2.1.2. Les indicateurs de la crise bancaire
En ce qui concerne la crise bancaire, ces indicateurs sont les
encours de crédits et de dépôts bancaires, le volume des
retraits au guichet (voir tableau 12 reprenant la SMI de 2006 à
2009).
Tableau 12 : SMI (en milliards de CDF)
AEN
AIN
Crédit à l'Etat
Crédit au secteur privé
APN
MM (sens large)
MM (sens strict)
Disponibilités monétaires (M1)
Billets en circulation
DAV
Quasi-monnaie
DAT en MN
Dépôts en devise
Déc.
2006
213,070 338,46 603,95 943,970
756,9 831,440 1245,64 1587
436,9 658,84 1037,69 1462,4
436,9 641,23 993,064 1424,5
224,9 340,96 605,6 945,6
45,53 176,21 243,19 171,1
590,6 458,1 521,36 753,9
120,7 192,04 471,71 663,9
182,2 233,25 298,97 376,8
-320 -172,6 -207,95 -124,7
29,7 67 88,48 102,1
212 300,3 387,5 478,9
(1) 2,5 1,65 1,59
Déc.
2007
Déc.
2008
Déc.
2009(2)
Source : BCC
(1) 441 000 000 CDF
(2) situation corrigée des allocations en DTS
La SMI nous permet de faire le constat sur l'évolution
des différentes composantes et contreparties de la masse
monétaire de 2006 à 2009.
- 71 -
Ainsi, à partir des données tirées dans
ce tableau nous pouvons étudier la tendance des dépôts et
des crédits en RDC durant cette période de crise.
1. Les Dépôts
L'étude des dépôts se fait de la
manière suivante : en premier lieu on détermine le pourcentage de
variation de chaque dépôt (voir tableau 13), ensuite on
étudie la part de chaque dépôt dans la masse
monétaire (M2) au sens large (voir tableau 14) et, enfin on calcule la
part de chaque dépôt (DAV, DAT et DD) dans le total (voir tableau
15) durant la période sous-étude.
De manière générale, les
dépôts ont augmenté passant de 254,6 milliards de CDF en
2006 à 1047,7 milliards de CDF à fin 2009.
A l'exception des dépôts à terme en
monnaie nationale qui sont en baisse depuis 2007, les dépôts
à vue et les dépôts en devise ont une tendance à la
hausse.
Tableau 13 : Variation des dépôts de 2006 à
2009(en %)
|
2006
|
2007
|
Var.%
|
2008
|
Var.%
|
2009
|
Var.%
|
DAV
|
29.7
|
67
|
125.6
|
88.48
|
32.1
|
102.1
|
15.4
|
DAT en MN
|
(1)
|
2.5
|
466.9
|
1.65
|
-34
|
1.59
|
-3.6
|
DD
|
213.07
|
338.46
|
58.8
|
603.95
|
78.4
|
943.97
|
56.3
|
Total
|
242.77
|
407.96
|
68.04
|
694.88
|
70
|
1047.66
|
50.77
|
(1) 441 000 000 CDF
Source : établit à partir des données de la
BCC
Les DAV en MN se sont accrus de 125.5 % en 2007. Les DD ont
augmenté de 78.4 % en 2007 contre 58.8 % en 2006. On remarque la baisse
des DAV et en devise en 2009, respectivement de 15.4 % et 56.3 % contre 32.1%
et 78.4 % en 2008.
Tableau 14 : La part des dépôts dans M2 (sens large)
(en %)
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
DAV
|
6,8
|
10,2
|
8,5
|
6,98
|
DAT en MN
|
0,1
|
0,38
|
0,16
|
0,11
|
DD
|
48,8
|
51,4
|
58,2
|
64,4
|
Source : établit à partir des données de
la BCC
- 72 -
La part des dépôts en devises dans la MM s'set
établit à 64,5 % à fin décembre 2009 contre 48,8 %
à fin décembre 2006.
La proportion des DAT en MN dans les liquidités
globales a représenté 0.1 % en 2006, 0.38 en 2007 pour
s'établir à 0.11 % en 2009 attestant une faible mobilisation de
l'épargne à terme par le système bancaire.
