilité de vivre dans cette ville. Lubumbashi
est une ville aux diverses activités et les enfants estiment qu'ils
peuvent y vivre mieux qu'ailleurs.
4.3.2 :
Interprétation des données d'enquête
Tableau N° 4 : causes du phénomène
enfant de la rue
Cause
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Cause sociale
|
13
|
43.3
|
Cause économique
|
2
|
6.7
|
Cause familiale
|
15
|
50
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données
d'enquête
Nous avons constaté que la cause familiale (Dislocation
des foyers, Enfant refusé par son père qui ne le connait pas,
Enfant abandonné, Enfant orphelin de père et de mère,
etc.) est majoritaire avec 15 enfants, soit 50 % ; 13 enfants soit 43.3 % sont
dans la rue pour la cause sociale (Enfant dont la mère se prostitue,
Irresponsabilité des parents, Influences extérieures,
Stigmatisation d'enfants etc.); 2 enfants soit 6.7 %, quant à eux pour
la cause économique(enfant voleur).
Les causes du phénomène « enfant de la rue
» en République Démocratique du Congo sont multiples.Les
enfants et les jeunes adaptent le mode de vie de la rue pour différentes
raisons : la pauvreté, la guerre, l'urbanisation,
l'instabilité politique, l'insuffisance des revenus et la violence, et
qu'elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle. Toutes ces causes que
nous venons de citer vont se diviser en trois causes principales qui sont les
causes majeures de ce phénomène :
1/ Causes familiales
2/ Causes sociales
3/ Causes économiques
1. Causes familiales
Ø Dislocation des foyers
La dislocation des foyers, où les parents ne vivent
plus ensemble, constitue une cause non négligeable de la descente des
enfants dans la rue. En effet, suite au divorce, il est toujours difficile que
les enfants soient soudés entre eux d'abord, puis avec leurs parents
séparés. Avec tout cela, les enfants qui ne trouvent plus leurs
comptes sous le toit parental descendent dans la rue. Cette cause est
très courante et ne touche pas que des familles misérables.
Ø Enfant refusé par son père qui
ne le connait pas.
Ø Enfant abandonné.
Ø Enfant orphelin de père et de
mère
Ø Enfant maltraité :
-enfant battu ;
-enfant trop puni par des parents pourtant bien
intentionnés ;
-enfant violé ou victime de l'inceste.
-enfant de fous.
Prenons le cas de FAUSTIN 10 ans, je suis le
deuxième d'une famille de 3 enfants, ma mère est
déjà morte et mon père est vivant. Mon n'est pas ici
à Lubumbashi il est à Kongolo, il m'avait laissé entre les
mains de ma tante maternelle, ma tante me maltraité beaucoup, elle ne
voulait pas que je sois avec ces enfants, elle ne me donne ne pas a
mangé ce pourquoi j'avais décidé de quitter la maison
depuis 2018. J'ai vraiment envie de rentrer chez nous, pour aller regarder si
mon père est déjà rentré.
2. Causes sociales
Ø Enfant dont la mère se
prostitue
Certaines enfants de prostituées fuient de chez eux
lorsqu'ils découvrent les activités de leur mère.
Prenons le cas de ILUNGA 17ans, je suis orphelin du
père, ma mère est une pute, chaque fois il se prostitué
dans la maison avec ce soit disant maris. Pendant la nuit elle vient avec un de
ce chéri pour faire l'amour dans la maison, or moi je suis à
l'intérieur, c'était difficile de dormir lorsque j'écoute
tout ce qui se passe dans la chambre ; un jour j'avais dit à ma que
trop ce trop je n'arrive pas a supporté ses bêtises, depuis ce
jour ma mère me dis que je suis sorcier, il a ma refouler de la maison
en disant que je suis sorcier, or la vérité est
là.
Ø Enfant issu d'une famille des
drogués :
Lorsque les parents se droguent, la vie est insupportable pour
un enfant qui prend très vite son indépendance. Malheureusement
pour lui la drogue sera mystifiée et il risque lui aussi de devenir
très jeune un toxicomane qu'il sera très dur de
désintoxiquer.
Ø Irresponsabilité des
parents
Certains parents sont irresponsables soit par leurs propres
faits, soit suite à des circonstances indépendantes de leurs
bonnes volontés. Prenons le cas de JOO 13 ans, je suis le premier
d'une famille de 4 enfants, chez nous ce à KIPUSHI, j'avais
quitté chez vous car mon père est très méchant et
il ne prenait pas soins de nous. Chaque fois que je commets une erreur il me
frappe comme un animal. Toujours c'était comme ça, ce pourquoi
j'avais décidé de quitter la maison est venir à Lubumbashi
pour rester sur la rue et après quelques jours j'avais
intégré la maison BAKANJA. Je me suis séparé avec
ma famille depuis 2018. J'ai vraiment envie de rentrer chez nous, car la vie
de la rue est mauvaise.
Ø Enfant dont le père et/ou la
mère sonten prison
Il arrive souvent que des adultes soient mis en prison et que
l'on ne se soucie pas du sort de leurs enfants complètement
livrés à eux-mêmes. Le monde des enfants des rues est
souvent le seul qui accueille des petits.
