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Les effets de la crise financière internationale sur le système bancaire congolais (r.d.c).

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par Charly MAYANGI KINZUMBA
Université de Kinshasa - Licence en économie monétaire 2009
  

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2.1.2. Les indicateurs de la crise bancaire

En ce qui concerne la crise bancaire, ces indicateurs sont les encours de crédits et de dépôts bancaires, le volume des retraits au guichet (voir tableau 12 reprenant la SMI de 2006 à 2009).

Tableau 12 : SMI (en milliards de CDF)

AEN

AIN

Crédit à l'Etat

Crédit au secteur privé

APN

MM (sens large)

MM (sens strict)

Disponibilités monétaires (M1)

Billets en circulation

DAV

Quasi-monnaie

DAT en MN

Dépôts en devise

Déc.

2006

213,070 338,46 603,95 943,970

756,9 831,440 1245,64 1587

436,9 658,84 1037,69 1462,4

436,9 641,23 993,064 1424,5

224,9 340,96 605,6 945,6

45,53 176,21 243,19 171,1

590,6 458,1 521,36 753,9

120,7 192,04 471,71 663,9

182,2 233,25 298,97 376,8

-320 -172,6 -207,95 -124,7

29,7 67 88,48 102,1

212 300,3 387,5 478,9

(1) 2,5 1,65 1,59

Déc.

2007

Déc.

2008

Déc.

2009(2)

Source : BCC

(1) 441 000 000 CDF

(2) situation corrigée des allocations en DTS

La SMI nous permet de faire le constat sur l'évolution des différentes composantes et contreparties de la masse monétaire de 2006 à 2009.

- 71 -

Ainsi, à partir des données tirées dans ce tableau nous pouvons étudier la tendance des dépôts et des crédits en RDC durant cette période de crise.

1. Les Dépôts

L'étude des dépôts se fait de la manière suivante : en premier lieu on détermine le pourcentage de variation de chaque dépôt (voir tableau 13), ensuite on étudie la part de chaque dépôt dans la masse monétaire (M2) au sens large (voir tableau 14) et, enfin on calcule la part de chaque dépôt (DAV, DAT et DD) dans le total (voir tableau 15) durant la période sous-étude.

De manière générale, les dépôts ont augmenté passant de 254,6 milliards de CDF en 2006 à 1047,7 milliards de CDF à fin 2009.

A l'exception des dépôts à terme en monnaie nationale qui sont en baisse depuis 2007, les dépôts à vue et les dépôts en devise ont une tendance à la hausse.

Tableau 13 : Variation des dépôts de 2006 à 2009(en %)

 

2006

2007

Var.%

2008

Var.%

2009

Var.%

DAV

29.7

67

125.6

88.48

32.1

102.1

15.4

DAT en MN

(1)

2.5

466.9

1.65

-34

1.59

-3.6

DD

213.07

338.46

58.8

603.95

78.4

943.97

56.3

Total

242.77

407.96

68.04

694.88

70

1047.66

50.77

(1) 441 000 000 CDF

Source : établit à partir des données de la BCC

Les DAV en MN se sont accrus de 125.5 % en 2007. Les DD ont augmenté de 78.4 % en 2007 contre 58.8 % en 2006. On remarque la baisse des DAV et en devise en 2009, respectivement de 15.4 % et 56.3 % contre 32.1% et 78.4 % en 2008.

Tableau 14 : La part des dépôts dans M2 (sens large) (en %)

 

2006

2007

2008

2009

DAV

6,8

10,2

8,5

6,98

DAT en MN

0,1

0,38

0,16

0,11

DD

48,8

51,4

58,2

64,4

Source : établit à partir des données de la BCC

- 72 -

La part des dépôts en devises dans la MM s'set établit à 64,5 % à fin décembre 2009 contre 48,8 % à fin décembre 2006.