La part des DD dans la MM s'est accrue de 6.3 points, passant
de 58.2 % à fin décembre 2008 à 64.5 % une année
après. Cette évolution indique une accentuation de la
dollarisation de l'économie.
Les DAV en MN a augmenté en 2007, représentant
10.2 % du total contre 6.8 % une année plus tôt et pour enfin se
situer à 6.98 % à fin décembre 2009.
Tableau 15 : Part de chaque dépôt dans l'ensemble
des dépôts (en
%)
|
|
2006
|
Part
|
2007
|
Pat
|
2008
|
Part
|
2009
|
Part
|
DAV
|
29.7
|
11.7
|
67
|
16.4
|
88.48
|
12.8
|
102.1
|
9.7
|
DAT en MN
|
11.83(1)
|
0.17
|
2.5
|
0.6
|
1.65
|
0.2
|
1.59
|
0.2
|
DD
|
213.07
|
83.7
|
338.46
|
83
|
603.95
|
87
|
943.97
|
90.1
|
Total
|
254.6
|
100
|
407.96
|
100
|
694.08
|
100
|
1047.7
|
100
|
(1) 11.83= 224.9-213.07
Source : établit à partir des données de la
BCC
A première vue, nous remarquons :
- qu'il ya eu augmentation de 4.7 points des DAV en MN passant
11.7 % à fin décembre 2006 à 16.4 % l'année
suivante puis diminution en 2008 et pour enfin s'établir à 9.7 %
en 2009.
- les DAT en MN représente une part faible dans
l'ensemble des dépôts.
Actuellement, plus de 90 % des dépôts sont en
devises et se chiffre à 943.97 milliards de dollars pour un total de
1047.7 milliards de dollars à fin décembre 2009.
- 73 -
Graphique 03 : Comportement des dépôts bancaires
(en millions de CDF)
1000
DD
500
DAT
DAV
0
2006 2007 2008 2009
2. Le Crédit
L'étude des crédits suit la même
procédure suivie pour l'étude des dépôts, à
savoir :
- L'évolution de crédits en volume et en
pourcentage voir tableau 15 ;
- La part de chaque crédit (CE et CSP) dans les
crédits intérieurs (total) voir tableau 16.
Puis on verra la répartition du crédit suivant
la monnaie de règlement.
Généralement, les crédits suivent une
tendance à la hausse passant de 45.53 milliards de CDF en 2006 à
171.1 milliards de CDF pour le crédit à l'Etat et de 120.7
milliards de CDF à 663.9 milliards de CDF à fin décembre
2009 pour le crédit au secteur privé.
Ainsi, le crédit intérieur s'élève
à 835 milliards de CDF contre 714.9 milliards de CDF une année
avant (2008).
L'évolution observée en 2007 s'est poursuivie
jusqu'en 2009.
Tableau 16 : Evolution des crédits de 2006 à
2009 (en milliards de CDF)
2006 2007 2008 2009
|
Crédit à l'Etat
|
45.58
|
176.21
|
243.19
|
171.1
|
Crédit au secteur privé
|
120.7
|
192.04
|
471.71
|
663.9
|
Crédit intérieur
|
166.23
|
368.25
|
714.9
|
835
|
Source : établit à partir des données de la
BCC
- 74 -
Tableau 17 : Variation des crédits (en %)
2006 2007 Var % 2008 Var%
2009 Var%
|
Crédit à l'Etat
|
45.58
|
176.21
|
287
|
243.19
|
28
|
171.1
|
-29.6
|
Crédit au secteur privé
|
120.7
|
192.04
|
59.1
|
471.71
|
145.6
|
663.9
|
40.7
|
Crédit intérieur
|
166.23
|
368.25
|
121.5
|
714.9
|
94.1
|
835
|
16.8
|
Source : établit à partir des données de la
BCC
Au 31.12.2007, l'encours total des crédits
distribués aux entreprises et aux particuliers s'est chiffrés
à 192.04 milliards de CDF contre 120.7 milliards une année plus
tôt, soit une progression de 59.1 %.
Dans la même année, l'encours total des
crédits distribués à l'Etat est passé de 45.53
milliards de CDF à 176.21 milliards de CDF, soit une augmentation de 287
%.
Les crédits intérieurs sont à la base de
l'augmentation de la MM observée en 2007 (voir tableau ci-après).
