MEMOIRE PROFESSIONNEL :
Les fusions-acquisitions et leurs répercussions
sur la composante humaine
Par Yacine ZERROUK
Master II « Entrepreneur
Dirigeant »
Spécialité Management et
Développement de l'Entreprise
Conseiller de recherche : Michel
LEROY
PROMOTION : 2013 / 2014
Remerciements
Je souhaite remercier les personnes qui ont contribué
à l'élaboration de ce mémoire.
Je remercie Michel LEROY, enseignant et tuteur de
mémoire qui m'aconseillé dans la recherche d'informations
grâce aux consignes apportées ainsi que pour le choix
précis du sujet et de la problématique au vu des
différentes possibilités dans le traitement de ce thème
qui demande un focus précis étant donné ses
diversespotentialités de développement.
Je tiens aussi à remercier ma tutrice en entreprise,
Muriel FRETZ qui m'a tout autantaidé dans le choix de mon sujet et qui a
su m'expliquer les différents enjeux et objectifs d'une
fusion-acquisition pour notre entreprise.
Je n'oublie pas également les différentes
personnes qui m'ont donné l'occasion de dialoguer et parlementer avec
elles, le but étant de vérifier les hypothèses
listées en fin de partie théorique, ce qui m'a permis d'acter la
phase empirique.
Tous m'ont permis d'avancer dans la rédaction du
mémoire grâce à leurs recommandations et suggestions.
Table des matières
Introduction (observation
participante)
3
PARTIE I :
THEORIQUE
8
Concept et enjeux des F&A
8
a)
Définitions
8
b) Les
différentes typologies
9
c) Les moyens pour
une F&A : OPA & OPE
10
d) Comparaison avec
la croissance interne
11
e) Les motifs du
choix d'une F&A
12
f) Les limites
d'une F&A
15
g) Les
différentes phases d'une F&A
15
h)
L'évolution historique des F&A
17
i) Paradoxe de la
F&A
18
I) Quels que soient
les formes de F&A, elles ont toutes comme point d'achoppement, les risques
liés aux RH.
20
A) Les incidences
des F&A sur l'organisation
20
1 - Le choc organisationnel
20
2 - L'aspect
« management »
24
B) Les effets des
F&A
28
1 - La
communication interne
29
2 - La conduite du
changement
30
3 - Causes de
réussites et d'échecs d'une F&A
31
II) Comment
repérer les facteurs de risques RH et comment y
répondre ?
34
ü Les facteurs de risques
ü Quelles réponses à
apporter ?
PARTIE II :
EMPIRIQUE
56
a) La
démarche conceptuelle
56
b)
L'enquête-terrain
56
c) L'approche des
personnalités interrogées
57
d) Modèle et
questionnaire
58
e) La
présentation des entreprises sondées
59
f) Exposition des
résultats de l'enquête
63
1) Le thème
du changement
64
2) Le thème
de l'intégration
68
3) Le thème
de la fusion-acquisition
72
g) Retour sur les
hypothèses posées
75
h) Principales
difficultés rencontrées
77
PARTIE III :
PRECONISATIONS
79
a) Les
recommandations opérationnelles
80
b) Le planning
type
86
CONCLUSION GENERALE
87
BIBLIOGRAPHIE
89
WEBOGRAPHIE
90
ANNEXES
92
Introduction (observation
participante)
En Master I, en 2013, j'ai vécu la restructuration
organisationnelle d'une société française qui vendait des
solutions d'hygiène pour les professionnels et qui fut rachetée
en 2011 par un géant américain de l'agroalimentaire.
Actuellement, alternant au département Supply
Chain de la société Bic, le groupe a
également eu l'occasion au cours de son histoire d'acquérir
plusieurs sociétés (dont Norwood Promotional
Products en 2009, le 2nd fournisseur de produits
promotionnels aux Etats-Unis ou plus récemmentAngstrom Power
Incorporated, société spécialisée dans le
développement des piles à combustible portables en 2011).J'ai
également appris que Bic procédait à une nouvelle
acquisition dans le but de poursuivre sa stratégie d'extension en Asie
avec le rachat des parts de la société indienne Cello
Pens (activité papeterie). Bic a signé un pacte
d'actionnaires pour augmenter sa participation (aujourd'hui à 55%). A
termes, d'ici 2017, 90% de l'entité appartiendra à Bic.
Ayant vécu les deux facettes de cette opération
(dans une entreprise acquise puis dans une autre cette fois-ci
acquéreuse), j'ai ainsi choisi de traiter le thème des Fusions et
Acquisitions.
Au cours de mes expériences dans cesdeux
entités, il m'est apparu évident de traiter ce sujet, d'une part
car cette pratique implique d'importants enjeux (stratégiques,
financiers ou organisationnels), mais d'autre part, du fait qu'en tant que
salarié, par conséquent, je faispartie intégrante de ce
processus d'évolution.
De plus, la littérature et les informations
considérables disponibles m'ont poussé à choisir cette
thématique et continuer dans cette voie.
La chose qui m'a en premier lieu frappé est la rumeur,
les bruits de couloirs concernant ce typed'opérations alors qu'aucune
information officielle (concernant la réorganisation) n'a fuitée
autrement que l'annonce de la fusion-acquisition. L'inquiétude et le
stress vécus dans cet environnement de la part des employés comme
des managers se sont fait ressentir dès mon arrivée.
Caractérisé de
« F&A »voire de « Mergers and
Acquisitions » mais plus généralement de Fusions et
Acquisitions, cette expression ou ce terme est défini parOlivier Meier
et Guillaume Schier1(*)de la
manière suivante :
« Les fusions-acquisitions sont des
opérations de regroupement ou de prises de contrôle d'entreprises
cibles, réalisées par l'intermédiaire d'un achat ou d'un
échange d'actions.Dans le cas des acquisitions, les actifs de
l'entreprise cible sont alors détenus indirectement par l'acheteur
à travers la détention d'actions qui définissent son droit
de propriété sur la cible. En tant que telles, ces
opérations constituent l'une des principales pratiques de la croissance
externe. »
Ce qui est à noter, c'est que la plupartdes domaines
d'activités sont touchés par ce phénomène
(industries, finances, services, énergies,...)et qu'il s'est
considérablement développé depuis le milieu des
années 90atteignant un pic dans les années 2000 enprenant une
part de plus en plus importante dans le paysage des grandes firmes
multinationales pour assoir leur position et se prémunir de
l'arrivée d'un nouveau concurrent.
Malgré cela, nous pouvons constater que les F&A
sont en très nettes diminution. En effetsur ces dernières
années, la tendance est à la chute principalement
causéepar la crise économique qui engendre une frilosité
et une nervosité de la part des investisseurs.
Pour preuve, en France : « Le total des
opérations de fusions et acquisitions impliquant des
sociétés françaises a atteint 71,3 milliards d'euros en
2012, un montant en forte baisse de 53% par rapport à l'année
précédente, selon une étude du bimestriel Fusions et
acquisitions magazine(...). Les acquisitions par des sociétés
françaises en France ont enregistrées une baisse de 66% par
rapport à 2011, tandis que les acquisitions françaises à
l'étranger ont elles affichées un repli de 60%.
Quant aux acquisitions de cibles françaises par des
sociétés étrangères, elles ont mieux
résistées, avec une baisse de 34%. »2(*).
Des opérations auront marquées l'histoire comme
étant les F&A les plus significatives depuis la fin du XIXème
siècle (début de l'ère des acquisitions). La
mondialisation et la globalisation du monde moderne ont poussées de plus
en plus d'entreprises à opter pour la F&A étant donné
la conjoncture et la concurrence accrue des pays émergents par exemple
(cf. annexe 1 : « lesquinze plus grosses acquisitions jamais
effectuées3(*) »).
A noter que fréquemment, lors d'une F&A, il y a une
diminution de l'effectif parfois suivi de restructurations profondes
(organisationnelles, managériales...).
L'entreprise peut privilégier l'aspect financier,
stratégique et légal au dépend du facteur humain.
D'ailleurs, par la suite, peut naître une sorte de
lutte, un instinct de rébellion vis-à-vis de la nouvelle
gouvernance de peur de perdre son autonomie, sa
« liberté ». Une peur s'installe ainsi qu'une
méfiance, ce qui conduit inévitablement à des tensions, un
stress professionnel et par conséquent une sensation de mal-être
facteur de déstabilisation au sein de la société.
Ainsi, nous pouvons émettre les problématiques
suivantes :
ü Dans quelle mesure, la gestion du facteur
humain représente-t-elle un risque dans le cadre d'une opération
de F&A ?
Dans un premier temps, nous détailleronsquels sont les
concepts et enjeux des Fusions et Acquisitionsainsi que des précisions
sur la composante humaine qui représente un risque lié aux RH
dans chaque F&A.
Nous vous parlerons également du fait de déceler
les facteurs de risques RH et comment y répondre par le biais de
théories et d'articles de recherche.
Par la suite, nous émettrons une liste
d'hypothèses.
Dans une deuxième partie, ces hypothèses seront
à vérifier via des tests empiriques et recherches documentaire
pour les appuyer (validation ou non).
Pour terminer, les hypothèses validées par
l'enquête-terrain donneront lieu à des préconisationset de
solutions possibles pour préparer et diminuer le risque que peut
créer l'aspect l'humain dans une F&A.
PARTIE I :
THEORIQUE
Concept et enjeuxdes
F&A
a) Définitions
La fusion-acquisition peut se définir de plusieurs
manières.
En premier, une définition de chaque terme est
nécessaire pour commencer cette explication.
« La fusion »
est définie, d'une part,comme soit la réunion de
différentes entreprises qui entraîne la naissance d'une
entitéà part entière ou soit l'assimilation d'une
entreprise par une autre. «Elle entraîne la dissolution sans
liquidation des sociétés qui disparaissent et la transmission
universelle de leur patrimoine (actif et passif) aux sociétés
bénéficiaires avec échange des actions des
sociétés qui disparaissent contre des actions des
sociétés bénéficiaires. »4(*)
« L'acquisition »
quant à elle est le fait pour une compagnie d'acquérir un actif
ou une société. L'objectif est de créer des
bénéfices additionnels et d'assoir une domination sur le
marché souhaité grâce à l'augmentation de la taille
et des opérations. Le choix de l'entreprise que l'on souhaite
acquérir est éventuellement dû au fait qu'il y aitune
activité convergente pour se renforcer maiscela n'est pas
obligatoirement le cas de toute acquisition. Par exemple, si une
société aspire à pénétrer d'autres
marchés, une solution efficace sera de racheter une entreprise
(diversification).
Pour résumer, une fusion est un choix réciproque
de deux sociétés de mettre en commun leur entreprise et
l'acquisition est l'achat d'une entreprise par une société
étrangère.
Il est utile, pour avoir une meilleure approche et une plus
grande compréhension de ce sujet dedéfinir la fusion-acquisition
d'une part du point de vue économique et d'autre part sous l'angle
juridique:
ü « Conception
économique »: « lors d'une fusion,
deux sociétés A et B deviennent une seule et même
société AB (fusion à niveau égal), Ab, aB (fusion
asymétrique) ou C (nouvelle dénomination, nouveau métier)
voire A+ en cas d'acquisition.5(*)
On appelle ce phénomènefait partie
intégrante de la « croissance externe ». Elle permet
d'accroitre le volume de l'activité économique ainsi que les
gains».
ü « Conception
juridique » : « Une fusion est pour
l'
entreprise
une mise en commun des patrimoines (une concentration) de deux ou plusieurs
sociétés, qui aboutissent à la constitution d'une nouvelle
entreprise ou à une prise de contrôle»6(*). Les actifs des deux
sociétés se confondent et constitue une personne morale (articles
L236-1 et suivants du Code de commerce et articles 1844-4, 1844-5 et 1844-8 du
Code civil).
b) Les différentes typologies
Il existe trois catégories de fusions-acquisition.
Premièrement, nous pouvons lister la fusion de
« type horizontal7(*) » qui est le modèle le plus
courant des fusions-acquisitions. Il s'agit généralement de
l'association de deux sociétés situées dans le même
secteur ou sur le même marché et qui par conséquent sont
souvent concurrentes. L'objectif est de diminuer les coûts et de faire
des économies d'échelle (but premier) mais aussi de partager
les connaissances créant une synergie et une domination sur la
concurrence.
La deuxième fusion est qualifiée de
« verticale8(*) ». Cela correspond à un
rachat qui se fait soit en amont (fournisseurs) ou soit en aval
(distributeurs). Le but est de compléter la chaîne de
fonctionnement et de production de l'entreprise par exemple en rachetant un
sous-traitant pour réduire les coûts et par la même occasion
de priver ses concurrents de celui-ci. Cela permet de récupérer
des ressources supplémentaires et de les préserver pour
soi-même tout en garantissant une exclusivité à son
recours.
La troisième catégorie de fusion est dite
« conglomérale9(*) ». Elle réunit des
sociétés dont les secteurs d'activités sont radicalement
éloignés et qui n'ont donc pas de corrélation entre elles.
Une entreprise qui a recours à ce type de fusion a pour aspiration de
créer du « cash » supplémentaire grâce
à cette autre entreprise qui apportera une stabilité dans ses
finances et ses résultats via cette diversification (qui est le fait de
se diriger vers de nouveaux métiers).
c) Les moyens pour une F&A : OPA
& OPE
Il y a essentiellement deux outils pour lancer une
opération de F&A.
« L'OPA (Offre Publique
d'Achat)10(*) » : une
société ou des investisseurs soumettent à leurs
propriétaires une proposition de vente de leurs actions à ces
premiers. Le but, de la part des investisseurs est de prendre le contrôle
de la société visée en offrant des liquidités en
contrepartie de la totalité des titres des actionnaires.
Généralement, le montant proposé aux
actionnaires pour le rachat d'actions est plus élevé à
celui du cours boursier ce qui permet d'engranger du même coup une
plus-value.
« L'OPE (Offre Publique
d'Echange)11(*) » : il s'agit du même
principe que celui de l'OPA mais la principale distinction est qu'au lieu de
payer avec des liquidités, l'investisseur rachètera avec des
titres financiers (actions).
Deux types d'offres publiques existent.
Une Offre Publique peut être soit :
ü « Amicale12(*) » :
une offre est dite amicale à partir du moment où le conseil
d'administration de l'entreprise visée et la société
qui « sollicite » se sont entendus sur une prise de
pouvoir.
ü Soit « hostile13(*) » :
c'est une opération par laquelle une entreprise tente d'acquérir
une société alors que le conseil d'administration y est
vigoureusement défavorable. L'entreprise hostile va alors directement
démarcher les actionnaires qui ont le pouvoir d'entériner cette
offre inamicale. Cette action peut entraîner une lutte de la
société en proie à cette demande vécue comme
« malveillante ».
Pour se
« protéger14(*) » d'une OPA, les
dirigeants ont diverses options pour lutter.
En effet, il s'agit donc d'utiliser des moyens divers et
variés.
Pour cela, il y a l'emprise sur le capital (méthode la
plus efficace) qui permettra à travers la séparation des pouvoirs
de garder son indépendance et son pouvoir décisionnel (direction)
par rapport aux actionnaires.
Autre possibilité, le fait de s'accorder la
« loyauté» des plus gros actionnaires pour avoir une
assurance, voire de remettre la majorité du capital à
quelqu'un.
L'entreprise cible peut utiliser les
« Poison Pills »(ex :
comptage des voix double) qui sont des moyens d'avantager l'entreprise face
à son « prédateur ». A contrario, il
peut y avoir une OPA envers la société acquéreuse
(technique de déstabilisation).
L'intervention de l'Etat peut ainsi se faire s'il juge qu'une
F&A est nuisible à son économie.
d) Comparaison avec la croissance
interne
Pour mieux appréhender le fondement de la F&A, nous
allons établir une comparaison de mode de croissance externe avec la
croissance interne.
Tout d'abord, nous pouvons dire qu'une stratégie
d'entreprise peut conduire à trois formes de développement (cf.
annexe 2 : « schéma représentant les trois
formes de croissances15(*) »).
Il s'agit de la croissance interne, les fusions et
acquisitions ainsi que les alliances et partenariats.
« La croissance interne16(*) » se
manifeste pour l'entreprise à utiliser ses propres ressources pour se
développer. La société va investir dans sa structure par
le biais de modifications ou d'apports (R&D, nouveaux bâtiments et
machines, le lancement de produits ou services innovants etc.)
C'est la première forme de croissance choisie par les
entreprises.
« La croissance externe17(*) » (comme vu
précédemment) est l'acquisition ou la réunion
d'entreprises concurrentes ou complémentaires qui a pour résultat
une hausse de l'activité.
Ladernière forme est « l'alliance
et le partenariat18(*) ». L'alliance peut se
définir comme coopération entre deux entreprises du même
secteur (en concurrence) tandis que le partenariat est l'association de deux
entreprises non concurrentes.
Suite à la précision de ces trois
particularités, nous allons nous concentrer plus en profondeur aux deux
croissances des entreprises : externe et interne. Voici un tableau de
comparaison entre « croissance interne et
externe19(*) » :
En résumé, pour évoluer, une
société a le choix d'augmenter ses ressources via la croissance
interne ou de racheter des entreprises par le biais de fusions et
d'acquisitions (croissance externe).
e) Les motifs du choix d'une F&A
Après avoir étudié la comparaison avec la
croissance interne, voici une explication des causes principales de l'option
d'une F&A.
Les choix d'une fusion-acquisition se font sur trois
parties : la stratégie, la finance et le management.
Dans un premier temps, il y a une logique de
« stratégie ». En effet,
cela a un rapport avec l'état de la société. Nous pouvons
répertoriertrois critères20(*). :
ü
« L'extension » : il s'agit
d'élargir le champ de l'entreprise (que ce soit au niveau
géographique ou encore en ce qui concerne le secteur).
ü La
« consolidation » : elle
permet de diminuer le concurrent grâce à un pouvoir de
négociation plus fort, ce qui conduira la société issue de
la fusion de deux entreprises de décider de la hausse des prix.
De plus, le renforcement des deux entreprises entraînera
un plus grand rendement du fait de la mise en commun des ressources.
Enfin, des économies d'échelle seront faites
grâce à l'excédent des volumes de production.
ü Les
« capacités » : une
F&A donne l'occasion d'améliorer les propres capacités de
l'entreprise. Par exemple, une entreprise absorbe une société qui
fabrique un produit précis (qu'elle ne fait en raison du coût
important que cela pourrait engendrer), elle choisira d'assimiler cette
société et l'ajouter à ses ressources.
Deuxième logique qui est celle de la
« finance ».
Ce choix se fait sur l'optimisation des ressources
financières à travers21(*) :
ü « L'efficience
financière » : il s'agit par exemple
d'acquérir une société qui a des difficultés
financières à prix raisonnable.
ü « L'optimisation
fiscale » : racheter une entreprise à
l'étranger où le taux d'imposition sur les sociétés
est moins fort et en faire son siège social pour avoir une diminution du
paiement de l'impôt.
ü « La vente par
appartements » : c'est le fait de céder
certaines des activités d'une entreprise en les vendant à un
montant plus élevé à la dépense de
départ.
Troisième logique, le
« management »qui concerne avant
tout les gouvernants d'entreprises.
Cela passe par le biais de deux analyses22(*) :
ü « Les ambitions
personnelles » : le choix d'une F&A est fait
pour réaliser une plus-value boursière et donc une très
nette augmentation du salaire et dividendes perçus.
Il peut y avoir la volonté de développer sa
notoriété à travers les médias qui communiqueront
sur cette fusion-acquisition et qui enorgueillira le directeur.
C'est aussi l'opportunité d'octroyer à ses plus
proches collaborateurs des responsabilités plus fortes et par la
même occasion de consolider leur fidélité. Les gouvernants
de la société visée par la F&A hostile pourront
préférer s'élever pour garder leur fonction malgré
l'offre faite aux actionnaires.