La proportion des DAT en MN dans les liquidités globales a représenté 0.1 % en 2006, 0.38 en 2007 pour s'établir à 0.11 % en 2009 attestant une faible mobilisation de l'épargne à terme par le système bancaire.

La part des DD dans la MM s'est accrue de 6.3 points, passant de 58.2 % à fin décembre 2008 à 64.5 % une année après. Cette évolution indique une accentuation de la dollarisation de l'économie.

Les DAV en MN a augmenté en 2007, représentant 10.2 % du total contre 6.8 % une année plus tôt et pour enfin se situer à 6.98 % à fin décembre 2009.

Tableau 15 : Part de chaque dépôt dans l'ensemble des dépôts (en

%)

 

2006

Part

2007

Pat

2008

Part

2009

Part

DAV

29.7

11.7

67

16.4

88.48

12.8

102.1

9.7

DAT en MN

11.83(1)

0.17

2.5

0.6

1.65

0.2

1.59

0.2

DD

213.07

83.7

338.46

83

603.95

87

943.97

90.1

Total

254.6

100

407.96

100

694.08

100

1047.7

100

(1) 11.83= 224.9-213.07

Source : établit à partir des données de la BCC

A première vue, nous remarquons :

- qu'il ya eu augmentation de 4.7 points des DAV en MN passant 11.7 % à fin décembre 2006 à 16.4 % l'année suivante puis diminution en 2008 et pour enfin s'établir à 9.7 % en 2009.

- les DAT en MN représente une part faible dans l'ensemble des dépôts.

Actuellement, plus de 90 % des dépôts sont en devises et se chiffre à 943.97 milliards de dollars pour un total de 1047.7 milliards de dollars à fin décembre 2009.

- 73 -

Graphique 03 : Comportement des dépôts bancaires (en millions de CDF)

1000

DD

500

DAT

DAV

0

2006 2007 2008 2009

2. Le Crédit

L'étude des crédits suit la même procédure suivie pour l'étude des dépôts, à savoir :

- L'évolution de crédits en volume et en pourcentage voir tableau 15 ;

- La part de chaque crédit (CE et CSP) dans les crédits intérieurs (total) voir tableau 16.

Puis on verra la répartition du crédit suivant la monnaie de règlement.

Généralement, les crédits suivent une tendance à la hausse passant de 45.53 milliards de CDF en 2006 à 171.1 milliards de CDF pour le crédit à l'Etat et de 120.7 milliards de CDF à 663.9 milliards de CDF à fin décembre 2009 pour le crédit au secteur privé.

Ainsi, le crédit intérieur s'élève à 835 milliards de CDF contre 714.9 milliards de CDF une année avant (2008).

L'évolution observée en 2007 s'est poursuivie jusqu'en 2009.

Tableau 16 : Evolution des crédits de 2006 à 2009 (en milliards de CDF)

2006 2007 2008 2009

Crédit à l'Etat

45.58

176.21

243.19

171.1

Crédit au secteur privé

120.7

192.04

471.71

663.9

Crédit intérieur

166.23

368.25

714.9

835

Source : établit à partir des données de la BCC

- 74 -

Tableau 17 : Variation des crédits (en %)

2006 2007 Var % 2008 Var% 2009 Var%

Crédit à l'Etat

45.58

176.21

287

243.19

28

171.1

-29.6

Crédit au secteur privé

120.7

192.04

59.1

471.71

145.6

663.9

40.7

Crédit intérieur

166.23

368.25

121.5

714.9

94.1

835

16.8

Source : établit à partir des données de la BCC

Au 31.12.2007, l'encours total des crédits distribués aux entreprises et aux particuliers s'est chiffrés à 192.04 milliards de CDF contre 120.7 milliards une année plus tôt, soit une progression de 59.1 %.

Dans la même année, l'encours total des crédits distribués à l'Etat est passé de 45.53 milliards de CDF à 176.21 milliards de CDF, soit une augmentation de 287 %.