Ø Stigmatisation d'enfants
Avec l'apparition d'une multitude des églises dites de
réveil, les enfants sont victimes des situations qu'eux-mêmes
ignorent. La plupart d'entre eux sont accusés de la sorcellerie.
D'autres sont considérés comme porte malheur dans la famille.
L'enfant inculqué dans la mentalité des parents et de la
société, ces derniers cherchent de se débarrasser d'eux.
En fin de compte, ces enfants sont jetés par leurs propres parents dans
la rue.
Prenons le cas de ALAIN 15 ans, je suis premier d'une
famille de 3 enfants, mon père est déjà mort,
j'étais chez mon oncle a FUNGURUME mais ma mère est venu me
récupérer pour venir avec moi à Lubumbashi où elle
avait un mari. Elle se quereller avec son mari et après elle a
commencé à m'envoyer vendre les baignes pour qu'on trouve a
mangé. Lorsque je vendais en ville les vagabonds me frappaient et
récupéraient l'argent, j'avais dit à maman et directement
elle a commencé à me traiter de sorcellerie dès lors, elle
ma refouler de la maison soit disant que j'ai refusé d'aller à
l'église pour qu'on prie pour moi, or ce faux. Elle m'a traité de
sorcellerie, or je ne suis pas sorcier. Je me suis séparer de ma famille
depuis 2007 et je suis arrivé à Bakanja en 2017.
Ø Influences extérieures
Il y a des enfants qui se trouvent dans la rue, non pas parce
que leurs parents n'ont pas la possibilité de les prendre en charge, non
plus parce qu'ils n'ont pas des personnes qui veillent sur eux, mais parce
qu'ils sont influencés par leurs copains se trouvant dans la rue. Un
adage ne dit-il pas que l'homme est naturellement bon, mais c'est la
société qui le rend mauvais. L'éducation diffuse que les
enfants reçoivent pèse et influe considérablement sur
leurs vies. Cela est dû actuellement par la fréquentation de
certains milieux comme les cinés-vidéo, le lieu des jeux des
enfants, voire même dans des écoles certains enfants partent
échanger leurs mauvaises expériences.
Prenons le cas de Jonathan 13 ans, je suis le premier
d'une famille de 7 enfants, mon père et ma mère sont tous
vivants. J'avais quitté chez nous parce que j'avais volé l'argent
à cause de l'influence de mes amis du quartier, j'avais totalement que
on va me frapper. Ce depuis 2016 que je suis à Bakanja, mais je rentre
chaque fois chez nous voir maman et papa. Avant d'arrivé ici a Bakanja
j'étais a Kamalondo seul dans le rue, je n'avais pas de groupe de pairs.
Je suis arrivé ici a Bakanja se lorsque je passé et subitement
j'avais vu qu'on a écrit Bon bosco j'étais totalement
impressionné pour entrer et en entrant on m'a bien accueilli par les
frères et les amis. Pour moi la vie de la rue est très bien, car
tu es libre de faire ce que tu veux, tu dors seul sur ton carton, Donc, j'ai
une liberté totale. A Bakanja la vie est très bien.
3. Causes économiques
Le chômage reste la première raison qui pousse
les jeunes dans la rue. Les parents qui ne travaillent pas, estiment qu'ils ne
peuvent pas subvenir aux besoins de leurs enfants. Par manque des moyens
financiers, beaucoup de jeunes ne peuvent pas étudier par ce que
l'école n'est pas gratuite. En plus de cela, ils n'ont pas accès
à aucune activité parascolaire. Ils ne sont donc pas
occupés ce qui les pousse à aller chercher d'eux-mêmes une
occupation dans la rue.
Ø La pauvreté
Elle est aussi une cause évidente de ce
phénomène. Les conjonctures socio-économiques de notre
pays ont fait que beaucoup de personnes vivent misérablement
(insuffisance alimentaire, non assouvissement des besoins primaires tels que la
santé, la scolarisation, vêtement,). Même ceux qui
travaillent ont des salaires ne leur permettant pas de nouer convenablement les
deux bouts du mois. Ainsi les enfants insatisfaits vont chercher à se
satisfaire ailleurs. Et il faut signaler que, les enfants sont les
premières victimes de la pauvreté.
Prenons le cas de KABONGO 12 ans, je suis le cadet d'une
famille de 4 enfants, orphelin de la mère. J'avais l'habitude de
vendre les SAMBUSA chaque jour, un jour j'avais fait tombé l'argent,
j'avais dit ça à ma marâtre directement elle ma refouler de
la maison que je suis voleur, et ce depuis 2016 je me suis séparer de ma
famille. Je ne veux pas entrer chez nous car il y a la souffrance, je vais
seulement rester ici à BAKANJA.
Ø Exode rural
Les campagnes étant de plus en plus démunies, la
ville exerce un attrait considérable. Les enfants pensent qu'ils
pourront aisément gagner leur vie dans les villes et
préfèrent quitter leur foyer.