L'analyse de la structure des crédits intérieurs renseigne que
ces crédits ont augmenté de 121.5 %.
L'augmentation de la MM observée en 2007 est moins
proportionnelle par rapport à l'année 2006. En effet, cet
agrégat s'est accru de 50.7 % contre 57.7 % en 2006. Puis une
accélération en 2008 de 57.5 %.
Tableau18 : Evolution de la MM (en milliards de CDF)
|
Masse Monétaire
|
Taux de croissance (en %)
|
2005
|
277.11
|
24.7
|
2006
|
463.92
|
57.7
|
2007
|
658.83
|
50.8
|
2008
|
1037.69
|
57.5
|
2009
|
1462.4
|
40.9
|
Source : BCC
D'une période à l'autre, l'encours des
crédits intérieurs, qui était de 368.25 milliards de CDF
s'est établi à 471.71 milliards, soit un accroissement de 94.1 %
consécutif à l'évolution des créances sur l'Etat et
du crédit à l'économie. Ces derniers ont progressé
respectivement de 38 % et de 145.6 %.
- 75 -
Au 31 décembre 2009, l'encours de crédit du
système bancaire à l'économie a été
marqué par une progression de 40.7 % contre 145.6 % en 2008 et on
remarque une diminution des crédits à l'Etat de 29.6 %.
L'analyse des crédits en force accordés par les
BCM renseigne que 68.9 % sont constitués des crédits à
décaissement et 31.1 % des crédits d'engagement en
200669. Et respectivement 72.1 % contre 27.9 % à fin
décembre 2007, soit une progression de 3.2 points en faveur des
crédits à décaissement70.
Tableau 19 : Part de chaque crédit dans les
crédits intérieurs (en %)
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Crédit à l'Etat
|
27.39
|
47.85
|
34.02
|
20.49
|
Crédit au secteur privé
|
72.61
|
52.15
|
65.98
|
79.57
|
Crédit intérieur
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source :
établit à partir des données de la BCC
L'analyse des crédits nous dévoile que 79.51 %
des crédits sont octroyés aux entreprises et aux particuliers
à fin décembre 2009 contre 65.98 % une année avant.
Après une progression de 27.39 % à 47.85 % en
2007, la part des crédits à l'Etat s'est située à
20.49 % en 2009.
2.1. Répartition du crédit suivant la monnaie de
règlement
Les crédits en ME ont représenté 86.8 %
des crédits à décaissement en 2007 contre 82.5 % en 2006.
Cette prédominance s'explique principalement par la
préférence des banques pour les crédits libellés en
ME et ce, en vue de se prémunir contre le risque de change
éventuel et par l'importance des dépôts en devises
mobilisées par les banques.
En observant l'évolution des crédits en ME, nous
constatons ce qui suit : malgré la relative stabilité du taux de
change et des prix
69 BCC, Rapport Annuel 2006, p. 173.
70 BCC, Rapport Annuel 2007, p. 181.
- 76 -
intérieurs en 2007, les crédits en ME ont
progressé de 67 % contre 19 % pour les crédits en MN. Cette
évolution laisse entrevoir de nouveaux crédits en
devises71.
Le comportement de ces indicateurs (dépôts et
crédits) avait été affecté aux deux premiers
trimestres de 2009, d'une part, par la persistance des effets de la CF et,
d'autre part, par le recul de l'activité économique
intérieure à partir du second semestre 200872.
La récession a réduit les possibilités de
profit des entreprises et induit une baisse des revenus de la clientèle
des banques, affectant ainsi le potentiel d'épargne de la
clientèle des banques, les dépôts et les crédits
bancaires.
Par ailleurs, le recouvrement des crédits, sans un
contexte de rationnement des prêts bancaires, a également
expliqué la baisse de l'encours des crédits bancaires.
3. Ratio de couverture des crédits par rapport aux
dépôts (en %)
Après avoir étudié de manière
séparée les dépôts et les crédits, dans ce
point, il est question de voir la part des crédits dans les
dépôts durant les quatre années sous-étude (voir
tableau 20).
Tableau 20 : Ratio de couverture des crédits par
rapport aux dépôts (en %)
2006 2007 2008 2009
|
Crédits au secteur privé
|
120.7
|
192.04
|
471.71
|
663.9
|
Dépôts
|
254.6
|
407.96
|
694.08
|
1047.7
|
Ratio (1)/(2)
|
47.4
|
47.07
|
67.96
|
63.37
|
Source : établit à partir des données de la
BCC
Deux cas ressortent de l'observation de ce tableau :
? Le ratio augmente de 2007 à 2008 passant de 47.07 %
à 67.96 % ce qui signifie que durant cette période, le SBC
octroie de plus en plus de crédits en fonction des dépôts
collectés ;
71 BCC, Rapport Annuel 2007, pp. 182-183.
72 La RDC est entrée en récession fin 2008
- 77 -
? De 2008 à 2009, ce ratio est en baisse, soit de 67.96
à 63.37 %, ce qui semble indiquer que le SBC octroie de moins en moins
des crédits en fonction des dépôts collectés.
Ainsi, le SBC accorde plus d'importance aux
dépôts qu'aux crédits, il est emprunteur.
Graphique 04 : Evolution des dépôts et des
crédits
1200
1000
800
|
|
|
600 400 200 0
|
dépôts crédits
|
2006 2007 2008 2009
Graphique 05 : Evolution du ratio des crédits par rapport
aux dépôts.
Ratio C/D
70 60 50 40 30 20 10
Pour mettre un terme à ce point, vu l'évolution
haussière de ces indicateurs, dépôts et crédits, il
ya lieu d'écarter toute hypothèse de la crise bancaire en RDC
suite à la CFI.
- 78 -
Les indicateurs de la crise monétaire
Pour évaluer la crise monétaire en RDC, nous
étudierons les deux indicateurs ci-après, le taux
d'intérêt et le taux de change qui feront l'objet de ce point.
1. Le taux d'intérêt
Voir l'évolution du taux d'intérêt au tableau
21
Tableau 21 : Taux d'intérêt appliqués par la
BCC
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
1. Taux sur le marché monétaire Taux de
réescompte
- Taux d'intérêt effectif
|
40.0
|
22.50
|
40.0
|
70
|
A 1 mois
|
50.2
|
25.5
|
50.2
|
105.7
|
A 3 mois
|
52.4
|
25.1
|
52.4
|
115.9
|
A 6 mois
|
56.3
|
27.0
|
56.3
|
136.7
|
- Taux d'intérêt réel
|
|
|
|
|
A 1 mois
|
32
|
15.5
|
21.0
|
52.1
|
A 3 mois
|
34.2
|
16.1
|
23.3
|
62.3
|
A 6 mois
|
38.1
|
17.0
|
27.1
|
83.1
|
Taux en call money
|
33.8
|
27.5
|
42.5
|
72.5
|
- Taux d'intérêt effectif
|
40.8
|
32.1
|
53.8
|
108.4
|
- Taux d'intérêt réel
|
19.5
|
22.2
|
24.7
|
54.9
|
Taux des avances en comptes courants
|
33.8
|
27.5
|
42.5
|
72.5
|
- taux d'intérêt effectif
|
40.8
|
32.1
|
53.8
|
108.4
|
- taux d'intérêt réel
|
19.5
|
22.2
|
24.7
|
54.9
|
2. Taux des avances au Trésor
|
28.8
|
28.8
|
40.0
|
70.0
|
- Taux d'intérêt effectif
|
50.2
|
25.5
|
50.2
|
105.7
|
- Taux d'intérêt réel
|
32.0
|
15.5
|
21.0
|
52.1
|
Source : BCC
De 2006 à 2009, on observe l'augmentation du taux
d'intérêt passant de 40 % à 70 %. En menant une politique
monétaire restrictive, la BCC montre sa volonté de lutter contre
l'inflation c'est-à-dire le but est de retrancher le plus grand nombre
de francs congolais sur le marché. Car l'inflation et la
dépréciation de la monnaie affaiblissent elles aussi le pouvoir
d'achat de la population.
- 79 -
Alors que, durant la même période, les BC des
pays développés notamment la Réserve
fédérale, la BCE et la Banque d'Angleterre, mènent une
politique monétaire expansionniste avec des taux d'intérêt
très bas, dans le but de lutter contre la crise d'illiquidité
causée par la crise des subprimes.