Les crédits intérieurs sont à la base de l'augmentation de la MM observée en 2007 (voir tableau ci-après). L'analyse de la structure des crédits intérieurs renseigne que ces crédits ont augmenté de 121.5 %.

L'augmentation de la MM observée en 2007 est moins proportionnelle par rapport à l'année 2006. En effet, cet agrégat s'est accru de 50.7 % contre 57.7 % en 2006. Puis une accélération en 2008 de 57.5 %.

Tableau18 : Evolution de la MM (en milliards de CDF)

 

Masse Monétaire

Taux de croissance (en %)

2005

277.11

24.7

2006

463.92

57.7

2007

658.83

50.8

2008

1037.69

57.5

2009

1462.4

40.9

Source : BCC

D'une période à l'autre, l'encours des crédits intérieurs, qui était de 368.25 milliards de CDF s'est établi à 471.71 milliards, soit un accroissement de 94.1 % consécutif à l'évolution des créances sur l'Etat et du crédit à l'économie. Ces derniers ont progressé respectivement de 38 % et de 145.6 %.

- 75 -

Au 31 décembre 2009, l'encours de crédit du système bancaire à l'économie a été marqué par une progression de 40.7 % contre 145.6 % en 2008 et on remarque une diminution des crédits à l'Etat de 29.6 %.

L'analyse des crédits en force accordés par les BCM renseigne que 68.9 % sont constitués des crédits à décaissement et 31.1 % des crédits d'engagement en 200669. Et respectivement 72.1 % contre 27.9 % à fin décembre 2007, soit une progression de 3.2 points en faveur des crédits à décaissement70.

Tableau 19 : Part de chaque crédit dans les crédits intérieurs (en %)

 

2006

2007

2008

2009

Crédit à l'Etat

27.39

47.85

34.02

20.49

Crédit au secteur privé

72.61

52.15

65.98

79.57

Crédit intérieur

100

100

100

100

Source :

établit à partir des données de la BCC

L'analyse des crédits nous dévoile que 79.51 % des crédits sont octroyés aux entreprises et aux particuliers à fin décembre 2009 contre 65.98 % une année avant.

Après une progression de 27.39 % à 47.85 % en 2007, la part des crédits à l'Etat s'est située à 20.49 % en 2009.

2.1. Répartition du crédit suivant la monnaie de règlement

Les crédits en ME ont représenté 86.8 % des crédits à décaissement en 2007 contre 82.5 % en 2006. Cette prédominance s'explique principalement par la préférence des banques pour les crédits libellés en ME et ce, en vue de se prémunir contre le risque de change éventuel et par l'importance des dépôts en devises mobilisées par les banques.

En observant l'évolution des crédits en ME, nous constatons ce qui suit : malgré la relative stabilité du taux de change et des prix

69 BCC, Rapport Annuel 2006, p. 173.

70 BCC, Rapport Annuel 2007, p. 181.

- 76 -

intérieurs en 2007, les crédits en ME ont progressé de 67 % contre 19 % pour les crédits en MN. Cette évolution laisse entrevoir de nouveaux crédits en devises71.

Le comportement de ces indicateurs (dépôts et crédits) avait été affecté aux deux premiers trimestres de 2009, d'une part, par la persistance des effets de la CF et, d'autre part, par le recul de l'activité économique intérieure à partir du second semestre 200872.

La récession a réduit les possibilités de profit des entreprises et induit une baisse des revenus de la clientèle des banques, affectant ainsi le potentiel d'épargne de la clientèle des banques, les dépôts et les crédits bancaires.

Par ailleurs, le recouvrement des crédits, sans un contexte de rationnement des prêts bancaires, a également expliqué la baisse de l'encours des crédits bancaires.

3. Ratio de couverture des crédits par rapport aux dépôts (en %)

Après avoir étudié de manière séparée les dépôts et les crédits, dans ce point, il est question de voir la part des crédits dans les dépôts durant les quatre années sous-étude (voir tableau 20).

