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Mobilisation des recettes fiscales au Cameroun

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par Philémon Parfait ANGO ESSAMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Diplôme d'études approfondies/Master 2 en sciences économiques, spécialité économie publique 2010
  

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2) Les résultats des études antérieures

Le niveau de revenu est inclus de manière systématique parmi les déterminants du taux de prélèvement des études sur les données internationales (AFD Jumbo, 2007). Il exerce un impact en général positif et significatif, à l'exception de Gupta et al. (2003) ; Morrisey et al. (2006) ; Aké (2008).

Gupta et al. (2003) obtiennent systématiquement un impact négatif et significatif. Ils conviennent du caractère inattendu de ce signe et indiquent que cette relation apparaît seulement si l'on introduit les variables de contrôle, puisque la régression simple entre niveau de revenu et taux de prélèvement (régression bivariée) met en évidence un impact positif du revenu par habitant. Morrisey et al. (2006) concluent à un impact « essentiellement non significatif » du revenu par habitant, puisque le coefficient est soit positif et non significatif, soit négatif mais faiblement significatif (au seuil de 10%).

Aké (2008) a démontré que la structure de l'économie explique la pression fiscale à travers le degré de monétarisation et la part de la valeur ajoutée agricole dans le revenu. La pression fiscale n'est pas motivée par le revenu lui-même ni par le commerce extérieur. L'idée selon laquelle plus le niveau de développement d'un pays est élevé, plus sa capacité à prélever des ressources est forte n'est pas vérifiée pour la Côte d'Ivoire. Plus exactement, le niveau de recouvrement n'est pas lié à la faiblesse du revenu de la population. Aucune hypothèse théorique n'est proposée pour ce résultat inattendu dans les deux études.

Certains travaux introduisent des variables de développement humain : l'indice de capital humain (Khan et Hoshino, 1992) ou le taux de scolarisation secondaire et la mortalité infantile (Cashel-Cordio et Craig, 1990) semblent exercer un impact positif sur le prélèvement. L'interprétation de ces résultats est cependant difficile. Tout d'abord, l'impact positif observé est-il lié au niveau de développement lui-même (qui, pour les raisons évoquées plus haut, devraient favoriser le prélèvement public) ou correspond-il à une contrainte d'ordre budgétaire, liée à la nécessité de financer un niveau élevé de dépenses sociales ? Par ailleurs, comment interpréter le signe positif associé à la mortalité infantile dans Cashel-Cordo et Craig (1990), dont les auteurs ne proposent pas de commentaires ? La mortalité infantile pourrait être considérée comme une mesure des besoins en dépenses de santé (ce qui justifierait d'accroître les recettes de l'Etat), mais l'effet alors capté serait contradictoire avec l'effet précédent, qui assimilait le bon niveau des indicateurs de développement humain à un niveau élevé de dépenses sociales.

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