I.5.3.d L'après production : maturité,
Récolte et conservation
Maturité : cas de l'échalote
La récolte est réalisée à Niono entre
mars et avril.
Les tiges qui sont en phase de croissance (Première image
de la photographie ci-dessous), de couleur verdâtre, droites
Evolution d'une parcelle
d'échalotes
source : Drabo, A Commentaire : Un maraicher du village
Bagadadji km36, Bourama COULIBALY, dans sa parcelle d'échalotes, le
20 février 2018 et le 29 mars 2018. La première photo
présente l'échalote à deux mois de semis et la seconde
au premier jour de récolte.
jaunissent progressivement et tombent vers le sol : c'est la
tombaison. (deuxième photo de l'image ci-dessus). C'est le signe de la
maturité de la spéculation.
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Maturité : Cas de la pomme de terre
Processus de croissance de la pomme de terre
Source : OverBlog
Pour la pomme de terre, la maturité est
également visible sur la partie superficielle ; la plante. En effet,
comme visible sur l'illustration ci-dessus, lorsque les tubercules arrivent
à maturité, les feuilles, les fleurs et les tiges de la plante
jaunissent, s'assèchent et tombent vers le sol. La récolte est
alors possible.
La récolte
En zone ON, notamment dans la zone de Niono, les
récoltes se font manuellement. C'est une étape importante dans le
processus de commercialisation, car la durée de conservation du
tubercule sera déterminée par la qualité de la
récolte. En effet, une récolte précoce engendre des
difficultés de stockage. La période optimale correspond donc au
moment où les deux tiers des tiges (échalote) ou des feuilles de
la plante (pomme de terre) sont arrivés à maturité
(jaunes, et tombantes) ; une conservation plus longue devient possible. Outre
ce paramètre de maturité, les bulbes et les tubercules doivent
être soigneusement récoltés afin d'éviter de les
endommager, source d'introduction de bactéries. Car Lorsque le processus
de pourrissement débute sur un bulbe ou sur un tubercule, la
contamination est immédiate si un tri n'est pas réalisé.
Ce n'est par ailleurs pas l'unique paramètre à prendre en compte
pour la bonne conservation. Les bulbes et les tubercules doivent aussi
être conservés à l'abri de l'humidité, vectrice de
pourrissement.
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II. Le maraichage source de
richesse
pour les exploitants ?
En 2018, l'alimentation qualitative est la
préoccupation majeure de nos sociétés occidentales. Elle
doit être produite dans un environnement propice à son
développement, mais aussi respectueux de notre environnement, afin de
permettre aux générations à venir de répondre
à leur propre demande. Elle se justifie par un contexte
d'épuisement des ressources naturelles et de changements climatiques,
dont les causes incombent très généralement à
l'activité anthropique. En ce sens, les partenaires au
développement, très généralement occidentaux,
soutiennent fortement les activités durables dans les pays du sud. C'est
le cas du maraichage au Mali. Depuis les années 1980, les projets comme
Rétail on ARPON ont réellement soutenu cette production
commerciale de fruits et légumes, en raison des nombreux atouts qu'elle
procure. C'est une activité encouragée également par les
politiques agricoles du pays (LOA, 2006) et par l'ON, dans un souci de
diversification agricole, mais aussi de justice sociale. En effet, la LOA est
la ligne directrice que tentent de suivre les décisions du gouvernement,
pour respecter les engagements pris lors des sommets sur les questions
alimentaires, ou encore climatiques, mais aussi et surtout pour répondre
aux nombreux défis alimentaire auxquels le pays est confronté.
C'est pour cela que le maraichage est mis en valeur depuis le début des
années 1980. Cette activité est souvent présentée
comme le secteur d'avenir de la zone ON, pour l'amélioration des revenus
des exploitants, ce pour de multiples raisons.
1. Le maraichage une activité auxiliaire
pour les ménages
II.1.1. Le maraichage, activité relais de la
riziculture.
S'il est vrai que l'ON est une zone rizicole et que les
revenus de ses exploitants reposaient essentiellement sur cette
activité, le maraichage est sans conteste d'une grande importance
aujourd'hui. En effet, selon nos études sur le terrain, dans les trois
villages de la zone de Niono, le maraichage représentait au minimum 50 %
des
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revenus des ménages lors de la campagne 2017-2018,
contre 30 % en 1993 (MOLLE,1993) et 37 % en 1997 (URDOC, 1996). En ce sens, il
contribue de moitié aux revenus des ménages de ses exploitants et
assure donc une part importante, si ce n'est la part principale de leurs
revenus. Ainsi, depuis la restructuration, le maraichage constitue avec la
riziculture les deux activités dominantes dans la zone ON. Il permet la
diversification des activités des exploitants, mais aussi des sources de
revenus, minimisant ainsi les risque d'une monoculture annuelle. Pour un pays
sujet à des sècheresses répétées et des
irrégularités pluviométriques, cette solution n'est point
négligeable.
Outre cela, cette diversification prend racine à
présent dans le déclin de la riziculture.
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