ü « Les effets de
modes » : les fusions-acquisitions sont par
moments nombreuses et l'on peut redouter de manquer une occasion en
l'abandonnant à la concurrence à cause d'une frilosité des
investisseurs.
Autre point, les F&A se font généralement en
grand nombre (par vagues successives) alors si un dirigeant se fait trop
précautionneux, il risque d'être jugé pour son
conservatisme.
Pour synthétiser, les « raisons
principales »pour se lancer dans une F&A sont les
suivantes (liste non exhaustive)23(*) :
ü La volonté de créer une synergie
(diminuer les dépenses et améliorer le rendement de
l'entreprise) ;
ü Développer l'activité ;
ü Sediversifier ;
ü Augmenter son influence ;
ü Faire disparaitre la concurrence ;
ü Augmenter son efficience ;
ü Diminution des dépenses ;
ü Et une plus grande attractivité
(reconnaissance).
Il est aussi à noter qu'une opération de
fusion-acquisitionest très onéreuse. L'entreprise peut mettre
plusieurs années pour parvenir à remplir ses objectifs
financiers.
Par conséquent, c'est pour cela que l'on constate
qu'une grande majorité des fusions-acquisitions se font quand le
contexte économique le permet, c'est-à-dire quand il est bas
voire médiocre, le montant à verser est abordable étant
donné la faible santé financière de l'entreprise
visée.
Avant de vouloir amorcer une F&A, le dirigeant se posera
un ensemble de questions24(*) d'ordre stratégique pour vérifier la
cohérence de ce choix et il lui faudra trouver des solutions :
ü Y a-t-il une analogie entre nos deux
sociétés ?
ü Quelle est la stratégie de la
société cible ?
ü Une
« complémentarité » est-elle
possible ?
ü Aurais-je un retour sur investissement à la
hauteur du coût de l'acquisition ?
ü Y aura-t-il une éventualité de
s'étendre à l'étranger ?
ü Quelle est la notoriété de la
société ?
ü Comment la société est-elle
perçue ?
ü Quelle est sa capacité de croissance ?
ü Quelle est sa taille ?
ü Quelle a été sa progression depuis sa
création ?
ü Quels sont ses atouts compétitifs ?
ü Mais aussi quels sont les limites de
l'entreprise ?
ü Leur management est-il efficient ?
ü A quel niveau se situe l'état de ses
finances ?
f) Les limites d'une F&A
Nous avons vu quelles étaient les motivations des
F&A. Nous allons voir quelles en sont les désavantages
prépondérants :
ü dépenses pour l'assimilation des
employés ;
ü l'incidence que peut entrainer ce type
d'opérations au niveau psychologique ;
ü la nécessité d'avoir des fonds
considérables ;
ü le nombre d'échecs élevés
(60%25(*)) ;
ü ainsi que la difficulté d'incorporer une
nouvelle culture au sein d'une entreprise qui est facteur de
déstabilisation.
g) Les différentes phases d'une
F&A
Il y ressort trois niveaux principaux (cf. annexe 3 :
« schéma synthétisant le processus complet d'une
fusion-acquisition »26(*)).
En premier lieu est la phase de préparation. Elle a une
fonction fondamentale car c'est le point de départ du lancement de la
fusion-acquisition. La société sélectionne une entreprise
à acquérir vis-à-vis de la concordance de la
stratégie.
C'est une étape à double-tranchant car elle peut
soit favoriser les étapes à venir ou soit les retarder voire les
obstruer si l'ensemble des points stratégiques ne sont pas pris en
compte (convergence, intérêts, réponse des
concurrents...).
L'étape numéro deux (négociation)
consiste à un accroissement de l'activité dû aux
bouleversements structurels et organisationnels. C'est une phase
intermédiaire.
On assiste à une négociation entre les deux
entreprises « actrices » de cette F&A concernant la
valorisation financière de cette opération (le vendeur cherchera
à maximiser le prix de la vente de la société tandis que
l'acquéreur cherchera à limiter le prix de la transaction
à un certain niveau pour un retour sur investissement rapide et
efficient).
L'acquéreur passera donc par la
« Due Diligence » définie
comme « l'ensemble des vérifications que
l'acquéreur potentiel va réaliser afin de se faire une
idée précise de la situation de l'entreprise »27(*).Ce n'est pas seulement un
processus, c'est également une phase de test qui permettra de mettre
évidence que « l'intérieur de la maison » est
aussi attrayante que l'extérieur (image
véhiculée)28(*). A noter qu'il est important de comprendre que dans
un monde « post Sarbanes-Oxley », la Due
Dilligence est beaucoup plus large et profonde dans son champ d'application que
jamais auparavant, surtout si l'acheteur potentielle est une entreprise
publique.
Le travail d'étude se fait par le biais de deux
équipes29(*) :
ü La première (stratégique et
financière) : pilotée par les acheteurs et l'équipe
de management ;
ü La seconde (légale) : conduite par les
conseillers juridiques de l'acheteur.
Ceci est un stade indispensable à toute bonne
évaluation d'une société cible ainsi qu'à ses
menaces.
La dernièreétape (intégration)peut
parfois durer quelques années. A son commencement, elle est constante et
alors peu de mutations immédiates sont visibles.
Les effets sur la société absorbée
devront être légers au fur et à mesure de l'avancement du
projet pour ne pas déstabiliser la nouvelle structure.
h) L'évolution historique des
F&A
Nous distinguons cinq périodes de fusions-acquisitions
(cf. annexe 4 : « les cinq grandes vagues de F&A dans
l'histoire »30(*)).
La première vague commence aux Etats-Unis à la
fin du XIXème siècle. Elles sont dues en grande partie à
la croissance des secteurs de l'énergie, du transport et de l'acier
entre autres. Plus tard, le « Scherman Act » aura pour but
de limiter le monopole des grandes firmes et marque une coupure des fusions
dans le développement des F&A.
La deuxième vague (années 1920) se fait au
travers des secteurs de l'automobile de l'envol de la Bourse qui se terminera
avec la crise de 1929.
Commence à cette même période en Europe
les premières F&A.
La troisième (années 1960) concerne les domaines
de l'aéronautique, la chimie ou encore du pétrole. Elle touche
pour la première fois la France (sidérurgie).
Le premier choc pétrolier mettra fin à cette
période.
La quatrième (années 1980) se déroule
dans une situation économique maussade. Les stratégies de F&A
se font aussi désormais à l'international : des entreprises
ciblent des sociétés à l'étranger.
Surviennent les premières opérations de F&A
dites « hostiles » dans la même période.
La guerre du Golfe entrainera un ralentissement des
F&A.
La dernière et cinquième date des années
1990 représente ce que l'on nomme la
« mondialisation » qui est l'essor de l'économie au
niveau mondial et qui est toujours d'actualité (avec le
développement des secteurs bancaires et des nouvelles technologies par
exemple).
i) Paradoxe de la F&A
On parle de « destruction
créatrice de valeurs »31(*). Ce terme à
première vue contradictoire décrit le fait que pour le bon
déroulement d'une fusion-acquisition, il est nécessaire de passer
par une phase de « destruction » pour que par la suite, il
y ait une création de valeurs.
Ainsi, lors d'une fusion-acquisition, les premières
conséquences sont le licenciement (plans sociaux) de salariés
considérés comme « non vitaux » à la
société. Des séparations d'unités de production ou
de certains départements seront aussi envisageables tout comme la
séparation et la vente de marques n'entrant pas dans la stratégie
globale de l'acquéreur.
Le principal argument lors d'une F&A est la volonté
de « création de
valeurs », c'est-à-dire le développement
des bénéfices de la société et par
conséquent l'augmentation sensible de sa capitalisation
boursière.
Néanmoins, force est de constater que lors
d'opérations de F&A (pour des montants colossaux), nombre d'entre
elles sont des échecs (60% en moyenne) alors même que ces
opérations intéressent toujours autant les sociétés
désireuses de s'accroitre.
En revanche, dans l'optique d'une réussite d'une
F&A, à moyen terme, la société aura
nécessairement recours à l'embauche (exemple : signature
d'un contrat qui nécessite des ressources humaines
supplémentaires) d'où cette notion de
« destruction
créatrice ».
Dans une vision globale (à long terme), il est possible
qu'une F&A aboutisse à une régulation des ressources humaines
voire même à un rééquilibrage des licenciements
survenus à l'origine.
Le fait de se concentrer uniquement sur le court terme peut
parfois donner une mauvaise interprétation des F&A à cause
des répercussions directes que cela engendre sur une
société et ce, à plus forte raison si l'on
s'intéresse à « cette » seule
société plutôt qu'àl'ensembledes protagonistes de la
F&A et voir la chose dans leur globalité.
Ces opérations auront marquées l'histoire comme
étant les F&A les plus significatives depuis la fin du XIXème
siècle (début de l'ère des acquisitions). La
mondialisation et la globalisation du monde moderne ont poussées de plus
en plus d'entreprises à opter pour la F&A étant donné
la conjoncture et la concurrence accrue des pays émergents par
exemple.
Malgré cela, l'objectif premier de toutes ces
sociétés acquéreuses est l'élimination de
la concurrence et la diminution des coûts.
Après avoir vu et introduit les concepts et enjeuxdes
F&A dans leur globalité, nous allons voir que la composante humaine
occasionne un risque au sein de la nouvelle entité.
I) Quels que soient les formes de F&A,
elles ont toutes comme point d'achoppement, les risques liés aux RH.
Dans cette partie, nous allons aborder et traiter de
manière plus approfondie les F&A au sein d'une entreprise en
montrant que le facteur RH engendre des complexités dans son bon
déroulement.
Avant tout, peu importe le choix d'une F&A, pour les
gouvernants d'une société qui ont choisi cette option (qui
prendront part à la direction de cette entreprise inédite), ils
sont persuadés de l'utilité de cette
éventualité.
Pourtant, dans la majorité des F&A, les
employés la ressentent la plupart du temps comme un problème, une
barrière dans l'accomplissement naturel de leur travail.
Qui plus est, les conclusions sont incontestables : les
effets attendus d'une F&A sur une durée plus ou moins longue
comblent rarement les attentes qui avaient été placées par
les salariés.
Pour terminer, il y a eu un grand nombre d'insuccès. En
effet, des relevés dévoilent que 60%32(*) des F&A se terminent par
des « faillites » dans les trois années
succédant cette démarche (ce qui devrait donner matière
à penser aux dirigeants et à leurs ressources à employer
pour parvenir à leurs fins).
Dans les différentes recherches et revues
littéraires, il nous est expliqué que la composante humaine est
donc l'élément fondamental de l'intégration et de
l'acculturation dans la réussite ou l'échec d'une F&A.
A) Les incidences des F&A sur
l'organisation
1 - Le choc organisationnel
L'organisation peut être définie de la
façon suivante : «c'est un ensemble d'individus
regroupés au sein d'une structure régulée ayant un
système de communication pour faciliter la circulation de l'information
dans le but de répondre à des besoins et d'atteindre des
objectifs déterminés »33(*).
Les principales particularités d'une F&A au niveau
organisationnel sur le plan humain sont34(*) :
ü « Une phase assez brève de tumulte
(qui, habituellement, ne dure guère plus de deux
mois) » ;
ü « Un doute et une forte
inquiétude ; voire même une anxiété
étant donné l'avenir flou pour une partie des
salariés » ;
ü « Une perte de ses marques et une
sensation de pression et de danger grandissantes » ;
ü Une « apparition » de
plusieurs protagonistes certains issus de la société et d'autres
étant hors de celle-ci ;
ü « Il y a une somme de mises colossales
créant un poids sur les épaules des
salariés ».
Le changement organisationnel engendré par une F&A
peut conduire à différentes formes de résistancesdes RH et
donc à un risque pour le processus de Fusacq (dans les faits, nous
pouvons constater l'entreprise n'a plus de pouvoir de décision mais
devient une simple unité, une division de l'entreprise ce qui
crée un bouleversement au niveau organisationnel et donc une aversion
des employés).
L'entreprise va grossir et la circulation des informations
sera plus difficile. L'organisation et son pouvoir décisionnel seront,
qui plus est,concentrés ailleurs.
Ainsi, une tension et un stress peuvent s'installer dans un
contexte de méfiance voire de défiance.
Au niveau même de l'entreprise entre les salariés
il risque d'y avoir un stress professionnel et une obsession pour savoir si
leur fonction sera la même qu'auparavant, si leurs collègues
resteront ou encore de se questionner au sujet de leur futur responsable.
De plus, une F&A est généralement
considérée (au niveau psychologique) comme une punition due
à une mauvaise organisation et gérance de la
société créant une relation
« dominé/dominant» entre les deux parties, la
première se sentant « assujettie » et
« insignifiante » et la deuxième se pensant
supérieure et hautaine ce qui crée de grosses difficultés
dans le fait de collaborer pour la première partie.
La « perte d'identité
organisationnelle »engendre donc un changement dans le
rôle et la responsabilité des cadres et des dirigeants, ce qui les
pousse parfois à quitter la société et cela crée un
risque dans la bonne démarche de la F&A.
Tout se joue dans le processus d'intégration :
deux solutions sont possibles durant la période de turbulence. Soit
à terme, un transfert des moyens stratégiques est fait et cela
conduit au changement soit il y a une immobilisation et à travers cela
une débâcle.
Les principaux problèmes35(*) sur le plan organisationnel
(et humain) pendant la phase d'intégration sont :
ü « La carence en communication et en
renseignement (qui conduisent aux « on-dit » et à
une confusion) créant des distensions » ;
ü « La crainte du remaniement due à
la fragilité du contexte (démissions et rotation des
employés élevées et par conséquent fuite des
« cerveaux » causant une chute de la maitrise et de la
qualification de l'entreprise) » ;
ü « Une tension causée par
l'angoisse et l'appréhension » ;
ü « Un changement de pouvoir et des
rapports avec l'encadrement et ainsi un manque de clarté (modification
des responsables créant une méfiance et une contestation faisant
émerger des conflits sociaux et des mouvements de
grève) » ;
ü « Le dérèglement de ses
marques au sein de l'entreprise (perte d'identité qui peut conduire au
refus de la nouvelle culture mise en place) ».
Pour lutter contre ce problème, il sera alors fortement
conseiller de communiquer et d'informer les salariés tout au long du
processus pour limiter les distensions qui peuvent s'accumuler et, ainsi,
placer ces mêmes salariés dans les meilleures conditions
malgré le fait qu'il y aura forcément des répercussions
négatives (aux yeux des salariés).
Toutefois, pour être exhaustif et objectif, il nous faut
aussi nous pencher sur l'aspect de « stressabilité »
du salarié : la déstabilisation (du facteur humain)est-elle
complétement due aux modifications organisationnelles (aspects
techniques et modifications engendrés par la F&A) ou bien peut-elle
être en partie de la responsabilité de l'employé
(lui-même), qui, se laissant déborder par son stress, se
déstabilise lui-même et par la même occasion la
société ?
En effet, selon Jacques FRADIN36(*), certains individus ont une prédisposition
naturelle au stress ou non selon leur « historique » (leur
vécu), c'est-à-dire que plus nous avons pris l'habitude
dès l'enfance de subir des situations
« stressantes » et mieux on les gérera dans l'avenir
et vice-versa.
Il définit le stress comme « une
réponse normale de défense à une
agression ». C'est une réaction chimique qui apparait
quand un changement survient qui entraine soit une fuite, soit une lutte voire
même une inhibition.
Cela fait partie de « l'instinctif, du
primitif » qui crée un « conflit
interne ».
L'émotion est au coeur de cette déstabilisation
des RH. Autant le stress (à petite dose et contrôlé) peut
favoriser la capacité individuelle et collective à se transcender
(au cours de transformations) qui sera un signal d'alarme à rebondir
dans des situations nouvelles et inconnues mais autant, cela peut créer
un blocage car le stress du salarié est difficilement gérable
quand apparaissent des restructurations au sein de son organisation qui le
chamboulentcar son niveau de tolérance est de par sa nature faible (cela
serait donc dû au son caractère, à la capacité
individuelle à gérer un changement plutôt le fait de la
F&A en elle-même selon cette analyse).
Jacques FRADIN nous explique qu'il faudrait, par
conséquent,être attentif car au niveau individuel, le
stress peut engendrer :
ü Une privation de ses capacités
intellectuelles ;
ü Une cause de lutte ;
ü Une diminution de sa motivation ;
ü Des
« pathologies » ;
ü Et même un
« dérèglement
cérébral ».
Au niveau collectif (de l'organisation), les
répercussions sont graves :
ü Une diminution du « potentiel
intellectuel » ;
ü Une réduction de l'efficience et du
rendement ;
ü Une envie de travailler qui baisse ;
ü Augmentation de l'angoisse, de comportements
belliqueux ;
ü Des conséquences négatives sur
l'activité et de la même manière sur les clients...
L'émotion est donc à prendre en
considération car « l'irrationnel prend le dessus sur la
raison » et cause de gros problèmes psychologiques (non
négligeables) sur le salarié etparallèlement c'est sa
productivité qui risque de pâtir.
Ce qui est à noter (toujours dans l'analyse de Jacques
FRADIN) est que ce n'est donc pas forcément le
« changement » qui crée le stress mais cela
serait en fait la « capacité d'adaptation »
du salarié qui lui ferait défaut.
En effet, depuis toujours, les entreprises comme la
société (humaine) ont constamment évoluées.
Dès lors, c'est le fait de « rester
fermé », d'être sur la « fonction
automatique » qui fait qu'il y a une impossibilité
à s'adapter au cours de changements.
Il est donc difficile de mesurer si cette
déstabilisation est due en partie aux réorganisations de la
société ou si elle vient du salarié et de sa
« stressabilité » mais une des principales raisons
qui peuvent mises en avant est le manque de communication. Ce manque
entraîne toutes sortes de comportements sur l'ensemble de la nouvelle
structure (rumeur, lutte, refus, démotivation,...).
2 - L'aspect
« management »
ü Le choc managérial
Le management de l'entreprise couvre tout un ensemble de
compétences nécessaires pour « pour gérer
une organisation, selon une direction donnée, tout en assurant le niveau
de performance prévu »37(*).
Cela regroupe entre autre :
ü La conformité et le respect des orientations
stratégiques mises en place par la gouvernance ;
ü Mettre en place des buts ;
ü Créer un processus de
vérification ;
ü « Et surtout (dans le cadre d'une
F&A) motiver et définir les objectifs de son
équipe ».
L'arrivée (avec une F&A) d'un nouveau style de
management peut perturber durablement l'organisation et plus
particulièrement le salarié dans son esprit et son
équilibre.
Dans une situation où deux sociétés qui
fusionnent ont une manière de manager différente et des profits
qui ne sont pas les mêmes, une difficulté peut s'instaurer pour
les salariés de la société acquise.
Une lutte et une rivalité pourrait rentrer en compte
créant un fossé et plus précisément des clans
distinctifs entre « dominés » (entreprise acquise)
et les « dominants » (entreprise acheteuse).
Un sentiment de frustration créera des conflits entre
les collaborateurs ainsi qu'une résistance à cause du style de
management différent de celui connu autrefois. Cela perturbera les
employés créant de l'anxiété concernant le futur,
un sentiment de faillite personnel ce qui conduira à une chute de la
productivité, un découragement, à une augmentation des
absences et finira donc par des démissions de personnes ayant un poste
stratégique.
La problématique du management et de son style sont au
coeur du bon déroulement d'une F&A sans quoi cet
élément sera lui aussi facteur de déstabilisation.
Trois types de management sont essentiels au bon
développement :
ü « Le management du
conflit » ;
ü « Le management de
transition » ;
ü « Et le management par la
motivation ».
Pour le premier type, la fusion des deux
sociétés va conduire à des situations d'oppositions parmi
les collaborateurs à cause de différentes raisons :
manière éloignée d'appréhender le management, un
« esprit » organisationnel opposé ou encore un mode
de gérance contrastant avec ce qui était connu auparavant (donc
remise en cause de la « norme »).