A titre indicatif, le comportement des taux directeurs au mois
de février 2009 sur les principales places financières, se
présentent comme suit :
- USD 0 et 0.25 % (FED) - EUR 2 % (BCE)
- GBP 1.0 % (BA)73
73 BCC, note de conjoncture, 28 fév.
2009, p.10.
Tableau 22 : Taux d'intérêt appliqués par la
BCC
|
2008
|
2009
|
|
décembre
|
janv
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Aou
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
dec
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
04
|
11
|
18
|
25
|
31
|
1. Taux sur le marché
monétaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
40.0
|
65.0
|
65.0
|
65.0
|
65.0
|
65.0
|
65.0
|
65.0
|
65.0
|
65.0
|
70.0
|
70.0
|
70.0
|
70.0
|
70.0
|
70.0
|
70.0
|
PRETS A COURT TERME
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Taux d'intérêt effectif
|
50.2
|
95.1
|
95.1
|
95.1
|
95.1
|
95.1
|
95.1
|
95.1
|
95.1
|
95.1
|
105.7
|
105.7
|
105.7
|
105.7
|
105.7
|
105.7
|
105.7
|
A 1 mois
|
52.4
|
103.3
|
103.3
|
103.3
|
103.3
|
103.3
|
103.3
|
103.3
|
103.3
|
103.3
|
115.9
|
115.9
|
115.9
|
115.9
|
115.9
|
115.9
|
115.9
|
A 3 mois
|
56.3
|
119.5
|
119.5
|
119.5
|
119.5
|
119.5
|
119.5
|
119.5
|
119.5
|
119.5
|
136.7
|
136.7
|
136.7
|
136.7
|
136.7
|
136.7
|
136.7
|
A 6 mois
- taux d'intérêt réel
|
21.0
|
-38.5
|
-26.8
|
-25.5
|
-15.7
|
20.2
|
36.8
|
44
|
45
|
42.5
|
47.6
|
45.6
|
47
|
48.9
|
50.1
|
51.3
|
52.1
|
A 1 mois
|
23.3
|
-30.3
|
-18.6
|
-17.4
|
-7.6
|
28.3
|
45
|
52.1
|
53.2
|
50.7
|
57.8
|
55.8
|
57.2
|
59.1
|
60.3
|
60.3
|
62.3
|
A 3 mois
|
27.1
|
-14.1
|
-2.4
|
-1.1
|
8.7
|
44.5
|
61.2
|
68.4
|
69.4
|
66.9
|
78.6
|
76.6
|
78.0
|
79.9
|
81.1
|
81.1
|
83.1
|
A 6 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FACILITES PERMANENTES
|
42.5
|
67.5
|
67.5
|
67.5
|
67.5
|
67.5
|
67.5
|
67.5
|
67.5
|
67.5
|
72.5
|
72.5
|
72.5
|
72.5
|
72.5
|
72.5
|
72.5
|
- Taux d'intérêt effectif
|
53.8
|
98.1
|
98.1
|
98.1
|
98.1
|
98.1
|
98.1
|
98.1
|
98.1
|
98.1
|
108.4
|
108.4
|
108.4
|
108.4
|
108.4
|
108.4
|
108.4
|
- Taux d'intérêt réel
|
24.7
|
-35.5
|
-23.7
|
-22.5
|
-12.7
|
23.2
|
39.9
|
47
|
48.1
|
45.5
|
50.3
|
48.3
|
49.7
|
51.6
|
52.8
|
54
|
54.9
|
Source : BCC
Suite à l'évolution du taux d'inflation et dans
le souci de sauvegarder la stabilité des prix intérieurs, la BCC
a procédé à quatre modifications successives de son taux
directeur tout en laissant inchangé le taux des réserves
obligatoires à 4 % durant l'année 2007. Ce taux est passé
de 40 % à 50 % le 15 février. Revenu à 40 % le 11 avril,
il a baissé à 30 % le 31 mai et à 22.5 % le 12 juillet. Le
niveau ainsi observé a été maintenu jusqu'à fin
décembre 2007.
Cette politique a été relayée
concomitamment par les interventions sur le marché des changes.
Il importe de relever que ces réajustements ont
été dictés par l'importance de la marge de
positivité, l'élargissement de l'écart entre le taux
directeur et celui à l'interbancaire et le repli du crédit
à l'économie en MN.