Ø Enfant au travail
Même s'il travaille volontairement, l'enfant qui
travaille trop loin de ses parents ne retourne progressivement plus dans sa
famille et n'éprouve plus le besoin d'y retourner les voir.
L'enfant mis au travail de force est souvent maltraité,
il refuse les traitements inhumains ou humiliants qui sont infligés.
Les éléments que nous avons soulevés
ci-dessus ne sont pas limitatifs. La liste peut être allongée. Ces
causes sont aussi variables d'un milieu à un autre, d'une civilisation
à une autre.
Dans la ville de Lubumbashi les causes principales du
phénomène enfant de la rue sont multiples.
Tableau N° 5 : Premier jour dans la
rue.
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Bien accueilli
|
26
|
86.7
|
Pas bien accueilli
|
4
|
13.3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Dans le tableau ci-haut, nous avons 26 enfants soit 86.7 % qui
disent que leur premier jour d'être en contact avec leurs nouveaux amis
dans la rue était bien et 4 enfants, soit 13.3 % disent que leur premier
jour était très mauvais.
L'enfant doit trouver un environnement social qui lui permet
desurvivre et de se sentir en sécurité pour permettre son
épanouissement tant physique que morale. Après sa descente dans
la rue, très vite, l'enfant va intégrer un groupe de pairs
déjà présents,qui va l'initier aux codes et aux
règles de la rue. A partir de là, débute l'étape
desocialisation qui va lui permettre de survivre dans son nouveau milieu.
Le processus de socialisation de l'enfant nouvellement
arrivé dans la rue s'inscrit donc dans un rapport
d'interdépendance entre l'enfant et le groupe auquel il appartient, tout
du moins jusqu'à ce qu'il ait accumulé l'expérience
suffisante pour contester son statut de faible et de victime du
groupe. Tableau N° 6 : Premier jour dans le centre.
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
29
|
96.6
|
Non
|
1
|
3.3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Nous avons 29 enfants, soit 96.6 % qui disent que leur premier
jour d'accueil dans la maison Bakanja était bien et 1 enfant soit 3.3 %
dit que son premier jour était mauvais.
Cela montre que les enfants sont bien accueillis dans le
centre. Quand un jeune arrive à Bakanja-ville, il est accueilli par un
des frères. On laisse l'enfant se calmer, se laver, manger et puis il se
repose. Puis il répond à un questionnaire concernant les
informations sur la situation familiale et on remplit la fiche personnelle.
Lorsqu'on a noté toutes les informations et surtout écouté
ce que l'enfant a à dire, on lui explique les règles de la maison
et le but : la réintégration. Dès le premier jour, on
essaie de stabiliser le jeune.
Tableau N° 7 : Situation de la vie dans la
rue
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Bonne
|
2
|
6.6
|
Mauvaise
|
28
|
93.3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Le tableau ci-dessus représente 28 enfants, soit 93.3 %
qui disent que la vie dans la rue est mauvaise, c'est une vie qui a beaucoup de
risques et 2 enfants soit 6.6% qui disent que la vie dans la rue est normale,
car ils sont libres de faire ce qu'ils veulent, ils ont une liberté
totale.
Exclut de sa famille, l'enfant cherche un moyen de se
débrouillerpour « survivre » dans la rue avec ses proches.
Manger, dormir, se soigner sont des besoins essentiels à lasurvie de
l'enfant. Alors déjà exclut de sa famille, l'enfant ne pouvant
plus compter sur l'aide de sa famille, dans cette condition les enfants de la
ruedoivent se débrouiller seuls pour satisfaire leurs besoins vitaux.
Pour survivre, ils doiventcréer un espace de vie et une nouvelle
sociabilité entre eux.
Si l'on revient à l'enfant de la rue, on constate que
cette jeunesse a su orienter et adapter son mode de vie à son lieu de
vie. À long terme, vivre dans la rue entraîne des effets
néfastes sur le comportement de ses « habitants ». Avec le
temps, c'est le sentiment de mépris qui envahit l'enfant, il va
commencer à perdre confiance en lui, et plus encore dans l'adulte. Il
rejette tout concept d'autorité (parents, institutions, police...). Son
avenir lui semble flou, plus aucuns repères ni dans temps et ni dans
l'espace. L'enfant doit toujours être sur ses gardes à chaque
moment (nuit et jour), car la rue est parsemée de dangers et la violence
y est très présente. Leur vie est rythmée par le froid, la
faim et la consommation de drogue. La consommation de drogue est un
élément clé dans la stratégie de survie des enfants
de la rue, car elle leur permet de : vaincre la peur, surmonter la faim, le
froid, d'oublier la souffrance, de se sentir plus fort et invulnérable
face aux autres, d'avoir des sensations de joie, d'invincibilité...
L'accumulation de ces éléments engendre sur l'enfant des
séquelles aussi bien physiques que morales.