Pour une meilleure gestion de ces dissensions, il faudra
favoriser le rapprochement, l'incorporation en créant une
« tolérance » avec les deux parties, par exemple,
par le biais d'une communication plus forte et d'une conciliation pour
renforcer leur relation.
Pour cela, une démarche pédagogique est
nécessaire.
Le
« coping »38(*) (le faire face en
français : cela consiste à mettre en oeuvre des initiatives
pour résister à un stress) peut être une des solutions pour
gérer les individus.
Au niveau de l'organisation, il s'agira de de
caractériser une problématique et de soumettre de
hypothèses afin de diminuer voire de solutionner les difficultés
émanant du stress.
Second type de management : celui de
« transition39(*) ». Il est vital pour
que le processus d'intégration se fasse sous les meilleurs hospices. Il
servira à accompagner le processus dans ses différentes
étapes afin de garantir un résultat efficient pour tous,
c'est-à-dire, de faciliter la transformation, la liaison de deux
sociétés en une seule et même organisation.
L'intérêt, c'est qu'il permettra,
concrètement, de mettre en place des actions que le salarié
lambda verra, ce qui diminuera son appréhension en voyant que ses
inquiétudes sont prises en compte à travers des mises en oeuvre
qui ne le laisseront pas en dehors du « coup » (la
communication interne devra jouer pleinement son rôle durant cette
phase).
Pour terminer, il y a le « management de
la motivation ».
Selon Jacques FRADIN, la motivation40(*) n'est pas uniquement qu'une
problématique de pouvoir « la comprendre » mais
plutôt de « pouvoir la régir dans le temps ».
Il explique aussi qu'il n'y a pas « qu'une mais
des motivations ».
Le niveau de motivation dépend de la
personnalité que l'on possède ; si notre caractère
est plus tendu vers l'enthousiasme, la volonté, la confiance et plus
notre motivation sera forte.
Nous pouvons lister deux types de motivation :
ü
« Primaire » : il s'agit
d'être au coeur de l'action ; de prendre du plaisir dans ce que l'on
accompli, c'est-à-dire que tant que l'on nous confie des missions qui
font que le salarié est un acteur à part entière du
projet, cela lui apportera une satisfaction ;
ü
« Secondaire » : elle est
liée au résultat, à la conséquence de l'action
d'une chose. Pour le salarié, cela est facteur de démotivation.
En effet, son profil psychologique fera qu'il est réfractaire à
tout changement, qu'il possède une intolérance car
déstabilisé non pas par le fait qu'il y ait des restructurations
mais par son stress qui crée un blocage. Il aura des pensées non
rationnelles et négatives vis-à-vis d'un changement surtout s'il
est profond comme dans le cas des F&A.
C'est pour cela que le management de la motivation a
été créé. Coacher, pousser et stimuler le
salarié afin de créer une pression (positive) et qui le conduit
à se surpasser.
ü Le management interculturel
Le management interculturel41(*) est un système de conduite qui prend compte
des disparités en termes de cultures au sein d'une organisation et
entreprend, à travers des initiatives, de les incorporer dans la
société dans le but d'atténuer les impacts
négatifs de leur distinction et en tirer des avantages
compétitifs afin d'augmenter sa rentabilité.
Dans le cadre d'une F&A se faisant par deux
sociétés de pays différents (culturellement parlant),
l'intégration est généralement complexe. Les
caractéristiques culturelles communes aux deux entités peuvent
engendrer des désaccords et oppositions portant sur une vision commune
et propre à chacun.
Au coeur de l'organisation, les dissensions seront fortes si
certains facteurs ne sont pas pris en compte. Les salariés seront d'une
manière ou d'une autre démotivés et frustrés
engendrant systématiquement un risque pour le bon
déroulement de la Fusacq.
Les principaux éléments qui peuvent créer
une barrière entre les salariés et par conséquent
fragiliser la F&A sont42(*) :
ü « La langue
parlée » (si elle est complexe, les salariés
auront des difficultés pour se comprendre mutuellement) ;
ü « Le niveau et la différence
d'instruction » ;
ü « La culture des deux
pays » (opposition entre le savoir-vivre et les usages et
coutumes des deux parties) ;
ü « Les règles politiques de chaque
pays » (la relation en termes de géopolitique) ;
ü « Les procédés et les
techniques au niveau technologique et industriel » (savoir-faire
distinct et inégal) ;
ü « L'opposition
géographique » (éloignement physique entre les
régions de chacune des sociétés ou encore des
décalages horaires importants) ;
ü « Le cadre réglementaire et
juridique des deux pays » (contraintes) ;
ü « Le dogme et les
croyances » : la théologie joue un rôle
prépondérant dans certaines parties du monde quant à la
façon de traiter avec des collaborateurs ;
ü « Le contexte sociétal et
démographique de chaque pays concerné par la
F&A » ;
ü « Les valeurs et la déontologie
concernant la politique et la vision environnementale ».
Si tous ces éléments ne sont pas pris en compte,
la démoralisation sera d'autant plus grande et créera un
fossé qui sera difficile à « colmater »
entrainant un risque mécanique pour la F&A.
Il est donc nécessaire de connaître la culture du
pays avec lequel l'entreprise fusionne pour éviter de causer des
désagréments au sein des 2 organisations.
Ces pièges peuvent être éludés si,
en amont, ces différences culturelles sont anticipées.
Pour cela, un certain nombre d'actions43(*) peuvent être mises en
oeuvre comme le fait d'expliquer « l'utilité et
l'intérêt de la F&A au sein de l'organisation »
(motiver les salariés), « créer des groupes mixtes
de travail », « équilibrer le partage des
responsabilités », « communiquer
constamment » (tâche très importante). Pour
l'organisation, il est aussi nécessaire d'élaborer une
« nouvelle culture d'entreprise » qui assimilent
et englobent tous les aspects avantageux des deux cultures.
Ainsi, la maitrise d'une langue commune (l'anglais
principalement) est indispensable pour le bon déroulement et la bonne
collaboration des salariés des deux parties. Il y aura, naturellement,
une facilité dans le dialogue et les relations n'en seront que
positives.
Le fait d'avoir des appréhensions, des
stéréotypes ou des jugements de valeurs n'aident pas quant
à la compréhension.
Finalement, une F&A conduit souvent à tendre vers
un nouveau style de management (ou du moins différent) qui induira
parfois de réelles difficultés à s'adapter si toutes les
spécificités des différents intervenants ne sont pas
prises en compte et nous le voyons avec le nombre d'échecs causés
par des considérations qui n'avaient pas été
relevées de la part des dirigeants.
B) Les effets des F&A
1 - La communication interne
La communication est « l'ensemble des actions de
communication réalisées au sein d'une entreprise ou d'une
organisation à destination de ses membres. Son but est de
véhiculer la stratégie et les informations relatives à
l'organisation en s'appuyant sur les techniques de communication marketing et
publicitaire».44(*)
Dans une F&A, la communication interne à un
rôle vital pour favoriser la clarté et le consentement à
toutes ces transformations.
En termes de communication (lors d'une F&A), le principal
risque est de ne pas se comprendre, d'utiliser des manières et
façons de communiquer que l'on ne connaissait pas jusqu'ici.
Autre problème, le questionnement des dirigeants de la
part des employés : l'information est déficiente car les
réponses sont souvent vagues ou sinon parfois il y a des voltefaces par
rapport à ce qui est communiqué et ce qui est
réalisé (résultat final). Quand un manque d'information
demeure au sein de l'organisation, la rumeur comblera naturellement cette
carence (à nouveau un risque RH fondé pour la F&A).
Cela conduira à une méfiance grandissante et
à une amplification des conséquences. A cause de ce manque
d'informations, il y aura des dénaturations qui se feront de la part des
salariés et sera synonyme de déstabilisation systématique
(démontrant que le facteur humain est un risque inhérent à
une F&A).
De plus, la barrière de la langue peut être un
handicap selon les profils des salariés (si notre fonction nouvelle nous
demande de traiter avec des collaborateurs à l'étranger).
Tous ces éléments jouent dans la
stabilité de l'organisation voire dans la déstabilisation de la
composante humaine et donc dans le processus de F&A.
A noter que l'une des principales fonctions de la
communication interne lors de ce type d'opération est de renforcer
l'organisation et limiter la « déstabilisation » (du
facteur humain dans l'opération de F&A).
Différents outils45(*) peuvent être mis en
place pour une meilleure conduite d'une F&A comme
« l'éducation », le suivi au sein des
équipes (homogénéisation du nouvel ensemble), le
e-learning (formation en ligne), ou encore le
« knowledge management » (regroupant les outilset
les moyens nécessaires à la vérification, à la
distinction et à la répartition des connaissances conçues
par la société au sein de son organisation).
La communication interne doit avoir un rôle de
« médiation » entre les gouvernants et les
employés. Chaque département, unité ou salarié doit
pouvoir recevoir le renseignement qui est en rapport avec lui et qu'il se sente
partie-prenante de ce processus.
2 - La conduite du changement
« La conduite du
changement46(*) » consiste à favoriser l'approbation
(du salarié)des modifications survenues dans l'organisation suite
à l'élaboration d'un projet inédit et par la même
occasion de limiter l'éventualité d'une contestation ou d'une
répudiation.
Elle est une solution efficace pour entamer des modifications
en profondeur au sein de l'entreprise lors d'une F&A.
Mais cette conduite au changement peut générer
une hostilité individuelle, un refus du salarié (de la personne)
car les pratiques et son mode de travail ont un risque d'être
« chamboulés ». Il ne sait pas quels changements,
quelles restructurations vont survenir, ce qui amènera naturellement
à un risque pour l'organisation.
Au niveau collectif, il y a la crainte, après
l'intégration, de ne plus avoir la même structure
hiérarchique ; que les rapports soient modifiées. Il y aura
par conséquent une lutte etles équipes de travail pourront perdre
leur harmonie, leur régularitéd'antan.
En définitive, le résultat sera une
dégradation et une diminution des buts communs ainsi qu'un sentiment de
faillite personnelle entrainant une cassure avec la structure née de la
F&A.
Cela conclura à une déstabilisation (et donc un
risque fort sur la F&A).
Cependant, une méthode est utile pour lutter contre
cela : celle de John Kotter (professeur à Harvard et
créateur d'un livre connu mondialement le
« Leading Change »47(*)) qui a pour objectif de mettre
en oeuvre plusieurs phases pour enclencher la métamorphose d'une
société.
Pour cela, huit points48(*) sont nécessaires :
ü « Créer un sentiment
d'urgence » ;
ü « Former une
coalition » ;
ü « Développer une
vision » ;
ü « Communiquer la
vision » ;
ü « Lever les obstacles au
changement » ;
ü « Démontrer des résultats
à court terme » ;
ü « Bâtir sur les premiers
résultats pour accélérer le
changement » ;
ü « Ancrer les nouvelles pratiques dans la
culture d'entreprise ».
3 - Causes de réussites et d'échecs d'une
F&A
A travers tout ce qui a été traité, nous
allons résumerles différents facteurs de réussites et
d'échecs d'une F&A.
Concernant les motifs de réussite, nous pouvons
principalement lister les idées suivantes :
ü Constituer un plan commun pour les deux
sociétés ;
ü Informer toutes parties prenantes tout au long du
processus ;
ü Prendre en considération et avoir à
l'esprit le côté humain (management du changement) ;
ü Estimer le projet dans sa globalité ;
ü Mesurerles ressources présentes et
futures ;
ü Anticiper les futurs difficultés et
accrocs ;
ü Instaurer des méthodes et des procédures
pour lutter contre l'anxiété et l'épuisement des
salariés ;
ü Garder les administrateurs-clés ;
ü Exposer le plus tôt possible des bilans
avantageux et favorables s'il y en a et au vu de tous ;
ü Mettre en oeuvre un management interculturel si les
deux sociétés sont originaires d'horizons diverses ;
ü Répartition des responsabilités parmi les
collaborateurs des deux sociétés ;
ü Nécessaire
complémentarité ;
ü Clarté et égalité quant à
la désignation des administrateurs ;
ü Caractérisation d'un objectif en concordance
avec son identité et sa politique ;
ü Tenir compte des disparités au niveau culturel
dans l'intégration et mettre en place des dispositions pour les
supprimer.
Ensuite, pour les causes principales d'échecs, il y
a :
ü Manque de synergies ;
ü Mauvaise évaluation des dépenses
totales ;
ü Minorer les risques ;
ü Mauvaise caractérisation de la nouvelle
structure ;
ü Illogisme des plans d'actions ;
ü Communication défectueuse ;
ü Carence dans l'organisation et la gestion des
équipes et dans leur interdépendance ;
ü Responsabilité imprécise (qui a le
contrôle ?) ;
ü Déficit dans la relation de confiance entre les
deux entités ;
ü Ne pas tenir compte de l'impact des disparités
en termes de culture ;
ü Etre dans la discrétion et peu
informer ;
ü Penser que la nouvelle entité sera diriger comme
celle d'avant la F&A ;
ü Ne pas vouloir prendre en compte des mutations et des
bouleversements engendrés par la nouvelle organisation.
Concernant le pourquoi de l'échec, desétudes
réalisées, au fur et à mesure du temps,montrent que
l'essence même des F&A est un phénomène complexe
à théoriser49(*), (du moins dans sonintégralité) avec
comme résultat une inadéquate compréhension de celui-ci
malgré les milliards dépensés.
Les F&A pourraient donc suivre une stratégie
inadaptée50(*) :
ü Le mauvais choix de la cible ;
ü Payer trop cher pour ensuite l'intégrer
(phase) « pauvrement » ;
ü Le fait que les considérations
stratégiques et financières soient dominantes en termes de
sélection plutôt que le choix d'une cible appropriée
à l'acquisition.
Pour résumer, à travers ce que nous avons vu,
nous pouvons dire que lors du lancement d'une F&A, il y
aglobalementunemenace liée aux RH dans le cadre d'une opération
de F&A et donc un risque fort encouru définition pour
l'entreprise.
Un des paramètres qui peut être disparate selon
les sociétés, le type ou la taille de la F&A est le temps de
cette « déstabilisation » et sa gestion : le
facteur temps est primordial car plus l'entreprise anticipe l'opération
et moins cette « déstabilisation » durera au
niveau humain et plus précisément dans sa
productivité. C'est un des points qui peut être
considéré étant donné que perturbation
forcément il y aura.
Nous pouvons ajouter en complément que le facteur
humain dans une F&A joue également un rôle important.
Effectivement, la responsabilité individuelle y est pour quelque chose
dans ce risque (dans le cadre de la F&A) avec la stressabilité des
salariés d'une part et la motivation globale d'autre part.
Néanmoins, la difficulté est de mesurer le
niveau du risque de la gestion du facteur humain dans le cadre d'une
opération de F&A.
Dans la prochaine partie, nous allons voir les facteurs de
risques RH et les différentes manières de les
appréhender.
II) Comment
repérer les facteurs de risques RH et comment y
répondre ?
Après avoir étudié la présentation
globale des F&A par la suite les risques liés à la composante
humaine via des références théoriques et bibliographiques,
nous allons entrer dans le détail de certaines recherches
effectuées sur le sujet en tenant compte des différentes
théories et articles de recherches instruits à ce jour pour une
meilleure compréhension des facteurs de risques RH et comment y
répondre.
Nous allons aborder plus en profondeur des articles de
recherche effectués dans le cadre d'une opération d'une F&A
sur les ressources humaines.
*A noter que pour chaque cas, nous exposerons d'abord les
facteurs de risquesabordés par les chercheurs et
théoriciens puis nous déclinerons les solutions
apportées par eux-mêmes dans leurs
conclusions.
Dans un premier temps, nous aborderons, citerons et
développerons l'étude « Fusions, stress et
stratégies d'ajustement »51(*) entreprise par le français Dominique STEILER
(Directeur Adjoint à la pédagogie et Directeur du Centre
DéveloppementPersonnel et Managérial & Professeur Senior au
département Homme, Organisations et Société) &
l'allemand Charles-Clemens RULING (Professeur Associé au
département Homme, Organisations et Société).
Ø Les facteurs de risques
Au travers de leur travail, il nous est expliqué la
relation entre le stress salarial et les F&A.
Selon Cartwright& Cooper (1997), la priorité est
mise sur les questions stratégiques, financières
&légales plutôt que celle des ressources humaines
(salariés).
Leur étude a portée sur les
théories du stress et les stratégies
ducoping.
v Steiler & Rüling nous parle dans un premier temps
du « modèle de stress
professionnel ».
Ils nous disent qu'il y a 3 aspects scientifiques du stress
(Cox 1992) :
ü Le « stress
réponse » : au niveau physiologique, cognitif et
comportemental (ex : fureur d'un responsable)
ü Le « stress
stimulus » : éléments perturbateurs de
l'environnement qu'ils soient internes ou externes, physiques et psychosociaux
(ex : dans le cadre d'une F&A)
ü Le « stress
transaction » : « résultante de
l'évaluation des capacités personnelles face à la demande
environnementale perçue ».
Dans ces démarches citées ci-dessus, le
« stress transaction » est celle qui est le plus
précise pour parler du stress du salarié en tant que personne,
individu.
Au niveau de l'organisation, les symptômes
potentiellement visibles seront une hausse de l'absentéisme, une baisse
de motivation & de productivité.
L'inconvénient de ce « stress
transaction » est qu'il ne considère que l'aspect individuel
et peu voire pas du tout l'organisation dans son ensemble donc ne permettant
pas d'analyse au niveau organisationnelle.
Pour contrer cela, ils nous listent les modèles de
stress professionnel suivants (Jones & Bright, 2001) permettant une
approche « intégrative » :
ü « Les modèles simples des
caractéristiques environnementales : basés sur une relation
stimulus-réponse, ce sont des modèles de relations simples et
linéaires entre les caractéristiques de l'environnement et le
stress vécu par l'individu. »
ü « Les modèles
interactionnistes : ces modèles prennent d'emblée en compte
les différences individuelles et les interactions possibles entre les
différents facteurs. »
ü « Le modèle transactionnel :
développé à partir du modèle de Lazarus et
Folkman(1984) montre que la perception individuelle ne peut être exclue
de l'analyse du stress professionnel. Pour Lazarus, la transaction entre
l'environnement et la personne sera perçue comme stressante si le
résultat de l'évaluation individuelle la décrit comme
telle. Cette évaluation individuelle étant elle-même la
résultante du comparatif fait entre la situation perçue et les
moyens perçus dont dispose la personne pour faire
face. »
Il y est dit également que la diminution du stress au
travail passe par 2 retombées :
ü D'une part personnelle : le salarié se
devra de gérer la F&Aau maximum en tenant compte de ses
compétences et qualités pour en diminuer les effets
(négatifs=>stress) sur sa personne.
ü D'autre part organisationnelle : l'entreprise
devra mettre en place des pratiques et des procédures envers le
salarié pour lui permettre de minimiser son stress.
Globalement, les conséquences inhérentes d'une
fracture lors d'une opération de Fusacq sur le collaborateur sont les
suivantes (Appelbaum, Gandell, Yortis, Proper, et Jobin, 2000) :
ü C'est une situation exceptionnelle à laquelle le
salarié ne peut maitriser les tenants et aboutissants ;
ü Cela engendre une inquiétude concernant son
futur dans l'organisation ;
ü Et occasionne des grandes modifications dans sa
profession ainsi que dans ses relations au travail et privées.
La F&A conduira naturellement à une attitude
personnelle défensive mêlant crainte et inquiétude
(Cartwright et Hudson, 2000), car affilié dans l'esprit à une
diminution des équipes au sein de l'organisation (Marks, 1997).
En 2000, après avoir interrogés plusieurs
individus dans un contexte de F&A, Cartwright & Hudson
énumèrent quatre grands points qui en ressortent qui sont :
ü « la peur de survie »,
ü « la perte d'identité »,
ü « le changement des dispositions et des
relations de travail »,
ü et « les craintes et
conflits » inhérents au procédé
« d'acculturation ».
