Section IV : Mise en oeuvre des préventions
1. Données relatives aux moyens et dispositifs
pour prévenir l'exposition aux agents anesthésiques
volatilsinhalatoires
A cettequestion, ila
étéenregistréquatretypesde réponse:
En premier, l'utilisation du circuit fermé est
proposée comme réponse par tous les répondants,
confirmé par l'opinion suivante :« Pour
prévenir l'exposition aux agents anesthésiques
halogénés, l'utilisation du circuit fermé est la
meilleure ». IADE5
En deuxième, le remplissage des cuves à
halogénés avec précaution est ce qui ressort de cet
entretien. Ces réponses viennent confirmer l'affirmation de ces
informateurs : « La prévention de l'exposition aux
agents anesthésiques volatils va consister à l'utilisation du
circuit fermé et le remplissage des cuves à
halogénés avec précaution à mon
avis ». IADE2
« Pour moi, le remplissage des cuves avec
précaution et l'utilisation du circuit fermé préviendrait
l'exposition aux agents anesthésiques volatils ».
IADE4
« Les moyens de la prévention de
l'exposition aux agents anesthésiques sont l'utilisation du circuit
fermé, le bon remplissage de la cuve à halogéné par
les anesthésistes que nous sommes ». IADE7
En troisième, l'utilisation du système
d'évacuation des gazest avancée par certains des informateurs.
« La prévention de l'exposition aux
agents anesthésiques volatils se fait par l'utilisation du circuit
fermé et l'utilisation du système d'évacuation des gaz
anesthésiques dans les salles d'intervention dans les pays
développés ». IADE1
« Les moyens et dispositifs pour la
prévention de l'exposition aux agents anesthésiques volatils sont
par exemple l'utilisation du système d'évacuation des gaz
anesthésiques et de l'appareil d'anesthésie avec circuit
fermé bienque cela n'existe pas encore chez nous ».
IADE8
En fin, l'utilisation des masques adaptés à la
morphologie du patient est ce qui ressort de l'entretien avec un des
intervenants : « En ce qui me concerne, l'utilisation des
masques adaptés à la morphologie du patient avec un appareil
d'anesthésie à circuit fermé réduirait l'exposition
aux agents anesthésiques volatils ». IADE6
2. Données relatives aux moyens utilisés
dans les salles du bloc opératoire de leur service pour prévenir
l'exposition aux agents anesthésiques volatils
Il ressort de ces entretiens que les informateurs n'utilisent
rien pour prévenir l'exposition aux agents anesthésiques volatils
en dehors de leur masque facial. Ceci est confirmé par le propos de cet
intervenant : « Ici, nous n'en disposons aucun moyen de
protection en dehors de nos masques faciaux, votre thème est le bienvenu
pour attirer notre hiérarchie par rapport à notre
protection ». IADE2
3. Données relatives au moment de
réaliser le remplissage du vaporisateur de la machine
d'anesthésie
Il ressort de ces entretiens l'unanimité à
laquelle les informateurs remplissent la cuve à halogéné
le matin bien que d'autre la remplissent si nécessité. Deux
catégories de réponse ont été émises.
Premièrement, tous remplissent le vaporisateur de la
machine d'anesthésie le matin.