Les enfants de la rue passent par trois étapes qui
leur permettent de s'adapter dans leur nouveau groupe :2(*)
Les recrues :Les nouveaux cas signifient que
le phénomène « enfant de rue » continue
à se reproduire même si les entrées dans la rue ne sont pas
massives. Ce groupe d'enfants subit beaucoup de supplices qui leur sont
infligées par "les anciens". La période qu'ils traversent
peut-être considérée comme période probatoire ou
d'initiation. Elle couvre le premier jour et peut aller jusqu'à une
année de vie de rue.
Les expérimentés : Ces
enfants ont finalement tranché ; ils se décident à
vivre dans la rue, s'y attachent et s'adaptent. Cependant, ils
présentent un danger vu leur nombre important. Ils mettent maintenant et
réellement en pratique tout ce qu'ils ont acquis dans la rue :
procédures d'approche, techniques offensives et défensives,
usages culinaires, etc. Ce groupe d'enfants ont passé plus d'une
année en moins de dix ans dans la rue.
Les vétérans : Ils ont
passé plus de dix ans dans la rue. Peu nombreux, mais très
dangereux, ils sont considérés par les autres comme des
prédateurs. Ils commandent par interposition. Les petites
activités ne les concernent presque plus ; ils peuvent même
quitter la rue et organiser autrement leur vie.
Tableau N° 8 : Les stratégies
utilisées pour avoir un petit pain pendant la
journée.
Stratégie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Mendicité
|
8
|
26.6
|
Vente des emballages plastiques
|
4
|
13.3
|
Aucune
|
18
|
6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Ce tableau traduit que 18 enfants soit 60% n'utilisent aucune
stratégie, selon eux, ils ne sortent pas en dehors de la clôture
du centre, car le père a déjà refusé ; 8 enfants
soit 26.6 % utilisent la mendicité pour avoir un peu d'argent, donc, ils
sortent sans demander l'autorisation pour aller mendier et 4 enfants soit 13.3
% font la vente des emballages plastiques au centre-ville.
Les débuts de la vie dans la rue sont toujours
difficiles. Ils apprennent des autres enfants les premiers rudiments de la
survie dans la rue. Pour cela,les enfants de la rue ont le choix entre
plusieurs stratégies : mendier, exercer le petit commerce (vente des
emballages plastique) du secteur informel et rester dans la
légalité, ou au contraire, préférer des
activitésillicites, soit disant marché pirate déjà
interdit par l'autorité urbaine.
Tableau N° 9 : Situation de la vie dans le
centre
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Bonne
|
27
|
90
|
Mauvaise
|
3
|
10
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Ce tableau traduit que 26 enfants, soit 90 % disent que la vie
dans le centre est très bien plutôt que de vivre dans la rue
où il y a des risques et 3 enfants soit 10 % disent que la vie dans le
centre n'est pas bien, ils préfèrent quitter, parfois ils
manquent des habits, ils manquent la lotion.
En regardant nos résultats, il est indiqué que
les enfants vivent bien dans le centre où l'ambiance règne
à tout moment, et il faut signaler que, ils ont le moment de
prière car cette maison est dirigé par les prêtres et la
prière forme un tout, surtout apprendre à ces enfants que nous
sommes dans une société qui est dominée par la religion
d'obédience divine, car à travers la prière ces enfants
vont oublier certains soucis, ils croient en un seul Dieu qui terminera un
jour leur souffrance, le moment de regarder la télévision, de
manger etc. Toutes ces activités permettent l'épanouissement de
ces enfants, et il faut signaler que, les enfants vivent en solidarité
dans le centre. Concernant les soins médicaux il y a une personne qui
s'occupe de ça.
Tableau N° 10 : Satisfaction en
alphabétisation et scolarisation.
Réponse
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
25
|
83.3
|
Non
|
5
|
16.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Le tableau ci-dessus traduit que 25 enfants soit 83.3 % sont
totalement satisfaits de la prise en charge de la maison Bakanja et 5 soit
16.6% ne sont pas satisfaits de la prise en charge.
Les enfants sont satisfaits de la prise en charge de la
maison, car ils trouvent à manger, un endroit pour dormir et surtout ils
sont dans la sécurité. La maison inscrit au moins 30 enfants sur
80 enfants qui suivent la scolarisation normale et les autres qui ont eu la
rupture scolaire suivent les cours de rattrapage et alphabétisation. Les
majeurs qui demandent de l'aide auprès du responsable de la maison
suivent une formation accélérée de 6 mois au maximum comme
la mécanique auto, la coupe et couture etc.
Tableau N° 11 : le choix des enfants entre rue et
centre
Lieu
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Centre
|
30
|
100
|
Rue
|
0
|
0
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Données d'enquête
Nous avons obtenu comme résultat : 30 enfants soit 100%
veulent vivent dans le centre plutôt que d'être sur la rue. Dans la
rue il n'y a pas la sécurité, mais dans le centre il y a la
sécurité sur beaucoup des choses. Selon eux dans la rue tu ne
peux pas connaitre la vérité de ta vie et 0% d'enfants qui
veulent être dans la rue.
Selon ces résultats, les enfants veulent vivre dans le
centre plutôt que de vivre dans la rue, cela montre que, passer la
journée dans la rue, dormir dans la rue c'est comme vivre dans un
calvaire. Les enfants sont des êtres à protéger car ils
sont vulnérables.
