Annexe 5 : Entretien avec M. Ousmane DJIRE, le 1
février 2018 à NIONO
Je suis le directeur de SOCAFON, qui est une
coopérative regroupant des artisans de la zone de l'ON. Nous disposons
de 22 ateliers dans la zone et un atelier central à Niono. Nous
réalisons des matériels agricoles, adaptés aux exigences
des exploitants maliens. En essayant à la fois de les rendre accessibles
au plus grand nombre. Ainsi, SOCAFON réalise des engins pour la
transformation de culture maraichère robuste (10 ans) et a des prix
abordables. Notamment l'échalote, qui est la spéculation
dominante. Comme le broyeur, mais encore faut-il que les exploitants puissent
se regrouper, pour créer des unités de transformation et se payer
ses engins.
Le maraichage est une activité extrêmement
porteuse si l'on s'en donne les moyens. L'eau est là, les terres sont
là, les ressources humaines aussi. Nous avons un potentiel inestimable.
Il peut être véritablement un levier pour l'atteinte de la
souveraineté alimentaire. C'est donc une activité que nous
ciblons, au vu de son importance dans le paysage de la zone de l'ON en
période de contre-saison. Après la riziculture elle est la
seconde activité. Mais elle est marquée par de nombreux
défis, qui à mon sens sont la conservation et la transformation
pour l'échalote. Car les prix pas assez rémunérateurs ne
permettent pas de véritables gains pour les producteurs. Ces derniers
doivent faire face à une production massive et à des
récoltes à une période où les prix chutes. Des
réponses doivent être trouvées pour échelonner la
vente (Donc la conservation) et / ou la transformer pour permettre d'avoir une
valeur ajoutée plus grande.
La transformation doit être un objectif principal. Il
est temps de se tourner vers une transformation répondant à
toutes les normes sanitaires (qualité du produit transformé,
emballages...) pour une remontée de gamme de la filière
échalote.
Pour la pomme de terre les défis sont les mêmes.
Ils sont tous deux des produits périssables qui engendrent de nombreuses
pertes. Des pertes imputées certes à la conservation mais surtout
aux méventes. La concurrence des Dogons, qui sont très
communautaires menacent la commercialisation de l'ON. Car ils sont les plus
grands commerçants de Bamako et rachètent l'échalote de
Niono, qu'une fois la production de leur zone écoulée. Et en plus
ils sont malins, face à l'imminence des besoins monétaires des
maraichers, ils n'hésitent pas à caser les prix. Il faut donc
sécuriser le paysan, en fixant des prix minimums d'achats pour
protéger ces exploitants.
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