Secondement, les propos de certains des intervenants
apportent un plus : « Nous réalisons le remplissage
à cuve d'halogéné tous les matins avant de commencer
à travailler, toute fois, il arrive que nous constations les ruptures au
cours des interventions chirurgicales et nous les remplissions pendant cette
période ».IADE3
« Nous remplissons nos cuves à
halogéné tous les matins et si nécessaire »
IADE7
4. Données relatives aux freins pour la mise
en oeuvre des pratiques de lutte contre l'exposition aux agents
anesthésiques
Ilrésulte deséchanges de paroles que les
freins pour la mise en oeuvre des pratiques de lutte contre l'exposition aux
agents anesthésiques est relativement connu des IADE. Eux tous ont
évoqué les difficultés matérielles. Cependant,
certains ont parlé des difficultés structurelles. Ci-dessous les
propos de certains des informateurs : « Les freins pour la
mise en oeuvre des pratiques de lutte contre l'exposition aux agents
anesthésiques peuvent se résumer en difficulté
matérielle et structurelle ». IADE2
« Ce qui freine la mise en oeuvre des pratiques
de lutte contre l'exposition aux halogénés est le manque de
matériel adéquat et des structures
appropriées ». IADE3
5. Données relatives à ceux qui
participent à la prévention de l'exposition aux agents
anesthésiques
A cettequestion, ila étéenregistrédeux
classesde réponse est rappelé :
Danslapremière classe, tous les IADE disent
participerà la prévention de l'exposition aux agents
anesthésiques. C'est cequi ressort du proposci-dessous :
« Je pense que c'est nous les anesthésistes qui
participons activement à la prévention de l'exposition aux
agents anesthésiquesvolatils puisse nous sommes
régulièrement posté à la tête du patient et
manipulons ces halogénés » IADE6
Danslasecondeclasse, tous les IADE et les maintenancier
participent à la prévention de l'exposition aux agents
anesthésiquesvolatils. C'est ce qui ressort des paroles
échangées dans la conversation
ci-dessous :« pour moi, les IDAE et les maintenanciers sont
ceux qui s'occupent de la prévention » IADE2
« Comme c'est les maintenanciers qui font le
maintien de tous nosappareils, eux et nous devrions participer à la
prévention de l'exposition aux agents
anesthésiquesvolatils » IADE7
6. Données relatives à la protection
vis-à-vis des agents anesthésiques volatils
inhalatoires
Tous les intervenants sont unanimes qu'ils n'utilisent aucun
moyen de protection en dehors deleurs masques.Les propos de cet informateur le
témoignent : « Nous n'avons aucun moyen de
protection en dehors du port de nos masques »
Tableau VI: Présentation des résultats de
l'observation directe
Activités
|
Nombre
|
Commentaires
|
Observé
|
Non observé
|
Accueil et disponibilité
|
8
|
0
|
Bon accueil par tous IADE
|
Renouvellement de l'air
de la salle
|
0
|
8
|
Appareil non disponible
|
Vérification de l'appareil d'anesthésie et de la
tuyauterie
|
6
|
2
|
La majorité vérifie
la tuyauterie avant l'anesthésie
|
contrôle continu des concentrations en gaz
anesthésiques dans les locaux de travail
|
0
|
8
|
Appareil non disponible
|
Utilisation d'une tente ou un capot entourant la face du patient
lors de l'utilisation du masque et canule
|
0
|
8
|
Tente non disponible
|
Cartouches à charbon pour captage
des anesthésiques volatils expirés
|
0
|
8
|
Appareil non disponible
|
Utilisation du système d'Evacuation des Gaz
anesthésiques (SEGA) expirés
|
0
|
8
|
Appareil non disponible
|
Utilisation du circuit avec réinhalation à bas
débit de gaz frais(circuit fermé)
|
0
|
8
|
Appareil non disponible
|
Ventilation des salles de travail permettant une dilution et une
évacuation des polluants
|
0
|
8
|
Absence de ventilateur pour
Salle de travail
|
Mesure des valeurs limites d'exposition (ppm)
|
0
|
8
|
Appareil non disponible
|
Vérification du bon raccordement des ventilateurs aux
systèmes d'évacuation des gaz.
|
0
|
8
|
Appareil non disponible
|
Utilisation du double masque
|
0
|
8
|
Absence du double masque
|
Utilisation des masques et canule de taille adoptée
|
5
|
3
|
La majorité utilise des masques et canule de taille
adoptée aux patients
|
Remplissage des cuves à halogénés avec
précaution
|
6
|
2
|
Remplisse les cuves à halogénés avec
précaution
|
Eviction de purger le circuit de ventilation dans
l'atmosphère de la salle
|
2
|
6
|
Presque eux tous purgent le circuit de ventilation dans
l'atmosphère de la salle
|
4.2.
ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS
Cette enquête nous a permis de recueillir des
informations desactivités des IADE sur la prévention d'exposition
aux agents anesthésiques volatils inhalatoires au Centre Hospitalier et
Universitaire de Yaoundé ; ceci nous permettra de faire une
synthèse de nos résultats qui sera appuyée d'une
discussion par rapport aux différents thèmes
détaillés dans la présentation des résultats qui
nous ont permis d'orienter l'entretien à savoir :
· Caractéristiques des
répondants ;
· Connaissances des répondants ;
· Les mesures de prévention primaire
Section I : Attitude préventive dans le
contexte socio professionnel
Pour ce qui est de la population des IADE, on retrouve une
majorité féminine à hauteur (5 sur 8) avec une
ancienneté courte, 4 sur 8 des moins de 5 ans
d'ancienneté.L'anciennetéprofessionnelle et le sexe sont des
facteurs qui ont l'influence sur la reproduction liée à
l'exposition chronique aux agents anesthésiques volatils.D'après
Bussiers et al (2012), une étude de cohorte rétrospective faite
au Québec au Canada a évalué les anomalies
congénitales retrouvées chez les enfants d'infirmières
anesthésistes exposées aux gaz anesthésiques pour
inhalation. De 1990 à 2000, 9 433 infirmières ont
donné naissance à 15 317 enfants. Ce nombre inclut
1 079 enfants avec anomalies congénitales ainsi que
80 mortinatalités, dont 23 avec des anomalies
congénitales. S'agissant de l'ancienneté dans le service,Arnaud
Bassez (2012) affirme que les effets sur la santé de l'exposition
à de faibles concentrations de gaz anesthésiques sont
évalués à partir de travaux menés chez l'animal,
d'enquêtes épidémiologiques et d'études chez des
volontaires sains. Les durées d'exposition sont également
variables, idéalement proches de celles du personnel, soit 4 à 8
heures par jour, 5 jours sur 7, pendant plusieurs semaines et voire plusieurs
années.
Section II : Conception sur la prévention
à l'exposition aux agents anesthésiques volatils
inhalatoires.
En rapport aux données relatives aux connaissances des
IADE concernant ce qu'ils entendent par exposition aux agents
anesthésiques volatils inhalatoires, l'exposition aux agents
anesthésiques volatils inhalatoires peut-être définie comme
le fait d'être en contact avec des gaz anesthésique volatils,
dontlescirconstancesde survenue sont
prévisiblesetsusceptiblesd'être prévenues
pardesmesuresadaptées(Olivieret al,2005).Ilse dégage des
entretiens que l'exposition aux agents anesthésiques volatils
inhalatoires est bien connue par les IADE,qu'ilssontconscientsdes
conséquences probables sur la santé.
Lesinformateurslereconnaissentlorsqu'ilsdisent :« l'exposition
aux agents anesthésiques volatils inhalatoires est le fait d'être
en contact avec des gaz anesthésiques ». IADE1 et
IADE6
Concernant les données relatives aux gênes
ressentis lors de l'exposition aux agents anesthésiques volatils
inhalatoires durant leur carrière d'anesthésie,
onconstatequetouslesIADE ont exprimé la fatigue, la somnolence et les
céphalées. C'estdanscesensquel'IADE5déclare que
« je ressens habituellement les céphalées, la
fatigue et la somnolence ». Ces déclarations
corroborentavec cellesdeArnaud Bassez (2012) qui a noté chez un
collectif de 110 anesthésistes russes la fréquence de
manifestations non spécifiques comme les céphalées et la
somnolence.En plus de ceuxressenti ci-dessus, certains ont évoqué
le trouble de l 'humeur et des vertiges .C'est confirmé
par les propos de cet intervenant :
« Durant ma carrièred'anesthésie,
j'ai ressenti la fatigue, la somnolence, les céphalées et parfois
des vertiges et de trouble de l'humeur ». IADE2. Sa survenue
est corrélée à l'intensité de l'exposition
appréciée à partir de l'activité opératoire,
du taux de renouvellement de l'air de la salle. Cette idée joint celle
Saurel-Cubizolles et al (1992) qui a recueilli de façon
significativement plus fréquente la notion de fatigue et
identifié la survenue d'un syndrome dit neuropsychologique à
savoir le cumul d'au moins deux des trois symptômes suivants :
céphalées, vertiges, ralentissement des réactions et
trouble de l'humeur.
D'autres signalent la perte de conscience qui survient
rarement. C'est dans ce sens que l'IADE6 affirme que « Depuis que
j'exerce en anesthésie, j'ai les gênes comme les
céphalées, la fatigue, la somnolence et j'ai eu à perdre
la conscience une fois suite à une semaine de travail
intense ». Cette idée se rapproche de celle deHagemann et
al (1993) ont enquêté dans 22 blocs opératoires,
interrogé 120 anesthésistes et ont recueilli les plaintes
suivantes : fatigue (68%), épuisement général (53%),
irritabilité (26%), difficulté à la conduite (19%),
céphalée (17%), trouble de la concentration (8%) .
