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Analyse de la performance financière d'une entreprise commerciale et industrielle. Cas de l'entreprise Amur Mugote de 2008 à  2011.

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par Santos CHINEGENA KANDU
Université évangélique en Afrique - Licence 2011
  

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c.Le bilan financier

Le bilan financier est un bilan comptable retraité en fonction des critères qui intéressent le banquier. Il est établi par la banque qui cherche à apprécier la solvabilité d'une entreprise avant de s'engager vis-à-vis d'elle. Trois mots liés sont à la base de ce bilan : la liquidité, l'exigibilité et la solvabilité.

La liquidité est l'aptitude de l'entreprise à transformer ses actifs en trésorerie, l'exigibilité exprime la capacité de l'entreprise à respecter les dates d'échéance de règlement de ses dettes alors que la solvabilité elle, exprime la capacité de l'entreprise à régler l'ensemble de ses dettes. Le bilan financier se distingue du bilan fonctionnel dans la mesure où :

· Le bilan financier est une analyser externe réalisée principalement par les banques et les fournisseurs tandis que le bilan fonctionnel est une analyse de l'entreprise réalisée par le gestionnaire.

· Le bilan financier est réalisé dans une perspective de cessation d'activités alors que, le bilan fonctionnel est établi dans une optique de continuation d'activités. La réalisation de ces deux bilans cependant, constitue une analyse complémentaire et non contradictoire.

Le bilan se fonde sur deux critères : l'échéance et la réalité des avoirs et des dettes. Pour l'échéance, un seul terme retenu : « un an » ; pour la réalité de l'actif, l'actif fictif regroupe l'ensemble des actifs sans valeur, qui est appelé aussi non-valeur ».12(*)

Actif net= Actif - Actif fictif = Capitaux propres - Actifs fictifs

Pour passer «  du bilan comptable au bilan financier, il faut effectuer un certain nombre de retraitement ; c'est-à-dire, des reclassements ou d'élimination ». A l'actif, le bilan financier comprend l'actif à plus d'un an et celui à moins d'un an alors qu'au passif, il comprend les dettes à plus d'un an et celles à moins d'un an. Il est représenté sur le tableau 3 ci-dessous.13(*)

Tableau 5: Structure d'un bilan financier

ACTIF

PASSIF

Actif à plus d'un an

Capitaux propres

Actif à moins d'un an

Dettes à plus d'un an

Dettes à moins d'un an

Source : Duplat A.C., 2004

B. Le compte résultat

a. Présentation générale du compte de résultat

Le compte de résultatest un document comptable présentant l'ensemble des opérations effectuées dans le cadre de l'entreprise pendant une période donnée dite exercice(en général une année pleine). Si le bilan s'apparente à une photo, le compte de résultat est associé par analogie à un film. En effet, le compte de résultat montre les mouvements qui ont eu lieu au sein de l'entreprise durant l'exercice. On présente généralement ce document en séparant deux colonnes principales par un trait vertical. A gauche se trouve tout ce qui vient appauvrir l'entreprise. On regroupe en effet à gauche les charges de l'entreprise. A l'inverse, on rassemble à droite les produitsde l'entreprise, soit tout ce qui vient enrichir celle-ci. Les charges et les produits sont décomposés en trois parties formant une sorte de nomenclature des mouvements effectués durant l'exercice. Ces trois parties distinguent les opérations selon la nature de l'activité les ayant engendrés. Les opérations liées à l'exploitation de l'entreprise (activités prévues par l'objet social figurant dans les statuts de l'entreprise) forment les chargesd'exploitationet les produits d'exploitation. La seconde partie regroupe les activités financières de l'entreprise (placements, emprunts...), avec les charges financièreset les produits financiers. Enfin on trouve les opérations revêtant un caractère exceptionnel. Ce dernier type d'opérations engendre des charges exceptionnelleset des produits exceptionnels.14(*)

Tableau 6: Compte de résultat

CHARGES

PRODUITS

SIG ou SCG ou TFR (Soldes intermédiaires de gestion ou Solde caractéristique et gestion ou Tableau de formation du résultat)

Consommations intermédiaires (61+62+63)

M.B. (80) + Production (71+72+73)

Marge brute MB (80)

64 Charges et pertes diverses

65 Charges du personnel

66 Impôts et taxes

67 Intérêts payés

81 Valeur ajoutée

+ Produits et profits divers (79)

+ Intérêts reçus (77)

+ Subventions d'exploitation (76)

Valeur ajoutée (81)