Tableau 20 : Ratio de couverture des crédits par rapport aux dépôts (en %)

2006 2007 2008 2009

Crédits au secteur privé

120.7

192.04

471.71

663.9

Dépôts

254.6

407.96

694.08

1047.7

Ratio (1)/(2)

47.4

47.07

67.96

63.37

Source : établit à partir des données de la BCC

Deux cas ressortent de l'observation de ce tableau :

? Le ratio augmente de 2007 à 2008 passant de 47.07 % à 67.96 % ce qui signifie que durant cette période, le SBC octroie de plus en plus de crédits en fonction des dépôts collectés ;

71 BCC, Rapport Annuel 2007, pp. 182-183.

72 La RDC est entrée en récession fin 2008

- 77 -

? De 2008 à 2009, ce ratio est en baisse, soit de 67.96 à 63.37 %, ce qui semble indiquer que le SBC octroie de moins en moins des crédits en fonction des dépôts collectés.

Ainsi, le SBC accorde plus d'importance aux dépôts qu'aux crédits, il est emprunteur.

Graphique 04 : Evolution des dépôts et des crédits

1200

1000

800

 
 

600 400 200 0

dépôts crédits

2006 2007 2008 2009

Graphique 05 : Evolution du ratio des crédits par rapport aux dépôts.

Ratio C/D

70 60 50 40 30 20 10

0

 

2006 2007 2008 2009

Pour mettre un terme à ce point, vu l'évolution haussière de ces indicateurs, dépôts et crédits, il ya lieu d'écarter toute hypothèse de la crise bancaire en RDC suite à la CFI.

- 78 -

Les indicateurs de la crise monétaire

Pour évaluer la crise monétaire en RDC, nous étudierons les deux indicateurs ci-après, le taux d'intérêt et le taux de change qui feront l'objet de ce point.

1. Le taux d'intérêt

Voir l'évolution du taux d'intérêt au tableau 21

Tableau 21 : Taux d'intérêt appliqués par la BCC

 

2006

2007

2008

2009

1. Taux sur le marché monétaire Taux de réescompte

- Taux d'intérêt effectif

40.0

22.50

40.0

70

A 1 mois

50.2

25.5

50.2

105.7

A 3 mois

52.4

25.1

52.4

115.9

A 6 mois

56.3

27.0

56.3

136.7

- Taux d'intérêt réel

 
 
 
 

A 1 mois

32

15.5

21.0

52.1

A 3 mois

34.2

16.1

23.3

62.3

A 6 mois

38.1

17.0

27.1

83.1

Taux en call money

33.8

27.5

42.5

72.5

- Taux d'intérêt effectif

40.8

32.1

53.8

108.4

- Taux d'intérêt réel

19.5

22.2

24.7

54.9

Taux des avances en comptes courants

33.8

27.5

42.5

72.5

- taux d'intérêt effectif

40.8

32.1

53.8

108.4

- taux d'intérêt réel

19.5

22.2

24.7

54.9

2. Taux des avances au Trésor

28.8

28.8

40.0

70.0

- Taux d'intérêt effectif

50.2

25.5

50.2

105.7

- Taux d'intérêt réel

32.0

15.5

21.0

52.1

Source : BCC

De 2006 à 2009, on observe l'augmentation du taux d'intérêt passant de 40 % à 70 %. En menant une politique monétaire restrictive, la BCC montre sa volonté de lutter contre l'inflation c'est-à-dire le but est de retrancher le plus grand nombre de francs congolais sur le marché. Car l'inflation et la dépréciation de la monnaie affaiblissent elles aussi le pouvoir d'achat de la population.