Par ailleurs, ils disent avoir ressenti l'irritation
oculaire.C'estcequiamènecetinformateuràs'exclamerences termes
:«J'ai étévraimentgênée au début de
ma carrièreface la fatigue, la somnolence, les céphalées
et l'irritation des yeux ». IADE3
Mérat et al (2008) ont publié une revue des
risques professionnels liés à la pratique de l'anesthésie,
de leurs conséquences et des éléments de
prévention. Huit facteurs de risques liés à la pratique de
l'anesthésie ont été identifiés, incluant
l'utilisation de gaz anesthésiques. L'exposition professionnelle aux gaz
anesthésiques pour inhalation comprend des risques d'avortement
spontané, d'anomalies congénitales, d'accouchement
prématuré, de génotoxicité, ainsi que des risques
d'effets neurocomportementaux.
Selon les données relatives à
l'halogéné qu'il préfère utiliser, notre
étude a montré que tous les intervenants sont unanimes quant
à l'halogéné qu'ils préfèrent utiliser dans
les salles de bloc opératoire. L'affirmation de cet informateur le
témoigne :« c'est l'isoflurane pour le
moment »IADE2 . Il faut noter que les halogénés
fréquemment utilisés dans nos services d'anesthésiologie
est l'halothane et rarement l'isoflurane. C'est surement ce qui entraine leur
unanimité de réponse à Isoflurane connaissant la
toxicité hépatique de l'halothane. En effet, selon de nombreuses
études, tant chez l'homme que chez l'animal, l'exposition
répétée à l'halothane peut être très
toxique via la synthèse de métabolites toxiques. Ces
métabolites entrainent des hépatites parfois mortelles, des
problèmes de reproduction (teratogénicité,
embryotoxicité), une dépression du système nerveux, ou
encore des anomalies congénitales (Smith,1993).
En rapport aux données relatives aux pratiques
d'anesthésie qui exposent aux agents anesthésiques volatils
inhalatoires,dans un premier temps, tous les informateurs de cette étude
ont données les mêmes réponses et connaissent relativement
bien les pratiques d'anesthésie qui les exposent aux agents
anesthésiques volatils inhalatoires. Il s'agit de l'utilisation du
circuit ouvert, du manque de système d'évacuation des gaz, de
l'absence du renouvellement de l'air des salles du bloc opératoire et du
manque d'adaptation des dispositifs de captage des gaz. C'est dans ce sens que
les propos de cet informateur convergent :« Pour moi, on
est exposé par l'utilisation d'appareil d'anesthésie à
circuit ouvert, de l'absence d'un système qui permet d'évacuer
les gaz présents dans la salle, du manque de renouvellement de l'air de
la salle, des dispositifs de captage comme le chaux
sodé » IADE2.
Et dans un second temps, certains ont données des
réponses supplémentaires à ceux des autres. Il ressort de
cette partie l'absence d'application de bonne pratique et le manque de
formation du personnel sur l'exposition aux agents anesthésiques
volatils. Le propos de l'IADE1 le confirme : « Les pratiques
d'anesthésie qui nous expose sont l'utilisation du circuit ouvert, de
l'absence du renouvellement de l'air des salles du bloc opératoire,du
manque de système d'évacuation des gaz, manque d'adaptation des
dispositifs de captage des gaz, le manque de formation du personnel sur
l'exposition aux anesthésiques car ça fait longtemps qu'on est
sorti de l'école, par ailleurs, nous n'appliquons pas le peu de
connaissance qu'on a sur les bonnes pratiques en anesthésie
».
Quant aux données relatives au type de circuit
utilisé,tous les informateurs ont exprimé un commun accord
à l'utilisation du circuit ouvert. Ce qui a disparu dans les pays
développés. C'est ainsi que manifeste un des intervenants dans
cette pensée : « Nous utilisons encore le circuit
ouvert avec tous les risques qu'il nous fait courir
éventuellement »IADE5, or en circuit ouvert,le
mélange gazeux expiré par le patient est rejeté
directement dans la salle polluant ainsi cette
dernière,l'émission des gaz halogénés est environ
10 fois plus importante en circuit ouvert qu'en circuit à faible
débit de gaz frais (circuit fermé), (Raymond, 1998).
Section III : Données relatives à
l'impact de l'exposition aux agents anesthésiques volatils inhalatoires
sur la santé.