Le premier élément fait craindre au
salarié une restructuration profonde de son organisation qui changera
les spécificités et la finalité de sa fonction ; il y
a aussi le fait d'être contraint à une mobilisation
géographique « forcée » voire même une
suppression définitive de son poste qui le confrontera à un
avenir incertain (tout cela source de tension et de perturbation dans l'esprit
du collaborateur). Et à contrario, l'effet peut se retourner contre
l'entreprise qui pourra enregistrer une baisse de motivation, d'implication et
de mécontentement (et donc de productivité).
Le deuxième point peut engendrer une perplexité
du salarié. Il aura une vision imprécise de la nouvelle
stratégie mise en place durant cette phase de changement (transitoire)
car il devra intégrer de nombreuses et nouvelles informations concernant
la nouvelle structuration de la société. Cette étape est
marquée par un épisode trouble en termes de d'identification
(facteur de stress important).
La troisième étape fait naître de nouveaux
sentiments envers les collaborateurs. Une méfiance peut s'installer due
au fait que les salariés (souhaitant maximiser leur chance de rester au
sein de l'organisation) vont tenter de « placer leur
pions ». Cela a pour but de renforcer une concurrence destructive
(créant un stress supplémentaire). Autre point, la charge de
travail risque d'augmenter afin d'intégrer les caractéristiques
de la nouvelle organisation et le fait de s'accorder avec ses nouveaux
collaborateurs et hiérarchie. L'enquête montre la crainte du
salarié d'être en proie à une
« exploitation » par la nouvelle organisation ce
qui constitue un obstacle de poids dans la transmission du savoir dans le cadre
d'une F&A.
Le dernier et quatrième point est celui qui est le plus
générateur d'angoisse dans le cadred'une démarche
d' « acculturation ». En effet, dans une
F&A, les nouvelles façons de travailler, d'aborder le contexte
professionnel différemment(dû à une
« culture »autre) constitue un facteur de
stress.
A travers tout, la pensée qui l'emporte est celle de la
perte de son travail.
Ø Quelles réponses à
apporter ?
v Second point de l'étude de Steiler et Rüling, la
stratégie du coping.
Rappelons qu'il est question-là de
« l'Ensemble des efforts cognitifs et comportementaux
destinés à maitriser, réduire ou tolérer des
demandes spécifiques internes et/ou externes, vécues par le sujet
comme menaçant, épuisant ou dépassant ses
ressources » (R. Lazarus et R. Saunier, 1978). En
résumé, c'est la « capacité à faire
face ».
A l'occasion d'une Fusacq, une stratégie du coping
pourra être décidée.
Selon Paulhan (1992), deux procédés de coping
peuvent être mis en place selon :
ü Un problème
ü L'émotion
Pour le premier cas, il s'agira de choisir ce modèle
dans le cas où le salarié aurait une maîtrise de lui dans
la situation environnante.
Pour le second, il s'agira de l'éventualité
où celui-ci n'aurait aucun contrôle ce qui lui causerait un stress
et donc de se focaliser sur le trouble émotionnel.
Les rédacteurs de cette publication considèrent
qu'un troisième point est également à retenir : c'est
la « probabilité ».
Ce concept va permettre de mesurer le risque. Plus il sera
probable et plus il deviendra fort.
Pour mettre en place une stratégie de coping efficace,
il faudra tenir compte de la périodicité de la F&A :
ü « avant » : cela sera
une étape où les « copings » serviront
à la préparation de l'individu dans la F&A ;
ü « pendant » : cela
passe par le fait de reconsidérer souvent sa perception, l'image que
l'on a du contexte actuel ;
ü « après » : le
but est de rendre durable les outils mis en place au cours des
différents processus.
A travers tout ce qui a été analysé par
le duo, en ressort un schéma sous forme de grille d'analyse avec
différents axes d'observation du coping et le questionnement qui va
avec :
Le seul point négatif qui en résulte, à
ce niveau, est qu'il est impossible d'en mesurer les vertus. Il sera donc
nécessaire d'améliorer cela postérieurement.
Les principales recommandations qui en ressortent
sont :
ü « la rapidité de
l'intégration » : le but de limiter au maximum la
phase de transition. L'idée est de réagir le plus rapidement
possible face à la dégradation du bien-être et de la
productivité.
ü « la
communication » : selon Feldmann et Spratt (2000),
«pas de secrets, pas de surprises, pas de battage, pas de fausses
promesses ... établir un vrai dialogue avec tous les groupes
d'acteurs» et «étouffez les inquiétudes dans
l'oeuf ...inonder les circuits de messages ciblés».
ü Mais aussi de créer une procédure
adaptable (à respecter en tous points) afin de se positionner dans les
choix personnels futurs.
Pour terminer, Steiler et Rüling considèrentqu'il
est « paradoxal » d'exposer le facteur humain en
tant que composante clé du succès d'une F&A tout à la
fois de se concentrer sur les ressources et moyens mises en oeuvre dans le
développement de la stratégie, de la finance et du légal.
Nous parlerons maintenant de Karine EVRARD-SAMUEL
(maître de conférences en sciences de Gestion ainsi que
responsable adjointe à l'IUP Commerce et Vente de Grenoble.
Rédactrice de travaux de recherche et publications dans le domaine de la
stratégie et du développement des entreprises) et plus
précisément de sapublication sur « le rôle
clé de la fonction ressources humaines dans les fusions
d'entreprises »52(*).
Ø Les facteurs de risques
Dès le début, elle nous explique que de par les
différentes études et analyses sur le sujet que la prise en
compte du facteur humain est primordial pour le bon déroulement du la
Fusac et plus précisément dans son management durant la
« phase d'intégration ».
La démarche purement
« financière des années 60 »
est dépassée car est restreinte et ne tient pas compte d'autres
paramètres tout autant essentiel. Cette objection a été
abordée de nombreuses fois dans des publications par Jemison &
Sitkin ; Montgomery & Wilson en 1986.
Il nous est raconté par Karine que la réussite
de l'assimilation d'une F&Adépend autant de la partie
financière que de la composante humaine (à mettre sur le
même pied d'égalité).
Par conséquent, la « fonction Ressources
Humaines » tient une position cruciale étant qu'elle
soutient l'instauration du « processus d'intégration entre
les deux organisations » dans la fusion ou dans
l'acquisition.
Dans une première partie, Karine EVRARD-SAMUEL nous
parle des challenges et de la conduite RH à intégrer et les
« difficultés dans la gestion de la
désorganisation » des salariés. Puis dans un
deuxième temps, des suggestions sont proposées par
elle-même pour une gestion plus efficiente durant l'ère
post-fusac.
Premièrement, le défi des responsables est de
prendre en compte les disparités structurelles des deux
sociétés concernées. Si ces différences sont
conséquentes, les mutations sur les employés se feront d'autant
plus ressentir et plus précisément dans leurs
« postes, emplois, fonctions et modes de
travail ».
Dans« l'harmonisation des politiques de GRH
», il y a un challenge risqué qui est le fait que les
dirigeants doivent d'une part « limiter et compenser
l'étendue des rationalisations d'effectifs » et d'autre
part, de s'assurer que le degré de « motivation et de
formation » soient acceptables et satisfaisants dans la nouvelle
organisation (entre les deux structures). Pour cela, il faudra des informations
rigoureuses quant à l'évaluation des ressources
nécessaires.
Elle nous explique que cette harmonisation RH risque de mettre
en exergue des complications à différents degrés (Duforez,
1994) :
ü « les
rémunérations » ;
ü « la gestion de
carrière » ;
ü « l'appréciation des
performances » ;
ü « la formation ».
En effet, l'amalgame des deux entités va soulever ces
problèmes cités ci-dessus.
A travers cela, le but des dirigeants RH est d'instaurer une
stratégie qui ne pénalisera ni l'une ni l'autre des organisations
(qui ont été réunies) et qui ne
« cumulera » pas non plus leurs avantages (des
deux entreprises) car synonyme de hausse des frais.
Différentes questions après l'annonce le F&A
se feront pressantes (qui va être le prochain manager ? ma fonction
changera-t-elle ? mon travail sera-t-il préservé ?
....)et celles-ci devront autant que possible trouver des réponses.
Une fois le consentement mutuel des deux entités
orchestré, un processus de transfert de renseignements devra se faire
entre les deux sociétés. Cette procédure réciproque
tend à s'étendre sur la durée complète de la
F&A.
Cette communication a pour rôle de créer une
confiance qui diminuera la méfiance et la crainte des salariés et
de permettre l'apparition de « valeurs communes (à une
échelle organisationnelle et individuelle) ».
La principale complexité concernant l'instauration
d'une bonne communication consiste à l'envoi de l'information au bon
endroit et à la bonne personne, c'est-à-dire en rapport avec le
poste occupé du principal concerné. Le renseignement se devra
d'être un maximum exhaustifet conforme au poste occupé par la
« cible ».
Il faut donc une transmission des données efficaces
dans la hiérarchie : de l'amont à l'aval et vice-versa.
Cependant, Karine EVRARD-SAMUEL, via des
références telles que Marks & Mirvis (1985) ; Buono
& Bowditch (1989) nous explique que cette transmission d'informations est
difficile dans une situation d'inquiétude et d'angoisse. En effet, la
communication apparait comme incomplète, déficiente voire
illusoire.
Ø Quelles réponses à
apporter ?
La GRH a donc une fonction importante à tenir dans
cette phase. Sa « communication » est
vécue autrement car ne provient pas directement de la
« Direction Générale » (qui est
source de stress sur le salarié lambda durant le processus
spécialement envers les groupements syndicaux)et donc n'est pas
perçue comme tel. Ensuite, elle peut répondre plus en profondeur
et d'une meilleure façon aux expectations et désir
d'informations des employés.
De plus, un management des conflits est
égalementnécessaire lors d'une F&A. En effet, des dissensions
peuvent naître (Blake & Mouton ; 1984) à cause par
exemple de :
ü « styles de management
différents » ;
ü « choc des
cultures » ;
ü « systèmes de fonctionnement
opposés »,...
Cela est dû fréquemment au fait que les
« intérêts personnels » soient
questionnés dans cette phase.
Petite aparté, voici des pistes à suivre pour
garantir le succès de la F&A de la part de la communication
interne.....53(*) :
ü Amorcer la communication très tôt :
informer les salariés au fur et à mesure de l'avancement du
projet sans toutefois en dire trop ni donner des informations
stratégiques (transparence) mais seulement pour garder les
employés concentrés et dans les meilleures conditions dans leur
rôle et tâches à accomplir et leur éviter une
inquiétude ;
ü Créer une argumentation générale
des choix de la F&A, des avantages que la société
générera ainsi que le profit dégagé pour
l'employé ;
ü Bâtir un calendrier logique et rationnel avec la
communication externe dans le but de rester compréhensible ;
ü Comprendre et prendre en compte que les employés
puissent avoir des inquiétudes et leur laisser le temps pour
« digérer » cette nouvelle ;
ü Etre explicite sur le ou les changements qui seront
procédés au sein des différents départements et les
futures responsabilités ;
ü Communiquer « oralement » :
faire des assemblées, laisser les salariés donner leur sentiment
(dans le respect) pour apaiser et tranquilliser
« humainement ».
.....Et des modèles de communication sont
applicables54(*) :
ü « une communication efficace devrait
être une priorité et tous les messages doivent êtres en lien
avec les objectifs stratégiques dans l'effort
d'intégration » : cela suppose de discuter sur les
réductions de coûts au sein de l'organisation par
exemple ;
ü « toutes les communications doivent
être honnêtes » : les personnes doivent être
conscientes des limites et des risques encourus (rôle de
l'encadrement) ;
ü « la communication doit être proactive
plutôt que réactive » : il doit y avoir une
planification et une prévision afin d'éviter une position
défensive lors d'événements non prévus ;
ü « les messages doivent être
cohérents et répétés à travers diverses
chaînes de communication » : via des vidéos, des
mémos, des newsletters, des rencontres en face-à-face entre
managers et employés ;
ü « l'organisation a besoin de mettre en place
des mécanismes de réciprocité » : les
collaborateurs devraient avoir la possibilité de donner leur feed-back
des efforts entrepris durant les phases de design, de testing et de
déploiement pour une optimisation accrue.
Deux solutions peuvent être envisagées afin de
limiter cela. La première visera à laisser une
indépendance plus forte au salarié et plus
généralement aux organisations concernées (mais
risqué car une opération de F&A demande une mise en commun
des organisations des deux entités).
La seconde a pour but de développer l'acculturation via
un « sentiment de tolérance » entre les
salariés de la nouvelle société plus
particulièrement grâce à des échanges informatifs
adaptés et en amplifiant les échanges parmi les salariés
des deux sociétés.
La deuxième proposition est celle qui est le plus
envisageable et la plus probable dans sa réalisation.
Force est de constaté qu'il est quelquefois impossible
de ne pas se séparer de certains éléments lors de la
jointure des deux entités. La fonction GRH aura pour mission de limiter
les effets négatifs des licenciements et d'en réduire les
répercussions au sein de l'organisation. Les actions à mettre en
place se devront de diminuer au maximum l'impact du sentiment de tension et de
stress sur les salariés avec par exemple la
« négociation avec les partenaires sociaux pour mettre fin
aux conflits ». Néanmoins, cette option est
génératrice de frais supplémentaires.
Qu'il s'agisse d'un contexte de départs volontaires
à la retraite, de transfert géographique ou encore de
licenciements, l'organisation devra s'attendre à un découragement
plus ou moins fort des salariés. Les discussions avec les
représentants du personnel seront nécessaires, peu importe le
résultat.
A partir de tout cela, des suggestions devront se faire pour
limiter la problématique humaine existante dans le cadre d'une F&A
ainsi qu'appréhender la passivité, le découragement et par
conséquent, la « résistance au
changement ».
Nous voici donc dans la seconde partie du sujet.
L'intervention de la fonction GRH se fera
précisément dans les « modifications des structures
organisationnelles » (avec le changement d'emplacement des
bureaux ou même la création de nouveaux process à
respecter) mais aussi dans la « redéfinition de la
fonction de chacun, des moyens de communications endogènes et
exogènes et des zones d'influence et des jeux de
pouvoir ».
Karine EVRARD-SAMUEL nous présente ci-dessous les trois
éléments clés de l'intervention de la GRH :
Un autre tableau qui résume les moyens de
prévention des conflits pouvant être utilisés par la GRH
afin de diminuer les effets négatifs :
Les caractéristiques de la fonction GRH et plus
précisément ses « pratiques » sont
vitales pour sa réussite avec entre autres :
ü « les prévisions en matière
d'encadrement et de personnels » : la planification de ces
tâches sont importantes. Cette estimation (tant quantitative que
qualitative) permettra de vérifier quels sont les
nécessités en RH des différentes organisations au sein de
la société et par la même occasion soit licencier ou
embaucher ;
ü « la sélection des
cadres » : il faudra à veiller au choix du postulant
qui pourra le mieux s'harmoniser à la nouvelle structure et organisation
de la nouvelle société ;
ü « la promotion et l'évolution du
personnel » : il est nécessaire de proposer de
meilleursdébouchés professionnelset donc de guider le
salarié vers de nouvelles perspectives d'avenir afin d'avoir un
environnement favorable au changement et dirigé vers une avancée
positive ;
ü « les programmes de
formations » : tout aussi important que les autres items
cités au-dessus, la formation facilitera l'acculturation pourra limiter
la résistance au changement car c'est un élément
d'insertion et d'assimilation (avec des équipes d'individus provenant
des deux sociétés).
En conclusion, Karine EVRARD-SAMUEL nous montre que la
fonction GRH peut être un réel facteur de réussite de la
F&A et dans son processus de changement.
Son succès tient en grande partie à cette
fonction qui a pour charge d'accompagner les salariés, de communiquer
afin de développer des « valeurs communes »
mais aussi de mettre en place des actions précises partageables,
acceptables et adaptables à tous les employés (des deux
entités réunies).
Au final, cela permet la bonne gestion du facteur humain et
plus exactement du « comportement » pour
l'instauration de politiques sur-mesure (dans des circonstances
précises).
Nous verrons le travail publié et nommé
« L'intégration managériale dans le cadre de
l'après fusion »55(*) mené entre autre par Stéphane FAUVY
(Professeur Associé de Gestion des Ressources Humaines, Co-responsable
du Master 2 ESSCA-UCO «Ingénierie des Ressources Humaines»),
Jean-Yves BARBIER (Professeur Associé de Stratégie) ou encore
Vincent CALVEZ (Professeur de Stratégie), tous trois doctorants en
Sciences de Gestion.
ü Les facteurs de risques
Dans le travail mené par ces trois personnes, le sujet
traité est celui des Fusacq durant la phase d'intégration (sur la
composante humaine) avec pour exemple la F&A entre Bénéteau
et Jeanneau avec le prise en compte des éléments
suivants :
ü « des différences
culturelles » ;
ü « le processus de prise de
décision » ;
ü « l'impact au niveau
individuel ».
Selon eux, ces trois items sont des composants indispensables
dans la réussite de la F&A.
En premier lieu, ils nous parlent de la participation de la
composante humaine dans le succès ou non dans une F&A.
Par la suite, il s'agira de décrire une
« démarche empirique » tirée d'une
étude-terrain concernant Bénéteau et Jeanneau et d'en
analyser et commenter les conclusions.
Comme expliqué au travers des différentes revues
et publications, là aussi, les rédacteurs constatent lors d'une
opération de F&A que les dirigeants ne tiennent pas compte ou du
moins ne considèrent pas en totalité le facteur humain et les
répercussions que cela peut engendrer (rupture, désaccord,
conflit, ressentiment,...).
ü Quelles réponses à
apporter ?
Pour lutter contre l'inquiétude et la perplexité
inhérentes à cette opération, despratiquesau niveau
« individuelles, organisationnelles et
managériales ».
Au niveau individuel, une « perte
d'identité organisationnelle » est vécue par le
salarié entrainant passivité et désengagement.
Dans le cadre organisationnel, les disparités en
termes de culture mettront à mal la volonté des employés
causant une résistance au changement. Il faudra veiller à
l'intégration d'une idéologie commune à tous pour ne pas
garder le salarié dans une inquiétude via par exemple des «
lieux de socialisation tels que les visites de sites, les
séminaires, les célébrations et les programmes de
formation (Larsson et Lubatkin, 2001) ». Il faudra
également veiller à l'instauration d'un « transfert
de connaissances » tout en gardant ce qui faisait la force des
deux entités (pour n'en former qu'une seule) à travers une
« capitalisation ».
Le cadre managérial est tout aussi important car
il conduit la phase d'intégration par le biais de :
ü « unprocessus
d'opérationnalisation des synergies
identifiées » : le but étant de
théoriser et appliquer le processus d'intégration ;
ü « un processus de
structuration » : éclaircir et apaiser le
salarié et ainsi limiter son inquiétude (via une communication
préétablie) ;
ü « un processus
social » : s'harmoniser afin d'éviter les heurts et
les luttes internes.
Dans leur étude empirique, les auteurs ont choisi de ne
pas mettre sur un piédestal l'une ou l'autre des composantes qui
joueraient une fonction importante dans la F&A (finance, stratégie,
légal, humain).
A travers l'enquête et ses conclusions, ils constatent
tout d'abord une singularité dans ce type d'opération car elle
est censée écarter toute concurrence vis-à-vis des deux
sociétés sur le marché commun mais au niveau
organisationnel (et même individuel) cette rivalité se
développera et sera génératrice de dissensions même
si cela ne freine pas nécessairement la continuité de la F&A.
Les principales caractéristiques (facteurs de
réussites) qui en ressortent pour le bon déroulement de
l'opération sont le fait de :
ü « assurer une concurrence
saine » : tenir compte du passif des deux anciennes
entités et de ceux des employés tout créant une
convergence, une émulation et donc une idéologie, un dogme
commun ;
ü « la régulation des
conflits » : par le biais des managers au quotidien et par la
définition précises des fonctions de chacun ;
ü « la culture d'entreprise » :
assurer un bon échange et une bonne circulation et transfert des
données (savoir-faire) ainsi qu'un respect mutuel ;
ü « les attitudes divergentes et le choc des
cultures » : dans ce cas, l'harmonisation est vitale, par
exemple, dans les modes de fonctionnement refondus ; dans le fait de
créer des structures et des procédures communes.