68 Dotations aux amortissements et provisions

EBE (82) + Reprise aux amortissements et provision (78)

EBE/RBE (Excédent ou Résultat brut d'exploitation) 82 ou Cash-flow généré par l'activité avant Impôt (A)

Charges hors exploitation (64*+61*+62*+63*+65*+66*+67*+68*)

Produits hors exploitation (70*+71*+72*+73*+74*+76*+77*+78*)

83* RNHE (Résultat net hors exploitation) (B)

Frais de cession + Valeur d'acquisition de l'immobilisation

28 Amortissement + Prix de vente de l'immobilisation

84 Résultat sur cession d'immobilisation (C)

 
 

85 RAI (Résultat net avant impôt) : [#177;(A)#177;(B)#177;(C)]

Impôt sur le bénéfice (86)

 

87 Résultat net à affecter = capacité d'autofinancement (CAF) (1), Cash-flow ou flux de trésorerie

Dividendes

 

Autofinancement (2)

Remboursement des emprunts

 

FNL (Flux net de liquidité ou Free cash-flow FCF) (3)

(1) CAF = RAI - Impôts sur bénéfice

(2) Autofinancement = CAF - Dividendes

(3) FNL = Autofinancement - Remboursement des emprunts

Source : SISCOHADA (2009)

b. Analyses sur le compte du résultat

· La marge commerciale : souvent appelée « marge brute », elle concerne exclusivement les entreprises ayant une activité commerciale. Elle est égale à la différence : vente de marchandises moins coûts d'achat des marchandises vendues.

· La production de l'exercice : elle concerne exclusivement les entreprises industrielles. Elle est égale à la somme :

Productions vendues (évaluée au prix de vente) + Variation de la production stockée (évaluée au coût total) + Production immobilisée + Produits nets partiels sur opérations à long terme.

· Valeur Ajoutée (VA) : elle définit la richesse créée par l'entrepris. Elle est égale à : Marge commerciale + Production de l'exercice - Consommation de l'exercice (Achats de matières premières + Frais généraux).

L'excédent brut d'exploitation (E.B.E) : il mesure l'efficacité économique du capital (investissements).

Valeur ajoutée - Subvention d'exploitation - Impôts et taxes (Impôts indirects) - Frais de personnel.

· La marge brute d'autofinancement (M.B.A) : on l'appelle encore cash-flow brut. Cette notion, un peu plus large que celle de capacité d'autofinancement, mesure l'aptitude de l'entreprise à financer ses investissements, son cycle d'exploitation et les dividendes à verser aux apporteurs de capitaux. Elle est égale :

Résultat net comptable (bénéfice avant impôt) + Dotations aux amortissements + Dotations aux provisions ayant un caractère de réserves (celles qui couvrent un risque dont la probabilité de réalisation est inférieure à 50 %) - Reprises sur provisions.

c.Analyse des principaux ratios financiers du compte Résultat

Lorsque la rentabilité économique (ROI) est supérieure aux taux d'intérêt, l'effet de levier est positif quel que soit le levier financier. Le diagnostic financier porté sur les comptes de gestion consiste principalement à apprécier la rentabilité, fondement de la création de valeur d'une firme dans la vision néo-classique de la théorie économique. Le concept de rentabilité comporte des multiples facettes dont chacune d'elle est relative à un objectif bien précis dans la contribution de la valeur créée. L'analyse financière meneur son diagnostic à l'un de ces objectifs. Mesurer la rentabilité d'entreprise revient à déterminer sa performance par rapport à un objectif précis et aux moyens mis en oeuvre. Il peut s'agir de la performance commerciale, économique et financière.15(*)

Ø La rentabilité commerciale : elle est définie par rapport à la production vendue (chiffre d'affaires).

Marge brute sur Ce ratio est utilisé pour comparer plusieurs entreprises appartenant au même secteur par rapport à ce ratio, la marge nette sur le chiffre d'affaires prend en compte les charges non décaissées et les produits non encaissés et la confrontation de ces deux ratios fait ressortir la politique d'amortissement et l'évaluation d'investissement.

Marge nette sur

Le ratio ou coefficient des charges d'exploitation (C.C.E) mesure, quant à lui, l'efficience financière de l'entreprise en rapport avec les charges d'exploitation (décaissables) aux produits d'exploitation (encaissables). Plus ce ratio est faible, plus l'exploitation a un bon rapport coût efficience. Si ce ratio mesure l'efficience, alors ce coefficient multiplicateur mesure l'efficacité financière. La rentabilité de ventes (Return On Sales : ROS) mesure la part du produit pour chaque vente réalisée. Il traduit la capacité des managers à générer le profit à partir des ventes de la firme en rapportant le résultat net au montant de ventes.