A la question relative aux conséquences de l'exposition
aigue ou chronique aux agents anesthésiques volatils inhalatoires sur la
santé, lesdonnéesrecueilliessontd'unepart en rapport avec des
troubles neurologiques, des toxicités hépatiques et d'autre part
en rapport avec l'augmentation des avortements spontanés et des
malformations congénitales. C'est dans ce sens que témoigne la
pensée de l'un des informateurs :« Les
conséquences de l'exposition aux agents anesthésiques sont
multiples, cependant, nous pouvons évoquer ses effets provoquant les
avortements,les malformations congénitales,son effet toxique pour le
foie. On est même victime des céphalées, de somnolence et
parfois des vertiges, surement, il y a d'autres conséquences que je
connais pas ». IADE3
Cependant les informateurs n'ont pas évoqué le
dommage génétique, la dégradation de la couche d'ozone et
la baisse de la fertilité.
D'après Raymond (1998),l'étude de la
toxicité chronique des halogénés sont difficilement
dissociables car ces composés sont généralement
associés lors d'une anesthésie. Un certain nombre de travaux ont
tenté de préciser les effets sur la santé : l'effets
neurologiques, l'effets sur la reproduction, l'effets
cancérogènes, l'effets hépatiques, hématologiques,
rénaux et l'effet sur l'environnement.
Concernant le nombre d'anesthésie
réalisée en moyenne par semaine, les IADE réalisent en
moyenne dix anesthésies par semaine pendant plusieurs semaines,mois et
année. L'accumulation des faibles doses quotidiennes pendant beaucoup
d'année expose le personnel des salles de bloc opératoire au
risque lié à l'exposition aux agents anesthésiques.
Section IV : Mise en oeuvre des
préventions
Selon les données relatives aux moyens et dispositifs
pour prévenir l'exposition aux agents anesthésiques volatils
inhalatoires, l'utilisation du circuit fermé est d'abord proposée
comme réponse par tous les répondants, confirmé par
l'opinion de IADE5 : « Pour prévenir l'exposition aux
agents anesthésiques halogénés, l'utilisation du circuit
fermé est la meilleure ». Pour certains, en plus de
l'utilisation du circuit fermé,l'utilisation du système
d'évacuation des gaz anesthésiques est aussi nécessaire.
C'est ce qui ressort du propos de l'IADE1 : « La
prévention de l'exposition aux agents anesthésiques volatils se
fait par l'utilisation du circuit fermé et l'utilisation du
système d'évacuation des gaz anesthésiques dans les salles
d'intervention ». Pour d'autres, en plus de l'utilisation du
circuit fermé, remplir les cuves à halogéné avec
précaution est moyen de prévention à l'exposition aux
agents anesthésiques volatils inhalatoires. L'IADE7 le confirme par son
témoignage ci-après :« Les moyens de la
prévention de l'exposition aux agents anesthésiques sont
l'utilisation du circuit fermé, le bon remplissage de la cuve à
halogéné par les anesthésistes que nous
sommes ». En fin, l'utilisation des masques adaptés
à la morphologie du patient est ce qui ressort de l'entretien avec un
des intervenants : « En ce qui me concerne, l'utilisation
des masques adaptés à la morphologie du patient avec un appareil
d'anesthésie à circuit fermé réduirait l'exposition
aux agents anesthésiques volatils » IADE6. Tous les IADE
ont suffisamment de connaissance sur les moyens et dispositifs pour
prévenir l'exposition aux agents anesthésiques volatils
inhalatoires.
Cependant, aucun IADE n'a évoqué
l'éviction de purger le circuit de ventilation, le renouvellement de
l'air du bloc opératoire, l'application de bonne pratique et la
formation du personnel sur l'exposition aux agents anesthésiques
volatils inhalatoires (Raymond, 1998).
D'après l'étude deRüegger et al (1998) dans
les établissements de santé publique suisses, 73 % des blocs
disposent de systèmes d'aspiration des gaz,des moyens et dispositifs
alors que ce chiffre n'était que de 18 % en 1977 et de 59 % en 1984.
Cette amélioration de l'équipement fait suite à des
campagnes de préventions et à des évolutions
réglementaires.
En rapport aux moyens utilisés dans les salles du bloc
opératoire de leur service pour prévenir l'exposition aux agents
anesthésiques volatils,il ressort de ces entretiens que les informateurs
n'utilisent rien pour prévenir l'exposition aux agents
anesthésiques volatils en dehors de leur masque facial. Ceci est
confirmé par le propos de cet intervenant : « Ici,
nous n'en disposons aucun moyen de protection en dehors de nos masques faciaux,
votre thème est le bienvenu pour attirer notre hiérarchie par
rapport à notre protection » IADE2. Par
conséquent, tous les IADE sont donc exposés.