Il en ressort que le processus de Fusac a fonctionné
car la volonté de chacun a été mise à
contribution.
Stéphane FAUVY, Jean-Yves BARBIER et CALVEZ nous
démontre que le succès de Bénéteau et Jeanneau est
dû principalement à la bonne « gestion des relations
humaines » et par les efforts effectués par tous même si
certains axes managériaux sont à améliorer dans le
management des conflits selon eux.
Une autre étude a pour sujet « l'Impact
des opérations de fusions-acquisitions sur l'implication
organisationnelle des cadres : quelques pistes de
recherche »56(*), travail conduit par Karima LAHMOUZ (maître de
conférences & doctorante en Sciences de Gestion).
ü Les facteurs de risques
Elle nous explique que le facteur humain n'est pas
priorisé au même titre que la stratégie ou la finance.
Dans sa recherche, elle s'est intéressée au
stress émotionnel et à l'état psychologique des cadres.
Selon elle, le « stress
professionnel » est généré selon cinq
composants liés à :
ü « la tâche » :
la productivité, la responsabilité, l'attente du retour, le
manque de liberté, la répétition des
opérations,...
ü « l'organisation du
travail » : le manque de maitrise du poste,
l'incompatibilité entre les attentes et la réalité des
choses, contrats de travail précaire, changement des pratiques dans
l'organisation,...
ü « aux facteurs
psychosociaux » : manque de considération,
méthode directive de management, assistance quasi-inexistante de la part
des collaborateurs,...
ü « l'environnement physique et
technique » : ergonomie du poste inexistante, nocivité
liée à la fonction,...
ü « l'environnement
socio-économique » : excès de rivalité
(ex : avec une chaîne de magasins au niveau international qui sont
en rivalitépour atteindre le meilleur résultat possible).
Les deux principaux modèles de stress sont celui de
« Karasek (1979) » via deux items qui sont la
« demande psychologique » et la
« latitude décisionnelle » :
Le second est celui de « Lazarus et Folkman
(1984) » à travers leur « modèle
transactionnel », ils ont modélisés le stress
comme étant une caractéristique propre à la personne et
son cadre environnemental. C'est dans le rapport, la
« transaction » entre ces deux aspects que va
faire apparaitre le stress et non pas dans le fait qu'une situation
donnée va automatiquement créer ce stress.
Un point est également à prendre en compte,
c'est « l'insécurité » liée à
l'emploi que ce soit dans la modification de sa fonction ou dans la perte pure
et simple de celle-ci (licenciement). Ce processus a été
schématisé par Karima LAHMOUZ de la manière
suivante :
Elle le complète par les aspects et les
répercussions de l'insécurité du travail avec le stress et
l'angoisse que cela génère :
ü Quelles réponses à
apporter ?
Pour lutter contre cela, un sentiment
« d'équité » doit se faire
ressentir. Une impartialité (une égalité) va permettre
d'atténuer les divisions au sein de l'organisation. La salarié
examine son environnement afin d'analyser si des disparités sont
présentes entre ses « contributions et ses
rétributions » vis-à-vis de ses
collègues.
S'il ressent une injustice dans son traitement, le principal
risque est qu'il diminue sa participation dans l'organisation ou demander
apport salarial.
Elle conclue par le fait que la « dimension
affective » des individus (peur, crainte, stress,...) est
à prendre en compte dans ce genre d'opération.
Autre référence que nous pouvons citée,
l'ouvrage d'Anthony F. BUONO & James L. BOWDITCH intitulé
« The Human Side of Mergers and Acquisitions »
édité en 1989.
Ils ont étudié le cas d'une fusion de deux
entreprises dans le cadre de leur recherche.
Ils nous expliquent qu'une fusion entre deux organisations
autonomesimplique d'énormes changements bien évidemment.
ü Les facteurs de risques
Selon eux, l'émergence d'une nouvelle culture
d'entreprise rime avec le partage de besoins individuels et
d'anxiétés, facilite les relations interpersonnelles
etdéveloppe les conflits.
Dans un cas extrême, le stress et l'aversion peuvent
aboutir à des tentatives de sauvegarder les croyances et les valeurs de
l'une ou l'autre des sociétés fusionnées, ce qui pourrait
amener à développer une
« contre-culture ».
Même s'il y a une bonne volonté d'accepter le
changement, il demeure qu'il y a un besoinconsidérable d'orientation et
de développement de confiance entre les deux entités.
Au vu du grand nombre de F&A effectuées au cours
des dernières années (causant peurs, anxiétés,
stress, inquiétudes dans l'organisation), il est devenu clair que
l'intégration durant la période post-F&A est une
difficulté intrinsèque à ce type d'opération.
Cette période est propice à des luttes internes,
des tensions, un turnover plus important et l'absentéisme grimpe. Il y a
aussi une baisse de la motivation, une attitude négative et des
performances en « dents de scie ». On nous explique que
cette période troublée peut prendre une à deux
années pour se résorber. Ce genre de dérive est typique
des restructurations organisationnelles (Goldberg, 1983 ; Pritchett,
1985).
La problématique principale est le facteur
« temps ». Les auteurs nous exposent que même dans le
cadre d'une fusion amicale, cela prendre cinq à sept ans pour que les
salariés s'imprègnent et se sentent complètement
assimilés au sein de la nouvelle entité.
Dans le cas inverse (F&A hostile), il faudra plus d'une
décade pour supprimer leur ressentiment.
Par conséquent, il est donc nécessaire de
passer par une volonté mutuelle d'intégration (des parties
prenantes) pour enregistrer des améliorations à court terme
même si les auteurs ne considèrent pas cela comme de
l'assimilation dans le sens propre du terme.
Un point de vue divergent causant l'échec de la F&A
est dû à un management inopérant dans le processus de
lancement en amont.
BUONO & BOWDITCH racontent qu'un grand nombre
d'échecs est causé par des managers qui laissent le
« temps filé » sans prendre de véritables
décisions et sont ainsi plus « spectateur »
« qu'acteur » dans les situations urgentes pendant que la
productivité baisse et les tensions s'exacerbent.
La mise en place d'un« process »
global est considéré commele facteur clé de succès
de la phase d'intégration avec des « Go / No go »
à valider à chaque étape (cela donnera une
visibilité plus complète aux salariés). Y ajoutant des
actions et modes opératoires, le ressentiment envers l'organisation de
la part des employés s'apaisera.
ü Quelles réponses à
apporter ?
Leur ouvrage analyse des pistes pour des méthodes
pouvant diminuer l'appréhension comme par exemple avec des :
ü « Canaux de communications
bidirectionnels » ;
ü « Prévisions réalistes sur la
F&A » ;
ü « Ateliers de travail » ;
ü « Enquête interne/ de
satisfaction » ;
ü « Equipes de transition » ;
ü « Réunions
inter-équipes » ;
ü « Des rites et symboles
communs ».
Et plus globalement, être vigilant sur les
détails entourant la nouvelle organisation.
Ils nous listent également différentsoutils pour
une transition efficace limitant le stress et tensions causés par ce
phénomène. A titre d'exemple :
ü « Les canaux de
communication » : développer dès le
début une communication interne formelle pour éviter les rumeurs.
La direction informera les managers qui en feront de même avec leurs
subalternes. Il y a aussi le fait de prévenir les employés d'une
prochaine F&A avant que cela ne devienne public afin de réduire le
choc et s'accorder un certain degré de confiance de leur part.
ü « Des prévisions de mesures
réalistes » : les informations sur des
développements favorable ou non doivent être communiquées
pour une meilleure gestion et prise en compte de la part des
employés.
ü « Des ateliers et
conseils » : pour parler de leur ressenti, des
éventuels conflits, du choc occasionné par l'annonce, voire
même de la colère, des inquiétudes mais aussi des attentes
concernant la nouvelle organisation. Ces aides permettront aux employés
de mettre des « mots » sur leur place dans ce nouveau
contexte.
ü « Les équipes de
transition » : le total des équipes de
l'organisation ne peuvent pas participer aux changements et aux
évolutions au sein de la F&A. La participation de tous est un des
facteurs clés de succès mais dans les faits, il n'est pas
possible d'intégrer l'ensemble des personnes. Pour cela, il est
conseillé d'impliquer en priorité les personnes du
« top management » pour un meilleur succès de
l'intégration. Celles-ci communiqueront ensuite avec leurs
collaborateurs pour les tenir informer.
ü « L'esprit d'équipe et
l'implication » : afin d'éviter l'individualisme, la
peur et l'anxiété galopante, il faudra veiller à ce qu'il
y ait des groupes de travail communs et homogènes. Pour cela, il faudra
tenir compte des différences culturelles des deux entités jointes
et entamer un travail de renforcement sur les équipes. Une mission
essentielle est de relever les éléments déclencheurs de
conflits et mettre en place des conditions mutuelles pour le résoudre
(éliminer les stéréotypes sur le
« eux » et le « nous »). Les trois
étapes de cela sont « l'image » (discuter pour faire
tomber les barrières) ; la « confrontation »
(les groupes ont des différences, il faudra donc accepter les bonnes et
veiller à supprimer les mauvaises) et la « liaison »
(travailler pour réduire les incompréhensions, trouver une
motivation commune, mutualiser les ressources et un besoin de travailler
ensemble).
Autre point, la tension organisationnelle peut être
réduite grâce à un plan minutieusement
préparé en amont. Le fait de prêter une attention au
détail limitera la liste des problèmes potentiels à venir
pendant la phase d'intégration.
A travers l'analyse de toutes ces recherches, nous constatons
que la composante peut être amenée à créer un
véritable risque dans le bon déroulement d'une F&A.
En effet, d'autres auteurs tels queDjamel MESSAOUDI avec son
étude sur « La fusion-réorganisation dans un groupe
financier. Une analyse des facteurs de risques
psychosociaux »57(*)ou même
Leila
LAKHDHAR &
Ferid
ZADDEM respectivement doctorante & maître de conférences
avec « Fusion - acquisition : de la destruction à la
création de la valeur. Rôle de la GRH dans l'intégration
identitaire »58(*)nous indiquent et nous décrivent les
mêmes problématiques humaines par le biais de l'analyse du stress
salarial, des stratégies de coping ou encore les actions à mettre
en place pour faciliter l'intégration (formation, colloque, encadrement
du personnel par la fonction GRH).
En conclusion de cette partie théorique (non exhaustive
au vu de la taille du sujet traité), j'ai donc choisi les articles de
recherches et enquêtes théoriques de par leur pertinence et leur
diversité dans le traitement du sujet.
Après avoir examiné et sondé toutes ces
analyses, études & articles de recherche, nous pouvons
répondre à la problématique posée que la gestion du
facteur humain représente un risque réel et fort
pour l'entreprise dans le cadre d'une fusion-acquisition même s'il est
difficile à quantifier car cela se joue sur la personnalité, sur
la résistance des employés, ce qui se fait à
l'échelle plutôt qualitatif.
Après avoir examiné et sondé toutes ces
analyses, études & articles de recherche, nous pouvons
émettre les hypothèses suivantes :
ü Hypothèse 1 : « un
salarié montre une aversion au changement dans le cadre d'une
F&A » ;
ü Hypothèse 2 : « les
actions en GRH envers les employés sont propices au succès de la
phase d'intégration d'une F&A » ;
ü Hypothèse 3 : « la
structure dirigeante ne considère pas toujours la dimension humaine
(menace) comme une des composantes clés du succès de la
F&A ».
PARTIE II :
EMPIRIQUE
a) La démarche conceptuelle
Au travers de l'ensemble de la recherche et des analyses
effectuées au cours de la partie théorique, nous avons pu
délimiter et appréhender ce que serait la partie empirique et
comment il faudrait l'acter.
Premièrement, après le listing des
hypothèses, il a fallu choisir le type d'enquête-terrain
proposé et qui serait le plus approprié entre l'enquête
qualitative, l'enquête quantitative.
Ensuite, rédiger un ensemble de questions après
avoir sélectionné le type d'enquête le plus
approprié (Cf. partie d« Modèle et
questionnaire »).
Pour chacune d'entre elles, il y a eu une sélection en
fonction des hypothèses et des entreprises interrogées et
visées (acquise, acquéreuse, fusion, absorption,...).
b) L'enquête-terrain
Pour confirmer nos conclusions tirées lors de la partie
théorique, il a été décidé lors de
l'enquête-terrain de passer par le biais d'enquêtes qualitatives en
interrogeant différents organismes &sociétés ayant
vécus une situation de fusion ou d'acquisition pour avoir une vision
générale de l'impact que cela a sur la composante humaine et donc
par conséquent sur leur organisation.
En effet, ce type d'enquêteest le plus adapté
à la problématique et aux affirmations posées par les
hypothèses qui en sont ressorties car les éléments
recherchés ne sont pas et ne peuvent pas être chiffrables.
Nous avons donc utilisé donc l'entretien semi-directif,
c'est-à-dire des questions ouvertes qui permettent à
l'interlocuteur de parler librement à une interrogation posée.
Cela permet d'interroger un échantillon de personnes
représentatives, d'expliquer et d'analyser les réactions et
comportements via leurs témoignages.
Un peu plus d'une vingtaine de sociétés
représentatives ayant vécues ce type d'opérations ont
été approchées. Seulement, une dizaine a répondu
favorablement à une demanded'interview.
A travers cela, il sera possible de vérifier et
confronter les différents témoignages reçus pour avoir un
aperçu global et une tendance afin de valider ou non les
hypothèses listées en fin de partie théorique.
c) L'approche des personnalités
interrogées
Comme dit précédemment, une dizaine de
sociétés ont été sondées concernant les
F&A. A travers cela, des responsables, des employés ainsi que des
personnes ayant participé à l'élaboration de près
ou de loin à ce type d'opération.
Afin de les approcher, il a fallu passer par plusieurs
biais :
ü Appels téléphoniques ;
ü Mails ;
ü Déplacement sur le lieu physique ;
ü Utiliser son propre carnet d'adresse via des proches
ayant des connections dans le monde du travail et dans les
sociétés visées par mon enquête.
A partir du moment où il y avait contact, nous nous
présentions et leur exposions le sujet sur lequel noustravaillions en
leur expliquant la pertinencedu fait de prendre contactavec eux plutôt
qu'un autre (F&A vécue par eux-mêmes).
Quand leur réponse était positive, nous
convenions d'un point de rendez-vous ainsi que d'une heure à laquelle
nous pouvions être reçus.
Les entretienspouvaient aller de 30 minutes à 3 heures
durant lesquels une quinzaine de questions préparées à
l'avance par thème étaient posées et étaient
enregistrés avec l'accord des protagonistes interrogés.
Les enregistrements et les retranscriptions dans cette partie
enquête-terrain ont été faits sous couvert d'anonymat selon
leur volonté.
Ces questions étaient adaptées à la
société interrogée, c'est-à-dire selon si elle
était acquise ou acquéreuse, ou bien si cela concernait un
salarié « classique » ou un responsable qui n'ont
pas forcément la même vision et le même ressenti lors d'une
opération de F&A ou encore selon leur affiliation à un
département ou à un autre (RH, Finance, Informatique,
Marketing,...).
Petite précision : quand il n'y avait pas la
possibilité de passer par un entretien semi-directif (les personnes
contactées qui avaient acceptées à l'origine d'être
interrogé et entre-temps ne pouvait plus me recevoir car ayant un emploi
du temps chargée ou ne pouvant pas me rencontrer car en
déplacement professionnel à l'étranger), il a fallu
s'adapter à la situation et procéder à la
récupération de leur témoignage par un autre moyen :
en l'occurrence par un questionnaire écrit et adapté afin de
récupérer un maximum d'informationsainsiqu'un entretien
téléphonique pour un second.
Avec la dizaine de sociétés interrogées,
une similarité des réponses se sont fait ressentir concernant les
interrogations posées par rapport aux hypothèses.
d) Modèle et questionnaire
Concernant les questions posées, au préalable un
maximum de questions ont étélistées (cf. annexe 5 :
« listing des questions posées lors de
l'enquête-terrain»)pour chaque hypothèse posée
afin d'avoir un retour concret.
Pour cela, un questionnaire typea été
réalisé avec plusieurs questions pour chaque hypothèse
comme indiqué puissoumis au tuteur mémoire pour validation finale
avant l'enclenchement des interviews.
Chaque société interrogée a eu son propre
lot de questions adaptées à leur situation, leur vécu et
leur expérience au cours de la F&A qui est propre et unique à
chaque entité.
En effet, les questions listées dans chaque
hypothèse ont été puisées pour en faire une
enquête adaptée.
e) La présentation des entreprises
sondées
Une dizaine d'entreprises ont été
interrogées.
Voici ci-dessous, la liste des personnalités
concernées classé selon le type d'opération :
ü Sociétés ayant acquises une
entité : concerne les entreprises qui acquièrent ;
ü Sociétés fusionnées : il
s'agit des sociétés ne devenant qu'une (fusion
horizontale) ;
ü Sociétés ayant été
rachetées : les entreprises qui ont été
absorbées ;
ü Sociétés dites
« externes » : en l'occurrence, ce sont des personnes
qui sont en relation avec ce type d'opération (associé en banque
d'affaires, analyste en Mergers &Acquisitions et un membre dans un cabinet
de conseil RH).
Voici une introduction des entreprises et des
personnesinterrogées :
ü Sociétés ayant acquises une
entité :
Personne interrogée
|
Cadre de l'opération vécue&
sociétés concernées
|
Fonction durant la F&A
|
Fonction occupée à l'heure
actuelle
|
Année de la transaction
|
Conditions de l'interview
|
Mr. Y
|
Rachat d'Elf par la société Total en 2000 (suite
à celui de Fina en 99)
|
Directeur de filiale chez Total
|
Cadre dirigeant au sein du groupe Total
|
2000
|
-par le biais d'un questionnaire soumis (aucune
possibilité d'une interview car emploi du temps chargé)
|
Mr. N
|
Acquisition par Sanofi-Synthélabo de Aventis pour
devenir Sanofi-Aventis
|
Chef de projet « Déploiement
WAN/LAN » chez Sanofi
|
Consultant en informatique à la SNCF
|
2004
|
-à son domicile
-de 19h à 20h
-un mardi
|
Mme A
|
Rachat de Cello Pens par Bic
|
Généraliste RH
|
Généraliste RH
|
En cours actuellement
|
-à son bureau
-de 11h à 11h30
-un mardi
|
ü Sociétés
fusionnées :
Personne interrogée
|
Cadre de l'opération vécue&
sociétés concernées
|
Fonction durant la F&A
|
Fonction occupée à l'heure
actuelle
|
Année de la transaction
|
Conditions de l'interview
|
Mr. M
|
Fusion d'Orange & France Télécom pour
devenir Orange uniquement
|
Vendeur leader chez Orange
|
Vendeur leader chez Orange
|
2013
|
-à son domicile
-de 16h à 17h
-un dimanche
|
Mr. Z et 3 de ses subordonnées
|
Opération globale de fusions d'agences ayant pour
objectif l'harmonisation sur le territoire
|
Directeur d'agences à la CNAV Île-de-France
(Caisse Nationale Assurance Vieillesse)
|
Directeur d'agences à la CNAV Île-de-France
(Caisse Nationale Assurance Vieillesse)
|
En cours actuellement
|
-à son agence de Poissy
-de 14h à 17h
-un mardi
|
Mr. R
|
Fusion de l'ANPE & de l'Assedic
|
Agent Assedic
|
Conseiller Pôle Emploi
|
2008
|
-durant sa pause au Pôle Emploi de Vernon (27)
-de 12h à 13h
-un lundi
|
ü Sociétés ayant été
rachetées :
Personne interrogée
|
Cadre de l'opération vécue&
sociétés concernées
|
Fonction durant la F&A
|
Fonction occupée à l'heure
actuelle
|
Année de la transaction
|
Conditions de l'interview
|
- Mme. M
- Mme. P
|
Rachat de Diversey par le groupeaméricain Sealed Air
|
- Directrice du Back Office
- Superviseur au Back Office
|
- Directrice du Back Office
- Superviseur au Back Office
|
2011
|
-à son bureau
-de 10h30 à 11h30
-un mardi
|
Mme. A
(double témoignage)=> en tant personne
vivant le rachat de son entreprise
|
Rachat de Dalkia France par EDF (Dalkia Europe acquis par
Véolia Environnement)
|
Responsable Administratif et financier (depuis Avril 2014)
chez Sterience
|
Responsable Administratif et financier (depuis Avril 2014)
chez Sterience
|
En cours actuellement
|
-à son bureau
-de 14h30 à 15h
-un vendredi
|
Mme. H
|
Acquisition de Meetic par l'américain Match.com
|
Assistante RH
|
Assistante RH
|
2011
|
-à son bureau
-de 10h30 à 11h
-un mercredi
|
ü Sociétés dites
« externes » :
Personne interrogée
|
Fonction occupée
|
Société
|
Domaine
|
Conditions de l'interview
|
Mr. R
|
Associé
|
Houlihan Lokey
|
Banque d'affaires internationale spécialisée
dans les fusions et acquisitions, les marchés de
capitaux, les restructurations financières et les
valorisations.
|
-dans un café
-de 14h à 15h30
-un mardi
|
Mr. F
|
Consultant associé
|
Open' Act
|
Cabinet spécialisé en solutions de conseil et
d'accompagnement dans les domainesdu management et des ressources humaines
|
-entretien téléphonique
-de 15h à 15h30
-un vendredi
|
Mme. A
(double témoignage)=> en tant personne
préparant les dossiers financiers des F&A
|
Analyste Mergers & Acquisitons
|
Dalkia
|
Entreprise spécialisée dans les services
énergétiques
|
-à son bureau
-de 15h à 15h30
-un vendredi
|
f) Exposition des résultats de
l'enquête
Ci-dessous va être présenté le bilan de
l'enquête qualitative.