Conclusion partielle
Dans notre dernier chapitre, qui est une partie pratique de
l'enquête sociologique sur terrain, nous avons présenté,
analysé et interprété les grands résultats de notre
travail, car la descente sur terrain a pour but de vérifier les
hypothèses de travail.
CONCLUSION GENERALE
Tout observateur, même non averti, se rend
aisément compte de l'ampleur que prend, chaque jour, le
phénomène des enfants de la rue dans les villes de la
République Démocratique du Congo, en général, et
dans les villes du Haut-Katanga, en particulier, y compris évidemment la
ville de Lubumbashi. Entre l'étonnement et l'inquiétude que
suscitent le développement de ce phénomène, il y a les
discours alarmistes tenus par les autorités administratives et les
initiatives prises par des promoteurs privés ou institutionnels. C'est
dans ce vaste chantier que s'est investi notre sujet de mémoire
intitulé « Scolarisation des enfants en rupture
familiale dans la maison BAKANJA à
Lubumbashi ».
Conscients de l'ampleur du
phénomène « enfant de rue » dans nos
milieux urbains et urbano-ruraux, l'initiative a été prise par
certaines personnes qui opèrent individuellement ou en association (ONG)
et par certaines congrégations religieuses pour s'occuper, d'une
manière ou d'une autre, de ces enfants en situation difficile. Les
maisons d'accueil sont des lieux d'habitation ouverts par des institutions et
des organisations en vue d'héberger les enfants de la rue. Elles
offrent, selon le cas, le logement, la nourriture, les soins médicaux,
voire aussi la formation. La présentation des maisons d'accueil donne
leur identification, les objectifs poursuivis, les activités
organisées, les réseaux de partenariat ainsi que les
difficultés rencontrées dans les prestations.
Quelle que soit la diversité des objectifs poursuivis
par telle ou telle autre maison d'accueil, la finalité reste
l'encadrement de ces enfants délaissés et nécessitant des
mesures spéciales de protection, à savoir le respect des droits
de l'enfant d'être nourri, vêtu, scolarisé,
éduqué, aimé et diverti. Ceci ne peut être possible
que si ces maisons existantes bénéficient d'un soutien massif de
l'Etat, des organismes et institutions internationaux, des églises et
des hommes de bonne volonté, afin de parer aux difficultés
rencontrées dans l'accomplissement des objectifs poursuivis. Cet appui
pourrait s'étendre jusqu'à favoriser la création des
nouvelles maisons d'encadrement des garçons et surtout celles des filles
qui sont moins nombreuses, pour un groupe pourtant à haute
vulnérabilité.
Un enfant qui ne va pas ou qui a interrompu ses études
serait plus enclin à rejoindre la rue soit pour y jouer simplement soit
pour y exercer certaines activités lucratives. Par ailleurs, un enfant
lushois de famille modeste, qui est scolarisé, peut aussi se trouver
contraint de rejoindre la rue pour donner un coup de main aux parents ou
tuteurs qui luttent pour sa scolarisation.
La situation difficile de l'enfant de rue indique un noeud de
tensions familiales, un déficit de prise en charge scolaire, une mise au
travail précoce. Il y a donc un triple problème d'encadrement
familial, scolaire et professionnel.
L'éducation est souvent considérée comme
la clé du développement et une condition fondamentale
d'amélioration de la qualité de la vie.
Mais, pour que cette éducation ait un impact
signi?catif sur le développement humain, encore faut-il qu'elle soit
accessible à tous les membres de la
société.
Or, beaucoup d'entre ces enfants en rupture familiale sont
malheureusement privés de ce droit fondamental.
En RDC, ce phénomène prend un caractère
de plus en plus important.
Dans notre premier chapitre qui était théorique,
nous avons défini tous les concepts de base en développant une
théorie explicative. La préoccupation était de cerner le
sens ou la signification des concepts en usage. Il a été
question dans ce chapitre d'une analyse théorique. Pour éviter
les controverses sur les concepts, nous avons donné les
définitions des mots clés qui correspondent à notre
entendement en vue d'éclairer nos lecteurs.
Dans notre deuxième chapitre, il était question
de donner l'aperçu historique de l'enseignement et du
phénomène enfant de la rue en RDC, cela nous a permis de bien
comprendre comment les deux évoluent pendant la période
précoloniale où les jeunes apprenaient les métiers que
leurs parents ou leurs proches exerçaient. Les compétences
étaient presque un héritage. Cette éducation avait certes
l'avantage d'être complète. Elle visait essentiellement
l'adaptation de l'individu à son environnement. Pendant la
période coloniale c'était les écoles dites
« officielles congregationistes » qui s'installent un peu
partout à Boma, Kisangani, Kinshasa et Buta. C'est en effet le
régime congregationiste qui prévaut à partir de 1910. Bien
que toutes les charges incombent à l'Etat, la direction des
écoles se voit confiée à des congrégations
religieuses. La période post-coloniale ou après
l'indépendance de la RDC, marque une rupture avec la philosophie de
l'enseignement colonial. La situation scolaire après
l'indépendance est divisée en trois grandes périodes dont
la situation de la première République, de la deuxième
République et celle de la troisième République,
précédée d'une très longue période de
transition.