S'agissant du moment de réaliser le remplissage du
vaporisateur de la machine d'anesthésie, il résulte de ces
entretiens l'unanimité à laquelle les informateurs remplissent la
cuve à halogéné le matin bien que d'autre peuvent remplir
cette cuve si nécessité au cours de l'anesthésie
confirmé par l'affirmation de l'IADE3 : « Nous
réalisons le remplissage à cuve d'halogéné tous les
matins avant de commencer à travailler, toute fois, il arrive que nous
constations les ruptures au cours des interventions chirurgicales et nous les
remplissions pendant cette période ». Ce qui entre dans
les bonnes pratiques d'anesthésie.
Selon les données relatives aux freins pour la mise en
oeuvre des pratiques de lutte contre l'exposition aux agents
anesthésiques, ilressortdesentretiens que les freins pour la mise en
oeuvre des pratiques de lutte contre l'exposition aux agents
anesthésiques est bien connus des IADE. Eux tous ont
évoqué les difficultés matérielles. Cependant,
certains ont parlé des difficultés structurelles. Ci-dessous les
propos de cet informateur : « Les freins pour la mise en
oeuvre des pratiques de lutte contre l'exposition aux agents
anesthésiques peuvent se résumer en difficulté
matérielle et structurelle »IADE2. Cependant, il peut
être lié à spécificité de l'anesthésie
et de la prescription médicale (Moussy, 2009).
Par rapport à ceux qui participent à la
prévention de l'exposition aux agents anesthésiques, tous les
IADE affirmentque c'est leur participation qui pourra prévenir
l'exposition aux agents anesthésiques. C'est cequi ressort du
proposci-dessous :« je pense que c'est les
anesthésistes qui participent activement à la prévention
de l'exposition aux agents anesthésiquesvolatils puisse nous sommes
régulièrement posté à la tête du patient et
manipulons ces halogénés » IADE6. Pour
d'autre, c'est l'IADE et le maintenancier. C'estce qui ressort des paroles
échangées dans la conversation
ci-dessous :« pour moi, les IDAE et les maintenanciers sont
ceux qui s'occupent de la prévention » IADE2. L'IADE
étant le manipulateur des agents halogénés, il est par
conséquent le premier intervenant dans cette prévention.
A la question relative à la protection des informateurs
vis-à-vis des agents anesthésiques volatils inhalatoires, on
constate que tous les intervenants sont unanimes quant à la non
utilisation d'un moyen de protection contre l'exposition aux agents
anesthésiques. Les propos de cet informateur le témoignent :
« Nous n'avons aucun moyen de protection en dehors du port de nos
masques ». Ce reflexe est devenu automatique chez eux.D'après
Raymond.( 1998), le but de l'utilisation des moyens préventifs est d'en
réduire les concentrations dans l'air au niveau le plus bas possible par
un contrôle continu des concentrations en gaz anesthésiques dans
les locaux de travail et l'utilisation des masques de types et de taille
adaptées à l'anatomie du patient est de préférence
afin d'obtenir des ajustements adéquats aussi bon que possibles. Ce qui
prouve que nos intervenants ne sont pas tout protégés.
Il ressort de la grille d'observation que le service
d'anesthésiologie est confronté à des difficultés
structurelles et matérielles absolues entravant la mise en oeuvre des
pratiques de lutte contre l'exposition aux agents anesthésiques volatils
inhalatoires. Il expose ainsi tous ceux qui interviennent au bloc
opératoire. Cependant, la majorité fait les bonnes
pratiques car utilise des masques et canule de taille adoptée aux
patients,remplisse les cuves à halogénés avec
précaution et vérifie la tuyauterie avant l'anesthésie.
Cependant presque tous purgent le circuit de ventilation dans
l'atmosphère de la salle polluant ainsi la salle. Selon DEBAENE (
2010 ), 200 millions d'anesthésies avec halogénés
sont réalisées dans le monde par an avec 80 % rejetés dans
l'atmosphère sous forme inchangéeévaluées
10 000tonnes .Ce qui à l'origine de la destruction de la couhe
d'ozone. Cette évacuation est issue du bloc opératoire et le fait
de purger le circuit de ventilation augmente le taux dans
l'atmosphère.
D'après Raymond et al (1998), l'exposition chronique
à faible dose d'agents anesthésiques volatils inhalatoires
intéresse essentiellement le personnel hospitalier :
anesthésistes, chirurgiens, infirmiers, sages- femmes,
vétérinaires et, dans certains pays anglo-saxons, les
chirurgiens-dentistes.
CONCLUSIONETSUGGESTIONS
|