- 79 -

Alors que, durant la même période, les BC des pays développés notamment la Réserve fédérale, la BCE et la Banque d'Angleterre, mènent une politique monétaire expansionniste avec des taux d'intérêt très bas, dans le but de lutter contre la crise d'illiquidité causée par la crise des subprimes.

A titre indicatif, le comportement des taux directeurs au mois de février 2009 sur les principales places financières, se présentent comme suit :

- USD 0 et 0.25 % (FED) - EUR 2 % (BCE)

- GBP 1.0 % (BA)73

73 BCC, note de conjoncture, 28 fév. 2009, p.10.

Tableau 22 : Taux d'intérêt appliqués par la BCC

 

2008

2009

 

décembre

janv

Fev

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil

Aou

Sept

Oct

Nov

dec

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

04

11

18

25

31

1. Taux sur le marché

monétaire

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

40.0

65.0

65.0

65.0

65.0

65.0

65.0

65.0

65.0

65.0

70.0

70.0

70.0

70.0

70.0

70.0

70.0

PRETS A COURT TERME

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

- Taux d'intérêt effectif

50.2

95.1

95.1

95.1

95.1

95.1

95.1

95.1

95.1

95.1

105.7

105.7

105.7

105.7

105.7

105.7

105.7

A 1 mois

52.4

103.3

103.3

103.3

103.3

103.3

103.3

103.3

103.3

103.3

115.9

115.9

115.9

115.9

115.9

115.9

115.9

A 3 mois

56.3

119.5

119.5

119.5

119.5

119.5

119.5

119.5

119.5

119.5

136.7

136.7

136.7

136.7

136.7

136.7

136.7

A 6 mois

- taux d'intérêt réel

21.0

-38.5

-26.8

-25.5

-15.7

20.2

36.8

44

45

42.5

47.6

45.6

47

48.9

50.1

51.3

52.1

A 1 mois

23.3

-30.3

-18.6

-17.4

-7.6

28.3

45

52.1

53.2

50.7

57.8

55.8

57.2

59.1

60.3

60.3

62.3

A 3 mois

27.1

-14.1

-2.4

-1.1

8.7

44.5

61.2

68.4

69.4

66.9

78.6

76.6

78.0

79.9

81.1

81.1

83.1

A 6 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

FACILITES PERMANENTES

42.5

67.5

67.5

67.5

67.5

67.5

67.5

67.5

67.5

67.5

72.5

72.5

72.5

72.5

72.5

72.5

72.5

- Taux d'intérêt effectif

53.8

98.1

98.1

98.1

98.1

98.1

98.1

98.1

98.1

98.1

108.4

108.4

108.4

108.4

108.4

108.4

108.4

- Taux d'intérêt réel

24.7

-35.5

-23.7

-22.5

-12.7

23.2

39.9

47

48.1

45.5

50.3

48.3

49.7

51.6

52.8

54

54.9

Source : BCC

Suite à l'évolution du taux d'inflation et dans le souci de sauvegarder la stabilité des prix intérieurs, la BCC a procédé à quatre modifications successives de son taux directeur tout en laissant inchangé le taux des réserves obligatoires à 4 % durant l'année 2007. Ce taux est passé de 40 % à 50 % le 15 février. Revenu à 40 % le 11 avril, il a baissé à 30 % le 31 mai et à 22.5 % le 12 juillet. Le niveau ainsi observé a été maintenu jusqu'à fin décembre 2007.

Cette politique a été relayée concomitamment par les interventions sur le marché des changes.

Il importe de relever que ces réajustements ont été dictés par l'importance de la marge de positivité, l'élargissement de l'écart entre le taux directeur et celui à l'interbancaire et le repli du crédit à l'économie en MN.

En 2009, le taux directeur était de 65 % dés janvier, avant d'atteindre 70 % en octobre 2008. Ce taux a été conservée jusqu' à la fin de l'année. Avec cette évolution erratique de taux d'intérêt, nous pouvons bel et bien affirmer que la RDC a été touchée par la crise monétaire en 2009 suite à la CFI.