Dans notre troisième chapitre, il était question
d'expliquer les réalisations de la maison Bakanja en matière de
scolarisation des enfants de la rue, entant qu'une maison d'accueil de ces
enfants, pour savoir si elle s'occupe réellement de la scolarisation de
ces derniers. Comme toutes les autres maisons Salésiennes, Bakanja-ville
fonctionne selon trois axes : la formation, la cour et la paroisse.
Chaque jour de la semaine, les jeunes sont invités
à participer au mot du matin à leur réveil et au mot du
soir avant leur coucher.Chaque maison Salésienne accorde beaucoup
d'importance à « la cour » car c'est un endroit de
détente pour les jeunes en détresse. Il est donc primordial
qu'ils s'y sentent à l'aise et soient en mesure d'oublier, même
pour un bref instant, leurs problèmes. La maison Bakanja-ville met
l'enfant au centre de sa rééducation. Il a donc la grande
responsabilité de prendre sa vie en main et d'aller de l'avant. A partir
du moment où la volonté est de changer, la maison va les soutenir
avec le cadre moral et des conseils.
Dans notre quatrième chapitre et le dernier, il
était question de présenter, d'analyser et d'interpréter
les données d'enquête. Notre but était de connaitre les
causes principales du phénomène enfant de la rue dans la ville de
Lubumbashi ; et de voir si la maison Bakanja s'occupe de la scolarisation de
ces enfants de la rue. Cela nous a permis d'affirmer nos hypothèses de
recherche, car les causes du phénomène « enfant de la rue
» en République Démocratique du Congo sont multiples.Les
enfants et les jeunes adaptent le mode de vie de la rue pour différentes
raisons : la pauvreté, la guerre, l'urbanisation,
l'instabilité politique, l'insuffisance des revenus et la violence, et
qu'elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle. La maison inscrit au
moins 30 sur 80 enfants qui suivent la scolarisation normale et les autres qui
ont eu la rupture scolaire suivent les cours de rattrapage toujours dans la
maison Bakanja et les autres qui n'ont jamais fréquentent le chemin de
l'école sont en alphabétisation. Les majeurs qui demandent de
l'aide auprès du responsable de la maison suivent une formation
accélérée de 6 mois au maximum comme la mécanique
auto, la coupe et couture etc.
I. OUVRAGES
1. Beaud. M, l'art de la thèse, Paris, Ed la
découverte, 2001.
2. BLANCHET.A GOTMAN.A, l'enquête et ses
méthodes, entretien, Armand colin, 2èd, 2007.
3. BOVIN. L, FILLIEZ. J, l'intégration sociale de
l'enfant en situation d'handicap du désir à la
réalité, SIERRE, 2010.
4. Campenoudt. V et ALLI, Manuel de recherche en sciences
sociales, Paris, éd. DUNOD, 4ème éd, 2011.
5. DA SILVA ; G, les structures familiales, Bruxelles,
2009.
6. Dortier. J-F, Le dictionnaire des sciences sociales,
sciences Humaines Editions, paris, 2013.
7. DURKHEIM. E, Education et sociologie, Paris, librairie
Felix alcan108, boulevard saint germain, VI, 1922.
8. EKWA.M, l'école trahie, éd, Cadicec,
Kinshasa, 2004.
9. FRANCOIS GUEX, histoire de l'instruction et de
l'éducation, Lausanne fayot, éditeur 1 Rus de Bourge 1906.
10. GAUTHIER. B Recherche Sociale, De la problématique
à la collecte des données, Presses de l'université du
Québec, 2009.
11. Grawits. M, méthodes en sciences sociales, Paris,
11ème édition, Dalloz, 2001.
12. LEBARON. F, la sociologie de A à Z, Dunod, Paris
2009.
13. LOUBET, J.L., Initiation aux méthodes des Sciences
Sociales, 2000.
14. Lupithi wa Numbi. N, sortir de la rue, Ed.
Academia-Harmattan, Bruxelles, 2013.
15. NDAYWEL é NZIEM, Histoire générale du
Congo. De l'héritage ancien a la République Démocratique
du Congo, Ed, De Boeck, 1998.
16. PHILIPPE. R, précis de sociologie, puf, Paris,
2010.
17. PIROT, Bernard, Les enfants des rues d'Afrique
Centrale, Douala et Kinshasa.De l'analyse à l'action. Paris,
Karthala, 2004.
18. Quivy.R, Van Campenhoudt, Manuel de recherche en sciences
sociales, 2éd, Dunod, Paris, 1995.
19. Rocher. G, introduction à la sociologie
générale, Paris, Tome II, harmattan, 1968.
20. Wenu. B, Quelques aspects de la recherche scientifique en
relation internationales, Lubumbashi, connaissance, 2001.