En 2009, le taux directeur était de 65 % dés
janvier, avant d'atteindre 70 % en octobre 2008. Ce taux a été
conservée jusqu' à la fin de l'année. Avec cette
évolution erratique de taux d'intérêt, nous pouvons bel et
bien affirmer que la RDC a été touchée par la crise
monétaire en 2009 suite à la CFI.
Graphique 06 : Evolution du taux directeur de 2006 à
2009
taux directeur
90 80 70 60 50 40 30 20 10
Il sied de noter que deux principaux objectifs sont
assignés à la politique de change de la BCC :
2. Le taux de change
Dans le point suivant, il est question, d'analyser le
comportement du taux de change durant la période sous-étude.
82
?Lisser les variations des cours de change (tableau 23); ?
Améliorer le niveau des réserves internationales.
Tableau 23 : Evolution du taux de change de 2006 à 2009
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de change (CDF/1$)
|
503.4
|
503
|
639.3
|
904.6
|
Il s'agit de la moyenne des moyennes
Source : établit à partir des données de la
BCC
Graphique 07 : Evolution du taux de change de 2006 à
2009
1000 800 600 400 200
0
|
|
2006 2007 2008 2009
|
Taux de change (CDF/1$)
En observant, l'évolution du taux de change de 2006
à 2009, on remarque une forte progression allant de 503.4 à 904.6
CDF/1$. Ce qui signifie que, durant cette période, la monnaie nationale
s'est considérablement dépréciée face à la
devise étrangère, notamment le dollar américain.
En effet, la politique de change de la BCC en 2007 a
été menée dans un contexte marqué sur le plan
extérieur par l'envolé des cours de matières
premières et l'absence de soutien à la Balance des Paiements
à la suite de la suspension de l'accord sur la Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) intervenue
en mars 2006.
L'évolution du taux de change s'est ressentie de
l'amélioration de la position extérieure du pays. En effet,
à fin 2007, la monnaie a enregistré une légère
appréciation de 0.1 %. C'est dans cette perspective que la BC, pour
stabiliser les fluctuations du taux de change et améliorer le niveau des
réserves internationales, n'a procédé qu'à des
achats des devises par voie d'adjudication.
83
Pour mieux voir l'évolution de ces trois
éléments, utilisons le tableau et le graphique ci-après
:
Tableau 24 : Evolution de taux d'intérêt, taux de
change et de l'inflation de 2006 à 2009
|
Taux de change
|
Taux d'intérêt
|
Taux d'inflation
|
Déc. 2006
|
503.1
|
40
|
18.2
|
Déc.2007
|
503
|
22.5
|
9.9
|
Déc.2008
|
639.3
|
40
|
27.57
|
Déc.2009
|
904.6
|
70
|
53.44
|
Source : établit à partir des données de la
BCC
Graphique 08 : Evolution de taux d'intérêt, taux de
change et de l'inflation de 2006 à 2009
1000 800 600 400 200
0
|
|
2006 2007 2008 2009
|
Taux de change Taux d'intérêt Taux
d'inflation
À travers ce tableau et graphique, nous remarquons
qu'en 2007, il ya eu légère appréciation du taux de change
couplée à une baisse d'inflation. Suivie par la diminution de
taux d'intérêt appliqué par la BCC de 40 à 22.5%.
Suite à la hausse d'inflation et à la forte
dépréciation de la monnaie nationale en 2009, la BCC a
augmenté son taux d'intérêt directeur jusqu'à 70% en
2009 contre 40% en 2008, soit une variation de 75% alors que le taux de
dépréciation de la monnaie nationale se situait à 41.1%
Pour conclure ce point, en étudiant le comportement de
taux de change durant la période sous-étude, nous constatons une
forte
74 O. DAVANE, « Origine, déroulement et
prévention des crises monétaires », collection des rapports
du conseil d'analyse économique, Paris, la documentation
française, p.1.
84
augmentation du taux de change s'établissant à
904.6 à fin décembre 2009 contre 639.3 CDF/1$ une année
avant, soit une dépréciation de 41.5 % de la monnaie nationale en
une année.
