2.2.4.11- Formation du personnel
Formation et information du personnel sur la maintenance
préventive des systèmes d'anesthésie et veiller à
un suivi médical adapté aux niveaux de pollution
2.2.4.12- Application des bonnes pratiques
d'anesthésie.
N'effectuer ces mises en marche qu'après s'être
assuré du bon ajustement du masque ou de la canule.
Selon Moussy (2009), ces pratiques permettent de
réduire significativement le niveau d'exposition. Pour cela, il
faut :
- utiliser les masques de taille adoptée à la
morphologique des patients ;
- faire la chasse aux fuites sur les circuits de ventilation
(valve, joints, prises murales...). Pour cela, veiller à la maintenance
préventive des systèmes d'anesthésie ;
- raccorder les ventilateurs aux systèmes
d'évacuation des gaz, s'ils sont présents ;
- débrancher les tuyaux des fluides médicaux en
fin de programme. Par ailleurs ;
- n'introduire le NO2 et les halogénés dans le
circuit de ventilation que lorsque la position de la sonde d'intubation et le
gonflage du ballonnet sont vérifiés ;
- préférer l'utilisation du circuit
fermé ;
- éviter de purger le circuit de ventilation dans
l'atmosphère de la salle ;
- remplir les cuves à halogénés avec
précaution et ce, en fin de programme. Bien veiller à refermer
les flacons ;
- préférer lors des inductions, l'utilisation
d'anesthésiques intraveineux et de l'oxygène pur. Il en est de
même pour la phase d'entretien des anesthésies de courte
durée au masque facial. Tout cela doit se faire en accord avec le
médecin anesthésiste-réanimateur.
2.2.5- les risques de
l'exposition du personnel par les agents anesthésiques volatils
Selon une enquête de la Société
Française d'Anesthésie et de Réanimation (SFAR)
cité par Raymond et al (1998), environ 8 millions d'anesthésies
ont été réalisées en France en 1996, soit une
augmentation de 120% par rapport à la précédente
enquête effectuée en 1980. 13,5% de la population est
anesthésiée chaque année et dans 77% des cas, il s'agit
d'anesthésies générales. Ces anesthésies sont
réalisées pour 16% d'entre elles dans les CHU, 20% dans les CHG,
6% dans les PSPH, 58% dans les cliniques privées.
Le NIOSH signale que les effets d'une exposition à de
fortes concentrations de gaz anesthésiques résiduels englobent
les étourdissements, le vertige, les nausées, la fatigue, les
maux de tête, l'irritabilité et la dépression. Les autres
effets peuvent comprendre des maladies du foie et des reins. Les travailleurs
exposés peuvent éprouver des difficultés au niveau des
fonctions cognitives, de la perception, du jugement et des capacités
motrices, ce qui crée des risques pour eux et pour les autres
personnes.
Les effets d'une exposition à de faibles concentrations
peuvent également comprendre l'avortement spontané, les anomalies
congénitales (dommages génétiques) et le cancer chez les
travailleurs ou travailleuses exposés et leurs conjoints ou conjointes
(dans les cas d'avortement spontané et d'anomalies
congénitales).
Olivier et al (2010) évoquent que les effets
secondaires sur le personnel liés à la pratique de
l'anesthésie sont rares et peu graves. Cependant, ils existent et il
est important d'en prendre conscience afin de chercher à limiter les
situations à risque dans l'environnement professionnel quotidien. Un
article récent de Merat et Merat( 2008) a recensé ces dangers.
Les gaz anesthésiques représentent un facteur de risque
professionnel. Le stress professionnel, l'exposition au sang, à des
maladies, aux rayonnements ionisants, le contact avec des produits
pharmaceutiques addictifs, l'électrisation, sont aussi à prendre
en compte. Les gaz les plus souvent employés sont des agents volatils
halogénés comme l'halothane, l'isoflurane ou le
sévoflurane, éventuellement associés au protoxyde d'azote.
Ces produits sont employés principalement au bloc ( Olivier et al ,
2010).
Des effets secondaires tels qu'une toxicité
neurologique et hématologique, hépatique, rénale,
cancérigène et sur la reproduction (baisse de la
fertilité, avortements spontanés,
tératogénicité) leurs ont été
attribués. Il convient là, d'étudier chaque produit car
ils ne présentent pas les mêmes risques (différence entre
les agents anesthésiques et le protoxyde d'azote. La toxicité
hépatique est assez spécifique de l'halothane. Elle est connue et
figure depuis 1989 au tableau des maladies professionnelles du régime
général de la Sécurité sociale. L'halothane est
également plus enclin que les autres gaz à causer une
toxicité neurologique (diminution des performances intellectuelles et
motrices), (Olivier et al , 2010).
En revanche, lors d'exposition aiguë aux
gazanesthésiques, un mal de tête est courant. Certains effets sur
le système immunitaire ont également été
rapportés, notamment pour le protoxyde d'azote (anémie
mégaloblastique, aplasie médullaire, agranulocytose,
myéloneuropathie).
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