II. THESES
1. PASULA NKUKITER Armand, Institutions religieuses et
investissement scolaires, une étude sociologique de l'offre scolaire des
acteurs religieux à Lubumbashi inédit, UNILU, 2015
2. LUBAMBA KIBAMBE, le calendrier scolaire unique en
République Démocratique du Congo et son impact sur le rendement
et la fréquentation scolaire dans la province du Katanga, une remise en
question. Inédit, F.P.S.E, UNILU, 2002
ARTICLES ET REVUES
1. CASTELLE. K, L'enfant, son intérêt, ses
droits, édition canadienne Canada, 1990.
2. FLORENTIN AZIA DIMBU 3« Enfants
de la rue à Kinshasa et le lien familial : Rupture de façade ou
affective d'avec Leurs familles d'origine ? »2009.
3. Olivier Kahola Tabu, « La violence quotidienne des
enfants de la rue : Bourreaux et victimes à Lubumbashi », Bulletin
de l'APAD ,2008.
4. Philippe KASONGO et Jean KINABLE « Enfants de la
rue, phénomène pluriel et complexe à Lubumbashi, RD
Congo »
5. République Démocratique du Congo and PNUD,
«Rapport National Sur Le Développent Humain 2014. Cohésion
Nationale pour l'émergence de la République Démocratique
Du Congo (2014).
6. UNESCO « Enfants de la rue, enfants travailleurs,
Programme d'éducation des enfants en situation difficile »
1999.
III. Mémoire de DES
KAZADI MULOPWE : problématique de redoublement des
classes au cycle inferieur de l'enseignement secondaire à Likasi,
Mémoire inédit, F.P.S.E, UNILU, juin 2009.
IV. COURS
1. DELPHIN KAYIMBI : cours des méthodes d'analyse
quantitative, deuxième licence sociologie, UNILU, 2019 inédit.
2. MANDE KAGOGWA : cours de service social
troisième graduat sociologie, UNILU, 2017 inédit.
3. Mulowayi DIBAYA : cours de méthodologie
sociologique, premier licence sociologie, UNILU, 2018 inédit.
ANNEXE
Abréviations
ASBL : Association sans but lucratif
CNS : Conférence Nationale
Souveraine
CONFEMEN : Conférence des
Ministres de l'Education des Etats et Gouvernements de la Francophonie.
EIC : Etat indépendant du
Congo.
MPR : Le Mouvement Populaire de la
Révolution
O.N.G : Organisation non
gouvernementale.
OCU : Observatoire du Changement
Urbain
OMM : oeuvres maman Marguerite.
PNUD : Le Programme des Nations unies
pour le développement.
UNESCO : Organisation des nations unies
pour l'éducation, la science et la culture.
UNICEF : Fond des nations unies pour
l'enfance.
PROTOCOLE D'ENQUETE
LES OPINIONS DES ENFANTS DE
LA RUE
IDENTITE
v
v
Age :.....Sexe : M F
1. Vous êtes combien dans votre famille et tu es
quantième?
R)..........
....................................
2. Quelles sont les raisons qui t'ont poussées
à descendre dans la
rue:........................................................................................................................................................................................................................................................................
3. Tu viens de quelle ville
:..................................................................
4. Quand est-ce-que tu t'es séparé de ta
famille depuis quand ?
R)..................................................................
5. As-tu déjà pensé à
rentrer dans ta famille ?
v
v
Oui Non
Si non, pourquoi ? Et si oui
comment ?
R)....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. Comment tu avais vécu tes premiers jours
dans la rue
v
v
Bien Mauvais
Si bien comment ?, Et si mauvais
pourquoi ?
R)....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7. Comment tu avais vécu tes premiers jours
dans le centre ?
v
v
Bien Mauvais
Si bien comment ?, Et si mauvais
pourquoi ?
R)....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8. Comment tu trouves la vie de la
rue ?
v
v
Bien Mauvais
Si bien comment ?, Et si mauvais
pourquoi ?
R)....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9. Tu utilisé quelle stratégie pour
trouver à manger lorsque tu étais dans la rue ?
R)...................................................................................................................................................................................................
10. Comment tu trouves la vie ici au
centre ?
v
v
Bien Mauvais
Si bien comment ?, Et si mauvais
pourquoi ?
R)....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
11. Es-tu satisfait de la prise en charge de la maison
Bakanja ?
v
v
Oui Non
Si non, pourquoi ? Et si oui
pourquoi ?
R)....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
12. Tu préfères vivre dans la rue ou
bien dans le centre ?
v
v
Rue centre
Rue pourquoi, centre pourquoi
R).........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
LES OPINIONS DES AGENTS DE LA MAISSON
BAKANJA
IDENTITE
v
v
Age :.....Sexe : M F
v
v
v
Niveau d'études : Diplômé
, Gradué , Licencié
v
v
v
v
Etat matrimonial : Célibataire ,
Marié , Divorcé , Veuf (Veuve)
Profession/statut :................................................
1. Quelles sont les stratégies utilisées
par le centre pour atteindre vos objectifs d'intégration sociale et
familiale?
R)....................................................................................................................................................................................................
