La faillite du processus démocratique en Afrique( Télécharger le fichier original )par Honoré EBENGO ALFANI Université de Lubumbashi RDC - Licence en relations internationales 2011 |
Section 3. L'Avènement du multipartisme en AfriqueCette section étudie la nature des partis politiques Africains des années 1990, la nature des élections des années 1990 et l'instauration d'un Etat de droit. § 1. La nature des partis politiques des années 1990Les chefs d'Etats africains ont accepté l'instauration de multipartisme dans leurs Etats sous leurs limites et que tous les partis politiques devraient d'une part se regrouper au sein des deux clivages politiques (les bipartismes) et d'autre part avoir de représentation sur toute l'étendue du territoire national afin de consolider l'unité nationale (Zaïre, Nigeria, etc.) Ces idées ont connu de véritable obstacle de la part de forces vives nationales et internationales secourues par quelques Etats. Contrairement à cette tendance il importe d'insister que le multipartisme des années 1990 avait renforcé la fragilité de l'unité nationale du fait que beaucoup de partis politiques ont été créés en fonction de rapprochement identitaire (tribal ou régional). Cette situation, du rapprochement identitaire, n'a pas permis à ces récents partis de bien fonctionner et de s'imposer par ce qu'à côté d'eux il n'avait le parti dominant18(*) le parti qui avait régné pendant la période de parti-unique. Ce dernier continuait à neutraliser ces récents partis, soit par la pression incarcérale, soit par la corruption ou encore soit par la multiplication des partis à son profit. En cette période des années 1990, la pluralité de partis politique n'a pas réussi à changer la donne politique. Suite aux contraintes politiques certains partis ont fini par se rallier derrière le parti dominant pendant que d'autres sont restés de partis sur papier sans aucune influence nationale ni une base réelle. Partant de cette mauvaise gestion du multipartisme qu'affichaient les dirigeants africains, on peut confirmer que celui-ci devient la cause de l'instabilité politique que connaissaient plusieurs Etats dans leurs gestions des différentes ambitions politiques affichées aux seins de plusieurs leaders des partis politiques. Les divergences ont toujours eu tendance de déclencher une certaine crise au sein de la classe sociétale qu'elle soit de la mouvance ou de l'opposition. Le multipartisme, pendant les années 1990, souffrait d'un déclin du fait qu'il y a eu une incompatibilité entre la culture politique africaine issue des dictatures et les exigences politiques de la démocratie. La non intériorisation de la démocratie dans les sociétés politiques africaines explique l'échec même du multipartisme. § 2. La nature des élections des années 1990L'histoire électorale de l'Afrique des années 1990, rimait régulièrement avec les violences et contestations entre les acteurs politiques engagés à la course. Après la réinstauration du multipartisme, nombre d'élections organisées ne donnaient pas des résultats apaisés. Ceci du fait que la majorité d'entre elles étaient organisées par l'administration publique commandée par le pouvoir en place ; en l'occurrence, le Burkina Faso, Gabon, Côte d'Ivoire ; ce qui ne favorisait pas une alternance pacifique du pouvoir. Pour consolider à cette situation conflictuelle certains pays comme le Gabon, le Bénin, etc. ont pris l'initiative de doter leur pays des commissions électorales indépendantes afin que les élections ne soient plus contestées ni provoquées des violences post électorales. Cette démarche avait suffisamment renforcée la confiance entre les différents acteurs politiques. Dés le début des années 1990, leur fin et la pression du peuple à se choisir librement leurs dirigeants, plusieurs élections organisées en Afrique souffraient des contestations des résultats suivit des dégâts humains. Les tenants de la thèse, selon laquelle des élections sont les modes de prises de pouvoir face à l'imperium des dictateurs et des coups d'Etat, pensent qu'en appliquant bien les principes démocratiques on peut parvenir à éliminer les violences et à installer la démocratie. Pour eux les non respects des normes démocratiques faisaient que les dictateurs revenaient au pouvoir par les moyens de la force (Côte d'Ivoire, Niger, Congo Brazzaville, etc.) Non seulement les élections en Afrique n'étaient pas pacifique ni crédible mais aussi elle avait connu une éthnisation des discours des acteurs à l'égard des populations. Les acteurs qui étaient isolés de pouvoir cherchaient de s'attirer une population sur base des discours tribaux, tandis que ceux qui détenaient le pouvoir faisaient comprendre aux siens les conséquences de la perte du pouvoir. Dans un tel environnement il était très difficile de consolider la démocratie. * 18 Adrien MULUMBA NG, Introduction à la science politique, éd Africa, Lubumbashi, 2006, p. 128. |
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