Cette dépréciation notable du franc congolais
couplée à la volatilité du taux directeur appliqué
par la BCC (est passé de 40 % à 65 % de décembre 2008
à janvier 2009 soit une augmentation de 62.5 % en moins d'un mois et de
65 % à 70 % de septembre à octobre 2009 soit une variation de
7.69 % en quelques semaines), nous pousse à confirmer l'hypothèse
de la crise monétaire en RDC en 2009 suite à la CFI de 2007.
On parle de façon plus spécifique de crise
monétaire quand, de façon isolée ou dans le cadre d'une
crise financière plus générale, le taux de change est
brutalement remis en question par les investisseurs privés : cela peut
se traduire par une forte chute de la devise ou par des tensions importantes
sur les taux d'intérêt, liées aux efforts de la banque
centrale pour défendre sa monnaie74.
Analyse de quelques indicateurs relatifs à la
viabilité de système bancaire.
Après avoir examiné les indicateurs de la CF en
servant des données congolaises, il convient à présent
d'analyser l'état, durant la période sous étude, de notre
système bancaire.
Cette analyse se fera successivement par l'examen de la
rentabilité et celui des risques bancaires.
1. Indicateur de Rentabilité
Est un ratio qui permet de voir dans quelle mesure les
gestionnaires des banques ont affecté les ressources stables (Fonds
Propres) de l'institution aux activités génératrices de
surplus.
Pour effectuer cette appréciation, il convient
d'utiliser l'indicateur de rentabilité globale qui établit un
rapport entre le bénéfice net
85
des banques et leurs Fonds propres, que l'on peut voir dans le
tableau suivant :
Tableau 25 : Ratio de Rentabilité (en %)
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Résultat de
l'exercice en cours (a)
|
7836325
|
15829378
|
27668470
|
27668470
|
Fonds Propres
Prudentiels (b)
|
43692148.75
|
64783126
|
117409257.1
|
133450437
|
Ratio [(a)/(b)] x
100
|
17.94
|
24.43
|
23.57
|
20.73
|
Source : établit à partir des données de la
BCC
Il ressort de ce tableau qu'en 2007, la rentabilité du
SBC passe de 17.94 % en 2006 à 24.43 %, soit une hausse de 6.49 points.
Cette performance s'explique par la croissance de l'activité
économique au cours de la dite année en particulier dans les
secteurs des mines, des télécommunications et le commerce de gros
et de détail.
En 2008 et 2009, il ya baisse du ratio de rentabilité
qui s'élève respectivement à 23.57 % et 20.73 %. Cette
contre-performance s'explique par le ralentissement de la croissance à
la suite, notamment de l'écroulement de l'activité dans le
secteur minier.
A ce niveau, précisons que globalement le
résultat enregistré par le SBC en matière de
rentabilité au cours de cette période est positif.
2. Indicateur lié au risque
Examinons à présent, les indicateurs liés
aux risques bancaires. Ces risques peuvent être éclatés en
risques de crédits et risques de taux.
? Risque de crédit ou la solvabilité
En effet, l'indicateur qui permet de voir à quel point
le SB est menacé par les risques de crédits est le ratio de
solvabilité. Pour plus de détail sur le calcul de ce ratio, se
référer au point 2.4.1. suivant.
86
? Risque de taux
Le risque de taux est celui lié à la faiblesse
de taux d'intérêt nominal par rapport au taux d'inflation et aux
perturbations du taux de change nominal dues à une
dépréciation continue de la monnaie nationale.
A travers, les tableaux 20 ; 21 et 22, nous pouvons voir
l'évolution des taux d'intérêt appliqués par la
BCC.
Nous remarquons que les taux d'intérêt
réels appliqués par la BCC sont toujours positifs et suivent une
tendance à la hausse de 2006 à 2009. Cependant, durant les quatre
premiers mois de 2009, ces taux ont été négatifs suite
à la forte inflation enregistrée dans l'économie
congolaise au cours de cette période et à la
dépréciation de la monnaie locale dans un contexte de recul de
l'activité de production.
Calcul des Ratios
Il est à noter que les ratios de solvabilité, de
trésorerie et de liquidité mesurent le degré de
vulnérabilité du SB.
Pour ce faire, dans ce travail nous nous limitons dans la
détermination de ces trois ratios.
|