2. Votre contribution en matière de
scolarisation de ces enfants est-elle suffisante ?
v
v
Oui Non
Si non, pourquoi ?
R)...................................................................................................................................................................................................
3. Combien d'enfants scolarisez-vous par
année ?
R).................
4. a/ Quelles sont vos sources de financement des
activités ?
R).................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
b/ Est-ce-que vous recevez l'aide du gouvernement
central ou provincial pour aider ces enfants ?
v
v
Oui Non
5. Depuis la création de cette maison, il y a
déjà eu un enfant qui était hébergé ici, qui
se retrouve dans la vie et il rentre vous offrir quelques dons pour aider les
autres ?
v
v
Oui Non
6. Combien d'enfant ont-ils déjà
été hébergés de 2010 jusqu'aujourd'hui année
par année.
v
2010 : 2011 :
2012 : 2013 : 2014 :
2015 : 2016 :
2017 :
2018 : 2019 :
7. Quelles sont les méthodes et techniques que
vous utilisez pour permettre la socialisation de ces enfants ?
R)......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8. Ces enfants viennent seuls pour s'intégrer
ou bien c'est vous qui les récupérez dans la
rue ?
v
v
Seul vous
9. Si c'est vous, quelle méthode et technique
utilisez-vous pour récupérer ces enfants?
R)......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10. Comment se déroule le processus de
l'éducation dès l'entrée de ces enfants dans le centre
étape par étape jusqu'à la fin.
R)......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
Erreur ! Signet non
défini.
DEDICACE
II
IN MEMORIAM
III
REMERCIEMENTS
IV
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
D'ETUDE
20
Section 1 : Discussions conceptuelles
20
1.1 Concepts fondamentaux
20
1.1.1. La Scolarisation
20
1.1.2. Enfant
20
1.1.3. Rupture
21
1.1.4. Enfant en rupture familiale ou enfant de la
rue
21
1.1.5 Les enfants dans la rue ou enfants en
situation difficile
22
1 .1.6 Enfants sous protection institutionnelle
(centre d'hébergement)
23
2. Concepts connexes
23
1.2.1. L'éducation
23
1.2.2. L'instruction
24
1.2.3. L'Enseignement
25
1.2.4. La Socialisation
25
1.2.5. L'intégration sociale
26
1.2.6. Le service social
27
1.2.6. La famille
28
Section2 : Théorie explicative
30
Conclusion partielle
32
Chapitre II : ESQUISSE HISTORIQUE DE LA
SCOLARISATION ET DU PHENOMENE ENFANT DE LA RUE EN RDC
33
Section 1 : Aperçu général
sur la scolarisation en RDC
33
II.1.1. Pendant la période
précoloniale
33
II.1.2. Pendant la période coloniale
36
II.1.3. Situation scolaire après
l'indépendance : du 30 juin 1960 à ce jour
40
SECTION 2 : Un petit aperçu historique
du phénomène enfant de la rue en République
Démocratique du Congo
47
Conclusion partielle
49
Chapitre III : LA CONTRIBUTION DE LA MAISON
BAKANJA A LA SCOLARISATION DES ENFANTS DE LA RUE
50
SECTION 1. PRESENTATION DE LA MAISON
BAKANJA-VILLE
50
SITUATION GEOGRAPHIQUE
50
III.1.1. HISTORIQUE
50
III.1.2. Les conditions imposées :
53
III.1.3. CONDITIONS D'ACCUEIL
54
III.1.4. LES OBJECTIFS
55
III.1.5. COMMENT ACCUEILLIR LES JEUNES
55
SECTION 2. LES REALISATIONS DE LA MAISON BAKANJA EN
MATIERE DE SCOLARISATION
56
2.1. Les trois caractéristiques d'une maison
salésienne
56
2.2. Les méthodes et techniques de
socialisation
58
2.3. Source de financement
59
Conclusion partielle
60
Chapitre 4 : ENQUETE SOCIOLOGIQUE
61
4.1. But de l'enquête
61
4.2. Difficulté rencontrées
61
4.3. Dépouillement, analyse et
interprétation des résultats d'enquête
61
4.3.1 Identité des enquêtés
61
4.3.2 : Interprétation des
données d'enquête
64
Conclusion partielle
75
CONCLUSION GENERALE
76
I. OUVRAGES
80
II. THESES
81
ARTICLES ET REVUES
81
III. Mémoire de DES
82
IV. COURS
82
ANNEXE
83
Abréviations
83
PROTOCOLE D'ENQUETE
84
LES OPINIONS DES ENFANTS DE LA RUE
84
IDENTITE
84
TABLE DES MATIERES
88
*
1http://jeunesausoleil.overblog.com/pages/Synthese_du_recensement_des_enfants_de_la_rue_de_Kinshasa-2924288.html
* 2Les enfants de la rue au
Katanga, rapport d'enquête effectuée durant la dixième
session des travaux de l'observatoire du Changement Urbain, juin-octobre
2003avec le financement de: Unicef, pact-congo et bureau salésien des
projets de développement, Presses Universitaires de Lubumbashi Avril
2005.
|