7- Producteurs et coopératives
Les producteurs d'anacarde de Côte d'Ivoire ont
été jusqu'à présent très peu
organisés même si l'on constate quelques coopératives
à travers les zones de production dans certaines localités du
pays. Les coopératives se positionnement comme des intermédiaires
assurant une collecte primaire de la production pour le compte d'exportateurs
au même titre que les collecteurs traditionnels. D'après les
données de l'ARECA, les coopératives ne contrôlent que 9.5%
des exportations.
le manque de regroupement est D'une part, dû à
certaines mauvaises expériences passées avec les
coopératives de la filière coton pour ce qui est du nord et du
café et du cacao pour ce qui est des ex-zones productrices de ces deux
cultures. Ces faits ont fortement réduit l'esprit coopératif dans
les zones de production. D'autre part, les producteurs hésitent et
peinent à se regrouper dans une filière où l'abondance
d'acheteurs garantit une commercialisation sans effort et où les faibles
besoins en intrants ne rendent pas nécessaire les commandes et achats
groupés. Pourtant l'absence de compétence des organisations
paysannes est l'un des principaux facteurs qui expliquent les prix auxquels les
producteurs vendent leur production. Tout d'abord, parce que l'isolement des
producteurs les rend moins apte à être informé et à
négocier la vente de leur production avec les pisteurs. Ensuite, parce
qu'une énorme énergie doit être dépensée par
les pisteurs et les
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grossistes pour organiser la collecte du produit à
travers les zones de culture et que ses coûts se répercutent sur
les prix bord-champ. Nous verrons cela plus loin.
Cependant, force est de reconnaître que les
coopératives existantes n'ont dans la quasi-totalité des cas pas
un réellement fonctionnement coopératif. Elles opèrent
principalement comme des intermédiaires, elles ne procèdent pas
au regroupement mais à l'achat de la production grâce à des
préfinancements semblables à ceux que reçoivent les autres
acheteurs. La raison de ce fonctionnement est simple. La plupart des
coopératives de la filière anacarde sont le fruit d'initiatives
extérieures aux communautés de producteurs. Elles sont le plus
souvent fondées par des citadins originaires du village ou par quelques
gros producteurs et d'avantage intéressés par les conditions de
la commercialisation. Nous avons interrogé nos enquêtés sur
les structures auxquelles ils vendent leurs produits (voir tableau
XXII)
Tableau XXII : structures auxquelles les
enquêtés vendent leurs produits
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A qui vendez-vous vos produits?
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Nb.cit.
32
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Fréq.
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16
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Pisteurs
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3
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61,5%
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Coopérative
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1
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30,8%
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Commerçants
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52
|
5,8%
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Autre
1,9%
TOTAL OBS.
100%
Source : Données d'enquête
A la lecture de ce tableau, il convient de noter que la vente se
fait de
façon individuelle, dans plus de 61.5% des cas les
producteurs se tournent
vers les pisteurs car ces derniers disposent de la
liquidité. Par contre,
seulement 30,8% écoulent leurs produits par le canal des
coopératives. Cela
104
est dû au manque de financement des coopératives
et à certaines expériences vécues du passé. En
effet dans le cadre du binôme café -cacao certaines
coopératives ou GVC se sont soldées par des détournements
de fond.
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