Graphique 06 : Evolution du taux directeur de 2006 à 2009

taux directeur

90 80 70 60 50 40 30 20 10

0

 

2006 2007 2008 2009

Il sied de noter que deux principaux objectifs sont assignés à la politique de change de la BCC :

2. Le taux de change

Dans le point suivant, il est question, d'analyser le comportement du taux de change durant la période sous-étude.

82

?Lisser les variations des cours de change (tableau 23); ? Améliorer le niveau des réserves internationales.

Tableau 23 : Evolution du taux de change de 2006 à 2009

 

2006

2007

2008

2009

Taux de change (CDF/1$)

503.4

503

639.3

904.6

Il s'agit de la moyenne des moyennes

Source : établit à partir des données de la BCC

Graphique 07 : Evolution du taux de change de 2006 à 2009

1000 800 600 400 200

0

 

2006 2007 2008 2009

Taux de change (CDF/1$)

En observant, l'évolution du taux de change de 2006 à 2009, on remarque une forte progression allant de 503.4 à 904.6 CDF/1$. Ce qui signifie que, durant cette période, la monnaie nationale s'est considérablement dépréciée face à la devise étrangère, notamment le dollar américain.

En effet, la politique de change de la BCC en 2007 a été menée dans un contexte marqué sur le plan extérieur par l'envolé des cours de matières premières et l'absence de soutien à la Balance des Paiements à la suite de la suspension de l'accord sur la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) intervenue en mars 2006.

L'évolution du taux de change s'est ressentie de l'amélioration de la position extérieure du pays. En effet, à fin 2007, la monnaie a enregistré une légère appréciation de 0.1 %. C'est dans cette perspective que la BC, pour stabiliser les fluctuations du taux de change et améliorer le niveau des réserves internationales, n'a procédé qu'à des achats des devises par voie d'adjudication.

83

Pour mieux voir l'évolution de ces trois éléments, utilisons le tableau et le graphique ci-après :

Tableau 24 : Evolution de taux d'intérêt, taux de change et de l'inflation de 2006 à 2009

 

Taux de change

Taux d'intérêt

Taux d'inflation

Déc. 2006

503.1

40

18.2

Déc.2007

503

22.5

9.9

Déc.2008

639.3

40

27.57

Déc.2009

904.6

70

53.44

Source : établit à partir des données de la BCC

Graphique 08 : Evolution de taux d'intérêt, taux de change et de l'inflation de 2006 à 2009

1000 800 600 400 200

0

 

2006 2007 2008 2009

Taux de change Taux d'intérêt Taux d'inflation

À travers ce tableau et graphique, nous remarquons qu'en 2007, il ya eu légère appréciation du taux de change couplée à une baisse d'inflation. Suivie par la diminution de taux d'intérêt appliqué par la BCC de 40 à 22.5%.

Suite à la hausse d'inflation et à la forte dépréciation de la monnaie nationale en 2009, la BCC a augmenté son taux d'intérêt directeur jusqu'à 70% en 2009 contre 40% en 2008, soit une variation de 75% alors que le taux de dépréciation de la monnaie nationale se situait à 41.1%

Pour conclure ce point, en étudiant le comportement de taux de change durant la période sous-étude, nous constatons une forte

74 O. DAVANE, « Origine, déroulement et prévention des crises monétaires », collection des rapports du conseil d'analyse économique, Paris, la documentation française, p.1.

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augmentation du taux de change s'établissant à 904.6 à fin décembre 2009 contre 639.3 CDF/1$ une année avant, soit une dépréciation de 41.5 % de la monnaie nationale en une année.

Cette dépréciation notable du franc congolais couplée à la volatilité du taux directeur appliqué par la BCC (est passé de 40 % à 65 % de décembre 2008 à janvier 2009 soit une augmentation de 62.5 % en moins d'un mois et de 65 % à 70 % de septembre à octobre 2009 soit une variation de 7.69 % en quelques semaines), nous pousse à confirmer l'hypothèse de la crise monétaire en RDC en 2009 suite à la CFI de 2007.

On parle de façon plus spécifique de crise monétaire quand, de façon isolée ou dans le cadre d'une crise financière plus générale, le taux de change est brutalement remis en question par les investisseurs privés : cela peut se traduire par une forte chute de la devise ou par des tensions importantes sur les taux d'intérêt, liées aux efforts de la banque centrale pour défendre sa monnaie74.

Analyse de quelques indicateurs relatifs à la viabilité de système bancaire.

Après avoir examiné les indicateurs de la CF en servant des données congolaises, il convient à présent d'analyser l'état, durant la période sous étude, de notre système bancaire.

Cette analyse se fera successivement par l'examen de la rentabilité et celui des risques bancaires.

1. Indicateur de Rentabilité

Est un ratio qui permet de voir dans quelle mesure les gestionnaires des banques ont affecté les ressources stables (Fonds Propres) de l'institution aux activités génératrices de surplus.

Pour effectuer cette appréciation, il convient d'utiliser l'indicateur de rentabilité globale qui établit un rapport entre le bénéfice net

85

des banques et leurs Fonds propres, que l'on peut voir dans le tableau suivant :

Tableau 25 : Ratio de Rentabilité (en %)

 

2006

2007

2008

2009

Résultat de

l'exercice en cours (a)

7836325

15829378

27668470

27668470

Fonds Propres

Prudentiels (b)

43692148.75

64783126

117409257.1

133450437

Ratio [(a)/(b)] x

100

17.94

24.43

23.57

20.73

Source : établit à partir des données de la BCC

Il ressort de ce tableau qu'en 2007, la rentabilité du SBC passe de 17.94 % en 2006 à 24.43 %, soit une hausse de 6.49 points. Cette performance s'explique par la croissance de l'activité économique au cours de la dite année en particulier dans les secteurs des mines, des télécommunications et le commerce de gros et de détail.

En 2008 et 2009, il ya baisse du ratio de rentabilité qui s'élève respectivement à 23.57 % et 20.73 %. Cette contre-performance s'explique par le ralentissement de la croissance à la suite, notamment de l'écroulement de l'activité dans le secteur minier.

A ce niveau, précisons que globalement le résultat enregistré par le SBC en matière de rentabilité au cours de cette période est positif.

2. Indicateur lié au risque

Examinons à présent, les indicateurs liés aux risques bancaires. Ces risques peuvent être éclatés en risques de crédits et risques de taux.

? Risque de crédit ou la solvabilité

En effet, l'indicateur qui permet de voir à quel point le SB est menacé par les risques de crédits est le ratio de solvabilité. Pour plus de détail sur le calcul de ce ratio, se référer au point 2.4.1. suivant.

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? Risque de taux

Le risque de taux est celui lié à la faiblesse de taux d'intérêt nominal par rapport au taux d'inflation et aux perturbations du taux de change nominal dues à une dépréciation continue de la monnaie nationale.

A travers, les tableaux 20 ; 21 et 22, nous pouvons voir l'évolution des taux d'intérêt appliqués par la BCC.

Nous remarquons que les taux d'intérêt réels appliqués par la BCC sont toujours positifs et suivent une tendance à la hausse de 2006 à 2009. Cependant, durant les quatre premiers mois de 2009, ces taux ont été négatifs suite à la forte inflation enregistrée dans l'économie congolaise au cours de cette période et à la dépréciation de la monnaie locale dans un contexte de recul de l'activité de production.

Calcul des Ratios

Il est à noter que les ratios de solvabilité, de trésorerie et de liquidité mesurent le degré de vulnérabilité du SB.

Pour ce faire, dans ce travail nous nous limitons dans la détermination de ces trois ratios.

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