La protection de l'environnement par les collectivités territoriales décentralisées au Cameroun: cas de la communauté urbaine de Douala( Télécharger le fichier original )par Gilles Herbert FOTSO Université de Douala - Faculté des Sciences Juridiques et Politiques - Master 2 Recherche 2012 |
II.2. Problématique et hypothèse de l'étudeDe tout ce qui précède, la présente étude vise à répondre à la question suivante : S'il est constant que la décentralisation vise à impliquer les populations dans la gestion de leurs affaires à travers les collectivités locales, for est de se demander quelle place occupe la protection de l'environnement dans les attributions de ces dernières au Cameroun d'une part, et comment elles procèdent à la mise en oeuvre effective de cette protection d'autre part.? Avec la consécration constitutionnelle de la décentralisation et aussi de la protection de l'environnement depuis 1996, l'on aurait pu s'attendre à ce que, compte tenu de la proximité aux préoccupations des populations et des déséquilibres affectant l'environnement, d'importantes attributions soient transférées aux collectivités territoriales par le pouvoir central. Mais pour le moment, nous n'en sommes encore qu'à la loi d'orientation qui n'a pas encore touché l'épineuse question de transfert des compétences. En dépit de cette situation, les collectivités territoriales décentralisées en général et le Communauté Urbaine de Douala en particulier assurent leur mission de protection de l'environnement au moyen de politiques qu'elles élaborent et conformément aux normes en vigueur au Cameroun. En effet, la politique de protection de l'environnement élaborée par la ville de Douala est prise en compte dans le processus de maturation et de mise en oeuvre des politiques publiques sectorielles. Dans ce processus, l'inscription d'un problème (préservation du milieu de vie par exemple) dans l'agenda y tient une place de choix. Reprenant l'analyse de COBB et ELDER, Jean PADIOLEAU définit en effet l'agenda comme : L'ensemble des problèmes perçus comme appelant un débat public, voir l'intervention des autorités politiques légitimes»92(*). On distingue en effet deux types d'agendas : un agenda systémique (ou conjoncturel) par lequel les problèmes font leur entrée dans le champ du forum politique ; un agenda institutionnel ou gouvernemental permettant aux problèmes d'être inscrits dans le champ de l'action administrative. Dès lors, les politiques de protection de l'environnement des CTD se matérialisent par des décisions tantôt portées sur les «agendas institutionnels » et sur un « agenda conjoncturel »93(*) des pouvoirs publics. La vérification de cette hypothèse centrale passe par deux grands axes que sont : le cadre normatif et institutionnel de protection de l'environnement au Cameroun d'une part, et les mécanismes opérationnels de protection de l'environnement dans la ville de Douala, d'autre part. * 92 BRAUD (P.), Op. cit, p 544 * 93 LAGROYE (J.), op. cit, pp. 440-446 (Selon l'auteur, tous les acteurs gouvernementaux ont chacun un agenda institutionnel, alors qu'il n'y a qu'un seul agenda pour les politiques conjoncturelles du gouvernement). |
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