Cela permettra à termes de valider ou non les
hypothèses de recherche rédigées
précédemment.
A travers la problématique, la recherche
théorique et la partie empirique (via l'enquête terrain et le
retour des personnes interrogées), des thèmes
prépondérants en sont ressortis.
En effet, dans les témoignages, j'ai constaté de
nombreuses similitudes dans les réactions et les comportements des
salariés de toute part engendrés par les fusions-acquisitions.
Nous allons retranscrire mot pour mot les déclarations
des interviewés.
Ces verbatimtirés des enregistrements audio permettront
d'avoir en toute objectivité les réponses et les explications de
nos contacts ainsi que leurs impressions dans le cadre des opérations
qu'ils ont vécus et qui les ont façonnés(sans
interprétation faussée de notre part).
Il a été décidé de ne prendre
seulement que les phrases significatives tirées des entretiens qui sont
en relation avec les hypothèses posées et la pertinence de leurs
réponses apportées.
Concernant les thématiquesprincipales qui en
ressortent, il y a celle :
- Du changement ;
- De l'intégration ;
- De la fusion-acquisition (à travers le regard
des hautes sphères et du pouvoir décisionnaire).
Dans chaque thème, nous verrons que des constats
(idées principales) ressortent de ceux-ci.
D'une part, nous allons répertorier les concepts et
idées de l'ensemble des témoignages sous forme de tableaux.
Par la suite, nous les étayerons avec les
retranscriptions brutes des professionnels interrogés.
Nous parlerons des idées principales qui en ressortent
dans un dernier point afin de valider ou non les hypothèses.
1) Le thème du changement
Ce thème du changement tend à démontrer
que le salarié, dans sa manière de voir et de vivre les choses,
possède une aversion naturelle dans le cadre d'une F&A mais aussi
dans tout autre type de restructurations, de bouleversements (exemple, interne)
qui toucherait à son organisation, à son environnement de
travail, c'est-à-dire à sa « bulle », son
« confort ».
Voici sous forme de tableau l'analyse de ce
thème :
Point de vue des interviewés
|
Phrases significatives
|
v Les salariés sont les derniers à
être mis au courant de l'opération
|
- « nous avons informé un jour avant
l'annonce officielle dans la presse par mon manager ».
- « très peu de temps avant l'annonce
officielle même si des bruits de couloirs circulaient à ce
sujet »
- « une communication interne a été
faite par les dirigeants après l'annonce officielle. Très peu
était au courant. Seulement une dizaine avant l'annonce »
- « il y a eu du bruit et des rumeurs avant
l'annonce officielle. A partir de là, ils se sont sentis obligés
de communiquer l'info de manière officielle pour limiter les
dégâts »
|
v Premiers effets ressentis, premières
réaction
|
- « inquiétude ressentie après
l'annonce »
- « nous étions cédés par
Veolia donc un peu inquiète car nous étions internationale et
nous devenions France donc au début j'avais une aversion mais
l'inquiétude fut limitée car l'acquéreur était
quand même EDF qui a une grosse capacité d'absorption. Par contre,
mes collègues et mon équipe partageaient cette inquiétude
car l'entreprise se séparait en deux parties distinctes »
- « on s'y attendait car cela devait se faire
précédemment mais l'accord ne fut pas trouvé. La surprise,
c'est que c'est arrivé au moment même où l'on ne
s'attendait pas à ça »
- « Le changement a été subi. On
l'accepte même s'ilest subi de manière
générale »
- « en tant qu'agence CNAV, nous sommes sous tutelle
de l'Etat. Les décisions politiques sont énormes pour nous quand
une décision politique est prise car c'est un chamboule-tout.Même
si on a un statut privé, nous sommes sous le joug d'une organisation qui
est publique. Ils descendent la décision de réforme à
notre niveau et on doit se débrouiller »
- « Oui il y a eu une aversion chez les salariés
mais aussi chez les dirigeants et les cadres supérieurs car on se sent
bien là où on est et comment on l'est. On a l'impression de
maitriser la situation alors que ça n'est pas le cas en
réalité. »
- « cette situation peut conduire à une
démotivation et une chute de la productivité voire pire pousser
les employés à quitter la société. A la fin, c'est
l'entreprise elle-même qui risque de pâtir de cette
situation »
|
v Ambiance globale qui change (morose)
|
- « les collègues discutaient autour de la
machine à café en parlant des possibles
changements »
- « il y a pas mal de stress et de frustration car
mes collègues ne comprennent pas pourquoi il n'y a pas plus
d'information. Moi je comprends leur point de vue »
- « l'ambiance était assez mauvaise car on
passait d'une boîte prospère et assez familiale avec pas mal
d'avantages à un éclatement que ce soit en termes d'ambiance mais
aussi avec des emplois délocalisés sur plusieurs sites. »
- « les salariés étaient
déçus et résignés. L'environnement familial
qui régnait avant le rachat a complétement disparu. Cette
nouvelle société a cassée les liens de proximité.
On est passé à une structure éclatée froide et
distante. »
- « personnellement, j'ai eu un collègue de
55 ans qui craignait pour son avenir était sous médicament. Ses
mains tremblaient à cause du stress. Humainement, les gens craquaient et
prenaient sur eux.
Moi, étant assez jeune à l'époque j'avais
moins d'appréhension car je pouvais rebondir ailleurs mais les anciens
l'ont particulièrement mal vécu »
- « Cadre supérieur ou employé, chacun
subissait le changement comme imposé »
- « aujourd'hui, je suis plutôt dans le
négatif car on est sur des postes qui sont centralisés. Les
équipes de plus en plus sont délocalisés dans le meilleur
de cas ailleurs en France ou sinon c'est dans d'autres pays. »
- « cela fait 1 an que je suis en parallèle
à la recherche d'un emploi afin de quitter la société. Le
problème est que je suis au sein de l'entreprise depuis 10 ans
maintenant et je rencontre des difficultés pour changer »
|
v Impact perçu commenégatif sur les
postes de travail
|
- « l'ampleur de l'acquisition de Synthélabo
qui faisait deux fois Sanofi a impacté profondément les
méthodes de travail »
- « au niveau des postes, il y a eu pas mal de
conséquences, des promotions ont été offertes pour
certains, mais pour d'autres rien du tout »
- « dans mon service, j'ai vu 3 managers en mois 6
mois, dont un qui est resté 3 semaines seulement. Il y avait une grosse
instabilité, il était difficile de travailler dans ces
conditions. Beaucoup de changements car les périmètres
évoluaient sans cesse »
- « ils ont rationnalisé les activités
et sectorisé l'information. Tout le monde n'a plus accès aux
mêmes infos selon le poste et le département »
- « officiellement le poste n'est pas amoindri mais
adapté aux nouveaux standards de la nouvelle entité mais en
réalité chaque poste a été segmenté avec une
tâche particulière. On ne fait qu'une seul tâche. Par
exemple, uniquement de la création de comptes clients, que des commandes
ou que de l'enregistrement de tarifsalors qu'avant, chacun collaboré, on
allait chercher l'info chez les différents protagonistes alors
qu'aujourd'hui c'est plus le cas.
On est cantonné qu'à une fonction
précise. »
- « depuis la fusion entre l'ANPE et l'Assedic, on a
pour pas mal vu notre poste changé. A l'époque de la fusion, nous
devions nous familiariser avec de nouveaux outils et logiciels. Et ça
n'était pas forcément évident pour nous. Pour certains,
leur fonction changeait drastiquement. On avait l'impression que tout cela a
été fait à la va-vite par l'Etat. »
- « notre charge de travail a
considérablement augmentée au Pôle Emploi.
L'épuisement se sentait chez les collègues que ce soit avec le
suivi des chômeurs, dans les indemnisations ou la prise en charge de
l'accueil... On trinquait carrément ».
|
v Au niveau organisationnel
|
- « cette acquisition étant énorme,
elle n'a pas été facilement digérée comme pour les
précédentes. Nous sommes passé d'environ 40 000
à 200 000 employés donc ça devenait une dimension
complétement différente et Sanofi ne semblait pas préparer
à cela malgré son expérience de rachats
réussis ».
- « on a eu la mise en place de nouveaux projet
à l'été 2012. La société française a
été séparée en 3 entités : une
société de production. Le site français a fermé
depuis ; délocalisé en Europe de l'Est. Ensuite, une
société de ventes et une société de services. Pour
cette dernière, le Front office a été
délocalisé en mars 2014 et le Back office risque de suivre le
même chemin d'ici la fin de l'année.
Le siège a été transporté au
Pays-Bas pour des raisons économiques car il y a un taux d'imposition
plus faible.
Notre entrepôt vient également d'être
scindé en 3 parties. Les machines sont parties en Suisse, les produits
en Belgique et la partie Gestion est resté en France. A ce rythme, on a
l'impression qu'il ne restera plus grand chose de la société
telle que nous l'avions connue »
|
v La prise en compte de la culture
|
- « Les fusions des agences CNAV (environ 130 en
Île-De-France) est une bonne chose, ça marche chez certains mais
ça ne veut pas dire que chez nous cela fonctionnera car il y a
malgré tout une culture régionale forte et les réactions
ne sont pas forcément les même.
Le modèle fonctionne mais la recette ne sera pas la
même pour que cela réussisse. Nous n'avons pas les même
process, pas la même communication donc un travail d'adaptation doit se
faire. De plus en Ile-de-France, il y a dans la même région des
départements extrêmement riches (92, 75 en partie,..) et des
pauvres avec le 93, 94, 77 et cela créé un décalage dans
les réactions de la part des responsables et de leur management.
La culture est importante dans le ressenti des choses. Quand
l'annonce des fusions a été faite par le directeur aux agences
d'Ile-de-France, il y a eu autant d'avis que d'agences car on n'a pas la
même typologie de dossiers ni de comportement. »
|
2) Le thème de
l'intégration
Le thème de l'intégration a pour but de montrer
la réaction des différents protagonistes qui vivent ou qui ont
vécus cette situation de transition au sein de leur organisation.
Point de vue des interviewés
|
Phrases significatives
|
v Communication interne
|
- « je trouve que l'information à bien
circulée étant donné que nous sommes au sein d'un grand
groupe et avions l'habitude d'absorber d'autres entreprises »
- « il y avait des informations internes
diffusées mais cela ne suffit pas à atténuer les
inquiétudes car les infos ne nous concernaient pas ou n'étaient
sont pas assez transparentes »
- « au début, concernant le flux d'infos,
cela passait par les représentants du personnel avec des réunions
avec la structure dirigeante qui par la suite nous transmettait les
infos »
- « notre communication n'est pas bien
maitrisé et donc il y a une diffusion du
mécontentement.L'inquiétude s'installe, cequi est pire que la
rumeur »
|
v Outils mis en place pas performants
|
- « il y avait seulement des réunions
d'informations au siège qui se faisaient mais c'est tout »
- « chacun des employés a une parole libre
durant les réunions d'informations et a le droit de dire ce qui va et ce
qui va le moins selon son point de vue. Leur avis était
écouté et c'est très important pour eux. »
- « mis à part des communications par mail ou
des annonces des représentants du personnel, ça manquait
clairement de moyens d'intégration ».
|
v Phase d'intégration :
déroulement
|
- « à l'époque le groupe s'appelait
Sanofi-Synthélabo, cette entreprise était coutumière du
fait de faire des F&A. Les salariés avaient l'habitude et donc le
vivaient bien car les rachats étaient en notre faveur car nous sortions
gagnants. Les pénalisés étaient les gens d'en face. Mais
avec Aventis, cela a changé.
La particularité d'Aventis, c'était que la
société était deux fois plus grosse que Sanofi. Cela a eu
un gros impact car la société au final a triplée de
volume »
- « pour les plus anciens, c'est-à-dire les
plus de 53 ans, des plans de départs ont été
proposés avec de belle primes, les plupart d'entre eux ont choisi
d'accepter et de partir. Pour ceux qui sont restés, cela a
été difficile car l'acquisition impliquait triplement des postes
similaires sur les deux sociétés fusionnées donc il y a eu
de grosses restructurations organisationnelles durant 3 années non-stop
car l'équilibre de Sanofi, d'Aventis ou un mix des 2 était
difficile à trouver »
|
v Comparaison avec la situation d'avant
F&A
|
- « Il y avait 2 visions, certains ont pensé
que c'était l'occasion d'avoir de nouvelles opportunités en
termes d'évolutions et d'autres craignaient que leur poste fasse doublon
et donc qu'ils sautent »
|
v Rôle des RH
|
- « la volonté des RH n'a pas
été perçue comme importante au sein de l'organisation. Par
contre, après 2 ans, il y a eu une avancée avec beaucoup de
communications. Une politique d'accompagnement de certains salariés pour
les reclasser soit pour trouver leur place au sein de la société
soit pour leur donner l'occasion de repartir de zéro en changeant
d'entreprise avec un suivi établi »
- « dans cette fusion, globalement la
fonction RH n'a pas été ressentie comme partie prenante
voire même pas du tout mis à part quand il s'agissait des
dégraissements de poste »
- « Niveau RH local, il ne s'est pas passé
grand-chose. Par contre de la part de Sealed Air Monde, il y a eu un flux de
communications avec des newsletters sur l'avancement. Sinon, rien
d'autre »
- « les RH avaient très peu de
visibilité et cela se ressentait. On avait l'impression qu'ils servaient
juste d'intermédiaire à la transmission d'infos en amont vers
l'aval. »
- « le problème, c'est qu'en tant que RH,
nous n'avons accès à aucune information autre que ce qui
apparaît dans les communications internes accessibles par tous ou ce que
l'on voit dans la presse. Pour avoir un peu d'infos, il faut soit contacter le
Global RH ou aller à la pêche aux infos du côté du
département Juridique ou Financier »
|
v Outils en GRH
|
- « le problème concernant les RH, c'est que
comme nous, ils exécutent et subissent les décisions de la
direction. Elles ne peuvent pas d'elle-même décider de lancer tel
ou tel outil pour faciliter ou améliorer la réorganisation. C'est
impossible.
(....) mais bien sûr, dans l'éventualité
où elle aurait les capacités, l'autorisation et le budget
pour lancer des outils, il y aurait une amélioration des conditions je
pense mais ça ne marche pas comme ça.
On ne lui dote pas de moyens donc forcément au regard
des employés, elle n'agit pas voire est inexistante dans le processus
excepté dans le cas des départs volontaires et des
restructurations de postes. »
- « les outils en GRH sont forcément bons
pour les salariés mais encore faut-il munirles équipes de
ceux-là. Donc oui, les actions GRH sont propices au succès de la
phase d'intégration si elles sont mises en place mais on ne le voit pas
assez malheureusement.Et c'est au détriment des
salariés ».
- « la mise en place d'outils en GRH reste souvent
très basique. Il y a surtout des réunions d'infos avec les
responsables et la direction qui déversent l'information à leurs
équipes. Des newsletters sont également envoyées à
l'ensemble des collaborateurs de la boîte, ce qui est bien. Autrement
c'est plus ou moins tout ».
- « évidemment que le développement de
ce genre d'actions permettraient aux employés d'être plus
apaisés mais par faute de moyens ou de volonté parfois on s'en
passe. »
- « Le vrai problème, c'est que tant les
hauts responsables ne seront pas au fait de ce qu'il se passe dans les
équipes, cela restera ainsi ».
- « ce qui est appréciable, c'est les
communications qui nous parviennent dans notre intranet. On nous explique la
nouvelle politique mise en place, les valeurs à intégrer ainsi
que les échéances dont nous devons tenir compte. Je trouve
ça plutôt bien même si je dois avouer qu'on aimerait en
avoir plus ».
|
v Collaboration entre des membres des deux
entités
|
- « les frictions sont toujours présentes
même si 14 ans après elles s'atténuent »
- « le problème, c'est qu'il y a une
hétérogénéité des équipes donc un
comportement différent et quand tu les fusionne, des frictions
naissent »
|
v Mauvaise préparation en amont
|
- « Sanofi avait beaucoup de mal à
gérer ces changements. Les choses se sont aggravées avec le temps
et cela a laissé pas mal de traces. »
- « Cette période transitoire a
été très mal vécue que ce soit par les responsables
et les employés. Des 2 côtés, ils étaient
déçus. »
- « il n'y a pas de manque de considération
mais une manière de faire qui a du mal à être
compris »
|
v La « stratégie de
l'humain » ne rentre pas en compte, au contraire
même
|
- « Sanofi avait l'habitude mettre les managers de
l'entité rachetée dans les postes clés de la
société d'en face récemment acquise. Etant une
période de transition délicate avec forcément de
résultats moyens, Sanofi mettait la faute sur les nouveaux cadres pour
les licencier et reprenait le contrôle total des postes de managers en
les remplaçant par des managers « 100%
Sanofi ». C'était la méthode utilisait à
chaque acquisition. Avec Aventis, il s'est passé exactement la
même chose avec les équipes censées centraliser les
services. Ça s'est mal passé. »
- « ça a été pire après
car volonté de réduire les coûts, la synergie et
l'assimilation se sont mal faites et donc cela est passé par
l'externalisation des services via la prestation et centres de services
(exemple en Inde). Pour cela, un processus « cost killer »
a été lancé. Le butétait de casser les coûts
drastiquement quitte à briser la fragile confiance que les
salariés avaient envers la société »
- « on est dans la limite du harcèlement avec
certaines personnes. C'est borderline ce que je vous dis mais c'est vrai. On le
voit chez nous »
|
v Changement en termes d'organigramme
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- « la structure de la société a
changé car étant français, il y avait un empilement des
structures. Si nous étions américains, nous aurions virés
la structure absorbée tout simplement »
|
v Résistance au changement
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- « non car les gonzes d'Elf (absorbé) ont
été trop bien traités pour se plaindre. Et Elf et Total
étaient des boîtes privées avant la fusion, donc ce genre
de comportement n'existe pas »
- « des employés ont logiquement
démissionnés car ils ne supportaient plus le
climat »
- « les syndicats ont résistés. Il y a
eu une plus grande implication des représentants du personnel et des
syndiqués via des communications que les RH. Les RH intervenaient
seulement pour tempérer la situation sans mettre en place des outils
pour cela. Rien de palpable »
- « Il y a eu quelques cas de burnouts
etd'arrêts maladies. Deux sont actuellement en arrêts dans un
service voisin du notre »
|
v Réorganisation incertaine
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- « la société Dalkia se
séparant en deux, cela deviendrait du 75/25 pour Veolia & EDF. Nous
ne savons pas quels changements interviendront maintenant que EDF a les pleins
pouvoirs »
|
v Implication faible de la direction envers les
employés
|
- « il y avait une communication via des comms
internes, des mails, des newsletters parlant des étapes mais cela reste
très basique. Il n'y a pas de détails »
- « On n'avait pas d'indication. Aucune
visibilité, aucune indication sur le futur »
- « de temps à autres, le Global RH venait
des USA faire de la communication pour motiver les gens mais c'est du
maquillage. C'est maquiller la mariée pour la marier.Concrètement
cela sertpour apaiser, te mettre en confiance mais je vois au-dessus
maintenant. J'en attends plus aujourd'hui »
- « L'aspect négatif dans une fusion c'est
que pour certains, on a du mal à trouver notre place au sein de la
nouvelle entité. Il y a une difficulté à envisager son
avenir car on est limité dans le flux d'infos reçues par le top
management »
- « Le risque c'est qu'à force d'entendre un
discours négatif, cela pourra décourager le manager et se dira
que cela ne marchera jamais à cause des critiques. Il y a très
peu d'accompagnement des managers. »
|
3) Le thème de la
fusion-acquisition
Nous allons voir maintenant le troisième et dernier
thème, celui de la fusion. La particularité est d'être
interprétée via la vision de dirigeants interrogés, d'une
analyste financière en « Mergers &
Acquisitions » ou encore d'un Associé en banque d'affaires
spécialisé dans les opérations de F&A, et donc d'avoir
la vision des hautes sphères qui préparent la F&A en
amont.
