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La promotion du maraàŪchage, une alternative à  la lutte de l'orpaillage traditionnel (facteur de dégradation de l'environnement) dans le village de Sansanto, commune rurale de Keniéba ( Mali ).

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par Hamady SISSOKO
Institut polytechnique rural de Katibougou (Mali). - MaàŪtrise en vulgarisation agricole 2010
  

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CHAPITRE III : LA PROBLEMATIQUE

3.1. PROBLEMATIQUE :

Le terroir de Sansanto, à l'instar des autres parties de la Commune Rurale de Keniéba, est confronté aux défis de la dégradation de l'environnement dont les conséquences sont dramatiques sur le développement socioéconomique des populations.

La pratique anarchique et archaïque de l'orpaillage traditionnel, les techniques culturales inappropriées et l'accroissement de la population ont accentué l'appauvrissement des paysans.

Le village de Sansanto, terroir bien arrosé dont les hauteurs de précipitations oscillent entre 900 à 1200 mm d'eau par an, dispose d'importantes potentialités dans le domaine agro-sylvo-pastorale et jadis considéré comme la zone de concentration de nombreux gibiers.

Mais hélas ! De nos jours, nous assistons à une diminution progressive et soutenue des terres de culture, des riches pâtures, de la végétation dense et de la faune, en un mot la biodiversité même est menacée dans toute sa composante.

En effet, l'orpaillage traditionnel n'est autre chose que l'extraction artisanale de l'or, il consiste à creuser des trous (mines d'or), d'environ trois (3) mètres de diamètre et quinze (15) à vingt (20) mètres de profondeur et ceux-ci sur de vastes étendues de terres, à la recherche de quelques miettes quantités d'or.

Cette pratique n'épargne rien sur son passage. Des observations directes ont permis de constater que des hectares de forêts sont dévastés chaque année, causant ainsi la mort de beaucoup d'arbres et d'arbustes.

Du point de vue environnemental, l'activité artisanale de l'orpaillage engendre localement des dégradations très préoccupantes : chantiers orphelins non sécurisés, terres agricoles stérilisées, forêts dégradées, rivières polluées par les sédiments, nappes phréatiques altérées par pompage excessif, pollutions anthropiques diverses, etc. (Boutin, 1982)

La réhabilitation n'est donc pas vraiment nécessaire et, de plus, serait d'un coût insupportable pour les populations. Le problème environnemental majeur réside aussi dans l'utilisation massive de substances chimiques, principalement du mercure pour l'amalgamation de l'or, particulièrement lorsque l'opération est effectuée en milieu humide. Les pertes en mercure (environ un gramme de mercure est " évaporé " par gramme d'or produit) peuvent générer des impacts sanitaires importants avec une introduction dans la chaîne alimentaire et une amplification rapide par bioaccumulation.

Les trous ne sont jamais refermés et constituent ainsi des gîtes très dangereux pour le cheptel et souvent même pour les personnes.

Les lieux qui abritent ces trous d'or (mines d'or à ciel ouvert ou « daman diquin »en langue nationale bambara) sont appelés les placers et à cet effet, ils sont impropres à toute activité humaine, causent la mort de plusieurs animaux domestiques (d'ailleurs ces gîtes sont appelés des « lions sans dents »).

Il faut dire que l'Agriculture pâtit considérablement de la ruée vers l'or. Aujourd'hui, les placers ont littéralement remplacé les champs. L'exploitation artisanale de l'or occupe près de 50% de la population active. Les dabas et autres équipements sont tronqués contre des pioches. Les quelques champs de mil, de fonio, d'arachide que l'on peut encore apercevoir dans les environs du site d'orpaillage sont de petites superficies (Zida, 2004).

Quel dommage !

La dégradation de l'environnement et l'épuisement des ressources naturelles n'ont-ils pas des incidences graves sur les personnes démunies, surtout celles qui vivent dans les zones rurales où les moyens de subsistance et l'emploi sont directement liés aux ressources naturelles ?

Dans notre tentative de remédier au problème de l'insuffisance des terres cultivables due à la pratique de l'orpaillage traditionnel dans le village de Sansanto, nous avons voulu entreprendre en premier lieu des actions de restauration des sols, en oubliant ainsi que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

L'analyse très minutieuse de la situation a démontré que la pratique de l'orpaillage traditionnel, est non seulement la cause principale de la dégradation de l'environnement, mais aussi la conséquence d'une insuffisance d'activités génératrices de revenus.

En effet, cette insuffisance d'activités génératrices de revenus est surtout accentuée pendant la période d'après récoltes.

Ainsi pour freiner cette dégradation des terres dans le village de Sansanto, il serait souhaitable alors de diversifier et d'intensifier d'autres activités telles les cultures maraîchères, pouvant faire occuper les populations, tout en diminuant progressivement la pratique de l'orpaillage traditionnel.

Vu l'ampleur du phénomène et l'urgence du problème, nous envisagions de faire « d'une pierre deux coups », c'est-à-dire résoudre les conséquences liées à la dégradation de l'environnement et en même temps créer des conditions favorables à l'atteinte de la sécurité alimentaire et l'amélioration du bien être de la population.

Photo N° 1 : Vue des mines aurifères traditionnelles :

Photo N° 2 : Vue d'une partie de la végétation dévastée par l'orpaillage traditionnel.

Source, SISSOKO. H, Mémoire de fin de cycle, 2010.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo