CHAPITRE IV : ANALYSE DES CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
LIEES AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE
ANACARDE
I: contraintes liées au développement de
la filière anacarde
Plusieurs contraintes entravent le développement de la
production et de la commercialisation de la noix de cajou. L'éradication
de ces contraintes devrait permettre aux producteurs de produire plus et
renforcer leur pouvoir économique. Ces contraintes sont nombreuses. On
peut citer entre autres, le faible et le non respect du prix d'achat des noix,
le manque d'itinéraire agronomique et d'encadrement des producteurs, le
faible taux de transformation, l'absence de Politique nationale de production
et de commercialisation, l'entretien des vergers.
1-1 Faiblesse du prix des noix
Le facteur de contrainte le plus important est le faible prix
d'achat bord champ pour les producteurs de noix de cajou. La chute du prix a un
impact négatif sur la production. Lorsque le prix baisse, certains
producteurs qui avaient l'intension d'agrandir leur plantation attendent
l'évolution positive de la situation. D'autres préoccupés
par le futur incertain du prix de la noix, montrent des signes de regret pour
avoir dédié une grande surface pour la culture de
l'anacardier.
1-2 Itinéraire agronomique
Aucun itinéraire agronomique de production n'est
recommandé aux producteurs en particulier en termes de densité
des plantations, d'entretien
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des arbres (taille) et du verger. Il y a une absence de
programme de lutte contre les maladies. Les plantations d'anacarde sont
menacées par les maladies, par les insectes et les feux de brousse
(brûlis).
1-3 Encadrement des producteurs
L'intérêt économique de l'anacardier a
pris une ascension particulière ces dernières années. Au
vu de cette nécessité, les producteurs d'anacarde devraient
être l'objet d'une attention particulière allant dans le sens
d'une assistance et d'un encadrement subséquent, surtout lorsqu'il
s'agit de paysans très peu formés aux techniques culturales.
L'ANADER, est la seule structure de l'Etat chargée de
l'encadrement des paysans. Par le passé, les prestations de cette
structure étaient quasiment gratuites. Aujourd'hui, les choses ont
changé. Toutes les prestations de l'ANADER allant dans le sens de
l'encadrement d'un paysan nécessitent des coûts parfois trop
élevés pour celui-ci. Cette situation n'est pas favorable aux
paysans qui sont déjà très affaiblies
financièrement. Il est donc difficile pour eux de pouvoir se payer des
prestations d'encadrement.
1-4 Contraintes de la transformation
Plusieurs contraintes entravent le processus de transformation
:
-le manque d'équipements adaptés à la
transformation. Les coûts élevés des équipements
destinés à la transformation et surtout l'absence de mesures
incitatives, le matériel de transformation de noix de cajou n'est pas
fabriqué ou disponible sur le marché local ;
-difficultés d'approvisionnement des industriels
ivoiriens (cette difficulté est liée aux pratiques de
commercialisation interne de la noix de cajou), la
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limitation de la demande locale (limitation due à la
méconnaissance au plan national des produits issus de l'anacarde).
L'amande de cajou est un produit cher, et le pouvoir d'achat des consommateurs
locaux est bien limité. En conséquence, les transformateurs sont
confrontés à l'impossibilité d'écouler leurs
productions sur le marché local ;
-Les transformateurs ivoiriens sont confrontés à
un problème d'accès au marché d'exportation.
L'Inde, le Brésil et le Vietnam sont les pays les mieux
connus pour le marché de l'anacarde, l'origine Côte d'Ivoire n'est
pas toujours affichée, les quantités produites sont relativement
petites pour satisfaire les quantités minimum à l'exportation
exigées par les exportateurs. Le manque d'un cadre financier
adapté à l'exportation. Les entrepreneurs qui veulent embrasser
le métier de transformateurs de la noix de cajou sont confrontés
à un manque de ressources financières afin d'être à
mesure d'acheter des équipements performants en la matière.
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