Point de vue des interviewés
|
Phrases significatives
|
v La priorité est la finance et le
légal
|
- « dans le conseil en F&A, on s'en fout
complètement que ça marche ou pas. On a une
rémunération qui est liée au succès c.-à-d.
à la signature des 2 parties. C'est tout ce qui compte pour
nous »
- « Parfois, on appelle nos cabinets des
« pousses au crime » car on pourra faire miroiter des
synergies qui n'existent pas car derrière cela nous permet de nous
rémunérer grassement »
- « si la rémunération des banques
d'affaires était liée aux résultats post-F&A, alors
elle serait faible par rapport à la réalité étant
donné qu'elles foirent dans les 2/3des cas »
- « en banque d'affaires, nous sommes prescripteurs,
on démarche l'entreprise pour lui expliquer qu'il y a des
opportunités pour elle en acquérant telle ou telle
société. Si ok, on nous mandate, je vais voir l'entreprise
visée et je sers d'intermédiaire. Je toucherai une
rémunération pour cela.
Derrière si la filiale visée c'est de la m****,
elle fait faillite, ce n'est pas mon problème tant que le deal est
conclu. Le seul résultat c'est de signer pour toucher notre
commission. Je répète,le seul élément qui compte
c'est prendre son argent à la fin »
- « le risque pour la société qui fait
appel à une banque, c'est la convergence des intérêts car
la banque a pour objectif de faire signer les 2 parties pour être
rémunérée alors que pour le demandeur c'est de
réussir l'intégration sur le long terme pour que la
société prospère »
- « Au final, beaucoup d'opérations se
passent mal car pas assez préparer au niveau humain. L'idée c'est
d'aller au plus pressé, conclure le deal au niveau financier et
légal, le reste c'est à la limite accessoire »
|
v L'humain vient en dernier, considéré
comme une synergie
|
- « les doublons de postes ne restent jamais sinon
aucun intérêt à procéder à ce type
d'opération. C'est logique que les « grosse
têtes » de la société acquise
sautent ! »
- « l'humain n'est pas au coeur du sujet lors des
meetings mais c'est surtoutle montage des dossiers financiers et
légaux »
- « on s'en fout tout simplement de l'humain et c'est le
cas de toutes les banques d'affaires. Le travail d'intérêt social
ne nous intéresse pas sauf s'il est rémunéré. Ne
l'étant pas ça nous intéresse donc pas. »
- « tous les doublons de postes, on les met dans les
synergies, on s'en fout s'il y a un burnout ou dépression.On a
travaillé avec France télécom et l'année où
le DGDidier Lombarda parlé de la « mode des
suicides » on a abordé ce thème et on a regardé
l'impact de cette déclaration sur le cours de bourse. Le reste on s'en
fout. »
- « dire que des gens se suicident ou qu'on a mis
des téléphones au rebus car obsolètes, pour nous c'est
pareil, c'est une perte non significative.Je n'ai pas croisé un seul mec
qui a des remords sur l'humain en banque d'affaires. Pour nous, c'est vendre un
maximum, faire du bénéfice. »
- « Plus tu as de doublons, mieux c'est car c'est
source de synergies et d'économies d'échelle. C'est génial
pour nous. On maximise ! »
- « en tant que conseil, j'intégrerai la
composante humaine seulement si ma rémunération est
conditionnée et donc plus forte. Autrement, c'est non. Ça ne
rentre pas en compte dans notre ligne de décisions. »
- « mon objectif, ce n'est pas de savoir si l'humain
va bien mais de savoir si mon EBE augmente, mon ROI, si les actions montent et
donc une valorisation plus forte de la société.Le seul moment
où l'humain est pris en compte, c'est dans l'aspect négatif
c'est-à-dires'il y a des blocages, grèves, si les syndicats qui
se manifestent. »
- « on joue sur les mots, un responsable de banque
d'affaires te dira le contraire, il fera de la communication en disant
« que l'humain est au coeur de nos préoccupations alors que
pas du tout en réalité ». Il dira cela car ça
engage son image et celle de sa société. Mais c'est simplement du
discours marketing. ».
- « lors des réunions, il est vrai que nous
parlions de la stratégie à mettre en place, de savoir comment nos
services allaient être refondus etc.. jamais nous ne faisions intervenir
le sujet de l'humain. C'est comme cela partout. On fusionne ou on acquiert
d'abord pour mettre en accord des visions stratégiques à long
terme. »
|
v Changement opéré
|
- « théoriquement au début, il doit y
avoir une baisse de la productivité, ce qui est normal car le
siège est en chantier, ce qui est normal »
|
v Communication limitée envers les
salariés
|
- « ce n'est pas bon d'avoir une transparence totale
pour l'avoir déjà vu car il y a plein de questionnements des
salariés après. Le truc, c'est qu'il faut donner les infos au
compte-gouttes, juste assez pour ne pas paraître opaque »
- « peut-être que notre modèle actuel
de communication est à revoir. C'est probable que ça limiterait
les cas d'échecs »
|
v Les premiers effets
|
- « il n'y aura peut-être pas de suppressions
de postes mais des plans de départs volontaires seront en augmentation
durant cette période de transition, surtout les séniors au vu de
mon expérience à cause du fait de leur réorganisation de
postes. Mais cela se fera lentement et silencieusement »
- « nous cherchons à faire des
économies d'échelle et donc cela passe des suppressions de
postes »
- « à peine l'acquisition enclenchée
que la plupart des chefs de département ont été
virés avec un gros chèque à la clé. C'est la
première application vu au sein de notre organisation ».
|
v Le département RH est plus ou moins
ignoré
|
- « nous n'avions jamais de réunions avec les
RH, seulement avec le département juridique & financier. Le seul
moment où nous rencontrions les RH est lors de la phase de terminaison
du dossier afin de les prévenir qu'une opération allait venir.
Ils sont les derniers maillons de la chaîne, ils arrivent en fin de
process pour parler d'aspects très particuliers comme le licenciement de
certaines personnes, la conventions collective, la politique salariale
etc. »
- « le département RH intervient en fin de
cycle. Il met seulement en application les choix décidés par la
direction. C'est tout. »
|
v Une vision difficilement compatible
|
- « la vision avec les représentants du
personnel est inconciliable avec notre fonction. »
- « On va nous dire qu'on perd de l'autonomie d'un
côté alors que pour moi au contraire c'est un gain car par
exemple, un technicien sera en Back office et n'aura pas à
répondre au téléphone et en Front office, la personne sera
en contact client mais ne gérera pas de dossier, ce qui est bien car la
personne aura une seul tâche à réaliser sans stress. Le
problème, c'est que ces personnes verront cela comme un manque
d'autonomie. C'està nous de leur monter et de leur rappelerconstamment
le temps le côté positif. C'est comme avec le verre à
moitié plein ou à moitié vide »
|
g) Retour sur les hypothèses
posées
Nous allons revenir maintenant plus en détail sur les
hypothèses listées et vérifier leur validation ou non
grâce aux différents retours de l'enquête-terrain.
Tout d'abord, concernant l'hypothèse numéro
une :
ü Hypothèse 1 : « un
salarié montre une aversion au changement dans le cadre d'une
F&A ».
Nous constatons au vu des retours que cette hypothèse
est valide à 100%. Elle l'est de par les réactions de toutes les
personnes qui ont témoignées et qui ont vécu cette
situation.
L'écho sur l'aversion, la résistance au
changement dans le cadre d'une F&A est fort.
Les salariés n'apprécient tout simplement pas le
fait de remettre en cause leur fonction, leur organisation, leur environnement
car cela est source de perturbations et d'inquiétude.
En effet, nous voyons bien dans les déclarations
retranscrites dans le tableau abordant le thème du
« changement » cela génère un stress qui un
impact direct sur la motivation du salarié, sur son travail.
Cette réponse est naturelle car d'un coup son futur a
sein de l'organisation devient flou, il ne sait pas si son poste sera
impacté et si oui à quelle hauteur, il ne sait pas qui sera son
responsable à l'avenir, si les méthodes de management seront
« dures ».
En fait, un tas de questions s'entrechoquent dans son esprit
ce qui le pousse à une résistance au changement cause de choc
dans l'entreprise.
Ils ont l'impression d'être le dernier maillon de la
chaîne et qu'ils ne font que subir sans pouvoir participer pleinement au
processus de transition et d'intégration.
Clairement, ce qui est synonyme de changement, de
restructurations, de réorganisations dans le cadre d'une
fusion-acquisition crée un blocage psychologique chez l'employé
car il n'a pas toutes les cartes en mains et se sent impuissant car
spectateur.
Au sujet de l'hypothèse numéro deux qui est la
suivante :
ü Hypothèse 2 : « les
actions en GRH envers les employés sont propices au succès de la
phase d'intégration d'une F&A ».
Celle-ci est également validée par les
témoignages.
Effectivement, nous constatons que ces actions sont facteurs
d'une meilleure intégration au sein de l'organisation pour les
employés.
Dans le thème de l'intégration, nous voyons que
les interviewés nous expliquent que les moyens de GRH sont favorables
à la réussite de la transition, que cela facilite le processus
d'acceptation du salarié de son nouvel environnement.
Par exemple, le fait de recevoir des communications internes
ou d'assister à des réunions est une bonne chose car ça
donne une implication (c'est très implorant aux yeux de la composante
humaine voire vital parfois). Cela permet de leur donner une visibilité
à moyen terme.
Le seul bémol que nous pouvons relever, c'est le manque
de moyens en GRH.
Assurément, ces outils sont utiles mais ce n'est pas
suffisant pour couper totalement l'inhibition causé par les F&A.
La plupart d'entre eux nous ont expliqué qu'ils en
attendaient plus en termes d'actions à développer, que le
département RH était plus ou moins en retrait et qu'il ne
répondait pas à leurs attentes en termes de questionnements, de
moyens ou de feuille de conduite claire.
Cependant, ils pensent globalement que si les efforts sont
fournis sur des méthodes concrètes et visibles que la situation
s'améliorera d'elle-même.
Ça aura un effet bénéfique
considérable d'un point de vue de la politique salariale car les
employés se sentiront écoutés et prises en compte dans ce
processus et non pas délaissés, subissant les choix de la
structure dirigeante.
Donc, les actions en GRH envers les employés limitent
l'impact négatif de l'opérationet sont ainsi propices au
succès de la phase d'intégration d'une F&A.
Voici la dernière hypothèse :
ü Hypothèse 3 : « la
structure dirigeante ne considère pas toujours la dimension humaine
(menace) comme une des composantes clés du succès de la
F&A.
Cette hypothèse est réelle et très vraie
et visiblement, c'est le principal écueil des dirigeants lors du
lancement d'une F&A.
Dans les témoignages reçus, l'humain ne fait
clairement pas partie des plans principaux dans lapréparation du dossier
en amont.
En effet, que ce soit de la part d'un associé en banque
d'affaires, d'une analyste en F&A ou d'un consultant en management et RH,
la composante humaine est plus ou moins mis au rebus au dépend de
l'aspect financier et juridique. Ce sont les principales préoccupations
des chefs d'entreprise et de leur direction.
L'humain est rarement considéré comme un des
facteurs clés de succès de réussite dans ce genre
d'opérations mais plutôt si nous devions le définir en un
mot comme une « synergie ».
Les témoignages incorporés dans le
troisième tableau ayant pour thème
« l'intégration » nous le prouve.
Le facteur humain est un élément comme un autre.
Il fait partie des « meubles » au même titre que les
outils de productions parfois.
Le seul moment où on le considère et que l'on
décide de lancer des actions de préventions est dans l'aspect
négatif (grève, blocage, dialogue avec les représentants
du personnel...).
h) Principales difficultés
rencontrées
Certaines contraintes ont été rencontrées
au cours de l'enquête-terrain.
Premièrement, après avoir
déterminé les hypothèses, nous devions définir un
certain nombre de questions qui se devaient d'être en accord avec le
sujet et qui permettraient de répondre au mieux aux interrogations
(hypothèses) posées.
Le fait de contacter les entreprises pour répondre
à notre étude a été une étape assez
délicate. Nous devions interroger une quinzaine de
sociétés dans le cadre de l'enquête qualitative mais la
contrainte supplémentaire était de questionner uniquement celles
qui avaient vécus une situation de F&A.
Après avoir fait une liste assez large de
sociétés, nous avons acté le démarchage. Un bon
nombre de refus pour diverses raisons se sont fait sentir malgré le fait
d'avoir expliqué que cela se déroulait dans le cadre d'un
mémoire professionnel.
Il a donc fallu passer par d'autres biais (carnet d'adresses).
Notre entourage a permis de contacter et surtout de valider les demandes
d'interviews, ce qui a pu conduire à l'étude de l'ensemble des
hypothèses.
L'autre difficulté résulte dans les
réponses des personnes interrogées et plus
précisément dans leurpartialité.
De plus, chaque cas est différent car le contexte peut
ne pas être le même selon si la société est
l'acquéreuse ou l'acquise, selon ses antécédent ou encore
sa culture.
L'objectivité devait donc être de mise pour
répondre au mieux aux hypothèses mais grâce à
l'ensemble des interviewés et à leur nombre, ce risque
inhérent aux enquêtes qualitatives a été
réduit.
Nous allons maintenant nous concentrer sur les solutions
proposées aux hypothèses qui ont été
validées par le biais de préconisations et d'actions
concrètes.
PARTIE III :
PRECONISATIONS
A travers tout ce qui a été vu et par la
problématique posée :
ü Dans quelle mesure, la gestion du facteur
humain représente-t-elle un risque dans le cadre d'une opération
de F&A ?
Nous pouvons donc voir
pourquoienviron« 60%59(*) des F&A conduisent à des
échecs »et que si l'on se penche sur la création
de valeurs, « seulement 23% d'entre-elles dégagent une
plus-value60(*) » (ce qui est énorme). La plupart du
temps, on les affecte au fait de ne pas prendre en compte le risque qui peut
être causé par l'humain durant l'opération ce qui est
source de déstabilisation pour le bon déroulement de
l'opération et par conséquent à des déboires.
Donc à la question posée par la
problématique à travers la recherche théorique et
empirique montre que la composante humaine cause un risque majeur si
l'acceptation de la F&A n'est pas voulue par l'ensemble de l'organisation
(salariés) à cause de l'aversion induite par la nature de l'homme
qui voit dans le changement une remise en cause de ses acquis.
Revenons donc au cas des sociétés dans
lesquelles j'ai travaillé et celle où je travaille actuellement.
A mon arrivée, dans l'entreprise en Master I, il avait
été expliqué aux alternants et stagiaires récemment
embauchés qu'une acquisition de la société avait
été faite et qu'à présent la société
était en pleine restructuration organisationnelle et qu'il ne fallait
pas s'inquiéter même si l'environnement général
était morose (burnouts, arrêts maladies, autonomie réduite
sur les postes...).
J'ai également appris que Bic (où je suis en
poste aujourd'hui) procédait au rachat d'une nouvelle entité
indienne.
Comme expliqué en introduction de
ce mémoire, j'ai vu et vécu les deux faces d'une
F&A (ma première société étant acquise et
aujourd'hui Bic étant l'acquéreur).
Au vu de mon expérience, des retours de la part des
interviewés ainsi que de la recherche théorique, je propose pour
l'une comme pour l'autre diverses solutions pour limiter l'appréhension
dans le cadre de l'opération de F&A.
a) Les recommandations
opérationnelles
Voici les recommandations opérationnelles
proposées pour chacune des hypothèses sous forme de
tableau :
|
Recommandations opérationnelles
|
Hypothèse n°1 : « un
salarié montre une aversion au changement dans le cadre d'une
F&A »
|
Nous conseillons lorsqu'une résistance au changement
s'opère dans l'organisation de procéder à la mise en place
de différents outils et actions. Les voici listés
ci-dessous :
- Indiquer au salariédes détails, des deadlines,
des objectifs visibles à plus ou moins long terme pour lui donner une
vision à moyen terme ;
- Eduquer et présenter les modifications à venir
en veillant à accentuer les aspects positifs du changement ;
- Créer des valeurs communes pour motiver et
créer une cohésion ;
- Ne pas ignorer les problèmes psychologiques que ce
contexte crée et en parler afin d'éviter l'isolement et la
dégradation psychologique ;
- Veiller à rassurer ses équipes
proximité managériale ;
- Le responsable doit permettre au salarié de lui faire
part de son malaise afin de gagner sa confiance et lui montrer que quelqu'un
l'écoute ;
- Faire des réunions, des tables-rondes et parler en
toute liberté, donner son avis, son sentiment sans jugement de la part
des autres ;
- Former les managers à la communication :
« même si je n'ai pas de réponse à t'apporter,
j'entends ce que tu dis... » preuve d'attention ;
- La communication doit être mutuelle : il y a un
émetteur mais surtout un récepteur qui est le manager, les RH ou
la direction (qui entend la préoccupation de ses
subordonnés) ;
- Le salarié doit également prendre sur
lui-même et mettre en place une stratégie de
« coping », c'est-à-dire, des efforts faits
de sa part pour lutter contre une situation jugée stressante voire
dangereuse. Des outils d'adaptation pour lutter contre ce sentiment de danger.
Le travail doit se faire de façon mutuelle et donc des efforts de toute
part doivent e faire sentir que ce soit par la direction mais également
par les employés ;
- Le manager doit s'inspirer des 3 styles de management
existants qui sont celui :
§ Du conflit (coping)
§ De transition (accompagner le processus)
§ Par la motivation (coacher, pousser, stimuler via des
objectifs communs)
- Dans le cadre d'une F&A internationale, il pourra
également ajouter le management interculturel ;
- Un autre outil qui est le « Leading
Change » créé par John Kotter (professeur à
Harvard) avec les conseils suivants :
§ « Créer un sentiment
d'urgence » ;
§ « Former une
coalition » ;
§ « Développer une
vision » ;
§ « Communiquer la
vision » ;
§ « Lever les obstacles au
changement » ;
§ « Démontrer des résultats
à court terme » ;
§ « Bâtir sur les premiers
résultats pour accélérer le
changement » ;
§ « Ancrer les nouvelles pratiques dans la
culture d'entreprise ».
- Créer une force managériale ;
- Imaginer plusieurs scénarios de crise (durant la
phase d'intégration) et des solutions pour limiter l'impact
négatif sur l'organisation. Par exemple, avoir un plan type ainsi que
les réponses à apporter. Cela serait un gain de temps et un
progrès considérable pour les ressources humaines car cela
limiterait les éventuelles difficultés naissantes grâce
à des outils et des réponses déjà
préparés en amont. De plus, cela prouverait que le salarié
est au coeur des préoccupations de la part des hautes sphères
étant donné que l'on répondrait sans s'attarder à
leur malaise ou autre problème de nature différente ;
- Situer les protagonistes et meneurs (représentants du
personnel) de l'organisation et capter leur attention puis gagner leur
confiance à travers des promesses fortes et tangibles. Ceux-ci pourront
communiquer en aval en expliquant la prise en compte de l'humain est
réelle.
|
Hypothèse n°2 : « les
actions en GRH envers les employés sont propices au succès de la
phase d'intégration d'une F&A »
|
Dans la phase d'intégration, les actions en GRH sont
importantes pour son bon déroulement. Différents conseils sont
recommandés :
- La COMMUNICATION sera le maître-mot.
Tout passera par elle. La maîtriser est vital dans chaque étape. A
travers elle, les objectifs seront développés de manière
explicite. L'écoute devra être nécessaire pour comprendre
les attentes et les inquiétudes des employés. La nouvelle
entité devra communiquer des valeurs et une image forte.
- On devra doter la GRH de moyens proactifs, accroitre son
budget en communication interne.
- Il faudra éviter les rumeurs et pour cela parler
& communiquer par le biais d'un seul représentant (connu et
accepté de tous) afin d'éviter différents sons de cloches
et bloquer tout bruit de couloir. Il expliquera de façon formelle dans
quelle direction l'entreprise souhaite se diriger et à quelles
étapes est-elle et par lesquelles elle devra passer pour atteindre son
objectif ;
- Le plan de communication se devra d'être anticipatif,
constant, répandu et surtout clair ;
- Le message se devra de toucher les bonnes
personnes ;
- Générer une culture nouvelle et
répondant aux attentes des employés des deux entités pour
développer un sentiment de mansuétude ;
- Construire une politique RH commune pour s'épargner
d'une situation de « deux poids, deux mesures » ;
- Concilier et équilibrer les pratiques en
entreprise ;
- Mettre en place un système de formations standard
(regroupant les membres des deux sociétés) pour limiter les
divergences et orchestrer une dynamique de groupe ;
- Entretien de groupes pour parler librement et avoir une
écoute ;
- Lister les motifs de problèmes psychosociaux et
préparer un recours pour chacun d'entre eux ;
- Constituer des objectifs communs aux deux structures pour
les faire travailler d'une seule voix et créer une harmonisation et une
synergie organisationnelle ;
- Insuffler une dynamique positive et des enjeux motivants
pour « enrôler » les plus récalcitrants
grâce à des (Buono & Bowditch) :
§ « Canaux de communications
bidirectionnels » ;
§ « Prévisions réalistes sur la
F&A » ;
§ « Ateliers de travail » ;
§ « Enquête interne/ de
satisfaction » ;
§ « Equipes de transition » ;
§ « Réunions
inter-équipes » ;
§ « Des rites et symboles
communs ».
- Avantager la communication orale plutôt
qu'écrite. Les employés préfèrent être en
tête-à-tête avec leur manager et pouvoir discuter
plutôt que de recevoir exclusivement des newsletters via leur boîte
mail. Ils ont un récepteur en face d'eux qui comprend leurs
attentes ;
- Faire prendre conscience à tous que les efforts
doivent être faits conjointement et non uniquement fait par une seule des
deux parties. La direction et les employés doivent faire chemin
commun ;
- Etablir un plan qui regroupe toutes les tâches
à accomplir ;
- Engager une politique de promotion et d'évolution.
C'est un élément important pour montrer que chacun a la
possibilité de faire partie intégrante du processus
d'intégration et qu'il est reconnu à sa juste valeur ;
- Construire un sentiment d'équité entre
tous ;
- Pour cela, il faudra forcément passer par un
approvisionnement des fonds en GRH et du budget alloué ;
- Fréquemment, effectuer des sondages d'humeur avant,
pendant, et après l'opération (environ une fois par mois) pour
mesurer l'évolution des attitudes dans l'organisation. Il faudra veiller
également à transmettre les résultats à tous par
souci de transparence ;
- Durant la phase d'intégration, lancer des
enquêtes de climat interne ;
- Surtout, écueil à éviter : la
rétention d'informations ;
- Faire des tableaux de bord avec des indicateurs
précis (productivité, objectifs des équipes, temps de
réalisation des tâches au quotidien,...), contrôler
l'écart et vérifier quelle en est la raison principale
(ras-le-bol, fatigue, stress,... causés par la F&A ?) ;
- Instaurer dans l'intranet de la société une
F.A.Q. (foire aux questions) avec des thèmes souvent abordés, des
questions types que chacun peut se poser lors de cette phase de transition et
de changement. Les questions et répobses devront être
formulées de manière simple et positive (pas de négations
dans la structure des questions) ;
- Créer une ligne d'écoute (numéro vert)
qui aborderait toutes les problématiques inhérentes aux
entreprises y compris celle ayant pour sujet les F&A et le risque
humain ;
- Dans les cas extrêmes, par exemple, si la pression est
tellement forte pour certains et qu'il y a des burnouts voire même des
tentatives de suicides, il faudra intégrer d'urgence une cellule
d'accompagnement psychologique.
|
Hypothèse n°3 : « la
structure dirigeante ne considère pas toujours la dimension humaine
(menace) comme une des composantes clés du succès de la
F&A ».
|
La structure dirigeante se doit de prendre en
considération le facteur humain si elle souhaite favoriser son
« acceptation » et par conséquent diminuer le risque
RH :
- En amont, travailler sur la Due Diligence qui regroupe
l'ensemble des vérifications faites par l'entreprise avant un rachat
(audit) et intégrer l'aspect humain et toutes ses
spécificités (représentants du personnel, climat social
ambiant,...) c'est-à-dire, de « contrôler la
température » dans cette organisation avant d'enclencher une
procédure de changement ;
- Mettre sur le même pied d'égalité la
finance, le légal............mais aussi l'humain dans la
préparation en amont ;
- Ce travail doit se faire durant la phase de
« closing » afin d'avoir un plan détaillé de
la démarche à lancer lors de l'enclenchement de la phase
opérationnelle ;
- Gagner l'approbation des représentants syndicaux qui
peuvent la principale source de mécontentement et de blocage au sein de
la nouvelle entité. Dans le cas où ils savent qu'ils seront bien
reçus, cela sera de bon augure pour les deux parties. Cela donnera un
avantage net à la direction ;
- Créer un dialogue social ;
- Autre erreur, arrivé en « terrain
conquis », il faut comprendre que cette opération et sa
phase d'intégration prendront du temps à se mettre en place et
à être acceptés et que le sentiment de confiance n'est donc
pas inné. Au contraire, cette relation se construira sur la durée
et il vaut mieux avoir avec soi la composante humaine plutôt que contre
pour assurer un avenir sans incidents à la nouvelle
entité ;
- Négocier dès le début avec les
partenaires sociaux et ce durant tout le processus pour montrer l'implication
et la volonté des dirigeants
- Créer une relation forte et durable avec les
partenaires sociaux ;
- Accepter que malgré toutes actions mises en place que
certains éléments ne peuvent tout simplement pas s'adapter
à la nouvelle organisation due à sa personnalité qui lui
crée ce blocage psychologique
- Etre constamment en concertation avec le département
RH pour que celui-ci communique verticalement aux salariés ;
- Montrer sa volonté de travailler avec les
RH ;
- Légitimer le changement et expliquer ses avantages
(puissance accrue, poids plus fort, synergie des technologies, renforcement sur
le marché,....) et l'accompagner de manière
pédagogue ;
- Rassurer sur les futures modifications et changements
organisationnels.
- Etre clair et honnête avec le facteur humain quitte
à expliquer que certaines réformes à venir seront
difficiles voire douloureuses mais que cela est pour le bien de la
société. Grâce à ce genre de démarche, la
vision de la direction de la part des salariés changera car ils se sont
sentiront clairement pris en compte dans le mécanisme qu'est la
F&A.
|
Concernant la planification et le coût, l'idéal
serait de faire dès le début appel à un cabinet
spécialisé dans les réorganisations d'entreprises
(F&A, restructuration interne,...) et plus précisément dans
le pilotage du management et le développement en RH.
Pour les principaux coûts, nous pourrons donc recourir
à de la prestation. En moyenne un consultant expert dans son domaine
coûte environ 1 500 à 2 000 € par jour.
Il mettrait à disposition ses compétences en
matière de :
- Pilotage de projet ;
- Coaching ;
- « Réalisation de soi » ;
- Conseil.
Cela passerait, premièrement, par un diagnostic de la
société. Cet état des lieux permettra de de comprendre
quelle est la vision, la cible, de comprendre l'écart en la
société ciblée (A) et l'acquéreuse (B).
Le cabinet soumettra une proposition commerciale la plus
adaptée à la situation.
Une fois mandatée, elle pourra ensuite, elle pourra
lancer un processus commun sera mis en place pour répondre aux attentes
des deux entités sans pour autant favoriser ou défavoriser l'une
ou l'autre ; le but étant de trouver des « atomes
crochus » pour créer des valeurs communes et une
stratégie sur le long terme pour garantir la réussite du projet
(voir les propositions faites précédemment dans les
recommandations).
Il y a une difficulté à budgéter
l'ensemble des dépenses liées aux préconisations car comme
nous l'avait expliqué un consultant spécialisé en
management et RH lors de notre enquête-terrain que chaque cas de F&A
était différent. Plusieurs paramètres sont à
prendre en compte comme la taille de l'entreprise, le nombre de
salariés, la stratégie décidée, le management
proposé par la direction et en fonction de ces différents
aspects, les frais liés aux recommandations varient d'une situation
à l'autre. Les critères ne sont donc pas identiques.
En d'autres mots, chaque cas est unique et par
conséquent la mise en place d'outils et d'actions sont personnalisables
pour une société précise et sa budgétisation pour
globale difficilement chiffrable.
Au final, les trois principales idées à retenir
pour ce genre de situation sont :
- Consolider le management ;
- Intensifier et généraliser les actions en GRH
au sein de l'organisation ;
- Prendre conscience du poids de la composante humaine dans
l'opération au même titre que la finance.
b) Le planning type
En termes de planification, le gros des actions à
lancer est à faire dès la préparation en amont.
Voici un modèle type de planning simplifié qui
pourrait être mis en place pour une société dans lequel
nous allons spécialement nous pencher:
Il pourra être utilisé comme une base de travail
qui sera à développer et à adapter à la
société concernée.
CONCLUSION GENERALE
Au travers de la recherche effectuée dans la partie
théorique, nous avons constaté que la prise en compte du facteur
humain était insuffisante.
La plupart des naufrages dans les opérations de F&A
(60% d'entre elles) sont générés par le fait
d'inattentions et de négligences de la composante humaine.
La partie théorique et celle empirique nous
l'ontdémontrées sans compter les spécialistes de ce
phénomène qui nous expliquent depuis plusieurs années que
si la prise en compte de la composante humaine est déficiente, l'impact
sera d'autant plus fort lors de la phase d'intégration synonyme de
difficultés sur le plan organisationnel.
Nous constatons donc que le facteur humain constitue un axe
majeur dans ce processus. Le succès de l'opération dépend
de sa prise en compte.
C'est ce qui a été relevé lors de
nombreuses F&A, l'humain était considéré comme une
synergie et non pas comme un facteur clé de succès, ce qui fait
une différence considérable.
Afin de contrôler la véracité de cette
réflexion, nous avons effectué un travail, premièrement
théorique avec la définition des mots-clés du sujet et la
délimitation du sujet (les F&A et la composante humaine).
Par la suite, nous avons introduit les concepts RH et leurs
problématiques inhérentes.
Dans un second temps, nous avons voulu vérifier la
teneur et l'exactitude de ces théories en les confrontant à
travers des hypothèses qui sont nées lors de notre recherche et
qui ont été soumises à des professionnels (qui ont
vécu cette situation de F&A).
Pour cela, un questionnaire semi-directif
(enquête-terrain) a été rédigé regroupant les
interrogations par thématiques et hypothèses.
Les réponses nous ont permis de conforter notre
idée et de valider les hypothèses.
Pour terminer, nous avons indiqué un certain nombre
d'outils et d'actions à mettre en place à vocation humaine tout
cela dans le but de diminuer les effets négatifs sur l'entreprise et
limiter le risque pour ce genre d'opérations.
Cette expérience fut enrichissante et
appréciée. Elle nous a permis de travailler sur un projet
à forte valeur ajoutée.
A noter que depuis peu (début d'année 2014) que
les F&A repartent en hausse en France après deux années
d'accalmie.
En effet, « grâce » à la
crise, « les taux d'intérêts sont plus faibles, les
valorisations boursières sont encore loin des sommets et elles ont
besoin de constituer des alliances solides face à des perspectives
moyennes.61(*) »
ü Vont-elles à l'avenir tenir compte du facteur
humain et éviter l'écueil fait par leurs
prédécesseurs ?
BIBLIOGRAPHIE
Auteur
|
Titre
|
Référence
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Date
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Olivier
Meier et
Guillaume
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Revue internationale sur le travail et la
société
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2005
|
WEBOGRAPHIE
ANNEXES
Annexe 1 : « lesquinze plus grosses
acquisitions jamais effectuées62(*) ».
Annexe 2 : « schéma
représentant les trois formes de croissances63(*) ».
Annexe 3 : « schéma
synthétisant le processus complet d'une
fusion-acquisition »64(*)
Annexe 4 : « les cinq grandes vagues
de F&A dans l'histoire »65(*).
Annexe 5 : « listing des questions
posées lors de l'enquête-terrain ».
v Hypothèse numéro une, « un
salarié montre une aversion au changement dans le cadre d'une
F&A » :
§ était-ce une fusion ou une acquisition ?
§ dans quel cadre s'est déroulé votre
opération ? (national, internationale*) ?
§ *si F&A internationale, les cultures des 2
entités sont-elles été un frein, ou au contraire une
source de développement de la société ?
§ étiez-vous « la société
dominante » ou
« dominée » (acquéreuse ou acquise) ?
§ comment avez-été informé (appris)
du changement (F&A) ?
§ quelles ont été les premières
réactions de vous & des employés lors de l'annonce au
sein de l'organisation ?
§ quels ont été les impacts/changements
concrets sur votre fonction (autonomie) ? Sur celle des
employés/subordonnés ? (les principaux changements
visibles ?)
§ comment était l'ambiance
générale/réactions durant
(stress/inquiétude,...) ? des changements d'attitudes, de baisse de
motivation ont-ils été enregistrés ?
§ en termes d'indépendance, quelle
différence voyez-vous aujourd'hui vis-à-vis de la situation
antérieure ?
§ les changements en termes d'organisation du travail se
sont-ils fait ressentir ? comment ont-ils été perçus
par les employés (imposé, en douceur,...) ?
§ en termes d'effectif, y-a-t `il eut des changements
significatifs ? si oui, de quel ordre ?
§ que pensez-vous des nouvelles affectations de postes,
comment les qualifierez-vous ? (juste, injuste, le contraire...)
§ des différences culturelles se sont-elles fait
ressentir ? si oui, comment et par quels moyens les avez-vous
intégré au sein de l'opération ?
v Hypothèse numéro deux, « les
actions en GRH envers les employés sont propices au succès de la
phase d'intégration d'une F&A » :
§ comment s'est déroulée la phase
d'intégration ? le rôle de la GRH ?
§ l'organisation du travail a-t-elle
évoluée (actions en GRH) ? si oui, plutôt
positivement ou négativement ?
§ considérez-vous que la communication interne
fût transparente et claire au sein du processus
d'intégration ?
§ y-a-t-il eu circulation de la rumeur ? si oui,
comment a-t-elleété combattue au sein de votre
organisation ?
§ a-t `on mit en place des outils, des préparatifs
de gestion du stress salarial (ex : coping...) ? si oui, lesquels ?
§ y-a-t `il eut des plans de formations instaurés,
des réunions, coaching etc. au cours de la F&A ?
§ les valeurs, cultures et habitudes ont-elles
changées ? si oui, dans quelle mesure ?
§ en comparaison à la situation antérieure
(avant F&A), quel retour faites-vous aujourd'hui ? Est-ce
bénéfique/meilleur en termes de conditions? Le
contraire ?
§ la fonction GRH a-t-elle correctement fait parvenir
l'information (en amont vers l'aval) ? quelle a été votre
opinion sur cette transmission d'infos ?
§ quelles ont été les principales actions
mises en place par la GRH au sein de l'organisation ?
§ la fonction GRH a-t-elle créée de
nouvelles valeurs communes au sein de la nouvelle entité afin de
faciliter l'opération ?
§ au sein de la nouvelle entité, comment la
nouvelle organisation (des 2 sociétés unies) a
collaborée ?
§ de nouvelles méthodes & process de travail
ont-ils été instaurés pendant ?
§ les outils de GRH (tableaux de bord, entretiens
individuels, outils de mesure de productivité) ont-ils assisté
à un changement visible dans le travail des salariés ?
§ auriez-vous aimé que la GRH instaure plus de
moyens d'intégration ?
§ les outils instaurés par les RH vous-ont-ils
sembler efficaces durant l'intégration ?
§ selon vous, les actions en GRH ont une importance dans
cette phase de transition ?
v Hypothèse numéro trois, « la
structure dirigeante ne considère pas toujours la dimension humaine
(menace) comme une des composantes clés du succès de la
F&A » :
§ comment votre hiérarchie vous l'a-t-elle
annoncé ?
§ l'avez-vous appris avant ou après l'annonce
officielle (ex : média) de la F&A ?
§ pourquoi ce choix de F&A et plutôt qu'autre
chose (croissance interne=> R&D, nouvelles structures, investissements
outils industriels ou services,... et/ou alliance-partenariat) ?
§ comment qualifierez-vous ce changement (de subite, de
préparé, de choc, dans la continuation...) ?
§ les employés ont-ils été
informés ? si oui avant ou après le lancement de
l'opération ?
§ quel a été le niveau d'implication chez
les salariés ? ont-ils eu l'occasion d'assister à des
réunions pour suivre l'évolution du processus en cours ?
§ l'information lors du processus d'intégration
a-t-elle circulée convenablement selon vous ?
§ a-t `on préparé les salariés par
le biais de réunions à l'arrivée de la F&A?
§ y-a-t `il eut des frictions au cours de la F&A
? sont-elles toujours d'actualité ?
§ la structure dirigeante après F&A a-t-elle
changée ? si oui, dans quelle mesure ?
§ y-a-t `il eut une défiance de la part des
employés (que ce soit par le biais d'une démotivation,
absentéisme, grève,...) ?
§ les arrêts maladies, baisse de
productivité ont-ils augmenté ?
§ avez-vous ressenti une implication de la structure
dirigeante envers les salariés et vous-même ?
* 1
Olivier
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Guillaume
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* 16Gerry Johnson, Richard
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* 17Gerry Johnson, Richard
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* 18Gerry Johnson, Richard
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* 19
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* 20Gerry Johnson, Richard
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* 21Gerry Johnson, Richard
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* 22Gerry Johnson, Richard
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http://www.finance-acquisition.com/espace-pedagogique/fusions-acquisitions-2/
* 65
http://www.melchior.fr/Les-Fusions-Acquisitions-F-A.3943.0.html