3.2 Présentation du modèle
théorique et les données
3.2.1 Le modèle théorique
En vue de compléter l'analyse descriptive ci-dessus sur
la corrélation entre dépenses d'infrastructures routières
et croissance économique, nous avons procédé à
l'estimation d'un modèle de croissance.
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Réalisé par Fidèle G. AYIKPA et
Patrice DOMINGO
Contribution à l'amélioration du niveau des
dépenses d'infrastructures routières pour soutenir la croissance
économique au Bénin
L'approche retenue dans la présente étude
s'inspire des modèles de croissance endogène dont le
précurseur est Barro. La spécificité de ce modèle
consiste à faire apparaître le stock de capital public dans le
processus de production et par conséquent à mettre en
évidence un lien explicite entre la politique gouvernementale et la
croissance économique de long terme dans un cadre de croissance
endogène. Les modèles de croissance endogène avec
externalités s'appuient sur des fonctions de production Cobb-Douglas
à trois facteurs dont deux sont des facteurs privés (travail et
le capital privé) et le troisième, les infrastructures, est
à financement public. En effet, l'utilisation d'une fonction de
production Cobb-Douglas permet une lecture directe des
élasticités et des rendements d'échelle et une discussion
aisée de la présence ou non d'externalités de capital
public. Elle est définie par :
Yt =
AKtáNtâGtë
Les termes Nt, Kt et Gt désignent respectivement le
niveau de l'emploi ou le travail, le stock de capital privé et le stock
de capital public le tout à l'année t. A désigne le niveau
d'avancement technologique constant dans le temps ; les paramètres
á, â et Y correspondent respectivement aux
élasticités de la production par rapport au stock de capital
privé, au travail et aux investissements publics (avec
0<á<1 ; 0<â<1 ; 0<ë<1).
La variable (G) décrite dans le modèle de Barro
comprend toutes les dépenses en infrastructures routières ainsi
que les autres dépenses en infrastructures comme celles qui sont
liées à la construction d'écoles, la construction
d'hôpitaux, la mise en place des équipements de transport public,
etc. Certains auteurs (Khanam, 1996 ; Kwandjeu Kuitcha, 2005 ; etc.) utilisent
une définition plus restreinte de la variable G qui est axée
uniquement sur les infrastructures de transport (surtout routières).
Dans ce cas précis, nous utiliserons comme notation la lettre R. La
variable G utilisée plus haut renvoie à des dépenses
publiques en infrastructures au sens large. Ainsi, notre fonction de production
devient donc :
Yt =
AKtáNtâRtë
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Réalisé par Fidèle G. AYIKPA et
Patrice DOMINGO
Contribution à l'amélioration du niveau des
dépenses d'infrastructures routières pour soutenir la croissance
économique au Bénin
En posant : Y = PIB, le produit intérieur brut à
prix constant ; K = Cap priv, l'investissement privé ; N = Mhat,
représenté par la masse horaire annuelle travaillée dans
le pays ; et Dep, les dépenses d'infrastructures routières on a
:
PIB = A(Cap_priv)á
(Mhat)â (Dep)ë
Après linéarisation par transformation
logarithmique, le modèle prend la forme suivante qui peut être
estimée au moyen des techniques économétriques de
modèle linéaire :
Log (PIB) = C + á log (Cap_priv) + fi log
(Mhat) + ë log (Dep) + ut
Avec : C = log A, la constante ; á, â et X les
élasticités respectivement du PIB par rapport au stock de capital
privé, au travail et aux dépenses d'infrastructures
routières ; ut, le terme d'erreur.
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