ROS = Avec R.N : le résultat net et CA : le chiffre d'affaires.

La rentabilité commerciale constitue une étape ou alors un objectif dans le processus de création de la valeur. La deuxième étape du diagnostic consiste à analyser les grandeurs caractéristiques de la structure d'exploitation. Il s'agit de la valeur ajoutée et de l'E.B.E.

Ø Valeur ajoutée et ratios caractéristiques : au niveau macroéconomique, la valeur ajoutée mesure la richesse créée par l'entreprise grâce à ses propres facteurs de production et l'ensemble de valeurs ajoutées d'une nation donne son produit intérieur brut (PIB).

Le taux d'intégration donne une indication sur la dimension de concentration de l'entreprise. Il met en évidence son degré de concentration verticale. Son évolution dans le temps donne une bonne idée de la politique et de la gestion des consommations intermédiaires et/ou externes.

Taux d'intégration = Valeur Ajoutée/Production de l'exercice

La rentabilité sociale détermine la part de la richesse créée qui va aux travailleurs.

Rentabilité sociale =

Le ratio des capitaux étrangers indique la part de la richesse créée qui va aux apporteurs des capitaux étrangers (banquiers, obligatoires, etc.)

Part des capitaux étrangers = Avec C.F.D : Charges financières directes

La part des pouvoirs publics est un ratio indiquant la part de la richesse créée par l'entreprise qui va aux pouvoirs publics en tant que garant de l'environnement économique.

Part des pouvoirs publics = I.S.B : Impôts sur les bénéfices.

La part de la richesse générée par l'entreprise, qui rémunère le capital à risque en considérant que tout le résultat net est distribué aux actionnaires sous la forme des dividendes est mesuré par :

Part des actionnaires =

Ø L'E.B.E et ratios caractéristiques : l'E.B.E représente l'autofinancement de l'entreprise : il constitue le véritable revenu qui reste à l'entreprise avoir payé le personnel et prélevé les taxes obligatoires. Déterminée avant toute politique financière, avant impôt et résultat financier et exceptionnel, une partie de ce résultat, sera affecté au facteur capital. Celle qui sera nécessaire à ce dernier pour se renouveler et se développer. La confrontation de l'E.B.E à d'autres grandeurs permet de fournir quelques explications sur la gestion stratégique et opérationnelle de l'opération.

Indicateur de croissance =

Indicateur de défaillance =

Le premier ratio est un complément utile au ratio de charges salariales/VA. Son évolution donne une indication à la fois sur l'importance des charges salariales et sur son utilisation. Le second est un des ratios qui permet de distinguer le plus aisément les entreprises menacées de défaillance et celles qui sont saines. Il indique la part de revenu issu de l'exploitation qui sert à rémunérer les capitaux empruntés.

Ø La rentabilité financière (Return On Equity : ROE) : ce ratio mesure la rentabilité des capitaux propres investis dans l'entreprise par les actionnaires. Contrairement au ROI, ce ratio prend en compte la structure après charges financières.

ROE = Résultat (EAT)/Capitaux propres

Ø Ratios relatifs aux facteurs de production :

Le principal est le rapport

La hausse de ce rapport, qu'on appelle « taux de valeur ajouté », signifie une amélioration de l'utilisation des facteurs de production. Autrement dit, l'efficacité du travail et celle du capital sont plus grandes.

Ø Ratios du cycle d'exploitation : dans les entreprises commerciales, on calcule rapport

Il indique pour combien de jours de vente, il existe des marchandises en stock. Inversé, il indique que le nombre de fois où le stock a été écoulé dans l'année. Dans ces entreprises industrielles, on calcule le rapport :

Il indique le nombre de jours de vente pour lesquels il existe des produits finis en stocks. On calcule aussi le crédit client et le client fournisseur.

Le crédit client  = où Cl.C.R : clients et comptes rattachés. Il fait apparaître le délai de règlement moyen accordé aux clients, exprimé en nombre de jours de chiffre d'affaires.

Le crédit fournisseur = Avec F.C.R : fournisseurs et comptes rattachés. Il fait apparaître le délai moyen de paiement accordé par les fournisseurs.

* 12 R. DI LORIO, idem

* 13 B. SOLNIK, gestion financière, Edition Nathan, Paris, 1994, P42

* 14 GUILLAUME M, idem

* 15 JL AMELON, idem

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera